« En réalité, je suis malheureuse de cette dictature. Mais ne plus avoir ce contrôle me fait
retomber dans un état d’énervement insupportable. Je préfère l’enfermement corporel, plutôt
que de détester la vie, trouver le temps long et inutile. Ça détourne ma pensée. » Pauline
« Mon corps n’est pas mon corps mais un objet que je dois contrôler. C’est moi qui dois
décider de tout ce qu’il fait et ressent. Il doit se taire et être à la merci de ma tête. S’il tente
d’échapper à cette pensée il sera immédiatement puni, soit par la restriction, soit par les
vomissements. » Emilie
« Mais l’envie de s’en sortir était très forte. Je me sentais terriblement seule dans ma
coquille. Je ne sortais jamais, je ne décrochais jamais mon téléphone pour voir quelqu’un, je
me focalisais sur mes trois repas. Ma vie était devenue le temps des repas réglementés,
comme un rituel, et enfin : la dictature qu’on s’est créée soi-même. Du coup, aucun appel
téléphonique des autres, faute de ne plus faire l’effort de voir les gens ou d’être avec les gens.
Et surtout n’éprouver aucun plaisir d’être avec des gens : je ressentais toujours ça comme un
effort supplémentaire ou une perte de temps. » Marie
« Je me fais croire que je vis mais je suis en perpétuelle fuite. J’en ai marre de souffrir je
veux être bien, ne plus lutter. » Anne