222 COUR DES COMPTES
A - La maîtrise de la gestion
Comme dans tout service à caractère industriel et commercial, qui
s’inscrit dans un cadre concurrentiel, la collectivité, en sa qualité
d’autorité organisatrice de la gestion de l’eau et de l’assainissement, doit
contrôler la qualité de la gestion et évaluer les performances de ses
services. Préalablement, elle doit déterminer des objectifs financiers,
techniques et patrimoniaux. Les modalités de pilotage s’exercent
différemment selon que la régie est un service interne à la collectivité ou
juridiquement indépendant.
Les différentes catégories de régies
La gestion directe n’est pas un mode de gestion homogène. Elle peut
être assurée par des régies de types différents disposant d’un degré
d’autonomie variable généralement croissant avec la taille de la collectivité,
commune ou établissement intercommunal.
La régie simple, dont la création n’est plus autorisée depuis 1927, est
un service communal sans pouvoir décisionnel propre ni indépendance
financière. La régie à autonomie financière dispose d’un conseil
d’exploitation et d’une trésorerie propre. La régie personnalisée est un
établissement public indépendant, doté d’un conseil d’administration et géré
par un directeur.
Enfin, de nouvelles formes de gestion directe émergent avec des
sociétés publiques locales (SPL) de l’eau, chargées par leurs collectivités
actionnaires d’assurer la gestion de leur service.
La gestion directe concerne des services dont la gestion n’est pas
déléguée à leur risque et péril à des prestataires qui se rémunèrent, au moins
principalement, sur les usagers. Pour autant, la gestion directe n’implique pas
forcément qu’elle est assurée dans sa totalité par des moyens du service : ce
dernier peut avoir recours à un tiers, que le service rémunère directement, qui
réalise le cas échéant l’essentiel de ses activités, ou sur lequel il assure un
contrôle de même nature que sur ses propres services. Il s’agit alors, dans ce
dernier cas, de « quasi-régies ».
La démarche de performance et l’approche évaluative sont encore
peu développées dans les régies simples et dans les régies sans
personnalité morale, qui forment des services de la collectivité où
l’assemblée délibérante, avec le concours du conseil d’exploitation quand
il existe effectivement, joue en principe un rôle majeur. En réalité, elle est
rarement saisie des questions relatives aux budgets annexes de l’eau et de
l’assainissement. Ainsi, leurs débats d’orientation budgétaire, qui ont
normalement pour objet de définir des lignes directrices pluriannuelles,
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Rapport public annuel 2015 – février 2015
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