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Sebastian Cossenet s/c de M. Olivier Lacoste Juillet 2015
Document de travail de la DGE - sous-direction du tourisme
Cette note ne constitue pas une position officielle de la DGE. Elle ne traduit pas les vues de
l’administration en charge du tourisme. Il s’agit d’un document de travail qui reflète seulement
l’analyse de ses auteurs. Sa vocation est de susciter la réflexion, l’échange d’informations et
d’expertises, voire la contradiction.
Les perspectives du tourisme médical en France
Le tourisme médical a longtemps concerné les patients de nations riches et développées qui se
rendent dans des pays moins nantis pour bénéficier de services de santé, essentiellement en
raison du faible coût des traitements, des possibilités de voyager à bon marché et de la
disponibilité d’information sur Internet. Ce flux touristique existe toujours mais une nouvelle
tendance a émergé : celle des touristes médicaux riches issus des pays en développement vers les
pays riches de sorte qu’on pourrait parler d’une inversion de flux.
La France est en retard par rapport à ce phénomène et à l’offre structurée de pays concurrents.
Des obstacles au développement d’une offre à l’international persistent mais la France possède
de nombreux atouts afin de se lancer sur ce marché en forte progression. La France peut
actionner des leviers afin de profiter de la tendance à la mondialisation des soins médicaux et de
l’importance croissante du thème de la santé dans le tourisme.
Sommaire :
1. Un développement rapide du tourisme médical malgré une imprécision statistique
2. Des évolutions qualitatives et des facteurs de soutien
3. Obstacles et facteurs de développement du tourisme médical en France
1. Un développement rapide du tourisme médical malgré une imprécision statistique
1.1. Au niveau mondial, le volume du marché international du tourisme médical est difficile à
évaluer et les sources chiffrées très éloignées les unes des autres
On parle de tourisme médical lorsque des consommateurs choisissent de traverser des frontières pour
recevoir un traitement médical sous une forme ou une autre, lequel peut relever de toutes les
spécialités médicales, mais concerne le plus souvent la dentisterie, la chirurgie esthétique, la chirurgie
non vitale (comme celle du genou) et l’assistance à la procréation. Dans sa conception traditionnelle,
outre l’acte médical, les formules proposées en tourisme médical comprennent l’hébergement et les
loisirs, généralement dans un établissement haut de gamme à des prix inférieurs de 30 à 50 % à ceux
du seul acte médical en Europe et en Amérique du Nord. Il est extrêmement ardu de savoir, selon les
différents pays, si l’évolution chiffrée du tourisme médical concerne l’acte en lui-même ou le chiffre
d’affaires généré par les prestations annexes. Les données disponibles sont en général ponctuelles et
fragmentaires. L’un des problèmes conceptuels soulignés concerne le respect de la définition de
résidence, s’agissant des personnes qui demeurent couvertes par l’assurance-maladie de leur pays
d’origine même si elles résident à l’étranger qui, de fait, sont hors du champ délimité des dépenses de
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santé de leur pays. Un autre aspect difficile à appréhender est l’inclusion ou non de la chirurgie
esthétique dans le tourisme médical (source OCDE).
Cependant, les différents chercheurs et les études menées différencient la prévention primaire
(alimentation, bien-être, sport, soins esthétiques, méditation) ou le tourisme médical de confort/de
bien-être de la prévention secondaire (reconnaissance précoce de maladies, prévention de
l’aggravation ou de la résurgence) et tertiaire (rétablissement de l’état de santé, traitement de maladies)
ou tourisme « hospitalier ».
Les différentes évaluations du marché du tourisme médical diffèrent nettement en raison du
périmètre pris en compte et des méthodologies employées. L’OCDE indique en 2011 que dans le
cadre des mesures actuelles, les exportations et importations de biens et services médicaux demeurent
faibles : entre 0 et 1 % du total des dépenses de santé, bien que ces chiffres soient sans doute sous-
estimés.
Les chiffres disponibles, concernant la majorité des pays de l’OCDE, montrent que le total des
importations de services et de biens médicaux a dépassé 7 milliards USD en 2011 contre 4,6 milliards
USD en 2009. Les échanges enregistrés ont lieu, pour l’essentiel, entre pays de l’OCDE.
Afin d’établir ces chiffres, l’OCDE fait parvenir un questionnaire aux pays de l’OCDE qui porte sur
les modalités courantes et futures de notification des importations et exportations de biens et de
services de santé. Il ressort des derniers comptes de la santé établis par l’OCDE que le niveau des
importations considérées en tant que part du total des dépenses de santé demeure très faible
dans la plupart des pays de l’OCDE et de l’UE.
Les importations de biens et services de santé ne représentent environ qu’entre 0,1 et 0,5 % du total
des dépenses de santé de la plupart des pays et approche 1 % dans certains pays comme l’Allemagne,
les Pays-Bas et le Portugal.
Selon l’OCDE, les exportations de services médicaux restent marginales dans la plupart des pays
par rapport aux dépenses totales de santé sauf en République tchèque, elles représentent
3.6 % du total. Elles dépassent également 1 % en Slovénie, en Pologne et en Hongrie. Ces pays
sont devenus des destinations prisées des patients originaires d’autres pays européens, notamment
pour des services tels que la chirurgie dentaire.
Le tourisme médical ou tourisme « hospitalier » pèse selon les estimations entre 40 et 60 milliards de
dollars dans le monde et affiche des taux de croissance annuels pouvant aller jusqu’à 20 % (source
IPK
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2014). Le tourisme de bien-être est quant à lui évalué en 2009 à 106 milliards USD par l’institut
de recherche indépendant SRI International.
Une étude du cabinet Deloitte prévoyait en 2007 que 6 millions d’Américains iraient se faire soigner à
l’étranger en 2015 alors qu’ils n’étaient que 750 000 en 2007.
Il y a donc manifestement une incohérence entre les sources chiffrées des différentes études sur
le tourisme médical mais il semble néanmoins que celui-ci soit sous-estimé lorsque l’on analyse
les statistiques par pays. Les différences relevées sont le fait d’une comptabilisation différente (soins
d’urgence, expatriés, tourisme médical de confort pris en compte ou non).
On peut néanmoins considérer en recoupant différentes sources que le marché du tourisme
médical représente 50 à 60 milliards USD en 2011, ce qui demeure modeste en comparaison des
850 milliards USD que représente le marché pharmaceutique mondial (source Institut Montparnasse
2
).
1
Cabinet de conseil international basé en Allemagne, spécialisé dans le tourisme et notamment sur l’observation
des marchés émetteurs.
2
Association de recherche, d’études et de partenariats scientifiques fondée en 2009 par la MGEN ayant pour
ambition de préserver le modèle français de sécurité sociale.
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Cependant, il existe un consensus autour de la croissance du marché : en 2011, on estimait à
4 millions le nombre d’individus concernés par le tourisme esthétique dans le monde et les projections
font état en 2015 de 20 millions de personnes touchées par ce phénomène (source L’Express février
2014). Une convergence existe sur la croissance tendancielle de ce marché. En revanche, il possède
un potentiel de croissance plus élevé que la totalité des autres marchés de biens et services médicaux
(source Institut Montparnasse).
L’espérance de vie moyenne a dépassé 80 ans dans l’ensemble des pays de l’OCDE en 2011, soit dix
ans de plus qu’en 1970. Ce sont les Suisses, les Japonais et les Italiens qui ont la plus longue
espérance de vie. Cela s’accompagne également d’un veloppement des maladies chroniques telles
que le diabète et la démence.
La prospérité économique en Asie et au Moyen-Orient fait émerger une classe aisée à la recherche de
soins médicaux d’une qualité supérieure à celle reçue ou perçue localement.
Selon la Brookings Institution
3
et le rapport annuel du PNUD
4
(2013) sur le développement humain,
les classes moyennes définies comme celles dont le niveau de revenu, par individu et par jour, est
compris entre 10 USD et 100 dollars USD PPA (parité pouvoir d’achat) au taux de change de 2005
constituent 29 % de la population mondiale, soit 1,85 milliard d’individus en 2009. Leur nombre
devrait augmenter à un rythme soutenu et s’élever à 3,25 milliards d’individus en 2020 et à 4,9
milliards en 2030, toutes choses étant égales par ailleurs. Ainsi, en 2030, les 2/3 des classes moyennes
mondiales résideraient en Asie, 10 % en Amérique centrale et du sud contre en 2010, 1/3 en Asie et 9
% en Amérique centrale et du sud (Ernst et Young, 2013).
1.2. Pays concurrents
1.2.1. Les pays en développement sont traditionnellement la destination d’une clientèle des pays
plus riches en recherche de coûts médicaux moindres
La Tunisie qui compte plus de 8 000 médecins dont le diplôme est reconnu en Europe, bénéficie
d'une relative proximité géographique avec l’Europe et de salaires et charges sociales moindres.
Respectant le plus souvent les standards européens, les cliniques reçoivent de plus en plus
d'Européens, Britanniques et Italiens en tête.
Vient s’ajouter le phénomène des retraités qui s’installent l’hiver au soleil, en particulier au Maghreb ;
cependant, afin de conserver la couverture sociale en France, il faut y résider au minimum six mois.
Des conventions bilatérales existent avec certains pays dont ceux du Maghreb qui donnent accès aux
retraités français à la sécurité sociale locale.
L'Inde fait également partie des pays qui attirent le plus. L'aura des praticiens indiens s'étend
largement au-delà de leurs frontières. Plusieurs centaines de milliers d'étrangers visiteraient ainsi
chaque année ce pays pour des opérations chirurgicales, qui vont d'une opération de hernie, à de la
chirurgie cardiaque ou des opérations esthétiques. Une bonne réputation qui attire les capitaux :
2,3 milliards USD en 2012 selon les prévisions du cabinet de conseil Mc Kinsey (cf. Doctissimo).
L’Inde a introduit un visa spécial pour touristes médicaux ainsi que des allégements fiscaux (durée
d’amortissement plus élevée) et a attribué des terrains à prix réduit afin d’encourager la mise en place
d’infrastructures. En Inde, le secteur privé a déjà reçu des subventions considérables sous forme de
terres, d’exemption de droits à l’importation de matériel médical, etc. Le tourisme médical pourrait en
outre légitimer les revendications des acteurs du tourisme médical et faire pression sur le
gouvernement pour les subventionner encore plus.
3
Think tank basé à Washington
4
Programme des Nations Unies pour le Développement
4
La Thaïlande : d’après le ministère du tourisme thaïlandais, environ 2 millions de personnes sont
venus se faire soigner en 2012, soit quatre fois plus qu’en 2002. Selon l’Institut Montparnasse, des
actions de promotion publique par le biais de congrès et de publicité à l’étranger sont menées par la
Thaïlande. Le tourisme médical y bénéficie d’un soutien officiel et d’allégements fiscaux. Le Tourism
Authority of Thailand (TAT) a récemment développé une campagne publicitaire « Thailand Extreme
Makeover » dont l’objet est de créer une base de données de clients potentiels de chirurgie esthétique
au travers d’un jeu concours.
En Malaisie, le marché du tourisme médical a totalisé 770 000 patients (contre 290 000 en
2007) et des recettes de 200 millions USD en 2014. Les patients viennent à la fois de pays riches et
pauvres, les premiers évitant les soins onéreux dans leur patrie, et les seconds recherchant des soins de
meilleure qualité que chez eux.
Face au boom du tourisme médical, la Malaisie a créé une institution dédiée à cette industrie prospère,
dans un pays l'anglais est très répandu et les soins sont nettement moins chers qu'au Japon, aux
Etats-Unis et en Europe, observe l'organisation Patients au-delà des frontières.
La plupart des touristes médicaux venant en Malaisie sont cependant plus fortunés et originaires de
pays tels l'Indonésie, suivie de l'Inde, du Japon et de la Chine. A l'avenir, la croissance de ce secteur
devrait venir d'habitants du Proche-Orient.
La Malaisie a mis en place un comité national pour la promotion du tourisme médical avec
d’importants allégements fiscaux ainsi que des incitations à l’accréditation. Pour attirer les patients,
certaines agences de voyages mettent en contact des clients étrangers avec des chirurgiens esthétiques
locaux, organisent leur séjour avec bilan pré et post-opératoire, ainsi que des activités touristiques.
Ainsi, la Malaisie dispose d’un site internet officiel dédié avec un moteur de recherche
d’établissements de santé en fonction de la pathologie (source Ubifrance).
Selon Abacas International, une importante société de voyage, le tourisme médical en Asie pourrait
avoir généré jusqu'à 4,4 milliards de dollars à l'Asie en 2012.
1.2.2. Pays développés et européens
Outre les pays «classiques» d’Amérique du Sud comme le Brésil ou le Costa-Rica, outre la Hongrie, la
République Tchèque, la Pologne, l’Inde, la Tunisie ou la Thaïlande, on constate l’émergence d’offres
structurées dans des pays dont le niveau de vie est élevé.
On peut même parler d’une inversion de flux avec l’apparition de classes supérieures et
moyennes supérieures dans les pays émergents qui ont davantage confiance dans la decine et
les infrastructures des pays développés. Dans le cas de la France, ces patients étrangers fortunés
payent 30 % de plus que les Français, selon Jean de Kervasdoué, économiste de la santé. Cela a été
rendu possible par l’adoption en 2011 de l’article L-174-20 du code de la sécurité sociale qui énonce
que les établissements de santé peuvent déterminer les tarifs de soins et d'hébergement facturés aux
patients non couverts par un régime d'assurance maladie pour les soins hospitaliers programmés ne
relevant pas d'une mission de service public en dehors de certaines exceptions, en particulier les soins
d’urgence, de l’intervention humanitaire et des patients bénéficiant de l’aide médicale de l’Etat.
La Pologne a créé une chambre de commerce pour le tourisme médical et le secteur privé est
autorisé à utiliser des infrastructures publiques. Plus de 100 000 suédois seraient venus en 2010 pour y
recevoir des soins médicaux, notamment pour de la chirurgie esthétique et pour des raisons financières
(cf. rapport de l’économiste Jean de Kervasdoué).
La Hongrie, spécialisée sur un tourisme médical autour des soins dentaires, de la chirurgie
plastique et orthopédique, de l’ophtalmologie ainsi que de la dermatologie et des soins anti-âge, a
recours à une multitude d’intermédiaires privés dotés d’une plateforme de mise en relation à même
d’émettre des devis et de sites internet en différentes langues. Une rubrique « tourisme de santé » est
disponible sur le portail de l’agence nationale de promotion du tourisme en langue française.
5
Cette inversion des flux concerne également l’Allemagne qui connaît l’affluence de plus d’une
dizaine de milliers de touristes très aisés en provenance de l’Arabie Saoudite en raison du cumul de
services de qualité, de spécialistes médicaux et de services spécifiques au tourisme médical.
L’ambassadeur saoudien en Allemagne, insiste sur les facteurs d’attractivité de l’Allemagne :
- le nombre important de médecins qualifiés qui ont la faculté de diagnostiquer et d’établir des centres
de santé ou des cliniques spécialisées (article 12 de la loi fondamentale, article 95 du SGB, code de la
sécurité sociale allemand) ;
- les services médicaux innovants dans de nombreux domaines tels que la médecine préventive et la
rééducation (cf. le site internet d’informations sur l’industrie du tourisme Eturbonews du 3/11/14).
Plus de 2000 hôpitaux allemands proposent des programmes intégrés aux touristes-patients étrangers
incluant le diagnostic, l’intervention ou les soins thérapeutiques, l’hébergement dans un hôtel adapté,
le transfert vers un centre de convalescence et un programme d’excursions pour le patient et sa famille.
Le site officiel du tourisme allemand liste les cliniques et hôpitaux, les médecins de renom, avec une
description précise des spécialités et des équipes médicales ainsi que toutes les coordonnées de
contact. Il est également à noter que les tarifs médicaux pratiqués sont les mêmes que pour les
nationaux.
Selon Jean de Kervasdoué, le tourisme hospitalier comptabiliserait un chiffre d’affaires de l’ordre
de 2 milliards € en Allemagne contre 120 millions € en France.
En Corée du Sud, les revenus du tourisme médical ont été multipliés par 10 entre 2009 et
2013, atteignant 270 millions d’euros principalement à Séoul (74 % des revenus). Les dépenses par
personne se sont élevées à environ 1 500 euros, et le nombre de patients a atteint 178 519 alors qu’ils
n’étaient que 40 607 en 2009. Plus de 20 % d’entre-deux sont venus pour de la médecine interne
(diagnostic et prise en charge globale des maladies de l’adulte), devant la chirurgie, la dermatologie,
les examens de santé et la gynécologie. Les Chinois ont été les plus nombreux, précédant les
Américains, les Russes et les Japonais (source Ubifrance).
Singapour dispose de plusieurs agences en partenariat public/privé :
- Singapore Medecine pour promouvoir Singapour comme cluster pour la médecine de pointe.
- International Entreprise Singapour (prise de participations à l’étranger)
- Singapore Tourism Board : marketing des services de santé
1.3. Le marché français apparaît en retard par rapport à ses concurrents
En France, dans le sens des départs à l’étranger de Français, les paiements effectués par le
CLEISS
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représentaient 470 millions en 2012 contre 318 millions en 2011. Les deux-tiers de ces
remboursements vont vers la zone Union européenne et la Suisse. En France, les prix unitaires
sont bas, ce sont essentiellement les soins non ou peu remboursés par l’assurance-maladie, voire
interdits, qui posent un problème (soins dentaires, ophtalmologie, chirurgie esthétique, voire
gestation pour autrui) (source Institut Montparnasse) et qui incitent les Français à rechercher une offre
médicale à l’étranger.
Dans le sens des arrivées d’étrangers en France, les factures du CLEISS adressées aux organismes
étrangers représentaient 625 millions d’euros en 2012 contre 585 millions en 2011. On peut cependant
noter que 98 % de ces facturations acquittées concernaient l’UE et la Suisse, les pays tiers
comptabilisant 10,8 millions des créances dont 7,8 millions pour l’Algérie.
5
Le CLEISS (Centre des Liaisons Européennes et Internationales de sécurité sociale) ne gère que les dépenses à
l’étranger effectuées par des Français et les dépenses effectuées par des étrangers sur le territoire français lorsque
celles-ci sont prises en charge directement par l’institution d’assurance maladie du lieu des soins, et sont ensuite
remboursés, sur la base de factures ou de forfaits, par les pays compétents en application des accords
internationaux de sécurité sociale. Le CLEISS s’occupe donc des mécanismes de compensation aux organismes
étrangers de sécurité sociale ce qui représente 80 % des soins de santé remboursés par la France - les 20 %
restant étant le fait de patients français qui s’acquittent de leurs factures directement à l’étranger et sont ensuite
remboursés par leur caisse d’assurance maladie -.
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