Économie mondiale à marée haute et relance des exportations

Avril 2004 Volume 4, numéro 4
Économie mondiale à marée haute
et relance des exportations
canadiennes
Selon les prévisions semestrielles à l’exportation d’EDC,
(Exportation et développement Canada) l’économie
mondiale est à marée haute, si bien que le Canada
devrait afficher une croissance des exportations de 6 %
cette année.
« L’économie mondiale arrivera à marée haute en 2004,
mais devrait reculer légèrement en 2005 », d’après le
premier vice-président et économiste en chef à EDC,
Stephen Poloz. « Les exportateurs canadiens peuvent
toutefois espérer une croissance soutenue des ventes
en 2005. »
EDC prévoit que l’économie mondiale progressera de
4 % ou plus en 2004 avant de passer en 2005 à un
régime plus susceptible d’être maintenu, soit d'environ
3,8 %. Les pays en développement de l’Asie arrivent en
tête, affichant une croissance de 6 à 7 % centrée en
Chine et en Inde. L’économie américaine ralentira,
passant de 4,4 % en 2004 à 3,3 % en 2005, et le taux
d’expansion de l’Amérique du Sud, de 4,1 % cette
année, descendra à 3,6 % l’an prochain. Par contre, la
croissance en Europe de l’Ouest s’accélérera,
atteignant 1,3 % en 2004 puis 2,1 % en 2005.
L’économie canadienne devrait également progresser,
avec une croissance de 3 % en 2004 et de 3,3 %
en 2005.
Compte tenu de la vigueur du contexte mondial, les
exportations canadiennes devraient augmenter de 6 %,
tirées par les minerais et les métaux, les produits
forestiers, l’agroalimentaire, les produits chimiques, et
les produits et services industriels. Pour la première fois
depuis l’éclatement de la « bulle technologique » en
2001, les exportations d’ordinateurs et de matériel de
télécommunications devraient afficher une modeste
croissance de 2 à 3 % en 2004, et l’accroissement des
investissements des entreprises fera probablement
augmenter au même rythme les exportations de
machines et de biens de consommation.
À l’échelle provinciale, les prévisions d’exportation se
reflètent dans les prévisions canadiennes. En 2004, les
provinces championnes seront celles où les produits de
base, les produits agroalimentaires et les biens
intermédiaires à base de ressources naturelles
occupent une large part des ventes à l'étranger, trois
secteurs où la Colombie-Britannique, le Manitoba, le
Québec et la Saskatchewan devraient afficher une forte
performance cette année. On prévoit toutefois une
diminution de leurs exportations en 2005 en raison de la
baisse du cours des métaux et des produits forestiers.
Par ailleurs, le recul prévu des cours énergétiques en
2004 et 2005 ralentira la croissance des exportations en
Alberta, au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve et en
Nouvelle-Écosse. Du côté de l’Ontario, le plafonnement
des ventes automobiles à l’étranger limitera la
croissance globale de la province.
Source : Stephen S. Poloz, Premier vice-président et
économiste en chef EDC
L’Inde s’est engagée dans la voie
rapide, mais pourra–elle y rester ?
L’Inde a connu une année formidable en 2003. Mainte-
nant qu’on commence à craindre que la Chine ralen-
tisse le pas en 2005, l’Inde suscite enfin l’attention
qu’elle mérite. La question est de savoir si elle peut
soutenir ce rythme.
D’après les estimations du pouvoir d’achat établies par
le FMI et la Banque mondiale, l’économie indienne re-
présente maintenant 4,8 % de l’économie mondiale, soit
plus du double de celle du Canada. L’économie de la
Chine est deux fois plus grosse que celle de l’Inde
(12,7 % de l’économie mondiale). Mais ce que cela veut
dire, c’est que la Chine et l’Inde boxent dans des caté-
gories bien supérieures à leur poids – la Chine a repré-
senté 30 % de la croissance mondiale en 2003, et
l’Inde, près de 12 %.
L’économie indienne a pris de la vitesse depuis 20 ans,
avec un taux de croissance moyen de 3,5 % dans les
années 1980, de 5 % dans les années 1990 et de 6 %
depuis 2000. Sa croissance est passée de 4 % pendant
l’exercice 2002 à 8,1 % en 2003. Fait important à souli-
gner, il y a eu une reprise spectaculaire dans le secteur
agricole (environ 25 % du PIB de l’Inde) après une très
grave sécheresse l’année précédente. Mais l’agriculture
n’a apporté qu’un peu plus de 2 % à la croissance l’an
dernier, le reste de l’économie étant très vigoureux lui
aussi.
Les dépenses de consommation et les exportations sont
au cœur de la croissance de l’Inde. Il est devenu beau-
coup plus facile pour les consommateurs d’acheter une
maison, de sorte qu’ils le font maintenant à un âge
beaucoup plus jeune qu’avant. Le crédit à l’habitation
progresse à un taux de 55 %, ce qui stimule également
la croissance des ventes de détail. Du côté du com-
merce international, les exportations ont augmenté de
42 % l’an dernier, malgré une appréciation de 5 % de la
roupie par rapport au dollar américain. Les principaux
secteurs de croissance comprennent les textiles,
l’agroalimentaire, l’acier, les logiciels et les services de
TI. Les importations grimpent quant à elles à un taux
d’environ 18 %.
Pour l’Inde, le puits du commerce international est pres-
que sans fond. Le commerce en pourcentage du PIB
s’élève à un peu plus de 20 %, comparativement à des
taux de 65 % pour des pays comme le Mexique ou de
plus de 80 % pour le Canada. Les échanges commer-
ciaux annuels entre le Canada et l’Inde ne se chiffrent
qu’à environ 2 G CAD, soit 700 M CAD d’exportations et
1,4 G CAD d’importations. Les exportations canadien-
nes en Inde ont néanmoins augmenté de 9 % l’an der-
nier et ont surtout compris de la pâte et du papier, des
cultures semencières spécialisées, des minéraux, du
matériel aéronautique, ainsi que de la machinerie et de
l’équipement.
L’Inde a évidemment son lot de problèmes. Même si le
gouvernement central se démène pour contenir les dé-
penses, le déficit représentera plus de 5 % du PIB cette
année et la dette accumulée dépasse largement 60 %
du PIB. De plus, le gouvernement est pris dans un di-
lemme. Comme en Chine, la croissance économique
est peut-être un peu trop rapide. L’inflation est montée à
plus de 4 % ces derniers mois. Or, un durcissement de
la politique monétaire exercerait d’autres pressions à la
hausse sur la monnaie et pourrait court-circuiter la
croissance stimulée par les exportations sur laquelle
compte le gouvernement. Que ce soit parce que
l’économie mondiale ralentira légèrement l’allure ou
parce que la politique monétaire sera un peu resserrée,
le taux de croissance de l’Inde cette année sera proba-
blement inférieur à l’an dernier.
Conclusion : La poussée de croissance de l’Inde l’an
dernier a une forte composante transitoire, soit le réta-
blissement des niveaux de production normaux dans
l’agriculture. De plus, les autorités s’efforceront proba-
blement de modérer l’économie, par les outils budgétai-
res et monétaires. Mais le reste de l’économie est très
prometteur, ce qui laisse entrevoir une croissance sou-
tenue de plus de 6 % cette année et l’an prochain.
Source : Stephen S. Poloz,
Premier vice-président et économiste en chef.
Exportation et développement Canada
Plus de personnes âgées au
travail en 2001
Faits saillants :
¾ Plus de 300 000 Canadiens âgés de 65 ans et plus
travaillaient en 2001, soit une personne sur douze
dans ce groupe d’âge. Les personnes âgées de 65
à 69 ans représentaient plus de la moitié (57 %);
celles de 70 à 74 ans, 26 % et celles de 75 ans et
plus 17 %;
¾ Si les femmes constituaient la majorité (56 %) des
65 ans et plus, la plupart des personnes occupées
étaient des hommes (68 %), ce qui est
pratiquement inchangé par rapport à cinq ans plus
tôt;
¾ Entre 1996 et 2001, l’effectif des personnes âgées
qui travaillaient a augmenté plus rapidement que
leur population, de 20 % par rapport à 11 %. En
outre, ces travailleurs âgés sont de plus en plus
vieux : 43 % d’entre eux étaient âgés d’au moins
70 ans en 2001 contre 40,5 % en 1996;
¾ Les personnes âgées qui travaillent sont
généralement plus scolarisées : un cinquième
d’entre elles ayant un diplôme universitaire
occupaient un emploi en 2001 comparée à une
proportion de un sur vingt chez celles ayant moins
que le niveau de neuvième année. Aussi les
personnes âgées occupées étaient presque quatre
fois plus susceptibles de travailler à leur compte
que celles de 15 à 64 ans;
¾ La moitié des travailleurs âgés de 65 ans et plus
étaient concentrés dans vingt professions en 1996
et dans vingt-cinq professions en 2001.
L’agriculture et le commerce de détail étaient les
professions les plus prisées, mais beaucoup de
personnes âgées travaillaient aussi dans des
domaines professionnels tels que la comptabilité,
la médecine, la religion, et le droit;
¾ La division du travail parmi les personnes âgées
d’aujourd’hui demeure traditionnelle. Les hommes
ont tendance à exercer les professions de juge ou
de ministre du culte, par exemple, tandis que les
femmes ont plutôt tendance à travailler comme
secrétaire, ou gardienne d’enfants.
Source : Doreen Duchesne, Statistiques Canada
François Hallé
Direction du partenariat et de la planification
5 mai 2004
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