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Introduction………………………………………………………………………...…………p2
I. La tradition comique en Italie……………………………………….……………p3
a) La commedia dell’arte………………………………………………………..p3
b) Théâtre dialectal et autres influences.…………………….…………………..p3
II. Les premiers films comiques en Italie…………………………………..…….….p4
a) La comica finale…………………………………………………….….…….p4
b) Un comique plus élaboré…………………………………………..……..…..p4
III. Un comique réaliste……..………………………………………….…………….p5
a) Le comique verbal…………………………………………………………….p5
b) La censure……………………………………………………...……………..p5
c) Le souci de réalisme…………………………………………………………..p6
IV. L’affirmation d’un genre………………………………………………..….……..p7
a) L’influence du néoréalisme………………...…………………...…………….p7
b) Le détachement du néoréalisme………………………………...…………….p7
c) Une comédie sociale….……………………………………………...……….p8
d) L’influence des acteurs ………………………………………………………p9
e) Le Pigeon : un film charnière………………………………….…………….p10
V. La comédie « à l’italienne »……………………………………………………..p11
a) L’introspection par la comédie et changement des mœurs……………….... p11
b) Le film à sketches……………………………………………………...……p12
c) Divorce à l’italienne…………………………………………………..……..p12
d) La comédie satirique…………………..…………………………………….p13
VI. La poursuite d’un discours satirique…………………………….………………p14
a) L’argent de la vieille………………………………………………...………p14
b) Un humour toujours plus grinçant……………..…………………...……….p15
Conclusion…………………………………………………………………………..………p16
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INTRODUCTION
La comédie est un des genres de prédilection du cinéma italien. C’est un genre qui a prouvé
qu’il était capable de représenter les différents aspects de la vie d’un peuple, le recours au rire
permet de dénoncer une réalité sociale.
La comédie italienne s’est formée progressivement avant d’atteindre son âge d’or dans les
années 60, on peut voir différentes mutations au cours des décennies précédentes. Cela est du
au fait qu’il s’agit d’un genre qui a toujours dépendu de la situation sociale de chaque époque.
Ainsi, on peut voir la présence majoritaire de comédies simplement divertissantes et sans
message politique pendant les années 30 où résignait la censure, puis à partir des années 40 et
en période de néoréalisme la comédie a été un moyen de décrire la misère et les conséquences
de la guerre
Dans les années 50 la comédie a continué dans cette tendance tout en dénonçant la
dégradation progressive des mœurs et après le boom économique des années 60, la comédie
italienne s’est définitivement affirmée pour devenir la comédie « à l’italienne », c'est-à-dire
un genre précis et à part entière.
On peut voir alors que la comédie italienne fonctionne comme un moyen d’investigation vis-
à-vis de la réalité du pays et de sa situation social. Le rire est utilisé pour dresser le portrait
d’une société, le propre de la comédie italienne étant de décrire par le rire des situations
parfois dramatiques.
Il s’agit avant tout d’un cinéma qui est le miroir de sa société et qui a une réelle influence sur
elle, le scénariste Age note « Le cinéma a poussé les Italiens dans certaines direction. Le rire
est une arme contre le pouvoir, on le sait depuis Aristophane et Molière. Le rire laisse
toujours quelques traces parce qu’il montre qu’il existe des failles. Les comédies italiennes
ont eu un certain poids dans la vie sociale de l’Italie ».
C’est par l’humour que les Italiens cherchent à déchiffrer la réalité et voir les travers et la
situation dans laquelle se trouve la société.
La situation sociale étant constamment liée à l’évolution de la comédie italienne, j’ai donc
choisi de voir chronologiquement comment ce genre s’est constitué pour atteindre son ultime
mutation, nous verrons donc dans un premiers temps quelles sont les origines avant de nous
pencher sur les premiers films comiques des années 20-30, puis nous nous intéresseront à
l’influence du néoréalisme avant de traiter des années 50-60-70 où ce genre a connu son âge
d’or. Nous nous attarderons sur des exemples de films qui ont marqué une étape importante
dans l’histoire de ce genre.
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I. La tradition comique en Italie
a) La commedia dell’arte
La comédie italienne au cinéma est née de plusieurs traditions théâtrales dont la plus ancienne
est la commedia dell’arte. Tous les cinéastes ont reconnu son influence tant elle est évidente.
La commedia dell’arte qui est née en Italie au XVIème est basée d’abord sur l’improvisation :
les troupes ne jouaient pas un texte déjà écrit mais elles improvisaient tout en gardant la
structure de la pièce. Chaque soir, les acteurs faisaient appel à l’improvisation en fonction du
public devant lequel ils jouaient, en fonction de l’actualité, des nouvelles trouvailles, etc.
C’est un théâtre populaire avec des personnages très stéréotypés ; l’utilisation des masques est
là pour caractériser les différents personnages types qui représentent et caricaturent les
membres de la société de l’époque : le domestique (Arlequin), l’avare (Pantalon), le docteur,
etc.
Les intrigues sont directement inspirées de la réalité de l’époque ce qui permettait de faire
naitre une contestation de l’ordre établi à travers une critique de la société qui passait par le
rire. La comédie italienne au cinéma par la suite a suivi cette idée en faisant des films dans
l’esprit de la commedia dell’arte. La capacité à mêler le comique à la revendication sociale, à
traiter de manière drôle et grotesque des situations parfois dramatique est une caractéristique
de la comédie italienne.
A ce sujet, Mario Monicelli note « Les héros de la commedia dell’arte sont toujours des
désespérés, des pauvres diables qui se battent contre la vie, contre le monde, contre la faim, la
misère, la maladie, la violence. Cependant, tout cela est transformé en rire, est transmué en
raillerie, en élément de moquerie plus que de rire à gorge déployée. Cette démarche appartient
à une tradition très italienne que j’ai toujours défendue (…) Chez tous les grands comiques, il
y a une rage intérieure qui se résout en drôlerie, en raillerie. Cela donne une base à la comédie
italienne » (cf.Le cinéma italien, Jean A. Glili).
On note aussi que cette volonté d’améliorer sans cesse le comique avec l’ajout de nouvelles
répliques ou tirades à chaque représentation (qui était possible étant donné que les comédiens
n’étaient pas dépendant d’un texte et devaient donc improviser chaque soir) a aussi été
récupérée par le cinéma comique italien, que ce soit au moment du tournage ou du doublage
où de nouvelles répliques sont ajoutées ou modifiées par rapport au scénario original.
b) Le théâtre dialectal et autres influences
Parmi les autres influences dont le cinéma comique italien prend sa source se trouve le théâtre
dialectal qui va fournir dès l’époque du muet certains de ses acteurs et scénaristes, des pièces
vont être également adaptées pour l’écran (surtout avec l’arrivée du parlant). Mais l’héritage
du théâtre dialectal au cinéma vient surtout du fait que le cinéma a gardé le même esprit
profondément italien.
Dans Histoire du théâtre italien, Philippe Van Tieghem écrit « Le théâtre dialectal, presque
uniquement comique, même s’il suscite l’émotion, est peut-être ce qu’il y a de plus
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spécifiquement italien au cours du XIXème siècle. Populaire, collant à la réalité quotidienne,
ce théâtre donne une impression d’authenticité assez exceptionnelle ».
Le cinéma a récupéré du théâtre dialectal cette dramaturgie qui mêle l’émotion à un comique
intense, et comme nous l’avons fait remarquer pour la commedia dell’arte, il y a une volonté
de coller à la réalité quotidienne.
Les spectacles populaires de la fin du XIXème, le cirque, le café-concert et le théâtre de
variété ont également joué un rôle important dans la constitution du cinéma comique en Italie.
II. Les premiers films italiens comiques
a) La comica finale
Le comique est présent dès les débuts du cinéma italien. Fregoli, un des pionniers du cinéma
comique, enregistre ses numéros (principalement des transformations) crées d’abord pour la
scène et réalise entre 1897 et 1899 plus d’une vingtaine de petits films.
A la fin de chaque programme (que ce soit pour les films documentaires ou pour les films de
fictions) est projetée une bande comique de quelques minutes intitulée « la comica finale ».
Ces premiers films comiques naissent vers 1905 et font appel à des artistes du cirque ou de la
scène comme Ferdinand Guillaume. Le succès de ces films amène une multiplication de la
production, les films comiques deviennent rapidement indispensables pour le public. C’est à
cette époque qu’André Deed crée le personnage de Cretinetti (en 1909) dont le succès va à
nouveau provoquer une multiplication des films comiques en Italie, d’autres personnages
comiques vont apparaitre comme Robinet, Fricot ou Gigetta.
André Deed qui a travaillé avec Méliès, est un des fondateurs du cinéma comique car tout en
utilisant ses talents qu’il a développés sur scène, il est conscient des capacités du cinéma
comme le rythme accéléré, d’où le fait que l’on trouve souvent dans ses films des courses-
poursuite dont l’aspect est proprement cinématographique.
Contrairement à Cretinetti, Polidor (l’autre grand comique du cinéma burlesque italien de
cette époque) se concentre sur un comique plus mordant notamment en tournant en ridicule
les comportements de la bourgeoisie italienne.
b) Un comique plus élaboré
Mais la concurrence américaine et surtout l’incapacité de renouvellement amènent une
lassitude de la part du public. Passée de mode, la comica finale disparait aux alentours de
1915.
Cela a pour effet de voir petit à petit naitre un autre genre de comédie avec des scénarios et
des personnages plus travaillés, on passe alors d’un comique purement burlesque à un
comique plus subtil. On note à cet effet la réalisation en 1913 du film de Luigi Maggi Le
Mariage de Figaro qui se distingue par son rythme narratif et son intrigue élaborée.
A la fin des années 10, le burlesque fait place à la comédie sophistiquée dont le chef de fil est
Lucio D’Ambra, un romancier et critique de théâtre qui s’est par la suite intéressé au cinéma
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et a réalisé plusieurs comédies (toutes perdues aujourd’hui) dont la plus célèbre Il re, le torri,
gli alfieri (Le Roi, les Tours, les Fous, 1916) connut un succès phénoménal en Italie.
Mais là aussi ce genre s’épuise au cours des années 20, ces comédies sophistiquées
s’adressant à un public parfois trop raffiné voire élitiste, ce qui ne correspond pas aux attentes
croissantes du public de l’époque. Il faut aussi souligner le fait qu’au sein du muet, ce genre
de comédie montre ses limites et c’est l’apparition du parlant qui lui donnera la possibilité de
retrouver un rythme.
III. Un comique réaliste
a) Le comique verbal
La parole constitue un élément essentiel du genre comique en Italie qui est un pays de grande
tradition verbale ; l’arrivée du parlant ne pouvait donc que donner un nouveau souffle au
cinéma comique.
Le parlant est favorable à Ettore Petrolini, humoriste issu du théâtre et dont le comique est
avant tout basé sur des répliques incisives et sur son mode d’expression. Un des exemples les
plus significatifs est Nerone (Néron, 1930) d’Alessandro Blasetti où Petrolini se moque des
pratiques oratoires de l’empereur romain dans un film très satirique visant le régime fasciste
de Mussolini.
L’acteur napolitain Raffaele Viviani est l’autre grande figure comique du cinéma italien du
début des années 30. Outre le fait qu’il s’agit d’un comique parlant, Viviani ouvre une
nouvelle voix au cinéma italien en 1932 avec La tavola dei poveri qui malgré ses aspects
comiques traite du chômage et de la misère.
Petrolini et Viviani contribuent ainsi à la création d’un nouveau comique parlant satirique qui
colle à une réalité sociale.
b) La censure
Mais le comique satirique ne peut vraiment exister au cours des années 30 en raison de la
censure qui favorise les films de divertissement où le décor politique est inexistant.
Ainsi, de 1930 à 1943 (date de la chute de Mussolini), le cinéma italien est dominé par des
films sentimentaux qui mêlent le comique au mélodrame sans aborder la situation politique.
Le talent de certains acteurs permet de faire fonctionner ces comédies sentimentales
déconnectées de la réalité et au scénario souvent improbable.
Ces films marquent les débuts de Vittorio De Sica qui est issu lui aussi du théâtre de variété et
qui fait ses débuts au cinéma en 1932.
De Sica s’inspire des certains modèles américains tout en gardant une personnalité qui lui est
propre. Il participe pendant les années 30 à deux films de Mario Camerini qui sont en marge
avec la production de l’époque : I signor Max (Monsieur Max, 1937) et I grandi magazzini
(Les grands magasins, 1939). Le premier film sous ses apparences légères cache une critique
de l’aristocratie ; le second traite de l’injustice du pouvoir hiérarchique avec le récit d’une
jeune fille soumise au chantage de son chef. La présence de Vittorio De Sica et de la vedette
de l’époque Assia Noris permet d’atténuer le propos et d’échapper à la censure.
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