XIème Conférence nationale médicale interfédérale
Table ronde 1 : contrat d’assurance RCP
Docteur François DEROCHE, Médecin fédéral du Muaythai et disciplines associées ;
Docteur Alain FREY, Médecin chef de l’INSEP ;
Docteur Marc ROZENBLAT, Président de la Société Ile de France de Médecine du Sport
et de l’Activité Physique (SIFMED) ;
Rappel à la loi concernant la Responsabilité Civile Professionnelle des
professionnels de santé dans le milieu sportif
Docteur François DEROCHE spécialisé
Bonjour à tous. L’intitulé choisi pour cette table ronde est impropre, dans la mesure
où le rappel à la loi est une mesure pénale par laquelle le Procureur de la République
rappelle à l’auteur d’une infraction ses obligations légales. Ce rappel permet au
contrevenant d’échapper aux poursuites judiciaires lorsque l’infraction est de faible
gravité.
Je tiens à préciser ici que le présent exposé a été préparé avec Angélique WENGER,
avocate d’un cabinet spécialisé dans les questions de responsabilité civile en matière
médicale.
Comme vous le savez, l’exercice de la médecine n’échappe pas au mouvement
indemnitaire général de la société qui tend à trouver des responsables afin de réparer
tous les dommages.
La notion de responsabilité correspond à l’obligation pour tout individu de répondre
de ses actes. Cette responsabilité est établie sur des critères objectifs, soit pour faute,
soit pour risque. Celle-ci peut être d’ordre moral, politique, pénal, administratif,
disciplinaire ou civil.
Historiquement, le soignant a toujours engagé sa responsabilité pour les actes de sa
vie professionnelle et souvent à ses risques et périls. Ainsi, conformément à la loi du
talion, les médecins fautifs de l’Antiquité étaient condamnés à subir un préjudice
identique à celui causé au patient. Depuis l’avènement du Code civil en 1804, la notion
d’une compensation financière du dommage subi a émergé. Puis à la fin du 19ème siècle,
avec l’apparition des compagnies d’assurances, s’est affirmée la séparation entre
sanction et réparation.
Vous, médecins fédéraux, médecins de compétitions sportives, médecins d’équipes,
médecins coordinateurs de suivi médical, médecins traitants de sportifs, votre
responsabilité peut être recherchée, peu importe que vous soyez bénévoles ou
rémunérés.
Depuis le 20 mai 1936, la cour de cassation, dans son célèbre arrêt « Mercier », a
consacré la nature contractuelle de la relation unissant le médecin à son patient. Dans le
cadre de ce contrat, le médecin est tenu à une obligation de moyens, et non de résultats,