Qui sème le vent, récoltent la tempête

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FICH
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Qui sème le vent
13 récolte la tempête
Toutes les observations récentes et les modèles de prévision du climat le confirment, plus l’atmosphère est stimulée par
les rejets de gaz à effet de serre issus de notre consommation de carburants fossiles et de notre mauvaise gestion des terres, plus celle-ci s’excite. Il en résulte des variations climatiques qui affectent déjà l’ensemble de la planète et qui auront des
répercussions pour les décennies, voire les siècles à venir. Les tornades, tempêtes, sécheresses et inondations observées ces
dernières années devraient augmenter en fréquence et en intensité d’ici 2050, exposant les êtres humains au plus grand défi
de leur histoire.
Des effets déjà palpables
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Le 20 siècle fut le théâtre des premières manifestations des
changements climatiques actuels. En près d’un siècle et demi, la
concentration de CO2 s’est accrue de plus de 30 %, élevant la température moyenne de la surface terrestre de 0,6 oC. Ce surcroît de
chaleur a favorisé la fonte d’environ 10 % de la surface des pôles
et des glaciers depuis 1960 ainsi que l’expansion thermique de
l’eau des océans. Cela s’est traduit par une élévation du niveau
des mers d’environ 10 à 20 cm qui obligera bientôt les habitants
de l’archipel de Talavu dans le Pacifique à trouver refuge sur
d’autres terres. En raison de la plus forte évaporation, les vents
violents, les précipitations autant que la fréquence d’épisodes de
pluies diluviennes se sont accrus principalement dans l’hémisphère Nord. Le déluge du Saguenay et l’été pluvieux de 2003
l’illustrent bien. Plus au Sud, notamment en Asie et en Afrique, la
chaleur a favorisé l’augmentation de la fréquence et de l’intensité
des sécheresses ainsi que l’avancée des déserts. La situation est
déjà catastrophique dans plusieurs pays, notamment en Chine où
la désertification et les pénuries d’eau ont récemment menacé la
sécurité alimentaire de la population chinoise, une première dans
l’histoire récente du pays.
Amérique du Nord
Amérique latine
Europe
Asie
Afrique
Océanie
Régions polaires
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Fortes migrations
de population
Atteinte de biodiversité
Fontes des glaciers
Diminution de
ressources agricoles
Plus d’événements
climatiques extrêmes
Capacité d’adaptation aux CC
Réduction disponible en eau
Plus de maladies infectueuses
TABLEAU 1
Effets du changement climatique prévus pour 2050-2100
Lorsque la quasi-totalité des zones terrestres sont sujettes à des
hausses de température, à l’augmentation des précipitations, de
la force des vents et des phénomènes de type El Nino, à des
sécheresses et des inondations accrues, nul doute persiste, nous
entrons dans une ère de bouleversements climatiques comme
l’affirment les experts du Groupe intergouvernemental d’experts
sur l’évolution du climat (GIEC).
Et ce n’est qu’un début
Tous les résultats des modèles de prévision du GIEC concluent que
la température moyenne du globe devrait augmenter de 1,4 ºC
(modèle optimiste) à 5,8ºC (si la tendance actuelle se maintient)
d’ici la fin du siècle, phénomène sans précédent depuis au moins
10 000 ans. Cette augmentation de température, en favorisant
l’évaporation, augmente l’énergie accumulée dans l’atmosphère,
la rendant instable et de plus en plus imprévisible. Cela fera passer
les extrêmes d’aujourd’hui pour les « normales » de demain. En
somme, attendons-nous à plus de tempêtes, de vents, de neige,
d’inondations et de sécheresses, à une élévation du niveau des
mers estimée en moyenne à 65 cm, à la transformation des habitats, à de nombreuses migrations des populations humaines et à
bien d’autres surprises climatiques.
Au Québec, en supposant un doublement des concentrations
de CO2 d’ici 2050, on estime que la température augmentera de
1 à 4 ºC au sud et de 2 à 4 ºC au nord en été alors qu’en hiver,
celle-ci grimpera de 2 à 6 ºC au sud et de 2 à 9 ºC au nord selon
les modèles. Au menu climatique, plus d’événements violents en
été tels que des vagues de chaleur, des inondations, des feux
provoqués par la foudre auxquels s’ajoutent de nombreux impacts
sur les milieux habités et les écosystèmes. Plusieurs apprécieront
la diminution des vagues de froid hivernal, mais maugréeront
contre les épisodes de pluie et de verglas, l’ampleur du dégel et
les inondations qui y sont associées. Il faudra ajouter le climatiseur au thermostat.
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Source: Rapport du groupe II du GIEC, Climate Change 2001: Impacts, Adaptation, and Vulnerability.
Réalisé à partir des fiches pédagogiques de la trousse Des idées dans l’airž! (DIDA) disponible auprès de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)ž: http://eav.csq.qc.net/dida/
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