Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l

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SPECTRA ANALYSE 263 Septembre - Octobre 2008
TECHNOLOGIE APPLIQUÉE
GUILHEM GALLOT1
1Laboratoire d’Optique et Biosciences – Ecole Polytechnique – CNRS UMR7645 – INSERM U696 – 91128 Palaiseau Cedex – E-Mail : Guilhem.Gallot@polytechnique.edu
Imagerie
age
age
Rayonnement térahertz. Intérêt et
application à l’étude des systèmes
biologiques
I - Introduction
Le domaine des ondes térahertz est situé entre les do-
maines micro-onde et infrarouge (entre 0,1 et 5 THz,
soit entre 3 000 et 60 μm ou encore entre 3,3 et
166 cm-1), Il est resté longtemps l’une des régions les
moins étudiées du spectre électromagnétique et ceci
est encore plus notable dans le domaine de l’imagerie.
De fait, il était jusqu’à récemment diffi cile de générer
et de détecter le rayonnement térahertz. Cependant,
ces diffi cultés sont progressivement surmontées,
notamment par l’utilisation de cycles électromagné-
tiques ultra-courts utilisant l’optique non linéaire ou
des dispositifs à photo-conducteurs. En particulier, la
spectroscopie térahertz dans le domaine temporel est
l’une des techniques les plus intéressantes pour l’ima-
gerie dans cette partie du spectre (1).
De nombreuses techniques d’imagerie sont actuelle-
ment disponibles pour observer un objet en deux ou
trois dimensions. Limagerie par rayons X possède de
nombreux avantages, qui ont contribué à l’imposer
comme un outil indispensable dans le domaine de la
médecine et du diagnostic. Cependant, les rayons X
sont ionisants, et donc présentent un danger pour les
organismes vivants. La résolution spatiale nest pas
directement limitée par la diff raction, mais par la dif-
fusion Rayleigh, à quelques dizaines de microns. De
plus, de nombreux matériaux, en particulier les tissus
biologiques mous, sont indiscernables en imagerie
par rayons X. Lorsqu’un haut contraste est néces-
saire, l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM),
qui est principalement sensible à la concentration en
eau des matériaux, est souvent utilisée. Mais la réso-
lution spatiale est limitée à environ 0,5 mm. D’autres
techniques, comme la Tomographie par Émission de
Positron (TEP) ou l’échographie présentent également
d’autres formes de contraste. On peut enfi n citer les
RÉSUMÉ
Le rayonnement térahertz, situé entre le domaine micro-onde et infrarouge, d’accès longtemps délicat, a
bénéfi cié ces dernières années d’importants progrès dus pour beaucoup aux lasers modernes femtosecondes.
Cette gamme de fréquences se caractérise par des interactions spécifi ques avec la matière qui peuvent être
mises à profi t en spectroscopie et en imagerie dans les domaines de la physique, de la chimie et des sciences
du vivant. Limagerie térahertz des systèmes biologiques s’est récemment développée. Elle utilise la sensibilité
particulière du rayonnement térahertz avec l’eau et les ions en solution. Un couplage avec des techniques
d’imagerie en champ proche permet d’améliorer considérablement la résolution des images obtenues. Des
mesures sur des systèmes biologiques complexes comme le neurone sont ainsi possibles.
MOTS-CLÉS
Rayonnement térahertz, spectroscopie, microscope champ proche, solutions ioniques.
Terahertz radiation. Interest and application to the study of biological
systems
SUMMARY
The terahertz radiations, located between the microwaves and the infrared ranges, have long been a challenging domain,
but have benefi ted recent progress from modern femtosecond lasers. This frequency range shows specifi c interaction with
the matter, used in spectroscopy and imaging in physics, chemistry and biology. Recently was developed the terahertz
imaging of biological systems, based on the high sensitivity of the terahertz radiation with water and solvated ions. Near
eld imaging techniques greatly improve the spatial resolution, and studies of complex biological systems such as neurons
are now at hand.
KEYWORDS
Terahertz radiation, spectroscopy, near fi eld microscope, ionic solutions.
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TECHNOLOGIE APPLIQUÉE
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nouvelles techniques de l’optique, comme la tomogra-
phie optique cohérente (OCT), ou les imageries mul-
tiphotoniques, qui possèdent une très bonne résolu-
tion spatiale, mais peu de profondeur de pénétration
(quelques mm). Les caractéristiques spectroscopiques
uniques des radiations térahertz ouvrent de nouvelles
perspectives dans le domaine de l’imagerie.
Avec une très faible énergie par photon (4 meV à
1 THz), elles sont sans danger pour les milieux bio-
logiques (2). Compte tenu de leur longueur d’onde,
une résolution de quelques centaines de microns est
attendue. Mais un couplage avec des techniques de
champ proche permet, comme nous le verrons, de
briser la limite classique de la diff raction et d’obtenir
une bien meilleure résolution. Les champs d’applica-
tion de l’imagerie térahertz sont vastes et progressent
fortement.
Les premières mises en œuvre de cette technique
dans le domaine des sciences du vivant ont concerné
le domaine biomédicale avec des applications dans le
domaine de l’étude des cancers de la peau (2), la détec-
tion des caries dentaires ou encore le diagnostic des
brûlures. La Figure 1 illustre l’application des THz à la
détection de tumeurs non visibles optiquement. L’uti-
lisation d’un système d’endoscopie pourrait également
permettre la visualisation des cancers de l’œsophage
et de l’intestin.
Des études plus fondamentales concernent également
la spectroscopie des molécules biologiques. Les fré-
quences THz refl ètent les vibrations basse fréquence
des atomes constituant les grosses molécules biologi-
ques comme l’ADN, et dépendent de leur conforma-
tion. A titre d’exemple, la détection de ces modifi ca-
tions est mise à profi t pour développer de nouvelles
générations de biopuces (3).
II - Les principes
de l’imagerie térahertz
L’imagerie térahertz reprend les principales
caractéristiques de la spectroscopie térahertz.
Le contraste spécifique du térahertz, associé à
la résolution spatiale, permet à l’imagerie téra-
hertz d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le
domaine du diagnostic biologique, mais aussi
dans le contrôle de la qualité, ou l’identification
d’objets cachés.
1. Extension des propriétés spectroscopiques
De nombreux matériaux possèdent des spectres d’ab-
sorption caractéristiques en térahertz. Cest en parti-
culier remarquable pour les gaz ou les fl ammes, dont
le spectre rovibrationnel térahertz donne une véritable
«empreinte digitale». Dans les solides, ce sont les ré-
sonances structurelles comme les phonons qui vont
modeler le spectre térahertz. Dans les liquides, l’élar-
gissement inhomogène étant très important, ce sont
essentiellement des structures très larges et moins
représentatives que l’on rencontrera. Leau joue un
rôle fondamental en imagerie térahertz. Leau absorbe
fortement dans toute la gamme térahertz, par exem-
ple à 0,5 THz, une atténuation par un facteur deux est
obtenue pour une épaisseur d’environ 45 μm seule-
ment. Cette absorption sera fortement mise à profi t
en imagerie. Les zones contenant des quantités varia-
bles d’eau présenterons ainsi un fort contraste. Cest en
particulier le cas en biologie, où par exemple la graisse
et les dents sont moins riches en eau que les tissus.
Les ions d’importance biologique fournissent égale-
ment un bon contraste pour l’observation des cellules
excitables comme les neurones. Enfi n, les métaux ab-
sorbent très fortement les ondes térahertz. Quelques
dizaines de nanomètres suffi sent à les bloquer. Les
ondes térahertz sont donc particulièrement adaptées
pour le contrôle des circuits électroniques, ou pour les
questions liées à la sécurité comme la détection des
armes ou des explosifs.
2. La spectroscopie térahertz
dans le domaine temporel
Le principe de génération des ondes térahertz est
présenté sur la Figure 2A. Une impulsion femtose-
conde est focalisée sur une antenne composée de li-
gnes semi-conductrices, auxquelles on applique une
tension continue : un plasma électron–trou est ainsi
optiquement généré. Il s’ensuit une accélération des
porteurs sous l’eff et du champ statique, et la généra-
tion d’une onde électromagnétique très brève dans la
région térahertz. Après propagation, ces impulsions
sont focalisées sur une antenne dipolaire. Cette an-
tenne agit comme un interrupteur photoconducteur,
piloté par une seconde impulsion femtoseconde qui
génère un courant proportionnel au champ électrique
instantané de l’impulsion térahertz. En faisant varier le
retard entre les deux impulsions optiques, on mesure
ainsi le profi l temporel du champ électrique de l’onde.
L’utilisation d’une transformée de Fourier numérique
1,01,0
0,90
0,9 0,80
0,8 0,70
0,7
0,6
0,60
0,50
n1
n1
n2
n2
4mm
d2
d2
d1
d1 Area description
Time Poste Pulse (Mean)
Figure 1
Comparaison
d’une image visible
(gauche) de tissus
sains et malades,
avec une image
THz (droite). Limage
visible ne permet
pas de diff érentier les
deux types de tissus.
Par contre, les tissus
cancéreux (d1 et d3)
et les parties saines
(n1 et n2.) réagissent
diff éremment
au. Au milieu, les
histogrammes
correspondent à
l’absorption THz
moyenne dans
diff érentes zones saines
et malades [d’après
(2)].
Technologie appliquée
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SPECTRA ANALYSE 263 Septembre - Octobre 2008
Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l’étude des systèmes biologiques
permet le passage au domaine fréquentiel. On réalise
ainsi des mesures spectroscopiques très précises sur
une vaste gamme de fréquence térahertz (entre 0,1 et
5 THz actuellement).
III - La résolution spatiale
La nature électromagnétique des ondes térahertz font
que celles-ci sont en principe limitées en concentration
par la diff raction, comme pour la microscopie optique
classique. La taille minimale de focalisation limitée par
la diff raction est de l’ordre de grandeur de la longueur
d’onde. Typiquement, on sera ainsi limité à une réso-
lution de 300 μm pour une fréquence de 1 THz, ce
qui est suffi sant pour bon nombre d’applications. Les
premières démonstrations datent de 1995 (4), où une
feuille d’arbre et un circuit intégré semi-conducteur
ont été imagés avec une résolution de l’ordre du mm.
Pour bon nombre d’applications cependant, cette ré-
solution nest pas suffi sante. Lintroduction du champ
proche permet alors de s’aff ranchir de la barrière de la
diff raction.
1. Limagerie en champ proche
Depuis cette démonstration de nombreux eff orts ont
porté sur l’amélioration de la résolution spatiale, avec
en particulier le développement de techniques de
champ proche, où des résolutions inférieures à λ/100
ont été reportées. Le principe du champ proche est le
suivant : on place devant l’objet à étudier une ouverture
ou une pointe de taille inférieure à la longueur d’onde,
qu’on appelle une sonde champ proche. Londe téra-
hertz incidente se fractionne sur cette sonde champ
proche, ce qui augmente fortement la fréquence spa-
tiale de l’onde, et donc la résolution. Linteraction en
champ proche entre l’onde térahertz, la sonde et l’objet
se fait cependant au détriment de la quantité de lumiè-
re transmise.
Un compromis entre la résolution spatiale (taille de la
sonde) et la quantité de signal transmise doit être trouvé
en fonction du rapport signal caractérisant la mesure.
Un avantage majeur de l’imagerie térahertz, compara-
tivement à l’optique, repose sur le fait que la taille des
sondes champ proche est environ 500 plus importante
ce qui rend celles-ci beaucoup faciles à réaliser.
IV - Principes d’un microscope
térahertz
Le principe d’un microscope térahertz est fi nalement
assez semblable à celui d’un microscope classique. Un
dispositif optique (lentille ou miroir focalisant) con-
centre les ondes térahertz sur l’objet à étudier. Actuel-
lement, une grande majorité des dispositifs est basée
sur le spectromètre dans le domaine temporel décrit
précédemment, et qui a pour avantage de posséder
une très grande sensibilité et de pouvoir détecter de
faibles contrastes. Le principe de fonctionnement d’un
tel microscope est présenté par la Figure 2.
1. Diff érentes techniques en champ proche
Dans le cas d’un dispositif à champ proche, il suffi t
d’ajouter devant l’objet à étudier une ouverture ou une
pointe de taille inférieure à la longueur d’onde. Dif-
férents dispositifs de microscopie en champ proche
sont présentés par la Figure 3. Dans tous ces disposi-
tifs, la résolution est déterminée par la taille caracté-
ristique de la sonde placée à côté de l’échantillon, et
on collecte l’ensemble de la lumière transmise. Une
première solution consiste à placer une ouverture de
taille inférieure à la longueur d’onde ( gure 3A). Si
l’échantillon se trouve devant l’ouverture, aucun signal
nest transmis. On peut également utiliser un dispo-
sitif complémentaire consistant en une petite surface
de métal bloquant l’onde térahertz ( gure 3B).  éo-
riquement, la modulation obtenu par ces deux dispo-
sitifs est identique, le premier fonctionnant sur fond
noir. Cest le principal avantage de ce dispositif, qui
optimise le rapport signal/bruit car le bruit de fond
est minimisé. Certains dispositifs utilisent également
une pointe ( gure 3C), reproduisant les techniques de
Champ lointain
Champ proche
Ouverture
Laser femtoseconde
Retard
Ouverture
Onde
Térahertz
Emetteur
Hacheur
Détecteur
Objet
Echantillon
(A) (B)
Figure 2
A) Principe d’un
microscope térahertz.
Il est basé sur un
spectromètre dans le
domaine temporel
piloté par un laser
femtoseconde dont le
principe est le suivant.
Le rayonnement
térahertz provenant
de l’émetteur est dirigé
vers l’échantillon par
un miroir parabolique,
puis vers le détecteur.
La modulation du
faisceau térahertz par
un hacheur permet
l’utilisation d’une
détection synchrone.
Léchantillon est
placé au point de
focalisation du
faisceau térahertz,
puis déplacé pour
obtenir une image.
B) Disposition
de l’échantillon
derrière l’ouverture et
distribution du champ
électromagnétique
dans l’ouverture
50 SPECTRA ANALYSE 263 Septembre - Octobre 2008
TECHNOLOGIE APPLIQUÉE
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champ proche développées dans le visible et le proche
infrarouge.
2. Champ proche et contraste
de champ proche
Une fois des images obtenues, se pose la question de
l’extraction des informations uniquement relative à
l’échantillon. En d’autres termes, il faut connaître avec
précision l’infl uence de l’objet (ouverture ou pointe) sur
la résolution et plus généralement la correspondance
entre l’image obtenue et l’échantillon réel (5). Les ima-
ges de l’échantillon obtenues en champ proche sont le
résultat complexe de l’interaction entre l’objet, de taille
inférieure à la longueur d’onde, et l’échantillon. Dans
des conditions strictes de champ proche, c’est-à-dire
lorsque l’objet et l’échantillon sont très proches l’un
de l’autre, des eff ets d’interaction mutuelle font que la
modélisation du système se révèle très compliquée. Si
maintenant l’échantillon est très éloigné, la transmis-
sion à travers l’échantillon s’obtient facilement par eff et
de masque, mais les eff ets du champ proche disparais-
sent et l’on perd la résolution. Toutefois, il existe une
région intermédiaire entre le champ proche véritable
et le champ lointain, qui permet de concilier les deux
avantages : c’est la zone de contraste de champ proche.
Pour des distances situées typiquement entre la moitié
et le cinquième de la longueur d’onde, il est possible
de modéliser la transmission à travers l’échantillon par
un eff et de masque, tout en gardant une précision in-
férieure à la longueur d’onde.
Un exemple de reconstitution d’un neurone en trois
dimensions a ainsi été obtenu en utilisant le contraste
crée par la diff érence d’absorption des diff érents ions
biologiques, en particulier le potassium et le sodium,
entre l’intérieur et l’extérieur d’un neurone (6). La Fi-
gure 4 montre l’image tridimensionnelle reconstituée
en zone de contraste de champ proche. Des mesures
dynamiques sont également possibles, ce champ d’ap-
plication est illustré, par exemple, par l’étude des bat-
tements de muscles cardiaques de grenouille, avec une
résolution de 10 ms (7).
3. Imagerie par balayage
Les dispositifs d’imagerie peuvent être utilisée dans un
nombre important de confi gurations diff érentes afi n
d’acquérir une image.
La première idée consiste à réaliser un balayage tem-
porel total de façon à obtenir le spectre complet de la
portion d’échantillon analysé. L’avantage est bien sûr
d’obtenir toutes les informations spectroscopiques. Le
contraste de l’image proviendra alors de la sélection
d’une ou de plusieurs zones spectrales bien choisies.
Malheureusement, le temps nécessaire à cette mesure
est souvent assez long, et limite ainsi le nombre de
points disponibles pour reconstituer l’image, surtout
si l’objet varie dans le temps. On devra donc souvent
se résoudre à ne balayer qu’une petite zone tempo-
relle, ou bien tout simplement à garder le retard cons-
tant. On mettra alors à profi t la variation de temps de
parcours (phasage) de l’impulsion térahertz dans
l’échantillon, selon une approche assez similaire à ce
qui est réalisé dans le domaine de l’OCT.
Les premières images térahertz ont été obtenues par
simple balayage de l’objet dans le faisceau, transfor-
mant la transmission à travers l’objet en pixels. Il existe
un nombre important de sources de contrastes utili-
sables : l’amplitude totale transmise à un retard fi xé,
le retard du maximum de cycle térahertz, ou encore
le déphasage d’une composante spectrale particulière.
L’une des clés de réussite de l’imagerie térahertz est la
vitesse d’acquisition de l’image. L’utilisation de pots vi-
brant permet par exemple de balayer une série de re-
tards et donc de calculer rapidement des composantes
spectrales. Ces dispositifs peuvent être simplifi és par
l’utilisation de détecteurs à photoconducteurs cou-
plés à une fi bre optique ce qui permet de délocaliser
la source laser femtoseconde et la ligne à retard. Il est
également possible d’imager l’objet en réfl exion, en
particulier si celui-ci se révèle trop épais ou trop ab-
sorbant pour être correctement traversé par les ondes
térahertz. Dans ce cas, il est nécessaire d’utiliser des
algorithmes de reconstruction pour estimer la forme
et la structure de l’objet réfl échissant.
(A) (B) (C)
Figure 4
Reconstitution en
trois dimensions de la
section d’un neurone
par imagerie térahertz
à contraste ionique (5).
Figure 3
Dispositifs mis en
œuvre en microscopie
térahertz champs
proche. (A) ouverture;
(B) masque ;
(C) pointe.
Position [μm]
Position [μm]
Position [μm]
109
110
150
100
50
0
-50
-100
-150
-150
-100
-50
50
100
150
0
8001000
600
400
200
0
111
112
113
114
115
Technologie appliquée
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SPECTRA ANALYSE 263 Septembre - Octobre 2008
Rayonnement térahertz. Intérêt et application à l’étude des systèmes biologiques
V - Perspectives et conclusion
Il serait très profi table de pouvoir réaliser une image
térahertz à l’aide de véritables détecteurs à deux di-
mensions. Malheureusement, de tels détecteurs sont
encore très délicats à mettre au point. Parmi les tech-
nologies existantes, on peut citer les détecteurs électro-
optiques associés à une caméra CCD, les détecteurs
continus dédiés à l’astronomie, mais aussi les systèmes
basés sur des photomixers à électrons chauds HEB
(Hot Electron Bolometer).
Il est également possible de faire tourner l’échantillon
dans le faisceau térahertz, dans des expériences de
tomographie. Des algorithmes complexes permet-
tent alors de reconstituer l’objet en trois dimensions
à partir d’une succession d’images à deux dimensions.
Il a également été démontré que cette technique per-
mettait de conserver les données spectroscopiques.
La principale limitation concerne les échantillons for-
tement diff ractant qui sont pour l’instant mal recons-
titués par les algorithmes. La résolution actuelle est
d’environ 4 mm.
Compte tenu de l’absorption des térahertz par l’eau,
les principaux développements de l’imagerie térahertz
dans le secteur biomédicale ont concerné l’odontolo-
gie et la dermatologie avec notamment dans ce der-
nier domaine la détection des cancers de la peau.
Un champ d’application bien plus vaste pourrait
s’ouvrir avec le développement d’une imagerie à dis-
tance qui nécessite l’utilisation de guides de lumière
térahertz analogues à des endoscopes.
De nombreuses pistes sont à l’étude avec l’utilisation
de guides d’onde métalliques ou des fi bres en saphir.
Les fi bres à cristaux photoniques ont également sus-
cité beaucoup d’intérêt car elles sont susceptibles de
fournir des fi bres aux propriétés uniques, comme
par exemple une très grande bande passante, tout en
étant souples et peu absorbantes.
L’imagerie térahertz apparaît aujourd’hui comme
une technique attractive caractérisée par un potentiel
d’application notable dans les domaines de la biolo-
gie et de la médecine. Elle se révèle complémentaire
aux autres techniques d’imagerie en off rant certaines
sources de contrastes uniques. Son développement
accru en dehors des laboratoires nécessite encore
une diminution du coût et la taille des installations
térahertz.
(1) COUTAZ JL, Loptoélectronique térahertz, EDP Sciences,
2008.
(2) WOODWARD RW, WALLACE VP, PYE RJ, COLE BE, ARNONE
DD, LINFIELD EH et PEPPER M, Terahertz Pulse Imaging of ex
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(3) CHEN JY, KNAB JR, YE SJ, HE YF, MARKELZ AG, Terahertz
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Lett., 2007, 90, 243901.
(4) HU BB, NUSS MC, Imaging with terahertz waves, Opt. Lett.,
1995, 20, 1716-1718.
(5) MASSON JB, GALLOT G., True near fi eld versus contrast
near fi eld imaging, Opt. Exp., 2006, 14, 11566.
(6) MASSON JB, SAUVIAT MP, MARTIN JL, GALLOT G., Ionic
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Proc. Nat. Acad. Sci. USA, 2006, 103, 4808-4812.
(7) MASSON JB, SAUVIAT MP, GALLOT G., Ionic contrast tera-
hertz time resolved imaging of frog auricular heart muscle
electrical activity, Appl. Phys. Lett., 2006, 89, 153904.
BIBLIOGRAPHIE
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