biologie moléculaire, la nanotechnologie ou encore les sciences des matériaux, où
l'innovation dépend davantage des progrès en recherche fondamentale et nécessite donc
que l'on accorde une place prépondérante à la collaboration entre la science et l'industrie.
En Malaisie, les responsables politiques s'efforcent d'encourager le développement des
services à forte valeur ajoutée pour venir compléter une activité importante du pays, savoir
la fabrication de produits électroniques.
La fin de la croissance axée sur le prix des ressources incite un grand nombre d'économies
normalement très différentes – telles que l'Iran, l'Asie du Sud-Est ou encore l'Australie – à
promouvoir l'investissement en R&D du secteur privé. Ces pays doivent toutefois parvenir
en parallèle à maintenir l'investissement public dans la recherche publique ainsi que les
ressources humaines de R&D nécessaires pour en tirer le meilleur parti.
L'Australie fait figure d'exception parmi les économies avancées, en ce qu'elle ne dispose pas
de données à jour concernant sa DIRD et ses effectifs de chercheurs. Ces dernières années,
le système universitaire a pris les rênes de la recherche financée par des fonds publics,
supplantant les institutions de recherche publique du pays. Le gouvernement se concentre
sur les sciences océaniques et les sciences médicales. Parallèlement, le financement public
de la recherche s'est réorienté vers un système de subventions et privilégie de plus en plus
la recherche adaptée aux besoins du secteur privé, même s'il reste des questions en suspens
quant à la manière de combler le fossé qui sépare les besoins de l'industrie et ceux du milieu
universitaire.
Qu'il s'agisse des aspirations de la Malaisie à devenir un pôle d'enseignement supérieur, des
projets de communauté économique de l'ASEAN, de la place prépondérante accordée par la
Nouvelle-Zélande à la diplomatie scientifique ou encore des initiatives pour le
développement durable menées par la Communauté du Pacifique, la région a tendance à
privilégier la coopération et la mobilité transfrontalières.
En mettant en place sa communauté économique fin 2015, l'Association des nations de
l'Asie du Sud-Est (ASEAN) cherche à faire de la région (qui représente près de 9 % de la
population mondiale) une plateforme de production unique, soutenue par des programmes
conjoints, comme le plan d'action de l'ASEAN pour la science, la technologie et l'innovation,
qui prône une approche intégrée de la science, de la technologie et de l'innovation, et qui
créé de nouvelles perspectives de coopération scientifique régionale pour ses membres à
revenu plus faible. En décembre 2014, le Cambodge a lancé son premier plan directeur
national pour la science et la technologie 2014-2020, avec le soutien de l'Agence coréenne
de coopération internationale (KOICA, 2014), dans le but de favoriser l'innovation dans
l'agriculture, dans d'autres secteurs de production primaire et dans les TIC.
En Inde, l'investissement en R&D, y compris dans le secteur privé, est en hausse bien qu'on
ne constate pas d'intensification notable ces dernières années. En termes de volume,
toutefois, la place de l'Inde dans la R&D mondiale est comparable à celle des grandes
économies européennes. L'innovation est fortement concentrée dans certaines régions ainsi
que dans certains secteurs industriels, comme les produits pharmaceutiques et les services
dans le domaine des TIC – ces derniers ont d'ailleurs un impact considérable à l'échelle
internationale par le biais des relations commerciales et des IDE. À l'inverse, l'innovation
dans l'industrie pharmaceutique indienne reste principalement sous contrôle national (pour
ce qui concerne la propriété des brevets, par exemple). L'Inde se caractérise aussi par
l'émergence de l'« innovation frugale », qui s'accompagne du développement d'un marché
local pour les inventions favorables aux démunis, à l'image du matériel médical abordable
ou encore de la Nano Twist, la toute dernière minivoiture fabriquée par Tata.