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matériel de transport autour de la fabrication des équipements requis pour électrier le transport
collectif, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui pourraient être créés à court terme. Le rap-
port a même établi que la mise en place d’un réseau national de transport par monorail permettrait
la création de près de cent mille emplois tout en dotant le Québec d’un lien vital entre la métropole
et les capitales régionales. Et cela n’aurait rien à voir avec le développement économique?
Le redressement de la balance commerciale que la réduction des importations de pétrole favo-
riserait, cela n’aurait aucune incidence économique? Et la politique industrielle qu’il faudra mettre
en place pour soutenir le développement technologique pour remplacer les carburants fossiles par
des énergies renouvelables produites ici, cela n’aurait pas d’eet économique? Et la vaste opération
de révision des procédés industriels requis pour se débarrasser du pétrole, cela ne serait pas du dé-
veloppement économique?
Il faut pourtant bien mesurer les implications de ce choix. Et s’il y a quelques motifs d’in-
quiétude à entretenir, c’est bien plutôt que le gouvernement n’ait pas les moyens de ses ambitions.
Ou plutôt qu’il manque d’audace pour renouveler ses outils d’intervention. Sur ce point, on serait
heureux d’entendre les entrepreneurs dynamiques qui réalisent de véritables prouesses dans le do-
maine des technologies vertes. On aimerait les entendre dénir des attentes à l’égard d’une poli-
tique industrielle conséquente. Ils existent pourtant et sont en train de jeter les bases de la structure
industrielle du vingt-et-unième siècle.
On aimerait entendre les entrepreneurs régionaux et les artisans du développement régional
formuler leurs attentes à l’égard d’une éventuelle stratégie de développement des industries de
la biomasse où se dessinent les voies de sortie de la crise forestière. On aimerait entendre parler
de la production agricole de biomasse à des ns énergétiques. On aimerait qu’on nous explique
son immense potentiel pour mettre en production les centaines de milliers d’hectares de terres en
friche. On aimerait qu’une politique en propose le développement pour favoriser la revitalisation
de villages et la diversication de l’agriculture et des revenus des agriculteurs.
On aimerait entendre les ténors des lobbys d’aaires nous dire quoi faire des surplus d’électri-
cité qu’Hydro-Québec doit exporter dans des conditions de marché des plus désavantageuses. On
aurait aimé les voir interpeller la ministre de l’Énergie et des Ressources pour connaître ses inten-
tions pour accompagner une politique industrielle de pour élargir les usages de l’électricité au lieu
de les entendre gémir sur les gaz de schiste dont la population ne veut pas et dont notre économie
n’a pas besoin.
On aimerait les entendre faire des propositions sur les choix à faire et les mesures à prendre
pour accroître ici la transformation des minerais. On a plutôt eu droit à la langue de bois sur les
dangers d’earoucher les investisseurs. Certains sont même allés jusqu’à se dire contents de ne
récolter que de maigres retombées, que ça valait mieux que de perdre un investisseur étranger. Ils
ne se rendaient même pas compte qu’ils nous tenaient le discours du «né pour p’tit pain» enrobé
dans de la rhétorique de MBA!
Il faut saluer bien bas l’intervention de Renaud Lapierre, président de Veridis, dans Le De-
voir de mardi3. C’est encourageant de voir qu’au moins un entrepreneur ose se dresser devant les
idéologues qui polluent son milieu.
La réaction d’un certain lobby des aaires au virage souhaité vers une économie verte aura
au moins eu le mérite de faire voir jusqu’à quel point cette élite autoproclamée est en retard sur le
courant des aaires. Les perspectives de reconversion de la structure économique du Québec sont
en eet excellentes. Notre potentiel est immense. Nous avons les talents et les compétences. Nous
3. LAPIERRE, Renaud. «Les gens d’aaires ne sont pas tous inquiets», Le Devoir, 2 octobre 2012, p. A7. [http://www.ledevoir.
com/economie/actualites-economiques/360467/les-gens-d-aaires-ne-sont-pas-tous-inquiets]