A.ABREAL, Application des Grenats à la Géothermobarométrie J. of Pers. Mineralogist, vol.4,
pp 221-264, 2006
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1.2 Exemple (Fig. 1)
Prenons par exemple trois minéraux distincts A,B et C mais de sorte que A et B peuvent coexister à basse
température et que C soit une recombinaison de A et B à haute température.
Nous pouvons décrire l’équilibre chimique entre ces trois minéraux par la relation :
m A + n B = o C réaction (1)
où m,n, et o sont les coefficients stoechiométriques de la réaction.
Aux basses températures, il y a coexistence entre les phases minéralogiques A et B. Lorsque la température
augmente et franchit le segment A+B/C, qui traduit l’équilibre thermodynamique entre ces associations, la
réaction (1) se produit avec formation de la phase C.
Le segment A+B/C sur la grille pétrogénétique définit les couples PT (pression-température) pour lesquels il y a
coexistence entre les produits de la réaction (C) et ses réactants (A et B) et délimitent les domaines d’existence
de A+B et C.
Remarque
Dans notre exemple, le minéral A est encore présent après réaction avec B, car le minéral A est en excès.
Lorsque toute la quantité disponible du minéral B a réagi avec le minéral A, la réaction (1) ne peut plus se
poursuivre. La part du minéral A qui n’a pas réagi auparavant, ne peut alors plus être consommé et subsiste
avec C, malgré le fait que l’on ne soit plus dans le domaine de stabilité de l’association A+B.
1.3 Paragenèse
La paragenèse, c’est l’assemblage ou association de minéraux. Elle dépend principalement de la
composition chimique du milieu, mais également des conditions PT, qui délimitent les domaines d’existence des
minéraux.
1.4 De l'observation de terrain au diagramme PT
En général, le pétrologiste récolte des échantillons sur le terrain et cherchent à définir les conditions de
pression et de température de formation de la roche.
Pour cela, il échantillonne la roche sous la forme de lames minces qu’il observe au microscope polarisant. Son
œil exercé lui permet généralement d’identifier la nature des minéraux présents ; en cas de litige, il peut avoir
recours à d’autres systèmes d’analyses comme la microsonde électronique.
Comme la structure des minéraux est directement corrélée au degré de déformation subi par la roche mère
(Figure 2), le géologue peut ainsi, à partir de ses observations, définir l’état d’avancement de déformation de la
roche.
Lorsqu’une roche subit des contraintes de pression, il y a déformation progressive des minéraux présents avec
formation de nouvelles structures en lieu et place des structures originelles, on parle d’évolution prograde.
Plus tard, sous l’effet du relâchement de ces contraintes la pression décroît (on parle alors d’évolution
rétrograde), et des volumes exempts de matière apparaissent, dans lesquels de nouveaux minéraux peuvent
cristalliser. Ces nouveaux minéraux se reconnaissent aisément. Puisqu’ils sont généralement issus de réaction
entre minéraux contigûs à ces espaces libérés, et donc postérieurs à l’accroissement des contraintes, ils ne
présentent aucune déformation due au métamorphisme et sont généralement bien formés.
NOTA
Il est toutefois important de noter que ces « espaces » ne sont pas des géodes, mais plutôt des volumes
micrométriques.