n la tuberculose cardio-vasculaire est rare. La localisation classique est la péricardite, qui affecte
la tunique externe du coeur (épanchement et calcification).
Le plus souvent, la tuberculose pulmonaire se manifeste par des signes peu spécifiques : toux
persistante, bronchite traînante, amaigrissement inexpliqué, sueurs nocturnes, fièvre prolongée à
37,5-38,5. C'est la persistance de ces symptômes au-delà de trois semaines qui doit alerter. Plus
rarement, la tuberculose se manifeste par des signes inquiétants, notamment une fièvre à 40 degrés,
des crachements de sang, la présence de liquide dans le thorax. Parfois, la tuberculose ne
s'accompagne d'aucun de ces signes et c'est la radiographie des poumons qui montrera des opacités
pulmonaires anormales. Le diagnostic formel repose sur la découverte de bacilles tuberculeux soit à
l'examen de crachats, soit à l'examen des sécrétions aspirées dans les bronches lors d'une
fibroscopie bronchique.
Les symptômes des localisations extra-pulmonaires peuvent être osseuse, ganglionnaire, séreuse,
urogénitale, etc., et sont, là encore, peu spécifiques. Dans le cas de tuberculose extra-pulmonaire,
certains signes peuvent orienter vers le diagnostic : adénopathie superficielle ou profonde, hépato-
splénomégalie, leucocyturie, ascite, péricardite, méningite lymphocytaire ou panachée, etc. Les
tableaux cliniques des méningites tuberculeuses sont variés et d'évolution insidieuse (céphalées,
troubles psychiatriques, signes d'atteinte basilaire).
Devant toute suspicion de tuberculose, une radiographie pulmonaire doit être pratiquée, ainsi qu'une
recherche bactériologique et une intradermo-réaction (I.D.R.) à la tuberculine.
Tout d’abord, les anomalies radiologiques sont de morphologie et d'étendue très variables, souvent
sans relation avec l'intensité des signes cliniques. Il s'agit habituellement d'opacités infiltratives et
nodulaires, parfois excavées, réalisant alors l'aspect classique de la caverne tuberculeuse. Ces
lésions prédominent dans les régions apicales et postérieures. A côté de cette forme ulcéro-caséeuse,
d'autres aspects radiologiques peuvent être observés qui évoquent le diagnostic de tuberculose : chez
un sujet jeune, une adénopathie hilaire, parfois associée à un trouble de ventilation dans le territoire
adjacent et s'inscrivant dans un contexte de primo-infection symptomatique ; un épanchement pleural
ou un syndrome interstitiel fait de la dissémination de micronodules répartis régulièrement dans les 2
champs pulmonaires réalisant l'aspect de la miliaire tuberculeuse. Chez les sujets infectés par le
V.I.H., l'aspect radiologique est souvent atypique, les formes excavées sont rares, l'atteinte des 2
lobes inférieurs plus fréquente. Les signes semblent d'autant plus atypiques que l'immunodépression
est importante. La radiographie de thorax peut apparaître normale du fait de l'absence de réaction
granulomateuse. La radiographie standard suffit généralement à faire le bilan initial des lésions
thoraciques, les tomographies étant inutiles. La tomodensitométrie permet, dans certains cas, de
mieux faire le diagnostic, de préciser le caractère excavé des lésions (cette donnée n'apparaît pas
toujours à l'évidence sur les clichés standard), et elle constitue également un document de référence
pour les contrôles ultérieurs. En fait, la tomodensitométrie apparaît surtout utile à l'arrêt du traitement
car elle autorise un bilan exact des séquelles (séquelles fibronodulaires, bronchectasies, mais surtout
cavités résiduelles).
Concernant le diagnostic bactériologique, on peut dire que les arguments cliniques, radiologiques et
anatomo-pathologiques ne sont pas spécifiques de la tuberculose et ne peuvent donc permettre qu'un
diagnostic présomptif. C'est donc la mise en évidence de bacilles de la tuberculose dans les produits
pathologiques qui constitue le diagnostic définitif. De plus, le suivi bactériologique d'un patient mis
sous antituberculeux est indispensable pour confirmer la stérilisation des lésions. En fait, comme les
émissions de bacilles de la tuberculose sont souvent discontinues, la réalisation des examens
bactériologiques doit s'effectuer sur 3 jours consécutifs avant la mise en route du traitement
antituberculeux. Dans les formes pulmonaires, le choix des prélèvements doit privilégier les produits
de l'expectoration spontanée collectée au réveil à jeun. A défaut, on aura recours à l'expectoration
provoquée (après aérosol et/ou après une séance de kinésithérapie). Les prélèvements d'aspect
salivaire ne peuvent convenir et doivent être écartés. Les prélèvements doivent être faits dans de
bonnes conditions d'hygiène (récipient large, hermétique) afin d'assurer la sécurité du personnel. En
cas de difficulté d'obtention d'une expectoration, ou si la recherche de B.A.A.R. revient négative
malgré un contexte clinique évocateur, 2 méthodes sont proposées :
n le tubage gastrique réalisé le matin au réveil, à jeun, avant le lever du patient, ce qui nécessite
une hospitalisation. Il est plus volontiers effectué en milieu pédiatrique,