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2 – METHODOLOGIE DE LA FORMATION :
DEMYSTIFIER LA PEDOLOGIE
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Quatre grands principes :
. Parler un langage simple,
. Partir du concret
. Apprendre à regarder, à reconnaître et à comparer.
. Montrer la logique, les déterminismes et les répétitivités dans la nature : il n’y a pas de
hasard, mais des causalités. Il faut s’habituer à voir les relations.
Dans le paysage proche, un contexte local donné et auto-référencé, il y a des « pôles »
opposés organisateurs du genre : haut/bas (versant), amont/aval (vallée), plaines/collines,
sec/engorgé, décapage/sédimentation, pentes fortes/pentes faibles, sol couvert/sol nu, sol
structuré/sol compact, sol coloré/sol décoloré, sol riche/sol pauvre, …BV/PI.
Ces distinctions simples, simplistes pour certains, permettent déjà une première
structuration de l’espace et des sols à partir de laquelle on peut comprendre qu’il y ait tous
les intermédiaires et transitions (ce qui rend la tâche évidemment plus ardue).
Après l’espace et sa structure, un deuxième élément de compréhension, peut être plus
difficile pour un débutant, est la notion d’évolution et de temps avec ses diverses échelles,
court, moyen, long terme, temps géologiques. Liée au temps, et c’est là que ça se
complique un peu, est la notion de processus ou de mécanismes explicatifs qui permet
d’entrer cette fois dans le « système » paysage, avec toutes ses interactions. On peut citer
par exemple les relations simples de cause à effet entre mouvements de l’eau et couleur du
sol, ou bien position topographique. Plus un sol est longtemps engorgé plus il est décoloré,
ou bien plus la pente est forte et le sol est nu plus il y a de ruissellement et d’érosion. Plus
on se situe en « amont » d’un système de bas-fonds, plus le sol peut être tourbeux et à
nappe phréatique superficielle.
Par rapport à la « simple » pédologie, la morpho-pédologie est un progrès puisqu’on
explicite alors clairement la nature du sol par ses facteurs déterminants : modelé, matériau
originel, régime des eaux, occupation de l’espace… Ce qui est défini n’est plus le sol en
soi, mais « l’unité de paysage » (ou « morpho-pédologique ») qu’il « habite » : mêmes
composantes du paysage, mêmes causalités, mêmes sols. Les contraintes du milieu ne
sont plus seulement celles du sol, mais celles du modelé (forme du relief), du régime des
eaux, de la végétation qui l’accompagne etc…
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr