La déscolarisation : étude rétrospective d`une cohorte de 63 patients

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www.sciencedirect.com
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
75–80
Article
original
La
déscolarisation
:
étude
rétrospective
d’une
cohorte
de
63
patients
soignés
en
ambulatoire
dans
un
secteur
de
pédopsychiatrie
Out-of-school
children:
A
retrospective
cohort
study
in
a
French
public
psychiatric
institution
with
ambulatory
care
L.
Zugaja,,b,d,
N.
Gotheila,b,
S.
Delpecha,b,
C.
Jungb,c,
C.
Delmasa,b
a1er secteur
de
psychiatrie
infanto-juvénile
du
Val-de-Marne,
41,
avenue
Carnot,
94500
Champigny-sur-Marne,
France
bCentre
hospitalier
intercommunal
de
Créteil,
40,
avenue
de
Verdun,
94000
Créteil,
France
cCentre
de
recherche
clinique,
40,
avenue
de
Verdun,
94000
Créteil,
France
dUnion
pour
la
défense
de
la
santé
mentale
(UDSM),
17,
boulevard
Henri-Ruel,
94120
Fontenay-sous-Bois,
France
Résumé
Il
existe
dans
la
littérature
scientifique
psychiatrique
peu
de
données
sur
les
jeunes
qui
se
déscolarisent
et
sont
soignés
en
ambulatoire.
C’est
pourquoi
nous
avons
mené
une
étude
qui
a
pour
objectif
principal
de
proposer
un
état
des
lieux
de
la
clinique
de
ces
jeunes
et
de
leur
environnement.
Nous
avons
donc
pour
cela
réalisé
une
étude
rétrospective
de
2010
à
2013
sur
une
cohorte
de
63
patients
déscolarisés
et
soignés
en
consultation
ambulatoire
dans
le
Service.
Les
données
recueillies
concernent
les
caractéristiques
socio-démographiques,
puis
les
volets
cliniques
individuels
et
familiaux
et
enfin
la
prise
en
charge.
Les
jeunes
sont
âgés
de
15
ans
en
moyenne.
Les
diagnostics
les
plus
fréquents
sont
les
troubles
anxieux
(46
%)
et
la
dépression
(39,7
%).
Au
niveau
familial,
nous
constatons
une
surreprésentation
des
parents
souffrant
d’une
pathologie
psychiatrique
(41,3
%).
Le
nombre
de
patients
qui
interrompent
prématurément
les
soins
est
important
(28,6
%).
Enfin,
les
prises
en
charge
sont
plus
intensives
que
pour
les
autres
patients
du
Service
et
la
rescolarisation
reste
longtemps
possible
(84,4
%
des
patients
suivis).
Nous
n’avons
pas
obtenu
de
résultats
statistiques
significatifs
concernant
les
facteurs
favorisant
la
reprise
de
la
scolarité
chez
les
patients
suivis.
Cette
étude
souligne
l’importance
d’une
prise
en
charge
globale
du
jeune
et
de
sa
famille
dans
la
perspective
d’un
retour
à
l’école.
©
2016
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Mots
clés
:
Déscolarisation
;
Adolescence
;
Pathologie
mentale
parentale
;
Pathologie
du
lien
;
Soins
ambulatoires
Abstract
In
the
psychiatric
scientific
literature,
there
is
little
data
dealing
with
outpatient
out-of-school
children.
The
aim
of
this
study
was
to
report
clinical
cases
of
these
youth
and
their
environment
as
well
as
their
clinical
management.
We
conducted
a
retrospective
study,
from
2010
to
2013
on
a
63-patient
cohort.
The
patients
were
all
out-of-school
children
who
received
outpatient
medical
consultations
in
our
department.
The
collected
data
were
focused
on
socio-demographic
characteristics,
clinical
data
and
care
management.
The
youth
were
aged
15,
in
average.
The
most
common
diagnoses
were
anxiety
disorders
(46%)
and
depression
(39.7%).
We
have
noticed
an
overrepresentation
of
mentally
ill
parents
at
the
family
level
(41.3%).
The
number
of
patients
who
decided
to
prematurely
stop
their
care
is
high
(28.6%).
Finally,
care
management
has
been
more
intensive
than
for
the
other
patients
of
the
department
and
the
return
to
school
has
remained
possible
for
a
long
period
of
time.
We
did
not
obtain
any
significant
results
regarding
the
factors
fostering
re-schooling.
This
study
highlights
the
importance
of
care
involving
both
the
youth
and
their
family
in
the
perspective
of
returning
to
school.
©
2016
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Keywords:
School
phobia;
Teenager;
Psychiatric
parental
disease;
Child-parent
relationship;
Ambulatory
care
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(L.
Zugaj).
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2016.01.002
0222-9617/©
2016
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
76
L.
Zugaj
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
75–80
1.
Introduction
Les
jeunes
déscolarisés
qui
consultent
en
pédopsychiatrie
posent
des
problèmes
complexes
de
diagnostic
et
de
prise
en
charge.
Ils
mobilisent
les
équipes
soignantes
avec
des
résul-
tats
plutôt
décevants
[1–4].
Cette
population
est
peu
étudiée
dans
la
littérature
psychiatrique,
or
elle
représente
2
à
5
%
des
consultations
d’enfants
et
d’adolescents
avec
un
sexe
ratio
de
1/1
[2,5–7].
Le
terme
de
déscolarisation,
plutôt
du
registre
de
la
socio-
logie,
est
peu
utilisé
dans
la
littérature
psychiatrique.
Il
rend
compte
d’un
état
de
fait
objectivable
:
un
élève,
qui
poursuivait
une
scolarité
dans
un
établissement
scolaire,
ne
s’y
rend
plus.
Il
a
le
mérite
de
ne
témoigner
ni
de
la
position
subjective
du
jeune
ni
des
mécanismes
psychopathologiques
sous-jacents.
Le
refus
d’aller
à
l’école
est
étudié
depuis
la
fin
du
XIXe
siècle
et
fait
l’objet
d’une
controverse
depuis
plusieurs
décennies
[8–10].
Une
première
école
de
pensée
le
relie
à
une
anxiété
de
séparation
d’avec
les
figures
d’attachement
principales
[11,12],
une
autre
l’associe
à
une
phobie
[13,14].
Aujourd’hui
encore
le
débat
n’est
pas
tranché
comme
en
témoignent
les
classifications
psychiatriques
actuelles.
La
classification
franc¸aise
des
troubles
mentaux
de
l’enfant
et
de
l’adolescent
situe
la
phobie
scolaire
dans
les
symptômes
phobiques
[15]
et
la
classification
interna-
tionale
des
maladies
dans
les
troubles
du
fonctionnement
social
de
l’enfant
[16].
Dans
les
diverses
versions
du
manuel
diag-
nostique
et
statistique
des
maladies
mentales,
la
phobie
scolaire
apparaît
comme
une
complication
du
trouble
anxieux
de
sépara-
tion
[5].
Dans
sa
dernière
version
[17],
le
refus
scolaire
anxieux
peut
être
rattaché
soit
aux
symptômes
d’angoisse
de
séparation
soit
à
la
phobie
sociale
[1].
Le
refus
scolaire
est
un
processus
dynamique
impliquant
plusieurs
niveaux
constitutifs
imbriqués
[18].
Tout
d’abord,
au
niveau
individuel,
le
refus
scolaire
peut
être
associé
à
diverses
pathologies
individuelles
isolées
ou
associées
entre
elles
:
troubles
anxieux,
dépression
et
troubles
du
compor-
tement
(trouble
oppositionnel,
des
conduites)
[2,5,19–22].
Par
ailleurs,
plusieurs
auteurs
se
sont
intéressés
au
dys-
fonctionnement
familial
retrouvé
chez
ces
patients
déscolarisés
[2,22,23].
Parmi
eux,
certains
identifient
des
configurations
familiales
propices
à
la
déscolarisation.
Celles-ci
sont
liées
à
une
accumulation
de
facteurs
de
risques
:
familles
exprimant
un
désir
d’ascension
sociale,
situations
de
névrose
mutuelle
(mère
phobique,
père
absent
et
relation
fusionnelle
mère-enfant)
et
parents
malades
[6]
ou
au
chômage
[2].
Enfin,
les
difficultés
actuelles
de
la
société
(chômage,
crise
financière,
difficulté
à
entrer
dans
la
vie
active.
.
.)
tendent
à
ren-
forcer
l’exigence
vis-à-vis
du
scolaire,
qui
devient
omniprésente
[2,5,24].
L’idée
du
refus
scolaire
est
ainsi
liée
à
la
norme
sociale
que
représente
la
scolarisation
[18],
obligatoire
pour
les
enfants
franc¸ais
ou
résidants
en
France
de
6
à
16
ans
révolus.
La
prise
en
charge
de
ces
jeunes
est
peu
décrite
dans
la
littérature.
L’ensemble
des
publications
s’accorde
pour
parler
d’une
prise
en
charge
multidimensionnelle,
pluridisciplinaire
et
de
réseau
faisant
intervenir
plusieurs
acteurs
(médicaux,
scolaires
et
éducatifs).
L’objectif
principal
des
intervenants
est
le
retour
à
une
scolarisation
permettant
la
reprise
d’un
processus
de
pensée
mais
également
d’un
lien
social
avec
les
pairs
[2,7,23,25,26].
Les
prises
en
charge
s’articulent
autour
d’un
axe
individuel
et
d’un
axe
familial
[1,2,27].
Au
niveau
individuel,
les
soins
proposés
tiennent
compte
du
refus
scolaire
mais
également
de
la
pathologie
associée.
Ils
sont
extrêmement
variés.
Il
peut
s’agir
d’une
thérapie
individuelle
de
diverses
orientations
(analytique
[2],
cognitivo-
comportementale
[21,28,29]),
de
médiations
comme
support
à
l’échange
et
à
la
réactivation
du
processus
de
pensée.
Une
hos-
pitalisation
et/ou
un
traitement
médicamenteux
sont
également
des
alternatives
thérapeutiques
[1,19,21].
Des
dispositifs
institu-
tionnels
souples
de
type
centre
d’accueil
thérapeutique
à
temps
partiel
(CATTP)
sont
également
proposés
[2].
Un
abord
familial
associé
au
traitement
individuel
est
égale-
ment
retrouvé
dans
la
littérature.
Il
peut
s’agir
d’hospitalisations
à
domicile
avec
un
abord
multidirectionnel
à
la
fois
individuel
et
familial
[22],
de
thérapies
familiales
[19,27].
Au
sein
du
premier
secteur
de
psychiatrie
infanto-juvénile
du
Val-de-Marne,
nous
avons
mené
une
étude
de
cohorte
rétros-
pective
dont
l’objectif
principal
est
de
proposer
un
état
des
lieux
de
la
clinique
et
de
la
prise
en
charge
de
ces
jeunes
et
de
leur
famille.
2.
Matériels
et
méthodes
2.1.
Lieu
de
l’étude
La
recherche
porte
sur
une
cohorte
de
63
patients
déscolari-
sés
et
soignés
en
ambulatoire
dans
le
1er secteur
de
psychiatrie
infanto-juvénile
du
Val-de-Marne,
qui
couvre
10
communes
de
la
banlieue
parisienne.
Le
Service
ne
dispose
pas
d’unité
d’hospitalisation
à
temps
plein.
Les
enfants
et
adolescents
sont
donc
rec¸us
en
ambulatoire
dans
un
des
5
centres
médico-
psychologiques
(CMP)
ou
au
sein
de
la
consultation
accueil
pour
adolescents
(CAPADO).
Les
consultants
qui
rec¸oivent
enfants
et
adolescents
sont
psychiatres
ou
psychologues.
Les
diagnostics
sont
réalisés
avec
la
CIM
10.
2.2.
Critères
d’inclusion
et
d’exclusion
Les
patients
inclus
sont
âgés
de
9
à
18
ans
et
doivent
être
inscrits
en
classe
ordinaire
dans
un
établissement
scolaire.
Un
patient
est
déscolarisé
lorsqu’il
ne
se
rend
plus
en
cours
depuis
au
moins
1
mois
entre
janvier
2010
et
décembre
2013.
Il
doit
avoir
consulté
au
moins
une
fois
dans
le
service.
La
déscola-
risation
peut
être
le
motif
initial
de
la
consultation
ou
survenir
au
cours
du
suivi.
Nous
considérons
qu’un
patient
reprend
une
scolarité
lorsqu’il
réinvestit
une
activité
scolaire
au
sein
d’un
établissement
scolaire
ou
d’une
unité
soins-étude.
On
considère
qu’un
patient
ne
reprend
pas
la
scolarité
lorsqu’il
ne
retourne
pas
dans
un
établissement
scolaire,
lorsqu’il
est
orienté
en
hôpital
de
jour
(HDJ)
ou
occupe
un
emploi.
Les
patients
exclus
sont
des
patients
pour
lesquels
une
admis-
sion
en
institution
sanitaire
ou
médico-sociale
est
en
attente
et
qui
ne
peuvent
fréquenter
un
établissement
scolaire
en
rai-
son
de
leur
pathologie
psychiatrique.
De
même,
les
patients
qui
L.
Zugaj
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
75–80
77
présentent
une
pathologie
physique
médicale
imposant
une
évic-
tion
scolaire
transitoire
sont
exclus.
2.3.
Données
recueillies
et
statistiques
Nous
avons
élaboré
un
questionnaire
qui
étudie
les
caractéristiques
socio-démographiques,
les
données
cliniques
individuelles
du
patient
et
de
son
environnement
familial
et
enfin
la
prise
en
charge
proposée.
Chaque
questionnaire
est
rempli
par
les
investigateurs
principaux
en
collaboration
avec
le
consultant
du
patient
et
à
partir
du
dossier
médical.
Les
données
sont
exprimées
par
leur
fréquence
et
leur
pour-
centage,
ou
leur
moyenne
±
les
déviations
standards.
Les
tests
de
Mann-Whitney
ou
de
Kruskal-Wallis
sont
utilisés
pour
la
comparaison
des
variables
continues.
Les
tests
du
Chi2ou
de
Fischer
sont
utilisés
pour
les
comparaisons
des
variables
dis-
crètes.
Dans
tous
les
cas,
un
p
<
0,05
est
considéré
comme
statistiquement
significatif.
3.
Résultats
Durant
les
4
années
de
l’étude,
2400
patients
ont
consulté
sur
le
secteur.
Soixante-trois
patients
ont
présenté
un
épisode
de
déscolarisation,
soit
2,6
%
de
l’ensemble
de
la
file
active.
Les
principales
données
obtenues
sont
résumées
dans
le
Tableau
1.
Tableau
1
Données
générales
concernant
l’épisode
de
déscolarisation,
données
sur
la
cli-
nique
individuelle
et
familiale
chez
63
patients
déscolarisés.
Caractéristiques
de
l’épisode
de
déscolarisation
Sexe
26F
(41)
37G
(59)
Âge
(moyenne
±
DS)
[rangs]
15
±
1
[9,3
;
18]
Antécédent
de
redoublement/DM
26
(41,3)/3
(4,8)
Mode
de
début/DM
60
(95,2)/3
(4,8)
Début
brutal
22
(34,9)
Début
progressif
(absentéisme)
38
(60,3)
Signes
fonctionnels
associés/DM
34
(54)/3
(4,8)
Évolution
des
patients
et
leur
scolarité
Patients
suivis
45
(71,4)
Reprise
d’une
scolarité
38
(84,4)
Non
reprise
d’une
scolarité
7
(15,6)
Patients
perdus
de
vue
18
(28,6)
Caractéristiques
cliniques
individuelles
Données
concernant
la
petite
enfance
ADS
dans
la
petite
enfance/DM
14
(22,2)/26
(41,3)
Troubles
des
apprentissages/DM
12
(19)/4
(6,3)
Diagnostic
clinique
Trouble
anxieux
29
(46)
Dépression
25
(39,7)
Trouble
oppositionnel
10
(15,9)
Schizophrénie
8
(12,7)
TED
6
(9,5)
Trouble
de
l’humeur
1
(1,6)
Caractéristiques
de
l’environnement
familial
Maladie
psychiatrique
chez
un
des
deux
parents/DM
26
(41,3)/13
(20,6)
DM
:
données
manquantes
;
pourcentages
entre
parenthèses.
3.1.
Données
socio-démographiques
La
cohorte
compte
37
garc¸ons
(59
%)
et
26
filles
(41
%).
La
moyenne
d’âge
est
de
15
ans,
et
correspond
à
la
médiane
;
le
patient
le
plus
jeune
est
âgé
de
9
ans,
le
plus
vieux
de
18
ans.
Quatre
patients
sont
âgés
de
moins
de
12
ans,
3
entrent
dans
leur
12eannée
et
1
patient
est
âgé
de
9
ans.
Vingt
patients
sont
concernés
par
la
question
de
la
migration.
Trois
patients,
16
pères
(25,4
%)
et
11
mères
(17,5
%)
ne
sont
pas
nés
en
France.
Le
niveau
socio-économique
est
hétérogène
(faible
:
22
[35
%],
moyen
:
24
[38,1
%]
et
élevé
15
[23,8
%]).
3.2.
Caractéristiques
de
la
scolarité
et
de
l’épisode
de
déscolarisation
Vingt-six
patients
ont
déjà
redoublé
(41,3
%).
Trente-sept
(58,7
%)
ont
changé
d’établissement
scolaire
dans
l’année
pré-
cédant
l’épisode,
il
s’agit
pour
une
grande
partie
de
la
transition
collège-lycée.
Quarante-quatre
patients
(70
%)
se
déscolari-
saient
entre
la
classe
de
4eet
de
première
dont
17
patients
en
classe
de
2nde et
11
patients
en
classe
de
3e.
Le
recueil
du
niveau
scolaire,
réalisé
lors
des
entretiens,
est
une
évaluation
subjective
faite
par
les
parents
en
fonction
de
ce
qu’ils
ont
perc¸u
de
l’avis
de
l’établissement
scolaire
(notes,
appréciations.
.
.).
Le
niveau
scolaire
est
hétérogène
:
bon
pour
17
patients
(27
%),
moyen
pour
18
patients
(28,6
%)
et
faible
pour
23
patients
(36,5
%).
L’épisode
de
déscolarisation
est
à
début
brutal
pour
22
patients
(34,9
%)
et
précédé
d’absentéisme
scolaire
pour
38
patients
(60,3
%).
Des
signes
fonctionnels
sont
présents
pour
34
patients
(54
%),
les
plus
fréquents
sont
les
céphalées
et
les
douleurs
abdominales.
Dix-huit
patients
(28,6
%)
ont
interrompu
le
suivi
de
manière
prématurée
sans
avoir
repris
une
scolarité
au
moment
de
l’arrêt
des
soins.
Nous
ne
connaissons
pas
leur
devenir
scolaire.
Sur
les
45
patients
suivis
(71,4
%),
38
patients
(84,4
%
de
la
population
suivie)
reprennent
une
scolarité,
33
dans
un
éta-
blissement
scolaire
ordinaire,
5
dans
une
unité
soins-étude.
La
durée
moyenne
de
l’épisode
de
déscolarisation
est
de
9
mois
(9,25
±
5,4
[1
;
24]).
Parmi
ces
38
patients,
25
%
reprennent
une
scolarité
après
11
mois
de
déscolarisation.
Sept
patients
(15,6
%
de
la
population
suivie)
ne
reprennent
pas
leur
scola-
rité
:
2
patients
occupent
un
emploi,
1
patient
est
pris
en
charge
dans
un
hôpital
de
jour,
2
patients
poursuivent
leurs
soins
en
psychiatrie
adulte
et
2
patients
maintiennent
leur
suivi
dans
le
service
sans
reprendre
la
scolarité.
3.3.
Données
cliniques
individuelles
Les
diagnostics
cliniques
des
patients
sont
les
troubles
anxieux
pour
29
patients
(46
%)
(on
recense
un
trouble
anxiété
de
séparation
chez
12
patients,
un
trouble
anxieux
phobique
chez
10
patients,
un
trouble
obsessionnel
compulsif
(TOC)
chez
1
patient,
une
anxiété
réactionnelle
chez
5
patients
et
une
anxiété
généralisée
chez
3
patients),
un
épisode
dépressif
majeur
pour
25
patients
(39,7
%),
un
trouble
oppositionnel
pour
10
patients
78
L.
Zugaj
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
75–80
(15,9
%),
une
schizophrénie
pour
8
patients
(12,7
%),
un
trouble
envahissant
du
développement
(TED)
pour
6
patients
(9,5
%)
;
un
patient
présente
un
trouble
de
l’humeur
avéré
(1,6
%)
et
un
patient
un
épisode
psychotique
aigüe
transitoire
(1,6
%).
Par
ailleurs,
6
patients
(9,5
%)
ont
une
problématique
liée
à
l’alcool
(épisodes
d’alcoolisation
aigüe
répétés)
et
8
patients
(12,7
%)
consomment
du
cannabis
de
fac¸on
régulière.
L’anamnèse
de
la
petite
enfance
permet
de
repérer
que
14
patients
ont
présenté
une
angoisse
de
séparation
(22,2
%)
et
12
patients
des
troubles
des
apprentissages
(19,9
%).
Concernant
les
18
patients
perdus
de
vue,
la
moyenne
et
la
médiane
d’âge
est
de
15
ans.
On
compte
8
filles
et
10
garc¸ons.
Huit
patients
présentent
un
troubles
anxieux,
6
patients
un
épisode
dépressif
majeur,
4
patients
un
trouble
oppositionnel,
2
patients
une
schizophrénie,
2
patients
un
TED
et
un
patient
un
trouble
bipolaire.
Deux
patients
ont
une
problématique
liée
à
l’alcool
et
4
patients
une
consommation
régulière
de
cannabis.
Par
ailleurs,
on
retrouve
une
angoisse
de
séparation
dans
la
petite
enfance
chez
7
patients.
3.4.
Données
cliniques
familiales
Parmi
les
63
patients,
on
retrouve
une
séparation
parentale
pour
32
d’entre
eux
(50
%),
la
famille
de
18
patients
(28,6
%)
est
recomposée.
Vingt-sept
patients
(42,9
%)
ont
un
des
deux
parents
ou
les
deux
parents
au
domicile,
il
s’agit
de
parents
au
chômage
pour
9
patients
et
10
patients
ont
des
parents
en
arrêt
de
travail
ou
en
invalidité
en
raison
d’une
pathologie
physique
ou
psychique.
Au
niveau
familial,
nous
mettons
en
évidence
que
26
patients
(41,3
%)
ont
un
de
leurs
deux
parents
ou
leurs
deux
parents
qui
présentent
une
pathologie
psychiatrique
(alcoolisme
chronique,
dépression,
trouble
bipolaire,
schizophrénie,
troubles
anxio-
phobiques).
Pour
14
patients
(22,2
%),
il
s’agit
de
leur
père,
pour
20
patients
(31,7
%)
de
leur
mère.
3.5.
La
prise
en
charge
ambulatoire
proposée
Cinquante-trois
patients
(84,1
%)
viennent
en
consultation
de
fac¸on
hebdomadaire.
Durant
ces
consultations,
le
jeune
est
rec¸u
seul
dans
un
premier
temps,
puis
parfois
avec
le
parent
qui
l’accompagne
dans
un
second
temps.
Sept
patients
(11,1
%)
refusent
les
consultations
hebdomadaires
et
viennent
mensuel-
lement.
Trois
patients
(4,8
%)
sont
vus
moins
de
deux
fois
en
consultation.
Par
ailleurs
des
entretiens
familiaux
mensuels
(en
général
un
des
deux
parents
et
l’enfant)
sont
réalisés
pour
56
patients
(88,9
%).
Neuf
patients
(14,3
%)
bénéficient
d’une
psychothérapie
d’inspiration
analytique,
13
(20,6
%)
d’une
thé-
rapie
à
médiation
artistique.
Dix-huit
(28,6
%)
rec¸oivent
un
traitement
médicamenteux
et
21
(33,3
%)
patients
bénéficient
d’un
temps
d’hospitalisation.
Concernant
les
traitements
médicamenteux,
5
patients
rec¸oivent
des
antipsychotiques
de
première
génération,
10
des
antipsychotiques
de
seconde
génération,
6
des
antidépresseurs,
6
des
anxiolytiques
non
neuroleptiques
et
2
des
thymorégula-
teurs
(Un
patient
pour
son
action
thymorégulatrice
et
un
patient
pour
son
action
anti-impulsive).
Onze
patients
rec¸oivent
une
monothérapie,
3
une
bithérapie
et
4
une
trithérapie.
Sept
patients
souffrant
de
schizophrénie
rec¸oivent
un
traite-
ment
médicamenteux
ainsi
que
les
patients
qui
ont
un
diagnostic
de
trouble
bipolaire,
de
TOC
et
d’
épisode
psychotique
aiguë
transitoire
et
ceux
qui
souffrent
de
trouble
dépressif
et/ou
anxieux
sévères.
Entre
les
trois
groupes
de
patients
(patients
suivis
ayant
repris
une
scolarité,
suivis
n’ayant
pas
repris
une
scolarité
et
perdus
de
vue
sans
information
sur
le
devenir
scolaire),
nous
ne
trou-
vons
pas
de
différences
significatives
concernant
l’âge,
le
sexe,
les
diagnostics
cliniques
individuels,
la
présence
d’angoisse
de
séparation
dans
la
petite
enfance,
la
présence
d’une
pathologie
mentale
parentale,
les
consultations
rapprochées,
les
entretiens
familiaux,
les
thérapies
individuelles,
les
médiations
et
une
hospitalisation.
L’exclusion
des
4
patients
prépubères
(âgés
de
moins
de
12
ans)
ne
modifie
pas
de
manière
significative
les
résultas
obtenus.
4.
Discussion
Les
données
socio-démographiques
de
notre
cohorte
sont
en
accord
avec
celles
de
la
littérature
[2,5,13],
excepté
une
légère
asymétrie
en
faveur
des
garc¸ons.
La
moyenne
d’âge
est
de
15
ans,
avec
4
patients
de
moins
de
12
ans.
L’analyse
statistique
ne
montre
pas
de
résultats
différents
en
excluant
ces
patients
plus
jeunes.
Cependant,
les
facteurs
psychopathologiques
en
jeu
dans
le
refus
scolaire
à
l’adolescence
sont
bien
différents
[3].
Ils
n’ont
pas
été
étudiés
dans
la
cadre
de
cette
étude.
Un
travail
plus
cen-
tré
sur
les
mécanismes
psychopathologiques
impliqués
dans
la
déscolarisation
en
fonction
de
chaque
tranche
d’âge
pourrait
être
intéressant
dans
la
compréhension
de
facteurs
spécifiques
liés
à
chaque
période
de
développement.
Le
taux
de
redoublement
en
France
est
de
28,4
%
en
2014
[30].
Dans
notre
cohorte,
41,3
%
des
patients
ont
redoublé.
Il
ne
s’agit
pas
seulement
d’élèves
avec
des
diffi-
cultés
d’apprentissage,
lesquelles
ne
concernent
que
19
%
des
patients.
Ce
taux
de
redoublement
important
pourrait
témoigner
d’antécédents
d’absentéisme
mal
repérés.
L’absentéisme
est
décrit
par
certains
auteurs
comme
un
facteur
de
risque
de
refus
scolaire
[23].
Dans
notre
travail,
l’absentéisme
scolaire
précédant
la
déscolarisation
est
présent
chez
38
patients
(60
%).
Nous
constatons
donc
chez
ces
patients
une
continuité
entre
absentéisme
et
déscolarisation.
Ce
chiffre
doit
cependant
être
relativisé.
En
effet,
nous
remarquons
que
l’absentéisme
est
souvent
minimisé
par
les
familles
ou
masqué
par
des
allégations
de
troubles
somatiques
(54
%
des
patients
ont
des
signes
fonctionnels).
Nous
avons
pu
rencontrer
des
familles
qui
n’avaient
pas
repéré
en
tant
que
tel
un
absentéisme
jugé
préoccupant
par
le
médecin
scolaire.
Parmi
les
patients
suivis,
une
reprise
de
la
scolarité
est
pos-
sible
chez
38
patients
de
notre
étude
(60
%
de
la
cohorte,
84
%
des
patients
suivis).
Or
le
taux
de
reprise
d’une
scolarité
après
une
déscolarisation
est
variable
dans
la
littérature
et
oscille
entre
30
à
60
%
selon
les
auteurs
[1–4].
Le
taux
élevé
de
reprise
de
scolarité
retrouvé
dans
notre
travail
est
à
pondérer.
En
effet,
il
s’agit
d’une
étude
rétrospective
sans
suivi
longitudinal
de
ces
L.
Zugaj
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
64
(2016)
75–80
79
jeunes.
Une
étude
prospective
sur
plusieurs
années
permettrait
une
véritable
évaluation
de
la
durée
de
la
reprise
de
la
scolarité
et
de
la
survenue
éventuelle
d’un
autre
épisode
d’absentéisme
et/ou
de
déscolarisation.
La
durée
moyenne
de
déscolarisation,
pour
les
jeunes
suivis
qui
reprennent
une
scolarité
est
de
9
mois.
Nous
trouvons
éga-
lement
que
15
patients
(25
%)
retournent
en
classe
après
plus
de
11
mois
de
déscolarisation
[31].
Parmi
ces
15
patients,
seuls
3
patients
sont
admis
dans
une
unité
soin-étude,
les
autres
ayant
repris
une
scolarité
ordinaire.
Ce
chiffre
nous
indique
l’intérêt
de
poursuivre
longtemps
la
prise
en
charge
et
l’objectif
de
resco-
larisation,
même
après
une
année
scolaire
entière
passée
hors
d’un
établissement
scolaire.
Dix-huit
patients
interrompent
leur
prise
en
charge
et
nous
ne
connaissons
pas
le
devenir
de
ces
jeunes.
Plusieurs
facteurs
peuvent
être
envisagés,
à
la
fois
individuels
et
familiaux.
Les
soins
sollicitent
l’activité
psychique,
or
ces
jeunes
ont
souvent
une
grande
difficulté
à
mettre
en
œuvre
leur
pensée,
qui
apparaît
«
gelée
»
[24,32].
On
peut
émettre
l’hypothèse
que
l’activité
psy-
chique
mobilisée
par
le
fait
même
de
consulter
est
vécue
comme
potentiellement
dangereuse
et
qu’ils
s’en
protègent
par
la
rup-
ture
de
soins.
Auraient-ils
quitté
l’école
pour
les
mêmes
raisons
?
Par
ailleurs,
les
parents
sont
souvent
découragés
et
démunis
et
ne
perc¸oivent
pas
la
dimension
intra-psychique
à
l’œuvre
dans
le
refus
de
leur
enfant
d’aller
à
l’école.
Ils
peuvent
alors
se
montrer
peu
soutenants
vis-à-vis
des
soins.
Dans
notre
étude,
les
2
diagnostics
associés
au
refus
scolaire
les
plus
représentés
sont
les
troubles
anxieux
et
la
dépression.
Or
dans
la
littérature
les
pathologies
psychiatriques
les
plus
fré-
quemment
associées
sont
les
troubles
anxieux,
la
dépression
et
les
troubles
du
comportement
(troubles
oppositionnels,
troubles
des
conduites)
[2,5,19–22].
La
faible
proportion
des
troubles
du
comportement
retrouvée
dans
notre
travail
s’explique
probable-
ment
par
les
habitudes
de
cotation
des
différents
consultants
de
notre
Service.
Par
ailleurs,
ces
diagnostics
sont
réalisés
avec
la
CIM10,
qui
propose
un
regroupement
de
troubles
sans
repérage
d’une
dimension
plus
structurelle
de
la
pathologie
et
ne
rendent
pas
compte
des
modalités
de
fonctionnement
psychique
du
jeune
[10].
Une
étude
plus
approfondie
avec
l’utilisation
de
tests
psy-
chologiques
nous
paraîtrait
intéressante
dans
le
cadre
d’un
futur
travail.
Les
résultats
sur
la
petite
enfance
doivent
être
analysés
avec
précaution,
car
les
données
manquantes
sont
nombreuses.
La
petite
enfance
n’est
pas
interrogée
de
manière
systématique
par
le
consultant.
Le
refus
scolaire
mobilise
souvent
une
inquiétude
telle
que
parents
et
consultants
sont
centrés
sur
l’ici
et
mainte-
nant.
Par
ailleurs
la
famille
peut
être
réticente
à
en
parler,
ou
ne
pas
avoir
repéré
des
symptômes
dans
la
petite
enfance.
La
notion
d’un
dysfonctionnement
familial
est
fréquemment
retrouvée
dans
la
littérature
[2,22,23].
Dans
notre
étude,
nous
trouvons
que
41
%
des
patients
ont
un
des
deux
parents
ou
leurs
deux
parents
souffrants
d’une
pathologie
psychiatrique.
La
majorité
de
ces
parents
sont
insérés
professionnellement,
mais
ont
un
risque
accru
d’arrêt
de
travail
ou
de
chômage,
les
conduisant
à
rester
au
domicile.
Dans
les
CMP
du
Service,
le
pourcentage
de
parents
porteurs
d’une
pathologie
psychia-
trique
diagnostiquée
est
de
l’ordre
de
18
%.
On
trouve
donc
une
surreprésentation
importante
de
parents
malades
mentaux
parmi
les
jeunes
qui
se
déscolarisent
[6,33].
Nous
émettons
l’hypothèse
que
le
processus
de
déscolarisa-
tion
peut
témoigner
d’une
pathologie
du
lien
entre
cet
enfant
et
ce
parent
souffrant.
Les
jeunes
peuvent
considérer
que
penser,
s’ouvrir
aux
autres,
s’émanciper,
menacent
la
relation
à
leur
parent
et
s’imposer
inconsciemment
de
quitter
l’école.
Parents
et
enfants
sont
en
partie
liés
autour
de
ce
symptôme
«
déscolarisation
»
dont
toute
modification
implique
un
réaménagement
de
leur
lien
et
une
séparation.
Les
parents
peuvent
être
ambivalents
à
ce
change-
ment,
pris
dans
une
double
contrainte
réciproque
[1,34].
D’autre
part,
nous
avons
repéré,
à
partir
de
l’impression
subjective
des
divers
consultants,
un
fonctionnement
familial
pathologique
chez
une
proportion
importante
des
patients
de
l’étude.
Cette
appréciation
ne
peut
être
avancée
comme
un
résultat
car
nous
ne
l’avons
pas
objectivée
plus
avant
dans
le
cadre
de
cette
étude.
Elle
est
cependant
congruente
aux
données
retrouvées
dans
la
littérature
[6,35]
et
pourrait
faire
l’objet
d’un
travail
plus
précis.
Le
soin
ambulatoire
proposé
à
ces
jeunes
dans
le
Service
s’oriente
autour
d’un
axe
individuel
et
d’un
axe
familial.
Un
important
travail
de
réseau,
notamment
avec
les
partenaires
de
l’éducation
nationale
est
également
réalisé,
que
nous
n’avons
pas
exploré
dans
le
cadre
de
cette
étude.
L’importance
des
allégations
somatiques
(troubles
fonctionnels)
retrouvées
dans
notre
cohorte
nous
invite
à
inclure
plus
systématiquement
les
médecins
généralistes
dans
notre
travail
de
réseau
[7,26].
Par
ailleurs,
le
Service
ne
propose
pas
l’ensemble
des
modalités
thérapeutiques
retrouvées
dans
la
littérature,
en
particulier,
nous
n’avons
pas
de
CATTP,
ni
de
possibilités
de
thérapie
cognitivo-
comportementale
[21,28].
Des
consultations
hebdomadaires
sont
réalisées
pour
53
patients
(84,1
%).
Or
le
recueil
global
de
l’activité
du
Service
nous
montre
que
17
%
des
patients
toutes
pathologies
confon-
dues
sont
rec¸us
de
fac¸on
hebdomadaire.
Les
jeunes
déscolarisés
rec¸oivent
plus
de
soins
que
la
moyenne
des
autres
patients
du
Service,
sans
corrélation
avec
la
gravité
de
leur
pathologie
en
terme
de
diagnostic
psychiatrique.
C’est
bien
la
situation
de
déscolarisation
qui
conduit
à
une
prise
en
charge
plus
soutenue.
Le
consultant
en
charge
du
jeune
sollicite
les
parents
à
des
entretiens
réguliers
(56
patients,
88,9
%).
Durant
ces
entretiens
familiaux,
le
jeune
est
le
plus
souvent
rec¸u
avec
un
de
ses
deux
parents,
la
mère
dans
la
majorité
des
cas.
Il
est
rare
que
les
deux
parents
soit
présents
simultanément
et
la
fratrie
n’est
jamais
rec¸ue.
Le
plus
souvent
donc,
un
même
consultant
rec¸oit
à
la
fois
le
jeune
seul
et
avec
sa
famille.
Peu
de
patients
ont
bénéficié
d’une
psychothérapie
individuelle,
ce
qui
témoigne
de
la
diffi-
culté
de
ces
jeunes
à
exprimer
leurs
affects
et
à
explorer
leur
psychisme.
La
médiation
artistique
a
parfois
pu
être
proposée
ce
qui
a
aidé
ces
jeunes
à
remobiliser
leur
pensée.
Finalement,
un
tiers
des
jeunes
seulement
bénéficient
d’un
soin
individuel
(psychothérapie
ou
médiation
artistique)
Cela
témoigne
peut-être
de
l’adaptation
des
soignants
au
fonctionne-
ment
familial
particulier
dans
ces
situations
pour
lesquelles
il
est
nécessaire
dans
un
premier
temps
de
«
travailler
la
séparation
»
en
restant
«
tous
ensemble
».
C’est
dans
un
second
temps
que
1 / 6 100%

La déscolarisation : étude rétrospective d`une cohorte de 63 patients

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