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1. Introduction et contexte de la coopération sud-sud
La première décennie du 21e siècle a été marquée par la croissance économique rapide des
grands pays émergents du sud, éclipsant les performances des vieux pôles industriels du
nord et défiant la traditionnelle division nord-sud. Ces nouvelles économies émergentes
(Chine, Inde, Brésil, Argentine, Indonésie, Afrique du Sud ou Russie)apportent une
contribution décisive à la croissance économique mondiale et s'affirment de plus en plus
comme des acteurs incontournables du développement. En 2010, ils représentaient,selon
les estimations de l'OCDE, près de 50 % du produit intérieur brut mondial contre 36 % il
y a dix ans.
Dans ce contexte et au regard des défis de développement, les pays ACP se sont de plus
en plus engagés dans des logiques de partenariat sud-sud,couvrant non seulement des
flux financiers, mais aussi des logiques de partage d'expériences, de transfert de
technologie, d'accès préférentiel au marché, ainsi que des logiques commerciales plus
solidaires.Ces pays ACP ont progressivement réfléchi à de nouveaux modes d'approche
des objectifs d'éradication de la pauvreté et de développement durable, à une échelle plus
régionale et à travers des partenariats horizontaux.Selon le rapport du Secrétaire général
des Nations Unies 1, les chiffres de la coopération au développement sud-sud ont
rapidement augmenté pour atteindre 16,2 milliardsde dollars en 2008, soit une hausse de
63 % par rapport à 2006.
La coopération sud-sud tire ses origines de la déclaration de Bandung (Indonésie, 1955)
sur la promotion de la paix et de la coopération, marquant l'entrée en scène des pays en
développement comme une force de proposition au niveau mondial. L'innovation
technologique a contribué à enrichir les savoirs et expériences acquis en matière de
développement dans ces pays et les possibilités d'apprentissage mutuel et de partage des
connaissances ont considérablement augmenté.
2. Opportunités et défis de la coopération sud-sud
Cette coopération crée de nouveaux espaces et ouvre de nouvelles possibilités de
coopération permettant aux pays émergents du sud d'offrir aux moins développés
l'expérience de leurs réussites et de leur proposer une aide au développement.
L'investissement étranger direct (IED) entre pays en développement a atteint 16 % du
total mondial en 2010 (soit environ 210 milliards de dollars)contre 187 milliards de
dollars2en 2008.
Les pays ACP disposent d'un énorme potentiel (ressources humaines, matières premières,
vaste marché de consommation, zones d'investissement, ressources environnementales)
qui attire logiquement les investisseurs, en l'occurrence les pays émergents (Chine, Inde,
Brésil, Turquie, Maroc, les pays du golfe Arabo-persique). Petit à petit, les pays ACP se
sont trouvés en position de posséder des connaissances techniques et spécifiques à leur
1Rapport du Secrétaire général au FCD de l'ECOSOC E/2010/93.
2D’après le document de la Banque mondiale «Global Economic Prospects 2011: Navigating
Strong Currents», janvier 2011, et les données de la CNUCED.