LES SOINS PALLIATIFS, POUR QUI ET QUAND ?
Désormais, il est tenu pour acquis que la fin de vie est une étape à vivre en toute
conscience et en toute humilité. Les soins palliatifs sont là pour préserver la meilleure
qualité de vie possible des malades en phase terminale, jusqu’à la mort.
Pour une définition des soins palliatifs
En occident, l’idée d’accompagner les mourants dans les meilleures conditions a été
développée d’abord en Angleterre, dans les années 1960 puis en France, mais il fallut attendre
1987 pour voir naître la première unité de soins palliatifs. Ensuite, les grandes associations de
soins palliatifs se sont regroupées en une société savante, la Société Française
d’Accompagnement et des soins Palliatifs (SFAP), qui a défini les soins palliatifs : ce sont
« des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave
évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les
autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle.
Les soins palliatifs et l’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en
tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution… »
A qui s’adressent ces soins ?
Les soins palliatifs concernent les personnes dont la maladie grave et évolutive nécessite des
soins de confort, suite à une perte d’autonomie importante ou à des douleurs résistant aux
traitements classiques (cancers, accident vasculaire cérébral, cardiomyopathie obstructive,
bronchopathie chronique obstructive…) et dont les soins curatifs peuvent toujours être en
cours. On préfère alors parler de soins continus. Ils concernent également les personnes en
phase terminale, dont le décès est imminent, lors de cancers, troubles neurologiques
dégénératifs (sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophiante…), pathologies
immunodéficientes (SIDA…), maladies graves entraînant une perte d’autonomie importante
(maladie d’Alzheimer…), et lorsque les traitements curatifs deviennent trop agressifs et sans
résultat contre la maladie (rechutes, généralisation d’un cancer, épuisement général de la
personne…).
La situation en France
En France, environ 150 000 personnes par an (sur 550 000 décès) meurent après une maladie
longue et incurable et nécessiteraient des soins palliatifs. On dénombre actuellement 99 unités
de soins palliatifs et 177 équipes mobiles, avec un total de 774 lits d’hospitalisation.
Les soins palliatifs et l'accompagnement sont toujours du ressort d'une équipe
pluridisciplinaire, comprenant les médecins et l'équipe soignante, des psychologues et des
accompagnants bénévoles.
Mieux vivre sa fin
L’orientation vers une unité de soins palliatifs est une décision qui est proposée par
l’ensemble des acteurs santé qui gravitent autour de la personne malade - médecin traitant,
médecins spécialistes, médecin de l’unité de soins palliatifs - en accord avec celle-ci et avec
son entourage. L’accueil du malade se fera avec réalisme et douceur : inutile en effet de fuir la
réalité mais inutile aussi de lancer crûment des vérités qui peuvent heurter. On estime
globalement qu’entre 85 et 90 % des personnes en soins palliatifs sont conscientes d’être en
fin de vie. Elles souffrent alors, entre autres, de l’absence de discours sur leur mort
imminente. Dans une unité de soins palliatifs, les patients ne sont pas abandonnés avec leur
histoire, ils sont accompagnés, de jour comme de nuit, par toute l’équipe des soignants.