CORRIGÉ
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ACCUMULATION DU CAPITAL, ORGANISATION DU TRAVAIL… • SUJET 2
Ouverture internationale Spécialité
Sujets d’oral Capital, travail…
Inégalités, conflits…
B. Mais leur progression doit être maîtrisée dans le cadre
d’une économie ouverte.
a) Un partage de la VA trop favorable au travail a des effets directs
négatifs sur l’investissement…
L’augmentation des salaires qui permettrait d’atteindre un partage
optimal de la VA aurait des effets négatifs sur l’investissement. Les entre-
prises subissant une baisse de leurs profits ne pourraient plus autofinancer
leurs investissements. Ceux-ci seraient donc affectés, comme la situation
de la France entre 1975 et 1983 l’a montré. Pour financer leur investisse-
ment, les entreprises sont alors condamnées à emprunter massivement, et
cet endettement génère des frais financiers érodant la rentabilité des capi-
taux propres, donc découragent de nouveaux investisseurs.
b) … et n’est pas toujours favorable à l’investissement à plus long terme.
L’augmentation du coût du travail peut peser sur la compétitivité des
entreprises et réduire leurs exportations, donc leur production et les conduire
à baisser leur investissement, sans compter la perte de compétitivité induite
par le ralentissement de leur effort d’investissement provoquée par la baisse
de l’autofinancement. Enfin, le travail devenant plus coûteux pourrait être
remplacé par du capital (substitution capital/travail) surtout pour des emplois
peu qualifiés de l’industrie, d’où une contraction de l’emploi et des revenus,
donc de la demande des ménages et des débouchés pour les entreprises.
Conclusion
Les relations entre partage de la VA et investissement sont donc complexes.
D’une part, un partage de la richesse créée plus favorable aux entreprises peut
permettre une augmentation de l’investissement par la restauration de la capa-
cité d’autofinancement, à condition que les profits soient utilisés prioritairement
pour financer les investissements. D’autre part, la part des salaires détermine le
niveau de vie des ménages, qui conditionne les débouchés internes pour les
entreprises, en fonction desquels leurs projets d’investissements seront effec-
tués. Le partage de la VA doit à la fois permettre le financement des
investissements et la rémunération des apporteurs de capitaux, mais aussi le
maintien d’un niveau de vie des populations suffisant pour alimenter le marché
intérieur et l’utilisation des capacités de production des entreprises.
La question posée en filigrane est celle du comportement des propriétaires
de l’entreprise : s’ils siphonnent l’autofinancement pour gonfler leurs divi-
dendes, les salariés n’ont plus les moyens de consommer et les débouchés se
restreignent ; les entreprises ne disposent plus des moyens de financement
interne de leurs investissements et ceux-ci se réduisent. La conjonction de ces
deux baisses ne peut alors que plonger l’économie dans la récession.
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