Et la couleur fut !
Lorsqu’il fait irruption en 1989,
le Game Boy donne naissance à
une nouvelle race de consoles : les
portables. Malgré son écran mono-
chrome et ses quatre dégradés de
gris, la trouvaille du génial Gunpei
Yokoi est dotée d’une ludothèque
assez riche et d’une impressionnante
autonomie. SEGA, l’ennemi de tou-
jours, se lance donc dans le dévelop-
pement d’une console nomade dont
le nom de code est « Mercury » (peu
étonnant vu l’amour de la rme pour
les planètes du système solaire), et
dont l’argument principal est la pré-
sence d’un écran LCD couleur. Pour
Makoto Ohara, le responsable du
projet, et son équipe, c’est sur ce
point qu’il faut attaquer le Game Boy
car l’absence de couleurs est son seul
véritable défaut. La Mercury devient
Game Gear et voit le jour le 6 octobre
1990 au Japon. La boîte contient éga-
lement le puzzle game Columns (le
succès insolent de Tetris sur Game
Boy a visiblement donné des idées à
SEGA) et les autres jeux de lancement
sont Super Monaco GP et Pengo. La
Game Gear sortira le 26 avril 1991 aux
États-Unis et en Europe.
Avec des capacités globales
très proches de celles de la Master
System (voire supérieures, nous y
reviendrons), la Game Gear semble
armée pour gagner. SEGA commu-
nique de façon très agressive en
tentant de ringardiser le Game Boy.
Une fois encore, la campagne amé-
ricaine essaie de coller une image
infantile à Nintendo, comme ce fut
le cas lors du lancement de la Gene-
sis (Mega Drive). Des arguments
fumeux tels que « If you’re still
playing with Game Boy, it’s time to
grow up » (« Si vous jouez encore au
Game Boy, il est temps de grandir »)
ornent certaines publicités vantant
la surpuissance de la machine de
SEGA. Clairement, les adolescents
et les jeunes adultes sont la cible du
constructeur. Quant aux enfants,
ils veulent jouer à la même chose
que leurs grands frères, c’est bien
connu. L’approche semble donc
être la bonne. En Europe, où la pu-
blicité comparative est interdite, la
campagne est plus décalée et mise
davantage sur l’humour.
Une belle variété de jeux
Si la ludothèque de la Game Gear ne peut certes
rivaliser avec l’impressionnante liste de hits qui
ont accompagné la carrière du Game Boy, les bons
titres sont tout de même présents et la plupart des
genres majeurs sont représentés : action (Double
Dragon, Streets of Rage, Shinobi, Battletoads,
Ninja Gaiden) ; plateformes (Sonic the Hedgehog,
Tails Adventure ; les jeux SEGA-Disney (Wonderboy,
Krusty’s Funhouse) ; baston (Samurai Showdown,
Virtua Fighter Animation) ; RPG (Phantasy Star Ad-
venture, Defender of Oasis, Shining Force II) ; sport
(FIFA, Leaderboard Golf, NFL ‘95, Madden NFL ‘96,
PGA Tour Golf) ; course automobile (OutRun, Super
Monaco GP I & II, Super O Road, Sonic Drift, Micro
Machines, Road Rash) ; tir (Space Harrier, Desert
Strike, Fantasy Zone, Aerial Assault, G-Loc, Super
Space Invaders, Super Battletank, Choplifter III) ; puzzle game (Co-
lumns, Super Columns, Marble Madness, Dr Robotnik’s Mean Bean
Machine, Puzzle Bobble).
Pas de quoi s’ennuyer, donc.
Super Monaco GP, un classique du jeu de course,
est l’un des jeux de lancement de la machine.
Surnommé à juste titre « le Tetris de SEGA », Columns
est un puzzle game efficace qui fut vendu en bundle
avec la Game Gear.
Ninja Gaiden.
Virtua Fighter Animation.
Tails Adventure.