gender queer » comme contestation de la catégorisation des genres

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La problématique du « genre »
Quelques enjeux éducatifs et éthiques et politiques
Paroisse Saint Martin de la Plaine, 24 octobre 2014
Ce document a servi de support pour donner la conférence mais l’oral a valorisé, complété et
dévelop davantage certains points. Le document est cependant donné comme tel sans
reprendre les thèmes abordés et approfondis pendant le débat.
Des compléments et les références des citations peuvent être obtenus dans les articles suivants :
SAINTOT Bruno, « La morale catholique à l’épreuve de la « problématique du genre » : quels
nouveaux défis pour le débat public ? », in Les chrétiens dans le débat public, Paris, Editions
Facultés jésuites de Paris, 2014, pp. 57-93. (http://www.e-
centresevres.com/PBSCCatalog.asp?ItmID=13687204)
SAINTOT Bruno, « Le «genre» sur la scène politique. Quels enjeux pour les catholiques ? »,
Études, 19 juin 2014, vol. 420, no 7, pp. 41-52.
(http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=ETU_4207_0041)
Argument
La problématique du « genre » (gender) suscite bien des réactions, soulève des débats,
provoque des inquiétudes.
Elle questionne la distribution des rôles sociaux, les rapports de pouvoir, les projets éducatifs,
ainsi que les normes régulant les identités et les orientations sexuelles.
Les réactions parfois violentes, les peurs parfois irrationnelles, les propos parfois non fondés,
invitent à un travail de clarification des finitions et des enjeux sociaux, éducatifs, politiques et
éthiques de la notion de « genre ». Les grands repères anthropologiques et éthiques de notre
société sont-ils menacés, changés voire bouleversés ? Comment faire la part entre revendications
légitimes et projets sociopolitiques critiquables ?
Cette problématique du « genre » concerne chacun de nous comme individu, parent,
éducateur, citoyen, quelles que soient ses convictions religieuses ou politiques. Il est bon de
s’informer et dialoguer pour affiner son jugement…
Introduction
Avant d’aborder les questions polémiques d’aujourd’hui concernant l’éducation et la sexualité, il
importe de resituer la problématique dans l’anthropologie et dans l’histoire des revendications liées
au constat des inégalités entre hommes et femmes.
1. Apports de l’anthropologie et de l’histoire des revendications des
femmes
Enseignements de l’anthropologie et programmes sociopolitiques associés
Le lien entre rapports sociaux de sexe et pouvoir d’enfanter
Le constat de la « valence différentielle des sexes ».
Selon l’analyse de Françoise Héritier (FH) (1933-), les hommes et les femmes n’ont pas, dans
la quasi-totalité des sociétés observées, la même valeur, la même importance, la même variété de
positions hiérarchiques. Les femmes sont à la fois dominées par les hommes (rapport de pouvoir),
dévalorisées pour justifier cet état de fait (justification par la dévalorisation), cantonnées à
certaines tâches spécifiques. Elles sont toujours l’objet d’échanges par les hommes et jamais
l’inverse.
Une tentative d’explication par le pouvoir d’enfanter.
Selon FH, cette « valence différentielle des sexes » ne tient ni à la puissance physique ni à la
fragilité induite par les grossesses et l’allaitement, mais à ce qu’elle appelle « le privilège exorbitant
d’enfanter », ce pouvoir exclusivement féminin nécessaire à toute société désireuse de perdurer et
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d’assurer la transmission des biens. C’est ce pouvoir que les hommes auraient voulu dominer,
contrôler, réguler.
Un programme de « dissolution de la hiérarchie ».
A partir de ce constat et de cette tentative d’explication, Françoise Héritier propose un
programme sociopolitique pour « dissoudre la hiérarchie » en rendant aux femmes, et à elles
seules, le pouvoir de la procréation par la maîtrise de la conception et de la gestation
(contraception et avortement).
Un programme à questionner.
Ce projet sociopolitique inverse le constat premier mais reste dans un schème d’opposition et
de rapport de pouvoir. Sans négliger ce rapport de pouvoir, l’engendrement, l’enfantement et
l’éducation ne sont-ils pas aussi des questions de coopération, de liens conjugaux, familiaux,
sociétaux ? La dissolution de la hiérarchie ne peut se faire sans affiner et approfondir le lien
conjugal, le lien familial, les relations hommes-femmes, sans les réduire à la question du pouvoir.
La relativisation des caractères et des rôles
L’anthropologie met aussi en question l’attribution de qualités spécifiques aux hommes et aux
femmes. Elle critique donc la notion de « nature féminine », d’idéal féminin, de génie féminin, etc.,
toutes les manières de prédéterminer des attitudes, des comportements et des rôles.
C’est ce que montre notamment Margaret Mead (1901-1978) en analysant les variations de
caractéristiques attribuées aux hommes et aux femmes dans différentes peuplades de l’Océanie :
passiviou activité, douceur ou violence, sensibilité et émotivité, amour des enfants, etc. Elle en
conclut que « le comportement typique de l’homme et de la femme » apparaît « de toute évidence
être le résultat d’un conditionnement social ».
Au XVIIIème siècle, la proclamation des Droits de l’homme échoue à donner
un statut politique égal aux femmes
Les révolutionnaires, animés par l’ambition universaliste des philosophes des Lumières,
confinent cependant les femmes, avec les étrangers et les enfants, dans la catégorie de ceux qui
ne peuvent voter. Malgré l’attribution de nouveaux droits civils (le mariage comme contrat civil en
1791, le divorce comme droit pour l’homme et la femme en 1792), les femmes ne sont pas
autorisées à voter (et ceci, en France, jusqu’en 1944 !).
Olympe de Gouges tente de changer politiquement la mise à l’écart des femmes en publiant de
nombreux textes dans la fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de 1791
calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789). En dénonçant la
mobilisation politique des femmes, le procureur Pierre-Gaspard Chaumette utilise l’argument de la
« nature » des femmes alors qu’Olympe de Gouges utilise celui du droit naturel… L’utilisation
diverse de l’argument de « nature » ne date pas d’hier…
Ralliée aux girondins, elle est guillotinée en 1793. Elle n’est pas la première féministe française
mais la première sans doute à avoir eu un engagement politique aussi important.
Au XIXème siècle, les luttes politiques et les tentatives de libération sexuelle
se développent
Première influence sociopolitique. En Allemagne, Marx et Engels (L’origine de la famille, de
la propriété et de l’État) théorisent le lien analogique entre lutte des sexes, lutte des classes, lutte
des races. La première oppression de classe est comprise comme l’oppression de la femme dans
le couple et la famille. La famille est désormais analysée avec des catégories politiques qui font le
lien entre rapports de production et rapports de reproduction.
Deuxième influence sociopolitique. En Angleterre, John Stuart Mill théorise le libéralisme
politique qui cherche à limiter le pouvoir de l’Etat sur les individus en laissant l’individu maître de
son corps, de son esprit, tant qu’il ne nuit pas à autrui. Il critique aussi, dans un ouvrage célèbre,
L’asservissement des femmes. Le droit à disposer de soi à condition qu’il ne nuise à personne
inspire notamment les mouvements de lutte pour l’émancipation sexuelle des femmes.
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Au XXème, une nouvelle remise en cause de la justification par la nature ou
« l’ordre naturel »
La philosophie existentialiste conforte le constat précédent de l’anthropologie mais d’une tout
autre manière. L’idée principale de l’existentialisme est que l’existence précède l’essence, c'est-à-
dire les caractéristiques fondamentales attachées intrinsèquement à notre être. Cela signifie que
les êtres humains n’ont ni valeur, ni bonté, ni but qui prédétermineraient leur existence en leur
assignant par avance des finalités à poursuivre. Il n’y a pas d’essence de la femme ou de
l’homme, ou encore de l’humain, pas de caractéristiques fondamentales qui détermineraient par
avance ce que nous avons à réaliser. Par exemple, la femme ne s’accomplit pas nécessairement
par la maternité qui déterminerait son essence de femme. Simone de Beauvoir refuse ainsi toute
forme de destin au profit d’une valorisation de la personne se faisant par sa liberté.
« On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne
définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine »
Cette célèbre formule peut cependant être justifiée en dehors de la philosophie existentialiste.
Reconnu, dans la quasi-totalité des cas comme fille ou bien garçon à la naissance et désigné
comme tel, le bébé aura bien à devenir femme ou homme en assumant son corps ainsi que les
usages et rôles sociaux caractéristiques de son sexe.
Ce rapide survol de l’histoire fait apparaître que l’opposition entre naturalisme moral (les
impératifs moraux sont lus dans la « nature ») et constructivisme moral (les impératifs moraux sont
uniquement construits) est bien ancienne. Il faudra chercher à articuler nature et culture et sans
doute à sortir de cette simple opposition nature versus culture.
2. L’introduction de la notion de genre et ses développements
Quelques définitions avant le gender : sexe, identité sexuelle, orientation
sexuelle et pratiques sexuelles
Avant d’aborder le terme spécifique « gender » il faut donner quelques définitions préalables
concernant le sexe, l’identité sexuelle, l’orientation sexuelle, les pratiques sexuelles. Elles seront
modifiées par l’introduction du terme « genre ».
Ces distinctions sont tardives, par exemple la distinction entre « identité sexuelle » et
« orientation sexuelle » date du XXe siècle. Elle n’était donc pas pensée comme telle auparavant.
Ces termes, qui sont distingués et qui se conditionnent mutuellement, laissent la possibilité de
penser et de réaliser une non-intégration, une séparation, voire même une dissociation, entre
sexe, identité sexuelle, orientation sexuelle, pratiques sexuelles. Cette possibilité de dissociation
vient contester les convictions, représentations, valeurs et normes sur lesquelles se sont bâties les
sociétés occidentales modelées notamment par le christianisme lui-même influencé, dans
certaines élaborations de la morale familiale et de la morale sexuelle, par le stoïcisme tardif.
Sexe
Détermination d’une personne en mâle ou bien femelle, qui est fondée sur des critères objectifs
et le plus souvent concordants, qui peuvent être anatomiques (pénis/vagin), gonadiques
(testicules/ovaires), chromosomiques (XY/XX), hormonaux (testostérone/œstrogène). Le sexe,
attribué et assigné à la naissance puis inscrit sur une carte d’identité, peut, dans de rares cas,
présenter une ambiguïté ou une indétermination.
Identité sexuelle
Identification par soi-même à un sexe ou bien l’autre (s’identifier et avoir conscience de soi
comme homme ou bien comme femme) résultant d’un travail psychique intégrant à la fois et
parfois n’unifiant pas la réalité corporelle, la perception intérieure de soi, les regards et attitudes
sociales, les normes de comportement caractéristiques d’une culture ou d’un milieu social
particulier. Certains distinguent « identité sexuée » (fondée sur la conscience de l’appartenance à
un sexe) et « identité sexuelle » (fondée sur la conscience de l’orientation sexuelle).
Orientation sexuelle
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Mouvement du désir à la fois affectif et sexuel, et disposition psychique relativement stable
conduisant à se porter soit vers l’autre sexe (hérotérosexualité) soit vers le même sexe
(homosexuali) soit vers les deux (bisexualité). Le cas controversé de l’asexualité.
Pratiques sexuelles
Ensembles des actes sexuels accomplis avec ou sans partenaire.
Rôles sociaux de sexe et rapports sociaux de sexe
Les rôles sociaux de sexe sont l’ensemble des manières d’organiser des fonctions sociales
spécifiques en dépendance du sexe. Cette thématique ancienne des rôles familiaux et sociaux
spécifiques fera place à celle des « rapports sociaux de sexe » analysant les rapports de pouvoir à
partir des années 1970.
Intérêt des distinctions
D’abord, mieux comprendre ce que nous vivons. Ces distinctions laissent aussi entrevoir la
possibilide combinaisons différentes, voire même de dissociations, entre sexe, identité sexuelle,
orientation sexuelle et pratiques sexuelles.
La naissance du terme gender : le gender comme critère de réassignation de
sexe dans les cas d’intersexualité
Le terme gender est utilisé dès 1955 aux USA par le psychologue John Money puis par le
psychiatre Robert Stoller. Prenant appui sur les nouvelles capacités de traitements hormonaux et
chirurgicaux, ils cherchent à aider des personnes atteintes d’hermaphrodisme (ancien terme) ou
vivant un état d’intersexuation ou des « troubles du développement sexuel » selon l’expression
privilégiée aujourd’hui.
Pour élaborer des critères physiologiques et psychiques de réassignation hormonale et
chirurgicale de sexe, Money et Stoller vont problématiser le rapport entre identité et rôle. Si le
terme sexe désigne la bipartition entre mâle et femelle une bipartition problématique dans les
cas d’intersexuation , le terme gender désigne, selon John Money, l’expérience subjective privée
ou publique de la masculinité ou de la féminité. La manière de se vivre comme homme ou femme
par rapport à soi-même ou par rapport à autrui peut alors remplacer la référence à un critère
biologique. La bicatégorisation mâle/femelle est remplacée par la bicatégorisation
masculinité/féminité. John Money créera les expressions « rôle de genre » (gender role) et
« identité de genre » (gender identity). « Rôle de genre » et « identité de genre » vont se
conditionner mutuellement sans nécessaire référence directe au sexe : « L’identité de genre
(gender identity) est l’expérience privée du rôle de genre, et le rôle de genre est l’expression
publique de l’identité de genre ».
Le psychiatre Robert Stoller influencera fortement les reprises ultérieures de la notion de
gender. Il définit gender comme « un terme qui a des connotations plutôt psychologiques et
culturelles que biologiques », qui « peut être très indépendant du sexe (biologique) » et qui « est la
somme de masculinité ou de féminité trouvée dans une personne, et parce qu’il y a évidemment
des mélanges des deux dans beaucoup de personnes humaines, le mâle normal a une
prépondérance de masculinité et la femelle normale une prépondérance de féminité ». Selon lui, la
norme de genre peut donc déterminer la norme de sexe.
Le gender comme analyseur des rôles sociaux et des rapports de pouvoir
entre hommes et femmes
Avec la reprise des travaux de Stoller par la sociologue Ann Oakley, la distinction entre sexe et
genre va devenir un outil sociologique et politique critique des rapports de pouvoir entre hommes
et femmes. Le gender désigne alors à la fois la description d’inégalités de pouvoir et de rôles
sociaux dans la bipartition hiérarchisée hommes-femmes et la prescription d’un programme de
lutte contre ces inégalités. En France, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes
est héritier de cette distinction lorsqu’il définit le « genre » comme un « système de normes
hiérarchisé et hiérarchisant de masculinité/féminité ».
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Le gender comme contestation de la norme hétérosexuelle dominante
La structuration politique des homosexuels va jouer un grand rôle sur l’évolution conceptuelle
du terme gender et sur les revendications associées. Le déclenchement de la structuration et de la
lutte politiques des homosexuels est classiquement attribué aux émeutes qui ont suivi une
répression policière violente à New-York, en 1969, dans le bar Stonewall Inn fréquenté par des
homosexuels et des transgenres. Organisée au premier anniversaire de cette émeute, la Gay
Pride deviendra le signe d’une revendication politique de reconnaissance. Dès lors, devenue avant
tout un problème politique, l’homosexualité ne sera plus qualifiée de problème moral ni même de
problème pathologique comme le pensait encore la psychiatrie de l’époque. En effet,
l’homosexualité sera retirée de la référence américaine des maladies psychiatriques, le Manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM II) seulement en 1973. De façon générale
et jusqu’à aujourd’hui, la dépathologisation des orientations et des comportements sexuels suivra
leur politisation et permettra heureusement de s’opposer aux diverses violences exercées sur les
personnes homosexuelles.
Dès ces mêmes années 1970 apparaissent des critiques plus ou moins virulentes de la
normativihétérosexuelle dominante, par exemple dans les ouvrages de Guy Hocquenghem, Le
désir homosexuel, de Monique Wittig, La pensée straight, ou encore de Shulamith Firestone, The
Dialectic of Sex: The Case for Feminist Revolution. Les évolutions sociopolitiques réclamées par
Shulamith Firestone sont particulièrement radicales puisqu’elle propose « d’éliminer la différence
sexuelle elle-même » et de développer la « reproduction artificielle » afin que les enfants puissent
naître « pour les deux sexes de manière égale, ou indépendamment des deux, selon la manière
dont on considère la chose ». Selon cette version radicale de l’égalitarisme, l’utérus artificiel
apparaît comme la manière ultime de réaliser l’égalité homme-femme !
La critique des normes dominantes de l’hétérosexualité repose le plus souvent sur la
dénonciation du naturalisme moral ou de l’essentialisme moral. Le constructivisme moral va alors
s’opposer au naturalisme moral comme deux thèses exclusives l’une de l’autre et sans tiers terme
possible. L’acceptation de cette manière de poser les questions morales conduirait donc à choisir
entre la nature ou bien la culture. C’est cette manière de poser la question qu’il faut dépasser.
Le trouble dans le genre : le « gender queer » comme contestation de la
catégorisation des genres
Les critiques de l’hétéronormativité dominante vont prendre des figures idéologiques radicales
conduisant à des programmes de déconstruction atteignant même les structures du langage. Ainsi,
Monique Wittig propose de lutter contre le régime politique de l’hétérosexualité fondé, selon elle
« sur l’esclavagisation des femmes [sic !] » en détruisant les catégories linguistiques et
symboliques d’homme et de femme.
Selon cette compréhension radicale, la déconstruction des catégories linguistiques doit
permettre de déconstruire ou défaire les catégorisations des formes de sexualité (hétéro ou homo,
ou bisexuelle) qui sont jugées sources de violence. Après l’insistance sur le sexe puis sur l’identité
sexuelle et les rôles sociaux, puis sur l’orientation sexuelle, l’accent est désormais mis sur la
sexualité comme pratiques et comportements susceptibles de variations et de changements.
Au début des années 1990, les mouvements queer un adjectif anglais qui signifie initialement
« bizarre, étrange, curieux » et les idéologies queer vont revendiquer, à partir de l’expérience
subversive des transgenres et des travestis, non seulement une meilleure intégration des minorités
sexuelles dans la société mais aussi une critique et une déconstruction des identités et des
normes majoritaires. Ce mouvement queer s’inspirera notamment de la pensée de Judith Butler
formulée initialement dans son ouvrage Trouble dans le genre et inspirée elle-même par les
philosophies de la déconstruction de Foucault, Deleuze et Derrida connues et rassemblées aux
USA sous le nom de French Theory. Les conditions biologiques ne sont plus considérées comme
un donné à partir duquel la culture devrait nécessairement construire. Comme l’affirmait déjà
Monique Wittig, le sexe n’est plus un donné mais un effet, une production de l’oppression : « C’est
l’oppression qui crée le sexe et non l’inverse ». Mais, contrairement à ce que certains affirment,
cela ne veut pas dire que les différences anatomiques, gonadiques, chromosomiques, ou
hormonales sont supprimées. Elles ne sont pas niées dans leur réalité, mais elles ne sont pas
considérées comme signifiantes ou contraignantes du point de vue moral.
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