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Plans de réformes de l’assurance maladie en France Septembre 2015
Page 3 sur 159 Pôle Documentation de l’Irdes – Marie-Odile Safon
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Introduction
Les années quatre-vingts représentent un tournant essentiel pour la Sécurité sociale en France :
plus jamais ses comptes financiers ne seront à l’équilibre sans l’intervention de mesures
correctrices.
Les déficits restent maîtrisables jusqu’en 1990, date de rupture majeure pour le système de
protection sociale français, qui rentre alors dans une période d’endettement, en partie pour des
raisons économiques qui s’aggravent en 1993 avec la récession.
Les gouvernements successifs prennent, tout d’abord, des mesures ponctuelles destinées à rétablir
l’équilibre financier dans le cadre de plans de santé. Puis, à partir des années quatre-vingt dix,
s’attaquent à des réformes de fond. Et à l’heure actuelle, la dette abyssale de la Sécurité sociale
semble, pour l’essentiel, transférée aux générations futures.
Les objectifs de ces plans et réformes de santé sont de limiter, d’une part, les dépenses de santé en
régulant la consommation et la production de soins et, d’autre part, d’augmenter les recettes en
agissant sur les modes de financement.
Au niveau du financement, les lignes directrices des mesures se regroupent autour de quatre axes :
- élargir l’assiette du prélèvement social et restructurer le financement pour le mettre en
adéquation avec les critères d’attribution des prestations : achèvement du
déplafonnement des cotisations maladie, famille et accidents du travail (1989-1991),
création de la contribution sociale généralisée (1990), du fonds de solidarité vieillesse
(1993), substitution de la CSG à des cotisations maladie (1998-1998) ;
- concilier la nécessaire autonomie du financement avec la mise du prélèvement social au
service de l’emploi dans un contexte de chômage de masse : allégement des cotisations
patronales (1995, 2000, 2003), introduction d’une règle de compensation intégrale des
pertes des recettes induites par les allégements de cotisations par le budget de l’Etat
(1994), mise en place puis suppression du FOREC (2000-2004), tentative d’introduire une
réduction de la CSG pour faciliter le retour à l’emploi (2000) ;
-mettre en réserve des recettes pour l’avenir : projet sans suite de la caisse de garantie des
retraites (1993), création du fonds de réserve pour les retraites (1999-2001) ;
- améliorer la gouvernance du financement : création des lois de financement de la Sécurité
sociale introduisant un nouveau partage des rôles entre le Gouvernement et le Parlement
(1996), refonte de ces lois (2005).
Ne figure pas dans cette liste une mesure souvent évoquée, mais difficile à réaliser : le changement
au moins partiel de l’assiette des cotisations patronales (valeur ajoutée, TVA, etc).