DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS et BIBLIOGRAPHIE Version du 13 decembre 2016 Page 1 : descriptif des matières Page 5 : bibliographie des enseignants LICENCE 1ère année : DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS ENSEIGNEMENTS DE METHODOLOGIE L1/L2 Ce TD a pour objectif de vous aider à acquérir et à fortifier, par des exercices répétés et corrigés, les compétences d’analyse conceptuelle, d’argumentation et d’organisation dont vous avez besoin pour mener à bien votre Licence. Le travail s’organise autour d’un entraînement progressif aux principales difficultés des deux exercices que vous rencontrerez dans votre formation : l’explication de texte et la dissertation. Très concrètement, nous apprendrons à 1) repérer, dans une oeuvre, les textes qui doivent être examinés en priorité ; 2) repérer, dans un texte, les affirmations et inférences essentielles, qui doivent être prioritairement justifiées ; 3) produire les justifications demandées à l’aide d’une argumentation rigoureuse ; 4) explorer méthodiquement le sens d’un énoncé (notion ou question), et déterminer ce qui, dans cet énoncé, est problématique ; 5) formuler, examiner complètement et articuler plusieurs hypothèses autour du problème dégagé. Les compétences ainsi mises en place vous permettront d’organiser et de mettre en perspective ce qui est fait dans les autres cours, de manière à en tirer durablement profit ; ces compétences sont indispensables pour valider vos examens, mais vous seront également utiles bien au-delà de la Licence. Ce TD, qui repose sur un travail progressif et régulier, demande une participation assidue et ne peut être validé qu’en contrôle continu. Philosophie Générale Description : La philosophie générale consiste à étudier, de façon transversale, les grands concepts de la tradition philosophique occidentale. Le cours est ainsi consacré à l’étude d’un concept (par exemple, la violence, la vérité, l’existence, l’expérience, la liberté, la culture) ou de deux concepts (l’âme et le corps, nature et artifice, théorie pratique) engageant des problèmes philosophiques majeurs et permettant d’articuler différents systèmes ou différentes analyses philosophiques. Contrairement à l’enseignement de l’histoire de la philosophie, centré sur l’étude d’une œuvre, la philosophie générale convoque donc plusieurs textes philosophiques d’époque différente au profit d’une question. La philosophie générale est étudiée aux deux semestres. Objectifs pédagogiques : maîtriser l’exercice de la dissertation produire une analyse conceptuelle articuler une problématique philosophique Philosophie Générale Complémentaire Semestre 1 Description et objectifs pédagogiques : Cet enseignement, réservé au L1 de philosophie, prolonge l’enseignement de la philosophie générale par l’étude d’une ou deux notions ou d’une question de philosophie générale. Histoire de la Philosophie Description : Cet enseignement est consacré à la lecture et au commentaire d’œuvres intégrales de la tradition philosophique occidentale. Le premier semestre est consacré à l’histoire de la philosophie moderne. Les auteurs principalement étudiés sont Descartes, Spinoza, Leibniz et Hume. Le second semestre porte sur l’histoire de la philosophie antique, principalement sur Platon et Aristote. Le cours est consacré à l’explication d’une œuvre majeure de l’un de ses auteurs. Objectifs pédagogiques : mettre en pratique la méthode du commentaire de textes commenter en détail des extraits d’une œuvre philosophique majeure et les mettre en perspective dans le contexte de l’œuvre. situer les enjeux d’une œuvre philosophique dans son contexte historique propre. Histoire de la Philosophie Complémentaire Description et objectifs pédagogiques : 1er semestre 1 Cet enseignement, réservé au L1 de philosophie, prolonge l’enseignement d’Histoire de la philosophie par le commentaire d’une œuvre de la tradition philosophique ou l’étude d’un thème général convoquant plusieurs auteurs et plusieurs périodes historiques. Initiation aux Sciences Cet enseignement propose une initiation à une science à partir de questions choisies qui ne présupposent aucune connaissance du domaine scientifique en question. Il ne s’agit pas d’un cours de philosophie des sciences, mais bien d’un cours de science, qui reste à un niveau accessible à des étudiants de philosophie. Il s’agit de donner à ces étudiants une idée précise des questions, des méthodes et des objets propres à une science particulière. L’étudiant choisit entre mathématiques, physique, et biologie. Mathématiques Exemples de questions traitées : le calcul des probabilités, l’arithmétique, la géométrie. Physique Exemple de questions traitées : la mécanique des solides, les lois de l’astronomie. Biologie Exemple de questions traitées : bases de la biologie, cellule, évolution, système nerveux. Logique & Philosophie Semestre 1 Ce cours de philosophie est destiné aux étudiants de première année de licence, il a pour but de montrer quels rapports peuvent exister entre les questions qui se posent en logique et celles qui se posent en philosophie. On pourra traiter des questions comme : qu’est-ce qu’un paradoxe logique ? Comment définir la vérité ? Qu’est-ce qu’une langue logique ? Y a-t-il des lois de la pensée ? Peut-on penser illogiquement ? et lire des textes d’auteurs comme Aristote, Leibniz, Boole, Frege ou Hilbert. Ce cours est donné uniquement au premier semestre. http ://epi.univparis1.fr/lic1logetphilo Logique Semestre 2 Cet enseignement comprend deux parties indépendantes : 1) un cours magistral (1h30 par semaine) sur l’axiomatique et la méthodologie des sciences déductives ». 2) des groupes de travaux dirigés (3h par semaine) qui donnent une introduction à la logique élémentaire, c’est-à-dire, pour l’essentiel, le calcul des propositions et quelques rudiments de calcul des prédicats. Un polycopié est disponible, dans lequel on trouve à la fois le contenu de cette introduction à la logique et des exercices. http ://epi.univ-paris1.fr/lic1logique PHILOSOPHIE MORALE La philosophie morale a pour objet l’évaluation, les jugements et les préceptes relatifs à la conduite humaine, à l’organisation collective et aux états possibles de la société. Elle abrite notamment la discussion de questions pratiques difficiles (dilemmes moraux), l’examen de la nature des normes et des jugements de valeur (méta-éthique), la justification raisonnée et critique de positions morales particulières (éthique substantielle). Dans ce module d’enseignement, on s’attache notamment à comprendre l’enracinement des questions de la philosophie pratique dans les défis concrets de l’éthique et de la politique. La discussion de thèses et arguments philosophiques classiques est également encouragée. Dans ce registre, l’un des enjeux est d’acquérir une familiarité suffisante avec les grandes familles de pensée en éthique, les principales objections qu’elles suscitent et leurs relations mutuelles. Enfin, l’enseignement doit permettre aux étudiants de développer leurs capacités de conceptualisation et d’analyse de problèmes complexes, notamment par le recours à des méthodologies particulières (telles que l’analyse du langage moral, l’analyse de la décision, les méthodes développées en éthique appliquée, …). PHILOSOPHIE POLITIQUE La philosophie politique a pour objet les formes et les enjeux de l’organisation collective des hommes, lorsque celle-ci prend appui sur des pouvoirs et des institutions. A la différence des sciences politiques empiriques, la philosophie politique tend à privilégier des questions d’ordre ontologique (par exemple, quelle est la nature du bien commun ?) et des questions normatives (par exemple, qu’est-ce qu’une société juste ?). Un effort particulier s’attache à la compréhension des enjeux philosophiques de la formation du jugement en politique. Ce domaine de la philosophie offre aussi l’occasion de se familiariser avec des aspects importants de l’organisation sociale (ou institutionnelle) et avec les problèmes de la décision collective. L’enseignement proposé prend habituellement appui sur des doctrines de référence (empruntées notamment aux philosophes du passé), des classes d’exemples concrets, des apports méthodologiques (par exemple, ceux de la théorie des choix collectifs ou de la théorie générale du droit) et une analyse développée de problèmes substantiels de la philosophie politique. 2 Organisation Conformément aux exigences universitaires classiques, l’enseignement est lié aux recherches en cours dans les équipes de recherche de l’Université. Par ailleurs, l’enseignement est évalué et donne lieu à une coordination pédagogique entre les enseignants. Chaque groupe d’enseignement (cours et travaux dirigés) donne lieu à une liste de lectures obligatoires. Dans sa composante « travaux dirigés », cet enseignement donne lieu à des exercices écrits (à la maison ou sur table) et oraux (exposés, discussions organisées). Le régime du contrôle continu est très fortement recommandé et l’assiduité est strictement obligatoire dans ce régime. Les étudiants inscrits en contrôle terminal qui souhaitent suivre avec profit des enseignements de philosophie morale ou de philosophie politique en troisième année et au-delà sont très vivement encouragés à participer à la totalité des séances. TPLE 1 Semestre 2 Le but de cet enseignement, présent tout au long de la licence, est de donner accès à des textes philosophiques dans leur langue originale. Les langues proposées dans notre université sont : l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le grec et le latin. Cet enseignement vise à montrer à quel point un texte se révèle plus riche et plus subtil quand il est lu directement et non par l’intermédiaire d’une traduction, aussi bonne soit-elle. L’épreuve qui le sanctionne, consiste en une traduction, sans l’aide d’un dictionnaire (à l’exception des textes en grec et en latin) et un commentaire d’un extrait choisi d’une œuvre étudiée en cours. Cet enseignement se veut donc un complément indispensable tant à l’histoire de la philosophie antique, médiévale, moderne et contemporaine qu’à l’enseignement des langues vivantes et anciennes dispensé à Paris 1. LICENCE 2ème année : Philosophie Générale 2 Description : La philosophie générale consiste à étudier, de façon transversale, les grands concepts de la tradition philosophique occidentale. Le cours est ainsi consacré à l’étude d’un concept (par exemple, la violence, la vérité, l’existence, l’expérience, la liberté, la culture) ou de deux concepts (l’âme et le corps, nature et artifice, théorie pratique) engageant des problèmes philosophiques majeurs et permettant d’articuler différents systèmes ou différentes analyses philosophiques. Contrairement à l’enseignement de l’histoire de la philosophie, centré sur l’étude d’une œuvre, la philosophie générale convoque donc plusieurs textes philosophiques d’époque différente au profit d’une question. La philosophie générale est étudiée aux deux semestres. Objectifs pédagogiques : maîtriser l’exercice de la dissertation produire une analyser conceptuelle articuler une problématique philosophique Philosophie Générale Complémentaire 2 Description et objectifs pédagogiques : Cet enseignement, réservé au L1 de philosophie, prolonge l’enseignement de la philosophie générale par l’étude d’une ou deux notions ou d’une question de philosophie générale. Histoire de la Philosophie 2 Description : Cet enseignement est consacré à la lecture et au commentaire d’œuvres intégrales de la tradition philosophique occidentale. Le premier semestre est consacré à l’histoire de la philosophie antique. Il porte en général sur un texte de philosophie hellénistique appartenant soit à la tradition épicurienne (Epicure, Lucrèce), soit à la tradition stoïcienne (Cicéron, Sénèque, Epictète, MarcAurèle…), soit à la tradition sceptique (Sextus Empiricus). Le premier semestre peut aussi être consacré à un texte de philosophie médiévale. Le second semestre porte sur la philosophie moderne et contemporaine , et porte notamment, outre Descartes, Spinoza, Leibniz et Hume, sur Kant, Hegel, Husserl ou Bergson). Le cours est consacré à l’explication d’une œuvre de l’un de ses auteurs. Objectifs pédagogiques : mettre en pratique la méthode du commentaire de textes commenter en détail des extraits d’une œuvre philosophique majeure et les mettre en perspective dans le contexte de l’œuvre. situer les enjeux d’une œuvre philosophique dans son contexte historique propre. Histoire de la Philosophie Complémentaire 2 Description et objectifs pédagogiques : Cet enseignement, réservé au L2 de philosophie, prolonge l’enseignement d’Histoire de la philosophie par le commentaire d’une œuvre de la tradition philosophique ou l’étude d’un thème général convoquant plusieurs auteurs et plusieurs périodes historiques. Esthétique Ce cours constitue une introduction à un choix de thèmes et d’auteurs de l’histoire de la pensée sur l’art. Le premier semestre est consacré à la pensée antique (p.ex. la poétique d’Aristote, la réflexion de Platon sur l’image), le deuxième à la pensée moderne et à la naissance de la philosophie de l’art comme discipline à part entière (p.ex. Kant, Critique de la faculté de juger). Il est conseillé d’accompagner l’étude des textes philosophiques par des lectures littéraires (p.ex. les tragédies de Sophocle, l’Iliade d’Homère etc.) et des incursions dans les arts plastiques et la musique « 3 Informatique Le cours d’introduction à l’Informatique a pour vocation de permettre aux étudiants : 1. D’apprendre à se servir de l’outil informatique afin de pouvoir l’exploiter dans la suite de leurs études : bureautique, initiation à la programmation, bases théoriques de l’informatique (1er semestre). 2. De s’initier aux conceptions de la cognition (cognitivisme, connexionnisme, enaction) et de saisir des questions philosophiques de base que posent l’informatique et l’intelligence artificielle, à partir de l’étude de textes classiques (2ème semestre). Une description plus complète ainsi que des documents peuvent être trouvés dans le site du cours : http ://e-philo.univ-paris1.fr Epistémologie Cet enseignement est une introduction à la philosophie de la connaissance et à la philosophie des sciences à partir d’un choix de textes et de questions. Il consiste en un cours complété par des exercices (explication de textes, travail de réflexion sur des sujets proposés, dissertations) et de la méthodologie. Le choix des questions et des textes est laissé à l’initiative de l’enseignant et n’est donc pas le même selon les groupes. Exemples de sujets traités : la révolution copernicienne en philosophie (Kant), la révolution scientifique moderne (Galilée, Descartes, Newton), qu’est ce qu’une loi de la nature ? Qu’est-ce qu’une théorie scientifique ? Le rapport entre théorie et expérience dans les sciences de la nature (par ex. Duhem, Popper), philosophie et sciences sociales (Durkheim, Mauss, Lévi-Strauss), le concept de révolution scientifique (Kuhn), etc. Cet enseignement est donné au premier et au second semestre, 3h par semaine. http ://epi.univ-paris1.fr/lic2epistemo Logique L2 Ce cours est une introduction à la Logique du premier ordre (ou Calcul des prédicats). Le premier Semestre (S1) est consacré à l’analyse des tournures du langage naturel représentables en premier ordre, l’accent étant mis sur l’expression de la généralité. Puis des langages formels sont construits, et les notions fondamentales de la théorie des modèles introduites (structures, satisfaction, vérité, validité). Quelques aperçus plus avant sont donnés concernant les relations entre structures et formules, ainsi qu’entre structures. Le second Semestre (S2) est essentiellement consacré à l’étude des systèmes formels de preuve : systèmes « axiomatiques », système de Déduction Naturelle, éventuellement méthode des tableaux sémantiques (arbres de vérité). Des théorèmes cruciaux, correction, complétude, compacité, sont démontrés ou au moins énoncés. TPLE 2 Semestre 2 Le but de cet enseignement est de donner accès à des textes philosophiques dans leur langue originale. Les langues proposées dans notre université sont : l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le grec et le latin. Cet enseignement vise à montrer à quel point un texte se révèle plus riche et plus subtil quand il est lu directement et non par l’intermédiaire d’une traduction, aussi bonne soit-elle. L’épreuve qui le sanctionne, consiste en une traduction, sans l’aide d’un dictionnaire (à l’exception des textes en grec et en latin) et un commentaire d’un extrait choisi d’une œuvre étudiée en cours. Cet enseignement se veut donc un complément indispensable tant à l’histoire de la philosophie antique, médiévale, moderne et contemporaine qu’à l’enseignement des langues vivantes et anciennes dispensé à Paris 1. 4 INTITULES, DESCRIPTIFS ET BIBLIOGRAPHIE DES ENSEIGNEMENTS 2015-2016 Descriptifs des enseignements du 1er semestre- licence 1 Descriptifs des enseignements du 2° semestre- licence 1 page 17 Descriptifs des enseignements du 1er semestre-licence 2 page 27 Descriptifs des enseignements du 2°r semestre- licence 2 page 33 Descriptifs des enseignements du 1er semestre- licence 1 PHILOSOPHIE GENERALE L1-S1 L1 S1 Lundi 8h-10h Salle B1408 Raphaël PIERRÈS : Le sujet « Je pense » Que signifie ici parler en première personne ? Il en va d’une grammaire nouée à une ontologie : le sujet renvoie-t-il à une structure ou à une substance ? Ce problème classique résonne à différents niveaux, et se décline en plusieurs questions qui mettent en jeu non seulement le statut d’existence du sujet, mais encore la connaissance et le souci de soi, l’autonomie et l’assujettissement. Prendre au sérieux l’inscription du sujet dans le langage (sans toutefois l’y réduire) nous permettra ainsi d’explorer les intersections entre les champs métaphysiques, épistémologiques, éthiques et politiques. Mais alors, si ce sont les autres personnes qui en sont la condition et lui donnent sa pleine signification, la première personne n’est-elle jamais que seconde, c’est-à-dire sujette au sens de subordonnée ? Ce cours propose ainsi un parcours introductif parmi les théories du sujet. Chaque séance partira d’un problème ou d’un cas concret, et s’appuiera sur le commentaire d’un texte tiré prioritairement des œuvres suivantes. Indications bibliographiques : Aristote, Métaphysique *Descartes, Discours de la méthode (lire a minima la quatrième partie pendant l’été) Hobbes, Léviathan Kant, Critique de la raison pure (en lien avec les deux autres Critiques) Nietzsche, Par-delà le bien et le mal Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique Foucault, Histoire de la sexualité (en particulier tomes II et III) *Ricoeur, Soi-même comme un autre Guyotat, Coma (en lien avec d’autres autobiographies ou autofictions contemporaines) L1 S1 Mardi 8h-10h Salle B1307 Christophe FREY : L’action Il s’agira d’étudier des passages de quelques œuvres centrales de l’histoire de la philosophie pratique et de la sociologie, afin tout d’abord de déterminer dans quel but, selon quels critères et sur quels fondements leurs auteurs, parmi les événements qui se produisent, en discriminent certains sous le titre d’ « actions ». On pourra ensuite distinguer les différentes espèces qui sont rangées sous cette catégorie et les manières diverses dont elles peuvent être imputées à un agent (individu, sujet, personne). Pour ce faire, on analysera les conditions de possibilité et les éléments mis en jeu par chaque action, ainsi que les rapports que l’action implique pour l’agent vis-à-vis de soi-même, du monde ou de la situation dans lesquels il agit, de normes ou de valeurs ou encore d’autres sujets agissants. On pourra ainsi évaluer la place que l’action occupe ou doit 5 occuper dans la vie humaine telle qu’elle est conçue par les différents auteurs et identifier les domaines où elle trouve à s’exercer de manière privilégiée. Indications bibliographiques : Arendt, Condition de l’homme moderne. Aristote, Ethique à Nicomaque, III. Bourdieu, Esquisse d’une théorie de la pratique. Hegel, Principes de la philosophie du droit, §§ 4-28 et 105-156. Hume, Enquête sur l’entendement humain, VIII. Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs. Marx, Thèses sur Feuerbach. Sartre, L’existentialisme est un humanisme. Spinoza, L’Ethique, notamment III et V. Weber, Economie et société, I. L1 S1 Mardi 14h-16h Salle B1408 David LAPOUJADE : Le temps et l’éternité Nous étudierons les différentes conceptions du temps et de l’éternité. L’éternité est-elle ce qui échappe au temps ? Ou bien est-elle le modèle du temps ? Mais que signifie penser le temps d’après un modèle, surtout si ce modèle échappe à toute temporalité ? À moins qu’il y ait une éternité à l’intérieur du temps ? Mais alors que signifie une telle formule ? Nous tenterons de répondre à ces questions pour déterminer la nature et la fonction de la limite dans nos expériences. Bibliographie indicative : Platon, Timée Aristote, Métaphysique Spinoza, Éthique Kant, Critique de la raison pure Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion L1 S1 Mercredi 14h-16h Salle 1308 David LAPOUJADE : Passions et affects Nous étudierons le rôle et la fonction des passions et des affects au sein de l’expérience. Comment les maîtriser ou les utiliser ? Nous verrons qu’elles sont le lieu d’un combat permanent au sein de toute organisation psychique ou politique. Mais pourquoi un tel combat ? Dans quel but ? C’est ce qu’il faudra tenter d’expliquer. Bibliographie indicative : Platon, Gorgias — Phédon — République — Philèbe Epictète, Manuel Descartes, Les Passions de l’âme Spinoza, Éthique Nietzsche, Crépuscule des idoles L1 S1 Mercredi 17-19h Salle B1307 David LAPOUJADE : La mémoire À travers la mémoire, nous étudierons la manière dont nous nous rapportons au temps. La mémoire est-elle seulement un moyen de se souvenir ou est-elle un moyen de constituer le temps pour nous ? Quel rôle joue la mémoire dans la constitution de nous-mêmes et de notre relation à la temporalité ? Telles seront les questions abordées dans ce cours. Bibliographie indicative : 6 Platon, Ménon John Locke, Identité et différence, Points Seuil Nietzsche, La généalogie de la morale Kierkegaard, La répétition Bergson, La fausse reconnaissance L1 S1 Jeudi 11h-13h Salle B1307 Mathieu EYCHENIÉ : La représentation Notre cours portera sur la notion de représentation en philosophie de la connaissance. En nous concentrant sur certaines théories modernes (Descarte Locke), nous étudierons les implications épistémologiques et ontologiques d’une telle notion (le recours aux concepts d'image et de signe en philosophie de connaissance, la compréhension de la connaissance comme une re-présentation du réel, une certaine conception du sujet, de son intériorité et de la véri etc). Nous nous intéresserons également d’une part aux difficultés inhérentes à ces théories, d’autre part à certaines conceptions adverses (notamment à conception heideggérienne de la vérité). L’enjeu du cours sera de déterminer dans quelle mesure la notion de représentation permet de résoudre le problèm de l’accès au réel. Bibliographie indicative : (Une bibliographie plus conséquente sera distribuée lors du premier cours) Platon, Cratyle, traduction par C. Dalimier, GF Flammarion, Paris, 1998. Aristote, De l'âme, traduction par R. Bodéüs, GF Flammarion, Paris, 1993 (ou : traduction par J. Tricot, Vrin, Paris, 2002). Descartes, Méditations métaphysiques, GF Flammarion, Paris, 1992. - La Dioptrique, in Œuvres complètes. III. Discours de la méthode et essais, sous la direction de J-M. Beyssade et D. Kambouchner, Gallimard, Paris, 2009. Locke, Essai sur l'entendement humain, traduction par J.-M. Vienne, Vrin, Paris, 2001-2006. Berkeley, Principes de la connaissance humaine, traduction par D. Berlioz, GF Flammarion, Paris, 1991. Heidegger, "La doctrine de Platon sur la vérité", traduction par A. Préau, in Questions I et II, Gallimard, 1968. Merleau-Ponty, L’Œil et l’Esprit, Gallimard, Paris, 1985. L1 S1 Jeudi 18h-20h Salle B1307 Damien LACROUX : L’âme Qu’est-ce que l’âme ? Existe-t-elle vraiment et, si oui, sous quelle forme se manifeste-t-elle ? La notion d’âme n’est-elle pas aujourd’hui démodée du fait des études récentes sur le cerveau humain ? Le but de notre étude est de retracer le chemin qu’a parcouru le concept d’âme depuis son apparition en philosophie chez les présocratiques jusqu’à sa soi-disant extinction proclamée par les neurosciences. Ce voyage dans l’histoire de la philosophie a pour ambition de vous présenter les différents visages de l’âme tels qu’ils ont été peints par les philosophes pour approfondir ainsi le rapport qu’a entretenu le concept d’âme avec d’autres notions majeures de la philosophie comme la politique, le vivant, le temps, le corps et le cerveau. Ce voyage au cœur de la psychologie (littéralement « discours sur l’âme ») se déroulera en trois étapes : 1) Nous étudierons dans l’Antiquité le rapport qu’a pu entretenir la notion d’âme avec la politique au sein de La République de Platon, puis le rapport qu’a entretenu l’âme avec le vivant chez Aristote et enfin la relation qui existe entre l’âme et la matière chez Lucrèce. Nous verrons enfin au Moyen-âge avec saint Augustin que l’âme a été le support privilégié pour penser le temps qui passe. 2) Notre pérégrination se prolongera ensuite à l’époque moderne où vous découvrirez la mise en place de la fameuse dualité entre l’âme et le corps. Nous chercherons alors à comprendre avec Descartes, Spinoza et Leibniz la relation complexe qui unit l’âme humaine avec le corps. 3) Notre périple s’achèvera enfin aux XXe et XXIe siècles avec l’étude de deux courants très différents : la phénoménologie de Husserl et les neurosciences. Dans ces deux cas, le concept d’âme s’efface progressivement derrière le concept d’esprit mais, dans un cas, l’esprit est repensé au-delà de tout dualisme avec le corps, alors que dans le second cas, l’esprit est maltraité et relégué au rang de fantôme. C’est sur la question épineuse de la fin de l’âme et de l’avènement du cerveau sans âme que s’achèvera notre voyage. Bibliographie : NB : Les œuvres en gras sont accessibles et devront être lues par les élèves au cours du semestre. Les autres œuvres sont simplement indicatives et sont jugées trop complexes pour une lecture personnelle. Elles seront toutefois traitées au cours du semestre. Platon, La République, Paris, GF Flammarion, 2004. Lecture des livres 2 ; 4 ; 7 et 9. Aristote, De l’âme, Paris, GF Flammarion, 1999. Lucrèce, De la nature des choses, Paris, Le livre de Poche (Classiques de la philosophie), 2002. Lecture des chants 1, 2 et 3. Saint Augustin, La Création du monde et le Temps (extrait des Confessions), traduction du latin par Arnauld d’Andilly, établie par Odette Barenne, Paris, Gallimard, édition Folio. Lecture de la section « La Création du monde et le Temps » du chapitre 13 au chapitre 31. R. Descartes, Méditations Métaphysiques, Paris, GF Flammarion, 2009. Lecture des deux premières méditations. 7 R. Descartes, Discours de la méthode, Paris, GF Flammarion, 2000. Lecture de la quatrième partie. R. Descartes, Traité de l'Homme in Œuvres et Lettres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2008. R. Descartes, Les Passions de l'âme (première partie), Paris, Ellipses, 1998. G. W. Leibniz, Discours de métaphysique, Paris, Gallimard (Collection Tel), 1995. B. Spinoza, Ethique, Paris, GF Flammarion, 1993. E. Husserl, Méditations cartésiennes, Paris, Vrin, 2008. (Méditations 1 et 2) A. R. Damasio, L'erreur de Descartes, traduction de l’anglais par Marcel Blanc, Paris, Odile Jacob sciences, 2010. P. Buser, Neurophilosophie de l'esprit, ces neurones qui voudraient expliquer le mental, Paris, Odile Jacob sciences, 2013. J.-P. Changeux, L'Homme de vérité, traduction de l’anglais par Marc Kirsch, Paris, Odile Jacob sciences, 2004. L1 S1 Vendredi 10h-12h Salle B 1307 Alexis CUKIER : L’expérience Nous étudierons les théories philosophiques de l’expérience, de Locke et Hume à Husserl et Dewey en la phénoménologie contemporaine en passant notamment par Kant et Hegel. Nous examinerons particulièrement le débat entre conceptions empiriste, positiviste et idéaliste de l’expérience, la manière dont elles articulent les dimensions de rapport aux objets, de sensibilité et d’activité synthétique, et le problème de la fonction épistémique de l’expérience comme source, objet ou méthode de connaissance. Bibliographie : (des extraits précis et références complémentaires seront indiqués lors du premier cours) John Locke, Essai sur l’entendement humain. Livres I-II, Paris, Vrin, 2001. David Hume, Enquête sur l’entendement humain, Paris, GF Flammarion, 2006. Immanuel Kant, Critique de la raison pure, Paris, GF Flammarion, 2006. G.W.F. Hegel, Phénoménologie de l’esprit, Préface et Introduction, Vrin, 1997 G.W.F. Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé, Vrin, 2012 Auguste Comte, « Première leçon » du Cours de philosophie positive, En ligne, URL : http://classiques.uqac.ca/classiques/Comte_auguste/cours_philo_positive/cours_philo_positive.html Edmund Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologiques pures. Tome premier, Paris, Gallimard, 1950. John Dewey, Reconstruction en philosophie, Paris, Gallimard, « Folio Essais », 2014 L1 S1 Vendredi 12h-14h Salle B1307 Gaëlle PONTAROTTI : L’âme et le corps Déjà soulevée par les philosophes de l’antiquité, la question des différences et des relations entre l’esprit et le corps se pose de façon singulière depuis les travaux retentissants de Descartes. Ce cours sera l’occasion de réfléchir à la délicate articulation de ces deux notions et de revenir sur des questionnements qui ont traversé des siècles de philosophie. Pour nourrir notre réflexion, nous étudierons tout d’abord les grandes contributions du XVIIe siècle, nous intéressant plus précisément à la thèse de l’interactionnisme de Descartes et à celle du parallélisme notamment défendue par Spinoza, ainsi qu’aux postulats dualiste et moniste qui les sous-tendent. Nous examinerons ensuite les débats contemporains en philosophie de l’esprit et nous interrogerons les apports et les limites des approches qui tentent de formuler une réponse renouvelée au mind-body problem. Nous verrons que si la plupart des auteurs des XXe et XXIe siècles sont physicalistes et réfutent le dualisme des substances, la question de savoir si les propriétés mentales sont épistémologiquement réductibles aux propriétés physiques et si les états mentaux peuvent jouer un rôle causal sur les corps fait toujours l’objet d’importantes discussions. Bibliographie Obligatoire Descartes, R., 1992 (1647), Méditations Métaphysiques. Paris, GF Flammarion. Descartes, R., 1990 (1649), Les passions de l’âme. Paris, Le Livre de Poche, Classiques de la Philosophie. Fisette, D., Poirier, P., 2001, Philosophie de l'esprit : Tome 1, Psychologie du sens commun et sciences de l'esprit. Paris, Vrin. Fisette, D., Poirier, P., 2003, Philosophie de l'esprit : Tome 2 : Problèmes et perspectives. Paris, Vrin. Spinoza, B., 1993 (1677) Ethique, Paris, GF Flammarion. Facultative Esfeld, M., 2011, Introduction à la philosophie de l’esprit. Bern, Bern Studies in the History and Philosophy of science. Ogien, R., 1995, Les causes et les raisons, philosophie analytique et sciences humaines, Nîmes, Editions Jacqueline Chambon. L1 S1 Vendredi 8h-10h Amphi H (Philosophie générale complémentaire) Alexis Cukier : Le travail 8 Nous étudierons les conceptions philosophiques du travail, de Platon et Aristote à la philosophie sociale contemporaine, en passant notamment par G.W.F. Hegel, Karl Marx et Hannah Arendt. Nous examinerons particulièrement les arguments en faveur ou à l’encontre de la thèse de la « centralité du travail » : l’idée selon laquelle le travail constitue une réalité et une valeur centrales aussi bien dans la vie individuelle, et donc pour comprendre l’être humain, que dans la vie collective, et donc pour expliquer la société. Bibliographie (des extraits précis et références complémentaires seront indiqués lors du premier cours) Platon, La République, Paris, GF, 2002. Aristote, Ethique à Nicomaque, Paris, Vrin, 1990 G.W.F Hegel, Phénoménologie de l’esprit, Paris, Aubier, 1998 G. W.F. Hegel, Principes de la philosophie du droit, Paris, PUF, 2013 Karl Marx, Manuscrits économico-philosophiques de 1844, Paris, Vrin, 2007 Karl Marx, Le Capital, tome I, Paris, PUF, 1993. Hannah Arendt, Conditions de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1983 Franck Fischbach, Le sens du social. Puissances de la coopération, Montréal, Lux, 2015. HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE L1-S1 Lundi 11h-13h Florian Rada : Introduction aux Catégories d’Aristote Ce cours propose une introduction à la lecture des Catégories d’Aristote. Il ne s’agira pas d’entrer dans tous les détails de ce texte très riche, mais de comprendre le projet tracé par cet ouvrage, lu comme le premier à l’intérieur de l’ensemble des traités logiques d’Aristote (ensemble désigné sous le titre d’Organon), son importance et ses enjeux. Ainsi, la question directrice sera celle de la prédication, c’est-à-dire de l’attribution, dans un discours, d’une chose (par exemple la taille, la situation spatiale…) à une autre (à une personne, à un objet…). Une telle attribution semble assez courante dans le langage ordinaire. Pourquoi donc en faire l’objet d’une théorie ? Parce que ces différentes manières d’attribuer permettent de dessiner non seulement une carte de nos discours, mais aussi l’espace de nos connaissances, puisque celles-ci se construisent dans des discours, et enfin les problèmes liés à l’être, dans la mesure où l’être se dit (et il se dit, on le verra, « de plusieurs manières »). En lisant ce texte, qui a pu être qualifié de traité pour « débutants radicaux » (M. Burnyeat), de façon patiente et progressive, on tentera donc d’introduire non seulement à l'œuvre d’Aristote et à la pensée antique, mais également à de grands problèmes philosophiques qui ont trait au langage, à la théorie de la connaissance et à la théorie de l’être. Bibliographie : Texte (il est indispensable de se procurer une traduction) ARISTOTE, Catégories, présentation, traduction et commentaires de F. Ildefonse et J. Lallot, Paris, Seuil, « Points Essais », 2002. Il s’agit de la traduction recommandée. Les étudiant-e-s sont libres d’utiliser d’autres traductions. Attention cependant à celles disponibles sur Internet : elles sont souvent partielles, datées ou même fautives. Littérature secondaire (facultative) Pour approfondir (mais cela n’est absolument pas obligatoire), on commencera par consulter les Présentations des différentes traductions disponibles, notamment dans la traduction citée au Seuil. On pourra également lire l’Introduction générale à l’Organon par P. Pellegrin dans ARISTOTE, Catégories. Sur l’interprétation (Organon I-II), Paris, Flammarion, 2007 (et l’Introduction aux Catégories dans le même volume). Mardi 8h-10h Sophie Laabidi-Ferrié Le traité De l'âme d’Aristote La psychologie d'Aristote s'étend au-delà de la conception moderne de l'âme conçue comme une entité purement rationnelle ou comme conscience. Définie avant tout dans le De Anima comme le principe d'organisation de la matière, la conception de l'âme d'Aristote s'inscrit dans l'enquête plus générale de la nature et entretient, dans sa définition même, un rapport étroit avec le corps. Il s'agira dans ce cours de comprendre la théorie de l'hylémorphisme telle qu'elle est mise en œuvre dans le De Anima en en commentant des passages clefs, pour ainsi aborder des concepts majeurs de la philosophie aristotélicienne tels que celui de forme, d' être vivant ou encore celui d'acte et de puissance. 9 Œuvre étudiée Aristote, Traité de l'âme, trad. R. Bodéüs, GF Flammarion, Paris, 1993. Mardi 12h-14h Miriam ROGASCH L’Ethique à Nicomaque d’Aristote Aristote est le premier dans l’histoire de la philosophie occidentale qui a consacré des traités entiers au domaine de l’éthique. En nous concentrant sur l’Ethique à Nicomaque, nous aborderons des notions centrales de l’éthique d’Aristote telles que le bonheur, la vertu, la délibération, la sagesse pratique (phronesis) et l’intempérance (akrasia). En partant de cette analyse, nous nous intéresserons particulièrement au rapport entre le domaine pratique et le domaine théorique, un rapport qui joue sur deux plans différents. Premièrement, puisque la question de l’excellence théorique est abordée dans l’Ethique à Nicomaque, elle semble prendre sa place à l’intérieur même du champ éthique. Dans quelle mesure l’excellence théorique est-elle donc indispensable pour bien agir ? Deuxièmement, l’Ethique à Nicomaque s’inscrit dans le cadre d’un corpus qui se constitue d’ouvrages théoriques décrivant de manière scientifique différents phénomènes, dont notamment la physiologie et la psychologie des êtres vivants, et donc de l’être humain. Il s’agira alors d’examiner comment l’Ethique à Nicomaque s’inscrit dans ce contexte théorique et comment elle s’en démarque pour constituer l’éthique comme un champ d’investigation philosophique à part entière. Bibliographie Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 1967, rééd. 1997. (se procurer ce volume) Références secondaires Aubenque, P., La prudence chez Aristote, Paris, PUF, 1963. Barnes, J., The Cambridge Companion to Aristotle, Cambridge, Cambridge University Press, 1995. Crubellier, M. et Pellegrin, P., Aristote, le philosophe et les savoirs, Paris, Seuil, 2002. Morel, P.-M., Aristote. Une philosophie de l’activité, Paris, GF-Flammarion, 2003. Mercredi 11h-13h Yu-Jung SUN : Lecture du Phèdre de Platon Le Phèdre de Platon se lit à plusieurs niveaux et porte sur des questions diverses comme celles de l’amour, de la rhétorique et de l’écriture. Le dialogue est inauguré par un discours écrit par Lysias sur le sujet d’amour: «il faut accorder ses faveurs à celui qui n’est pas amoureux, car l’amoureux se trouve sous l’emprise de la folie». Partant de ce discours de Lysias, le dialogue se déploie dans les deux discours de Socrate, où il signale que ce n’est pas seulement le fond de ce discours qui est problématique, mais aussi sa forme, au regard du manque d’argumentation. Faisant suite à cette critique sur le discours de Lysias, le Phèdre se termine par la question de l’art de parler et d’écrire, en s’appuyant sur la présentation de la pensée. Ce cours propose donc une étude du Phèdre en trois temps: 1) les discours respectifs de Lysias et de Socrate sur l’amour 2) le discours sur la rhétorique 3) le discours sur l’écriture, ou la mise en ordre de la pensée. Bibliographie: Platon. Phèdre, traduit par Luc Brisson, Paris: Flammarion, 2012. Dixsaut, Monique, Métamorphoses de la dialectique dans les dialogues de Platon, Paris: Librairie Philosophique Vrin, 2002. Kühn, Wilfried, La fin du Phèdre de Platon: critique de la rhétorique et de l’écriture, Firenze: L.S. Olschki, 2000. Jeudi 8h-10h B1308 Yu-Jung SUN : Lecture du Phèdre de Platon 10 Le Phèdre de Platon se lit à plusieurs niveaux et porte sur des questions diverses comme celles de l’amour, de la rhétorique et de l’écriture. Le dialogue est inauguré par un discours écrit par Lysias sur le sujet d’amour: «il faut accorder ses faveurs à celui qui n’est pas amoureux, car l’amoureux se trouve sous l’emprise de la folie». Partant de ce discours de Lysias, le dialogue se déploie dans les deux discours de Socrate, où il signale que ce n’est pas seulement le fond de ce discours qui est problématique, mais aussi sa forme, au regard du manque d’argumentation. Faisant suite à cette critique sur le discours de Lysias, le Phèdre se termine par la question de l’art de parler et d’écrire, en s’appuyant sur la présentation de la pensée. Ce cours propose donc une étude du Phèdre en trois temps: 4) les discours respectifs de Lysias et de Socrate sur l’amour 5) le discours sur la rhétorique 6) le discours sur l’écriture, ou la mise en ordre de la pensée. Bibliographie: Platon. Phèdre, traduit par Luc Brisson, Paris: Flammarion, 2012. Dixsaut, Monique, Métamorphoses de la dialectique dans les dialogues de Platon, Paris: Librairie Philosophique Vrin, 2002. Kühn, Wilfried, La fin du Phèdre de Platon: critique de la rhétorique et de l’écriture, Firenze: L.S. Olschki, 2000. Jeudi 13h-15h B1408 Laurend Lavaud : L’intelligible et le sensible dans la philosophie de Platon En posant l’existence de Formes intelligibles, distinctes du sensible, Platon inaugure un mode de pensée qui ne cessera d’exerce son influence sur toute l’histoire ultérieure de la philosophie, qu’il s’agisse de prolonger cette inspiration (à travers les différents courants du « platonisme ») ou d’entrer en débat avec elle (d’Aristote à Heidegger en passant par Nietzsche). Encore faut-il cependant comprendre le sens véritable de cette distinction de l’existence sensible et des Formes : sans doute ne s’agit-il pas d’un simple dualisme entre deux types de réalités opposées, et encore moins d’une opposition entre le monde sensible et son « arrière-monde » intelligible. Ce cours a donc un double projet : explorer les grands concepts platoniciens qui permettent d’illustrer et d’éclairer la fonction philosophique des Formes intelligibles : la réminiscence, la dialectique, la différence entre la science et l’opinion, la participation… ; montrer en quoi l’élaboration platonicienne des Formes constitue l’une des réponses possibles à la question : qu’est-ce que philosopher ? Bibliographie : Le premier travail consiste à lire les dialogues suivants de Platon, dans les traductions GF ou dans celle de la Pléiade : La République ; Le sophiste ; Le Gorgias ; le Phédon ; le Ménon. Commentaires : Dixsaut, M., Platon. Le désir de comprendre, Paris, Vrin, 2003. Dixsaut, M., Le naturel philosophe. Essai sur les dialogues de Platon, Paris, Vrin, 3e éd., 2001. Goldschmidt, Les dialogues de Platon : structures et méthodes, Paris, P.U.F., 1947. Joly, H., Le renversement platonicien. Logos, Episteme, Polis, Paris, Vrin, 1994. Koyré, A., Introduction à la lecture de Platon, Paris, Gallimard, 1962. Moreau, J., La construction de l’idéalisme platonicien, Hildesheim, Olms, 1986. Pradeau, J.-F. (éd.), Platon. Les formes intelligibles, Paris, P.U.F., 2001. Robin, L., Platon, Paris, P.U.F., 1997 Vendredi 10h-12h B1408 Jocelyn Benoist : Lecture du Politique de Platon Nous lirons pendant ce semestre Le Politique de Platon. Ce dialogue, qui s'inscrit dans le prolongement du Théétète et du Sophiste, semble déplacer l'interrogation de la vérité vers le pouvoir, réfléchissant cette fois sur la figure du « politique ». Nous verrons ce en quoi ce déplacement n'est qu'apparent. En réalité la question posée par le dialogue, en conformité avec l'orientation générale de la philosophie platonicienne, est celle d'une politique de la vérité. L'interrogation des deux dialogues précédents Ŕ dont la lecture est recommandée Ŕ se prolonge donc ici et, en un sens, s'accomplit. Nous interrogerons le lien constitutif ici noué entre pouvoir et vérité. Nous utiliserons la traduction française du Politique par Luc Brisson et Jean-François Pradeau, publiée en GF (Paris, Garnier-Flammarion, 2011). Outils critiques : Monique Dixsaut : Platon, Vrin, 2003. Dossier « Le Politique de Platon » dans la revue les Études philosophiques, 74, 3, 2005. 11 Dimitri El Murr : Savoir et gouverner. Essai sur la science politique platonicienne , Paris, Vrin, 2014. PHILOSOPHIE MORALE L1-S1 mardi 10h-13h Emeline Durand Autrui : altérité et responsabilité en philosophie morale. La notion d’autrui semble constituer un thème central de la philosophie morale : sans relation à autrui, sans les interactions quotidiennes avec celui qui n’est pas moi et me fait face dans l’évidence de sa différence, il ne saurait y avoir de comportements moraux ou immoraux, ni de droits et devoirs tentant de donner forme à ces comportements. En outre, si la responsabilité est avant tout la capacité à répondre de soi, à s’expliquer d’un acte ou d’une prise de position devant un tiers, elle suppose une adresse préalable, un appel venu de l’autre, qui m’éveille à la responsabilité. Autrui est logé au cœur de notre rapport à nous-mêmes comme agents moraux. Pourtant, le terme « autrui » est faussement évident ; il vient souvent nommer de façon générique un autre dont on ne sait pas bien qui il est. Il semble qu’une pensée de l’altérité ne devrait pas en rester à la figure abstraite de « l’autre », mais en arriver à penser des autres dans leur spécificité : l’ami et l’ennemi, l’alter ego, le maître, le collaborateur, le prochain, le rival, l’étranger… Autant de relations morales qui se présentent comme thèmes pour la philosophie ; à charge pour elle de voir si elle a prise sur le détail et la concrétude de ces relations. Celles-ci révèlent en effet un ensemble de problèmes qui jettent le doute sur notre capacité à connaître autrui, à lui parler, à agir justement à son égard. C’est la nature et la possibilité de la relation éthique qui sont en jeu. L’objectif de ce cours est de proposer une introduction à la philosophie morale en examinant les problèmes principaux soulevés par la notion d’altérité. On se penchera sur la façon dont ces problèmes se sont posés dans certains textes classiques, et on introduira à la lecture d’auteurs contemporains qui ont fait du rapport à l’altérité le thème central de leur pensée. Bibliographie. • Lectures introductives : Renaud Barbaras, Autrui, Quintette / Philosopher, 1998. Emmanuel Levinas, « Le visage », in Ethique et infini, Paris, Fayard, 1993. Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, Gallimard (Folio Essais). • Textes fondamentaux (cette liste sera complétée à la rentrée, et des textes seront distribués régulièrement) : Aristote, Ethique à Nicomaque, notamment livres VIII et IX. Augustin, Confessions. Montaigne, Essais I, 23 (« De la coutume ») ; I, 28 (« De l’amitié ») ; I, 31 (« Des cannibales »). Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs. Levinas, Totalité et Infini. Licence 1 Ŕ Cours de Philosophie Morale (jeudi 13h-16h) L’action morale Enseignante : Marie Garrau L’enjeu de ce cours est de revenir sur l’action morale et la manière dont elle a été décrite et théorisée dans la tradition philosophique. Nous nous concentrerons plus particulièrement sur trois approches classiques de l’action morale : celle qu’Aristote théorise dans l’Éthique à Nicomaque, où il définit l’action morale comme une action en vue du bien fondée sur la vertu et la délibération ; celle qu’élabore Kant dans Les Fondements de la Métaphysique des Mœurs, qui définit l’action morale comme l’action déterminée par un principe rationnel ; enfin, celle que propose John Stuart Mill dans L’Utilitarisme, où il définit l’action morale comme celle qui vise à produire l’utilité la plus grande pour le plus grand nombre d’individus. La lecture de ces auteurs nous permettra de revenir sur des questions classiques de la philosophie morale, comme celle des conditions de l’action morale, et d’introduire des distinctions importantes pour se repérer aujourd’hui dans le champ de la philosophie morale, comme les distinctions entre éthique et morale, bonheur et devoir, conséquentialisme et déontologisme ; enfin, elle sera l’occasion de nous demander laquelle de l’éthique aristotélicienne des vertus, du déontologisme kantien ou de l’utilitarisme classique de Stuart Mill, permet le mieux de rendre compte de nos intuitions morales ordinaires. Textes de référence (une bibliographie complète sera distribuée à la rentrée) Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. R. Bodeus, Garnier Flammarion. 12 E. Kant, Fondements de la Métaphysique des Mœurs, trad. A. Renaut, Garnier Flammarion. J. S. Mill, L’utilitarisme, trad. C. Audard, Paris, PUF. La philosophie morale de Kant Sophie GUERARD DE LA TOUR La philosophie morale de Kant, par l’ampleur de ses innovations théoriques, offre une voie privilégiée pour introduire à ce domaine de la pensée. Avec ses définitions du devoir comme impératif catégorique, de la liberté comme autonomie, du respect comme sentiment moral, Kant permet à la fois de saisir les grandes questions que soulève la quête de la vie bonne et de leur apporter des réponses originales. Le cours étudiera ces différents concepts à partir de la lecture d’extraits issus des Fondements de la métaphysique des mœurs, de la Critique de la raison pratique et de la Doctrine de la vertu. Bibliographie Œuvres de Kant : Kant E., (1785), Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. V. Delbos, Vrin, 1992 (à lire en priorité) Kant E., (1788), Critique de la raison pratique, Garnier Flammarion, 2003. Kant E., Doctrine de la vertu in Métaphysique des mœurs, trad. A. Renaut, GF-Flammarion, 1994. Littérature secondaire Delbos V., La Philosophie pratique de Kant, Félix Alcan, 1905. Disponible sur le site http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k255788x/f1.image Eisler R. , Kant-Lexicon (éd. Originale, 1916), trad. Par A.-D. Balmès et P. Osmo, Paris, Gallimard, 1994 Foessel M. et Lamouche F. (textes choisis et présentés par), Kant, Points Essais, 2010 (chapitre 3 : « la raison pratique »). Philonenko A., L'oeuvre de Kant, Vrin, 1972 (tome II). de Gallica : Penser le Mal Absolu : la philosophie morale face à Auschwitz (cours choisi) Nicola BERTOLDI Dans son essai de critique sociale et culturelle Prismes, Theodor Adorno a affirmé que « écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Une telle citation exprime bien le choc que causa l’horreur des camps d’extermination nazis. Face à une telle barbarie, méthodique et scientifique, un constat d’échec et d’impuissance s’imposait non seulement à la réflexion philosophique, mais également à toute tentative de penser et de pratiquer la vie morale comme vie en commun entre les hommes. Plus en général, le XXe siècle a été marqué par l’essor de régimes politiques fondés sur ce que Hannah Arendt a appelé la « domination totale », à savoir une nouvelle forme d’exercice du pouvoir qui implique l’annihilation totale de l’homme en tant qu’agent moral et rationnel. La philosophie morale contemporaine se trouve ainsi face à la nécessité d’interroger à nouveau les conditions de possibilité mêmes de la vie morale, face aux événements qui ont bouleversé l’histoire récente et qui continuent, d’une certaine mesure, à peser sur notre présent. L’objectif de ce cours sera donc d’initier les étudiants à la philosophie morale en abordant la question de savoir ce qu’est une vie bonne, c’est-à-dire le problème de la morale comme expérience vécue et comme action. En particulier, nous nous concentrerons sur trois auteurs fondamentaux, à savoir Aristote, Emmanuel Kant et Hannah Arendt, dont la pensée sera « contextualisée » dans l’histoire de la philosophie morale. Bibliographie indicative Aristote, Éthique à Nicomaque, Paris, Vrin, 1990 Emmanuel Kant, Moses Mendelsohn, Qu’est-ce que les Lumières ?, Paris, Mille Et Une Nuits, 2006 Emmanuel Kant, Fondation de la métaphysique des mœurs, Paris, GF-Flammarion, 1994 Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem, Paris, Gallimard, 1991 Hannah Arendt, La Vie de l’esprit, Paris, PUF, 2013 jeudi 13h-16h 13 Marie Garrau L’action morale L’enjeu de ce cours est de revenir sur l’action morale et la manière dont elle a été décrite et théorisée dans la tradition philosophique. Nous nous concentrerons plus particulièrement sur trois approches classiques de l’action morale : celle qu’Aristote théorise dans l’Éthique à Nicomaque, où il définit l’action morale comme une action en vue du bien fondée sur la vertu et la délibération ; celle qu’élabore Kant dans Les Fondements de la Métaphysique des Mœurs, qui définit l’action morale comme l’action déterminée par un principe rationnel ; enfin, celle que propose John Stuart Mill dans L’Utilitarisme, où il définit l’action morale comme celle qui vise à produire l’utilité la plus grande pour le plus grand nombre d’individus. La lecture de ces auteurs nous permettra de revenir sur des questions classiques de la philosophie morale, comme celle des conditions de l’action morale, et d’introduire des distinctions importantes pour se repérer aujourd’hui dans le champ de la philosophie morale, comme les distinctions entre éthique et morale, bonheur et devoir, conséquentialisme et déontologisme ; enfin, elle sera l’occasion de nous demander laquelle de l’éthique aristotélicienne des vertus, du déontologisme kantien ou de l’utilitarisme classique de Stuart Mill, permet le mieux de rendre compte de nos intuitions morales ordinaires. Textes de référence (une bibliographie complète sera distribuée à la rentrée) Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. R. Bodeus, Garnier Flammarion. E. Kant, Fondements de la Métaphysique des Mœurs, trad. A. Renaut, Garnier Flammarion. J. S. Mill, L’utilitarisme, trad. C. Audard, Paris, PUF. Jacopo Domenicucci Le sujet de l’action, entre intérêt et dispositions sociales, à l’époque moderne Ce cours propose une introduction à la philosophie morale du XVIIe et du XVIIIe siècle à partir des conceptions de l’action développées à cette époque. Il s’agira de comprendre les concepts décrivant la conduite humaine : celle de l’individu et celle du groupe. Qu’est-ce qui oriente la conduite d’un individu ? Qu’est-ce que le raisonnement pratique ? La coopération est-elle une simple convergence des intérêts particuliers ? Ou est-elle permise par des dispositions sociales ? Notre réflexion sur les motifs, les intentions, les raisons d’action, les désirs, le raisonnement pratique et l’intérêt, s’appuiera sur quelques grands auteurs de cette époque (notamment Hobbes, Rousseau et Hume) mais aussi sur les moralistes français et sur le théâtre classique, comme autant de laboratoires du sujet moderne de l’action. HOBBES, Thomas, Leviathan (livre I), Folio Gallimard, 2000 ROUSSEAU, Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, GF Garnier-Flammarion, 2012 HUME, David, Traité de la Nature humaine (Livres II et III), GF Garnier-Flammarion, 1999 HIRSCHMAN, Albert O., Les passions et les intérêts, Quadrige PUF, 2014 BENICHOU, Pierre, Morales du Grand Siècle, Folio Gallimard, 1988 PARMENTIER, Bérengère, Le siècle des moralistes, Points, 2000 LA ROCHEFOUCAULD, François de, Maximes, Le Livre de Poche, 1991 MOLIERE, Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope, Folio Classique Gallimard, 2013 RACINE, Jean, Phèdre, Folio Classique Gallimard, 1995 CORNEILLE, Pierre, Le Cid, Folio Classique Gallimard, 1993 14 ENSEIGNEMENTS DE LICENCE 1 – 2° semestre PHILOSOPHIE GENERALE S2 L1 S2 Lundi 11h-13h Salle 1408 Imagination et jugement Mara Montanaro Ce cours prendra comme objets les notions d’imagination et de jugement ainsi que leur mise en parallèle à partir des grandes définitions proposées dans l’histoire de la philosophie, de Platon jusqu’au vingtième siècle. Dans ce parcours il s’agira de repérer, dans l’activité du connaître, les différentes manières dont, par l’intermédiaire de l’imagination, le jugement constitue un schéma qui n’est ni la particularité de l’objet donné ni la généralité du concept, mais qui inscrit dans sa particularité même sa validité universelle potentielle. C’est pourquoi la pensée, dans la modalité du jugement, se révèle étroitement liée à l’imagination. C’est la même faculté Ŕ l’imagination Ŕ qui fournit les schèmes à la connaissance et les exemples au jugement. L’accord du général et du particulier se produit dans l’imagination et est consacré à travers le jugement. Platon, Théétète, Paris, Flammarion, 1999. Platon, La République, Paris, Flammarion, 2002. Montaigne, Essais, Paris, Folio, 2009. Spinoza, Ethique, Paris, Flammarion, 1993. Kant, La critique du jugement, Paris, Vrin, 1946. Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, Paris, PUF, 2003. Nietzsche, Vérité et mensonge au sens extra-moral, Œuvres I, Paris, Gallimard, 2000. Bachelard, La psychanalyse du feu, Paris, Gallimard, 1949. Bachelard, La poétique de la rêverie, Paris, PUF, 2005. Arendt, Juger. Sur la philosophie politique de Kant, Paris, Seuil, 1991. Deleuze, La philosophie critique de Kant, Paris, PUF, 1998. Les vérités de raison. Germinal Ladmiral Il semble que la vérité de « Jules César franchit le Rubicon » n'est pas du même ordre que celle de « 2+2=4 ». La première suppose un examen des faits pour être établie ; la seconde se tire d'un raisonnement portant sur les termes qui y paraissent. C'est pourquoi on peut l'appeler à la suite de Leibniz vérité de raison ou de raisonnement par opposition à la première, qu'on appelle vérité de fait. Mais cela soulève au moins deux difficultés : d'où tirons-nous les définitions elles-mêmes, qu'est-ce qui nous assure de leur vérité ? si les règles logiques garantissent que de prémisses vraies on tire des conclusions vraies, qu'est-ce qui garantit ces règles elles-mêmes ? On se demandera donc s'il y a bien de telles vérités, si le partage entre vérités de raison et de fait est bien fondé et s'il recoupe comme il le paraît ceux de l'analytique et du synthétique d'une part, du nécessaire et du contingent de l'autre. Bibliographie : Aristote, Métaphysique, livre gamma, Vrin Leibniz, « Méditations sur la connaissance, la vérité et les idées » (1684) repris dans Opuscules philosophiques choisis, Vrin Leibniz, Monadologie,GF Hume, Enquête sur l'entendement humain, GF Kant, Critique de la raison pure, (Introduction et Analytique transcendantale), toute édition Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future (parties I et II), Vrin Frege, Les Fondements de l'arithmétique, (introduction et §§ 12 à 17), Le seuil Quine, « Les deux dogmes de l'empirisme » in Du point de vue logique, Vrin Philosophie générale L1 – S 2 Matteo Vagelli Vérité 15 Qu’est-ce que la vérité ? Peut-on avoir connaissance d’autre chose que de la vérité ? Y-a-t-il une seule vérité ou plusieurs ? La vérité peut-elle apparaître, changer et disparaître ou l’idée d’une histoire de la vérité est en soi contradictoire ? La vérité, a t-elle des degrés ? Est-elle complexe ou simple (simplex sigillum veri, « le simple est le signe du vrai ») ? Quel lien entre vérité et signification ? Entre vérité et pratiques sociales ? D’ou vient la « force » de la vérité ? Ce sont certaines des questions qui nous guideront dans notre exploration des divers enjeux (principalement épistémologiques et éthiques) qui caractérisent le problème de la vérité. Notre parcours sera structuré autour d’une sélection de textes qui illustrent diverses positions « classiques » (par exemple la conception de la vérité comme adaequatio ou convenientia intellectus et rei) et « modernes » de ce débat millénaire autour de la nature et des fonctions de la vérité. Des indications bibliographiques seront données ultérieurement pendant le cours. Bibliographie indicative : PLATON La République, Livre VII ARISTOTE De l’interprétation DESCARTES, René Discours de la méthode SPINOZA, Baruch Traité de la reforme de l’entendement KANT Critique de la raison pure NIETZSCHE, Friedrich « Vérité et Mensonge au sens extra-moral » (1873) dans Œuvres philosophiques complètes, Paris : Gallimard, 1975, t. I, vol. II : Ecrits posthumes 1870-1873. WITTGENSTEIN, Ludwig Tractatus logico-philosophicus (1921), tr. fr. G. G. Granger, Paris : Gallimard, 2001. FOUCAULT, Michel « La vérité et les formes juridiques » (1974) dans Dits et écrits, vol. 1, Paris : Gallimard, 2001, n° 139 ; Leçons sur la volonté de savoir Paris : Editions du Seuil, 2011. RORTY, Richard L’homme spéculaire (1980) tr. fr. T. Marchaisse, Paris : Editions du Seuil, 1990. WILLIAMS, Bernard Vérité et vér L1 S2 Mercredi 15-17h Salle B1408 David LAPOUJADE : La vérité Peut-on définir la philosophie comme la « recherche de la vérité » ? Comment expliquer alors qu’il y ait, non pas plusieurs vérités, mais plusieurs définitions de la vérité ? Ne risque-t-on pas d’être conduit à l’affirmation selon laquelle « tout est relatif » ? Ce sont ces questions qui guideront notre enquête sur la vérité. Bibliographie indicative : Platon, République, livre VII Descartes, Discours de la méthode Kant, Critique de la raison pure Nietzsche, Crépuscule des idoles William James, Le pragmatisme L1 S2 Mercredi 17h30-19h30 Salle B1307 David LAPOUJADE : La raison Qu’est-ce que raisonner ? À quoi sert la raison ? Se réduit-elle aux formes de raisonnement dont est capable la pensée ? Ou bien sa fonction consiste-t-elle à rendre « raison » de ce qui est ? Sa place éminente dans les systèmes philosophiques fait qu’elle a souvent été critiquée. Mais ces critiques étaient-elles légitimes ? Sur quelles « raisons » reposent-elles ? Bibliographie indicative : Platon, Ménon Leibniz, De l’origine radicale des choses Kant, Critique de la raison pure Hegel, La raison dans l’histoire Nietzsche, Le Gai savoir 16 Heidegger, Le principe de raison Bergson, La pensée et le mouvant L1 S2 Jeudi 18h-20h Salle B1408 Renaud BARBARAS : Le temps Bibliographie : Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience Husserl, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps L1 S2 Vendredi 14h-16h Salle B1307 Gaëlle PONTAROTTI : Expérience et connaissance La connaissance peut être définie comme la mise en relation d’un sujet avec un objet mais aussi comme l’ensemble des représentations que le premier constitue à partir de cette mise en relation. L’expérience, qui offre un accès aux objets du monde à travers les sens, se présente de ce point de vue comme un moyen privilégié pour l’acquisition de toute connaissance. Le cours visera à questionner cette affirmation et à examiner le rôle de l’expérience dans la constitution du savoir. L’expérience est-elle un préalable à toute connaissance ? Quel type d’énoncés l’expérience permet-elle de produire? A quel type de vérité donne-t-elle accès ? Le concept d’expérience lui-même n’est-il pas polysémique, faisant tantôt référence à une expérience de sens commun, tantôt à une pratique scientifique ? Dès lors, ne convient-il pas de distinguer plusieurs types d’expériences ainsi que les diverses connaissances qu’ils permettent de constituer ? Afin de répondre à ces questions, nous examinerons notamment les théories empiristes selon lesquelles toute connaissance dérive de l’expérience, ainsi que les approches innéistes et rationalistes qui considèrent au contraire que l’esprit, doté de principes a priori, joue un rôle premier dans la constitution du savoir. Nous explorerons plus précisément les multiples visages de l’empirisme tel qu’il s’est développé depuis la fin du XVIIe siècle. Bibliographie Obligatoire Carnap R., 2010 (1931), « Le dépassement de la métaphysique par l’analyse logique du langage », in Soulez, A. (ed.) Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits. Paris, Vrin. Descartes, R., 1992 (1647), Méditations Métaphysiques. Paris, GF Flammarion. Hume D., 1983 (1748), Enquête sur l’entendement humain, trad. A. Leroy. Paris, GF-Flammarion. Kant, E., 2006 (1787), Critique de la raison pure. Paris, Flammarion. Locke J., 2001 (1690), Essai sur l’entendement humain (Livres I et II), trad. J.-M. Vienne, Paris, Vrin. Facultative Besnier J.M., 2011, Les théories de la connaissance, Paris, Que sais-je ?, PUF. HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE ET CONTEMPORAINE S2 Cours de M. Masoud SINAEIANN lundi, 17h-19h – salle B 13.08 DESCARTES Descartes, la preuve ontologique, et la connaissance L’héritage de René Descartes peut être considéré comme le terreau de la crise qui marque la philosophie occidentale moderne. Ce cours est une introduction à cet héritage que nous lirons dans les diverses formulations que fait Descartes de l’argument ontologique (ou a priori), afin de prouver l’existence de Dieu à partir de prémisses simples et puissantes. Le corps principal de cet argument apparaît dans son projet épistémologique, les Méditations Métaphysiques, et dans quelques autres textes centraux, dont les Principes de la philosophie et les Réponses qu’il a apportées aux objections de quelques intellectuels majeurs de son temps. Sur cette base, nous discuterons la théorie cartésienne des idées innées, la doctrine des idées claires et distinctes, et leurs contributions conséquentes à la théorie de la connaissance, en tant que Descartes s’attache à surmonter la crise médiévale tardive de la certitude. Pour ce cours, nous demandons aux étudiant(e)s de lire en priorité les textes originaux, et nous les encourageons vivement à participer aux discussions qui auront lieu pendant les cours. Bibliographie indicative René Descartes, Méditations Métaphysiques. 17 René Descartes, Principes de la philosophie. Denis Kambouchner, Le Vocabulaire de Descartes, 2e éd., Ellipses, 2011. Histoire de la philosophie moderne et contemporaine Cours de M. Damien LACROUX mardi, 11h-13h – DESCARTES Ce cours d’histoire de la philosophie moderne propose aux étudiant(e)s une découverte et un approfondissement de deux textes centraux de Descartes : les Méditations métaphysiques et le Traité de l’Homme. L’objectif du cours est double : donner aux étudiants une connaissance précise de ces deux textes tout en questionnant leur actualité dans le cadre d’une réflexion sur l’intelligence artificielle. Notre cours sera ainsi divisé en deux grands moments : 1) La première moitié du semestre sera consacrée à une lecture suivie des Méditations métaphysiques. Le but est de donner aux étudiant(e)s une connaissance précise de cette œuvre, qui sera pour eux réutilisable par la suite dans le cadre de l’exercice de dissertation. 2) La seconde moitié du semestre proposera aux étudiant(e)s une immersion au cœur du thème de l’Homme-machine cartésien. À l’appui de cette introduction au Traité de l’Homme de Descartes, le cours cherchera à exposer les subtilités du mécanisme cartésien. La présentation de la machine telle que la concevait Descartes sera mise en relation avec ce que l’on nomme « machine » aujourd’hui, dans le champ de l’intelligence artificielle. Nous questionnerons alors, avec les étudiant(e)s, les points communs et les différences qui existent entre la machine cartésienne et la machine de Turing (l’ordinateur). Ce second moment du cours cherchera donc à montrer aux étudiant(e)s toute l’actualité que conserve la philosophie cartésienne dans le traitement et le questionnement des enjeux scientifiques contemporains. Bibliographie : NB : Les étudiant(e)s ont pour consigne de se procurer et de lire intégralement les deux œuvres de Descartes qui seront étudiées durant le semestre. Ces œuvres sont indiquées en gras (plus un petit dictionnaire, afin d’en faciliter la lecture). La lecture des autres œuvres de cette bibliographie n’est pas attendee, mais celles-ci serviront de support durant le cours. René Descartes, Méditations Métaphysiques, édition GF Flammarion, 2009. La lecture attentive de cette œuvre est fortement conseillée, pour ne pas dire obligatoire. René Descartes, Traité de l'Homme in Œuvres et Lettres, Paris, Gallimard / “Bibliothèque de la Pléiade”, 2008 (ou bien, la même œuvre mais aux éditions de Ferdinand Alquié, Œuvres philosophiques tome 1). La lecture du Traité de l’Homme est, elle aussi, fortement recommandée et notamment le début du texte, ainsi que toutes les parties portant de près ou de loin sur le cerveau de l’homme-machine. René Descartes, Les Passions de l'âme (première partie), Paris, Ellipses, 1998. Nicolas Sténon, Discours sur l'anatomie du cerveau, Paris, éditions Classiques Garnier, 2009. Denis Kambouchner et Frédéric de Buzon, Le vocabulaire de Descartes, Paris, Ellipses, 2011. Ce tout petit dictionnaire pourra être très utile pour comprendre les principaux concepts des deux œuvres qui seront étudiées durant le semestre. Il doit être utilisé comme un outil pour avancer dans la compréhension des textes de Descartes. Pierre Guenancia, Lire Descartes, France, Éditions Gallimard, 2000, partie I, chap III (La machine). John Haugeland, L'esprit dans la machine. Fondement de l'intelligence artificielle, Paris, Éditions Odile Jacob sciences, 1989. Jaegwon Kim, Philosophie de l'esprit, Paris, Ithaque, 2008, partie V, L'esprit et l'ordinateur. Cours de M. Florian RADA mercredi, 13h-15h – salle B 13.07 KANT Introduction à la philosophie de Kant : la Critique de la raison pure La Critique de la raison pure (première édition : 1781 ; seconde édition : 1787) a pour objectif de répondre à une question touchant notre connaissance : « que puis-je savoir ? ». Kant n’est pas le premier à poser la question : il la reprend dans un contexte historique que l’on essaiera d’exposer brièvement, et qui a abouti, au XVIIIe siècle, à la confrontation de l’empirisme et du rationalisme. Mais s’il dépasse cette opposition, Kant ne le fait pas au moyen d’une sorte de « synthèse » : il développe bien plutôt une réponse qui passe par l’inspection de la structure de notre esprit, qui détermine celle du monde tel qu’il se montre à nous. Ainsi, la première Critique n’est pas seulement un exercice d’humilité pour se prémunir contre les prétentions d’un savoir absolu : c’est également une découverte des fonctions de notre esprit, et du domaine dans lequel elles peuvent s’exercer de façon légitime. L’objectif de ce cours est donc d’introduire au contexte dans lequel la philosophie théorique de Kant s’inscrit, et 18 d’explorer les grands axes de la Critique : on se familiarisera ainsi avec la distinction de l’entendement et de la sensibilité, avec la notion d’a priori, avec le sens et la fonction des différentes « catégories » ou encore avec ce qu’il faut comprendre par « transcendantal ». Bibliographie Texte Différentes traductions sont disponibles : KANT, Emmanuel, Critique de la raison pure, traduction par A. Delamarre et F. Barny à partir des travaux de J. Barni, Paris, Gallimard, « Folio Essais », 1980 (reprise de la traduction disponible chez le même éditeur dans la collection « Bibliothèque de la Pléiade »). Nous utiliserons de préférence cette traduction. KANT, Emmanuel, Critique de la raison pure, traduction par A. Renaut, Paris, Flammarion, « GF », 3e édition, 2006. KANT, Emmanuel, Critique de la raison pure, traduction par A. Tremesaygues et B. Pacaud, Paris, P.U.F., « Quadrige », 7e édition, 2008. D’autres textes pourront être consultés (notamment des textes antérieurs, comme la Dissertation de 1770) : des extraits seront distribués en cours. Littérature secondaire (facultative) Les étudiant-e-s qui le souhaitent pourront consulter des extraits des ouvrages suivants (des précisions sur les passages seront données en cours) : DELEUZE, Gilles, La philosophie critique de Kant, Paris, P.U.F., 1963. PASCAL, Georges, Pour connaître Kant, Paris, Bordas, 1985. RIVELAYGUE, Jacques, Leçons de métaphysique allemande (Tome II : Kant, Heidegger, Habermas), Paris, Grasset, 1992. WEIL, Eric, Problèmes kantiens, Paris, Vrin, 1990 Signalons également le lexique kantien de Rudolf Eisler : EISLER, Rudolf, Kant-Lexikon, édition établie et augmentée par A.-D. Balmès et Pierre Osmo, Paris, Gallimard, 1994. Cours de M. Nicolas BOUTELOUP mercredi, 8h-10h – Le Corps et l’Esprit à la période moderne : Descartes et les cartésiens. Notre cours de ce semestre cherchera à introduire les étudiants à l’histoire de la pensée moderne, à partir de Descartes, et plus spécifiquement de sa conception du rapport du corps et de l’esprit. Bien que ce rapport soit présent dès l’antiquité, c’est avec Descartes qu’il se structure comme un véritable problème philosophique dont aucune solution ne parait entièrement satisfaisante encore de nos jours. Quels sont donc les variables du problème ? Pour Descartes, comme il l’explique dans ses Meditations métaphysiques, l'homme est composé de deux substances, à savoir une substance pensante (res cogitans) et une substance étendue (res extensa) qui interagissent l’une sur l’autre. Mais c’est là le centre de la difficulté : comment est-il possible que deux substances entièrement différentes, que tout semble opposer, puissent interagir ? Comment de la pensée peut-elle diriger et être associée à une partie de la matière ? Dans ses échanges avec le philosophe, Elisabeth de Bohème releva clairement cette difficulté, qui força Descartes à chercher un point de jonction entre esprit et corps, une accroche permettant l’interaction de l’immatériel et du matériel, et qu’il pense trouver dans la glande pinéale (Les passions de l’âme, art. 30 à 34). Et ce point n’a rien d’un détail, puisqu’il véhicule avec lui toute une conception morale de la matière : le corps n’est-il qu’un objet que l’esprit peut utiliser librement ? L’âme et sa volonté est-elle absolument libre et capable de faire ce qu’elle veut de l’esprit ? L’intimité de l’un à l’autre incite à penser qu’il existe bel et bien un rapport privilégié entre « mon » corps et « mon » esprit, mais la question du rapport causal de l’un sur l’autre pose pourtant question : l’esprit peut-il véritablement déterminer le corps à agir, et inversement le corps peut-il alors déterminer l’esprit à penser ? Nous verrons comment cette réflexion trouve une résonnance critique conséquente dans la tradition, notamment chez Spinoza et Leibniz. 19 Cours de Mme Margaux THURA jeudi, 8h-10h ROUSSEAU Introduction à la philosophie de Jean-Jacques Rousseau Introduction à la philosophie de Jean-Jacques Rousseau On rencontre bien souvent Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) comme écrivain de l’intime (avec Les Confessions ou Les rêveries du promeneur solitaire) avant de le rencontrer comme philosophe : cette double force fait de lui un penseur que l’on pourrait croire esseulé, tenir pour un outsider, comme l’écrit B. Bernardi dans La Fabrique des concepts. Même si son œuvre est vaste et complexe, même s’il a beaucoup dialogué, voire s’il s’est querellé avec d’autres philosophes (Voltaire, Diderot, pour ne citer qu’eux), il faut faire le pari que Rousseau mérite d’être étudié pour lui-même. Dans notre cours, nous essaierons de voir ce qui fait la spécificité de son œuvre, en prenant en compte le fait qu’elle touche à de nombreux domaines philosophiques : philosophie politique et morale, mais également théorie de la connaissance, esthétique, culture et histoire, ou encore métaphysique (que l’on pourrait définir ici comme une recherche des principes d’une vision du monde). Il nous faudra dégager ensemble de grandes notions, qui permettront au lecteur de s’orienter dans la philosophie de Rousseau, et non pas seulement dans un foisonnement d’œuvres. Ainsi, nous constituerons ensemble un lexique des concepts-clés pour la lecture de Rousseau (par exemple : la souveraineté, la volonté générale, l’égalité et l’inégalité, la perfectibilité, la pitié, le contrat, la propriété...). Nous verrons à cette occasion qu’il s’agit de grands thèmes de philosophie générale, qu’il n’est pas inutile de maîtriser avec précision. Nous lirons essentiellement le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, ou Second discours (1755) ainsi que le Contrat social ou Principes du droit politique (1762), à la lumière de l’ensemble de l’œuvre. Bibliographie indicative Les Œuvres complètes sont à consulter dans la collection « La Pléiade », en 5 tomes. • Lectures cursives (se les procurer) : ŕ Rousseau, Du contrat social, présentation par Bruno Bernardi, GF Flammarion, 2001 (ou édition précédente présentée par Bruno Bernardi). ŕ Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, présentation par Jean Starobinski, (collection « Folio essais »), Gallimard. • Lectures complémentaires : ŕ Rousseau, Essai sur l’origine des langues : plusieurs éditions. ŕ Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard, texte présenté par Bruno Bernardi (et Gabrielle Radica pour l’édition de 2010), Flammarion, 1996 (ou 2010). = édition séparée de ce texte, extrait du Livre IV de l’Émile ou de l’éducation. On peut, bien sûr, voir Émile directement. ŕ Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, Le Livre de Poche, 2012. ŕ Rousseau, Émile ou de l’éducation, présentation et notes d’André Charrak, GF Flammarion, 2009. • Ouvrages de commentaire à consulter : ŕ Starobinski Jean, Notice ŖRousseauŗ dans l’Histoire de la philosophie, Gallimard, collection « La Pléiade », vol. II, dirigé par Yvon Belaval, 1973. ŕ Vocabulaire de Rousseau, André Charrak, Ellipses, 2012 ŕ Article ŖRousseauŗ dans Le Vocabulaire des philosophes, XVIIIe et XIXe siècles, par André Charrak. Cours de M. Renaud BARBARAS jeudi, 16h-18h – LA METAPHYSIQUE CARTESIENNE 20 Ce cours se propose d'introduire à la métaphysique de Descartes, à partir d'une lecture des Méditations Métaphysiques. Bibliographie MÉDITATIONS MÉTAPHYSIQUES PHILOSOPHIE POLITIQUE S2 Semestre 2, mercredi, 10h-13h, groupe 4 Marta dell’ Aquila Droit naturel et droit positif La plus ancienne classification du droit est celle qui distingue le droit naturel au droit positif. Par droit naturel, on désigne un ensemble de préceptes, de règles qui sont « écrites dans le cœur des hommes » : autrement dit, un statut juridique auquel, quelle que soit la formulation adoptée dans la loi, chaque être humain se sent appartenir. Historiquement, le droit à la vie, à la liberté et à la propriété représente le noyau minimum du droit naturel. Le droit positif renvoie quant à lui à l'ensemble des normes en vigueur, des préceptes qui, à un moment donné de l'histoire, se présentent comme l'ordre juridique d'un État. Si la source du droit positif est l'autorité du pouvoir public (l'État), la loi naturelle est légitimée par une série de conceptions politiques et philosophiques qui précèdent la fondation de l'État lui-même. Ce cours d'initiation à la philosophie politique propose d'illustrer les principaux courants et auteurs qui ont soutenu la légitimité de l'un ou de l'autre. Bibliographie indicative Aristote, La Politique, Paris, Vrin, 1995, Livre I, chap.1. Saint Augustin, Traité du libre arbitre, Paris, FB Editions, 2015, Livre I, chap. 3-6. Thomas D'Aquin, Somme Théoloqique, 1485. Disponible on-line. Tome II, Prima Secundae, Quaestiones 90-107. Samuel von Pufendorf, Le droit de la nature et des gens, Paris, Hachette Livre BNF, 2014, chap. 1. Thomas Hobbes, Léviathan, Paris, Folio, 2000, chap. 14. Le Citoyen, Paris : Flammarion, 2010, Préface et Section I, chap. 1-4. John Locke, Le Traité du gouvernement civil, Paris, Flammarion, 2009, chap. 1-4 et chap. 7. Baruch Spinoza, Traité théologico-politique, Paris, Flammarion, 1997, chap. 5. Traité Politique, Paris, Flammarion, 1993, chap. 2. Jean Jacques Rousseau, Du contrat social, Paris, Flammarion, 2011. Cours de philosophie politique Titre du cours : Individu et société Deborah Miglietta Le cours introduit aux problématiques traditionnelles et aux grands courants de la philosophie politique pour mettre en lumière les enjeux des rapports homme-société. On y montre à partir de quelques auteurs représentatifs, tels que Platon, Machiavel, Hobbes, Rousseau et autres, comment diverses théories de la constitution des institutions civiles font intervenir les concepts de droit, d'égalité, de souveraineté, de liberté et de justice. A partir de la question classique la plus ancienne : « Peut-on dire que vivre en société est naturel ? », jusqu’aux problématiques de la question du « vivre ensemble », on réfléchit à la création de la société de la part de l’homme, pour ensuite se demander : « La société fait-elle l’homme ? ». Des extraits précis des ouvrages seront distribués pendant le cours qui suit un ordre chronologique et accorde une importance particulière à l'iconographie. Bibliographie indicative Platon, République, Livre VII*. Aristote, Les politiques, Livre I, Chap. II*. Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre I, Chap. I*. Nicolas Machiavel, Le Prince, Chap. VII, XV, XVII. Thomas Hobbes, Léviathan, Chap. XIII et XIV. John Locke, Second Traité du gouvernement civil, Chap. II. Jean-Jacques Rousseau, Le Contrat social, Livre I, Chap. I. Karl Marx, Manifeste du parti communiste, Chap. I et II. Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, tome II, Chap. I. Introduction à la pensée politique Vanessa de Luca 21 Le but de ce cours est d’offrir un parcours à travers différentes visions du politique par le biais d’un examen de textes majeurs de la pensée politique classique (ancienne et moderne). Trois axes thématiques principaux seront développés autour de la question « qu’est-ce que justifie la vie politique ? » : l’expérience de la polis (Platon, Aristote), la souveraineté de l’Etat (Machiavel, Hobbes), la démocratie (Rousseau). On trouvera chez ces auteurs différentes justifications philosophiques de l’autorité politique ainsi que différentes formes de compréhension du rapport entre le pouvoir politique, ses institutions et les « citoyens ». Bibliographie Platon, L’Apologie de Socrate Platon, Criton Aristote, Politique (I, III, IV) Machiavelli, Le Prince (ch. 1,12, 13, 26) Hobbes, Léviathan Rousseau, Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (Préface, part I, II) Rousseau, Le Contrat Social (I, II) Sonia Boussange L1 philosophie politique Introduction au Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau Le cours se propose d’introduire à la lecture du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de J.-J. Rousseau. Discours rédigé en réponse à une question mise au concours par l’Académie de Dijon (« Quelle est la source de l’inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle ? »), ce texte eut une influence majeure sur la philosophie occidentale, des Lumières européennes jusqu’à nos jours. Il s’agira de replacer cette œuvre capitale de la philosophie politique dans son contexte, notamment en étudiant les différentes pensées qui l’ont influencée Ŕ pour y adhérer ou pour s’y opposer Ŕ mais aussi en soulignant la richesse de cet ouvrage classique qui continue d’éclairer et de nourrir le débat contemporain. Bibliographie : On utilisera l’édition suivante : Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Paris, GF, 2008. Une bibliographie détaillée sera communiquée à la rentrée. Groupe 1 lundi 8h-11h B1308 Paul Rateau Deux théories du contrat à l’âge classique : Hobbes et Locke L’objet de ce cours est d’étudier deux exemples de théorie du contrat social au XVII e siècle, en montrant, d’une part, comment ils s’inscrivent dans le cadre d’un renouveau de la réflexion politique opéré au commencement de l’époque moderne (par opposition à la tradition antique et médiévale); et, d’autre part, comment sont pensés de façon différente, par Hobbes et Locke, l’hypothèse de l’état de nature, les conditions du pacte, le fondement et la constitution de la souveraineté et l’Etat. Le cours s’appuiera principalement sur deux textes : Th. Hobbes : Léviathan, traduction G. Mairet, Gallimard Folio-Essais, 2000. J. Locke : Le Second traité du gouvernement, traduction J-F. Spitz, PUF, 1994. Une bibliographie détaillée sera distribuée au premier cours. Groupe 5 jeudi 8h-11h Nicolas Nayfeld Introduction au libéralisme politique : John Stuart Mill, De la liberté : Dans De la liberté, John Stuart Mill aborde principalement deux thèmes : la liberté et l’État. Il se demande jusqu'où peuvent s'étendre les libertés individuelles et quelles doivent être les limites de l'autorité de l’État. Sa réponse est aujourd'hui appelée le principe de non-nuisance (no harm principle) : un individu peut vivre comme bon lui semble, tant qu'il ne nuit pas à autrui, même s'il se nuit à lui-même. Mill s'oppose donc à toute forme de paternalisme politique (empêcher ou contraindre les gens de faire quelque chose pour leur bien) ainsi qu'à la tyrannie de la majorité. Ce cours est à la fois une introduction à la pensée de John Stuart Mill et une introduction au libéralisme politique. Nous verrons comment comment Mill 22 prolonge et radicalise les idées défendues par Locke dans sa Lettre sur la tolérance, le texte fondateur du libéralisme politique. Nous aborderons la question de l'articulation entre libéralisme politique et utilitarisme ; entre libéralisme politique et libéralisme économique, dans la mesure où Mill était attiré par le socialisme et donc favorable à une régulation par l’État du marché. Nous consacrerons de longs développements à la liberté d'expression. Enfin, nous nous demanderons si le principe de non-nuisance est seulement un principe politique ou est également un principe moral. Lecture obligatoire : E. MILL, J. S., De la liberté Lectures complémentaires : CONSTANT, De la liberté des anciens comparée à celle des modernes HUMBOLDT, Essai sur les limites de l'action de l’État LOCKE, Lettre sur la tolérance MILL, L'utilitarisme, chapitre I (« Considérations générales ») + chapitre II (« Ce que c'est que l'utilitarisme ») MILL, Principes d'économie politique, livre cinquième (« De l'influence du gouvernement ») MILL, Sur le socialisme TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique, livre I, deuxième partie, chapitre VII (« De l'omnipotence de la majorité aux États-Unis et de ses effets ») + livre II, quatrième partie (« De l'influence qu'exercent les idées et les sentiments démocratiques sur la société politique ») Groupe 6 jeudi 10h-13h Emmanuel Picavet L’action, l’engagement et la politique Ce cours sera consacré aux bases de la théorie politique, en privilégiant la question de l'action collective, mise en rapport avec ses enjeux éthiques et politiques. Nous examinerons l'articulation de l'action aux raisons d'une part, de l'action aux normes d'autre part. Le pouvoir politique ne s’exerce pas seulement par la contrainte : dans la mesure où l’action s’appuie sur des raisons, l’échange de ces raisons offre des justifications qui sont aussi des points d’appui pour l’action ; toutefois, les attentes rationnelles font face aux difficultés de l'action collective et aux dilemmes qui concernent l'engagement individuel. Les exposés seront consacrés à des présentations de textes et à l’analyse de questions appliquées. Bibliographie restreinte: Platon, Le Politique, La République. Machiavel, Le Prince. Bossuet Discours sur l’histoire universelle. Arendt (Hannah), Condition de l’homme moderne. Presses Pocket. Jonas (Hans) Le principe responsabilité. Champs (Flammarion). Habermas (Jürgen), Droit et démocratie. Gallimard. Groupe 7 vendredi 14h-17h Ludmilla Lorrain Introduction à la Politique d’Aristote Ce cours se propose de parcourir les grands problèmes qui structurent la philosophie politique d’Aristote. La lecture de La Politique sera d’abord l’occasion de restituer sa place dans l’économie générale de la pensée d’Aristote, et, corrélativement, de donner à lire la confrontation des traditions avec lesquelles elle entre en discussion. Plus largement, cette lecture sera l’occasion d’interroger les notions fondamentales de la philosophie politique ŕ Qu’est-ce qu’un citoyen ? Quel est le rôle de l’État ? ŕ, et d’aborder certains de ses problèmes constitutifs ŕ Quel est l’objet spécifique de la politique, et quel discours la philosophie peut-elle adopter sur cet objet ? Ainsi, notre lecture du texte d’Aristote devra-t-elle nous permettre d’évaluer son importance jusque dans la philosophie politique moderne et contemporaine. Bibliographie indicative : * Aristote, Les Politiques, trad. Pellegrin Pierre Paris, Flammarion, 2015 (nous travaillerons à partir de cette édition). Aristote, La politique, trad. J. Tricot, Paris, Librairie Philosophique Vrin, 1995. 23 Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Paris, J. Vrin, 2007. Aristote, Éthique à Eudème, trad. V. Décarie et R. Houde-Sauvé, Paris, J. Vrin, 1991. Moreau Joseph, Aristote et son école, 2e éd., Paris, Presses universitaires de France, coll. « Collection Dito », 1985. T.P.L.E. 1 –texte philosophique en langue étrangère Borges autour du « temps » TPLE Espagnol Florencia Di Rocco L’objectif de ce cours est de travailler les techniques de lecture, traduction et commentaire d’un texte philosophique écrit dans une langue étrangère. Plus précisément, nous étudierons deux des premiers textes de Borges consacrés à une réflexion sur la « grammaire » du temps. Présentés sous la forme d’une recension quasi-journalistique des deux « modèles » majeurs de la « temporalité » proposés par la « tradition philosophique » -l’« éternité » et les « cycles »-, ces essais fonctionnent, en réalité, comme des « jokers philosophiques », abordant des problèmes tels que la nature de l’esprit et des objets, des séries et de l’univers, qui deviendront majeurs dans les fictions borgésiennes plus tardives. Nous tenterons d’évaluer la fidélité borgésienne au corpus philosophique cité, de déjouer un certain « usage » de la théorie des ensembles et des références « apocryphes », tout en interrogeant, d’une manière plus générale, s’il existe des procédés à l’œuvre, nous permettant de distinguer l’essai de la fiction. Bibliographie minimale : Jorge Luis Borges, « Historia de la eternidad », « La doctrina de los ciclos » in Historia de la Eternidad (1936), Obras completas, Emecé Editores, Buenos Aires, 1974 [en ligne] Alan Pauls, « La herencia Borges » in Variaciones Borges, n°29, University of Pittsburgh, 2010 [en ligne] ENSEIGNEMENTS DE LICENCE 2 – PHILOSOPHIE GENERALE S3 L2 S1 Lundi 16h-18h Salle B1307 Guy-Félix DUPORTAIL : Le langage entre acte et action Ce cours aura pour objectif d’introduire tout d’abord à la théorie des actes de langage (Austin, Searle) afin de cerner la dimension pragmatique du langage. Nous radicaliserons ensuite notre réflexion en nous demandant si l’usage de la parole ressortit exclusivement à la maîtrise de règles techniques, ou bien si cet usage ne relève pas plutôt d’une normativité forte, de nature éthique (Habermas, Apel). Bibliographie sommaire : Recherches philosophiques (Wittgenstein), Quand dire c’est faire (Austin), Théorie des actes de langage (Searle), Théorie de l’agir communicationnel, morale et communication (Habermas), éthique de la discussion, Transformation de la philosophie (Apel). L2 S1 Mardi 8h-10h Salle B1308 Sophie GALABRU : L’imagination. L’imagination peut se définir comme la capacité de produire des images soit de manière reproductrice (représentation mentale) soit de manière productrice (par combinaison d’idées). Sous ce dernier aspect, elle se voit rapidement accusée de puissance de fantaisie, voire de tromperie en rupture avec l’entendement. En s’arrachant au donné, l’imagination peut en effet se lier à nos affects tels que le désir ou la peur, produisant des images sans rapport avec la réalité, décuplant en retour ces affects. La question sera alors de savoir ce qui dans l’imagination est puissance de leurre : est-ce vraiment l’image ? En déterminant la part de réalité et de fausseté propre à l’imagination, il nous faudra alors nous demander si l’imagination, comme fonction de l’irréel, ne s’associe en aucune manière avec l’entendement. Bibliographie indicative. 24 Alain, Le système des beaux-arts, coll. « tel », Gallimard, Paris, 1953. Bachelard, La poétique de l’espace, coll. « Quadrige », PUF, Paris, 2012. Bachelard, La terre et les reveries de la volonte, José Corti, Paris, 1948. Descartes, Les Méditations métaphysiques, coll. « GF », Flammarion, Paris, 2011. Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie, coll. « tel », Gallimard, Paris, 1985. Kant, Critique de la raison pure, coll. « GF », Flammarion, Paris, 2006. (Notamment l’Analytique des principes, chapitre 1). Kant, Critique de la faculté de juger, Vrin, Paris, 2000. Pascal, Les pensées, (éd. L. Brunschwicg), coll. « GF », Flammarion, Paris, 1993. Platon, La République, coll. « GF », Flammarion, Paris, 1993 (notamment livre X). Sartre, L’imagination, coll. « Quadrige », PUF, Paris, 1981. Sartre, L’imaginaire, Psychologie phénoménologique de l’imagination, coll. « Folio Essais », Gallimard, Paris, 1986. L2 S1 Jeudi 14h-16h Salle B1308 Charles BOBANT : Le corps et l'esprit Le cours a pour but d'introduire à la question du corps et de l'esprit, qui est un chapitre éminent de la metaphysica dite specialis. Nous identifierons les termes du problème (dualisme, monisme, parallélisme, occasionnalisme, épiphénoménisme, matérialisme, spiritualisme, idéalisme, etc.) et étudierons plus particulièrement les positions de Platon et de Descartes, que nous tenterons d'interroger et de déconstruire à la faveur de textes qui appartiennent à la phénoménologie de la vie (Straus, Jonas). Éléments bibliographiques : Platon, Phédon, Phèdre, Timée Descartes Erwin Straus, Du sens des sens, introduction « La psychologie moderne dépend de la philosophie cartésienne » Hans Jonas, Le phénomène de la vie, essai I « La vie, la mort et le corps dans la théorie de l'être » L2 S1 Vendredi 15h-17h Salle B 1308 Jean SALEM : La liberté On s’attachera ici à étudier le concept de liberté, tel qu’il se présente notamment : 1. dans le contexte de la philosophie matérialiste d’Épicure et de Lucrèce (théorie de la déclinaison atomique ou clinamen) ; 2. dans le cadre dualiste de la métaphysique cartésienne (notre source principale sera alors constituée par les Méditations métaphysiques Ŕ et notamment la quatrième ; mais nous nous référerons également à d’autres textes de Descartes, comme les lettres d’avril-mai 1630 à Mersenne, ou bien à telle lettre du 9 mai 1645 adressée au père Mesland) ; 3. dans un contexte bien plus politique, plus « social » et plus collectif : et nous aurons alors affaire à la critique menée par le Marx des Manuscrits de 1844 contre l’aliénation dont est victime le travailleur au « stade de l’économie » (autrement dit, en régime capitaliste), ainsi qu’à l’appel à la révolte et à l’organisation des masses exploitées qu’on trouve dans le Manifeste du Parti communiste. Éléments bibliographiques Lettre à Ménécée. De la nature. Manuel. (R.), Méditations métaphysiques. (K.), Manifeste du Parti communiste. (J.-P.), L’Existentialisme est un humanisme. L2 S1 Lundi 18h-20h Amphi J (Philosophie générale complémentaire) Laurentiu ANDREI : Introduction à la philosophie japonaise Le cours se propose d’introduire à la philosophie japonaise à travers l’étude de quelques notions-clés telles que : le soi, le lieu, le néant, la nature, la voie et l'éveil. Il s’agira de mettre en perspective ces notions à travers une approche comparative pour rendre compte de la manière dont le philosopher se constitue au Japon comme volonté de dialogue avec des traditions de pensée issues d’autres horizons. On utilisera des textes du canon bouddhique (en particulier ceux de Dōgen) et des textes philosophiques modernes et contemporains (notamment ceux des philosophes rassemblés autour de l’école de Kyoto et de leurs disciples). Bibliographie indicative : (Des références supplémentaires seront données lors du premier cours.) M. Dalissier, S. Nagai, et Y. Sugimura, Philosophie japonaise. Le néant, le monde, le corps, Paris, Vrin, 2013. B. Faure, Dōgen. La vision immédiate. Nature, éveil et tradition selon le Shōbōgenzō, Paris, Le Mail, 1987. 25 H. Nakagawa, Introduction à la culture japonaise, Paris, PUF, 2005. K. Nishida, L’éveil à soi, tr. J. Tremblay, Paris, CNRS Éditions, 2003. B. Stevens, Invitation à la philosophie japonaise. Autour de Nishida, Paris, CNRS Éditions, 2005. T. Watsuji, Fūdo le milieu humain, tr. A. Berque, Paris, CNRS Éditions, 2011. PHILOSOPHIE GENERALE S4 L2 S2 Lundi 13 h-15 h Salle B1408 Guy-Félix DUPORTAIL: Le statut du sujet Il s’agira, à partir de la lecture de grands textes de la tradition, de poser la question du statut du sujet. Du sujet substance de la métaphysique classique (Descartes), jusqu’à l’être-au-monde issu de la déconstruction de la métaphysique (Heidegger), via la substance comme sujet (Hegel) et les critiques empiristes et transcendantales (Hume, Kant, Husserl), nous verrons quelles sont les réponses possibles à la question du statut ontologique du sujet. Bibliographie sommaire : Méditations Métaphysiques (Descartes), Traité de la nature humaine (Hume), Critique de la raison pure (Kant), Méditations cartésiennes (Husserl), Etre et Temps (Heidegger), Préface à la Phénoménologie de l’Esprit (Hegel). L2 S1 Mardi 15h-17h Salle B1408 Jim GABARET : Langage et pensée Beaucoup de philosophes, de Hegel à Merleau-Ponty en passant par Alain, ont défendu, chacun à leur manière, l’idée qu’il n’y avait pas de pensée sans langage. Les anthropologues Sapir et Whorf ont même parlé d’une influence considérable de notre langue sur notre façon de penser. Mais si le langage sert à exprimer, conserver, grâce aux signes écrits, et communiquer à autrui nos pensées, n’est-ce pas que celles-ci lui préexistent et qu’il n’en est que la médiation ? Ne peut-on pas concevoir, comme le font beaucoup de neurologues et psychologues contemporains, une pensée antérieure au langage ? Les animaux, les nourrissons, et même les adultes, dans leur vie pratique la plus courante, ne forment-ils pas des jugements conceptuels sur les objets du monde sans en passer par une médiation linguistique ? Les outils de l’anthropologie et de la psychologie développementale et cognitive nous aideront à comprendre comment nous utilisons nos concepts au sein de nos attitudes propositionnelles Ŕ pensées, croyances, sentiments Ŕ vis-à-vis du monde environnant, afin d’explorer de façon plus précise la question des relations entre langage et pensée. Bibliographie indicative : Platon, Cratyle (disponible en ligne). Rousseau, Essai sur l’origine des langues, Folio Essais, Paris, 1990. Locke, Essai sur l’entendement humain, Livre de Poche, Paris, 2009. Hegel, Philosophie de l’esprit, §462 (disponible en ligne). Saussure, Cours de linguistique générale, Première partie (disponible en ligne). Wittgenstein, Recherches philosophiques, Gallimard, Paris, 2005. Claude Panaccio, Qu’est-ce qu’un concept ?, Vrin, Paris, 2011. L2 S2 Mercredi 13h-15h Salle B1408 Daniele LORENZINI : Humanité et animalité 26 L’interrogation sur la différence entre les êtres humains et les animaux traverse toute l’histoire de la pensée occidentale. Le plus souvent, elle vise à définir l’animal par ce qui lui fait défaut : la raison, le langage, l’âme, la pudeur, etc. Ainsi, c’est en réalité moins de l’animal que de l’être humain qu’il est question : l’animalité, plutôt qu’un objet de réflexion à part entière, joue le rôle de concept organisateur de l’ordre d’un discours philosophique dont l’objectif premier est celui de définir l’humain – et de le définir précisément par ce qui le rend inassimilable et irréductible à l’animal. Cependant, la référence à l’animalité a pu aussi jouer un rôle critique vis-à-vis des conventions de la société humaine ou de l’anthropocentrisme de la tradition philosophique occidentale. Aujourd’hui, la thèse selon laquelle l’animalité est constitutive de l’identité (individuelle et collective) des êtres humains est de plus en plus prise au sérieux. Comment faire place, alors, au sein de la réflexion philosophique, aux animaux en tant qu’êtres différents des êtres humains, tout en refusant l’hypothèse d’une coupure radicale entre L’Homme et L’Animal ? Comment définir le genre de communauté que forment les êtres humains et les animaux vivant ensemble sur la Terre ? Quels devoirs avons-nous envers les animaux ? Est-il possible de reconnaître la singularité de l’animal et de son expérience subjective ? Quelles conséquences cette reconnaissance est-elle susceptible d’avoir sur notre manière de définir l’humain ? À la lumière de ces questions toujours actuelles, ce cours vise à retracer plusieurs étapes significatives de l’histoire de l’interrogation philosophique sur la relation entre êtres humains et animaux, de l’Antiquité classique à nos jours. Bibliographie indicative (extraits) : Aristote, Politique Épictète, Entretiens Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres René Descartes, Discours de la méthode ; Lettre au marquis de Newcastle Julien Offray de La Mettrie, L’homme machine Étienne Bonnot de Condillac, Traité des animaux Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes Immanuel Kant, Leçons d’éthique Jeremy Bentham, An Introduction to the Principles of Morals and Legislation Martin Heidegger, Lettre sur l’humanisme Georges Canguilhem, La connaissance de la vie Emmanuel Levinas, Totalité et infini ; Humanisme de l’autre homme Peter Singer, La libération animale Michel Foucault, Le courage de la vérité Jacques Derrida, L’animal que donc je suis HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE ET CONTEMPORAINE L2 S3 Mardi 10h-12h Véronique Decaix Augustin, Les Confessions Dans ses Confessions, Augustin nous livre un texte d’un genre nouveau : une autobiographie philosophique où il narre sa vie, ses doutes et ses errances jusqu’à l’ultime conversion. Par la pratique de la « confession », à la fois aveu et acte de foi, se dévoile une réflexion sur le « moi » en quête de Dieu. Dans ce texte où se mêlent néoplatonisme et christianisme, Augustin s’interroge sur la mémoire, le temps, la nature de l’âme, la création, 27 mais encore sur le rapport entre la liberté et le péché. En suivant son itinéraire spirituel, ce cours se propose de découvrir cette œuvre majeure de l’Antiquité tardive. Œuvre étudiée : Augustin, Les Confessions, trad. Arnaud d’Andilly, Paris, GF Flammarion, 2008 Littérature secondaire Bermon, E., Le cogito dans la pensée de saint Augustin, Paris, Vrin, 2001. Brown, Peter, La vie de saint Augustin, Paris, Seuil Histoire, 2001. Caron, M. (éditeur), Saint Augustin, Paris, Cerf, « Les cahiers d’histoire de la philosophie », 2009. Chrétien, Jean-Louis, Augustin et les actes de parole, Paris, PUF, 2002. Doucet, D., Augustin : l’expérience du Verbe, Paris, Vrin, 2004 Dubreucq, Eric, Le cœur et l’écriture chez Saint Augustin. Enquête sur le rapport à soi dans les Confessions, Lille, Septentrion, « Philosophie », 2004. Gilson, E., Introduction à l’étude de saint Augustin, 3e éd., Paris, Vrin, 1949. Nadeau, C., Le vocabulaire de saint Augustin, Ellipses, 2002. Marion, Jean-Luc, Au lieu de soi. L’approche de saint Augustin, Paris, PUF, 2008. Vannier, Anne-Marie, Les "Confessions" de St Augustin, Paris, Cerf, 2007. 2* Mercredi Groupe 2 10h-12h B1307 Mercredi 10h-12h B1307 Miriam Rogasch La place de l’être humain dans le néoplatonisme : Aspects métaphysiques, psychologiques et noétiques En partant de la métaphysique néoplatonicienne, nous allons nous intéresser à la place de l’être humain dans ce système de pensée. En tant qu’individu composé d’une âme et d’un corps, l’être humain se trouve entre le monde matériel et le monde immatériel, entre le corruptible et l’éternel. Cela pose plusieurs problèmes dans le contexte de la psychologie et de la noétique : quelle est la place de la perception et de l’imagination, deux capacités psychiques liées au monde matériel ? Quel est leur rapport à l’intellect, censé rapporter l’être humain aux domaines supérieurs de l’être, étant donné que Plotin se voit obligé de tenir compte de la doctrine aristotélicienne selon laquelle « jamais l’âme ne pense sans phantasme » ? Comment puis-je penser en tant qu’individu si l’intellect est précisément compris comme relevant de ces sphères supérieures, marquées par une impersonnalité qui s’oppose à une pensée « personnelle » ? Quelle est la place de l’individualité ? D’un côté, elle est le principe d’unité de l’individu, rapprochant ainsi l’être humain de l’Un, le principe premier. Or, d’un autre côté, elle est la marque même de l’existence corporelle et donc d’une distance insurmontable vis-à-vis de ce principe. Est-il possible de réconcilier ces deux aspects ? Voici donc quelques problèmes centraux auxquels les différents philosophes néoplatoniciens apportent des réponses divergentes. Nous allons nous intéresser non seulement à la façon dont ces problèmes se posent et aux réponses qui leurs sont apportées, mais aussi à faire apparaitre les influences d’autres traditions philosophiques, avant tout de Platon et d’Aristote. 28 Bibliographie indicative Philopon, Commentaire sur le de anima d'Aristote, traduction de Guillaume de Moerbeke, éd. G. Verbeke, Paris, Editions Béatrice-Nauwelaerts, 1966. Plotin, Ennéades. Sous la dir. de L. Brisson et J.-F. Pradeau. Paris, Flammarion, 2002. Porphyre, Sentences, Études d'introduction, texte grec et traduction française, commentaire, éd. Luc Brisson, 2 volumes, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 2005. Proclus, Théologie platonicienne, par H. D. Saffrey et L. G. Westerink, 6 vol., Paris, CUF, 19681997. Littérature secondaire Chlup, R., Proclus: An Introduction, Cambridge–New York: Cambridge University Press, 2012. Fattal, Michel (dir.), Études sur Plotin. sous la dir. de. Paris, l'Harmattan, 2000. Gerson, L. P. (ed.), The Cambridge Companion to Plotinus, Cambridge, Cambridge University Press, 1996. Hadot, P., Plotin, Porphyre: études néoplatoniciennes, Paris, les Belles lettres, 1999. Remes, Pauliina and Slaveva-Griffin, Svetla (eds.), The Routledge Handbook of Neoplatonism, London and New York: Routledge, 2014. Saffrey, H.-D., Le néoplatonisme après Plotin, Paris, Vrin, 2001. 3 Jeudi 09h-11h B1307 Dimitri El Murr Le savoir et la sérénité : Epicure, Lucrèce et l’épicurisme Ce cours est consacré à une introduction à l’épicurisme antique à partir d’une lecture de quelques unes des œuvres majeures qui nous sont parvenues de cette école de philosophie hellénistique. Afin de se préparer au mieux, il faut se procurer et lire les lettres d’Epicure ainsi que le poème De la nature de Lucrèce dans les traductions indiquées ci-dessous. Epicure, Lettre à Ménécée ; Lettre à Hérodote, trad. P.-M. Morel (éd. GF-Flammarion). Lucrèce, De la nature, trad. J. Kany-Turpin (éd. GF-Flammarion). Une bibliographie détaillée sera distribuée lors de la première séance. 4 Vendredi 08h-10h B1408 Mathieu Eychenié 29 La philosophie de l'apparence des sceptiques pyrrhoniens Notre cours portera sur la notion de phainomenon ("phénomène", ou "ce qui apparaît") dans le scepticisme antique, plus précisément dans le pyrrhonisme et le néo-pyrrhonisme. Les Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus nous serviront de fil conducteur. Dans ses Images, Timon, un disciple de Pyrrhon, écrit : "Mais l'apparence (phainomenon) règne partout, où qu'elle aille". L'enjeu du cours sera de comprendre le sens de ce "règne", qui interdit au sceptique de rechercher l'être "derrière" l'apparaître. Nous étudierons les implications éthiques et ontologiques de l'idée d'un "règne des phénomènes", en distinguant, au sein même du courant pyrrhonien, différentes conceptions de l'apparence. Cela nous permettra de réfléchir aux problèmes liés classiquement à cette notion (un discours sur l'apparence est-il possible? L'apparence peut-elle constituer un critère d'action? L'apparent est-il un relatif, est-il nécessairement apparence-de et apparence-pour? L'apparence est-elle un moindre être, ou bien peut-on penser une apparence absolue, qui n'est plus l'autre de l'être?, etc.). Bibliographie indicative (une bibliographie plus conséquente sera distribuée lors du premier cours) : Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, traduction par P. Pellegrin, Editions du Seuil, 1997. Victor Brochard, Les sceptiques grecs, Le livre de poche, 2002. Marcel Conche, Pyrrhon ou l'apparence, PUF, Paris, 1994. Jean-Paul Dumont, Le scepticisme et le phénomène, Vrin, Paris, 1985. Les Sceptiques grecs, textes choisis et traduits par J.-P. Dumont, PUF, Paris, 1966. Carlos Lévy, Les scepticismes, Collection "Que sais-je?", PUF, Paris, 2008. Emmanuel Naya, Le vocabulaire des sceptiques, Ellipses, Paris, 2002. HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE ET CONTEMPORAINE L2 S4 Cours de M. Christophe FREY L2 - 2e semestre- lundi, 11h-13h – SPINOZA Ce cours aura principalement pour objet de fournir une introduction à la lecture de l’œuvre la plus fondamentale de Spinoza : l’Éthique. Il s’agira, à partir de l’étude d’un certain nombre de passages, d’identifier ce qui en fait l’originalité, Ŕ que ce soit du point de vue des thèses soutenues, de la structure, des principes ou de la méthode. Sans négliger l’organisation propre de l’ouvrage, on s’attardera davantage sur les trois dernières parties, qui concernent plus particulièrement la théorie des Affects et de leur lien avec l’éthique, ou la théorie spinoziste de la liberté humaine. Si les Lettres ou les écrits antérieurs pourront servir à éclairer certains aspects qui y seraient traités plus clairement que dans le texte de l’Éthique, et si le Traité théologico-politique ou le Traité politique pourront servir à illustrer certaines thèses et à en montrer la fécondité, aucun de ces textes ne sera étudié pour lui-même. Au terme du semestre, enfin, on pourra s’interroger sur quelques usages contemporains de Spinoza, notamment dans le champ des sciences humaines. 30 Indications bibliographiques : Spinoza, Éthique, édition bilingue avec la traduction de B. Pautrat, Paris, ŖPointsŗ Ŕ réédition de 2010. Spinoza, Œuvres, en 4 tomes, traduction de C. Appuhn Paris, GF, 1964-1966. Bove (L.), La Stratégie du conatus, affirmation et résistance chez Spinoza, Paris, Vrin, 1996. Deleuze (G.), Spinoza. Philosophie pratique, Paris, PUF, 1970. Guéroult M.), Spinoza, Paris, Aubier, 2 tomes, 1974. Jaquet (C.), Spinoza ou la prudence, Quintette, 1997. Macherey (P.), Introduction à l’Éthique, 5 vol., Paris, PUF, 1994-1998. Matheron (A.), Individu et communauté chez Spinoza, Paris, Minuit, 1969. Moreau (P-F.), Spinoza, Paris, Seuil, 1975. Cours de M. Matteo VAGELLI L2 - 2e semestre mardi, 15h-17h – °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Cours de Mme Sophie GALABRU L2 - 2e semestre mercredi, 10h-12h BERGSON NOUS NOUS PROPOSONS D ’INTRODUIRE A LA PHILOSOPHIE DE BERGSON EN NOUS APPUYANT ESSENTIELLEMENT SUR L ’ETUDE DE MATIERE ET M EMOIRE . L E COURS COMPORTERA , AU PREALABLE , UNE PRESENTATION DES ACQUIS FONDAMENTAUX DE L ’ESSAI SUR LES DONNEES IMMEDIATES DE LA CONSCIENCE ; PREMIER OUVRAGE , PAR LEQUEL NOTRE AUTEUR FAIT CONNAITRE SA THESE MAJEURE : LA REHABILITATION DU TEMPS ET LA DETERMINATION DE SA SUBSTANTIALITE COMME DUREE . Bibliographie H.Bergson, L’Essai sur les données immédiates de la conscience, Puf, coll. « Quadrige », 2013, Paris. H.Bergson, Matière et Mémoire, Puf, coll. « Quadrige », 2012, Paris. G.Deleuze, Le bergsonisme, Puf, coll. « Quadrige », 2014, Paris. G.Deleuze, L’île déserte, Minuit, 2002, Paris. V.Jankélévitch, Henri Bergson, Puf, coll. « Quadrige », 2015, Paris. M.Merleau-Ponty, « Bergson se faisant », dans Signes, Gallimard, Folio Essais, Paris, 1960. C.Riquier, Archéologie de Bergson. Temps et métaphysique, Epiméthée, 2009, Paris. F.Worms, Bergson ou les deux sens de la vie, Puf, coll. « Quadrige », 2013, Paris. F.Worms, Introduction à Matière et mémoire de Bergson, Paris, Presses Universitaires de France, coll. "Les Grands livres de la philosophie", 1997. M. Bertrand BINOCHE L2 - 2e semestre jeudi, 16h-18h – salle B 14.08 INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES : DIDEROT VERSUS ROUSSEAU L’opposition de Diderot à Rousseau sur la question du sauvage fournit une bonne entrée à l’étude de la philosophie des Lumières. Après une introduction sur ce qu’il faut entendre par cette expression, on s’arrêtera sur le Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot que l’on lira par référence au second Discours de Rousseau. 31 ROUSSEAU Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes I) LE TEXTE : • Édition Jean Starobinski, Paris, Gallimard, "Folio Essais", 1985 (figure aussi dans les Œuvres complètes, t.III, Paris, Gallimard, Pléiade, 1969). + Édition Bruno Bernardi/Blaise Bachofen, Paris, Garnier-Flammarion, 2008. II) COMMENTAIRES : 1/ Études introductives générales : • E. CASSIRER : Le problème J.J. Rousseau (1932), trad. M. de Launay, Paris, Hachette, 1987. • B. GROETHUYSEN : J.J. Rousseau, Paris, Gallimard, 1949. • J. STAROBINSKI : Jean-Jacques Rousseau, la transparence et l’obstacle, Paris, Gallimard, 1971. 2/ Sur le second Discours plus particulièrement : • L. ALTHUSSER : Écrits philosophiques et politiques (1994), Paris, Livre de poche, 1999, p.553-594 («Le courant souterrain du matérialisme de la rencontre»). • J.-M. BEYSSADE : « Rousseau et la pensée du développement » in O. Bloch, B. Balan, P. Carrive (éds.), Entre forme et histoire, Paris, Méridiens Klincksieck, 1988, p.195-214. • A. CHARRAK : « Mythes, fictions et naturalité : des cosmogonies aux genèses psychologiques à l’âge classique » in B. Binoche, D. Dumouchel (éds.), Passages par la fiction, Paris, Hermann, 2013, p.57-74 ; • V. GOLDSCHMIDT: Anthropologie et politique. Les principes du système de Rousseau, Paris, Vrin, 1974. • H. GOUHIER: Les méditations métaphysiques de J.J. Rousseau, Paris, Vrin, 1970, chap.I. • J.-L. LABUSSIÈRE : « Rousseau et la perfectibilité », in B. Binoche (éd.), L’Homme perfectible, Seyssel, Champ Vallon, 2004, p.91-113. • R.D. MASTERS : La Philosophie politique de Rousseau (1968), trad. G. Colonna d'Istria et J.P. Guillot, Lyon, ENS Éditions, 2002, chap. III et IV. DIDEROT Supplément au Voyage de Bougainville I) LE TEXTE : + Édition H. Dieckmann, Genève, Droz, 1955. + Édition P. Vernière in Œuvres philosophiques, Paris, Garnier, 1964. + Édition du Centre d’Études du XVIIIe Siècle in Œuvres complètes, Paris, Hermann, t. XII, 1989. + Édition Laurent Versini in Œuvres, tome II, Contes, Paris, Robert Laffont, 1994. + Édition M. Delon, Paris, Gallimard, Folio, 2002. + Édition S. Pujol in Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, tome I, Contes et romans, 2004. II) COMMENTAIRES : 1/ Études introductives générales : + Y. BENOT : Diderot, de l’athéisme au colonialisme, Paris, Maspero, 1970. + M. DUCHET : Anthropologie et histoire au siècle des Lumières (partie II, chapitre 5), Paris, Maspero 1971 (réédition Paris, Flammarion, 1977). + C. DUFLO : Diderot philosophe, Paris, Champion, 2003 (sp. p.426-437). + A. IBRAHIM : Diderot. Un matérialisme éclectique, Paris, Vrin, 2010. + P. QUINTILI : Matérialismes et Lumières. Philosophies de la vie, autour de Diderot et de quelques autres. 1706-1789, Paris, Champion, 2009. + R. TROUSSON : Diderot, Paris, Tallandier, 2005 (réédition Paris, Gallimard, Folio, 2007). 2/ Sur le Supplément plus particulièrement: + G. BENREKASSA : Le concentrique et l’excentrique : marges des Lumières, Paris, Payot, 1980, p.213-224. + C. DUFLO : Diderot. Du matérialisme à la politique, Paris, Presses du CNRS, p.2013, chap. V. + P. HARTMANN : Diderot. La figuration du philosophe, Paris, Corti, 2003, p.196-268. + B. PAPIN : Sens et fonction de l’utopie tahitienne dans l’œuvre politique de Diderot, Oxford, Studies on Voltaire, n°251, 1988. 32 HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE COMPLEMENTAIRE L2 e Philosophie, hétérodoxie et censure au XIII siècle Iacopo Costa e Ce cours d’introduction à la philosophie médiévale se propose d’étudier la crise provoquée, à la fin du XIII siècle, par la réception de la pensée d’Aristote. On étudiera comment, à cette époque, les philosophes ont interprété celles, parmi les théories du Stagirite, qui contredisaient ouvertement la tradition théologique : possibilité de la création, éternité du monde, nature de l’intellect humain, conception du bonheur, etc. Plus particulièrement, on se concentrera sur le contexte scolastique (par la lecture de textes issus de l’Université de Paris) et sur les tentatives de répression mises en acte à l’encontre des philosophes (par exemple, la condamnation de 1277). On essaiera de montrer que le Moyen Âge, loin du stéréotype qui l’identifie à une époque d’obscurantisme, a été un moment fondamental pour la formation de la conscience philosophique moderne. Textes : La condamnation parisienne de 1277. Texte latin, traduction et commentaire par David PICHE, avec la collaboration de Claude LAFLEUR, Paris, Vrin (coll. « Sic et non »), 1999. Thomas d’Aquin et la controverse sue l’Éternité du monde, Présentations et traductions sous la direction de Cyrille MICHON, Paris, GF Flammarion, 2004. Thomas d’Aquin, Boèce de Dacie, Sur le bonheur, Textes introduits, traduits et annotés par Ruedi IMBACH et Ide FOUCHE, Paris, Vrin (coll. « Translatio. Philosophies Médiévales »), 2005. Autres lectures conseillées : e e Luca BIANCHI, Censure et liberté intellectuelle à l’Université de Paris (XIII -XIV siècles), Paris, Les Belles Lettres (coll. « L’âne d’or », 9), 1999. Alain DE LIBERA, Penser au Moyen Âge, Paris, Seuil (coll. « Chemins de la pensée »), 1991. e Histoire de la philosophie moderne et contemporaine L2 – 2 semestre mardi 15h-17h Matteo Vagelli HUME Introduction à la philosophie de David Hume Ce cours propose une présentation et une contextualisation philosophique de la figure et de l’œuvre de David Hume à travers la lecture analytique de son Enquête sur l’entendement humain (1748). Cet ouvrage en effet présente un remaniement et une élaboration décisive de certains de thèmes majeurs du Traité de la nature humaine (1739), dédié à la constitution d’une science de l’homme sur le modèle de la physique newtonienne. Parmi les nombreux domaines de savoir touchés par l’œuvre de Hume (politique, morale, esthétique) on insistera donc sur sa théorie de la connaissance, soulignant ses points principaux, comme les principes de la formation et de l’association des idées, la critique de la relation cause-effet et de l’idée de connexion nécessaire. Une intégration avec certaines parties du Traité (par exemple à propos de la critique de l’idée de substance, partie I, section VI, et de la question de l’identité personnelle, partie IV, section VI) sera également proposée. De l’Enquête nous approfondirons en particulier la partie centrale, à savoir le problème sceptique de l’induction (sections IV-VII), mettant en lumière ses différentes formulations et enjeux. A ce propos nous mettrons en relief, d’un coté, les nouveautés qu’il introduit par rapport aux théories modernes de la connaissance (comme celles de Descartes, Locke et Malebranche) et, de l’autre, les implications pour la philosophie du langage et la philosophie des sciences contemporaines. Comment peut-on titrer des conclusions générales à partir d’un nombre limité d’expériences ? Quoi nous assure que le futur rassemblera au passé ? Si l’uniformité de la nature est en question, quel rôle peut-ont 33 assigner à l’idée de lois de la nature? Si le cours vise donc à fournir une introduction aux thèmes majeurs de l’Enquête sur l’entendement humain – dont la lecture intégrale est fortement conseillée – il vise aussi l’approfondissement des concepts-clés qui font encore débat en épistémologie. Des indications bibliographiques seront données ultérieurement pendant le cours. Bibliographie HUME, David L’entendement. Traité de la nature humaine. Livre I et Appendice, trad. franç. P. Baragner et al., Paris : Flammarion, 1995. HUME, David, Abrégé du traité de la nature humaine (1740), trad. franç. D. Deleule, Paris : Aubier Montaigne, 1971. HUME, David Enquête sur l’entendement humain (1748), tr. franç. M. Malherbe, Paris : J. Vrin, 2008. HUME, David Ma vie (1776), tr. franç. J. B. A. Suard, Versailles : L’Anabase, 1992. Littérature secondaire SALTEL, Philippe Le vocabulaire de Hume, Paris : Ellipses, 2009 (à consulter). LE JALLÉ, Éléonore Hume et la philosophie contemporaine, Paris : J. Vrin, 2014. MALHERBE, Michel La philosophie empiriste de David Hume, Paris : J. Vrin, 2001. Reprises contemporaines GOODMAN, Nelson Faits, fictions et prédictions (1954), tr. fr. M. Abran et al., Paris : Ed. de Minuit, 1985, chapitres 3 et 4. HACKING, Ian Le plus pur nominalisme, Paris : Editions de l’éclat, 1993. MEILLASSOUX, Quentin Après la finitude. Essai sur la nécessité de la contingence, Paris : Seuil, 2006. POPPER, Karl La logique de la découverte scientifique (1935), tr. fr. N. Thyssen-Rutten et al., Paris : Payot, 1995, chapitre 1. L2 S3 ESTHETIQUE DESCRIPTIF COMMUN aux groupes 1, 2, 3, 4 : cours de Pauline Nadrigny (lundi 13h-15h), Charles Bobant (mercredi 15h-17h), Hugues-Antoine Naïk (jeudi 16h-18h et vendredi 12h-14h) Qu'est-ce que l'esthétique ? Histoire et théories : S3 Les commencements de l'esthétique Ce premier semestre se concentrera sur la constitution de l'esthétique philosophique comme discipline. Irréductible à la philosophie de l'art, l'esthétique peut se définir comme l'étude des formes sensibles et de la manière dont elles nous affectent. Cette constitution disciplinaire appelle plusieurs interrogations. Quels rapports l'esthétique philosophique entretient-elle aux philosophies et théories de l'art, aux poétiques qui la précèdent ? Quelle est sa spécificité ? Sa « naissance » est-elle clairement assignable à une source ? Si les figures de Baumgarten, de Kant et de Hegel semblent ici essentielles, d'autres voix, de Goethe à Schiller, de Rousseau à Diderot, de Burke à Hutcheson, participent des commencements d'une discipline qui engage des enjeux divers, de la philosophie de la perception à l'éthique. À travers ce parcours, on examinera les thèmes et problèmes fondateurs de l'esthétique philosophique. Au-delà de la critique du goût et de la question du jugement esthétique, il s'agit surtout d'une étude de la sensibilité active, fonction décisive de l'expérience du monde et de l'éducation de l'homme. Cette sensibilité s'éprouve de manière paradigmatique dans l'expérience des œuvres d'art, lesquelles ont alors quelque chose à dire au philosophe, plus qu'il n'a à dire sur elles. Bibliographie indicative : · Cohn Danièle et Liberti Giuseppe (dir.), Textes clés d'esthétique, Vrin, 2012 34 · Baumgarten Alexander Gottlieb, Esthétique précédée des Méditations philosophiques sur quelques sujets se rapportant à l'essence du poème et de la Métaphysique, trad., présentation et notes J.-Y. Pranchère, Paris, l'Herne, 1988. · Burke Edmund, Recherches philosophiques sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, présentation, traduction et notes B. Saint Girons, Vrin, 2009. · Cassirer Ernst, La philosophie des Lumières, trad. P. Quillet, Paris, Fayard, 1990. · Diderot Denis, Les Salons ; Essais sur la peinture ; Pensées détachées sur la peinture ; Paradoxe sur le comédien ; article « Beau » de l'Encyclopédie, dans Œuvres, t. IV, édition établie par L. Versini, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquin, 1996. · Goethe Johann Wolfgang von, Écrits sur l'art, trad. textes choisis, présentés par P.-H. Bideau, Paris, Flammarion, 1996. · Hegel Georg Wilhelm Friedrich, Esthétique, trad. C. Bénard, édition par B. Timmermans et P. Zaccaria, Paris, Le Livre de Poche, 1997. · Hume David, Essais sur l'art et le goût, édition bilingue, trad. M. Malherbe, Vrin, 2010. · Hutcheson Francis, Recherches sur l'origine de nos idées, de la beauté et de la vertu, avant-propos, trad. et notes A.-D. Balmès, Paris, Vrin, 1991. · Kant Immanuel, Critique de la faculté de juger, trad. par A. Philonenko, Vrin, 1974. · Lessing Gotthold Ephraïm, Du Laocoon ou Des frontières de la peinture et de la poésie, trad. A. Courtin, revue et corrigée, Paris, Hermann, 1990. · Montesquieu Charles-Louis de Secondat, Essai sur le goût, postface de L. Desgraves, suivi d'un texte de J. Starobinski, Paris, Rivages, 1993. · Rousseau Jean-Jacques - Essai sur l'origine des langues, Lettres sur la musique française et Examen sur deux principes avancés par M. Rameau, présentation par C. Kinstler, GF, 1993. - Les Rêveries du promeneur solitaire, préface par M. Crogiez, Paris, Le Livre de Poche, 2001. - Lettre à M. d'Alembert sur son article « Genève », édition par M. Buffat, Paris, GF, 1990. · Shaftesbury Anthony Ashley Copper, Lettre sur l'enthousiasme, trad. L. Folliot, Paris, Rivages Poches, 2015. · Schelling Friedrich Wilhelm, Textes esthétiques, trad. A. Pernet, Klincksieck, 1978. · Schiller Friedrich von, Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme, édition bilingue, trad. R. Leroux, Aubier, 1943. · Winckelmann Johann Joachim, Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture, Éd. Allia, 2005. L2 S4 ESTHETIQUE 35 DESCRIPTIF COMMUN aux groupes 1, 2, 3, 4 : cours d’Isis von Plato (mardi 14h30-16h30), de Margaux Thura (mercredi 8h-10h), de Catherine Guesde (jeudi 12h-14h) et d’André Charrak (vendredi (12h-14h) Qu'est-ce que l'esthétique ? Histoire et théories : S4 Esthétique et histoire des arts L'esthétique entretient un rapport fondamental à l'histoire : étude des formes sensibles, elle saisit ces dernières dans leur historicité, celle des œuvres comme de leur expérience. L'élaboration de la pensée esthétique ne peut donc s'étudier sans une réflexion sur l'apport de l'histoire des arts, discipline distincte mais qui partage avec elle une origine commune. Jusqu'alors centrés sur les vies d'artistes, les discours sur l'art prennent au XVIIIe siècle le chemin d'une considération historique des styles et des formes. Le siècle qui vit l'avènement de l'esthétique philosophique est aussi, selon la formule de Goethe, le siècle de Winckelmann. Cette communauté innerve le projet d'une Kunstwissenschaft qui cherche à penser le principe de cette évolution historique, dans une perspective anthropologique. Mais cette historicisation de l'art pose également problème pour l'esthétique. Si elle prescrit au philosophe une exigence d'interdisciplinarité, un souci d'analyse attentive et méthodique des œuvres, elle dessine aussi des lignes de partages théoriques, entre formalisme et historicisme par exemple. À travers l'étude des textes de Fiedler, Dilthey, Cassirer, Panofsky ou Warburg, ce cours visera donc à examiner la manière dont l'histoire des arts informe l'esthétique philosophique : comment elle lui prescrit un questionnement spécifique et comment elle s'en distingue. · Adorno Theodor W. - Théorie esthétique, trad. M. Jimenez, Klincksieck, 2011. - Philosophie de la nouvelle musique, trad. H. Hildenbrand et A. Lindenberg, Gallimard, 1962. · Arasse Daniel - Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Flammarion, 1992. - On n'y voit rien. Descriptions, Denoël, 2000 (rééd. Folio-poche 2002). · Belting Hans, L'histoire de l'art est-elle finie ?, trad. J-F. Poirier et Y. Michaud, Paris, Gallimard, 2007. · Cassirer Ernst, La philosophie des formes symboliques, 3 tomes, vol. 1 : Le Langage, trad. O. Hansen-Løve et J. Lacote, vol. 2 : La pensée mythique, trad. J. Lacoste, vol. 3 : La phénoménologie de la connaissance, trad. C. Fronty, Paris, Minuit, 1972. · Danto Arthur, L'art contemporain et la clôture de l'histoire, Paris, Édition du Seuil, 2000. · Didi-Huberman Georges, Devant l'image : question posée aux fins d'une histoire de l'art, Paris, Les Editions de Minuit, 1990 · Fiedler Konrad, - Aphorismes, éd. et trad. D. Cohn, Parie, Rue d'Ulm, 2013 - Sur l'origine de l'activité artistique, éd. et trad. D. Cohn, Paris, Rue d'Ulm, 2003. · Focillon Henri, Vie des formes, suivi de Éloge de la main, Paris, P.U.F., 2010. 36 · Hegel Georg Wilhelm Friedrich, Esthétique, trad. C. Bénard, édition par B. Timmermans et P. Zaccaria, Paris, Le Livre de Poche, 1997. · Panofsky Erwin, - La perspective comme forme symbolique et autres essais, trad. sous la direction de G. Ballangé, Paris, Minuit, 1991. - Idea : contribution à l'histoire du concept de l'ancienne théorie de l'art, trad. H. Joly, préface de J. Molino, Paris, Gallimard, 1989. - Essais d'iconologie : Les thèmes humanistes dans l'art de la Renaissance, Gallimard, 1967. - Hercule à la croisée des chemins et autres matériaux figuratifs de l'Antiquité dans l'art plus récent , trad. D. Cohn, Flammarion, 1999. · Rigel Aloïs, Questions de style : fondements d'une histoire de l'ornementation, trad. H.A. Baatsch et F. Rolland, Paris, Hazan 2002. · Warburh Aby, Essais florentins, trad. S. Muller, présentation par E. Pinto, Paris, Klincksick, 2003. · Winckelmann Johann Joachim, Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture, Éd. Allia, 2005. · Wölfflin Henirich, Principes fondamentaux de l'histoire de l'art, trad. C. et M. Raymond, Saint-Pierre de Salerne, Gérard Monfort, 1992. 37