Campagne « Vivre la vie sans violence » (Živim život bez nasilja

Méthodes et outils pour une approche stratégique de la sécurité urbaine – Fiche outil
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Campagne « Vivre la vie sans violence »
(Živim život bez nasilja)
Type d’outil
Projet prioritaire de prévention utilisant la méthode des résolutions de problèmes
Portée territoriale
La campagne a été mise en œuvre dans toutes les divisions territoriales de la police croate.
Durée/calendrier
La campagne publique « Vivre la vie sans violence » a été lancée le 25 novembre 2010 dans
le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Les activités de prévention avaient pour objectif de sensibiliser l'opinion publique sur le
problème des agressions, d’encourager les citoyens, en particulier les victimes, à signaler les
cas de violences conjugales.
Mots-clés
violence conjugale, campagne, enfants et jeunes
Contexte
Le modèle : La méthodologie, Scanning, Analysis, Response and Assessment – SARA
(« Scannage, Analyse, Solution et Évaluation ») a été créée en 1987 au sein de la Direction de
la police de la ville de Newport News par John Eck et William Spelman, dans le cadre de
leurs expérimentations de techniques axées sur le contrôle des problèmes (problem-oriented
policing – POP)
Par ailleurs, la résolution des problèmes qui utilise le modèle SARA a été intégrée dans les
activités de la police de proximité au début des années 90. Depuis cette époque, cette
intégration est devenue monnaie courante dans les formations, publication et même dans les
programmes de subvention publique.
Le projet « Une vie sans violence » l’a également utilisé. Ce projet était le fruit d'une
collaboration entre le ministère croate de l'Intérieur, du Programme des Nations Unies pour
le développement – PNUD et du ministère des Sciences de l’éducation et du sport.
Il avait l’ambition de prévenir la violence, qu’elle se manifeste contre les femmes, au sein du
foyer conjugal ou entre les jeunes et de bâtir, en tout premier lieu chez ces jeunes, une
culture de non-violence.
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Objectif
Les activités de prévention avaient pour objectif de sensibiliser l'opinion publique sur les
agressions, d’encourager les citoyens, en particulier les victimes, à signaler les cas de
violences conjugales. Le projet a depuis élargi son champ d’action à la prévention d’autres
formes de violence, principalement conjugale, mais également les actes d’agressions entre
pairs 1.
Groupe cible
Le projet cible les enfants et les adolescents âgés de 13 et 14 ans.
Activités de mise en œuvre
La campagne conçue dans le cadre du projet s’articule autour des trois composantes
suivantes :
1. Ateliers interactifs dans les écoles au cours desquels les enfants et les adolescents
prennent connaissance de la problématique de la violence, des mesures juridiques
visant à la prévenir et à la signaler ; ils sont également sensibilisés aux questions de
non-violence, de tolérance et non-discrimination. Les représentants de la police, des
organisations non gouvernementales (ONG) et du PNUD ont animé ensemble ces
activités dans les établissements scolaires avec la participation des enseignants et des
pédagogues.
2. Des programmes d’art conceptuel ont mis l’accent sur l'édification d'une culture de
non-violence, de tolérance et de non-discrimination ; ils ont été élaborés pour
renforcer la première composante. Cette composante avait pour objet de toucher le
grand public ; elle comportait deux volets : des représentations thématiques et un
programme théâtral. Dans la première partie du programme, les jeunes avaient la
possibilité d’apprendre de nouvelles manières d'agir et d’entrer directement en contact
avec les acteurs. La seconde partie comportait des programmes de stage qui
présentaient diverses manières d'occuper son temps libre afin d’encourager les jeunes
à se forger pour la vie un comportement en harmonie avec les valeurs positives de la
société dans laquelle ils vivent.
3. Adaptées aux enfants et des adolescents, les discussions interactives qui se sont
déroulées avec les jeunes dans les locaux de la police, et étaient centrées sur
l’édification d’une culture de non-violence, de tolérance et de non-discrimination, ont
été conçues pour renforcer la première composante du projet. Cette composante avait
pour objet de toucher le grand public et comportait deux volets : des représentations
thématiques et un programme théâtral.
Pendant la mise en œuvre du projet, il a été recommandé de recourir la méthode couramment
utilisée, car conçue spécialement pour la « résolution des problèmes », à savoir le modèle
SARA, afin d'identifier les problèmes et définir les solutions à adopter. L’objectif premier de la
mise en œuvre du modèle SARA est d’explorer les problèmes, mais il comprend également
les outils suivants :
Scannage (quel est le problème ?)
 Identifier les problèmes récurrents et préoccupants pour la population comme
pour la police.
1 Participant numéro 2 ; interview réalisée le 1er avril 2015.

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 Identifier les conséquences du problème sur la collectivité et la police.
 Classer ces problèmes par ordre de priorité.
 Mettre au point des objectifs
 Confirmer l’existence de problèmes.
 Établir la fréquence et la chronologie du problème identifié.
 Choisir un échantillon de problèmes aux fins d’analyse approfondie.
Analyse (« Que faut-il?)
 Identifier et comprendre les circonstances et conditions qui ont précédé et
accompagné le problème.
 Identifier les données pertinentes à collecter.
 Rechercher des informations sur le type de problème traité.
 Faire un inventaire des modes de traitement du problème à l’heure actuelle, les
forces et les limites des solutions actuelles.
 Réduire de manière aussi précise que possible la portée du problème.
 Identifier les ressources qui pourraient aider à mieux comprendre le problème.
 Mettre au point une hypothèse de travail sur l'origine du problème.
Solution (« Que faire? »)
 Organiser des séances de réflexion sur de nouvelles interventions.
 Trouver de quelle manière d’autres collectivités ont traité des problèmes
similaires.
 Faire un choix parmi d'autres interventions
 Esquisser un plan d’action et identifier les parties qui en seront chargées.
 Fixer les objectifs précis du plan d’action.
 Réaliser les activités prévues.
Évaluation (« Comment évaluer les succès du projet ? »)
 Vérifier si le plan a été mis en œuvre (processus d’évaluation).
 Collecter des données qualitatives et quantitatives sur l’avant et l’après
application des solutions.
 Vérifier si les objectifs généraux et spécifiques ont été atteints.
 Identifier toute nouvelle stratégie nécessaire au renforcement du plan initial.
 Mener une évaluation permanente afin de maintenir l'efficacité du plan (Centre
for Problem-Oriented Policing n.d. – le Centre pour des activités policières axées sur la
résolution des problèmes).
Gouvernance/gestion
Le ministre croate de l’Intérieur et le PNUD ont été les initiateurs de cette campagne.
Diverses parties prenantes y ont participé : le ministère de la Famille, des anciens
combattants et de la solidarité entre les générations, le ministère de la Recherche, de
l’éducation et du sport, le ministère de la Santé et du bien-être social, l'Agence pour
l’Éducation et la formation des enseignants. La police a également été impliquée dans tous
les aspects du projet, en collaboration avec le PNUD, des organisations de la société civile,
des artistes et la collectivité locale, afin de créer un environnement plus sûr et une
communauté qui se soucie du bien-être d’autrui.

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Ressources
La campagne a bénéficié du cofinancement du PNUD et du Gouvernement croate.
Retombées/résultats attendus
Grâce à l’interdépendance des trois composantes de la campagne, les enfants apprennent à
connaître les causes et les répercussions de la violence, ainsi que les mesures qu’il faut
prendre lorsqu’elle survient. Ils sont encouragés à choisir la bonne réaction pour traiter des
incidents négatifs, à favoriser les relations entre les personnes, les amis et l’environnement
dans son ensemble en manifestant leur engagement personnel dans la non-violence. Comme
ces jeunes se trouvent au stade de la formation de leur identité, ils sont invités à avoir une
attitude positive en société et une approche constructive pour résoudre des questions de
violence 2.
Évaluation
Primée meilleur projet de prévention de l’Union européenne, la campagne croate Vivre sans
violence a reçu le prix européen de la prévention de la criminalité, le 13 décembre 2013.
En juin 2012, la page du projet sur le réseau social Facebook comptait déjà 4 301 marques
d’appréciation (ou « likes »).
En 2010, 1 373 conférences ont été organisées dans 512 écoles publiques – en tout, 52 000
élèves et 4 000 parents ont été impliqués ainsi que 311 agents de police et 430
fonctionnaires.
En 2011, dans quatre directions territoriales de la police, à savoir : Zagreb, Split-Dalmatie,
Osijek-Baranja et Primorje-Gorski, des ateliers ont été organisés en collaboration avec les
organisations de la société civile (OSC) ; dans d'autres régions, diverses activités à visée
informative et éducative (débats publics, tables rondes, forums, conférences…) ont été
lancées.
Depuis 2012, des ateliers sont montés à Vukovar, Pula, Rijeka, Osijek et à Split 3.
Forces et faiblesses
La méthodologie SARA, utilisée pour élaborer la campagne, est un « modèle classique de
résolution des problèmes ». Il a deux faiblesses majeures : il suppose une linéarité du
processus de résolution. Ce modèle donnerait à penser que les étapes se succèdent, alors que
dans la pratique, elles sont beaucoup plus interdépendantes. Enfin, SARA n'implique pas de
manière officielle la collectivité ; elle peut être entièrement mise en œuvre par la police.
Perspectives/commentaires
La campagne est toujours en cours, principalement sur le site Web et la page dédiée sur le
réseau social Facebook.
2 http://www.hr.undp.org/content/croatia/en/home/presscenter/articles/2013/12/13/living-life-without-
violence-campaign-wins-eu-prize.html
3 http://eige.europa.eu/gender-based-violence/methods-and-tools/croatia/public-campaign-living-life-
without-violence-zivim-zivot-bez-nasilja

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