Avons-nous le devoir de chercher la vérité

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corrigé bac 2012
Examen : Bac S
Epreuve : Philosophie
France-examen.com
RAPPEL DU SUJET
SUJET 1 : AVONS-NOUS LE DEVOIR DE CHERCHER LA VERITE ?
LE CORRIGÉ
I – L’ANALYSE DU SUJET
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C’est un sujet classique sur la vérité. En effet, c’est le principe même de la philosophie : les philosophes aiment la
sagesse (du grec sophia), c’est-à-dire la vérité.
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La vérité est la notion centrale du chapitre « La raison et le réel », chapitre portant sur la connaissance. La
vérité, c’est une propriété du discours : ce que je dis est vrai, si cela correspond à la réalité. Ainsi lorsque je
parviens à la vérité, je peux dire « je sais ».
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« Avons-nous le devoir » est une tournure morale : est-ce un devoir pour l’homme que de chercher la vérité ?
Que de chercher à savoir ? Le doit-il ? Mais pourquoi le devrait-il ? C’est bien l’intérêt de ce sujet sur la vérité qui
invite le candidat à mettre en relation cette notion avec celle du devoir qui est dans le chapitre « La morale ».
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En quoi savoir est-il un bien pour l’homme ? Si nous disons que nous avons le devoir de rechercher la vérité,
alors nous ne disons pas seulement que nous le faisons, nous disons plutôt qu’il faut le faire parce que c’est
mieux.
II – LA PROBLEMATIQUE
Si nous devons chercher la vérité, c’est d’abord parce qu’elle ne se donne pas à nous sans qu’on la cherche. En plus
cela n’est pas facile de la trouver lorsqu’on la cherche. Ainsi, face à cette tâche difficile, on peut baisser les bras très
facilement, d’autant plus facilement qu’un homme peut très bien vivre sans savoir ce qui est vrai. C’est presque un luxe
que de vivre avec la vérité et c’est bien ainsi qu’on se représente parfois le philosophe : celui qui peut se permettre de
rechercher la vérité. Mais l’homme sans connaissance n’est pas vraiment un homme. Et donc nous avons du mal à
nous représenter l’humanité sans cette recherche incessante de vérité. Chercher la vérité s’impose donc à l’homme.
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III – LA BOITE A OUTILS: les connaissances utiles au traitement du sujet
Voici quelques pistes qui permettraient l’organisation d’une réflexion progressive, argumentée et illustrée par des
exemples.
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Une réponse spontanée et évidente à ce sujet serait que « oui, nous avons le devoir de chercher la
vérité ». Ce devoir est le fruit de notre raison . Tout d’abord parce qu’elle veut connaître, elle est ce qui anime la
curiosité de l’homme, (Aristote). Ensuite parce qu’elle rend possible la connaissance. Ainsi, nous devons chercher la
vérité, parce que notre nature d’être de raison nous pousse à cela tout en nous en donnant les moyens. Mais nous
savons que ce devoir qui se présente presque comme une nécessité naturelle rencontre des obstacles. Le premier est
l’échec : je peux chercher la vérité et ne pas la trouver, le second est le mauvais usage de la vérité.
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Si nous envisageons le fait que l’homme ne fait pas toujours bon usage de la vérité, il apparaît que nous
ne devons pas nécessairement chercher la vérité même si notre nature nous y invite. En effet, non seulement
c’est difficile de la trouver, mais en plus l’homme peut mal l’utiliser : chercher la vérité correspond alors à une prise de
risque inutile. Deux exemples le montrent, l’un tiré de la vie quotidienne, l’autre de la science. Tout d’abord, lorsque je
cherche à savoir la vérité, dans la vie quotidienne, nombreux sont les exemples qui montrent qu’il vaut mieux ne pas
savoir (par exemple, pourquoi j’ai été embauché ou pas embauché, les raisons en jeu peuvent être autres que celles qui
devraient authentiquement prévaloir, comme ma compétence). Le second exemple serait l’usage que l’on fait de la
vérité en science, soit en vue de détournement à des fins politiques, soit en vue de développements techniques
néfastes pour l’humanité, comme les armes nucléaires). Descartes , célèbre philosophe et scientifique, voyait bien
l’homme comme le maître et possesseur de la nature, grâce à cette recherche de la vérité qui le met au-dessus de tous
les autres êtres sur terre.
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La recherche de la vérité cependant n’est pas seulement une nécessité naturelle, et elle n’a pas nécessairement
une fin malheureuse. L’homme est naturellement doué de raison et l’homme peut mal user de sa raison. Mais, il est un
homme, et c’est un devoir moral pour lui que de rechercher la vérité . Chercher la vérité, c’est ce qui le fait être
vraiment homme, il peut toujours ne pas la chercher, et il peut toujours faire n’importe quoi avec elle, elle restera
cependant ce qui le fait tendre vers son humanité. Pourquoi associer nécessairement devoir moral et vérité ?
Parce que si je sais ce qui est vrai, je peux savoir ce qui est bien. Parce que mon action est mieux orientée par une
connaissance du monde. Parce que donc je peux faire ce qui est bien si je connais les choses telles qu'elles sont. Tel
est le sens de la philosophie antique : la quête du vrai et la quête du bien sont indissociables. On retrouve cela chez
Platon , comme chez Aristote . Ainsi, si on veut être heureux, alors, à n’en pas douter, nous devons chercher la
vérité.
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