50 de la caisse un esprit d`innovation qui traverse les décennies

50e DE LA CAISSE
UN ESPRIT D’INNOVATION
QUI TRAVERSE LES
DÉCENNIES
Notes pour une allocution de
M. Michael Sabia
Président et chef de la direction
Cercle canadien de Montréal
Montréal, le 27 mai 2015
Seule la version prononcée fait foi
Mesdames et Messieurs,
2015 marque un jalon important pour la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Nous soulignons cette année un demi-siècle d’existence.
Un moment comme celui-là nous invite à revoir l’histoire incroyable de la Caisse.
On pense aux bâtisseurs qui ont inventé le projet de faire naître de presque rien une institution
financière marquante.
Comme sur un navire, si l’on veut voir au-delà de l’horizon, il faut grimper le plus haut possible.
Tout en haut du mât, notre regard porte loin.
Très loin derrière. Et très loin devant.
C’est ce que je vous invite à faire avec moi aujourd’hui.
Regarder notre parcours, des origines à nos jours.
Et nous projeter dans l’avenir, tout en nous gardant de prédictions hasardeuses.
En 1965, au moment de fonder la Caisse, ses architectes n’ont pas fait de prédictions.
Le premier ministre Jean Lesage, et son conseiller Jacques Parizeau ont fait beaucoup mieux
qu’une prédiction.
Ils ont fait preuve de vision. Ils ont osé. Et ils ont innové.
Ils étaient animés par un état d’esprit.
Celui d’entreprendre quelque chose qui n’existait pas encore.
En 1965, le premier ministre Lesage l’exprimait en ces mots :
« La Caisse est appelée à devenir l’instrument financier le plus important et le plus puissant au
Québec »
50 ans plus tard, la Caisse gère des actifs de plus de 225 milliards de dollars.
Elle a une envergure et une portée mondiale.
Elle est aussi devenue l’un des plus importants gestionnaires immobiliers dans le monde.
Disposer d’une telle force, c’est tout un actif pour une population de huit millions.
Au cours des dernières décennies, la Caisse a remis à ses déposants des rendements de
8,6 % par an, pendant 50 ans.
Elle a investi au sein de milliers d’entreprises, petites, moyennes ou grandes.
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Dans l’ensemble, pour le plus grand bénéfice de ses déposants.
Après ce demi-siècle, il est donc approprié de saluer et de rendre un hommage très senti à
ceux qui ont rendu tout ça possible.
M. Lesage, M. Parizeau et tous les architectes de la Caisse : bravo et merci!
En examinant chaque période de notre parcours de près, nous voyons bien sûr des hauts et
des bas.
Mais en prenant de l’altitude, les reliefs s’estompent.
Ce que nous apercevons en regardant l’ensemble du parcours, c’est une volonté constante
d’entreprendre et de bâtir.
Tous les dirigeants de la Caisse y ont contribué, avec leurs équipes dévouées, y compris les
850 professionnels qui travaillent au quotidien pour l’ensemble des Québécois.
Chacun a relevé les défis de son époque. Le choc pétrolier de 1973. L’inflation. La récession de
1981-82. Le traité de libre-échange. La croissance. La révolution internet. La bulle techno.
L’émergence de la Chine. Le boom immobilier. La crise financière. Le pétrole de schiste, etc.
Tous ont gardé le cap sur notre mission de générer des rendements et de contribuer au
développement économique du Québec.
Parfois, ce double rôle a pu sembler contradictoire.
Mais aujourd’hui, nous voyons clairement que ces deux objectifs vont de pair.
Et au final, la Caisse a connu un succès éclatant.
C’est grâce à la contribution de tous mes prédécesseurs.
Je suis bien placé pour apprécier les défis qui viennent avec ce poste.
Et j’en profite aujourd’hui pour souligner leur contribution.
Messieurs Campeau, Savard, Scraire et Rousseau, je vous salue.
Dans leur vision d’origine, les architectes de la Caisse avaient une intention manifeste.
Ils voulaient que les Québécois puissent se réapproprier leur économie.
Cet objectif a été largement atteint.
Aujourd’hui, le Québec a incroyablement changé. La Caisse aussi.
Là où autrefois il lui fallait prendre sa place dans sa propre économie, il s’agit maintenant pour
le Québec de prendre sa place dans l’économie mondiale.
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Là où autrefois la Caisse obtenait ses rendements principalement au Québec et en Amérique
du Nord, elle doit maintenant trouver les meilleures occasions à travers le monde.
La concurrence mondiale, pour les investisseurs comme la Caisse, est devenue féroce.
Pour atteindre nos objectifs, nous devons maintenir notre volonté d’exceller et de hausser notre
niveau de jeu.
Ce qui est vrai pour la Caisse est vrai pour les entreprises québécoises.
Pour se développer à la mesure de leur potentiel, elles doivent élargir leur horizon et penser
« mondial ».
Même chose pour la Caisse.
C’est notre responsabilité
́ d’aller chercher les rendements là où ils se trouvent.
C’est notre rôle, aussi, d’accompagner les entreprises et de leur servir de pont, vers le monde.
Ce sera une des pierres angulaires de notre travail pour les cinq prochaines années.
Pour obtenir des rendements et amener l’économie québécoise plus loin, il y a donc cette
nécessité de prendre notre place dans le monde.
Est-ce que ça suffit?
Non. Dans un monde aussi changeant, il faut aussi faire preuve d’un esprit d’innovation.
Quand on pense à l’avenir, il faut penser et il faut faire autrement.
C’est le sens de l’implication de la Caisse dans les projets d’infrastructure de transports.
Il s’agit d’un nouveau modèle d’affaires développé par la Caisse ici même au Québec.
C’est un modèle novateur, un partenariat public-public, qui suscite déjà beaucoup d’intérêt dans
le monde.
Pour nous, il s’agit de faire évoluer notre stratégie d’affaires en développant une expertise
opérationnelle en infrastructures, comme nous l’avons fait en immobilier.
Nous croyons que la rigueur qui nous caractérise dans notre rôle de gestionnaire de fonds n’est
pas incompatible avec l’innovation.
Au contraire, dans ce monde mouvant, incertain, concurrentiel, innover c’est gagner.
Ce même esprit d’innovation nous anime dans notre rôle auprès des entreprises et de
l’économie québécoise.
Nous connaissons les fleurons actuels du Québec.
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Mais d’où viendront les prochains champions, ces entreprises qui ont un grand potentiel de
croissance?
Il y a là un chantier immense.
Pour obtenir le maximum de rendement, pour maximiser le développement économique du
Québec, les entreprises doivent se mondialiser et innover.
Les prochains champions économiques du Québec seront présents sur les marchés les plus
prometteurs et la Caisse peut et veut leur servir de pont.
Bref, nous sommes convaincus que pour réussir dans ce monde hautement concurrentiel, il faut
conjuguer deux impératifs : mondialisation et innovation.
Ces priorités sont au cœur de notre action depuis plusieurs années déjà.
À l’occasion de son 50e anniversaire, la Caisse veut aller encore plus loin. Nous annonçons la
création d’un espace qui incarne de façon concrète la mondialisation et l’innovation.
Un espace unique qui rassemblera, sous un même toit, des acteurs clés de l’entrepreneuriat.
L’Espace CDPQ sera situé à la Place Ville Marie, un grand carrefour des affaires au Québec.
Il permettra à des entreprises de toutes tailles de se côtoyer dans ce qui deviendra un nouvel
écosystème des affaires.
Qu’on se comprenne, il ne s’agit pas d’un projet immobilier.
Il s’agit de créer un bouillon de culture entrepreneuriale d’où vont émerger des entreprises plus
agiles, plus dynamiques, plus audacieuses.
L’objectif : donner une nouvelle impulsion aux entreprises les plus prometteuses et servir de
tremplin vers l’international.
Comment? Par trois grands axes d’action.
1. Collaboration. Des entrepreneurs vont travailler côte à côte et partager leurs expertises
dans la nouvelle aire de cotravail de WeWork qui va s’installer à Montréal.
2. Accompagnement. Des experts vont aider les entrepreneurs à mettre en œuvre leur plan
d’affaires. Cibler de nouveaux marchés, par exemple. Ils vont aussi appuyer des
employés qui veulent créer une nouvelle entreprise au sein de leur société, ce qu’on
appelle l’intrapreneuriat.
3. Financement de projets novateurs.
Évidemment, la Caisse ne prétend pas faire cela toute seule.
Elle joue ici un rôle de rassembleur et de catalyseur.
Un rôle de leadership.
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