CHAPITRE 2

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L’approche Classique
L’approche Keynésienne
CHAPITRE 2 : Le modèle Classique et la critique
Keynésienne
Macroéconomie I
David Guerreiro
[email protected]
Année 2014-2015
Université Paris 8
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Table des matières
1
L’approche Classique
Les principes fondamentaux de l’économie Classique
La conception générale de l’économie chez les Classiques
La structure d’un modèle Classique
2
L’approche Keynésienne
Les principes fondamentaux de l’économie keynésienne
La conception générale de l’économie chez les Keynésiens
La structure du modèle Keynésien
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Opposition Classiques/Keynésiens
Comme on l’a vu au chapitre précèdent, la macro n’apparait
véritablement qu’avec Keynes :
Ce dernier est en opposition radicale avec la science économique telle
qu’envisagée précédemment ⇒ Opposition frontale à la microéconomie.
Selon Keynes il est erroné d’appliquer des principes microéconomiques
pour en déduire une généralisation du fonctionnement d’une
économie au niveau globale.
1
2
Ce chapitre va permettre de voir :
Comment les (néo-)Classiques représentent le fonctionnement
d’une économie agrégée, c’est-à-dire comment peut être représenté
le fonctionnement global d’une économie sur des préceptes et des hypothèses de décisions individuelles (microéconomie). Le modèle étudié
n’a pas été formulé par les Classiques à proprement parler, mais de
manière postérieure par des macroéconomistes contemporains.
Comment Keynes a remis en cause ces principes et ces hypothèses pour fonder une analyse nouvelle et originale, la macroéconomie.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Qu’appelle-t’on les ”Classiques” ?
Au sens strict
L’Ecole Classique regroupe les auteurs tels que Smith, Ricardo, Malthus,
Stuart Mill et parfois Marx. Difficile d’établir les bases sur lesquelles on
peut parler de Classiques car les approches peuvent être assez variées.
Généralement sont appelés Classiques ceux qui adhère au concept
de valeur-travail.
Au sens large
Ici les Classiques sont définis au sens de Keynes, comme les économistes
“libéraux”, à savoir les Classiques au sens strict et les Néoclassiques (Walras, Marshall, Pigou) qui adhèrent aux trois principes suivant :
L’autorégulation du marché.
La loi des débouchés.
La théorie quantitative de la monnaie (TQM).
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Qu’est-ce que le marché ?
La coordination
Les Classiques voient le marché comme l’instrument de la coordination ultime des agents économiques.
Le marché est une abstraction où les agents vont formuler leurs
souhaits de manière individuelle et décentralisée (autonome).
En participant au marché, ils révèlent et confrontent leurs souhaits à
ceux des autres agents.
Cette confrontation va conduire par le biais du mécanisme de prix à
l’obtention d’un équilibre qui traduit un optimum social.
Le marché permet donc de partir de souhaits individuels à un
équilibre collectif.
L’approche Classique
Le rôle du marché
L’approche Keynésienne
L’approche Classique
L’ajustement vers l’équilibre
L’approche Keynésienne
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
L’ajustement vers l’équilibre
Le graphique montre le tâtonnement des prix et le chemin vers
l’équilibre :
Le tâtonnement
• Le commissaire-priseur (qui ne connait pas le prix d’équilibre) annonce
le prix P1 : ici il y a un excès d’offre par rapport à la demande... ⇒
offeurs rationnés, pas d’équilibre.
• Commissaire-priseur baisse prix P2 afin de résorber excès d’offre.
• Au prix P2 les offreurs réduisent les quantités qu’ils offrent ⇒ un excès
de demande par rapport à l’offre, les demandeurs sont rationnés, pas
d’équilibre...
• Sauf qu’entre-temps, le prix se rapprochent du prix d’équilibre.
• Le commissaire-priseur répète le scénario jusqu’à ce que le prix
d’équilibre soit trouvé.
Ici l’ajustement se réalise le long des courbes d’offres et de demande.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
L’obtention d’un nouvel équilibre
Nouvel équilibre
• Certains paramètres dans les décisions individuelles des agents peuvent
changer.
• Chez les consommateurs : les goûts ou le revenu.
• Chez les producteurs : les technologies, les prix des intrants.
• Comment ces changements sont pris en compte ?
• A travers les courbes d’offres et de demandes. Ces dernières n’étant
que les révélations des décisions individuelles, elles vont être modifiées
elles aussi.
• Celà va juste conduire à un nouvel équilibre.
Ici l’ajustement se réalise à travers la modification des courbes
d’offres et de demande.
L’approche Classique
L’ajustement vers l’équilibre
L’approche Keynésienne
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le rôle du marché
A RETENIR
Le marché auto-régulé
• Marché comme mode de coordination des agents.
• Celui-ci ne peut pas être en déséquilibre durable.
• Il possède des instruments, le mécanisme des prix, qui permettent
des ajustements spontanés.
• L’idée de la “main invisible” de Smith.
• Dans un marché libre, la poursuite de l’intérêt individuel aboutit
toujours à l’intérêt collectif, sans qu’il n’y ai besoin d’une intervention extérieure (l’Etat).
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La loi des débouchés
Formulation
Appelée aussi loi de Say (économiste français).
“Le seul fait de la formation d’un produit ouvre, dès l’instant même, un
débuché à d’autres produits.” (J-B Say, Traité d’économie politique)
Résumée par la fameuse formule de Keynes à propos de la théorie de
Say : “Tout offre crée sa propre demande”.
Dans sa théorie, Say explique que la loi des débouchés est vérifiée car :
“Lorsque le dernier producteur a terminé son produit, son plus grand
désir est de le vendre, pour que la valeur de ce produit ne chôme pas
entre ses mains. Il n’en est pas moins empressé de se défaire de l’argent
que lui procure sa vente afin que la valeur de l’argent ne chôme pas
non plus. Or, on ne peut se défaire de son argent qu’en demandant à
acheter un produit quelconque.”
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La loi des débouchés
Hypothèses de bases
1
Le but final de la production est de réaliser un achat.
⇒ Un producteur vend afin de pouvoir acheter ce qu’il désire. C’est
le sens de la citation précédente.
⇒ Au niveau global la production (et l’offre d’un bien) conduit automatiquement à la création d’un nouveau débouché, puisque le producteur cherche par sa vente à réaliser un achat.
2
La monnaie ne peut jamais être demandée pour elle même.
⇒ Producteur veut se défaire le plus vite possible de la contre-partie
monétaire de sa vente afin d’obtenir le bien qu’il désire.
⇒ La monnaie est vue comme un simple instrument d’échange.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La loi des débouchés
Conséquences
1
Il ne peut exister de crises de surproduction dans l’économie.
Quand problème de débouchés dans certaines productions, le
mécanisme prix restaure l’équilibre.
⇒ Dans la pensée Classique il n’y a aucun problème de débouchés
pour les biens produits : la demande ne pose donc aucun problème
par son insuffisance. C’est l’offre qui peut être rationnée.
2
Une économie monétaire se comporte comme une économie de
troc. Dans une économie de troc la loi de Say est toujours vérifiée.
⇒ Elle l’est dans une économie monétaire à partir du moment où
la rupture dans la transaction de troc (bien contre bien) en
deux demies transactions successives (bien contre monnaie, puis
monnaie contre bien) n’a aucune incidence réelle (n’affecte pas
l’activité de l’économie).
⇒ La monnaie n’est vue que comme un instrument facilitant
l’échange et donc ne peut être demandée pour elle même.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La théorie quantitative de la monnaie
Origines
Théorisée et formalisée par Irving Fisher en 1911.
Fait un lien direct entre la quantité de monnaie en circulation
dans l’économie au cours d’une période donnée et le niveau
général des prix.
Question déjà soulevée par certains Mercantilistes (Jean Bodin) au
16me.
On part de l’identité comptable :
REVENU NATIONAL = DEPENSE TOTALE
(1)
Dépense totale représentée par le stock total de signes monétaires
(M) multipliés par leur vitesse de circulation (v).
Revenu total calculé comme la production vendue (Q) multipliée par
son prix (P).
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La théorie quantitative de la monnaie
On peut donc réécrire (1) comme :
M ×v =P ×Q
(2)
En considérant la vitesse de circulation constante, et que la production
est déterminée de manière exogène dans la sphère réelle, on obtient :
Formule de la TQM
M ×v =P ×Q
(3)
Et donc en déduire que ∆ M = ∆ P : toute variation du stock de monnaie
entraı̂ne une variation du niveau général des prix.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La théorie quantitative de la monnaie
La théorie quantitative de la monnaie
• La monnaie n’a pas d’effets réels sur l’économie.
• Elle affecte uniquement les niveaux de prix (effet nominal).
• La monnaie ne peut être demandée pour elle-même.
• Son unique rôle est de faciliter les échanges... Demandée uniquement pour réaliser des échanges.
• On parle de neutralité de la monnaie et de voile monétaire.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La conception générale de l’activité chez les Classiques
Les Classiques conçoivent tout système économique
comme une économie réelle d’échange basée les
trois propriétés suivantes :
Une économie d’échange
Une économie réelle
Une économie certaine
1
2
3
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie d’échange
L’activité marchande
Toute activité économique est une activité marchande.
En ce sens la production n’est qu’un simple prolongement de
l’échange : c’est un pur processus de combinaison de facteurs de
productions obtenus à partir d’échanges sur différents marchés.
“Voie à sens unique” : facteurs → production.
Aucune grandeur économique n’y est déterminée ni les quantités
échangées de facteurs de production (déterminées par le marché des
facteurs), ni les prix ni les quantités de biens vendus (déterminés par
le marché des biens), ni les revenus.
Le mode de coordination
Coordination des activités économiques par le marché.
Marché concilie intérêt individuel avec optimum social (collectif).
Le marché fournit un système de prix qui rend compatible les
décisions individuelles (micro) avec l’intérêt collectif (macro).
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie réelle
Le rôle de la monnaie
• Economie réelle suppose que la monnaie n’est qu’un voile ⇒ un
simple instrument qui va faciliter l’échange.
• Pour les Classiques, le rôle prépondérant de la monnaie est celui d’intermédiaire des échanges.
• Dans une économie réelle on va en fait échanger des biens et
services contre d’autres bien et services.
• En conséquence la monnaie ne peut pas être demandée pour ellemême, uniquement pour des motifs de transactions.
• Celà entraine qu’une modification du stock de monnaie n’a aucune
influence sur l’activité économique.
• On parle de modèle de dichotomie Classique.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie certaine
Le rôle de l’incertitude et du risque
• Le futur est incertain mais probabilisable, c’est-à-dire que l’on
sait dire à quelle fréquence un évènement peut arriver (mais
pas forcément quand il va arriver).
• Celà permet de former des anticipations sur une base d’information
disponible.
• Exemple : un usagé qui prend la ligne 13 sait qu’une fois sur deux le
métro est à l’heure, qu’une fois sur il a un retard.
• Ici il existe bien une incertitude (celle que le métro soit en retard),
mais on sait à quelle fréquence.
• Celà ne veut pas dire qu’il n’existe pas de risque car si vous prenez
le métro vous avez une chance sur deux d’arriver en retard en cours
à cause du métro.
• L’important ici est que l’on connait les chances que le métro soit
en retard.
• Au final celà permet de faire des anticipations sur l’heure à laquelle
on doit partir pour pouvoir arriver à l’heure en cours.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le marché du travail
Comment se fixe la demande de travail ?
La quantité de travail demandé par les entreprise est issue du
programme de maximisation du producteur.
Maximiser le profit sous contrainte technique :
(
Max π = pY − (i K + wL)
sc Y = F (K , L)
Ce qui donne :
w
p
= FL0 (LD )
(4)
C’est-à-dire qu’une condition de maximisation du profit est la
rémunération (réelle) des travailleurs à la productivité marginale.
La demande de travail est une fonction décroissante du salaire
réel :
LD = F 0−1 (w /p)
(5)
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le marché du travail
Comment se fixe l’offre de travail ?
La quantité offerte de travail par les ménages est fixé par la résolution
du programme du consommateur, et plus particulièrement l’arbitrage
travail (consommation)/loisir.
Lorsque w /p %, le coût d’opportunité du loisir %. Les heures passées
à chômer deviennent plus coûteuses (perte d’opportunité de gain).
Logiquement les ménages devraient remplacer du loisir par du travail
et ainsi augmenter leur offre de travail. C’est l’effet substitution.
Toutefois un effet inverse peut intervenir : l’effet de revenu.
Une % w /p rend le ménage plus riche... Il aura donc besoin de moins
travailler pour avoir le même niveau de consommation, ce qui tend à
diminuer son offre de travail.
Les Classiques considèrent que l’effet de substitution l’emporte :
LO = G (w /p) avec G 0 > 0
L’offre de travail est une fonction croissante du salaire réel.
(6)
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le marché des produits
L’équilibre sur le marché des produits
• L’offre globale est égale à la demande globale.
• L’offre peut être appréhendée comme Y = C + S.
• La demande comme Y = C + I .
• On en déduit donc qu’à l’équilibre, l’investissement est égal à
l’épargne :
I =S
(7)
Les déterminants de l’épargne...
• Chez les Classiques l’épargne est vue comme une consommation
différée.
• L’épargne peut permettre de lisser la consommation.
• L’épargne est une renonciation à la consommation dans la
période présente, le prix de cette renonciation étant le taux
d’intérêt.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le marché des produits
Les déterminants de l’épargne suite...
• Le déterminant de l’épargne chez les Classiques est donc le taux
d’intérêt.
• L’épargne va être une fonction croissant du taux d’intérêt :
S = S(i ) avec S 0 (i ) > 0
(8)
Les déterminants de l’investissement
• Pour pouvoir investir il faut souvent emprunter la somme investie.
• Pour lancer l’investissement, il faut que le gain associé à ce dernier
soit supérieur au coût qu’il engendre.
• De nouveau le taux d’intérêt est déterminant. Plus il est bas
plus les investissement à faibles gains seront profitables...
• L’investissement est donc une fonction décroissante du taux
d’intérêt :
I = I(i ) avec I 0 (i ) < 0
(9)
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le marché de la monnaie
L’offre de monnaie
L’offre de monnaie est considérée comme exogène.
Il n’existe pas de déterminants qui fixent le volume de monnaie offerte.
Ce sont les autorités monétaires qui fixent le volume de monnaie
qu’elles mettent en circulation.
M O = M0
(10)
La demande de monnaie
Elle découle de la TQM.
La monnaie n’est demandée qu’à des seules fins de transaction,
elle est donc déterminée par le PIB nominal :
MD =
pY
v
avec v : vitesse de circulation.
(11)
La demande de monnaie est une fonction positive du PIB nominal.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le marché de la monnaie
La demande de monnaie suite
En reprenant l’équation de la TQM M.v = p.Y , on peut réécrire le
PIB réel en fonction de la masse monétaire (exogène) du prix et de la
vitesse de circulation :
Y =
M0 v
p
(12)
L’approche Classique
L’interaction des marchés
L’approche Keynésienne
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
L’interaction des marchés
La lecture du graphique
On part de A, représentant le marché du travail et permettant de
donner le nombre d’heures travaillées, L∗ .
On reporte ce nombre d’heures travaillées dans B qui est représente
la fonction de production. On peut ainsi obtenir le produit d’équilibre
Y ∗.
Grâce au marché de la monnaie (quadrant C) on voit que la monnaie n’a aucune influence sur le produit... Toute augmentation de la
demande de monnaie se traduit par une hausse des prix.
Le quadrant D représente l’équilibre sur le marché des produits. Il est
obtenu indépendamment des autres marchés.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
L’interaction des marchés
Les caractéristiques du marché
Le système est décomposable : l’équilibre sur le marché des produits est obtenue de façon totalement indépendante : les fonctions
d’épargne et d’investissement sont complètement déconnectées du
reste du système.
Le reste du système est hiérarchisé : l’équilibre sur le marché du
travail ne dépend que de lui-même, mais il détermine le niveau des
prix.
L’analyse est dichotomique : la monnaie n’a aucune influence sur
l’activité. Il y a une dissociation entre activité et monnaie : la monnaie
est neutre. Les variables réelles (niveau de production et d’emploi) sont
déterminées indépendamment des variables nominales (taux d’intérêts
et prix).
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le but de Keynes
Par sa critique du modèle Classique et de la conception
Classique de l’économie, Keynes veut montrer :
1
Fonctionnement spontané des économies capitalistes
n’est pas harmonieux.
2
Que l’économie peut se situer dans un équilibre où il
existe un sous-emploi massif et durable.
Pourquoi ?
1
La loi de Say n’est pas vérifiée : les débouchés ne sont pas automatiquement assurés ⇒ impensable d’augmenter la production si les
entreprises ne sont pas sûres de pouvoir écouler leur marchandise.
2
Remet aussi en cause la TQM.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La remise en cause de la loi de Say
Les volumes de production et d’emploi
Pour Keynes les volumes d’emploi et de production :
1
Ne découlent pas de l’équilibre résultant du fonctionnement du
marché du travail.
2
Sont déterminés uniquement par les entrepreneurs (demandeurs
de travail).
3
Déterminés sur la base des anticipations de débouchés des entrepreneurs.
Explication
Contrairement à Say, Keynes considère que l’économie évolue en incertitude radicale.
Les producteurs ne sont en fait pas sûrs d’avoir des débouchés.
Ne produisent que les quantités qu’ils supposent pouvoir écouler.
Or ces quantités supposées (anticipées) peuvent être différentes des
quantités assurant le plein emploi.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La remise en cause de la loi de Say
La remise en cause de la loi de Say a des conséquences sur la manière
d’appréhender le fonctionnement de l’économie :
Incertitude renverse la vision de la décision de production.
1
2
3
Pour les Classiques on produit pour acheter ⇒ tout offre
créée sa propre demande.
Pour les Keynésiens on produit ce qui va pouvoir être
acheté ⇒ l’offre n’est qu’une réponse à une demande,
en ce sens c’est la demande qui créée l’offre.
Plus précisément c’est le niveau de la demande telle
que les offreurs se l’imaginent qui va déterminer les
quantités qu’ils vont produire.
⇒ Principe de la demande effective.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le principe de la demande effective
La production
Pour les entrepreneurs, la production est à la fois :
• Un coût : ils doivent avancer les salaires ainsi que le prix des matières
premières. Il est certain et préalable à la vente des marchandises.
• Une recette : les coûts supportés sont des revenus pour d’autres
agents (consos intermédiaires, salaires). Ces revenus vont former la
demande globale, et donc les recettes pour les entrepreneurs.
• Pb : ces recettes sont incertaines car il est difficile de prévoir comment les revenus vont se transformer en demande.
• Ex : en recevant des salaires, les ménages peuvent décider de consommer, mais aussi d’épargner...
• ⇒ décalage entre des coûts certains et des débouchés (donc des
recettes) incertain(e)s, que les entrepreneurs ne peuvent qu’anticiper.
• La décision de produire est donc risquée et basée sur les anticipations que font les entrepreneurs sur le niveau de la demande.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le principe de la demande effective
Qu’est-ce que la demande effective ?
Cette demande que se représente les entrepreneurs est appelée demande effective par Keynes.
Demande effective = demande anticipée par les entrepreneurs.
C’est à cette demande anticipée que les entrepreneurs répondent.
Demande effective va conditionner les quantités produites par
les entrepreneurs et donc les décisions d’embaucher et d’investir.
Les coûts : le prix de l’offre globale
• A partir des coûts, les entrepreneurs fixent le prix de l’offre globale.
• Prix de l’offre globale ⇒ la recette minimum exigée pour produire.
• Elle comprend les coûts de production (salaires) et une marge de
profit minimal en dessous de laquelle ils ne veulent pas produire.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Le principe de la demande effective
Les recettes anticipées : le prix de la demande globale
• A partir des recettes anticipées, les entrepreneurs établissent le prix
de la demande globale.
• Le prix de la demande globale ⇒ somme des recettes anticipées
provenant de la consommation et de l’investissement.
Fixation de la demande effective
• La prix de la demande globale est une fonction croissante et concave.
• Le prix de l’offre globale est une fonction croissante et convexe.
• La demande effective se fixe lorsque le prix de l’offre globale
(Z) est égale au prix de la demande globale (D).
• La demande effective détermine le niveau d’emploi qui n’est pas
forcément celui du plein-emploi.
• A aucun moment la décision des offreurs de travail n’intervient
dans la détermination du niveau d’emploi ⇒ obtenu uniquement
à partir des demandeurs de travail (les entrepreneurs).
L’approche Classique
Le principe de la demande effective
L’approche Keynésienne
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La remise en cause de la TQM
Qu’est-ce que le taux d’intérêt pour Keynes ?
Le taux d’intérêt ne détermine pas le niveau d’épargne.
Ce dernier est obtenu en fonction du revenu.
L’épargne peut être détenue sous forme liquide (monnaie) ou sous
forme de titres (produits financiers).
Taux d’intérêt ⇒ prix du renoncement à la liquidité.
Permet de faire arbitrage entre détention de titres ou de monnaie.
Les motifs de demande de monnaie
1
Transaction (moyen d’échange).
2
Précaution (faire face à des dépenses imprévues)
3
Spéculation (arbitrer entre détenir des titres ou de la monnaie)
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La remise en cause de la TQM
La préférence pour la liquidité
Détention de titres est plus rémunératrice mais aussi plus
risquée que la détention de monnaie.
Dans un univers incertain les agents préfèrent détenir de la monnaie
plutôt que des titres.
“La possession d’argent liquide apaise notre inquiétude” Keynes.
Il existe donc une demande spécifique de monnaie issue de la
préférence pour la liquidité.
La monnaie peut être demandée pour elle-même !
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La remise en cause de la TQM
Les conséquences de la préférence pour la liquidité
• La demande supplémentaire de monnaie (par rapport au modèle
Classique) lorsque confrontée à une offre (exogène) entraı̂ne
une hausse du taux d’intérêt.
• Le taux d’intérêt détermine le niveau d’investissement.
• Plus il est élevé plus l’investissement diminue (car moins rentable).
• & I ⇒ & Y.
• La monnaie n’est pas neutre ⇒ impact sur le niveau d’activité.
• Une économie monétaire peut donc connaitre des équilibres de
sous-emploi !
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La vision de Keynes
1
Réfute dichotomie Classique : la monnaie n’est pas neutre
Création monétaire enclenche le processus productif en le préfinançant.
L’épargne équilibre ex-post l’investissement.
Les crédits font les dépôts ! ! ! !
2
3
Ce n’est pas la quantité de monnaie mais les différentes
formes de détention de monnaie qui déterminent le
taux d’intérêt.
Attribue une utilité propre à la monnaie : faire face
à l’incertitude.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
La conception générale de l’économie chez les Keynésiens
Les Keynésiens conçoivent tout système économique
comme une économie monétaire de production
basée les trois propriétés suivantes :
Une économie de production
Une économie monétaire
Une économie incertaine
1
2
3
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie de production
La production
C’est autour d’elle que s’organise l’activité économique.
Acte économique spécifique mis en œuvre par les entrepreneurs.
Ne peut se réduire à un simple acte marchand (achat de facteurs
et vente de produit).
Force motrice qui répond aux “esprits animaux”, un besoin inné de
créer.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie de production
Le rôle du marché
• Perçu différemment par rapport aux Classiques.
• Le lieu où se confirment (ou non) les anticipations des entrepreneurs.
• Et non pas le lieu où peuvent s’ajuster les différentes décisions.
• Décision sont prises ex-ante et marché ne fait que révéler les
incompatibilités individuelles.
• Marché ne permet pas la coordination par des ajustements de prix
et de quantités.
• Il n’existe par exemple pas de marché du travail au sens Classique, car
il n’y a pas d’interaction entre offreurs et demandeurs : ce sont les
demandeurs qui fixent les quantités sur la base de leurs anticipations
d’activité.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie monétaire
Le rôle de la monnaie
• Plus qu’un simple instrument d’échange.
• Unité de compte des transactions : toutes les variables sont libellées
en unités monétaires, pas de distinction entre grandeurs réelles et
monétaires.
• Moyen de paiement : moyen de transférer des des quantités en
unités de compte et non un intermédiaire des échanges réels.
• Liquide : elle seule permet de payer immédiatement, donc moyen de
détention privilégié de la richesse.
Conséquences
• Monnaie n’est plus neutre.
• Absence de dichotomie.
• Cause de la rupture entre offre globale et demande globale.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Une économie incertaine
L’incertitude radicale
Lié au caractère décentralisé de l’économie.
Incertitude non probabilisable ⇒ aucune idée de ce qui peut se
passer quand à l’état futur de l’économie.
Impacte les anticipations : du fait de l’incertitude les agents n’ont pas
confiance dans leurs anticipations.
Ils préfèrent donc conformer leurs décisions à ce qu’ils pensent être
l’opinion commune
Anticipations revêtent une forme conventionnelle.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Prise de recul
Keynes et ses interprètes
Il existe plusieurs écoles de pensées se réclamant de Keynes.
Toutefois elles n’ont pas toutes la même lecture de Keynes.
Certaines insistent sur des hypothèses telles que les anticipations et
la monnaie.
D’autres tentent de réaliser une synthèse avec les Classiques.
Conséquences
Il existe plusieurs représentations et plusieurs structures du modèle
keynésien.
La plus connue est IS-LM, qui est une vision de la synthèse.
Ici nous n’avons pas fait ce choix... sera vu en L2.
L’approche Classique
Un modèle Keynésien
L’approche Keynésienne
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Mécanismes
Notations
i est le taux d’intérêt et E a est l’efficacité marginale du capitale anticipée par les entrepreneurs.
I est le niveau d’investissement, C a est le niveau de consommation
anticipé par les entrepreneurs et S est le niveau d’épargne.
DG a et OG a sont respectivement la demande globale et l’offre globale
anticipées par les entrepreneurs.
Enfin Y est le niveau de produit et N le niveau d’emploi.
Quelques précisions
L’efficacité marginale du capital est le rendement escompté d’un
investissement compte tenu de la dépréciation de la machine et
des coûts qui résultent de son emploi.
La demande globale anticipée peut se voir comme la demande effective.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Mécanismes
La détermination du taux d’intérêt
A la base du système on retrouve la création monétaire qui
permet de lancer le processus productif.
La confrontation entre l’offre de monnaie (exogène) et la demande d’encaisses oisives (demande de monnaie liquide) va fixer
le taux d’intérêt i.
Comme pour les Classiques l’offre de monnaie est exogène.
Toutefois, la demande de monnaie est une fonction décroissante de
taux d’intérêt (motif de spéculation).
Le niveau d’investissement
Comparaison par les entrepreneurs :
• Du taux d’intérêt fixé au préalable sur le marché de la monnaie.
• Du taux d’efficacité marginale du capital qu’ils anticipent (E a ).
• Donne la rentabilité anticipée d’un investissement. Si elle est
trop faible, les entrepreneurs n’investissent pas.
L’approche Classique
L’approche Keynésienne
Mécanismes
Le niveau d’investissement
• En combinant l’investissement et la demande de consommation qu’ils anticipent (C a ) les entrepreneurs fixent la demande
effective, appelée aussi demande globale anticipée (DG a ).
• Afin de répondre à cette demande ils formulent une offre globale anticipée (OG a ).
Fixation du PIB
La confrontation entre offre et demande globale va établir le niveau
de PIB (Y ).
Ce dernier détermine lui-même le niveau d’emploi (N).
Rétroaction du PIB
Par rétroaction, le PIB va :
Egaliser l’épargne à l’investissement.
Etre la base des anticipations des entrepreneurs dnas la période
suivante.
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