Electrodéposition des métaux
sable. Pour ce faire, différents paramètres peuvent être
modifiés. On peut intervenir sur le pH de la solution, modi-
fier la température d'électrolyse, etc.
Dans un autre cas, on est en présence d'effluents prove-
nant de traitements électrolytiques. Dans ce cas, l'électro-
déposition peut être envisagée de manière directe puisque
l'élément est sous une forme électroactive. Il est néan-
moins indispensable que la conductivité de l'effluent soit
suffisante.
Dans une cellule d'électrolyse, en l'absence de courant
ou de potentiel imposé, il s'établit un équilibre au cours
duquel l'échange :
Oxydant + n.e- ---> Réducteur
se fait à la même vitesse que la réaction :
Réducteur - n.e- ---> Oxydant
L'électrode prend alors ce que l'on appelle le potentiel
d'équilibre (E). Si un potentiel (Ej), différent du poten-
tiel d'équilibre est imposé à l'électrode, une évolution se
produit au voisinage de l'électrode, évolution se traduisant
par des réactions électrochimiques. Les réactions se pour-
suivent jusqu'à ce que le potentiel d'oxydoréduction soit
égal au potentiel imposé.
Fonctionnement d'une installation d'électrolyse
Pour régler le point de fonctionnement d'une cellule, on
utilise une alimentation stabilisée délivrant une intensité et
une tension continues. A partir de ce moment deux
méthodes existent :
- le pilotage à intensité contrôlée,
- le pilotage à tension contrôlée.
Pilotage à intensité contrôlée
Dans ce cas, il est nécessaire de choisir convenablement
la densité de courant à appliquer. Si elle est trop importan-
te, on risque d'avoir un mauvais rendement énergétique en
raison d'une éventuelle réaction compétitive du solvant ou
d'une autre espèce électroactive (l'intensité choisie est
alors supérieure à l'intensité limite de diffusion de l'ion à
électrolyser). De plus, dans ce cas, le risque d'avoir une
réaction incomplète est important. Par exemple dans le cas
de l'électrodéposition d'un effluent chargé en cuivre en
milieu acide, on risque, à la cathode, d'avoir compétition
entre les deux réactions suivantes, si la densité de courant
choisie est trop forte :
et CU2+ + 2 e- ---> cuo
2 H+ + 2 e- ---> H,
la réaction conjuguée à l'anode pouvant être :
2 H20 ---> 02 + 4 H+ + 4 e-
Si la densité de courant choisie est trop faible, la réaction
est totale mais le rendement épuratoire est faible.
Pilotage à tension contrôlée
Dans ce cas, il est indispensable que le palier de potentiel
soit suffisamment important pour éviter que la dérive de
potentiel liée à la disparition de l'espèce électroactive
n'influe sur la réaction se produisant à l'électrode. En effet,
la différence de potentiel maintenue dans la réaction ne
représente pas seulement la tension d'électrolyse mais
englobe également la chute ohmique dans la cellule. On a
de ce fait :
anode cathode
(RI représente la chute ohmique dans la cellule)
Ce mode de pilotage ne sera donc pas utilisable en
dehors du cas du traitement d'un effluent possédant une
bonne conductivité.
De cette façon, le terme R 111 pourra être négligé.
La réalisation de potentiostats utilisables industrielle-
ment permettrait de travailler selon le montage classique
dit à « trois électrodes », montage où le potentiel de l'élec-
trode de travail est maintenu constant. Un tel matériel n'est
pas actuellement commercialisé au stade industriel car il
est très difficile, voire impossible, de contrôler le potentiel
d'une électrode de grande surface.
Le matériel proposé
Il y a encore quelques années, la majorité des réacteurs
électrochimiques utilisaient des électrodes se présentant
sous la forme de plaques pleines. Le développement du
génie électrochimique a contribué à l'apparition de sys-
tèmes utilisant des cathodes volumiques spécialement des-
tinées à la récupération de composés présents en faible
concentration dans l'électrolyte.
L'intérêt de telles cathodes est de pouvoir proposer de
grandes surfaces d'électrode par unité de volume ainsi que
des vitesses de transfert de matière élevées. Les anodes uti-
lisées dans ces réacteurs sont généralement en titane ruthé-
nié ou iridié. Ces électrodes inattaquables sont insensibles
à la formation d'une espèce oxydante à la surface (oxygè-
ne, chlore). Elles ont été conçues à l'origine pour l'indus-
trie du chlore et de la soude.
Certaines cellules utilisent des anodes en graphite mais,
dans ce cas, contrairement aux anodes en titane protégé par
un oxyde métallique, un changement régulier des élec-
trodes est à prendre en compte en raison de leur consom-
mation au cours de l'électrolyse.
Citons de façon non exhaustive quelques réacteurs basés
sur le principe des cathodes volumiques :
- la cellule RETEC (ELTECH) commercialisée par la
société Matériel Perrier qui utilise des cathodes en mousse
de nickel,
- la cellule F'CALYSE commercialisée par Aquitaine
Electronique qui met en oeuvre un feutre de carbone,
- le procédé DOMINOR (CLAL) destiné à la récupéra-
tion des métaux précieux,
REE
N 3
Sel3te.,b,e 1995