Beaucoup logent entassés dans les quartiers pauvres et, dans ce contexte, ils
tendent à se replier dans leur petit monde à eux puisqu’ils sont en nombre
suffisant pour former un « petit monde ».
Cela n’est pas bon. Cela ne facilite pas une souhaitable intégration. Mais c’est
ici que l’action du gouvernement peut être efficace avec une politique qui tient
compte de ce qui est une évidence: il faut accorder à ces immigrés - qui vont
s’installer de manière durable chez nous et auxquels on demande d’être de bons
citoyens - les droits dont bénéficie chaque citoyen, notamment le droit de vote.
Il faut aussi vigoureusement s’attaquer à tout racisme, à toute xénophobie, à
toute discrimination d’origine religieuse, en renforçant l’application des lois
existantes et, s’il y a lieu, en les complétant.
On peut alors légitimement demander aux immigrés eux-mêmes de faire l’effort
de s’intégrer, aux musulmans comme aux autres, d’autant que leur religion
semble entraîner des difficultés spécifiques que l’on appellera, faute de mieux,
«culturelles ». (Qu’est-ce qui est culturel, qu’est-ce qui est religieux dans la vie
quotidienne d’un musulman pratiquant? Le port du voile, les mariages arrangés
par la famille, l’abattage rituel des moutons lors de la fête d’Aid al Adha, c’est
religieux? La réponse du musulman, selon qu’il est turc, pakistanais ou
saoudien, risque fort d’être différente !)
Ah oui, l’Islam impose des obligations à ses fidèles et des zélotes musulmans
affirment que celles-ci impliquent une hostilité farouche aux valeurs
fondamentales du monde occidental. Mouais,…ce n’est pas l’avis, ni de la
plupart des docteurs de l’Islam, ni de la grande majorité des musulmans qui
estiment qu’ils peuvent parfaitement vivre leur religion dans notre pays.
Néanmoins, des difficultés subsistent ne serait-ce que parce que l’Islam n’a pas
de hiérarchie bien définie. Alors, avec qui traiter parmi tous les groupes de
musulmans, financés par des pays étrangers et parfois opposés l’un à l’autre ? Je
suggérerais de commencer par faire barrage à cette dépendance de « nos »
musulmans à l’égard de leurs sponsors - des régimes politiques peu ou pas
démocratiques - en assumant le financement des mosquées et de leurs imams
comme on le fait pour les autres religions reconnues. Avec le temps l’intégration
des musulmans pourrait alors se faire, d’autant mieux qu’ils ne se sentiraient
plus traités en citoyens de seconde zone. Et cela a son importance, car n’est-il
pas vraisemblable que des gens qui se sentent aliénés de la société aillent
chercher - dans la pratique dévote de la religion, précisément - le réconfort d’une
identité pleine et entière ?
La bonne réponse à donner à ceux qui prêchent la violence, c’est de les
poursuivre et de les juger. Pour la majorité des musulmans, qui n’ont rien à voir
avec le terrorisme, c’est un autre travail qu’il faut faire. Il faut leur montrer et