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Sommaire exécutif
Le nombre d’individus atteints de maladies rénales chroniques terminales ne cesse de croître au
Canada. Les taux de mortalité et de morbidité demeurent très élevés chez les personnes dialysées et
même en dépit des avancés dans les traitements. Les difficultés liées à l’organisation des services de
soins pour les usagers atteints de maladie chronique rénale terminale engendrent tout un défi.
Il devient crucial d’actualiser les pratiques en fonction des meilleurs soins et résultats pour la clientèle,
malgré un faible soutien disponible en matière d’études qui obtiennent un niveau de preuve scientifique
élevé dans le choix des modalités de dialyse. Le soutien aux équipes de soins devient essentiel dans le
domaine des maladies chroniques terminales complexes et en changement voire bouleversement. Les
stratégies innovantes qui optimisent les résultats chez les usagers tout en capitalisant sur les forces
relatives et les modalités existantes doivent être sans cesse recherchées.
Les « meilleures pratiques européennes en maladie rénale » (Zoccali et al., 2008) identifient que les
efforts doivent converger vers l’amélioration continue des mécanismes de communication qui visent la
qualité des soins. À cet égard, plusieurs études et revues systématiques font mention du manque de
préparation des usagers à l’égard de leur choix de traitement avant qu’ils ne débutent la dialyse. Les
perceptions et attitudes des médecins et usagers face aux traitements en dialyse exercent une influence
significative dans la prise de décision.
Dans les meilleures pratiques préventives, la coordination entre l’éducation à l’usager, le dépistage
précoce et la prévention des complications devrait être instaurée rapidement en première ligne afin de
mieux établir le suivi thérapeutique et réduire les coûts de santé (Amedia, 2006). L’initiation non
planifiée des thérapies de remplacement rénales est associée à un moins bon pronostic chez les usagers
ainsi référés tardivement. L’insuffisance rénale chronique est généralement silencieuse jusqu’à
l’apparition de symptômes liés à son stade chronique et avancé. Le dépistage des principaux facteurs de
risque de la maladie rénale chronique sont principalement : le diabète, l’hypertension, les maladies
cardiovasculaires et les histoires familiales de maladies rénales sévères.
Selon plusieurs écrits scientifiques, une préoccupation demeure : les délais de référence vers un
néphrologue demeurent trop courts. Pour plusieurs néphrologues canadiens et québécois, le délai
optimal est de 10 mois afin de préparer les usagers plus efficacement à un traitement de dialyse.
Actuellement, le délai se situe entre 1 et 4 mois avant l’initiation des modalités de dialyse; ce qui est
nettement trop court (Mendelssohn, Toffelmire, & Levin, 2006).
L’évolution de l’état de santé des personnes atteintes d’insuffisance rénale n’est pas uniquement
orientée vers le stade chronique de la maladie, mais on observe aussi très souvent des complications
cardiovasculaires (augmentant les taux de morbidité et de mortalité). Ainsi, les personnes atteintes
d’insuffisance rénale vont davantage décéder de problèmes cardiovasculaires dont la cardiomyopathie,
que de leur maladie rénale (Brosnahan & Fraer, 2010). Concernant les consensus cliniques comparant la
dialyse péritonéale (DP) à l’hémodialyse (HD), il est difficile, voire impossible de trouver des consensus
entièrement issus de la recherche.