Bibliographie commentée Version au 28/04/2015
Dominique Jolly (+33 670 470 939, +86 183 0196 2398) 1
Bibliographie commentée sur le business en Chine :
26 ouvrages lus pour vous
Dominique Jolly, Professeur à SKEMA Business School (Sophia-Antipolis, France),
Professeur Visitant à CEIBS (Shanghai, Chine)
En moins de dix ans, de nombreux experts de la Chine sont venus éclairer le lecteur qui veut faire des
affaires en Chine. Il est possible de distinguer au moins trois grandes catégories d’ouvrages.
- Les livres de spécialistes sur une discipline donnée. Il y a d’abord les économistes ;
Françoise Lemoine, avec son ouvrage « L’Économie de la Chine » aux Editions de La
Découverte est un très bon exemple. Il y a aussi les sociologues ; Jean-Luc Domenach est l’un
des plus connus et l’un des plus prolixes sur le thème de la Chine et des Chinois. Il y a aussi
les spécialistes en géopolitique ou en histoire ; S. Balme & D. Sabbagh éclairent, par
exemple, sur la relation entre Chine et Etats-Unis. Jacqueline Tsai retrace l’histoire du luxe en
Chine. Jean Jolly fait un focus sur les Chinois en Afrique. Il ne faut pas non plus oublier les
démographes ; Isabelle Attané a ainsi livré récemment chez Fayard un ouvrage plutôt
accessible ;
- Les livres d’opinion (d’universitaires ou de journalistes). Dans cette catégorie, il y les « pro-
China » et les « China non-compatibles ». Erik Izraelewicz, hélas disparu en 2012, est un bon
exemple de la première catégorie. Moins connus, A. Brunet & J.P. Guichard s’échinent à
montrer que la Chine n’est mue que par des ambitions hégémoniques dissimulées. Un autre
auteur, Philippe Massonnet (« Pour en finir avec le miracle chinois ») démonte
méthodiquement, sur plus de 300 pages, tous les ressorts du Parti communiste chinois.
Philippe Cohen & Luc Richard (« Le vampire du milieu ») font une critique en règle de la
politique des dirigeants chinois. Thierry Wolton (« Le grand bluff chinois ») est à peine moins
partial ;
- Les livres de micro-management. Christophe Tanguy, Chloé Ascencio et Dominique Rey,
Benoit Ams, Anne-Laure Monfret sont de très bons exemples. Ces derniers s’attachent à
donner des clefs pour relever les défis opérationnels de motivation, de délégation,
d’interaction avec les Chinois. Ce sont de bons ouvrages susceptibles d’aider les cadres
expatriés dans leur quotidien.
* * * * * * *
AMS Benoît (2008). Les nouvelles pratiques du business en Chine, Paris, Maxima Laurent du Mesnil
Editeur, 266 p.
Ce livre prend appui sur l’expérience personnelle de l’auteur dans le management d’une PME
en Chine pendant plusieurs années. C’est cette légitimité entrepreneuriale qui rend le propos
convaincant, qui fait que l’auteur parle le langage des dirigeants de PME et qui fait de
l’ouvrage un excellent point d’entrée pour celles-ci. Le livre est donc court, éminemment
pratique, très concret, avec une constante mise en situation. Il est truffé d’exemples vécus par
l’auteur. C’est du « comment faire ? » très opérationnel. L’auteur ne livre pas vraiment des
outils, mais prodige plutôt une série de conseils et de recommandations pour l’action de tous
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les jours, la résolution de problèmes sur des aspects comme la réception de marchandises, la
facturation, la prise de commande, le recouvrement de créances, etc. Il s’agit d’éviter d’oublier
telle ou telle chose dans la relation au quotidien avec un partenaire chinois, ou encore lorsque
l’on conduit une négociation.
ASCENCIO Chloé, REY Dominique (2010). Être efficace en Chine Le management à l’épreuve de la
culture chinoise, Paris, Pearson, coll. « Village Mondial », 266 p.
C’est un ouvrage sur le management des personnes marquées par un sens pratique aigu. Il est
centré sur l’action au quotidien dans les relations interpersonnelles manager/managé.
L’opérationnel de la gestion et de l’animation d’équipes chinoises est vu sous l’angle de
différentes questions telles que : comment déléguer ? comment habiliter les personnes ? les
faire participer aux décisions ? les motiver ? etc. Les auteurs différencient plusieurs types de
management selon le type d’entreprise considérée (publique, étrangère, familiale, groupe
privé, etc.). Il n’y a toutefois pas de différenciation des pratiques selon les fonctions,
marketing, vente, logistique, R&D, etc. Le livre repose sur une expérience de terrain
manifestement très riche. Le texte est fréquemment illustré de cas réels. Les deux premières
parties ont une approche plus holistique que la troisième rendant la lecture peut-être un peu
moins facile. Petite faiblesse : les schémas et autres illustrations ne sont pas toujours parfaits.
ATTANE Isabelle (2011). Au pays des enfants rares La Chine vers une catastrophe démographique,
Paris, Fayard, 274 pages.
C’est un ouvrage très complet avec un focus clair tenu du début jusqu’à la fin. Le livre est
centré sur l’enfant dans la culture et la société chinoise moderne. L’auteur offre une analyse
détaillée de la maternité, de l’enfance, des rites, du système éducatif à travers le pays, des
différences entre riches et défavorisés, etc. Elle nous livre aussi un tableau de l’adolescence
chinoise. L’ancrage historique est fréquent. L’ouvrage est bien documenté avec un bon
nombre de données statistiques. L’auteur dresse finalement un tableau peu flatteur de la
situation de millions d’enfants qui ont eu le malheur de naître au mauvais endroit. Elle illustre
tout au long de l’ouvrage ses développements par des cas précis et concrets d’individus. En
s’appuyant systématiquement de la sorte sur des tranches de vie de personnes, l’auteur rend le
propos très réel, palpable et tangible. Elle met l’analyse démographique à la portée de tous.
Elle a de plus une plume agréable, qui glisse, qui est facile à lire.
BALME Stéphanie & Sabbagh Daniel (2008). Chine / Etats-Unis Fascinations et rivalités, Paris,
Editions autrement, 173 pages.
C’est l’ouvrage de deux experts en géopolitique. Le travail de ces universitaires éclairés
témoigne de leur connaissance intime du sujet. Le langage est précis et l’argumentation étayée.
Le livre est court, mais dense ; il ne s’agit donc pas d’un ouvrage d’initiation ou de
vulgarisation. La référence historique est permanente tout au long de l’ouvrage : les auteurs
sont très attachés à éclairer la situation présente à partir de faits historiques. La relation Chine-
USA est retracée dans le détail à partir de 1978. Deux thèses sont examinées, l’une selon
laquelle l’affrontement est inévitable, l’autre selon laquelle les deux géants cherchent à
cohabiter. L’examen est posé et en profondeur même sur des sujets très sensibles comme la
religion ou encore la censure. Au plan de la forme, quelques illustrations auraient été
bienvenues. Inversement, j’aurais aimé moins de notes de bas de page. De surcroit, en plus
d’être nombreuses, elles sont parfois volumineuses : lorsqu’il y a sur une page plus de texte
dans la note de bas de page que dans la page elle-même, le doute survient.
BERAHA Frédéric (2012). Apprendre de la Chine et s’y orienter, Paris, L’Harmattan, 206 p.
C’est un livre qui s’appuie sur l’expérience de l’auteur. Celui-ci est enchanté par les prouesses
du modèle chinois. Il assume totalement les contradictions du système. Dans à peu près tous
les chapitres, il se montre plutôt prochinois, toujours prêt à défendre les positions chinoises ;
les pages 104 et 105 sur la « démocratie » sont assez illustratives. Il faut tout de même mieux
connaître déjà un peu la Chine pour rentrer dans cet ouvrage ; le lecteur est supposé être déjà
au courant des cas d’entreprises étrangères qui se sont illustrées en Chine (en bien ou en mal)
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comme les grands faits et évolutions économiques qui marquent l’histoire récente. L’auteur
nous livre un examen qui n’a rien de superficiel. En substance, l’ouvrage s’ancre en
permanence sur des références et notamment des références historiques. C’est le cas du
premier chapitre. Ces 40 pages de repères historiques (en démarrant à 1900 avant JC) font
un quart de l’ouvrage ; elles sont pourtant conduites au pas de charge. Le livre se poursuit sur
une description du renouveau et des facteurs explicatifs de la réémergence. Puis, il compare le
modèle chinois aux modèles occidentaux. L’auteur s’attache à révéler les différences
profondes entre Chine et Occident - notamment au plan de la politique en, faisant un parallèle
entre le Parti et l’Empire. L’auteur explique et illustre le rôle et les attentes de la collectivité
vis-à-vis des entrepreneurs au chapitre 4 ; l’analyse de l’entreprise chinoise met de côté
l’accroissement du nombre de grèves et l’appropriation éhontée d’une large partie de la valeur
créée par la classe dirigeante. La lecture bienveillante du théâtre d’opération chinois
s’accompagne d’attaques à l’endroit des méthodes des cadres occidentaux (cf. par exemple :
pp. 92-93). L’auteur n’hésite jamais à élargir la perspective ; le chapitre 6 est un exemple.
C’est, comme le premier chapitre, un ancrage dans l’histoire. L’approche est aux antipodes des
livres de micro-management. On pourra toutefois reprocher une structure mal équilibrée. Ou
encore une articulation des thèmes et un enchainement des idées pas toujours convaincants
l’auteur aime ouvrir des parenthèses. Le style d’écriture est un peu chinois ; on passe du coq à
l’âne d’une section à une autre. Le texte est ainsi plus une somme de notes indépendantes
qu’une progression. Ainsi, l’opuscule sur le marché du luxe n’est pas franchement connecté
avec le reste de l’ouvrage. Mais, l’auteur n’a pas de visées académiques. Il veut juste partager
son expérience.
BERGERE Marie-Claire (2013). Chine : le nouveau capitalisme d’Etat, Paris, Fayard, 310 p.
Ce livre propose un examen détaillé des rôles assumés par l’Etat chinois et la façon dont ceux-
ci ont été transformés au fil des réformes et des changements de dirigeants. L’auteur explique
comment la logique du marché a progressivement pénétré le tissu économique même si l’Etat
reste bien présent. Les avantages dont bénéficient les grandes entreprises d’Etat sont listés.
L’auteur souligne que le marché n’est pas l’institution économique dominante en Chine. Elle
procède aussi à une revue des profils des entrepreneurs chinois. Suit une analyse du rôle et des
fonctions du Parti dans la gouvernance du pays et de son économie. L’auteur n’hésite pas à
lister les situations apparaît le caractère autoritaire du régime quand bien même le
Chinois d’aujourd’hui a bien plus de libertés que le Chinois d’il y a quelques années. Elle
propose une analyse de la classe moyenne chinoise et un examen approfondi du sentiment
nationaliste. Elle ne fait pas l’impasse sur le pourrissement du pouvoir qu’illustrent les cas
avérés de corruption. L’auteur soulève l’intéressante question de l’existence d’un modèle
chinois, combinant libération de certains mécanismes de marché et régime politique
autoritaire, et de son exportabilité vers des pays en voie de développement en Asie, en Afrique
ou en Amérique Latine. L’ouvrage s’achève sur la présentation de trois scénarios : 1) la panne
de croissance ; 2) une révolution balayant le régime et 3) le maintien du régime à travers
« l’évolution du statu quo ». Pour un ouvrage avec des visées académiques (cf. une
bibliographie étendue), on regrettera cependant l’absence de tableaux et figures.
BRUNET Antoine & GUICHARD Jean-Paul (2011). La visée hégémonique de la Chine L’impérialisme
économique, L’Harmattan, Paris, 207 pages.
Ce livre est un essai d’économistes. Les auteurs offrent une lecture historique du
développement du capitalisme en Chine. Ils mettent en perspective l’hégémonisme du
Royaume-Uni sur le commerce mondial au dix-neuvième siècle, puis des Etats-Unis au siècle
suivant, de 1940 à aujourd’hui. Royaume-Uni, USA et Chine auraient ainsi la même
inclinaison au « mercantilisme ». De fait, les USA ont été le premier producteur de produits
manufacturés dès la fin de la première guerre mondiale. Pour les auteurs, il existe quelques
parallèles à faire entre l’attitude américaine au début du vingtième siècle et la Chine du début
de vingt-et-unième siècle. Le Japon aurait aussi été une source d’inspiration, un modèle de
référence d’une croissance basée sur les excédents du commerce extérieur et un taux de
change sous-évalué.
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La thèse des auteurs est très claire : la Chine est un modèle de « capitalisme totalitaire ». La
restauration du capitalisme par Deng n’a pas permis comme beaucoup l’ont cru que la Chine
basculerait sur la démocratie. C’est un contrôle des changes avantageux au plan mondial qui
expliquerait la performance à l’export. L’entrée de la Chine à l’OMC en 2001 a levé le
protectionnisme douanier en Europe mais a maintenu un protectionnisme monétaire. Les
auteurs prêtent au pouvoir chinois des ambitions non avouées et non avouables de domination
de la planète. La Chine chercherait à enfoncer les Etats-Unis, à précipiter leur chute, à ravir
aux USA leur première place au monde et même à remplacer le dollar par le yuan comme
monnaie mondiale. Pour ces observateurs, l’ambition machiavélique délibérée du pouvoir
chinois serait l’hégémonisme. Son PIB serait déjà aujourd’hui très largement sous-évalué.
Pour eux, l’excèdent commercial chinois déstabilise le monde et l’industrialisation de la Chine
induit mécaniquement la désindustrialisation des pays dits industrialisés. Leurs propos sont
très sévères à l’endroit de la Chine. Leurs analyses tendent à diaboliser les autorités chinoises.
Ils s’insurgent contre l’arrivée d’entreprises chinoises en France. La faute est attribuée aux
dirigeants des Etats occidentaux qui se refusent au protectionnisme contre le dumping sur les
changes. Le ton est souvent tendancieux, polémique, voire provocateur. On flirte à l’occasion
avec un vocabulaire extrême, excessif ou anxiogène. Par exemple, p. 12, les auteurs écrivent
que « Le déficit extérieur colossal que la Chine inflige aux pays du G7 affaiblit
considérablement la croissance de leurs économies. » Page 37, ils affirment que « La Chine
nage dans la prospérité économique et la stabilité sociale. » Ou encore, page 125, les Etats-
Unis seraient la première « victime » des déséquilibres commerciaux. Incidemment, l’usage
récurrent des notes de bas de page tend à fatiguer le lecteur : la 280ième note est dure à
absorber.
BUCHALET Jean-Luc & SABATIER Pierre (2012). La Chine : Une bombe à retardement, Paris,
Eyrolles, 161 p.
Ce livre offre une lecture économique des problèmes actuels de la Chine. Il est très bien
argumenté ; les auteurs fondent quasiment toujours leur propos sur des données. Ceux-ci ont
manifestement une bonne maîtrise du sujet. Le texte est très court et se lit facilement. Il offre
une analyse détaillée des mécanismes de financement. Le livre est très axé sur l’économie ce
qui n’empêche pas les auteurs de considérer des aspects démographiques, politiques,
écologiques, etc.
CHEVALIER Michel & XIAO LU Pierre (2011). Le luxe en Chine, potentiel économique et approche
marketing, Paris, Editions Eska, 241 p.
Les deux auteurs sont des spécialistes reconnus du marketing des produits de luxe et de la
Chine. L’ouvrage est donc plus un ouvrage de marketing qu’un ouvrage d’économie.
Beaucoup d’attention est ainsi portée au consommateur chinois de luxe et à l’étude de son
comportement d’achat. Le livre offre une analyse tout aussi poussée des circuits de
distribution offerts aux entreprises étrangères et des moyens de communication accessibles.
L’analyse est conduite en profondeur. Le livre propose des statistiques émanant de plusieurs
sources. En bons marketeurs, les auteurs reportent les résultats très détaillées de toute une série
d’enquêtes et de sondages réalisés sur place. A l’occasion, quelques données comme celles sur
les Internautes auraient mérité des sources plus récentes. Le livre est très bien structuré, i.e.
selon le cadre habituel du marketing. Un autre intérêt de l’ouvrage tient dans ses sept études de
cas sur l’implantation de marques de luxe en Chine.
CHIENG André (2006). La Pratique de la Chine en compagnie de François Jullien, Paris, Grasset,
278 p.
Le livre porte sur le mode de pensée des Chinois, leur mode de fonctionnement et la façon
dont ils analysent une situation et prennent une décision. Il examine et cherche à expliquer les
différences d’approche entre Chinois et Occidentaux. Il montre toute la complexité de la
culture chinoise. L’auteur donne des clés pour comprendre les mœurs chinoises et éviter les
erreurs de jugement. Il cherche des explications dans le sens des mots, dans les présupposés et
dans l’histoire. Il aime raconter de petites histoires anciennes pour rendre son discours plus
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abordable. André Chieng a des racines chinoises et une éducation occidentale. Il manifeste un
intérêt pour la technique, l’économie et la philosophie. Il montre que les vérités sont souvent
multiples et cherche à montrer les différences entre Chine et Occident. S’il faut apporter une
critique, il semble que le recul pris par l’auteur se paye par un manque de leçons plus
immédiatement pratiques.
COHEN Philippe & RICHARD Luc (2010). Le vampire du milieu Comment la Chine nous dicte sa loi,
Paris, Editions Mille et Une Nuits, 318 pages.
En bref, il faut lire ce livre plus pour les questions qu’il pose que pour les réponses qu’il
apporte. Le ton est donné dès l’introduction : on va « casser du Chinois ». Le trait est très
fréquemment grossi. Les auteurs ont le mérite de poser de très bonnes questions (e.g. que
veulent vraiment les dirigeants chinois ? dépasser les USA ou non ?) ; mais, ils n’apportent
pas nécessairement de réponses totalement convaincantes. Ils disent aussi des choses très
vraies. Ils exposent notamment un argument intéressant comme quoi les pays d’Afrique ou
d’Asie centrale qui se contentent d’exporter des matières premières et de l’énergie en direction
de la Chine et qui achètent en retour des biens de consommation à la Chine risquent fort de
mettre à mal leur industrie souvent déjà peu compétitive ; ces pays se transforment en « pays
rentiers » qui négligent leurs investissements manufacturiers et donc mettent en péril leur
futur. Pour les auteurs, la Chine se contente souvent en effet de capter les ressources naturelles
de ces pays sans les aider à bâtir une industrie. Ils soulignent aussi que la Chine a de moins en
moins besoin des pays développés. Les auteurs développent des attaques répétées contre ceux
qu’ils appellent les « sino-béats ». Il est vrai que le livre est très utile pour nous éviter de
sombrer dans la béatitude. Le chapitre 8 n’a pas été écrit pour se faire des amis. Les auteurs
alignent un après un ceux qu’ils appellent « les amis français de la Chine » - avec en toute
première place Jean-Pierre Raffarin qui fait l’objet d’une critique en règle manifestement, il
n’y a pas grand-chose de bon chez lui pour les auteurs. Si les auteurs se gaussent des amis de
la Chine, ils se posent eux en ennemis de la pieuvre et de l’hégémonique puissance. La limite
du travail est atteinte lorsque les auteurs prennent un point discutable, en font la critique en
l’éclairant sous un angle choisi sans pour autant développer un autre angle qui pourrait tout
autant être développé. De plus, les auteurs contrôlent mal les statistiques qu’ils avancent. C’est
dommage qu’ils puissent assener à l’occasion quelques appréciations peu crédibles : « La
parité entre la monnaie chinoise et les autres monnaies n’a guère bougé depuis 1984. » (p. 41)
ou laisser glisser pas mal d’approximations, voire d’erreurs. Ils concluent leur chapitre 10 sur
une phrase : « L’économie chinoise est en train de se refermer » ; ce qui est totalement faux si
l’on regarde les IDE sortant, la propriété intellectuelle, l’économie privée et les efforts pour
devenir plus innovante. Le livre comporte aussi quantité d’affirmations non rifiables à
l’instar des développements (chapitre 9) sur les services secrets chinois ou les transferts de
technologie souterrains qui peuvent être totalement vrais ou totalement inventés ; la section sur
les services secrets chinois en France ne permet pas d’apprécier si ces activités sont plus ou
moins développées que nos propres services à l’étranger. Par ailleurs, la structure des chapitres
n’est pas exemplaire de rigueur.
DOMENACH Jean-Luc (2008). Comprendre la Chine d’aujourd’hui, Paris, Perrin, 342 p.
L’auteur nous livre une série de courtes notes indépendantes dont la seule progression tient
au fait qu’elles ont été prises au fil du temps entre février 2002 et novembre 2006. Ces
éclairages, plutôt sympathiques, viennent donc de façon assez décousue en fonction des
expériences et de l’humeur de l’auteur. Ils dépeignent ainsi par petites touches la société
chinoise ; certaines sections peuvent à l’occasion verser dans le guide culturel, voire même
touristique. Très prosaïquement, ce format original autorise une entrée dans le livre totalement
aléatoire ; il peut se lire par petits bouts !
DOMENACH Jean-Luc (2009). La Chine m’inquiète, Paris, Perrin, 281 p.
Le livre défend plusieurs thèses sans concession. Il fait suite à un séjour en Chine de l’auteur
de plusieurs années. Il est construit essentiellement à partir de rencontres faites dans des
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