
4 
 
La Thaïlande : d’après le ministère du tourisme thaïlandais, environ 2 millions de personnes sont 
venus se faire soigner en 2012, soit quatre fois plus qu’en 2002. Selon l’Institut Montparnasse, des 
actions de promotion publique par le biais de congrès et de publicité à l’étranger sont menées par la 
Thaïlande. Le tourisme médical y bénéficie d’un soutien officiel et d’allégements fiscaux. Le Tourism 
Authority of Thailand (TAT) a récemment développé une campagne publicitaire « Thailand Extreme 
Makeover » dont l’objet est de créer une base de données de clients potentiels de chirurgie esthétique 
au travers d’un jeu concours. 
 
En Malaisie, le marché du tourisme médical a totalisé 770 000 patients (contre 290 000 en 
2007) et des recettes de 200 millions USD en 2014. Les patients viennent à la fois de pays riches et 
pauvres, les premiers évitant les soins onéreux dans leur patrie, et les seconds recherchant des soins de 
meilleure qualité que chez eux. 
Face au boom du tourisme médical, la Malaisie a créé une institution dédiée à cette industrie prospère, 
dans un pays où l'anglais est très répandu et où les soins sont nettement moins chers qu'au Japon, aux 
Etats-Unis et en Europe, observe l'organisation Patients au-delà des frontières. 
La plupart des touristes médicaux venant en Malaisie sont cependant plus fortunés et originaires de 
pays tels l'Indonésie, suivie de l'Inde, du Japon et de la Chine. A l'avenir, la croissance de ce secteur 
devrait venir d'habitants du Proche-Orient.  
La  Malaisie  a  mis  en  place  un  comité  national  pour  la  promotion  du  tourisme  médical  avec 
d’importants allégements fiscaux ainsi que des incitations à l’accréditation. Pour attirer les patients, 
certaines agences de voyages mettent en contact des clients étrangers avec des chirurgiens esthétiques 
locaux, organisent leur séjour avec bilan pré et post-opératoire, ainsi que des activités touristiques. 
Ainsi,  la  Malaisie  dispose  d’un  site  internet  officiel  dédié  avec  un  moteur  de  recherche 
d’établissements de santé en fonction de la pathologie (source Ubifrance). 
 
Selon Abacas International, une importante société de voyage, le tourisme médical en Asie pourrait 
avoir généré jusqu'à 4,4 milliards de dollars à l'Asie en 2012.  
 
1.2.2. Pays développés et européens 
 
Outre les pays «classiques» d’Amérique du Sud comme le Brésil ou le Costa-Rica, outre la Hongrie, la 
République Tchèque, la Pologne, l’Inde, la Tunisie ou la Thaïlande, on constate l’émergence d’offres 
structurées dans des pays dont le niveau de vie est élevé. 
 
On  peut  même  parler  d’une  inversion  de  flux  avec  l’apparition  de  classes  supérieures  et 
moyennes supérieures dans les pays émergents qui ont davantage confiance dans la médecine et 
les infrastructures des pays développés.  Dans le cas de la France, ces patients étrangers fortunés 
payent 30 % de plus que les Français, selon Jean de Kervasdoué, économiste de la santé. Cela a été 
rendu possible par l’adoption en 2011 de l’article L-174-20 du code de la sécurité sociale qui énonce 
que les établissements de santé peuvent déterminer les tarifs de soins et d'hébergement facturés aux 
patients non couverts par un régime d'assurance maladie pour les soins hospitaliers programmés ne 
relevant pas d'une mission de service public en dehors de certaines exceptions, en particulier les soins 
d’urgence, de l’intervention humanitaire et des patients bénéficiant de l’aide médicale de l’Etat. 
 
La Pologne a créé  une  chambre  de  commerce pour  le tourisme médical  et le secteur privé est 
autorisé à utiliser des infrastructures publiques. Plus de 100 000 suédois seraient venus en 2010 pour y 
recevoir des soins médicaux, notamment pour de la chirurgie esthétique et pour des raisons financières 
(cf. rapport de l’économiste Jean de Kervasdoué). 
 
La  Hongrie,  spécialisée  sur  un  tourisme  médical  autour  des  soins  dentaires,  de  la  chirurgie 
plastique et orthopédique, de l’ophtalmologie ainsi que de la dermatologie et des soins anti-âge, a 
recours à une multitude d’intermédiaires privés dotés d’une plateforme de mise en relation à même 
d’émettre des devis et de sites internet en différentes langues. Une rubrique « tourisme de santé » est 
disponible sur le portail de l’agence nationale de promotion du tourisme en langue française.