FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT MULTINATIONAL : PROJET ÉNERGÉTIQUE DE L’OMVG RESUME DE L’EIES PROJET ÉNERGÉTIQUE DE L’OMVG RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL Voir aussi l’Annexe connexe Résumé analytique du Plan d’action de réinstallation (PAR) Nom du projet : Pays : Numéro du projet : Projet énergétique de l’OMVG Sénégal, Guinée, Gambie et Guinée-Bissau PZ1-FAO-018 1. Introduction Le Projet énergétique de l’OMVG (Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Gambie) concerne les quatre pays suivants : la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal. Cette organisation sous-régionale constitue l’organe d’exécution des programmes de développement intégré dans la région et elle se focalise, notamment, sur la gestion rationnelle des ressources communes des Fleuves Gambie, Kayanga-Géba et KolibaCorubal. Les bassins de ces fleuves offrent la possibilité de produire de l’énergie. C’est ainsi que des études ont été financées par les pays membres de l’OMVG avec l’aide internationale provenant notamment de la BAD. Une première étude sur les investissements en matière de production et de transport d’énergie dans les pays membres de l’OMVG a été réalisée entre 1994 et 1996 (HQ International et al. 1997). Elle a identifié un programme d’aménagement de sites hydroélectriques et de construction d’une ligne d’interconnexion. La BAD a, depuis lors, financé les études de faisabilité technique, économique, environnementale et institutionnelle. Ce travail a été effectué de février 2002 à mai 2004 par le même consortium (COTECO) retenu pour les présentes études. Celles-ci comprennent des études techniques détaillées et la préparation de la demande des documents des propositions, y compris la mise à jour des études de l’impact environnemental et social. Compte tenu du déficit énergétique dont souffre la région, de la grande dépendance de celleci à l’égard du pétrole importé, ainsi que de l’utilisation d’hydrocarbures nocifs pour l’environnement pour la production d’énergie, les sites de Sambangalou sur le Fleuve Gambie et de Kaléta sur le Fleuve Konkouré en Guinée ont été retenus. Les trois composantes physiques du Projet énergétique de l’OMVG sont donc : a) le Barrage de Sambangalou, b) le barrage de Kaléta et c) un circuit constitué par une ligne de transport et d’interconnexion (Ligne T) reliant les deux barrages au réseau électrique des quatre pays membres. Le présent projet a fait l’objet d’une étude détaillée quant à son impact environnemental et social (EIES), étude qui était accompagnée de Plans d’action de réinstallation (PAR) en vue de se conformer à la réglementation en vigueur dans les pays membres de l’OMVG et à celle de la Banque africaine de développement (BAD, 2001). Le dossier du projet comprend aussi un Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) approuvé lors d’une réunion de restitution tenue à Dakar les 11 et 12 décembre 2006, avec toutes les parties prenantes potentielles présentes. On trouvait, parmi ces dernières, les représentants des institutions environnementales nationales des pays membres de l’OMVG, 2 des agences internationales et régionales de financement, ainsi que des organisations œuvrant pour la conservation. La version finale du PGES tient compte des résultats de cette réunion. 3 2. Description et justification du projet A. Barrage de Sambangalou Le site du Barrage de Sambangalou se trouve au Sénégal, à 930 km en amont de l’embouchure du Fleuve Gambie et à environ 25 km au sud de Kédougou. Il comprend un emplacement de barrage bien établi d’une capacité de 128 MW et un potentiel de 400 GWh, et offre des perspectives intéressantes en matière d’irrigation et de lutte contre les inondations. Les risques environnementaux et sociaux nécessiteront, néanmoins, une gestion minutieuse, notamment en ce qui concerne la réinstallation des populations et l’impact environnemental en aval du Fleuve Gambie. B. Barrage de Kaléta Le site de Kaléta est situé en Guinée, à 115 km au nord-est de Conakry et à 130 km en amont de l’embouchure du Fleuve Konkouré. Il existe ici la possibilité d’installer une centrale électrique au fil de l’eau qui tirera parti du réservoir du Projet de Garafiri. L’adjonction de Kaléta permettra notamment : • une augmentation de la production moyenne du Projet énergétique de l’OMVG qui passera de 1000 GWh à 1400 GWh/an ; • la réduction du coût moyen de production d’électricité dans la sous-région ; • une amélioration de la compétitivité des économies de l’OMVG, une baisse des prix de la cession d’énergie (kWh) aux compagnies d’électricité ; • une augmentation de plus de 12 % du TRI. Cette viabilité ne peut que s’améliorer du fait du renchérissement du pétrole. C. Ligne T d’interconnexion La Ligne T d’interconnexion permettra de fournir de l’électricité à tous les quatre pays membres. Elle est longue de 1700 km et est soutenue par des pylônes en treillis montés avec des membrures en acier galvanisé. La tension de la ligne est de 225 kV, et 15 postes sont prévus le long de son parcours. Celui-ci a été quelque peu modifié au cours des présentes études, afin d’intégrer, notamment, les installations de Kaléta. 3. Cadre stratégique, juridique et administratif Le cadre stratégique du Projet énergétique de l’OMVG comprend les politiques environnementales et sociales d’institutions régionales telles que la Banque africaine de développement (BAD), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’OMVG, ainsi que les politiques environnementales et sociales en vigueur en Guinée, au Sénégal, en Gambie et en Guinée-Bissau. Le cadre juridique est constitué par les principales dispositions législatives d’ordre environnemental et social promulguées par les Gouvernements de la Guinée, du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau. Il comprend également les conventions internationales en vigueur auxquelles les quatre pays sont parties. Enfin, les organisations gouvernementales, ainsi que les ONG des Etats membres participants constituent les acteurs majeurs du cadre institutionnel, notamment le Département de l’environnement de la Guinée, le Département de l’environnement et de la conservation de la nature du Sénégal, l’Agence environnementale nationale de la Gambie et le Département de l’environnement de la Guinée-Bissau. 4. Description de l’environnement du projet Il est évident que la zone d’étude est immense et qu’elle couvre des parties importantes des quatre pays. L’environnement du site du barrage pourrait, dans les deux cas, être décrit comme « de type savane guinéenne boisée » avec une forêt-galerie dans les fonds des 4 vallées. Le paysage sur les deux sites est dégradé par rapport à son état naturel du fait de la présence de l’homme et de l’agriculture sur brûlis, ainsi que de l’ouverture de “tapades” pour la culture. Les peuplements naturels de palmiers sont utilisés pour la production d’huile et ils constituent un trait particulier de la zone de Kaleta. A. Barrage de Sambangalou Le barrage et le réservoir proposés à Sambangalou sont localisés au Sénégal et le réservoir se situe à cheval sur le Sénégal et la Guinée. La zone du projet couvre la Guinée (réservoir et zone de réinstallation), le Sénégal (principaux ouvrages du barrage, y compris une partie du réservoir), un bief sénégalais en aval et, ensuite, un bief gambien en aval jusqu’à la mer. La Guinée-Bissau n’est pas directement concernée. Cette zone est dominée par la forêt en amont dans le bassin hydrographique et par un mélange de forêt et de savane ouverte. Par ailleurs, le fleuve traverse notamment le Parc national Niokolo-Koba au Sénégal avant de continuer son parcours en Gambie. Le parc a subi une dégradation considérable quant à sa valeur en matière de conservation, en raison des changements climatiques et de la disponibilité de l’eau dans ses cuvettes, ou des dépressions des zones humides. Il a aussi souffert du braconnage. Le tourisme est très limité et apporte une contribution minimale à la gestion du parc. Le fleuve traverse par la suite un bassin agricole très extensif et bas qui est sujet à des inondations saisonnières et parfois graves et préjudiciables (notamment en 1999 et 2003/04). Dans les vastes biefs de marée du Fleuve Gambie, des mangroves extensives dominent. B. Barrage de Kaléta Le projet hydroélectrique de Kaléta est situé entièrement en territoire guinéen, dans la Préfecture de Dubréka, pour sa rive gauche (RG) et dans celle de Télimélé, pour sa rive droite (RD.) Il participe à l’aménagement intégré du Fleuve Konkouré, engagé par la mise en eau de Garifiri en 1999, juste en amont du site de Kaleta. Le nouveau site tire avantage du profil naturel du fleuve, entre une cote amont de 100 m et une cote de 60 m au pied des chutes de Kaléta, dont le nom est aussi celui de l’établissement qui est le centre administratif du district, situé sur le coteau en RG des chutes. C. Ligne T d’interconnexion La zone d’impact direct potentiellement affectée de la ligne d’interconnexion est présentée comme un corridor de deux kilomètres de large. Il est impossible de donner les caractéristiques de cette bande ; tout ce que l’on peut dire c’est que la plupart des types de paysages naturels et semi-naturels majeurs des pays sont affectés et les critères de l’optimisation du parcours de la ligne ont inclus l’impact sur l’environnement. 5. Autres options du projet A. Aménagement hydroélectrique de Sambaganlou Des solutions techniques de substitution préconisées pour l’aménagement hydroélectrique de Sambangalou sont les suivantes : i) type de production (de base ou de pointe), ii) type de barrage (digue à remblai de terre avec noyau ou en RCC), iii) niveau normal de retenue d’eau (NP), iv) débit de crue artificielle (installation d’un mécanisme de chasse de fond), et v) une route d’accès au site du barrage (rive gauche ou droite). Ces alternatives ont d’abord été examinées dans le cadre de l’étude de faisabilité du barrage et elles ont été, par la suite, passées en revue dans le contexte de la collecte de données et du rapport d’évaluation des Dossiers d’exécution (COTECO, Février 2006) et des études d’impact environnemental. 5 B. Aménagement hydroélectrique de Kaleta A Kaleta, des cotes différentes n’auraient aucun effet significatif sur le régime hydrique en aval étant donné que c’est un aménagement au fil de l’eau, avec le Barrage de Garafiri juste en amont. La détérioration de la qualité de l’eau pourrait être plus importante avec un barrage d’une hauteur plus importante du fait de zones d’inondations extensives. Le bassin de drainage résiste relativement bien à l’érosion grâce à un bon couvert végétal avec peu de terres cultivées, un couvre-bouclier latéritique important et des pentes modérées. Il est évident que les dimensions du réservoir auront des conséquences sur la réinstallation des populations. Les superficies immergées à la cote NP de 110 sont estimées comme suit : Autres hauteurs de substitution de barrage et pertes en terres (déduction faite à partir du niveau de l’eau) Cote NP Superficie de terres perdue (ha) 110 139 (*) 115 258 120 425 125 (*) 152,8 ha lors du dernier levé topographique 595 Même s’il y a peu d’écarts dans la largeur du réservoir (du fait de l’étroitesse de la vallée), son extension en longueur à des cotes différentes est nette. Au niveau NP 110, la longueur est de 6,5 km (à partir de l’ouvrage de prise d’eau de la centrale) ; elle atteindrait approximativement 20 km à la cote NP de 125. A la cote 110, deux à trois villages devraient être réinstallés, ce qui représente environ 500 personnes. Trois autres villages pourraient être réinstallés près de leur emplacement actuel, ce qui affecterait tout au plus 410 personnes. A la cote 125, huit villages devraient être réinstallés, certains assez loin. Six autres villages (plus d’autres plus éloignés du fleuve) seraient inclus dans le plan de réinstallation parce qu’ils perdraient une partie de leurs terres. Au total, 900 personnes devraient être réinstallées. Les sols de la vallée sont les plus adaptés aux plantes cultivées et aux palmeraies naturelles qui sont capitales pour l’économie locale. Ils seraient les plus affectés à des cotes plus importantes, mais leur superficie reste néanmoins limitée (de l’ordre de 600 ha tout au plus) et une indemnisation pourrait être accordée à cet égard. Il n’existe pas d’aires protégées dans la zone et la forêt-galerie qui s’étend le long du réservoir représente l’élément ayant le plus de valeur pour la biodiversité. Cette forêt est étroite, a subi des détériorations et est souvent tout près d’habitations ou de champs. C. Ligne T d’interconnexion Outre les contraintes et les critères en rapport avec l’adéquation des sols à servir de fondation pour les pylônes, le choix des corridors et du plan d’implantation fait au cours de l’Etude de faisabilité a pris en compte les considérations d’ordre environnemental. 6. Impacts éventuels et mesures d’atténuation/d’amélioration A. Barrage de Sambangalou La perte de ressources naturelles telles que les sols et la végétation, ainsi que la perte d’habitats de la faune sauvage du fait de la mise en place d’un réservoir de 185 km2 6 représentent un impact évident. Il est clair que ces impacts ne peuvent pas être atténués du fait de leur caractère irréversible. L’inondation du réservoir déplacera les populations locales, tandis que la possibilité existe d’avoir des impacts sur la santé. Des terres agricoles seront perdues, de même que sera perdue la possibilité de traverser facilement le fleuve au cours de la saison sèche. Néanmoins, le projet pourrait avoir quelques impacts positifs par l’entremise d’une fourniture appropriée des services en vue d’améliorer la qualité de la vie sur les sites hôtes, rendre possible la sécurité des régimes fonciers et grâce à la création de possibilités d’emplois et de revenus. Dans sa phase d’exploitation, Sambangalou aura d’importants impacts sur le régime d’écoulement du fleuve. Ces impacts sont liés à la modification de l’équilibre hydrologique dans les zones humides des biefs sénégalais et gambien. Il y aura un recul du front salin au cours de la saison sèche (impact positif et négatif) et, pour un certain temps, une détérioration de la qualité de l’eau en aval du barrage (et dans le réservoir). Il y aura, en particulier, une modification de l’équilibre morpho-sédimentaire de l’estuaire et un appauvrissement progressif de la mangrove dans la zone estuarienne centrale. Ceci débouchera sur la perte de certains habitats en aval au cours de la saison sèche et certaines populations animales seront modifiées dans ces biefs. En ce qui concerne l’habitat humain, les impacts négatifs de l’exploitation du Barrage de Sambangalou sont du domaine de la santé, en particulier en rapport avec les risques de maladies d’origine hydrique. Il y aura une diminution initiale des rendements de la pêche en aval du barrage. Néanmoins, de nombreux impacts positifs compenseront ces désavantages. In s’agit notamment de la possibilité d’améliorer la fourniture d’électricité en milieu rural, de l’ouverture de la zone du réservoir au développement économique, des opportunités agricoles et de la lutte contre les inondations. Atténuation et amélioration des impacts : Pour minimiser, atténuer ou compenser les impacts du Barrage de Sambangalou, le PGES comprend un programme de mesures relatives aussi bien à la phase de pré-construction/construction, qu’à celle de l’exploitation. Lors de la phase de pré-construction et construction, l’atténuation recommandée a rapport avec les prescriptions des meilleures pratiques de l’entrepreneur en vue de minimiser, par exemple, les nuisances subies par les populations locales et les risques de dégradation des ressources naturelles (eau, végétation, faune, etc.). Au cours de la phase d’exploitation, le PGES vise surtout à atténuer les impacts en aval du Barrage de Sambangalou. Il y a, par exemple, la proposition d’une inondation artificielle éventuelle en vue d’atténuer les impacts sur les zones humides en aval. En plus, il est recommandé qu’il y ait un faible niveau artificiel d’eau afin de permettre aux animaux sauvages de traverser le Fleuve Gambie au cours de la saison sèche, surtout dans le Parc national de Niokolo-Koba, et permettre, par ailleurs, la reconstitution de l’eau saumâtre dans la mangrove située dans la zone de recul du front salin. Le PGES identifie les parties prenantes pour la mise en œuvre des mesures et le suivi de l’altération de l’environnement. Des protocoles d’accord ont été signés avec le Wetlands International et l’UICN en vue de la participation de ces deux organisations aux études destinées à suivre l’altération de l’environnement et mettre au point des moyens d’intervention économiques dans le cadre de l’atténuation. B. Barrage de Kaléta Les nouveaux impacts de l’aménagement de Kaléta seront relativement limités du fait de la taille plus réduite de la zone de réservoir et de la gestion au « fil de l’eau » sur le Fleuve Konkouré. Les impacts en aval nécessitent peu de mesures spéciales avec un fleuve qui est déjà affecté par le Barrage de Garafiri ; la seule exception à cet égard concerne la qualité de l’eau. Des mesures de compensation et d’atténuation ont été prévues pour tous les impacts 7 importants. Des plans et des budgets pour la mise en œuvre de ces mesures se trouvant dans le PGES et les PAR ont tenu compte de l’expérience et des enseignements tirés de la construction du barrage de Garafiri. Atténuation et amélioration des impacts : Les impacts ont été évalués en rapport avec les différentes zones affectées du projet : i) le site du barrage, le réservoir et le campement ; ii) la route d’accès (50 km seront élargis et une nouvelle section de 20 km sera construite) ; et iii) le bief en aval du Konkouré, de Kaléta à la mer. L’aménagement du projet nécessitera la réinstallation de trois villages riverains et de 500 personnes, vers des sites situés dans les environs. La pénurie de terres peut être compensée par une meilleure gestion des ressources et la diversification des activités, favorisée par l’ouverture (désenclavement) de la zone. Le programme de développement est ambitieux, mais réaliste, tel qu’il est décrit en détail dans le PAR connexe. Le PGES, ainsi que le PAR veillent à minimiser les conflits entre communautés et, bien sûr, à favoriser la cohésion intérieure. Ils évitent d’envoyer les populations déplacées hors des terres sur lesquelles elles détiennent des droits fonciers ou des droits d’utilisation. Dans la zone du projet, il y a une forte pression humaine sur les habitats naturels de la faune et de la flore qui sont, par conséquent, détériorés. Néanmoins, environ 130 ha de formations forestières seront perdus. Des mesures seront prises pour établir une nouvelle zone forestière de marge pour le réservoir. Des efforts significatifs seront faits dans le domaine de la santé du fait de la très mauvaise qualité des installations existantes, des risques de contamination au VIH/sida, de la pauvreté et de l’état de santé de la population. Parmi les actions prévues, l’on peut citer le renforcement d’un centre de santé, la réhabilitation des postes de santé (dans le cadre du PAR), le suivi épidémiologique et le suivi au niveau des collectivités locales, l’installation temporaire d’un centre de dépistage du Sida et une initiative communautaire pour la prévention du paludisme. En Guinée, on peut prévoir une immigration spontanée significative comme cela s’est vu à Garafiri. Les communautés et les collectivités locales définiront une politique locale de l’immigration afin de limiter les effets potentiellement négatifs, de sorte que les populations affectées, plutôt que les immigrants, bénéficient davantage des emplois offerts dans la construction et des opportunités d’affaires. En plus, les communautés touchées recevront des dons destinés à soutenir la mise en œuvre des activités d’investissement du PGSE. Les impacts liés à la route d’accès se traduiront surtout par la reconstruction d’un nombre limité de maisons et le déplacement de trois marchés. Il y aura la possibilité d’améliorer cette infrastructure et l’activité économique devrait se développer fortement. La construction du pont sur le Fleuve Brady et, à l’avenir, le désenclavement de la Sous-préfecture de Tondon créent le risque d’une exploitation excessive du bois de chauffe qui devra être combattue par les autorités locales avec un financement potentiel provenant des fonds de gestion du captage. La détérioration temporaire de la qualité de l’eau du fleuve sera compensée par un programme de fourniture d’eau potable dans les villages riverains. Les ouvrages de Kaléta pourraient aussi avoir quelques effets sur le blocage des sédiments qui peuvent être évacués par l’écluse du fond, le cas échéant. Le PGES prévoit l’élaboration d’un plan d’urgence. Il pourrait être utile d’étendre aussi ce plan et d’y inclure les installations existantes de Garafiri. Dans le cadre d’une initiative additionnelle, le PGES recommande la réalisation d’une étude environnementale stratégique incluant tous les investissements liés au Fleuve Konkouré (énergie, routes, mines, développement agricole…) et définissant un cadre pour l’évaluation environnementale et le suivi des futurs investissements. Le programme de suivi de Kaléta sera révisé en fonction des résultats concernant l’ensemble du bassin du Konkouré, en utilisant les données collectées de 1998 à 2001 pour les études relatives à l’impact du Projet de Garafiri. 8 C. Lignes T d’interconnexion A la suite de l’évaluation environnementale effectuée au cours de l’étape de l’étude de faisabilité, aucun nouvel impact important n’a été identifié. Une grande partie des impacts potentiels est liée aux activités de construction et elle peut être gérée par de bonnes pratiques en matière de construction. Les mesures d’atténuation et de suivi sont intégrées dans le PGES du projet pour cette composante particulière. En outre, un cadre du PAR spécifie les dispositions en matière d’indemnisation. 7. Plan de gestion environnementale et sociale Le document autonome du PGES (2007) comprend quatre parties : les trois premières parties ont trait aux principales composantes du projet énergétique de l’OMVG, tandis que la quatrième section couvre les aspects institutionnels de l’exécution du projet. Les trois premières parties ont une structure similaire en vue de se conformer aux directives de l’appendice 11 du PESE de la BAD : • • • • • • • • Objectifs du PGES de la composante concernée Contexte de la composante du projet Impact majeur de la composante du projet Programme d’atténuation des impacts Programme de suivi environnemental et social Mécanismes des consultations publiques requises Initiatives complémentaires recommandées en cas de besoin Coûts et calendrier de la composante « mise en œuvre » du PGES. Organisation institutionnelle L’organisation institutionnelle prévue est largement décentralisée pour des raisons fonctionnelles évidentes. Les principaux acteurs ou parties prenantes se présentent comme suit : • Le comité de pilotage de la Coordination socio-environnementale générale (CGSE) à l’OMVG, soutenu par l’assistance technique, le réseau des comités et des experts, etc. • Bureau national du pays pour la gestion des sous-projets (DSP) • Unités socio-environnementales (DSE) • Comités locaux pour la coordination et le suivi, au niveau des communautés locales décentralisées soutenues par les services des collectivités locales, les ONG, les consultants, etc. • Les populations affectées par le projet • Les entrepreneurs engagés pour les travaux de construction. Les dispositions institutionnelles proposées pour la mise en œuvre du PGES et du RP sont arrêtées aux niveaux régional (OMVG), national (DSP) et des collectivités/communautés locales et elles seront confirmées dans l’évaluation détaillée du projet et au cours de la période initiale. Les caractéristiques clés soulignées sont les suivantes : • Flexibilité et souplesse pour permettre que de nouvelles actions soient financées selon le besoin, par exemple : études, projets socioéconomiques et même infrastructure physique. • Décentralisation du processus décisionnel, dans le cadre des programmes et budgets approuvés. 9 • • Participation des communautés bénéficiaires au PGES et à la mise en œuvre du PAR, à l’évaluation des résultats et à l’approbation finale des activités. L’organigramme comporte des subdivisions par sous-projets, ainsi que des procédures adaptées à son contexte institutionnel dans un cadre commun rendant compte à l’OMVG. Coût du PGES et du PAR Le coût total du PGES/PAR pour le Projet énergétique de l’OMVG est estimé à 57 millions d’euros (janvier 2007), comme indiqué ci-dessous : Barrage de Sambangalou Barrage de Kaléta Ligne T d’interconnexion 39,82 M d’€ 20,26 M d’€ 3,12 M d’€ Total 63,20 millions d’€ Comme indiqué dans la revue de l’Etude de faisabilité, un montant forfaitaire correspondant à 7 % des coûts du PGES est prévu pour le prestataire de services d’exécution ou l’entrepreneur responsable. En outre, 3 % sont prévus pour les services additionnels de consultants. En conséquence, un montant supplémentaire, représentant 10 % du coût total est budgétisé, ce qui porte le coût total prévu à 69,5 millions d’€, ce qui représentait à l’époque 7,4% du coût total du projet. 8. Programme de suivi Le PGES du Projet énergétique de l’OMVG comprend a) le suivi des travaux afin de faire en sorte que les mesures d’atténuation et d’amélioration recommandées soient mises en œuvre, et b) le suivi des résultats. Le prestataire de services sera chargé de superviser les activités. Il participera aussi au suivi et à l’établissement de rapports à l’intention de l’OMVG, qui bénéficiera de l’assistance d’organisations spécialisées et d’experts. Les activités de suivi comprendront : • La vérification de la bonne exécution du programme de travail et du budget du PGES conformément aux prévisions et au calendrier. • L’identification de facteurs imprévus, le suivi de leur évolution à même d’influer sur les résultats du PGSE qui sont visés, la présentation de nouvelles initiatives et la recherche de possibilités d’amélioration des résultats. • Financer des études et des mesures pour mieux comprendre les conditions de base. • Revue générale des impacts émergents pour lesquels aucune mesure d’atténuation n’a été prévue. • Des mesures spécifiques de contrôle de la vérification pour évaluer l’efficacité réelle des mesures d’atténuation en relation avec les objectifs et les résultats visés. • Mesurer l’efficacité des mécanismes de mise en œuvre. L’OMVG aura un rôle de coordination et de supervision, tout comme la BAD. Les deux institutions seront assistées, pour les questions en rapport avec ces rôles, par des directives et des rapports indépendants provenant d’un panel d’experts internationaux. 10 9. Consultations publiques et obligation d’informer le public Le PGSE a été exposé lors d’une réunion de reconstitution qui s’est tenue à Dakar les 11 et 12 décembre 2006. Ont pris part à cette rencontre les représentants des pays membres de l’OMVG, leurs institutions environnementales nationales, les agences et organismes de financement régionaux et internationaux, ainsi que des organisations respectées en charge de la conservation, dont l’UICN, le Wetlands International et le WWF. Les personnes affectées par le projet (PAP) devant être indemnisées et/ou réinstallées ont été contactées et ont fait l’objet d’une enquête, en rapport avec un inventaire des propriétés collectives créées en février 2006 (voir le PAR connexe). Au cours de la mise en œuvre du PGES et du plan de réinstallation, les PAP et leurs représentants seront recontactées en même temps que les communautés hôtes potentielles déjà identifiées. La participation des communautés et les mécanismes des groupes de pairs favoriseront la transparence, ainsi que l’obtention de résultats équitables dans la mise en œuvre des activités sociales et environnementales, surtout en ce qui concerne les processus d’indemnisation, en particulier, pour les parties prenantes femmes potentiellement désavantagées. En outre, l’utilisation de techniques participatives et d’approches sensibles aux questions de genre facilitera la réinstallation équitable et l’installation des communautés déplacées dans les sites et environnements hôtes. La présence d’un comité communautaire de liaison dans la zone d’étude, ainsi que du personnel de l’OMVG facilitera la diffusion de renseignements. Divers moyens de communication seront utilisés pour tenir informées les parties prenantes, y compris des réunions villageoises (“palabres”) et des avis écrits. 10. Initiatives complémentaires Le PGES comprend un éventail d’initiatives complémentaires destinées à faire en sorte que la construction des complexes hydroélectriques tienne compte des actions préventives, ainsi que des actions de gestion. Les plus importantes de celles-ci sont les documents du PAR ; du reste, 80 % du budget du PGES/PAR pour Kaleta sont consacrés aux activités de paiement et d’indemnisation au titre du PAR. Plan d’action de réinstallation (PAR) Barrage de Sambangalou : Il ressort du dossier du PAR (voir annexe) que 186 ménages (1320 personnes ou PAP) habitant 489 huttes traditionnelles seront déplacés. Dix petits villages sont affectés, avec des terres connexes estimées à 1250 hectares (870 cultivés, 380 en jachères). Le coût sera d’environ 18 millions d’euros, dont environ 50 % pour des indemnisations directes. Barrage de Kaleta : le PAR estime que 57 ménages (environ 500 personnes) sont affectés dans trois petits villages et ils seront déplacés pour créer trois nouveaux villages reconstruits. La ligne T d’interconnexion : le coût estimatif de l’indemnisation est d’environ 3 millions d’euros. Outre les PAR, la principale initiative complémentaire sera l’élaboration de Plans locaux de développement (PLD) centrés sur la réduction de la pauvreté. Les PLD viseront à améliorer les résultats des PAR en vue de contrebalancer les impacts potentiellement négatifs, en créant des opportunités de développement qui facilitent la transition économique des zones affectées du projet. Les PLD tiennent compte des préoccupations réelles des collectivités locales conformément aux politiques de décentralisation en train d’être mises en œuvre au Sénégal et en Guinée. Questions de genre et mesures adoptées : Dans la réinstallation des personnes déplacées, il y a un risque que les femmes soient plus négativement affectées que les hommes parce que ne détenant généralement pas de titres fonciers coutumiers ou officiels. En même temps, ce sont elles qui souvent dépendent le plus de terres telles que les tapades pour nourrir la famille et pourvoir à son bien-être. C’est encore elles qui pourraient être négativement affectées par la charge supplémentaire de travail résultant de la réinstallation sur des parcelles de terre où l’on accède plus difficilement à l’eau et au bois de chauffe, ou qui 11 pourraient être affectées par les perturbations que subiront les écoles et les horaires. Le projet veillera, grâce à un personnel à plein temps ayant des responsabilités spécifiques en matière de genre, à ce que les besoins des femmes soient pris en compte. Des actions spécifiques feront en sorte que leurs intérêts soient ciblés et abordés, et qu’elles aient recours aux mécanismes de plainte au même titre que les membres masculins des ménages. Des micro-investissements spécifiques sont prévus au budget pour garantir l’accès des femmes à l’infrastructure physique et sociale qui inclura des points d’eau accessibles, ainsi que la mise à disposition d’écoles où il sera tenu compte des besoins et des préférences des femmes en matière d’emplacement. Des ONG locales ont été identifiées et elles seront soutenues pour des initiatives de ce genre. Le PGES inclut, en outre, des budgets importants destinés à la fourniture de services de santé, avec, au centre, les vulnérabilités des femmes, et en particulier, les maladies d’origine hydrique, le paludisme et le risque de contamination au VIH/sida. Les femmes bénéficieront aussi des activités de soutien agricole et d’alphabétisation des adultes. 11. Conclusion Les études détaillées d’EIES, du PGES et du PAR pour les aménagements hydroélectriques de Sambangalou et de Kaléta, ainsi que pour la Ligne T d’interconnexion, ont passé en revue et actualisé des études antérieures sur l’impact environnemental et social. Elles ont été communiquées au public et adoptées. Les révisions les plus récentes les ont mises en conformité avec les politiques pertinentes des pays membres de l’OMVG et avec les conditions des institutions financières internationales, en particulier la BAD. Pour évaluer les situations de base, des renseignements ont été rendus publics, des enquêtes ont été menées sur les personnes susceptibles d’être affectées par le projet (PAP), et des inventaires de l’environnement biophysique ont été réalisés. Les impacts potentiels ont été évalués et des dispositions relatives à la mise en œuvre et les impératifs de gestion pour l’atténuation et l’indemnisation ont été proposés. Il est évident que les zones affectées par le projet seront vastes et il y a des limites aux détails que peuvent contenir les études sur l’eau de surface et de l’eau souterraine à travers les bassins des fleuves. Un PGSE révisé en tant que document autonome a été divulgué lors d’une réunion d’évaluation tenue à Dakar (11-12 décembre 2006). Il a été révisé par la suite. Des groupes internationaux respectés en charge de la conservation (UICN, Wetlands International et WWF) ont participé à l’élaboration du projet tout au long de la période de préparation. A. Barrage de Sambangalou La conclusion à laquelle est parvenue la COTECO, à l’époque de l’étude de faisabilité de 2002-2004, est que cette composante du Projet énergétique de l’OMVG, en dépit de ses probables impacts inévitables et variés, ne pouvait pas être la source de risques susceptibles de remettre en question le projet dans son ensemble. Parmi les solutions relatives à l’atténuation et à l’indemnisation, il est proposé qu’une attention particulière soit accordée : a) aux populations vivant dans la zone du réservoir, mais aussi aux villages directement en aval du barrage (M’bara, Roundé M’bara, Tépéré Diantou et Kédougou), b) au Parc national de Niokolo-Koba, c) à la zone de pêche située dans la région de recul du front salin en Gambie, et d) à l’ensemble des terres humides en aval. L’étude d’impact en amont est apparue comme un élément majeur dans le choix de la cote 200 pour le barrage, ce qui permettra une minimisation des impacts. La réinstallation de plus de 1300 personnes vivant actuellement dans la zone du futur réservoir de Sambangalou sera l’un des impacts les plus cruciaux. Le plan de réinstallation du PAR définit les dispositions en matière de gestion de la réinstallation et du dédommagement (voir le 12 Résumé analytique du PAR connexe). Il est aussi prévu des impacts environnementaux (et sociaux) importants dans les biefs sénégalais et gambien en aval, et des mesures sont proposées pour les atténuer à travers le contrôle et la gestion des débits de l’eau provenant du barrage. B. Barrage de Kaléta L’étude de faisabilité relative au complexe Souapiti-Kaléta (1999) et, en particulier, le caractère complémentaire de l’aménagement hydroélectrique de Kaléta fait ressortir un impact marginal sur l’environnement. Les présentes études montrent qu’e cet aménagement pourrait avoir des effets positifs sur une zone souffrant de nombreux handicaps, en dépit de sa relative proximité des bureaux de la sous-préfecture et de la préfecture, et même de Conakry. Ces contraintes sont les suivantes : le manque d’écoles se traduisant par un faible taux de scolarisation, le manque de structures sanitaires, le manque d’eau potable de bonne qualité et l’appauvrissement des sols, de même que l’insuffisance des services publics. Dans ce contexte, le projet de Kaléta est perçu, par les autorités et les populations locales, comme une opportunité majeure pour le développement de la zone. Le projet est, en conséquence, accueilli favorablement, quoiqu’avec quelques réserves concernant l’immigration et la cohésion intercommunautaire. Etant donné que les populations s’attendent à tirer parti de ce projet, il y a le risque qu’elles sous-évaluent ces problèmes par crainte de freiner le processus. Un système de suivi permettant de bien appréhender et comprendre les problèmes imprévus est projeté. L’aménagement de Kaléta s’inscrit dans le projet de développement intégré du bassin du Konkouré, donnant ainsi plus de valeur au réservoir de Garafiri à des coûts environnementaux additionnels marginaux par rapport à la situation de base qui a déjà évolué. C. Ligne T d’interconnexion Lors des phases de construction et de d’exploitation, le projet d’interconnexion de l’OMVG aura des impacts négatifs et positifs, typiques d’une ligne de transport d’électricité, au nombre desquels l’on peut citer les opportunités d’emploi lors de la construction et, par la suite, les retombées économiques/sociales découlant de l’accès à l’électricité. L’évaluation nette de l’impact du projet d’interconnexion est positive, et ce dernier constitue manifestement une composante connexe et nécessaire du dispositif d’ensemble. Le Projet énergétique de l’OMVG garantira la fourniture d’électricité aux quatre pays, de même qu’il permettra l’élaboration subséquente de projets d’électrification rurale qui profiteront directement aux populations tant urbaines que rurales. 12. Références et contacts Documentation du projet • • Environmental and Socio-Economic Impacts Study of the Sambangalou Hydroelectric Development (March 2004). COTECO Group for OMVG. Etude d’impacts environnementaux et socio-économiques de l’aménagement hydroélectrique de Sambangalou (mars 2004). Groupe COTECO pour l’OMVG Review of Environmental and Social Impact Assessment (ESIA) -- Final Version (August 2006). COTECO Group for OMVG (Revue de l’Evaluation de l’impact environnemental et social (EIES) – Version finale (août 2006). Groupe COTECO pour l’OMVG). 13 • • • • Detailed Design Studies (DDS) – Final Version (February 2006). COTECO for OMVG (Dossiers d’exécution – Version finale (février 2006). Groupe COTECO pour l’OMVG Environmental and Social Management Plan (January 2007, revised). COTECO Group for OMVG (Plan de gestion environnementale et sociale (janvier 2007, révisé). Groupe COTECO pour l’OMVG). Populations Resettlement Plan -- Final Version (February 2007). COTECO Group for OMVG (Plan de réinstallation des populations – Version finale (février 2007). Groupe COTECO pour l’OMVG). Memorandum of Understanding between OMVG and IUCN, Wetlands International and WWF (Protocole d’accord entre l’OMVG et l’UICN, le Wetlands International et le WWF) Projet énergétique - Contact M. Diallo Kourou OMVG (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie) 13, Passage Leblanc BP 2353 Dakar, Sénégal Tél : Télécopie : Courriel : (221) 33 822 31 59 (221) 33 822 59 26 [email protected] 14 15 16