Plan 1) Définition de l’économie de la connaissance 2) L’économie de la connaissance : rupture ou continuité 3) La connaissance dans les médias 1 4) L’économie d’Internet Introduction La notion d’économie fondée sur la connaissance est née avec la perception du rôle croissant de la production, la distribution et l’utilisation des connaissances dans le fonctionnement des entreprises et des économies. Ce n’est pas seulement la quantité de connaissances en circulation qui évolue et s’intensifie mais également les relations entre les agents dans la dynamique de création, d’exploitation et de distribution des connaissances. L’idée selon laquelle la connaissance joue un rôle central dans l’économie n’est évidemment pas nouvelle. Toutefois, les modes de production et de diffusion des connaissances évoluent au cours du temps et de nombreux arguments plaident en faveur d’un changement dans la nature tant quantitative que qualitative de la relation entre connaissance et développement économique. 2 L’entrée dans l’économie de la connaissance rend l’analyse des systèmes productifs plus complexe. Les approches statistiques classiques fondées notamment sur la contribution au PIB des différents secteurs d’activité et les tableaux (inputs, outputs) ne permettent pas de saisir les principales caractéristiques de la création et de la circulation de la connaissance. En d’autres termes, la transformation du mode de fonctionnement des économies doit s’accompagner d’un renouvellement des instruments de mesure des phénomènes économiques. Dans ce contexte, nous proposons de définir l’économie de connaissance dans un premier temps (section 1), puis on va étudier sa compatibilité avec l’évolution de l’économie dans un second temps (section 2), ainsi qu’aux différents moyens de diffusion de ce phénomène (section 3) et enfin on va essayer de mettre en évidence l’effet de l’Internet sur la diffusion des connaissances selon une perspective économique (section 4). Section 1. L’économie de la connaissance : quelle définition ? L’économie fondée sur la connaissance prend un sens différent selon les travaux. Ces différences tiennent essentiellement à deux questions : ♦ Quelles connaissances ? Distingue-t-on connaissance et information ? Limite-t-on la connaissance aux résultats des activités délibérées de production des connaissances ? Arrow (1962) est à l’origine d’une première conception économique de la connaissance. Selon celle-ci, l’activité d’innovation est séparée des activités de production classique. La connaissance est produite par un secteur spécialisé à partir d’une fonction de production qui combine du travail qualifié et du capital. L’output de ce secteur consiste en de l’information échangée sur un marché. Dans la même perspective, l’OCDE définit les économies fondées sur la connaissance comme « celles qui sont directement fondées sur la production, la distribution et l’utilisation de la connaissance et de l’information » (OCDE 1996). 3 Cette conception a suscité de nombreux travaux empiriques dans lesquels un secteur spécialisé dans la production de connaissance est isolé. Machlup (1962) regroupe dans ce secteur l’éducation, les activités de communication, les équipements de traitement de l’information, les services d’information et les autres activités associées à l’information. Si l’on adopte cette conception, l’expansion de l’économie fondée sur la connaissance ne fait aucun doute et se mesure par la croissance de la part de la valeur ajoutée de ces secteurs. L’industrie de la connaissance représente 29% du PIB aux Etats-Unis en 1958 d’après l’étude de Machlup (1962) et 34% en 1980 d’après celle de Rubin et Taylor (1984). Ce type de travaux a été poursuivi par l’OCDE qui regroupe, à l’intérieur des industries fondées sur le savoir, les industries manufacturières de haute et de moyenne-haute technologie et deux catégories de services : les services fournis à la collectivité, sociaux et personnels et les activités de banque, assurance et autres services aux entreprises). Les travaux des vingt dernières années en économie de l’innovation ont mis en évidence les limites d'une conception qui limiterait l'économie de la connaissance à un secteur spécialisé. Ils ont souligné le caractère déterminant, pour comprendre les processus de création et de diffusion des connaissances, d’une part, de la distinction entre connaissance et information, et d’autre part, des phénomènes d’apprentissage. De ce fait, une question d’importance majeure se pose faut- il différencier la connaissance et l’information ? 1.1 .Connaissance et information La connaissance se distingue de l’information car elle présuppose une capacité d'apprentissage. Elle est composée non seulement d'informations à caractère public mais aussi de savoir-faire et de compétences qui sont incorporés dans les individus et les organisations et qui ne peuvent pas facilement être isolés de leur environnement. La création de connaissances nouvelles apparaît alors comme un processus d'apprentissage (Dosi 1988). Le raisonnement qui consiste à assimiler connaissance et information revient en fait à confondre deux types de diffusion des connaissances (Foray et Mowery 1990). Le premier concerne l'information sur les résultats de l'activité d'innovation des firmes et des organismes de recherche publics et dont la diffusion se fait effectivement à un faible coût. Cependant, le deuxième type de diffusion, qui consiste en la transformation de cette information en connaissances opérationnelles de production, est beaucoup plus difficile. Il nécessite la mise en place, par chaque firme, d'une capacité d'apprentissage suffisante pour "absorber" les résultats obtenus ailleurs (Cohen et Levinthal 1989). 4 Comme le souligne Foray (2000), la distinction entre connaissance et information permet de préciser les problèmes économiques relatifs à ces deux notions. La reproduction de l’information se faisant à un coût quasi nul, le problème économique qui lui est associé n’est celui de sa révélation et de sa production (i.e. problèmes de bien public). En revanche, le problème économique principal associé à la connaissance est celui de sa reproduction qui passe, même quand elle est sous forme codifiée, par un processus d’apprentissage. Dans ce qui suit, on va essayer de distinguer les différentes activités formelles de recherche et apprentissage. 1.2. Activités formelles de recherche et apprentissage Selon la conception de l’économie de la connaissance développée par Arrow, certains agents sont spécialisés dans la production de connaissance et sont localisés dans les laboratoires de R&D des grandes firmes et les industries de la connaissance. Une part considérable des activités économiques et des agents ne sont donc pas considérés comme partie prenante de l’économie de la connaissance. Pourtant, les travaux sur l’innovation ont souligné l’importance de la connaissance produite en dehors de la sphère formelle de recherche. Toutes les activités de production et d’usage des biens et services peuvent être l’occasion d’un apprentissage et donc d’une production de connaissance (Arrow 1962, Rosenberg 1982). Si l’on considère que la production de connaissance est localisée dans tous les secteurs économiques, la mesure de la contribution au PNB des activités fondées sur la connaissance s’avère plus difficile. Eliasson (1990) propose de la mesurer à partir de statistiques sur le facteur travail. Il classe ce facteur par fonction et par qualité dans tous les secteurs d’activité et évalue la part de la force de travail affectée à la production, au traitement et à l’utilisation de connaissances et d’informations. Il conclut que cette part est passée de 30,7% en 1950 à 45,8% en 1980 aux Etats-Unis. Son approche, si elle a le mérite de ne pas limiter l'économie de la connaissance à un secteur précis, ne permet pas de faire la distinction entre connaissance et information. La conception traditionnelle de l’économie de la connaissance a le mérite de simplifier le problème de la mesure puisqu’elle délimite, au sein de l’économie, un certain nombre de secteurs spécialisés dans la production et le traitement de la connaissance et de l’information. Pourtant, cette conception manque une bonne part des vecteurs de l’économie fondée sur la connaissance. Les développements théoriques qui ont permis une approche plus fine des 5 activités d’innovation rencontrent de leur côté de nombreux problèmes de mesure puisque la plupart des phénomènes relatifs à la connaissance ne sont pas directement observables. Dans ce qui suit, on va essayer d’étudier l’évolution de la connaissance avec l’économie. Section 2 : L’économie fondée sur la connaissance : rupture ou continuité ? Parler d’entrée dans l’économie de la connaissance suggère une rupture dans les modes de fonctionnement des économies. L’idée de rupture peut susciter un certain scepticisme puisque la connaissance a toujours été au cœur des processus de croissance. Ainsi, Howitt (1996) refuse cette idée et considère que la période actuelle s’inscrit dans la continuité des périodes précédentes. Smith (2000) identifie quatre approches du changement du rôle de la connaissance dans l’économie : La connaissance est quantitativement et qualitativement plus importante en tant que facteur de production, La création d’activités fondées sur l’échange de connaissance s’est accélérée, La composante codifiée des bases de connaissance est plus importante, L’entrée dans l’économie de la connaissance repose sur la diffusion des TIC(Les technologies de l’information et de la communication) Foray (2000) développent une approche originale selon laquelle les économies fondées sur la connaissance se constituent à partir d’un double phénomène : « une tendance longue, relative à l’augmentation des ressources consacrées à la production et à la transmission des connaissances (éducation, formation, R&D, coordination économique) et d’autre part, un événement technologique majeur - l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication- » (Foray 2000). Le nouveau mode de fonctionnement économique se caractérise alors par la baisse des coûts de transmission et d’acquisition des connaissances et une augmentation des externalités de connaissance. Le phénomène à l’origine de l’avènement des économies fondées sur la connaissance mis en évidence par Foray et Lundvall, la diffusion des TIC, renforce l’essor des activités intensives en connaissance au travers de ses trois principaux effets sur l’économie (Steinmuller 1999) : 6 Les TIC permettent des gains de productivité importants dans le domaine du traitement, du stockage et de l’échange de connaissances codifiées, Elles favorisent la création de nouvelles activités telles que le multimédia, le commerce électronique, le logiciel. Elles poussent à l’adoption de nouveaux modèles organisationnels fondés sur une meilleure exploitation (en termes de distribution et de diffusion) de l’information. L'idée selon laquelle l'entrée dans l'économie de la connaissance serait associée à une rupture dans le mode de fonctionnement des économies et que celle-ci aurait pour origine les progrès technique dans les TIC est à rapprocher de l'idée de changement de paradigme techno-économique proposée par Perez (1983). D'autres approches nuancent le rôle des TIC en soulignant que les changements économiques structurels survenus dans les économies développées depuis les années quatre-vingts résultent de changements technologiques, organisationnels et institutionnels interdépendants et se renforçant mutuellement sans attribuer au progrès technique le rôle de "déclencheur" unique. Quoiqu'il en soit, le débat sur rupture ou continuité reste relativement stérile si on le ramène à la question de l'existence ou non d’un changement majeur dans la quantité de connaissances produites ou utilisées. Le fond du débat sur rupture ou continuité consiste d’abord à poser la question de la transformation de la nature du processus de croissance économique. La réponse à cette question repose sur l’existence d’indicateurs tels que les R&D permettant de cerner à un niveau fin l’évolution des modes d'organisation de création, de traitement et de distribution des connaissances. Enfin en constate que les TIC tiennent une place centrale dans l’économie de la connaissance pour plusieurs raisons. D’une part, ces technologies sont produites dans un secteur où l’activité d’innovation est intense. Par exemple, dans l’industrie informatique française, les dépenses de R&D représentent 15,7% de la valeur ajoutée en 1998 soit le double du reste de l’industrie (SESSI 2000a). D’autre part, les TIC, que l’on peut qualifier de technologies génériques, sont à l’origine d’innovations de procédé et de produit dans l’ensemble de l’économie. Enfin, ces technologies sont un support à la codification des connaissances. L’accumulation de connaissances a joué un rôle central dans la croissance économique. En effet, Le passage de l’informatique centralisée à l’informatique distribuée puis à la mise en réseau a permis de transformer progressivement les conditions de production et de diffusion des connaissances. A ce propos, les 7 médias étaient l’outil principal qui a facilité la diffusion de la connaissance ce qui a suscité l’interrogation sur le processus utilisé pour la transmettre. Section 3 : Les médias comme moyen de diffusion de la connaissance 3.1. Les Médias : Les médias sont les différents moyens qui permettent de diffuser des informations vers un grand public. Ils sont un moyen de communication qui ciblent un grand nombre de personnes avec un message qui du coup sera non personnalisé. Les médias principaux sont les suivants : La presse, la radio, la télévision, l’internet, le cinéma 3.2. Où trouve-t-on les informations dans les médias ? Si nous n’avons pas que les médias pour sources d’informations, ces derniers accroissent toutefois l’information disponible en permettant à chaque individu d’étendre l’univers des faits réels ou imaginaires qui lui sont accessibles. Qu’elles soient issues de faits réels ou imaginaires, les informations auxquelles nous choisissons de nous exposer dans les médias nous atteignent toujours dans ce que nous vivons. Elles contribuent ainsi à alimenter nos savoirs, nos connaissances, notre affectivité et nos désirs dans l’univers de nos propres expériences de vie individuelle et sociale. Les médias nous informent, chacun différemment, sur toutes sortes de sujets et de nombreuses façons. Toutes ces informations nous sont généralement présentées à l’intérieur de quatre grands domaines : les informations sur l’actualité immédiate et permanente incluant les opinions et les commentaires divers, le divertissement et les services, la fiction et enfin la publicité. Cela est bien visible quand on feuillette un journal, qu’on navigue sur Internet, qu’on consulte une grille de programmation télévisuelle ou radiophonique. Les frontières entre ces domaines ne sont pas toujours étanches et bien démarquées. Lorsqu’elles le sont, cela peut quoi que relativement servir de point de repère au lecteur, au spectateur ou à l’auditeur. A. Les informations sur l’actualité : 8 Ce domaine est généralement pris en charge par des équipes rédactionnelles de journalistes dont certains sont spécialisés. Ce dernier s’intéresse aux faits réels plutôt qu’aux faits imaginaires. Il regroupe des messages ou «discours» qui veulent nous informer sur notre monde ou tout simplement nous mettre en contact avec lui. Son objectif est de nous offrir des informations pertinentes dans tous les champs de l’actualité, qu’elles soient d’origine locale, régionale, nationale ou internationale. Dans le cas des quotidiens écrits, numériques et électroniques, on s’efforce de rapporter rapidement des faits, des événements, des idées qui se sont réellement manifestés ou exprimés au bénéfice de ceux qui n’ont pu y assister, ou encore on permet à ceux qui en ont été témoins de pondérer leur jugement en le confrontant avec un point de vue externe et avec des données additionnelles. Dans le cas des médias hebdomadaires, mensuels ou d’autre périodicité, on insistera moins sur la rapidité et l’immédiateté. On traitera plutôt de sujets qui comportent une plus grande permanence La communication des informations sur l’actualité quotidienne fait appel à des règles strictes de construction par lesquelles les faits nous sont présentés en répondant le plus possible aux questions QUI ? QUOI ? QUAND ? OÙ ? COMMENT ? POURQUOI ? Elles visent à donner une vision succincte de ce qui est considéré comme essentiel par les médias. Ceux et celles qui voudront en savoir plus devront consulter d’autres sources, comme des dossiers, des émissions spéciales ou thématiques, certains hebdos ou mensuels, des publications spécialisées ou encore d’autres médias ou émissions. Cette information assure une première sensibilisation. Elle veut servir de «carte géographique» des territoires d’actualité à explorer. Les médias se présentent ici comme des «guides de l’essentiel» pour explorer des sujets concernant habituellement : - la politique et les activités gouvernementales; le monde des affaires, les finances et l’économie; les actualités internationales; le monde du travail, l’emploi et le chômage; les lois et la justice; l’éducation; la condition des femmes; les loisirs, les sports; les arts et la culture; les communications et les médias; la consommation; la nature et l’agriculture l’environnement; la météo; les sciences et la technologie; la famille, la nutrition, la santé et les affaires sociales; l’habitation; le tourisme, l’urbanisme….. B. Les informations reliées au divertissement et aux services : Le divertissement et les services font généralement appel à la collaboration de rédacteurs spécialisés, d’animateurs, de spécialistes et de différents métiers du monde de la création et du spectacle. Régis par des règles 9 propres à leur mode d’expression, ces derniers se réclament d’une exigence de satisfaction du public. Selon chaque média, on retrouve dans le domaine du divertissement et des services les jeux (mots croisés, mots mystère, jeux d’observation), l’horoscope, les chroniques de jeux, les jeux questionnaires, les émissions de variétés, de musiques, de chansons, de danses et de vidéoclips; les chroniques spécialisées et les émissions traitant de problématiques reliées à la santé, à la sexualité, au jardinage, à l’alimentation, etc. Les informations sur l’horaire des spectacles et de la télévision, les conférences, les naissances et décès font aussi partie de cette catégorie. Réunissant une pluralité de modes d’expression, plusieurs de ces productions «mettent en scène» de vraies personnes, font appel à de vraies informations, posent des questions dont la réponse ou l’interprétation sont à chercher dans le monde des faits réels ou de l’imaginaire. C. Les informations reliées à la fiction : Les fictions font généralement appel à la collaboration d’une grande variété de professions artistiques (auteurs, créateurs, comédiens, musiciens, etc.) régies par des règles propres à leur mode d’expression. On y retrouve les bandes dessinées et les dessins animés, les feuilletons, les extraits de romans, les films, les téléfilms, les téléromans, les comédies et les dramatiques….. La fiction vise à construire un monde, quoi qu’il en soit des ressemblances avec le nôtre. La vérité d’une action ou d’une séquence ne s’y juge pas par simple comparaison avec notre monde, mais en fonction de la cohérence de l’univers fictionnel qu’il crée, avec les postulats et les propriétés qui le fondent. Toute fiction requiert une «suspension de l’incrédulité». Celui qui entre dans un monde fictionnel doit accepté du même coup de croire des événements auxquels il n’aurait peut-être pas cru dans sa propre vie. D. Les informations reliées à la publicité : Ce domaine est l’œuvre de groupes professionnels extérieurs ou non à l’entreprise médiatique. Il est encadré par des normes et il est élaboré sous la forme d’annonces de produits commerciaux et de promotions d’idées, de personnes ou de comportements, etc. Il résulte de la collaboration de créateurs, de relationnistes, d’agences commerciales et de planificateurs des placements de la publicité dans les médias. Ces derniers contribuent à créer la notoriété d’un produit ou d’une firme, à construire ou modifier l’image médiatique d’une personnalité, à 10 déterminer une attitude ou un comportement favorable à l’achat d’un produit ou l’adhésion à une idée, à une organisation, etc. Les publicités et les promotions se retrouvent partout dans tous les médias. Elles s’appuient sur des propriétés du monde réel (où nous salissons, nous mangeons, nous conduisons, nous achetons) dans lequel nous vivons, en espérant bien prescrire certains de nos comportements. D’un autre côté, elles se prêtent au jeu de l’exagération, de l’emphase, de l’impossible et de la séduction par des stratégies de persuasion d’ordinaire très subtiles. Elles nous donnent toujours certaines informations sur le produit qu’elles annoncent et, très souvent, sur la marque, le nom de la firme productrice à laquelle elles veulent nous fidéliser. Généralement bien ciblées en fonction du public qu’elles cherchent à convaincre, les publicités s’alimentent d’informations très précises sur ce dernier pour se faire bien entendre de lui. Fonctionnant à la séduction, elles s’adressent au désir et au rêve en véhiculant la plupart du temps des informations qui conjuguent en même temps le réel et la fiction dans un contexte divertissant, ludique. De tous les messages d’information, ceux de la publicité sont les plus nettement manipulateurs et insidieux. Quels qu’ils soient, ils recourent toujours à des stratégies complexes pour obtenir notre adhésion et laissent des traces de leur passage en nous. Section4 : L’économie de l’internet L'économie de l'internet est aujourd'hui une source de nombreuses publications et illustre la place déterminante des modes d'organisation sociaux et économiques dans le développement des techniques. L'économie de l'information occupe une place centrale dans cette réflexion. L'internet est en construction permanente ce qui était remarquable hier reste d'actualité aujourd'hui face à la fois à l'extension des informations disponibles sur le réseau mais aussi à l'entrée toujours renouvelée de nouveaux utilisateurs. 4.1. Le champ de l’internet : Internet est le réseau informatique mondial qui rend accessibles au public des services variés comme le courrier électronique, la messagerie instantanée et le World Wide Web, en utilisant le protocole de communication IP (internet Protocol). Son architecture technique qui repose sur une hiérarchie de réseaux lui vaut le surnom de réseau des réseaux. 11 Internet ayant été popularisé par l'apparition du World Wide Web, les deux sont parfois confondus par le public non averti. Le World Wide Web n'est pourtant que l'une des applications d'Internet. L'accès à Internet peut être obtenu grâce à un fournisseur d'accès à Internet via divers moyens de télécommunication : soit filaire (réseau téléphonique commuté (bas débit), ADSL, fibre optique jusqu'au domicile...) , soit sans fil (WiMAX, Internet par satellite, 3G+...). Un utilisateur d'Internet est désigné en français par le néologisme « internaute ». D’après cette explication, trois questions pourraient être posé : Qu'est-ce que l'information sur le web? C'est l'action d'une ou plusieurs personnes qui font savoir quelque chose, qui renseigne sur quelqu'un, quelque chose par l'intermédiaire d'un site web ou d'un blog. Cette information accroît la connaissance du lecteur et améliore sa capacité de choix et de décision. Quelles sont les sources? Les sources d'information sur Internet sont légion. On distingue essentiellement les sites des médias tels que la presse papier, les radios et les chaînes de télévision, les sites institutionnels (administration publique, ministères, corps constitués...), des sites spécialement créés pour diffuser de l'information généraliste ou thématique (l'internaute, zdnet...), les encyclopédies en ligne (Encarta, Larousse, Universalis, Wikipédia...) mais aussi les sites et/ou blogs d'amateurs et de professionnels (« le journal d'un avocat », « secret défense », wikio), les forums ask and answer (le guichet du savoir de la BM de Lyon, Yahoo Questions/réponses) sans oublier les pages web des clubs, associations, fondations, organisations non gouvernementales. Quelle est la place de l'information sur le web? Il est délicat voire impossible de dénombrer les sites d'information sur Internet et donc d'en mesurer leur part dans l'ensemble de la toile. Cependant, il existe des statistiques mesurant l'audience de sites les plus visités (en nombre de visiteurs uniques sur une période donnée). Ces chiffres mettent en évidence une forte représentation des sites d'information en concurrence avec les sites commerciaux, les moteurs de recherche, les sites de partage de fichiers et d'autres encore. C'est bien la démonstration d'un intérêt prononcé de tous les publics pour cette catégorie de sites. 12 4.2. Le rôle de l’internet dans l’économie : À compter de la « privatisation » d’Internet aux États-Unis au milieu des années 1990, le réseau des réseaux s’est développé à un rythme accéléré. Ce déploiement s’est accompagné d’une vague d’innovations dans les technologies de l’information, mais aussi dans de nombreux domaines d’application, donnant naissance à une multitude de services en ligne et à de nouveaux « modèles d’affaires ». Les États-Unis ont connu une croissance non inflationniste sans précédent. Cette conjonction a pu conduire certains à considérer qu’Internet constituait le cœur d’un nouveau régime de croissance, qualifié de « nouvelle économie », ce qui contribua à amorcer puis à amplifier une bulle spéculative autour des entreprises impliquées dans Internet. Un certain nombre d’économistes avaient souligné que l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) ne conduit pas à améliorer les performances microéconomiques (Brousseau et Rallet [1999]), que les biens et les services informationnels n’échappent pas aux règles fondamentales de l’économie (Shapiro et Varian [1999]), et que la croissance américaine des années 1990 n’était pas nécessairement fondée sur les innovations liées à l’usage des TIC (Gordon [2000], Cohen et Debonneuil [2000], Artus [2000]). Ces analyses ne prétendent pas, cependant, que rien ne change avec la diffusion à large échelle des réseaux numériques et des pratiques qui leur sont associées. Des réflexions plus anciennes telles que Machlup [1962], Bell [1973], Lamberton [1974], Porat [1977] Jonscher [1983, 1994] signalent simplement que les mutations en cours sont plus lentes et plus complexes qu’on ne l’admet généralement, précisément parce qu’elles revêtent un caractère fondamental. En suivant David [1990, 2000], les technologies numériques sont des technologies génériques (General purpose technology) dont les impacts sur les performances économiques sont liés à des mutations de pratiques dans l’ensemble des dimensions de la vie économique et sociale : normes de consommation, modes de production, formes organisationnelles. Telles les grandes inventions de la fin du XIXe siècle, ces technologies bouleverseront l’économie, dynamiseront la croissance, transformeront le visage de la société mais seulement dans le long terme. 4.3. Les avantages du net dans un cadre économique : 13 Une des caractéristiques centrales d’Internet consiste en la capacité qu’il confère aux agents économiques de gérer de manière très fine, en fonction des préférences individuelles des émetteurs et des récepteurs, les informations échangées. Qui plus est, cette gestion peut être totalement décentralisée par le recours à des normes d’interfaçage. Ce double caractéristique fonde à la fois la spécificité d’Internet en tant que réseau et celle de l’économie numérique qu’il supporte. D’autres caractères fréquemment évoqués : tels que la nature globale et multimédia d’Internet, ou encore son impact sur les coûts d’informations. Mais ne justifieraient sans doute pas à eux seuls que l’on accorde une attention aussi marquée à l’économie d’Internet. L’accès à ces réseaux interconnectés et flexibles incite les acteurs économiques à augmenter l’intensité informationnelle de leurs prestations et à multiplier leurs échanges informationnels. La logique de ce réseau modulaire et décentralisé, servant de support à des prestations de services fondées sur l’information et sur l’innovation, déployé dans un espace globalisé, en fait un archétype des économies contemporaines, où l’industrie tend à s’organiser selon un modèle d’assemblage flexible grâce à des interfaces standardisées ; où la compétitivité est fortement associée à la capacité à innover ; où les produits et les services voient leur contenu informationnel augmenter ; où l’espace économique est de plus en plus transnational. Enfin, les innovations organisationnelles induites par les réseaux numériques que fédère Internet diffusent de proche en proche dans l’ensemble de l’économie. 14 Conclusion L’attention récente portée à l’économie de la connaissance est liée à l’importance croissante des activités de recherche et d’éducation dans l’économie mondiale. Cette augmentation de l’intensité en connaissances concerne aussi les technologies associées de l’information et de la communication (TIC) ou les médias présentent les principaux canaux de transmission. D’après cette étude sur la connaissance selon une perspective économique nous pouvons dégager trois constats : D’une part, l’économie de la connaissance ne doit pas être considérée comme une rupture. Elle s’inscrit dans la continuité d’un développement économique basé sur l’innovation. 15 En plus, elle ne se limite pas aux seules technologies de l’information mais inclut des investissements en capital humain et en innovations organisationnelles qui sont complémentaires et nécessaires à ces technologies. En outre, elle génère de nouvelles formes de concurrence fondées sur la qualité et le temps qui entretiennent en retour le besoin d’innovations. Elles tendent à établir la production à proximité des marchés. Enfin, Si nous n’avons pas que les médias comme sources d’informations, ces derniers accroissent toutefois l’information disponible en permettant à chaque individu d’étendre l’univers des faits réels ou imaginaires qui lui sont accessibles. Le monde s’est rétréci grâce aux médias plus précisément au niveau de l’internet permettant à la connaissance d’être plus accessible et plus transmissible dans l’environnement économique et social. Bibliographie Arrow, K., (1962a), "Economic welfare and the allocation of resources for invention", in The rate and direction of inventive activity, Nelson R., ed., Princeton University Press. Arrow, K., (1962b), "The economic implications of learning by doing", Review of Economic Studies, Vol 29, N°2, June, p 155174. Brousseau , E. [2000], « Commerce électronique : ce que disent les chiffres et ce qu’il faudrait savoir », Économie et statistiques, 339-340, 9/10, p. 147-170. 16 Brousseau, E. [2002], « The Governance of Transaction by Commercial Intermediaries: An Analysis of the Re-engineering of Intermediation by Electronic Commerce », International Journal of the Economics of Business. Foray, D., et Mairesse, J., (1999) Innovations et performances, approches interdisciplinaires, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris. Jonscher, C. [1994], « An Economic Study of the Information Technology Revolution » ALLEN T.J., SCOTT-MORTON M.S. , Information Technology and the Corporation of the 1990s. Research Studies, Oxford, New York, Toronto ET Melbourne, Oxford University Press, p. 5-42 Machlup, F., (1962), The production and distribution of knowledge in the United-States, Princeton University Press, Princeton. Porat, M. [1977], The Information Economy: Definition and Measurement Washington: US Dept. of Commerce Office of Telecommunications. Smith, K., et al., (1998), Indicators and data for European analysis, Rapport final, Communauté Européenne. Smith, K., (2000), « What is the knowledge economy ? Knowledge-intensive industries and distributed knowledge bases », papier présenté à la conférérence d’été de DRUID sur L’économie apprenante –entreprises, régions et institutions, 15-17 juin 2000, Aalborg, Danemark. 17 18