MESURES 799 - NOVEMBRE 2007 - www.mesures.com
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S
olutions
La caractérisation de la directivité des an-
tennes directionnelles demande quelques
précautions. Pour les antennes directives, à
l’image de tous ces cailloux qui tombent
dans l’eau, les “éclaboussures” locales et les
interférences sont le jeu des ondes lorsqu’el-
les sont proches de leurs antennes. Mais la
pertinence du rayonnement n’est observée
que très loin de l’antenne. Les scanners de
mesure travaillent en zone proche et inspec-
tent toutes les caractéristiques de l’antenne
Le diagramme de rayonnement indique
la manière dont l’énergie rayonnée par
l’antenne se répartit dans les différentes
directions. Par exemple, le diagramme de
rayonnement d’une antenne omnidirec-
tionnelle montre que l’énergie est
répartie de façon uniforme dans toutes
les directions. Le diagramme d’une
antenne directionnelle montre que
l’énergie est dirigée dans certaines
directions privilégiées. En fait, le
diagramme de rayonnement comporte
trois dimensions. Quand vous regardez
du dessus le diagramme de rayonnement
d’une antenne omnidirectionnelle (vue
“azimut”), celui-ci se présente sous la
forme d’un cercle centré sur l’antenne. Si
vous le regardez de côté, il a l’aspect d’un
tore entourant l’antenne. Pour représen-
ter ce diagramme, il est d’usage de
prendre les points pour lesquels le signal
est atténué de 3 dB par rapport au signal
présent au niveau de l’antenne (ou, si l’on
préfère, que l’intensité du signal est de
moitié celle au niveau de l’antenne).
Whip et Yagi, les plus connues
De multiples formes d’antennes peuvent
être utilisées pour établir les communica-
tions radio. Typiquement, on utilisera
une antenne omnidirectionnelle
lorsqu’un équipement radio central doit
communiquer avec plusieurs autres, ou
lorsque cet équipement doit communi-
quer avec un autre, quel que soit
l’endroit où il se trouve (cas d’un
équipement mobile). Autre exemple
type, une antenne directive sera utilisée
dans les cas où l’on veut établir, sur des
longues distances, des communications
avec un équipement fixe. Les différents
types d’antennes peuvent être mixés
dans une même application : seule
condition à respecter, les polarisations
doivent être identiques.
L’antenne Whip (droite ou articulée) est
l’antenne omnidirectionnelle la plus
répandue (on la trouve notamment sur les
téléphones mobiles). Pour un gain de
2dBi
*
, sa longueur est d’approximative-
ment de 12,7 cm pour un modèle demi-
longueur d’onde ou 6,35 cm pour un
modèle quart de longueur d’onde. La
polarisation est linéaire, parallèle à
la longueur de l’antenne.
Egalement omnidirectionnelle, l’antenne
colinéaire offre un gain supérieur de
4 à 10 dBi. Une telle antenne est constituée
d’un empilement de plusieurs antennes
linéaires, empilées les unes sur les autres.
Plus il y a d’antennes élémentaires, plus le
gain est élevé.
L’antenne Yagi, que l’on connaît
également sous l’appellation d’“antenne
râteau” (pour la réception de la télévision
terrestre), est composée d’un réseau
d’éléments linéaires, parallèles les uns aux
autres et fixés perpendiculairement sur un
tube de métal. Le câble de l’équipement
radio est connecté à l’élément situé au
centre du tube : les autres éléments
servent, selon leur position, à diriger (ceux
qui sont situés entre la source d’émission
et le centre du tube) ou réfléchir (ceux qui
sont situés au-delà de l’élément central)
l’énergie électromagnétique vers l’élément
central. Cette configuration permet de
réaliser une antenne directive, avec des
gains élevés (15 à 24 dBi). Différentes
polarisations sont possibles.
L’antenne parabolique, très utilisée pour
la réception de la télévision par satellite, se
compose d’un réflecteur parabolique qui
renvoie l’énergie reçue sur une petite
antenne placée en face de lui. Les gains
obtenus sont de l’ordre de 15 à 24 dBi.
Différentes polarisations sont possibles.
* Le “i” signifie isotrope. L’antenne isotrope est la
représentation d’un point dans l’espace qui rayonne
dans toutes les directions. Le gain d’une telle
antenne est de 1 (ou 0 dBi).
Différents types d’antennes
mais, grâce à des instruments de projection,
il est possible de restituer les caractéristiques
de l’antenne à grande distance. La directivité
mesurée correspond alors à une sorte de
signature spatiale de l’antenne.
Enfin, l’outil de mesure est aussi capable de
décoder le message transmis par l’antenne.
La succession de uns et de zéros que cons-
titue l’information est analysée à différents
niveaux de puissance et dans différentes
directions de l’espace. Pour certaines direc-
tions et/ou pour des niveaux de puissance
trop faibles, les taux d’erreurs sur l’infor-
mation deviennent trop élevés : on regarde
alors le niveau de puissance et ce dernier
traduit la sensibilité de l’appareil. En des-
sous de ce niveau, l’appareil fonctionne mal
ou ne fonctionne plus du tout. Rien ne peut
plus échapper à une bonne interprétation
du fonctionnement des antennes.
Philippe Garreau
Satimo
Nous vous proposons ici un texte complémentaire sur les antennes, issu d’une documentation de Prosoft Technology.
Celui-ci aborde la notion de directivité des antennes et présente rapidement les grandes familles d’antennes utilisables
pour mettre en œuvre des applications radio.
Pour les antennes directionnelles (à droite), la puissance d’émission est concentrée dans une direction donnée. Le gain d’une
telle antenne est le rapport entre la puissance émise dans cette direction et la puissance qui serait émise si cette antenne était
ominidirectionnelle (à gauche).
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