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Université La Sagesse
Sujet :
Que pourrais telle sellons vous l'éthique du
bonheur? Et qu'elle serait son importance dans
une philosophie de la négociation
Préparée par :
Dib Abdallah Al Kerdieh
Sous la direction de :
Dr . Robert Misrahi
2009 / 2010
Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
Table des matières
Introduction
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Partie 1 : La recherche du bonheur
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1.1 Les théories de l’éthique
1.2 Les théories de l'éthique du bonheur appliquées à la
négociation collective
Conclusion
Bibliographie
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
Introduction
Le bonheur (étymologiquement: la bonne chance, « heur » est dérivé, présage,
chance prophétie,) est un état de satisfaction, de complétude et de plénitude, distinct du
plaisir. Le plaisir est le bien être sensible, essentiellement agréable. Le bonheur postule un
état durable, repos complet et se donne pour éternel :
"Le bonheur n'implique ni mouvement ni passage ni progrès, mais une
stabilité absolue et un repos complet. C'est une totale suffisance à soi-même. Il est
donné tout d'un coup et l'on ne conçoit pas qu'il vienne à manquer" affirme Aristote
Le bonheur suppose harmonie et accord avec l’être
Le bonheur suppose un accord et une harmonie : une unité entre les valeurs de
l'homme et l'ordre du monde et des choses. Pour qu'il y ait bonheur il faut qu'il y ait une
rencontre entre les valeurs de l'être humain et la réalité. Le bonheur est donc harmonie,
une unité entre les deux ordres du sujet et de l’objet, un trait d'union, unité des deux
ordres que nous allons retrouver dans les théories classiques. Le bonheur, entendu dans
son sens le plus classique, est la jouissance de l'accord entre l'ordre de ses valeurs et la
réalité extérieure c'est à dire entre l’individu et l'ordre du monde. La perspective
chrétienne détruira cette harmonie en soulevant la conscience comme contradiction de
l'individualité dans l'univers. La conscience est malheureuse puisque l'individu est isolé
dans un monde qu'il tient pour hostile.
La recherche d’une communion d'éthique du bonheur et le désir d’intimité
interpersonnelle continuent à occuper la première place dans le vocabulaire du bonheur.
Mais je connais toutes les menaces qui se présentent sur ce chemin du bonheur : le
manque de gratuité et de générosité dans le don de soi-même ; la difficulté de faire
grandir, dans la durée de la fidélité, les rapports d’amour, ce qui mène à la tentation de
toujours recommencer.
Ensuite, l'éthique du bonheur d’avoir un travail stable, qui puisse être la
réalisation des capacités personnelles et d’une créativité c'est que je veux dis dans ma
répondre a la question du le bonheur du l'éthique et son importance dans la philosophie de
la négociation.
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
Partie 1 : La recherche du bonheur
La recherche du bonheur, c’est bien l’expression de la recherche de la vie la plus
profondément enracinée dans le cœur humain, dans tous les temps et cultures. En notre
temps, et dans le contexte de notre civilisation occidentale, cette recherche du bonheur
s’exprime de deux façons : dans la recherche des réalités où on espère trouver le bonheur,
et dans l’inquiétude de les perdre ou de ne pas les obtenir. Quand ces inquiétudes laissent
place à la peur, le bonheur peut être compromis.
Quelles sont les réalités dans lesquelles nos contemporains investissent pour
trouver du l'éthique du bonheur et l'importance dans une philosophie de la négociation ?
- Chez Spinoza (1632-1677), le désir n’est pas manque, il est « puissance » : puissance
d’exister, d’agir, de jouir et de se réjouir. Toutefois, Spinoza, bien que défendeur de
l'amour et de la joie, ne pousse pas à l'appétit grossier et sensuel. Il faut déjà savourer et
se réjouir de ce qui existe plutôt que s’attrister de ce qui n’est pas. Il convient d’aimer
plutôt qu’espérer ou craindre car l'espérance et la crainte éloignent du bonheur. " La
béatitude est cet amour inespéré et vrai du réel que je connais (dans l’instant)". Pour
Spinoza, le bonheur suprême consiste à connaître Dieu, qui se manifeste à travers les lois
de la nature, éternelles et immuables. Mais attention : son idée de Dieu est très
particulière !1. Une fois qu'il y est parvenu, le philosophe accède à la béatitude qui se
confond avec la connaissance vraie de l'ordre des choses.
- Kant (1724-1804) précise qu’il ne faut pas confondre, comme le font toutes les théories
eudémonistes, le souverain bien et le bonheur. Le bonheur n’est que possible, il n’est pas
garanti. Au contraire, chacun peut accéder au souverain bien que constitue la bonne
conduite morale. Mais la pratique des vertus ne produira pas « automatiquement » le
bonheur. La pratique des vertus nous rendra seulement dignes d’atteindre le bonheur.2 Si
je suis bon, juste envers les autres, cela « peut » me conduire au bonheur, mais pas
nécessairement. Nous ne pouvons donc accéder au bonheur qu’à la condition de ne pas le
rechercher pour lui-même. Soyez d’abord vertueux, le bonheur viendra après… peutêtre !
- Aristote, confiant dans les capacités de la nature humaine, estime que la recherche du
bonheur consiste nécessairement en l’accomplissement d’actions conformes à cette
nature. L’activité de la raison et de l’intelligence est capable de conduire au bonheur3. Il
Spinoza est panthéiste. D’après lui, la nature est divine. Dieu n’est pas créateur ; on ne peut pas le prier.
Dieu n’est pas une personne, mais une « substance » unique commune à toutes les choses et à tous les
êtres.
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C’est un peu ce que dit Kongsi ou Kongfuzi (ou Confucius selon son nom qui a été latinisé), un sage
chinois (551-479 AC) : Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne mais dans la façon de la gravir.
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« C’est de par leur caractère que les hommes sont ce qu’ils sont, mais c’est de par leurs actions qu’ils sont
heureux, ou le contraire ».
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
faut cependant y ajouter la vertu (notamment celle de la prudence qui permet d’éviter les
excès nuisibles au bonheur) grâce à laquelle on s’élève au-dessus de la simple condition
humaine. Néanmoins, Aristote précise que raison et vertu ne suffisent pas au bonheur.
Celui-ci exige aussi un corps en bonne santé et la possession de certains biens extérieurs :
la « bonne fortune », « avoir de la chance », dirions-nous.
- Selon Montaigne (1533-1592), il faut jouir pleinement de la vie et ne pas espérer un audelà meilleur après la mort. On peut dès lors opposer la conception de Montaigne à celle
que développera au siècle suivant Blaise Pascal qui placera le bonheur suprême en Dieu
et le salut de l'homme en une vie meilleure après la mort. Montaigne souhaite exprimer
une sagesse liée à un certain art de vivre. Il nous exhorte à prendre conscience des
bienfaits de la vie. L'homme n'est pas malheureux par essence, comme le défendra
Pascal. Au contraire, le bonheur est accessible maintenant et ici-bas. Montaigne disait
" qu’il n’est science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie ». Et il
déplorait qu’ « on nous apprend à vivre quand la vie est passée ».
- Schopenhauer (1788-1860) refuse l’idée que la satisfaction totale des désirs s’identifie
au bonheur car une telle satisfaction conduit à l’ennui et, dès lors, aux surgissements de
nouveaux désirs et, par conséquent, à la souffrance, puisque le désir est source de tension
et d’inquiétude. Les hommes ne cessent de passer du désir à l’ennui et de l’ennui au désir.
Dans ce mouvement sans fin, dans cette instabilité, le bonheur est introuvable. La seule
solution est alors la négation du vouloir-vivre 4 (qu’on ne confondra pas avec le suicide
qui relève toujours de la volonté, bien que ce soit de la volonté d’en finir).
-Robert Misrahi 5 (1926 - ) Si le bonheur n’est que les plaisirs, les succès, le pouvoir, les
richesses, les honneurs comme on disait jadis, tout cela est fragile ou faux ou vain ou
illusoire. Tous ces immédiats mènent souvent à des impasses, à des contradictions, à des
conflits. Mais quand règnent la famine, la violence, la guerre …est-ce que le bonheur ne
devrait pas être que quelques points de jouissance immédiate ? Mais non, ce serait trop
fragile, trop éphémère. Il est nécessaire de faire intervenir quelque chose comme une
conversion en soi. Il faut opérer en soi une conversion radicale dans les attitudes
existentielles, les attitudes de pensée etc. La vie de chacun est le déploiement d'un projet
quel qu'il soit.
Chacun ainsi doit devenir créateur. C'est en nous reconnaissant dans une ouvre que nous
construisons notre personnalité et que nous pouvons apprendre le bonheur d’être libre
- Matthieu Ricard (moine bouddhiste) explique que le bonheur est en chacun de nous,
quels que soient les problèmes de notre existence. Nous souhaitons tous être plus
« On n'est pas heureux : notre bonheur, c'est le silence du malheur », écrit Jules Renard à la même
époque (1864-1910). Ce cynisme rappelle Chateaubriand : « Heureux ceux qui meurent au berceau, ils
n’ont connu que les baisers et les sourires d’une mère »
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Professeur émérite de la Sorbonne, et mon professeur dans l'université la sagesse et encore mon amie
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
heureux et lorsque le bonheur est là, nous espérons le retenir : mais il n’y a rien à retenir
puisque le bonheur est là tout le temps. Nous ne le voyons pas parce que nous confondons
« plaisirs » et « bonheur ». Les petits plaisirs de l’existence sont nécessaires, mais ils
passent. Par contre, le bonheur ne passe jamais. On l’oublie trop facilement. C’est pour
cela que Matthieu Ricard nous conseille de regarder en nous, d’apprendre surtout à nous
regarder de façon moins nombriliste, et ce, en abordant le monde d’une manière altruiste
et un peu plus désintéressée qu’à l’accoutumée.
Le plaisir appartient au temps : c'est un mouvement dynamique qui est obtenu par
la suppression d'un état de tension et de manque. Son mouvement est amplifié par la
mémoire et l'imagination.
Le bonheur se distingue aussi de la joie. Le plaisir est un état instable,
fragmentaire dans le temps, émotion soudaine ou difficilement prolongée.
La joie est un état de satisfaction globale et totale. Selon Spinoza la joie représente
le passage d'une moindre perfection à une perfection supérieure, un état où la puissance
de l'agir de mon corps est augmentée, où domine un sentiment de puissance et de force.
Le désir est une énergie créatrice à l’origine de la civilisation et du bonheur. Mais le désir,
à la différence du besoin, est illimité.
Le bonheur est le but ultime de toutes les actions et quand il parle de toutes nos actions, il
ne s’agit pas seulement de l’action dans le domaine éthique, mais aussi politique : le
bonheur est le but non seulement du comportement, de l’action morale, mais également
de l’action politique.6
1.1 Les théories de l’éthique
De façon générale, les philosophes définissent l’éthique « comme la théorie de l’action
que l’homme doit mener pour conduire sa vie et parvenir au bonheur ». En grec, « ethos »
signifie la coutume, l’habitude, au sens de la manière de conduire sa vie au quotidien.
Appliquée à la négociation collective, l’éthique serait ainsi « la théorie de l’action ou
encore le code de conduite que les hommes et les femmes doivent suivre pour mener à
terme des négociations collectives et parvenir au bonheur collectif. »
Mes lectures philosophiques m’ont vite rappelé qu’il existe autant de conceptions du
bonheur que de philosophes et, qu’ainsi, les théories sur l’éthique sont multiples. Et,
parallèlement, il existe aussi autant de conceptions du bien-être collectif que de
philosophes.
Ainsi, pour mener à bien ma réflexion, je me suis inspirée de deux théories parmi les
théories concrètes de l’éthique. La première, celle du juste milieu, soit l’éthique de la
médité, théorie développée par Aristote et remise au goût du jour par saint Thomas
d’Aquin. C’est celle qui correspond le mieux au point de vue du sens commun. La théorie
du juste milieu défend l’idée selon laquelle la vertu est toujours entre deux contraires,
l’un par excès l’autre par défaut. Par exemple, le courage est le juste milieu entre la
témérité (contraire par excès) et la lâcheté (contraire par défaut). La libéralité est le juste
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Politique, VII, 2, 1094 b 7-10.
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
milieu entre la prodigalité et l’avarice. Ainsi, toujours selon les philosophes, l’homme
juste est celui qui en toute chose sait discerner la voie moyenne et agir selon la mesure. Il
agira « comme il faut, quand il faut et où il le faut ». Cette théorie du juste milieu est ainsi
fort réaliste et surtout empiriste, c’est-à-dire qu’elle est fondée sur l’expérience. En ce
sens, le code de conduite qui découle de la théorie du juste milieu peut évoluer en
fonction des changements de l’environnement.
La deuxième, la théorie de l’éthique utilitariste, fonde ses principes de justice sur ce qui
profite au plus grand nombre de personnes, ce qui accroît le solde total de satisfaction
pour un groupe donné. Cette conception de l’éthique du bonheur nous vient de John
Stuart Mill, qui a aussi profondément influencé la science économique.
1.2 Les théories de l'éthique du bonheur appliquées à la négociation collective
L’éthique du bonheur en négociation serait un code de conduite qui mène à des ententes
collectives se situant dans le juste milieu et permettant d’accroître la richesse collective
pour tous. La Bonheur est régulièrement mobilisé comme fin explicative de
comportements les plus divers. Ce constat sans grande originalité nous permet
d’interroger à la fois notre pratique qui a essentiellement consisté jusque-là à écarter ce
genre de justifications, comme la pertinence de considérer celles-ci à part entière
Dans le contexte actuel de la mondialisation, et s’appuyant sur les théories précédentes,
l’éthique en négociation prône les pratiques suivantes :
1. Des négociations dont l’accent porte autant sur la création de la richesse que sur la
répartition. Or, généralement, ce n’est pas le cas, la répartition l’emportant sur la
création de la richesse.
2. Des négociations qui mettent l’accent sur la nécessité de s’adapter à un monde en
mouvement.
3. Le renforcement de la communication entre les parties afin de voir l’ensemble des
solutions mutuellement avantageuses pour les parties.
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
Conclusion
Les théories modernes du bonheur sont bien loin des théories antiques. Le rapport à l’être
est passé de mode. Nous sommes dans le monde capitaliste où le bonheur est calculé en
termes d'avoir. Le rapport de l’homme au plaisir est un rapport d’immédiateté à l’objet
sans retenue. Cet excès incontrôlable des pulsions devient la norme dans un monde où
l’on nous commande de nous coller de plus en plus aux objets. La vie de l’âme est laissée
pour compte, nous sommes des corps essentiellement à rassasier.
Dans les grandes lignes, il ne semble pas y avoir d’évolution significative depuis
l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui quant à l’idée que la raison humaine se fait de la
possibilité pour l’homme d’accéder au bonheur.
À mon propos, L’éthique a en effet pour but de réfléchir sur les conditions ou les
chemins (que dois-je faire ?) qui permettent à l’homme pris dans sa réalité historique
concrète de devenir plus homme et de poursuivre ainsi le bonheur.
C’est pourquoi, on constate très vite qu’il n’y a pas une morale, une éthique, mais une
diversité de morales, auxquelles les sociétés et les groupes se réfèrent pour s’humaniser et
atteindre le bonheur. En fonction de leur système éthique.
Des négociations davantage fondées sur la coopération plutôt que sur le conflit et la
confrontation, car ces dernières conduisent rarement à des situations mutuellement
avantageuses. Au contraire, elles génèrent le plus souvent des coûts sociaux pour
l’ensemble de la société.
1. La négociation permanente et l’établissement de comités d’entreprise mixtes, patronaux
et syndicaux.
2. La négociation raisonnée comme technique de résolution de conflit.
3. L’éthique en négociation condamnerait des pratiques et des comportements visant à
exacerber les conflits
Ainsi, il ne serait pas éthique de la part de la partie patronale de cacher la réalité
économique et financière de l’entreprise.
De la même manière, il ne serait pas éthique du coté syndical de faire de la
désinformation auprès de ses membres.
Finalement, beaucoup de nos contemporains mettent leur espérance de bonheur dans la
possession de biens matériels : l’argent et toutes sortes de richesses. L’avoir devient la
garantie du bonheur. Tous ces biens, cherchés et désirés, nos contemporains veulent les
obtenir vite. L’homme moderne a hâte de vivre, il veut épuiser la vie le plus vite possible.
On perd de plus en plus la patience de la durée, du chemin à parcourir ; on a perdu le sens
de l’éternité, la sagesse pour comprendre qu’en ce monde on goûte à peine le début de la
vie. Avec cette hâte de vivre, on risque de considérer chacun de ces biens, une fois
possédé, comme notre trésor et notre richesse.
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Dib A. Al Kerdieh
L'éthique de la négociation
Bibliographie utilisée :
Pour Mon études :
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Robert Misrahi Professeur émérite de la Sorbonne, et mon professeur dans l'université
la sagesse et encore mon amie.
Spinoza est panthéiste. D’après lui, la nature est divine. Dieu n’est pas créateur ; on
ne peut pas le prier. Dieu n’est pas une personne, mais une « substance » unique
commune à toutes les choses et à tous les êtres.
J. DUPONT, « Le message des Béatitudes » : Cahiers évangile 24 (Cerf ; Paris 1978)
63 p.
C’est un peu ce que dit Kongsi ou Kongfuzi (ou Confucius selon son nom qui a été
latinisé), un sage chinois (551-479 AC) : Le bonheur n’est pas au sommet de la
montagne mais dans la façon de la gravir.
« C’est de par leur caractère que les hommes sont ce qu’ils sont, mais c’est de par
leurs actions qu’ils sont heureux, ou le contraire ».
« On n'est pas heureux : notre bonheur, c'est le silence du malheur », écrit
Jules Renard à la même époque (1864-1910). Ce cynisme rappelle Chateaubriand :
« Heureux ceux qui meurent au berceau, ils n’ont connu que les baisers et les sourires
d’une mère »
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