Version transmise aux participants du colloque du 8 avril 2008 PLAN CANTONAL DE PROMOTION DE LA SANTE ET DE PREVENTION ALLIANCE GENEVOISE CONTRE LA DEPRESSION Le Département de l'économie et de la santé du canton de Genève s'est fixé comme objectif la mise en œuvre de la démarche l'Alliance contre la dépression, modèle préventif développé par l'université de M unich. Soutenue par la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé et par l'Office fédéral de la santé publique, cette démarche vise à optimiser la prise en charge des personnes présentant des symptômes de dépression en favorisant sa détection précoce. L'esprit de l'Alliance contre la dépression est sous-tendu par les trois messages clés exposés ci-dessous. Trois messages clés La dépression a de nombreux visages La dépression est souvent déclenchée par des événements douloureux, tels que le décès d’un être cher ou la persistance d’un état de stress. Mais elle peut également frapper tel un coup de foudre. Beaucoup de personnes n’endurent qu’une seule phase dépressive s’étendant sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, alors que d’autres connaissent des épisodes récurrents. En automne et en hiver, lorsque le temps se fait maussade, certains individus sont enclins à une humeur dépressive. Les personnes dépressives ne souffrent cependant pas toutes des mêmes symptômes. La dépression n’est pas toujours un passage obligé : chez d’aucuns, se manifestent un manque d’énergie, un repli sur soi, alors que d’autres, éprouvent une anxiété permanente. Des insomnies et des douleurs physiques multiples sont souvent concomitantes. La sexualité est, elle aussi, perturbée. Outre une perte de plaisir et une apathie marquées, doublées d’un sentiment de vide intérieur, apparaissent souvent un manque de concentration et parfois même des crises d’angoisse. L’intensité des troubles est variable, elle peut aller jusqu’à paralyser la vie quotidienne normale. D’autres formes particulières de dépression peuvent survenir chez l'enfant, l’adolescent, la personne âgée ou la femme, ou à l'occasion d’une naissance . Important : si vous pensez souffrir d’une dépression, n’hésitez pas à vous rendre chez un médecin ou un psychothérapeute. La dépression peut frapper chacun Bien qu’il s’agisse d’une maladie très fréquente, le public n'est en général pas suffisamment informé sur la dépression et elle est ainsi souvent mal comprise. Comme le diabète ou l’hypertension, la dépression ne traduit pas un échec personnel, mais il s'agit d'une maladie qui peut toucher tout un chacun, indépendamment de la profession, de l’âge et du statut social. Souvent la dépression fait irruption dans une vie jusque-là sans histoire. Parfois même, on ne peut que difficilement la distinguer d’une déprime passagère ou d’une crise existentielle. Dans un grand nombre de cas, le médecin et son patient pensent d’abord à une maladie physique. Mais après une évaluation poussée, on arrive presque toujours à poser le diagnostic de dépression. Ceci est très important, car le traitement s’avère efficace dans la plupart des cas. Une dépression non diagnostiquée génère des souffrances évitables et, au pire, peut inciter le patient à passer à l’acte suicidaire. Important : la dépression n’est pas «imaginaire», c’est une affection très répandue qui peut conduire au décès par suicide, mais qui se soigne le plus souvent très bien. La dépression se soigne La dépression est une maladie qu’il est aujourd’hui possible de traiter efficacement. Grâce à un traitement médicamenteux et à des méthodes psychothérapeutiques, on dispose de moyens thérapeutiques efficaces. Mais on y recourt malheureusement encore trop rarement ou trop tardivement. La recherche nous apprend qu’en cas de dépression, des troubles apparaissent au niveau du fonctionnement du cerveau, indépendamment du facteur déclenchant. Les systèmes cérébraux jouant un rôle négatif sur l'humeur sont alors renforcés, tandis que ceux jouant un rôle positif sont inhibés. Les antidépresseurs rétablissent les équilibres cérébraux. Les symptômes dépressifs s’atténuent. Pour éviter une rechute, il est recommandé de poursuivre un traitement régulier pendant de nombreux mois, voire plus lorsqu’il y a déjà eu des rechutes. Les antidépresseurs n’engendrent pas de dépendance, ni n’induisent de troubles de la personnalité. Par la psychothérapie, qui a fait ses preuves dans les dépressions modérées, les personnes dépressives acquièrent des stratégies leur permettant une approche différente des problèmes. Dès lors, l’expérimentation d’événements positifs et la mise à distance des pensées négatives jouent un rôle important. Les proches d’une personne dépressive sont également en mesure d’apporter un soutien précieux pour favoriser la recherche d’aide et la patience en attendant les effets des soins. Important : la dépression n’est ni un échec personnel ni une fatalité. Elle se soigne le plus souvent très bien. Source: ALLIANCE ZOUGOISE CONTRE LA DEPRESSION Direction de la santé publique du canton de Zoug, Ägeristrasse 56, 6300 Zoug www.zugerbuendnis.ch Relecture: Monsieur le Professeur Gilles Bertschy, Hôpitaux universitaires de Genève Déprime ou dépression? Voici un test tout public. Il permet à chacun de faire une première appréciation de son humeur personnelle et d'apprécier l'intérêt de demander conseil. Apposez une croix dans la colonne «oui» si vous pensez que cela vous concerne depuis plus de deux semaines. Les questions dont la réponse est «oui» valent 1 point, alors que la question 14 en vaut 5. Si vous totalisez un nombre de points supérieur à 5, cela pourrait être le signe d’une dépression. Pour obtenir l’aide et le soutien nécessaires, veuillez vous adresser à un médecin ou à un professionnel de santé. oui non 1. Vous êtes souvent déprimé(e) ou abattu(e) ° ° 2. Vous avez des difficultés à vous concentrer et à prendre la moindre décision ° ° 3. Vous vous sentez sans énergie, fatigué(e) et/ou angoissé(e) ° ° 4. Vous ne vous intéressez plus à rien, même à ce qui vous faisait plaisir auparavant ° ° 5. Vous avez perdu confiance en vos propres moyens ° ° 6. Vous vous sentez envahi(e) par un sentiment de culpabilité et par une propension à l’autocritique ° ° 7. Vous vous faites du souci pour l’avenir et vous broyez du noir ° ° 8. Tout est bien plus grave le matin ° ° 9. Vous souffrez d’insomnies persistantes ° ° 10. Vous avez tendance à vous isoler socialement ° ° 11. Vous ressentez les symptômes d’une maladie physique pour laquelle aucune cause organique n’a été décelée ° ° 12. Vous manquez d’appétit ° ° 13. Le sexe ne vous fait plus envie ° ° 14. Il vous arrive de vous demander s’il ne vaudrait pas mieux mettre fin à vos jours ° °