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Démonstration. Supposons que le graphe a une chaîne eulérienne, en tout point qui n’est pas une extrémité elle doit
arriver puis repartir dans une direction différente, et comme elle parcourt toutes les arêtes, tout point qui n’est pas
une extrémité a un nombre pair d’arête. Ainsi, si les extrémités sont distinctes il y a deux sommets d’ordre impair,
et sinon, la chaîne est en fait un cycle, et tous les sommets sont d’ordre pair.
La condition suffisante est contenue dans le théorème 2.3 :
- si aucun sommet n’est de degré impair, comme Gest connexe tous les degrés sont positifs et non-nuls, donc G
possède un cycle eulérien ; - si deux sommets, disons x1et x2, sont de degré impair, on ajoute artificiellement
un sommet auquels eux seuls sont reliés, c’àd. on regarde ˜
G= (X∪z,E∪{{z,x1},{z,x2}}.˜
Gsatisfait aux hypothèses
du théorème précédent, et en retirant ce qu’on vient d’ajouter, le cycle eulérien de ˜
Gdevient une chaîne eulérienne
de Gdont les extrémités sont x1et x2.
3 Fonctions, injections et surjections ; Morphismes de graphes
Une fonction est une recette qui prend un élément d’un ensemble qu’on appelle son domaine pour l’envoyer
dans un autre ensemble. Précisément,
Définition 3.1: Une fonction f:X→Yest l’association d’un élément de Yà chaque élément de X. Dans le vo-
cabulaire précédent, c’est un sous-ensemble fde X×Y, tel que pour tout x, il y ait un seul yde sorte que la paire
(x,y)fasse partie de f. L’élément associé à x∈Xest souvent noté f(x).Xest dit le domaine de f, tandis que
Im f=f(X):={y∈Y|∃x∈X,f(x) = y}est l’image de f. Tandis que f(x)est appelé l’image de x(par f).
Définition 3.2: Soit f:X→Yet g:Y→Zdeux fonctions, alors leur composition notée g◦f:X→Zest définie
par g◦f(x) = g(f(x)).
Dans un langage ensembliste cela s’écrit g◦f={(x,z)∈X×Z|∃y∈Y,(x,y)∈fet (y,z)∈g}. Ce point de vue
rigoureux n’est pas toujours commode à manipuler, d’où la préférence pour le point de vue intuitif.
EXERCICE 5: Donner un exemple de deux fonctions f,g:R→Rtelles que f◦g6=g◦f.
Définition 3.3: Une fonction f:X→Yest dite
a. injective ou une injection si deux points ne peuvent avoir même image, i.e. f (x1) = f(x2)⇒x1=x2,
b. surjective ou une surjection si tout point de l’image est atteint, i.e. ∀y∈Y∃x∈X,f(x) = y,
c. bijective ou une bijection si elle est à la fois injective et surjective.
Notons qu’une fonction f:X→Yest surjective si et seulement si f(X) = Y. D’autre part, toute fonction est
surjective sur son image, ainsi toute injection est une bijection sur son image.
Proposition 3.4: La composée de deux surjections, de deux injection ou de deux bijections sont respectivement une
surjection, une injection ou une bijection. De plus, toute fonction f:X→Ypeut s’écrire comme la composée de
g:X→Zet h:Z→Yoù gest une surjection et hune injection.
Démonstration. Si f1:X→Zet f2:Z→Ysont deux surjections, alors f2(f1(X)) = f2(Z) = Y,c’àd. f2◦f1est
surjective. S’il s’agit de deux injections f2(f1(x1)) = f2(f1(x2)) ⇒f1(x1) = f1(x2)⇒x1=x2,c’àd. f2◦f1est bien
une injection. Comme la bijectivité n’est que la combinaison de l’injectivité et de la surjectivité, il ne reste rien à
démontrer en ce qui concerne les bijections.
Soit maintenant, f:X→Yquelconque, et soit Z=f(X)alors g:X→Zdéfinie par g(x) = f(x)est évidemment
surjective, tandis que h:Z→Ydéfinie par h(z) = zest évidemment injective. D’où f=h◦gavec les propriétés
requises.