VIII COMPOSANTS ACTIFS : Les composants actifs à état solide principalement utilisés dans le domaine des microondes sont les diodes PN, schottky et IMPATT, les transistors à effet de champ, MESFET et HEMT et les transistors bipolaires, à homojonction et hétérojonction. Ces composants sont réalisés dans diverses technologies de semiconducteurs leur apportant des performances propres en terme de fréquences de coupure et de puissance. La structure de base de ces composants est une jonction formée de matériaux identiques mais dopés différemment (homojonction) ou de matériaux différents (hétérojonction et jonction métal-semiconducteur). Nous allons voir, dans ce chapitre, les différentes technologies existantes, les technologies émergentes et les différences de fonctionnement et de performances des différents composants. 1. TECHNOLOGIES Les composants actifs sont la base de la réalisation des circuits actifs qui constituent les systèmes d’émission-réception. Leurs performances en fréquence, puissance et bruit sont indéniables d’un fonctionnement correct du système complet. Leurs linéarité ou non-linéarité est utilisée pour des aspects d’amplification ou de génération de signaux. Figure 1 : Evolution de l’énergie de bande interdite et du paramètre cristallin pour différents matériaux. vsat (107cm.s-1) Les premiers composants actifs ont été fabriqués sur du germanium, ce dernier a très vite été détrôné par le silicium qui a connu un développement fulgurant à partir des années 1970, tant en termes de performances que d’intégration. On connaît aujourd’hui l’apport incontesté par ce développement, notamment dans la vie courante. 3 2 Il n’en reste pas moins que le silicium souffre de deux inconvénients majeurs devant d’autres semiconducteurs, une mobilité faible des porteurs et un semiconducteur non semi isolant, rendant la conception de composants et de circuits intégrés plus délicate à des fréquences très élevées. Le tableau I donne les principaux paramètres physiques et électriques des semiconducteurs utilisés pour la réalisation de composants rapides. Le Si, GaAs et InP sont ceux qui sont le plus utilisés car ils ont donné naissance à des technologies industrielles. Les deux derniers, le GaN et le SiC, font partie du domaine de la recherche et sont prometteurs quand à leurs propriétés optiques et thermiques qui en font de bons candidats pour l’électronique de puissance à très hautes fréquences. à 300K Si Ge GaAs InP GaN 3C-SiC InP 1 0 5 10 15 20 E (kV.cm-1) Figure 2 : Vitesse de dérive électronique dans différents semiconducteurs non dopés à 300K. Sur la figure 2, on constate que la vitesse de saturation des électrons est bien plus élevée dans les composés III-V que dans le silicium, permettant ainsi aux composants actifs de développer des performances fréquentielles plus élevées. εr 11.7 16.2 12.9 12.5 9.7 9.72 NC (cm-3) 3.2 1019 1.0 1019 4.7 1017 5.7 1017 1.2 1018 1.5 1019 NV (cm-3) 1.8 1019 5.0 1018 9.0 1018 1.1 1019 4.2 1019 1.2 1019 2. DIODES eχ (eV) 4.01 4.00 4.07 4.38 4.1 Eg (eV) 1.12 3.2 2.36 Il existe diverses diodes utilisées dans le domaine des microondes. Ces diodes sont utilisées pour la détection, le mélange ou la génération de signaux en fonction de leur technologie. Elles sont également la base des transistors. 0.66 1.424 1.344 ni (cm-3) 1.0 10 μn(cm/V.s) 1400 3900 8500 5400 1000 900 μp(cm/V.s) 450 1900 400 200 350 20 5.658 5.65325 5.8687 4.52 4.3596 Constante de maille (Å) 5.431 10 2.0 10 13 2.1 10 6 1.3 10 7 2.1 Diodes PN : Tableau I : paramètres physiques et électriques de semiconducteurs COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 97 La diode PN seule, fabriquée à base d’un seul semiconducteur, est très peu utilisée dans le domaine des microondes car elle ne permet pas de fonctionner à des fréquences très élevées au delà du millimétrique, notamment sur Silicium, pour lesquelles les transistors n’offrent plus de gain. En COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 98 revanche elle est à la base du transistor bipolaire et de diodes plus spécifiques du domaine des hyperfréquences : diode à avalanche : utilisée pour la génération directe et harmonique, la multiplication de signaux. diode varactor : utilisée pour la commande diode PIN : utilisée pour la commutation et la détection de signaux La fréquence de coupure de la jonction PN est influencée par la capacité de diffusion : fC = ∂V 1 où r = d ⎟⎞ ∂I d ⎠ Vd =0 2 π.r. ⎡⎣C j ( Vd ) + C d ⎤⎦ Trois types de diode permettent d’obtenir ce type de caractéristique : les diodes à effet Tunnel, les diodes IMPATT et les diodes Gunn. 2.4 Schéma équivalent : Le schéma équivalent d’une diode est représenté sur la figure 4. La caractéristique non linéaire du fonctionnement de la diode est donnée par la relation entre la tension et le courant : ⎛ ηq.k.V.Td ⎞ I d = IS ⎜ e − 1⎟ ⎜ ⎟ ⎝ ⎠ IS est le courant de saturation de la diode qui dépend de la technologie utilisée ainsi que des dimensions du composant. La diode PN fabriquée à base de deux semiconducteurs différents, qui présentent un accord de maille (figure 1), présente l’avantage de créer un puit de potentiel au niveau de la bande de conduction ou de valence, et ce grâce à la différence de bande interdite des semiconducteurs, afin d’améliorer l’efficacité d’injection des porteurs dans le composant. Cj Id L C R RS L C 2.2 Diodes Schottky : La diode schottky est composée d’un conducteur placé sur un semiconducteur selon une barrière métal-semiconducteur. Elle est réalisée sur Si (métal Al), GaAs (métal Au) et SiC. La différence fondamentale avec la diode PN est que le fonctionnement s’appuie sur les porteurs majoritaires, alors qu’il s’appuie sur les porteurs minoritaires dans le cas de la PN. La diode Schottky peut fonctionner jusqu’à la fréquence de coupure qui est égale à : fC = L’absence de capacité de diffusion, ou capacité dynamique de la jonction qui fait intervenir la durée de vie des porteurs, entraîne une fréquence de coupure bien plus élevée que pour la jonction PN avec des fréquences pouvant atteindre 200 à plus de 300 GHz. Elle est principalement utilisée en détection, mélange et limitation de puissance particulièrement en bande sub-millimétrique. 2.3 Diodes à transfert électronique ou diode GUNN : + C’est une structure N NN réalisée sur du GaAs ou de l’InP. Elle est utilisée en tant que générateur direct ou harmonique et en multiplication. Cette génération de signaux est réalisée grâce à la caractéristique de résistance dynamique négative qu’elle présente pour certaine polarisation (figure 3). I Pic V Figure 3 : Caractéristique d’une diode à effet tunnel. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani Les performances fréquentielles des transistors sont caractérisées par la fréquence de transition ft, qui correspond à un gain en courant (sortie en court-circuit) unitaire et la fréquence maximum d’oscillation fmax, qui correspond à la fréquence pour laquelle le gain en puissance disponible (MAG) est égal à l’unité. 3.1 MOSFET : Ce transistor est le plus répandu dans les circuits intégrés basses fréquences, du fait de sa très faible consommation et de sa forte densité d’intégration. Néanmoins, il n’est pas utilisé en microondes à cause de ses faibles performances fréquencielles, bien que des fréquences de transition de 240 GHz aient été obtenues avec une longueur de grille de 43 nm. Il utilise une jonction Métal-Isolant-Semiconducteur (MISFET) mais comme le seul isolant qui puisse être correctement déposé sur du silicium est de l’oxyde de silicium, on réalise donc un MOSFET (Metal-Oxyde-Semiconductor Field Effect Transistor). La figure 5 représente une coupe de ce composant. Lorsque la grille est polarisée positive avec une tension suffisante, il apparaît une couche d’inversion à l’interface isolant-semiconducteur que constitue la zone déplétée ou le canal. Ce canal est constitué d’électrons alors que le substrat est dopé P. La quantité de charges négatives est contrôlée par la grille. Lorsqu’une tension est appliquée entre la source et le drain, ces électrons vont se déplacer sous l’effet du champ électrique, constituant ainsi un courant entre la source et le drain. Vallée Zone de résistance négative 3. TRANSISTORS A EFFET DE CHAMP Les transistors à effet de champ sont réalisés sur différents semiconducteurs mais les technologies sont différentes selon la nature du matériau et donnent lieu à différentes structures du transistor à effet de champ. Le transport des électrons se fait horizontalement (ou latéralement) dans les structures à effet de champ, alors qu’il se fait verticalement dans les structures bipolaires. ∂V ⎞ 1 où r = d ⎟ ∂I d ⎠ Vd =0 2 π.r.C j ( Vd ) + Figure 4 : Schéma équivalent non linéaire d’une diode. 99 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 100 Ces électrons se déplacent à une vitesse assez lente à cause principalement de 2 phénomènes physiques : le transport s’effectue au niveau de l’interface oxyde-semiconducteur qui réduit leur vitesse par rapport au silicium massif, vitesse qui est déjà plus lente dans le silicium que dans d’autres semiconducteurs ternaires. Les fréquences de fonctionnement sont inhérentes au fonctionnement du transistor et sont donc liées aux valeurs des éléments électriques de son schéma équivalent (figure 7). Rg Ceci contribue à obtenir des fréquences de fonctionnement relativement faibles pour ces composants. Pour augmenter ces fréquences, il faut que le temps de transit des électrons à travers le canal soit très faible, pour diminuer ce dernier, il faut que les électrons parcourent un chemin le plus court possible. Ceci est réalisé, en diminuant la longueur de grille, on obtient alors des performances fréquentielles accrues (tableau II). Les limitations de ces composants se trouvent également en un bruit élevé comparativement au transistor bipolaire. Lg (µm) 0.18 0.13 0.092 0.063 0.043 Ft (GHz) 35 53 94 140 230 Épaisseur oxyde (nm) 6.2 4.45 3.12 2.2 1.8 Grille Drain Source N Grille N Zone déplétée Substrat P gm Oxyde (b) enhancement Rs ft = gm C gd 1+ C gs gm f max = 2 π.C gs .2 Source N Figure 5 : Transistor MOSFET : structure latérale. Pour obtenir des composants de puissance, des structures verticales sont réalisées (figure 6), dans lesquelles le drain se trouve sur la face opposée au substrat. Les fréquences de fonctionnement de ce type de composant s’en trouvent fortement réduites puisque la zone de transit des électrons est longue. Les LDMOS (Laterally Double Diffused MOS) et VDMOS (Vertically Double Diffused MOS) sont également des composants de puissance qui ne fonctionnent guère au-delà de quelques centaines de MHz. Grille N N+ P Oxyde Drain Figure 6 : Transistor MOSFET : structure verticale. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani C ⎞ ⎝ gs ⎠ + Grille + Si P Oxyde Drain N+ Oxyde Si haute résistivité > 1 kΩ.cm Figure 8 : Technologie MOS - SOI. 3.2 MESFET (MEtal-Semiconducteur Field Effect Transistor): Une tension appliquée entre les drain et source fait circuler un courant d’électrons sous la grille dans le canal, parallèlement à la surface du semiconducteur. La saturation de ce courant est due à la saturation de la vitesse des électrons dans le matériau (figure 2). L’intensité du courant est contrôlée par la profondeur de la zone déplétée qui apparaît sous la jonction métal-semiconducteur de la grille (contact schottky) et qui est polarisée en inverse. Les performances fréquencielles de ces transistors sont fonction de la longueur de grille (Lg) qui constitue le chemin parcouru par les électrons pour atteindre le drain. En réduisant cette longueur de grille, on diminue le temps de transit et on améliore les fréquences de coupure des composants. Ces longueurs, grâce aux avancées technologiques, sont passées de 0.7 à 0.15 µm. La largeur de grille (ℓg), quand à elle, permet P couche NSubstrat N+ ⎛ (R s + R g ) ⎜ g ds + g m Cgd ⎟ C’est le transistor le plus utilisé dans les circuits MMIC, notamment dans les radiotéléphones, les récepteurs de télévision par satellite et les badges de télépéage par exemple. Il est réalisé sur substrat GaAs et utilise un contact schottky sur la grille (figure 9). Source + Gds Enfin, pour la réalisation de circuits MMIC, l’inconvénient majeur des technologies MOS, est le substrat dopé utilisé de faible résistivité qui entraîne des pertes élevées pour les composants passifs qui résonnent à des fréquences faibles. Pour palier à ceci, des technologies SOI ont été développées (Substrate On Insulator), dans lesquelles le transistor MOS est fabriqué sur un substrat semi-isolant de Si (figure 8). Les éléments passifs sont alors de meilleure qualité. Substrat P (a) à déplétion Cgs 2 π.C gs Drain N Zone déplétée Oxyde Rd Figure 7 : Schéma équivalent linéaire du transistor MOS. Tableau II : performances de transistors CMOS en fonction de la longueur de grille. Source Cgd 101 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 102 d’augmenter l’amplitude du courant et donc la puissance du composant, elle varie entre 50 et 200µm en général. Mais ceci ne permet pas d’obtenir des composants de forte puissance, il faut alors avoir recours à des structures multi-doigts de grille. Lgs Ls Source N+ Grille Drain Lg Lgd GaAlAs ΦB Contact ΔEC EF Canal N N N + ΔEV Substrat GaAs semi-isolant GaAlAs Figure 9 : MESFET. f max = gm 2 π.C gs .2 R C G DS (voir modèle figure 20) Ce composant réalisé sur GaAs, InP et GaN utilise une hétérojonction (grille-source) pour diminuer le temps de transit des électrons et augmenter les performances fréquentielles. Les électrons circulent dans une zone non dopée dans laquelle ils acquièrent une vitesse plus rapide que dans une zone dopée (figure 10). L’hétérojonction GaAs/GaxAl1-xAs présente, de part et d’autre de l’interface, une différence de bande interdite (gap), en effet Eg est plus grande dans le matériau GaAlAs que dans GaAs. La répartition de la différence de gap entre les bandes de conduction (ΔEc) et bandes de valences (ΔEv) dans les diagrammes d’énergie crée un puit de potentiel du côté GaAs non dopé. Le GaAlAs étant dopé N, des électrons en provenance de la partie dopée s’accumulent dans le puits de potentiel qui va constituer le canal du transistor (figure 11). Zone déplétée N d1 Grille + N + 3.4 PHEMT (Pseudomorphic High Electron Mobility Transistor) : Afin d’augmenter la largeur du puits de potentiel et par là même le courant du composant, on réalise une double hétérojonction en plaçant une couche GaInAs entre les couches GaAlAs et GaAs (figures 12 et 13). Un second avantage d’utiliser une couche de GaInAs non dopée est de conférer aux électrons une vitesse plus élevée encore que dans du GaAs. Cette couche de Ga0.85In0.15As n’a pas la même dimension de maille que celle du GaAs, il y a contrainte compressive et pour éviter des dislocations du matériau qui détérioreraient le composant, cette couche doit être très fine. C’est cette couche qui est pseudomorphique et qui a donné le nom au composant. GaAs N+ Source Zone déplétée N GaAs non dopé Grille Drain + N + Contact N+ Contact N+ Canal GaAlAs dopé N GaAlAs non dopé GaInAs non dopé : canal GaAs non dopé : tampon Canal GaAlAs dopé N GaAlAs non dopé d0 Accumulation d’électrons Figure 11 : Diagramme de bande d’un HEMT. GaAs N+ Drain dopé Couche séparatrice GaAlAs non dopé Sous l’effet de la tension appliquée entre drain et source, ces électrons vont se déplacer dans une zone non dopée, et donc à grande vitesse. Ainsi, pour une longueur identique de grille, un transistor HEMT aura des performances améliorées à celles d’un transistor MESFET. En contrepartie, comme le puit de potentiel a une largeur très faible, le courant disponible est limité pour ce composant.. 3.3 HEMT (High Electron Mobility Transistor) : Source GaAs non dopé N Le fonctionnement de ce transistor s’approche de celui du MOSFET, mais les performances fréquentielles sont bien meilleures du fait de l’utilisation de GaAs. De plus, comme il est fabriqué sur un substrat semi-isolant, la réalisation de circuits MMIC donne de très bons résultats. gm 2 π.C GS ΦF ℓg + Substrat GaAs semi-isolant ft = GaAs EC Ld N+ N Métal Gaz d’électrons Substrat GaAs semi-isolant Gaz d’électrons Figure 12 : PHEMT. Substrat GaAs semi-isolant Figure 10 : HEMT. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 103 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 104 4. TRANSISTORS BIPOLAIRES Métal GaAlAs GaInAs Ces composants utilisent la jonction PN et le transport des charges se fait verticalement. GaAs EC ΦB ΔEC 4.1 Transistor bipolaire à homojonction BJT : ΦF Le transistor bipolaire est constitué de deux jonctions PN (figures 15 et 16). EF B E C N++ ΔEV N + SiO2 P SiO2 N GaAlAs GaAs non dopé N dopé Couche séparatrice GaAlAs non dopé Canal N+ Substrat GaAs semi-isolant Substrat P Accumulation d’électrons (GaInAs non dopé) Figure 15 : Transistor bipolaire à homojonction. Figure 13 : Diagramme de bande d’un PHEMT. Ces composants sont également réalisés sur substrat InP et GaN, en utilisant une hétérostructure GaInAs/InP et GaAlN/GaN respectivement. Les meilleures performances atteintes sont données par les composants sur InP. 3.5 MHEMT (Metamorphic High Electron Mobility Transistor) : Afin de diminuer la contrainte liée au désaccord de maille entre le GaAs et le GaInAs, on introduit une couche buffer Ga1-x-yAlxInyAs entre le GaAs et le canal GaInAs. Cette couche buffer correspond à la superposition de différentes couches d’épaisseurs et de dosage différentes, réalisant ainsi une couche graduelle (figure 14). Cette couche permet d’accommoder le large désaccord de maille entre le substrat GaAs et le canal GaInAs et d’éviter la propagation de dislocations du matériau dans la zone active du transistor. Cette technologie, utilisée également sur substrat InP, permet de réaliser des composants sur GaAs ayant des performances comparables à ceux sur InP, en ayant un coût plus faible puisque les avantages du GaAs sont conservées pour la réalisation de circuits. Ainsi ces composants sont utilisés en bande millimétrique (Ft=290GHz, Fmax=340GHz pour Lg=70nm – IAF). La figure 16 montre le diagramme des bandes d’énergie du transistor à l’équilibre thermique : les niveaux de fermi s’alignent. L’émetteur étant fortement dopé N, c’est un réservoir d’électrons. Lorsque le transistor est polarisé correctement, à savoir la jonction B-E en direct et la jonction B-C en inverse, les bandes de conduction entre l’émetteur et la base se rapprochent, permettant aux électrons de passer aisément entre l’émetteur et la base. La base étant dopée P, ils la traversent rapidement pour atteindre l’interface B-C. Cette jonction étant polarisée en inverse, les électrons tombent rapidement dans le collecteur. Ainsi un courant d’électrons est créé entre l’émetteur et le collecteur. Un courant inverse de trous circule en sens inverse, ce courant est beaucoup plus faible, du fait que les collecteurs et émetteurs sont dopés N. Si EG Si Si EC EF EV eVBE Ga0.47In0.53As 5nm eVCE Ga0.48In0.52As 15nm Ga0.48In0.52As 5nm Ga0.47In0.53As 40nm Ga0.48In0.52As 250nm Couche d’adaptation E GaAlInAs : Buffer métamorphique N++ GaAs 100nm B C électrons N++ P Substrat GaAs semi-isolant WE Figure 14 : Technologie IAF MHEMT. WB trous N N WC Figure 16 : Diagramme des bandes d’énergie et courants dans un transistor bipolaire. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 105 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 106 Lorsque les électrons traversent la base, ils se trouvent en présence d’un semiconducteur dopé P. Pour éviter qu’ils se recombinent avec les trous, ils doivent traverser la base rapidement, celle-ci doit donc être courte et satisfaire à WB << LnB (longueur de diffusion des électrons dans la base). La base doit donc être fine. Il faut également noter qu’un courant de trous est en présence d’un courant d’électrons. Pour que le transistor fonctionne correctement, ce dernier doit être plus élevé que le premier, ceci est défini à travers l’efficacité d’injection : γ= J nE = J nE + J pE ft = 1 2π.τ ec f max = Ainsi ft est diminuée si les couches sont fines et si on vient prendre contact directement sur la couche pour la base et le collecteur (structure mésa, figure 18). Fmax est améliorée si la base est fortement dopée, ce qui est possible avec l’introduction de l’hétérojonction. GaAlAs ρB WB EGC ΔEV EGE EV ΔEC eVBE et σ nE >> σ pB avec ρ B = GaAs EGB EC EF eVCE ΔEV La base étant peu dopée, elle est très résistive et on ne peut pas diminuer trop son épaisseur, sous peine d’obtenir une résistance de base très élevée et ainsi de diminuer la fréquence fmax. RB = GaAs ΔEC 1 = 1 σ pB .WB J pE 1+ 1+ σ nE .WE J nE Selon cette équation, le courant de trous sera faible devant celui des électrons si le rapport JpE/JnE << 1. Dans ce cas, l’efficacité d’injection est proche de 1. Ceci se traduit par une épaisseur de base très petite devant l’épaisseur de l’émetteur et un émetteur très fortement dopé par rapport à la base : WB << WE ft 8π.rb .C Tc E 1 qN Bμ B B N++ Ce composant, fabriqué sur Si a des performances fréquencielles maximales de 40 GHz environ, permettant de réaliser des circuits intégrés RF. C électrons N++ P WE N N trous WB WC Figure 17 : Diagramme des bandes d’énergie dans un transistor bipolaire à hétérojonction abrupte 4.2 Transistor bipolaire à hétérojonction HBT : et graduelle ( Pour augmenter l’efficacité d’injection et éviter de surdoper fortement l’émetteur devant la base, on réalise une hétérojonction E-B (figure 17). Le matériau utilisé pour l’émetteur a un gap plus grand que celui de la base, ainsi cette différence de gap facilite le passage des électrons de l’émetteur vers la base et rend plus difficile l’injection des trous de la base vers l’émetteur en augmentant la valeur ΔEV. L’efficacité d’injection s’en trouve ainsi améliorée : ). E B Implantation H+ E’ B C C γ= J nE = J nE +J pE 1+ 1 J pE0 ⎛⎜ - ΔE G ⎞⎟ .e ⎝ kT ⎠ J nE0 Implantation bore C’ (a) Substrat GaAs semi-isolant Le rapport des courants de trous et d’électrons est toujours proportionnel au dopage et à la largeur de base, mais il est multiplié par une exponentielle fonction de la différence du gap de l’hétérojonction, cette exponentielle est égale à 10-6 pour le cas du GaAlAs/GaAs. Ainsi l’efficacité d’injection devient très proche de 1 par nature et une base très fine peut être plus fortement dopée que l’émetteur, diminuant ainsi la résistance de base et entraînant une très nette amélioration des performances fréquentielles. En effet, la fréquence de transition d’un transistor bipolaire est inversement proportionnelle au temps de transit des électrons entre l’émetteur et le collecteur : τec = τe+τb+τd+τc, où τe est le temps à travers la jonction E-B, τb le temps pour traverser la base, τd le temps pour traverser la zone déplétée du collecteur et τc le temps pour traverser le collecteur. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani E 107 E B C E’ B C E Implantation bore C’ Substrat GaAs semi-isolant (b) Figure 18 : TBH implanté en technologie auto-alignée : mésa de base (a) et double mésa (b). COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 108 Ces transistors bipolaires à hétérojonction sont réalisés sur des substrats de GaAs (hétérojonction GaAlAs/GaAs ou GaInP/GaAs), InP (InGaAs/InP ou InAlAs/InGaAs), Si (SiGe/Si) et GaN (GaAlN/GaN). 4.3 Transistor bipolaire à double hétérojonction DHBT : Très utilisé pour des applications en millimétrique, circuits numériques ultra rapides et optoélectronique, le TDBH comporte une hétérojonction B-C afin d’augmenter la tension de claquage de ce composant (figure 19). En revanche, l’apport d’une discontinuité dans la bande de conduction bloque les électrons à l’interface B-C, dégradant ainsi le gain du transistor et son efficacité d’injection. Afin de palier à cet inconvénient, une couche spacer (InGaAsP) est insérée entre les deux matériaux de l’hétérojonction, la rendant graduelle et poussant la barrière de potentiel à l’intérieur du collecteur. Ceci limite les effets de blocage des électrons et confère des performances fréquentielles très élevées au DHBT, essentiellement réalisé sur InP pour les applications optoélectroniques. parasites qui sont très difficilement quantifiables mais peuvent l’être analytiquement par recoupement avec des résultats de mesures (fit). Les diverses résistances sont liées au chemin emprunté par les porteurs dans le composant et dépendent des dopages des couches et de leurs dimensions. Les capacités sont dues aux couches avec les effets de transition et de diffusion de porteurs. Enfin, les sources de courant et les diodes rendent compte des courants générés dans le composant. Pour tenir compte des non linéarités inhérentes aux principes physiques, des équations dépendantes des tensions et des courants sont introduites dans le schéma équivalent. Ainsi distingue-t-on le modèle linéaire ou petit signal, valide autour d’un point de polarisation et pour une faible amplitude de signal, et le modèle non-linéaire ou grand signal qui rend compte du fonctionnement du transistor sur une grande partie de sa gamme de polarisation. La complexité des phénomènes physiques mis en jeu est telle que des mesures des composants sont nécessaires pour optimiser ou fitter les valeurs des éléments du schéma équivalent des composants. E InGaAs n+ InP n+ InP n InGaAsP p B 5.1 Transistor à effet de champ : B InGaAsP graduelle InP p InGaAs n+ C G Rg Cgd Rd D C Cgs Vi Substrat InP semi-isolant gmVi Cds Gds RC Figure 19 : DTBH implanté en technologie auto-alignée double mésa sur InP. Enfin, après l’énumération de tous ces composants actifs, il ne faut pas oublier que la majorité de ces matériaux semiconducteurs ont permis de développer des composants optoélectroniques tels que des photodiodes ou des diodes lasers, qui restent intégrables avec des composants microondes pour réaliser des circuits OMMIC (Opto-Microwave Monolithic Integrated Circuits). Le tableau II résume les principaux composants réalisables en industrie ou en laboratoire. MOSFET MESFET Si SiC GaAs GaN SiC HEMT GaAs AlGaAS InP HBT GaAs InP InGaP SiGe DHBT InP Diodes Photodiodes Schottky GaAs InP GaN SiC(UV) Si (visible) GaN (UV) InP (IR) InGaAs (IR) Tableau II : Composants réalisables selon les matériaux Rs S Figure 20 : Modèle linéaire d’un transistor à effet de champ. Ce modèle rend compte de la physique du composant en observant la figure 21. Les capacités Cgs, Cdg et Cds représentent respectivement les capacités grille-source, drain-grille et drain-source. Rc et Gds représentent la résistance de canal et la conductance de drain. Rg représente la résistance du bareau de grille, Rs et Rd, les résistances entre la grille et les contacts de source et de drain. Gm représente la transconductance entre la tension à l’entrée et le courant de sortie. Ce schéma équivalent n’est valide que pour un point de polarisation donné et pour une gamme de fréquences données. Son utilisation au-delà de ces conditions, entraine nécessairement une divergence des résultats simulés. Le tableau III indique les valeurs des éléments du schéma équivalent pour quelques composants ayant des performances fréquentielles différentes. 5.MODELISATION LINEAIRE ou PETIT SIGNAL La modélisation des composants actifs repose sur le fonctionnement physique du transistor, tant d’un point de vue statique que dynamique. Néanmoins, pour des composants qui fonctionnent à des fréquences très élevées, des dimensions extrêmes sont nécessaires, entraînant des phénomènes COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 109 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 110 Eléments MOSFET MESFET Cgs (fF) Cgd (fF) Cds (fF) Rc (Ω) Rds (Ω) Rs (Ω) Rd (Ω) Rc (Ω) g0 (mS) τ (ps) 6.MODELISATION NON LINEAIRE ou GRAND SIGNAL HEMT 110 30 40 4.6 350 2.9 2.9 1.8 18 2.6 Le modèle est plus complexe et fait appel à des équations analytiques pour rendre compte des phénomènes physiques présent à l’intérieur du composant. Il doit notamment intégrer des effets supplémentaires non pris en compte dans les modèles linéaires comme les effets thermiques qui deviennent non négligeables, surtout lorsque les courants augmentent, le bruit non linéaire. Le modèle non linéaire doit correspondre au mieux au modèle linéaire pour un point de polarisation fixé. Ils ont des plages de fonctionnement pour certains paramètres, comme la puissance, les tensions, les fréquences par exemple, plages en dehors desquelles le modèle n’est plus valide à 10% près, voir au-delà et au-delà desquelles, il devient inexploitable. Tableau III : Composants réalisables selon les matériaux 6.1 Transistor à effet de champ : Différents modèles ont été développés par différents auteurs pour les transistors à effet de champ. Citons principalement les modèles de Curtice, de Statz et de Materka-Kacprzak, du nom de leurs auteurs, et leurs dérivés. Ces modèles ont été adaptés aussi bien pour le MESFET que pour le HEMT. Ce sont des modèles empiriques, pour la plupart, qui décrivent le fonctionnement et les caractéristiques des transistors à effet de champ et qui reposent sur des équations analytiques. Le modèle grand signal général ci-dessous comporte des composants linéaires, qui ne varient pas avec la polarisation, comme les résistances RG, RD et RS. Figure 21 : Principaux composants équivalents au fonctionnement physique d’un FET. IGD G 5.2 Transistor bipolaire : RG CGD Cbcex Rbex Rbin Rbi Cbei Cbcin Rc gmVi Vi D CGS VGSI B RD Cce C IGS IDD RC VGS Rce VDSI CDS VDS RS Re S Figure 23 : Modèle grand signal d’un transistor à effet de champ (MESFET,HEMT). E Figure 22 : Modèle linéaire d’un transistor bipolaire. Nous donnons, ici, quelques expressions générales des éléments non linéaires du modèle, expressions qui varient en fonction du modèle utilisé. La différence de modèle par rapport au transistor à effet de champ se situe principalement au niveau des jonctions B-E et G-S pour lesquels les contacts sont différents et par voie de conséquence, le fonctionnement physique. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 111 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 112 • Source de courant IGS : • C’est le courant de la diode Métal-semiconducteur : ( qVGS ) I GS = I S e nkT − 1 , qui correspond bien à une modélisation du phénomène physique, les deux sources suivantes sont modélisées par des expressions phénoménologiques qui n’ont pas de signification physique particulière. • Source de courant IGD : Ce courant décrit le phénomène d’avalanche : I = 0 DG (V − VB ) I DG = DG RB si VDG ≤ VB ( - I ) C ( SE =I SC = eD n B I DS ( VGS , VDS ) = ( A 0 + A1V1 + A 2 V12 + A 3 V13 ) tanh ( γVDS ( t )) B0 A L th(W/L B Ce courant correspond à la caractéristique dynamique IDS=f(VGS,VDS). C’est cette expression qui a fait l’objet de développement de nombreux modèles, à titre d’exemple, voici la relation développée par Curtice : • E ⎢ ⎛⎜ eV BC ⎞⎟ ⎥ ⎢ ⎛⎜ eV BE ⎞⎟ ⎥ ⎢ ⎜ kT ⎠⎟ ⎥ ⎢ ⎜⎝ kT ⎟⎠ ⎥ = 1- α I ⎢e I -1⎥ − 1- α I ⎢e ⎝ -1⎥ B R SE F SC ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎛ eVCB ⎞ Avec les conditions de polarisation, e⎜ kT ⎟ << 1 ⎜ ⎟ ⎝ ⎠ I Source de courant IDS : Avec V = V 1 − τ ⎡1 + β V − V t ⎤ ) ⎣ ( DS0 DS ( ))⎦ 1 GS ( = I B ) ISE et ISC sont fonction des dimensions géométriques des composants ainsi que des données technologiques : si VDG > VB Où VB et RB sont des paramètres fonction du courant IDS. • I Base : si W / L B << 1, B ) et α F = α R = ch ( W / L B ) ≈ 1 + W2 2L2B 1 ch(W/L ) B alors : α N ≈ 1 + τ W2 W2 = 1 − B avec τ B = , temps de 2 τP 2L B 2D 2p transit dans la base. Dans le cas d’une hétérojonction : et τ = A S VDS −1 Capacités : Seule la capacité CGS présente une non-linéarité et est représentée par une expression analytique. Les deux autres capacités peuvent être représentées par leurs valeurs du schéma petit signal en première approximation. 6.2 Transistor bipolaire : ⎡ ⎤ D nB 1+ * ⎢ ⎥ 2 SC ⎢ n iE D pE N AB (X BC − X B ) v n (X BC − X B ) ⎥ , le gain en courant se trouve augmenté 1+ 2 αF = • • ⎢ ⎥ D SE n iB D nB N DE (WE − X E ) pE 1+ * ⎢ ⎥ ( ) v W X − ⎥ p E E ⎦ ⎣⎢ 2 puisque n iE << 1 2 n iB D’où le schéma équivalent statique de Ebers-Moll qui est un schéma équivalent "grand signal". Le bilan des courants dans le transistor bipolaire est le suivant : • Emetteur : I E αRIR ⎢ ⎛⎜ eV BC ⎞⎟ ⎥ ⎢ ⎛⎜ eV BE ⎞⎟ ⎥ ⎢ ⎜ kT ⎠⎟ ⎥ ⎢ ⎜⎝ kT ⎟⎠ ⎥ = I ⎢e -1⎥ α I ⎢e ⎝ -1⎥ SE R SC ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ 1442443 144424443 courant E →B fraction α R du courant C →B injection des minoritaires traversant la base essentiellement (α < 1) E IF IE C IB VBC IC B Collecteur : I C IR VBE R • αFIF Figure 24 : Modèle statique non linéaire d’Ebers-Moll. ⎢ ⎛⎜ eV BC ⎞⎟ ⎥ ⎢ ⎛⎜ eV BE ⎞⎟ ⎥ ⎢ ⎜ kT ⎠⎟ ⎥ ⎢ ⎝⎜ kT ⎠⎟ ⎥ = α I ⎢e -1⎥ - I ⎢e ⎝ -1⎥ F SE SC ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ 144424443 144 42444 3 fraction α F du courant courant C →B E →B traversant la base (α < 1) Ce modèle peut être simplifié version transport, en considérant un courant de référence IS, il s’approche alors du modèle de Gummel-Poon. S C I =α I =α I S F SE R SC S E F COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 113 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 114 ⎡ ⎛⎜ eV BE ⎞⎟ ⎤ ⎢ ⎝⎜ kT ⎠⎟ ⎥ I =I e -1⎥ On pose : CC S ⎢ ⎢ ⎥ ⎣ ⎦ • ⎡ ⎛⎜ eVBC ⎞⎟ ⎤ I EC = IS ⎢e⎝ kT ⎠ − 1⎥ ⎣⎢ ⎦⎥ et Résistances : Les résistances de surface, aux interfaces et dans les couches traversées par le courant de porteurs sont à prendre en compte dans le modèle du transistor. Alors : ⎛ ⎞ I S I E = ⎜⎜ I CC − E I EC ⎟⎟ + CC SC ⎝ ⎠ βF IC ⎞ S I ⎛ S I C = ⎜⎜ I CC − E I EC ⎟⎟ − E EC SC ⎠ SC β R ⎝ et I αF avec : β F = 1 − αF et αR βR = , le modèle est alors transformé : 1 − αR E RE β E IE I CC EC β F . R S S IB VBE β β F E C C VBC IC CjC CdE CdC Effet Early : Lorsque la tension VCE augmente, l’épaisseur de base W effective du transistor diminue (W < WB toujours). Cet effet entraîne que la caractéristique statique d’un transistor n’est pas parfaitement horizontale en régime de saturation. On rajoute une source de courant entre le collecteur et l’émetteur, sur le schéma équivalent. Recombinaisons : Les recombinaisons prédominantes se situent dans la Zone de Charge d’Espace (ZCE) et sont dues aux défauts présents dans les matériaux, sur les surfaces, liées aux défauts de surface et aux interfaces, mais elles sont négligeables dans ce dernier cas. Elles dépendent très fortement de la technologie. Elles sont symbolisées par 2 diodes insérées dans le schéma équivalent du transistor : ZCE E-B : • I R =I SR et ZCE C-B : I' R =I' SR C B Ce modèle statique est complété par l’adjonction de composants qui rendent compte des effets parasites introduits lors du fonctionnement du composant et qui amène à un modèle dynamique non linéaire, à savoir : ⎛ ⎛⎜ eV BE ⎞⎟ ⎞ ⎜ ⎜⎝ ηkT ⎟⎠ ⎟ -1⎟ ⎜e ⎜ ⎟ ⎝ ⎠ RC RB Figure 25 : Modèle statique non linéaire simplifié version transport. • R CjE B • EC DRC DRE ICT=ICC-IECSE/SC I I CC Figure 26 : Modèle dynamique non linéaire de Gummel-Poon. Enfin citons le modèle VBIC, découlant du modèle de Gummel-Poon, et développé pour les transistors issus des technologies Bi-CMOS, dans lequel le substrat joue un facteur non négligeable. Ce modèle prend en compte les effets suivants : • • • • • Effets parasites du substrat Comportement en régime de quasi-saturation Effet d’auto-échauffement Effet Early Modélisation des effets thermiques 7.PERFORMANCES DES TECHNOLOGIES 7.1 Performances actuelles : Les performances actuelles sont mesurées en terme des fréquences de transition et maximum d’oscillation (Ft et Fmax). Le tableau III indique les composants utilisés en fonction de la fréquence de fonctionnement des circuits et des applications dans le spectre fréquentiel. ⎛ ⎛⎜ eV BC ⎞⎟ ⎞ ⎜ ⎜⎝ ηkT ⎟⎠ ⎟ -1⎟ ⎜e ⎜ ⎟ ⎝ ⎠ Capacités : Les capacités de diffusion et de jonction présentes sur les 2 jonctions en technologie bipolaire limitent les performances fréquentielles du transistor. COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 115 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 116 InP – HBT, HEMT GaAs MHEMT • Isolation des signaux : entre les signaux analogiques et numériques, intégration de circuits analogiques et de fonctions DSP très complexes sur une même puce. • Lithographie : résolutions de plus en plus fine : lithographie optique jusqu’à 32nm (Immersion lithography) et de 45nm à 16nm et au-delà (EUVL : Extreme Ultra Violet Lithography). • Utilisation de nouveaux matériaux : Métal à très forte conductivité) et diélectriques à faible permittivité (Low-K) : pour minimiser les retards à la propagation du signal et la consommation. • Modélisation des circuits et composants (5-100GHz) : crosstalk, retour du signal par le substrat, couplages substrat, EM radiation et effets thermiques. GaAs – HBT, PHEMT SiGe – HBT, BiCMOS GaN - HEMT Si – RF CMOS SiC - MESFET 0.8GHz 2GHz GPS PDC GSM DECT 5GHz WLAN 802.11.b/g Bluetooth HomeRF SAT TV WLAN 802.11.a 10GHz 28GHz 77GHz 94GHz SAT TV WLAN LMDS WLAN Auto RADAR Contraband Detection Weather Tableau III : Technologies utilisées selon les applications Le tableau IV récapitule les technologies utilisées en fonction des circuits et de la fréquence de fonctionnement. 0.8GHz 10GHz 100GHz CMOS : transceivers, frequency synthesizers, LNA and PA : GaAs MESFET, GaAS HEMT, LNAs InP HEMT, GaAs MHEMT, GaN HEMT, InP HBT and Si-Bip : transceivers, frequency synthesizers, SiGe HBT LNAs, Low Power amplifiers Future : NF, Power, Efficiency, breakdown (<500mW) voltage and lithography dimension Terminal PA : III-V HBT, III-V PHEMT, SiMOSFET, SiGe HBT Base station PA : Si-LDMOS, GaAs MESFET, SiC MESFET, GaN HEMT Tableau IV : Technologies utilisées selon les circuits 7.2 Performances futures : Dans le futur, les 15 prochaines années, l’accent devra être mis sur les performances suivantes : le bruit, la puissance en sortie, le rendement en puissance ajoutée (Power Added Efficiency : PAE), la linéarité, la tension d’avalanche, l’isolation des signaux dans les circuits et la lithographie. Malgré les performances fréquentielles atteintes par la technologie SiGe-HBT, il est peu probable qu’elle puisse remplacer les technologies III-V pour des applications de fort gain en puissance et ultra faible bruit en bande millimétrique. Les challenges à atteindre sont les suivants : • MOSFET : grille de longueur 32nm, introduction de matériau à forte constante diélectrique (high-K) sur la grille pour supprimer les effets tunnel. • COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 117 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 118 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 119 COMPOSANTS ACTIFS _ C.Algani 120