La fiabilité de l'approvisionnement est essentielle : tant pour Pedeo vis-à-vis du client final, que des fournisseurs
vis-à-vis de Pedeo. Comme le dit Piet D'Haeyer, « les partenaires doivent jouer dans la même équipe que
Pedeo ». À ses yeux, la Flandre est souvent en retard sur ce point. « Si le réseau n'évolue pas dans cette direction,
nous avons un handicap. Actuellement, nous peinons à trouver ce genre de partenaires en Flandre. Il nous faut
regarder de l'autre côté de la frontière. Les Pays-Bas sont par exemple particulièrement performants en matière
d'approvisionnement. »
Innovation sociale
En interne, Piet D'Haeyer implique fortement ses collaborateurs dans les changements, sans parler de manière
très explicite des « Factories of the Future ». Le directeur de Pedeo leur donne une certaine marge de liberté pour
qu'ils traitent certaines choses par eux-mêmes. Les équipes sont bien plus responsables de la façon dont elles
organisent leur travail, avec l'aide de systèmes IT modernes.
Une approche qui, d'après ses constatations, motive le personnel. En 2013, Pedeo a réalisé d'importants
investissements, notamment dans un réseau de données appliqué à l'ensemble de l'usine, dans un nouveau
système ERP et un système MES, ainsi que dans des machines. À cela est aussi venue s'ajouter la demande du
service entretien d'acquérir une fraiseuse à 5 axes.
Piet D'Haeyer admet s'être parfois demandé si son personnel parviendrait à mener tous ces projets de front.
« Mais nous y sommes parvenus. Et je vois que cela accroît la motivation. Les collaborateurs ont surpassé mes
attentes. » Par exemple, le service entretien a conçu un système permettant de contrôler la température des
machines et d'ainsi mieux évaluer quand elles auraient besoin d'être entretenues. Prévoir à l'avance les entretiens
nous permet d'éviter de mettre les machines à l'arrêt, ce qui accroît la fiabilité de notre approvisionnement et
réduit les coûts vu que l'entretien peut être mieux planifié.
Numérisation
Pour y parvenir, Pedeo mise fortement sur la numérisation. Grâce au réseau de données qui a récemment été
installé à travers toute l'usine, Pedeo peut non seulement contrôler la production, mais aussi par exemple la
consommation énergétique et l'état du parc de machines. Des éléments qui permettent d'accroître la fiabilité et
qui correspondent à la transformation écologique opérée par l'entreprise. Dans ce cadre, pour les machines à
couler, Pedeo est passé de la coulée à l'huile, à la coulée à l'eau, ce qui permet de réaliser d'importantes
économies en énergie. Il en résulte une plus petite empreinte sur l'environnement et une réduction des coûts. Piet
D'Haeyer : « Beaucoup de nos investissements ne sont pas sorciers, sans pour autant être particulièrement
innovants. Par contre, ils sont essentiels pour que Pedeo devienne une usine du futur. Des kilomètres de câbles de
données ne sont pas rentables en soi. Par contre, ils s'avèrent fondamentaux pour l'avenir. » Voilà qui cadre tout à
fait avec notre vision intégrale des choses.
Une autre politique de soutien
Piet D'Haeyer en profite pour glisser une remarque critique à propos de la politique de stimulation de l'innovation
appliquée en Flandre. Les autorités publiques ne récompensent pas financièrement une innovation comme la pose
d'un réseau de données séparé en usine. « Il n'empêche qu'en usine, les autoroutes de l'information sont
indissociables du contrôle de l'énergie, de la production et de l'état des machines. Des choses qui coûtent
beaucoup d'argent dans un premier temps. » Piet D'Haeyer n'entend pas pour autant plaider directement pour les
subsides qui, selon lui, ne sont pas destinés aux PME comme Pedeo. Premièrement, en tant que PME, il est
difficile de s'y retrouver parmi les nombreuses formes de subsides. Deuxièmement, les bénéfices sont souvent
contrebalancés par le coût lié aux dossiers complexes à remplir dans le cadre des demandes de projet. « Voilà
pourquoi cela ne vaut plus la peine, pour une PME, d'introduire une telle demande de projet. Nous ne voulons
pas perdre de temps avec ces programmes. » Selon Piet D'Haeyer, il vaudrait mieux supprimer les subsides
directs et réduire l'ensemble des charges qui pèsent sur les entrepreneurs. Réduire les charges patronales
permettrait de booster la confiance des entrepreneurs en l'avenir de l'industrie flamande. Piet D'Haeyer trouve
que des programmes comme « Made Different » sont nécessaires, ne serait-ce que pour faire prendre conscience
aux entreprises qu'elles ont intérêt à changer. Car il est grand temps de passer à l'action. « Plus les entreprises
tardent à se mettre à jour et à investir, plus elles devront fournir d'efforts pour rattraper leur retard. »
Transformation continue
Le processus de transformation opéré chez Pedeo n'est pas encore terminé. Piet D'Haeyer n'y voit d'ailleurs pas
de fin. « La voie que nous empruntons conduit à de nouvelles notions et de nouvelles adaptations. C'est une
évolution continue. » Le directeur de Pedeo est convaincu qu'à l'avenir, les entreprises devront continuer à
s'adapter. Chaque société peut s'atteler à cette tâche. Les deux conditions à respecter sont d'avoir une vision claire