Le secteur financier (ici Mauritius Commercial Bank)
représente 10% du PIB du pays. © Reuters
Maurice réfute l'étiquette de
paradis fiscal que certains
veulent lui mettre.
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de jouer le même rôle pour l'Afrique, à nous
de la saisir !" estime Antony Withers,
directeur général de Mauritius Commercial
Bank, numéro un du secteur bancaire.
De fait, à mesure que périclitait sa filière sucrière - et alors que l'île ne dispose pas d'autres matières
premières -, Maurice s'est réinventé un avenir de plateforme financière en misant sur son bilinguisme, son
positionnement géographique, sa bonne gouvernance et sa fiscalité attractive. Les fonds transitant par le pays
avant d'être investis à l'étranger représenteraient actuellement 60 % des avoirs du secteur bancaire mauricien,
soit l'équivalent de 170% du PIB, selon une étude de la revue britannique The Banker.
Richard Arlove, directeur général d'Abax, une
compagnie spécialisée depuis 2006 dans
l'accompagnement des investissements
transfrontaliers, estime à 250 milliards d'euros
les liquidités aujourd'hui disponibles auprès des
banques mauriciennes et des différents fonds
installés sur le territoire.
Selon lui, le secteur financier dans son
ensemble représente 10 % du PIB mauricien, loin derrière les services manufacturiers (19%), mais au même
niveau que l'immobilier et bien avant le tourisme (7 %) et le sucre (3 %).
Vocation
Le pays ne s'est pas découvert cette vocation récemment. Cela fait plus de vingt ans qu'il est utilisé comme
hub privilégié pour investir en Inde. Mais ces trois dernières années, la destination de ces flux a beaucoup
évolué. Maurice reste bien le premier fournisseur d'IDE vers l'Inde, mais avec une part ramenée à 16 % (contre
40 % autrefois) à la suite de la redéfinition des conventions fiscales entre les deux partenaires.
Parallèlement, les flux vers l'Afrique ont augmenté : après tout, l'île n'est-elle pas membre de la Communauté
de développement de l'Afrique australe (SADC) et du Marché commun de l'Afrique orientale et australe
(Comesa) ? Port-Louis a ainsi renforcé ses liens bilatéraux en concluant avec une vingtaine d'États africains
une série d'accords relatifs à la double imposition ou à la promotion et la protection des investissements
étrangers. Le Gabon et le Congo seront les prochains à signer de tels accords.
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