DEUXIEME PARTIE LES FONCTIONS SENSORIELLES ET MOTRICES Plan de la partie 1. Généralités sur les systèmes sensoriels et moteurs 2. La vision (orthoptie) 3. L'audition (audio, orthophonie) 4. La somesthésie (kiné, psychomot, ergo) 5. L’équilibre et la posture (orthoptie, kiné, psychomot, ergo, audio) 6. La motricité et le contrôle moteur (kiné, psychomot, ergo) 7. L'oculomotricité (kiné, psychomot, ergo, orthoptie) 8. Les schémas corporels (orthoptie, kiné, psychomot, ergo) Généralités sur les systèmes sensoriels et moteurs Plan du cours 1. Les fonctions sensorielles 2. Les fonctions motrices 3. Organisations sensori-motrices SYSTEMES SENSORIELS SYSTEMES INTEGRES (ASSOCIATIFS) récepteurs voies sensorielles voies motrices effecteurs SYSTEMES MOTEURS entrées sensorielles comportements moteurs analyses sensori-motrices primaires fonctions cognitives cortex moteur primaire cortex sensoriels primaires NOY PROFONDS THALAMUS CERVELET THALAMUS ME et/ou TC audition somesthésie vision 1. Les fonctions sensorielles 1.1. La sensation La sensation permet à l’organisme de recueillir des informations du milieu extérieur (extéroception) de façon consciente ou inconsciente : ► La vision … et le niveau d’éclairement ► L’audition … et l’équilibre ► L’olfaction ► La gustation sens chimiques ► Le toucher … plutôt la somesthésie (soma = corps) = sensibilités mécanique tactile, douloureuse et thermique (aussi chimique) Mais aussi du milieu intérieur (intéroception) de façon inconsciente : ► sensibilités mécanique proprioceptive et viscérale La sensation est un processus de détection, de transduction et de transmission au cerveau de l’information provenant du milieu externe et du milieu interne La perception est un processus de sélection, d’organisation et d’interprétation des données sensorielles en représentations mentales utilisables. SENSATION PERCEPTION 1.2. Organisation générale de la sensation extéroceptive cortex associatifs cortex sensoriel primaire (couche IV) - voies ascendantes thalamus (exceptée olfaction) TC et/ou ME - voies ascendantes moelle épinière, tronc cérébral - nerfs sensoriels organes périphériques (cellules transductrices) SNP 1.3. Les récepteurs sensoriels Ce sont les cellules présentes dans les organes périphériques et qui sont responsables de la transduction Les récepteurs sensoriels humains sont sensibles à une caractéristique précise de l’environnement : ► Photorécepteurs : vision, détection luminance ► Mécanorécepteurs : toucher, proprioception (statesthésie = posture, kinesthésie = mouvements), audition, équilibre ► Thermorécepteurs ► Chémorécepteurs : gustation, olfaction ► Nocicepteurs mécaniques ou polymodaux (thermique, mécanique et chimique) Ce sont donc des cellules (parfois des neurones) spécialisées : Mécanorécepteurs : Chémorécepteurs : Photorécepteur : Les récepteurs sensoriels sont souvent sensibles à une zone spatiale : champ récepteur 1.4. Les voies sensorielles Vision : Rétine (œil) g Thalamus (CGL) g Cortex (V1) Encart méthodologique : la neuroanatomie Les traceurs rétrogrades & antérogrades à révèle les connexions messages nerveux messages nerveux Encart méthodologique : la neuroanatomie Les traceurs rétrogrades & antérogrades ex : la péroxydase de raifort (rétrograde) Site d’injection thalamus (CGL) rétine (faible grossisst) rétine (fort grossisst) Audition : Cochlée g Tronc cérébral g Thalamus (CGM) g Cortex (A1) (oreille) Encart méthodologique : la neurophysiologie L’électroencéphalographie (EEG) Enregistrement de l'activité électrique de populations neuronales à somme des activités post-synaptiques à avec électrodes sur le scalp référence 0 µV + Encart méthodologique : la neurophysiologie La magnétoencéphalographie (MEG) Mesure des variations du champ magnétique produit par les neurones à pas de distorsion des champs et + de capteurs que l’EEG = permet une meilleure recherche des sources intracérébrales Encart méthodologique : la neurophysiologie L’EEG et la MEG g caractérisation des états de vigilance g Identification de pathologies (épilepsie) Encart méthodologique : la neurophysiologie Les potentiels évoqués EEG (ou MEG) + stimulation sensorielle Visualisation des réponses cérébrales provoquée par un stimulus particulier EEG PE à moyennage des réponses = æ activité neuronale aléatoire ä réponses évoquées par le stimulus Encart méthodologique : la neurophysiologie Ex : les potentiels évoqués auditifs précoces et de latence moyenne = reflet du « parcours » d’un stimulus, des organes sensoriels jusqu’aux aires corticales à applications cliniques Somesthésie : Peau Muscles Articulations g ME g TC g Thalamus (VPL/M) g Cortex (S1) Tendons (noyau des colonnes dorsales et noyau du trijumeau) synapse puis décussation face = voie lemniscale = sensibilité mécanique Colonne antéro-latérale Corne dorsale Ganglion spinal Nerf spinal Racine dorsale synapse (ME) puis décussation = voie extra-lemniscale = sensibilité thermique et douloureuse Gustation : Langue g Noyau du faisceau Cortex (insula et g Thalamus (VPM) g solitaire (TC) opercule frontal) Olfaction : Épithélium g olfactif Bulbe olfactif g (Cortex) Cortex piriforme Amygdale Cortex entorhinal 2. Les fonctions motrices 2.1. La motricité La motricité permet à l’organisme d’agir sur son environnement extérieur et intérieur de façon consciente ou inconsciente ► Motricité viscérale (intéroceptive) ► Réflexes et locomotion ► Posture pour maintien de l’équilibre ► Oculomotricité interaction avec informations sensorielles ► Mouvements volontaires complexes Motricité = exécution du mouvement Contrôle moteur = déclenchement et coordination du mouvement Fonctions pré-motrices et exécutives = intention et planification du mouvement (dans la cognition) PRE-MOTRICES et EXECUTIVES cervelet ganglions base FONCTIONS MOTEUR cortex prémoteurs et préfrontaux thalamus cortex moteur primaire (couche V) MOTRICITE CONTRÔLE 2.2. Organisation générale de la motricité extéroceptive TC et/ou ME ¯ voies descendantes tronc cérébral, moelle épinière ¯ nerfs moteurs organes périphériques SNP 2.3. La jonction neuromusculaire Correspond à la projection des motoneurones (spinaux ou crâniens) sur les fibres d’un muscle = soma dans ME ou TC MOTRICITE SENSATION 2.4. Les voies descendantes Les motoneurones (ME et TC) sont contrôlés par : ê Le tronc cérébral : • noyaux vestibulaires, formation réticulaire à posture • noyau rouge à mouvements bras (proximaux) • colliculus supérieur à orientation tête et yeux ê Le cortex moteur primaire : à projections directes (sur motoneurones de la ME ou noyaux crâniens) exécution précise des mouvements volontaires complexes à projections indirectes (par formation réticulaire et noyau rouge) maintien de la posture durant les mouvements volontaires M1 Du tronc cérébral : (projections indirectes) noyaux oculomoteurs yeux moelle muscles axiaux nuque moelle organisation somatotopique = posture , oculomotricité muscles proximaux membres supérieurs = mouvements bras Du cortex moteur primaire - M1 (projections directes) : = voie pyramidale 2.5. Le déclenchement du mouvement Boucle sous-corticale : cortex à ganglions de la base à thalamus Une forte inhibition du thalamus empêche tout mouvement non souhaité inhibition à mouvement = levée de l’inhibition du thalamus 2.6. La coordination du mouvement Par le cervelet = faisceaux de fibres afférentes et efférentes info sensorielle et motrice info motrice à connexions avec cortex (programme moteur), tronc et moelle (sensation) Le cervelet détecte la différence (« erreur motrice ») entre le mouvement prévu et le mouvement réalisé, et la corrige 3. Organisations sensori-motrices 3.1. Organisation anatamo-fonctionnelle de la moelle épinière Pour les fonctions somesthésiques et motrices messages ascendants (somesthésie) messages descendants (moteurs) à organisation antéro-postérieure dans les cordons : messages mixtes dorsal à organisation antéro-postérieure dans les cornes : douleur thermique à organisation rostro-caudale des afférences et efférences : à organisation médio-latérale des afférences et efférences : membres inférieurs membres supérieurs 3.2. Organisation anatamo-fonctionnelle du tronc cérébral Organisations médio-latérale et rostro-caudale pour les fonctions sensorielles et motrices rostral à face = médians caudal à cou, épaule = latéraux 3.3. Organisation anatamo-fonctionnelle du thalamus Certains noyaux sont des relais sensori-spécifiques ou moteur-spécifiques 9 = noyau ventral latéral 13 = pulvinar vision à corps genouillé latéral audition à corps genouillé médian somesthésie à complexe ventropostérieur (aussi gustation et équilibre) motricité à noyau ventro-antérieur et ventro-latéral Ils projettent sur des cortex sensori-spécifiques ou moteur-spécifiques 3.4. Organisation anatamo-fonctionnelle du cortex Cortex sensoriels primaires et cortex moteur primaire Motor cortex Gustatory cortex (insula) Olfactory cortex (piriforme, entorhinal) Le codage est de nature spatiale (organisation topographique) mais aussi temporelle (fréquence des PA, synchronisations) Encart méthodologique : la neurophysiologie La stimulation corticale électrique Penfield à observation des effets ou recueil de l’expérience du sujet Gyrus précentral (lobe frontal) Gyrus postcentral (lobe pariétal) scissure de Rolando à carte fonctionnelle des cortex moteur et somesthésique Encart méthodologique : la neurophysiologie La stimulation magnétique transcrânienne champ magnétique â champ électrique â modification de l'activité neuronale Utilisée pour certains diagnostiques, comme thérapie ou comme lésion réversible (pour connaître la fonction d’une structure) 3.4.1. Le codage spatial de l’information Somatotopie du cortex somethésique primaire et du cortex moteur primaire = correspondance entre territoires corticaux et parties du corps médian latéral latéral médian à organisation retrouvée aussi dans le thalamus Visuotopie du cortex visuel primaire = correspondance entre territoires corticaux et positions spatiales V1 Point de fixation à organisation retrouvée aussi dans le thalamus Tonotopie du cortex auditif primaire = correspondance entre territoires corticaux et fréquences des sons = disposition en bandes de même fréquence à organisation retrouvée aussi dans le thalamus 3.4.2. Le codage temporel de l’information Par exemple, dans la cochlée (audition) : Son sinusoïdal pivotement stéréocils des cellules ciliées dans un sens puis l’autre potentiel de récepteur sinusoïdal dans la cellule ciliée Synchronisations neuronales locales et longue-distance : = synchronisations locales = synchronisations longue-distance (à travers les aires corticales) à surtout vrai pour les fonctions cognitives