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Chapitre III Economie du développement durable : croissance et
environnement
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Introduction :
Ce chapitre est complémentaire au précédent. Après avoir présenté les sources de la croissance et
montré son caractère instable, nous mettrons en évidence le fait que la croissance économique n’est
pas forcément synonyme de bien- être et nous nous interrogerons sur sa compatibilité avec la
préservation de l’environnement et de façon plus large avec le développement durable. A partir de
l’exemple de la politique climatique, nous nous demanderons pourquoi il est nécessaire que les états
interviennent et nous présenterons les instruments dont disposent les pouvoirs publics pour
préserver l’environnement. Enfin, nous mettrons en évidence les difficultés que pose une politique
mondiale en matière climatique ou plus globalement, environnementale.
Plan :
I Croissance économique et préservation de l’environnement
II Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
I Croissance économique et préservation de l’environnement
A Quels liens entre croissance, bien être et développement ?
1) Le développement ou le bien- être ne se résument pas à la croissance économique :
Rappel des limites du PIB : cf. chapitre I
Mise en évidence à partir de l’exemple de l’espérance de vie : doc 1 et 2 p 138
Le paradoxe d’Easterlin : photocopie Belin doc 3 p 163
Richard Easterlin : économiste américain né en 1926, a travaillé dans les années 70 sur la relation
entre richesse et bonheur déclaré.
Q°1 : le dessin humoristique fait le constat que le niveau de satisfaction subjective n’est pas
forcément plus élevé dans une société produisant une grande quantité de biens de C°.
Q°2 : Le paradoxe d’Easterlin désigne le fait que la hausse du revenu a un effet clairement positif
pour de bas niveaux de richesse matérielle, mais qu’à partir d’un certain seuil, l’effet de
l’enrichissement devient beaucoup plus faible, voire nul, sur le bien-être.
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2 explications possibles : l’effet de l’habitude (les individus s’habituent au niveau de vie autorisé par
leur revenu et une hausse du revenu n’exerce qu’un effet temporaire sur leur satisfaction, le temps
de s’y habituer) ; l’effet de rivalité Ce que désirent les hommes, ce n’est pas d’être riches, mais
d’être plus riches que les autres hommes » John Stuard Mill)
Q°3 : On peut tirer comme conclusion de ce paradoxe qu’il faudrait se concentrer sur la satisfaction
des besoins de base des populations et ne pas rechercher l’enrichissement à tout prix une fois
qu’une certaine aisance matérielle a été atteinte.
Définition du développement (F. Perroux) : « combinaison des changements mentaux et sociaux
d’une société qui la rendent apte à faire croitre, cumulativement et durablement, son produit réel
global ».
A partir de cette définition du développement, on peut dégager trois caractéristiques du
développement :
- C’est un phénomène qualitatif qui touche au social et au culturel et qui concrètement se
traduit par une amélioration du bien-être des populations alors que la croissance est d’ordre
quantitatif et économique.
- La croissance n’entraine pas toujours le développement (augmentation temporaire du PIB,
mauvaise répartition des richesses …), alors qu’il ne peut pas y avoir développement sans
croissance.
- Le développement rend la croissance irréversible : phénomène cumulatif.
Le développement est donc un processus qualitatif et multidimensionnel alors que la croissance est
un processus quantitatif d’augmentation des richesses produites.
Remarque : cette approche du développement présenté comme un processus, est différente, même
si liée, à la notion de développement durable qui sera étudiée dans la suite du chapitre.
2) Mesure et origines du bien- être :
La mesure du bien- être par l’OCDE : doc 6 p 140
origines du bien être : les 5 formes de capital
- présentation des capitaux : doc 9 p 141
- illustration sur rôle des capitaux : photocopie Hatier doc 2 p 142 + doc 4 p 143
Synthèse :
En s’appuyant sur l’analyse classique de la production avec les facteurs de production, le capital
productif et le travail, l’analyse économique du développement élargit la notion de capital productif
et prend en compte différents stocks de capital : naturel, physique, humain, social et institutionnel.
Le capital naturel regroupe les ressources diverses de la nature susceptibles d’engendrer un service
productif (richesses de la mer, du sol, du sous-sol...).
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Le capital physique est constitué du stock des moyens de production (bâtiment, machine,
matériel…).
Le capital humain regroupe les capacités physiques, intellectuelles d’un individu ou d’un groupe
d’individus ; il peut être accumulé par la formation, initiale ou professionnelle.
Le capital social est une notion empruntée à la sociologie : il s’agit du réseau de relations d’un
individu ou d’un groupe, qui peut être considéré aussi comme une ressource mobilisable.
Le capital institutionnel regroupe les institutions d’un pays. Ainsi, l’appareil législatif, les normes,
formelles ou informelles, les valeurs, peuvent contribuer au bien-être des populations comme à la
croissance économique.
B Les effets de la croissance sur l’environnement :
On appelle environnement le milieu dans lequel évolue un organisme. Il comprend l’air, l’eau, la
terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs inter- relations.
1) Epuisement des ressources naturelles :
- La croissance économique ne peut pas être infinie : doc 10 p 142
- Croissance économique et empreinte écologique : doc 11 p 142
- L’érosion de la biodiversité et ses conséquences : doc 13 p 143
Définitions : prise de notes points notion : empreinte écologique, intensité énergétique, bio capacité
+ Q° de cours sur la dette écologique.
2) Dégâts environnementaux :
- L’environnement, un bien collectif mondial : doc 4 p 139
Définitions : biens collectifs (ou publics), biens communs : Q° de cours p 139
Bien collectifs : biens non exclusifs (on peut les consommer sans en payer le prix) et non rivaux (la C°
par un agent n’empêche pas celle d’un autre agent).
Biens communs : biens qui n’appartiennent à personne et qu’il est donc possible d’utiliser sans
payer. Ils sont donc non exclusifs mais rivaux.
- L’exemple de l’émission de CO2 : doc 15 p 144
Faire noter : point notion sur l’intensité carbone
- Les équilibres naturels sont menacés : doc 17 p 145
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C Croissance économique et développement durable :
1) Qu’est- ce que le développement durable ?
Présentation du concept :
A l’initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) créé en 1972, la
commission dite « Brundtland » (du nom de Gro Harlem Brundtland, femme politique, premier
ministre norvégien) a publié en 1987 un rapport intitulé « Notre avenir à tous », en faveur d’un
développement durable ou soutenable. Celui-ci y est défini comme «un développement qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux
leurs».
Le rapport a donc popularisé l'expression de « développement durable » et sera le support des
propositions d’actions pour les gouvernements participants au 1er premier sommet de la terre à Rio
en 1992.
Le développement durable est désormais l’objectif à suivre pour les institutions internationales
(PNUE, Banque Mondiale…), les pouvoirs publics et les agents économiques, en particulier les
entreprises dans le cadre des démarches dites de « responsabilité sociale et environnementale »
(RSE).
Remarque : cette définition du développement est ici une approche en termes d’objectif à atteindre
(≠ approche en termes de processus vue dans la A).
Les 3 dimensions du développement durable et la notion de soutenabilité :
Photocopie Bordas doc 3 p 147 sauf Q°2
Le développement durable ou soutenable intègre trois dimensions :
- la dimension économique : une croissance des richesses doit être possible par une gestion
optimale des capitaux qui composent le bien être.
- la dimension sociale : cette richesse doit être équitablement partagée dans le monde et
entre les générations grâce à l’accès à l’éducation et à des emplois durables
- la dimension environnementale : les ressources et la planète doivent être préservées par le
maintien de la bio- diversité et l’équilibre des écosystèmes.
Le terme de soutenabilité est construit sur un mot anglais : sustainability. Ce terme peut faire l’objet
de 2 traductions : durable et soutenable. Le terme durable renvoie à une idée de conservation des
ressources naturelles dans le temps, celle de soutenabilité y ajoute l’idée de soutien, d’aide entre les
nations et surtout envers les pays émergents. Cette 2ème approche est donc plus large.
Ce terme de soutenabilité est utilisé depuis les années 1990 pour désigner la configuration de la
société humaine qui lui permette d'assurer sa pérennité. Cette organisation passe par le
développement durable.
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2) L’analyse économique du développement :
Le débat entre les économistes concerne le caractère plus ou moins substituable des quatre
types de capital et donc sur les moyens d’assurer la soutenabilité de notre développement.
Soutenabilité faible : les différents types de capitaux sont substituables
Doc 19 p 146 + ex des micro algues p 147
Synthèse :
Les partisans d’une conception faible de la soutenabilité estiment que la nature est un capital
productif comme les autres, par conséquent, on peut envisager qu’il soit substituable. De plus, en
se référant à l’analyse néo-classique, s’il se raréfie, son prix deviendra plus élevé et les agents
économiques s’efforceront de trouver les technologies productives qui utiliseront davantage des
autres facteurs de production devenus relativement moins coûteux. Le progrès technique peut
alors repousser les limites posées à la croissance économique. Ainsi, l’homme a pu sauvegarder et
même réintroduire des espèces animales, reconstruire des milieux naturels menacés, un fleuve
pollué peut être dépollué etc …
La « courbe de Kuznets environnementale », en U inversé, est une représentation possible de cet
espoir : comme les inégalités sociales, les émissions polluantes augmenteraient dans un premier
temps à mesure que le revenu moyen s’accroît. Dans un second temps, les technologies nouvelles
plus « propres » inverseraient la tendance. Cf. photocopie Bordas doc 2 p 148 pour la courbe.
Cette approche accepte donc une certaine destruction de l’environnement et une destruction du
capital naturel à condition que le stock total de capital transmis continue d’augmenter. Approche
défendue par l’OCDE ou la Banque Mondiale.
Remarque : il y a une limite aux vertus écologiques du progrès technique : le risque d’un effet
rebond. D’une manière très générale, l’effet rebond peut être défini comme « l’augmentation de
consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une technologie ». Ex : Ce n’est pas
parce qu’il y des pots catalytiques, de l’essence sans plomb qu’il y a moins de pollution. En effet,
si le parc automobile augmente, ou si on roule plus, la pollution globale augmentera.
Soutenabilité forte : les capitaux ne sont pas substituables
Doc 22 et 23 p 148, 149
Synthèse :
Depuis 1972 et la publication du rapport intitulé « Halte à la croissance », dit rapport « Meadows »,
plusieurs événements ont montré les limites de la croissance économique. Les chocs pétroliers des
années 1970 révèlent la fragilité de cette ressource naturelle, de même pour les craintes sur la
diminution de la biodiversité, l’extinction de certaines espèces animales ou la déforestation. Des
accidents industriels majeurs : Bhopal en Inde en 1984, de Tchernobyl en 1986, de Fukushima en
2011, les nombreuses marées noires, montrent les dégâts d’une production intensive sur
l’environnement. Les conséquences du réchauffement climatique (fonte des glaces, progression des
zones arides, catastrophes climatiques destructrices…) semblent aller dans le même sens.
Les partisans d’une conception forte de la soutenabilité considèrent que les atteintes au capital
naturel sont, en partie au moins, irréversibles. Les dommages causés à l’environnement restent en
parties irréparables et certaines ressources épuisables sont irremplaçables. Dans cette hypothèse, il
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