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biopsie est alors nécessaireetelle peut
êtreréalisée dansle même tempsque
le drainage de lavoie biliaireprinci-
pale en casd’ictère[2].
C’est le plus souventdanslestumeurs
dontlarésécabilitéest «douteuse»,
quel’EE peut découvrirdeslésions
ignoréesparlesautrestechniques
d’imagerie,susceptiblesde contre-
indiquerune exérèse(ganglionsméta-
statiquesàdistance,petits nodules
hépatiquessous-capsulaires,carcinose
péritonéale débutanteaveclame
d’ascite) [4,12,13];laPSEE est alors
laseule méthode susceptible d’appor-
terlapreuvedelamalignité,etde
modifierainsil’orientation thérapeu-
tique. Encasd’ictèreobstructif,il
existefréquemmentdesadénopathies
inflammatoiresdupédicule hépatique,
plus encoresil’échoendoscopie est
réalisée aprèslamiseenplaced’une
prothèsebiliaire;cesganglionspeuvent
êtrebiopsiés,maisc’est surtout la
PSEE desadénopathies«distales»sus-
pectesquiest utile ;lafiabilitédela
PSEE desganglionsest équivalenteà
celle de labiopsie desmassespancréa-
tiquessolides[1,2,12-16].C’est dans
cescasde «résécabilitédouteuse»que
lalaparoscopie,elle aussi,trouvesa
place;une évaluation indirectedesa
rentabilitéamontréqu’elle pouvait
permettred’éviterlalaparotomie àun
malade sur quatre[17].
Encasd’adénocarcinome pancréa-
tiquelocalementavancé,lorsqu’il
n’existepasde métastasefacilement
accessible àune biopsie percutanée,la
PSEE permetd’obtenirune histologie
quiest indispensable àlaprescription
d’une chimiothérapie oud’une radio-
chimiothérapie. Pour le diagnostic
d’adénocarcinome pancréatique,la
sensibilitédelaméthode varie de 70 à
plus de 90%,laspécificitéetlavaleur
prédictivepositivepour lamalignité
sontprochesde 100 %[2].Parailleurs,
15 %environ desmassessolidesnon
résécablesne sontpasdesadénocar-
cinomes,etle diagnosticde nature
d’uncancerlocalementavancépeut
modifierradicalementlastratégie thé-
rapeutiqueetle pronostic(lymphome,
carcinome endocrine,carcinome à
cellulesacineuses,carcinome épider-
moïde ouostéoclastique,métastase(s)
pancréatiquessynchronesouméta-
chronesde cancernotammentdurein,
dusein etdupoumon [1-3,5,13,16].
Encasde douleurs solaires,l’examen
peut êtrecouplé àlaréalisation d’un
bloccœliaqueàvisée antalgique[18];
de même,labiopsie EE guidée peut
êtreproposée danslamêmesession
quelaposed’une prothèsebiliaireà
visée palliative[19].
Encasde pancréatitechronique,une
massesolide peut poserunproblème
diagnostiquedifficile. Dansun
contexted’alcoolisme chezunhomme
porteur d’une pancréatitechronique,
une massesolide,souventmaldéfinie,
aschématiquementune chancesur
deux d’êtreinflammatoireetnon
maligne [2,4];d’ailleurs,en casde
biopsie négative,le risquequ’il s’agisse
d’uncancerdupancréasest seulement
de 17%[2];une seconde PSEE peut
êtreréalisée quatresemainesplus tard,
en particulierlorsqu’en raison du
terrain,le risqueopératoireexcède
celuidelaisserévolueruncancer.
Deux sériesde biopsiesnégatives
réaliséesdansde bonnesconditions
techniquessontalors unargument
fort contrelediagnosticde malignité
[4,20].
La recherche de lamutation de l’onco-
gène k-rasdansle matériel cellulaire
de cytoponction pancréatiquepermet
d’améliorerle diagnosticde cancerdu
pancréasen diminuantle taux de faux
négatifsde laPSEE seule,etsaspéci-
ficitépermetle diagnosticdifférentiel
entrecanceretpancréatitechronique
pseudotumorale avecune précision
quiétaitde 96%dansune étude
multicentriqueFrançaise[21].
Encasde massesolide d’alluretumo-
rale,uniquementvisualisée par
l’échoendoscopie,l’indication est for-
melle [2].Depuisdixans,lesprogrès
de laTDM d’acquisition hélicoïdale
multidétecteurs permettentlarecons-
truction de coupesmultiplanaireset
ontaméliorélarésolution spatiale,
mais10%environ descancers du
pancréas(30 %descancers de moins
de 2cm),semanifestentparde petites
tumeurs isodensesavantetaprès
injection qui,lorsqu’ellesn’ontpasde
rapport avecle système canalaire
pancréatique,ne donnentpasde
signesindirects permettantd’évoquer
le diagnostic[22-26].L’échoendoscopie
restedonctrèsutile pour lespetites
tumeurs <2cm,etmalgrélecaractère
tout àfaitclairde larésécabilité,il
nous semble qu’une DPC ne peut être
envisagée sansune preuvehistolo-
gique;cepointde vueest partagé par
de nombreuseséquipes[2,3,6,8].
Lestumeurs
neuro-endocrines(TNE)
Lesrecommandationsconcernantle
traitementchirurgicaldesTNE per-
mettentde rationnaliserlesindica-
tionsde laPSEE.LesTNE sécrétantes
résécablesdoiventêtreréséquées:
«Une pancréatectomie guidée parla
localisation de latumeur (pancréatec-
tomie céphalique,gauche oumédiane),
associée àune lymphadénectomie,est
recommandée [9].La recommandation
est lamême pour lesTNE non fonc-
tionnellesde plus de 2cm(ou3cm)
de diamètre(CFE relatif),etlestumeurs
associéesàdesmétastasesganglion-
nairesdétectablesen préopératoireou
en peropératoire. Une énucléation est
recommandée pour lesTNE non sécré-
tantesoulesinsulinomesde moinsde
2(ou3cm) (CFE relatif) [9], saufen
casde métastasesganglionnaires
découvertesen peropératoirecequi
imposeune pancréatectomie avec
curage ganglionnaire. Enrevanche,les
TNE non fonctionnellesde moinsde
2cmdediamètrepeuventêtresur-
veillées[7].LesTNE non fonctionnel-
lesuniquessontsouventsporadiques.
LesTNE multipless’intègrenthabituel-
lementdansune affection génétique
(néoplasie endocrine multiple de type
1oumaladiedevon Hippel-Lindau).
L’imagerie peut êtretrèsévocatricede
TNE lorsqu’elle montreune masseiso-
denseoumodérémenthypodense,se
rehaussantnettementaprèsinjection
de produitde contraste. L’échoendo-