Seule la version anglaise fait foi
monde qui feraient face à des difficultés. Aujourd’hui, le défi le plus pressant pour le Fonds
n’est pas seulement de jouer pleinement son rôle en Europe, mais aussi de répondre à la
demande d’assistance de certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient : sa
contribution au soutien à la croissance de ces économies sera l’illustration de la capacité du
Fonds à répondre à ses membres en tenant compte de leur situation spécifique et de leurs
besoins. Plus généralement, le FMI a un rôle clé à jouer auprès des pays à faible revenu,
notamment en Afrique. Nous devrions utiliser pleinement les politiques, les instruments et
l’assistance technique pour répondre aux besoins et aux spécificités des pays en
développement. Pour y parvenir, la coordination avec les partenaires, notamment la Banque
mondiale, sera décisive.
Pour permettre une meilleure prévention des crises et prodiguer des conseils de politique
économique ajustés et pertinents, le FMI doit se doter d’une surveillance plus forte, plus
efficace et plus cohérente. Au-delà de son mandat premier de stabilité des taux de change, le
Fonds doit mieux intégrer l’analyse du secteur financier au sein de la surveillance, en en
collaborant avec le Conseil de stabilité financière et les autres organisations concernées. Il
doit aussi renforcer la surveillance multilatérale en travaillant sur les interdépendances
globales. J’estime que les rapports sur les effets de débordement doivent devenir un
instrument permanent de la surveillance. Au-delà, celle-ci doit aussi prendre en compte les
réformes structurelles et les finances publiques, ainsi que les politiques sociales et de
l’emploi.
Afin de s’adapter aux réalités économiques, le Fonds devra disposer de ressources suffisantes
et d’instruments adéquats, ce qui demandera une attention continue. A mes yeux, cela sera
particulièrement important pour répondre aux défis régionaux, face auxquels une coopération
renforcée entre le Fonds et les enceintes financières régionales est nécessaire. Nous devons
également nous assurer que le FMI est en mesure de répondre aux chocs systémiques. Plus
généralement, le Fonds doit continuer à être au cœur du projet de long terme qu’est le
renforcement du système monétaire international.
Une légitimité renforcée sera la pierre angulaire de toutes ces réformes. La mise en œuvre de
la réforme historique de la gouvernance décidée l’année dernière est clairement un prérequis.
Un renforcement de la redevabilité du Fonds pourrait être étudié et je pense que le lancement
d’une revue par le Président du Comité monétaire et financier international serait bienvenu.
Plus largement, je suis convaincue que la représentation des pays au Fonds doit continuer à
s’adapter aux évolutions des réalités économiques.
Le plus précieux atout du FMI est son personnel. Son professionnalisme et son expertise
doivent être renforcés et protégés, en promouvant en outre l’égalité des chances et la diversité
sous toutes ses facettes.
Si vous me confiez cette tâche, je m’efforcerai, durant les cinq prochaines années, de bâtir un
FMI qui soit :
• Réactif – prêt à répondre à tous les défis, qu’ils soient prévus ou imprévus ;
• Coopératif – à l’écoute de tous et dans une coordination effective avec toutes les
parties prenantes, recherchant en permanence le consensus ;
• Légitime et équitable – reflet d’un monde qui évolue.
[Mention manuscrite : « Je souhaite vous démontrer que mes connaissances, mes
compétences et mon expérience peuvent contribuer au succès de cette mission exigeante »]
Christine LAGARDE