UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR Ecole Doctorale : Physique - Chimie - Sciences de la Terre, de l’Univers et de l’Ingénieur _____________________ Faculté des Sciences et Techniques Année : 2011/2012 N° d’ordre : 008/FST/2012 THESE DE DOCTORAT Spécialité : Géomécanique - Mécanique des roches Présentée par : Déthié SARR Propriétés géomécaniques des basaltes en pillow du supergroupe de Mako et des roches grésopélitiques de Ségou (boutonnière de Kédougou-Kéniéba) au Sénégal Soutenue le 03 janvier 2012 devant le jury composé de : Président Dinna P. DIALLO Maitre de Conférences, Université de Cheikh Anta Diop Yves BERTHAUD M. Fadel NIANG Professeur, Université de Paris VI / ENS Cachan Maitre de Conférences , Université de Thiès Rapporteurs Examinateurs Pape M. NDIAYE Mamadou GUEYE Maitre de Conférences, Université de Cheikh Anta Diop Maitre-Assistant, Université de Cheikh Anta Diop Directeurs de thèse Meissa FALL Maitre de Conférences, Université de Thiès Papa Malick NGOM Maitre de Conférences, Université de Cheikh Anta Diop Invité Mapathé NDIAYE Assistant, Université de Thiès Avant Propos Ce travail arrivé à terme, je tiens à remercier tous ceux, qui de près ou de loin ont participé à l’élaboration de ce document. Tout d’abord, je tiens à remercier le Professeur Meissa FALL, Directeur de l’UFR des Sciences de l’ingénieur de l’Université de Thiès (UFR SI/UT), qui a pris l’engagement de guider mes pas dans la recherche depuis l’initiation jusqu’à ce jour. Je le remercie pour n’avoir ménagé aucun effort pour la réussite de ce travail de recherches. Je le remercie également pour avoir forgé en moi le sens de la responsabilité et de la rigueur scientifique mais aussi pour sa disponibilité et le suivi quotidien de mes travaux de recherches durant toutes ces trois années de thèse. Mes remerciements vont aussi au Professeur Papa Malick Ngom, enseignant-chercheur au département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. En plus d’avoir accepté de Co-encadrer cette thèse, il a toujours suivi avec attention mes pas dans la recherche et m’a fait bénéficier de son expérience et de ses connaissances. Je tiens à le remercier pour les corrections, les conseils et le sens de la méthode qu’il a mis en ma modeste personne. Je remercie également le Professeur Dina Pathé Diallo, responsable de la formation doctorale Pétrologie-Géochimie-Métallogénie- pour m’avoir fait profiter de son expérience de terrain. Je le remercie également pour avoir accepté de m’accueillir au Laboratoire de Pétrologie et Métallogénie de l’UCAD, mais aussi pour avoir pris la responsabilité de présider le Jury de soutenance. J’exprime ma gratitude à l’égard du Professeur Yves Berthaud de l’Université Paris VI et de l’ENS de Cachan pour avoir accepté d’être rapporteur de cette thèse. Je tiens aussi à exprimer ma reconnaissance au Professeur M. Fadel Niang, directeur de l’Institut Universitaire de Technologie de l’Université de Thiès (IUT/UT) pour avoir accepter d’être rapporteur de cette thèse. Je tiens à exprimer aussi ma gratitude au Dr. Mamadou Guèye Maître-assistant et Enseignant-chercheur à l’IST (FST/UCAD), et au Professeur Pape Moussa NDIAYE Enseignant-chercheur au département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour m’avoir fait profiter de leurs connaissances en Géologie structurale mais également pour leurs conseils et suggestions, en plus d’accepter de participer à ce jury comme examinateurs. Je remercie aussi le Dr. Mapathé Ndiaye, vice-directeur de l’UFR des Sciences de l’Ingénieur pour ses conseils et son appui pour la réalisation de ce travail. Je le remercie aussi pour avoir accepté de participer à ce Jury. Mes remerciements vont aussi à l’encontre du Dr. Edmond Dioh, Chef du Département de Géologie de l’IFAN Cheikh Anta Diop de l’UCAD, pour avoir accepté de m’accueillir dans son laboratoire de lames minces. J’exprime aussi mes vives reconnaissances à Monsieur Amsata Thiam, Directeur technique de SENBUS Industries sa pour s’être occupé d’une bonne partie de la confection des éprouvettes de roches. J’exprime ma gratitude au Dr. Samba Cissokho et au Dr. Fofana enseignants chercheurs au Département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour m’avoir fait bénéficier de leurs expériences. Je les remercie également pour leurs conseils et soutiens. A Monsieur Mohamadane Diène, enseignant à l’IST, je dirai tout simplement merci. Mes remerciements les plus sincères vont à l’encontre de Messieurs Samsidine Niang, Racine Kane et Aliou Sarr pour leurs appuis dans la récupération et le transport des échantillons depuis le Sénégal Oriental. J’exprime ma sincère reconnaissance à Monsieur Samba Sow mécanicien, qui a beaucoup participé à la confection des moules. Je tiens aussi à remercier Monsieur Abdou Khadre Pouye, Infographe à l’UFR des Sciences de l’Ingénieur de l’Université de Thiès pour avoir activement participé à la réalisation des croquis. Je le remercie pour le temps précieux que je lui ai pris. J’exprime mes vives reconnaissances au commissaire Mamour Seck de la police de Ségou du Sénégal pour son assistance et son soutient. Il a eu à s’occuper de la récupération des échantillons et à les acheminer jusqu’à Kédougou. Je remercie également les habitants de Mako et environ mais aussi ceux de Dindéfello et environ pour leur hospitalité. Liste des Symboles f : fréquence des joints θ : est l’angle entre le plan moyen des discontinuités et la scanline x : distances réelles n0 : le nombre de discontinuités dans une fenêtre d’observation n1 : le nombre de discontinuités à une extrémité visible dans une fenêtre n : nombre total de discontinuités n2 : nombre de discontinuités traversant une fenêtre u : largeur de la fenêtre h : hauteur de la fenêtre l : la persistance f : la fréquence des discontinuités li : la persistance d’une discontinuité unitaire A : la surface d’observation α : l’angle d’observation − V : le volume moyen de la discontinuité Smoy : est la surface moyenne de la discontinuité L : la hauteur de la discontinuité − l : la persistance moyenne des discontinuités RQD : Rock Quality Designation RSR : Rock Structure Rating Jn : le nombre de familles de discontinuités Ja : caractérise l’altération des épontes des discontinuités Jw : quantifie les contraintes hydrauliques SRF : le Stress Rating Factor « Facteur de Réduction des Contraintes » Jv : la densité des joints Jn : la somme des discontinuités du massif rocheux Jr : définit la rugosité de la roche Ja : degré d’altération de la roche Jw : le facteur de réduction hydraulique RMR : Rock Mass Rock GSI : Geological Strength Index SCR : Surface Condition Rating SR : Structure Rating Jv : densité des joints Vp : vitesse de l’onde P Vs : celle de l’onde S µ et λ : sont les coefficients de Lamé ρ : est la masse volumique de la roche σ1 : contrainte principale majeure σ2 : contrainte principale moyenne σ3 : contrainte principale mineure σn : contrainte normale εn : déformation normale εm : valeur limite de la déformation εt : déformation totale εr : déformation de la matrice rocheuse εj : déformation des joints Kn : raideur normale Ks : module tangentiel ∆εj : la fermeture du joint σi est la contrainte initiale φu : l’angle de frottement entre les épontes des discontinuités, i : l’angle d’inclinaison des aspérités φeff. = (φu +i) : l’angle de frottement effectif de la discontinuité VER : Volume Elémentaire Représentatif VL : vitesses soniques de l’onde longitudinale σpic : contrainte au pic εpic : déformations au pic σrés : Contrainte de palier εrés : déformation de palier M(r) : la masse d’une portion r : l’extension linéaire ρ (r) : densité de fracturation df : dimension fractale n : nombre de portion obtenu après itération de l’objet de départ s : la surface élémentaire de l’objet après itération λ : rapport d’auto-affinité ζ : l’exposant d’auto-affinité ou coefficient de Hurst ou coefficient de rugosité DI : la dimension d’information Pi : la probabilité d’occupation de chaque boite N : le nombre de boite N(a) : le nombre de boites occupé par un élément de taille a Dc : dimension de capacité div : le nombre de fractionnement IFS : Iterated Function System L : étendue de la mesure des fractal l : longueur de l’unité de mesure γ(h) : la semi-variance n-h : comparaison entre pairs de points h : pas de mesure Zi : altitude de l’aspérité à la position Xi Zi+h : altitude de l’aspérité à la position Xi+h ω : l’écart-type δ : la différence d’amplitude σ D : tenseurs déviateurs σ S : tenseurs sphériques I1 : premier invariant des tenseurs de contraintes I2 : second invariant des tenseurs de contrainte I3 : troisième invariant des tenseurs de contrainte J1 : premier invariant du tenseur déviatorique J2 : deuxième invariant du tenseur déviatorique J3 : troisième invariant du tenseur déviatorique p : pression hydrostatique µ : est le premier coéfficient de Lamé λ : est le second coéfficient de Lamé E : module d’Young ν : coefficient de Poisson α : Coefficient de dilatation thermique linéaire σe : limite d’élasticité τ : la contrainte de cisaillement σc : la résistance à la compression uniaxiale de la roche ψ : dépend de l’angle de frottement interne s : le facteur de fissuration de la roche m : définit la cohésion du matériau pour le critère de Hoek mb : le paramètre de Hoek et Brown caractéristique de la roche fragmentée σci : la résistance à la compression de la roche intacte σtm : la résistance à la traction de la matrice rocheuse We : l’énergie élastique de déformation Ws : l’énergie surfacique de création de la fissure w : l’énergie de surfacique par unité de surface u : la moitié de la longueur de la fissure elliptique σ : la contrainte de traction appliquée qui va conduire à une fissuration Wext : travail des forces extérieures KI : le facteur d’intensité des contraintes en mode I KII : le facteur d’intensité des contraintes en mode II KIII : le facteur d’intensité des contraintes en modes III Kc : facteur d’intensité des contraintes critiques H : la hauteur de cette colonne de roche P0 : pression initiale σ0 : pression initiale de à σf = 0 d : la distance de creusement du tunnel λ (d ) : taux de déconfinement r : le rayon du tunnel Sommaire Avant propos Liste des Symboles Sommaire Résumé Introduction Générale.............................................................................................................. 2 PARTIE I : Géométrie et Mécanique des massifs rocheux .................................................. 5 Chapitre 1. - Le Massif Rocheux............................................................................................. 6 Introduction ................................................................................................................................ 6 1. – Définition du Massif Rocheux ............................................................................................ 6 2. - Les discontinuités dans le massif rocheux ........................................................................... 6 3. - Orientation des discontinuités ............................................................................................ 10 4. - Représentation stéréographique ......................................................................................... 10 5. - Paramètres physiques des discontinuités ........................................................................... 11 Conclusion ................................................................................................................................ 19 Chapitre 2. - Les systèmes de classifications des massifs rocheux ..................................... 20 Introduction .............................................................................................................................. 20 1. - Le système Q ou « Tunneling Quality Index » .................................................................. 24 2. - Le Rock Mass Rating (RMR) ............................................................................................ 25 3. - Le Geological Strength Index (GSI) .................................................................................. 31 4. – Estimation du module de rigidité du massif rocheux ........................................................ 32 Conclusion ................................................................................................................................ 32 Chapitre 3. - Le comportement mécanique des roches ....................................................... 34 Introduction .............................................................................................................................. 34 1. - La matrice rocheuse ........................................................................................................... 34 2. - Comportement mécanique des discontinuités .................................................................... 41 3. - L’effet d’échelle ................................................................................................................. 46 Conclusion ................................................................................................................................ 47 Chapitre 4. - Théorie des fractals et applications ................................................................ 48 Introduction ............................................................................................................................ 48 1. - Fractals auto-similaires ...................................................................................................... 48 2. - Fractals auto-affines ........................................................................................................... 49 3. - La Multifractalité ............................................................................................................... 51 4. - Génération d’une structure fractale .................................................................................... 53 5. - Modèles corrélés longue portée ......................................................................................... 54 6. - Détermination des paramètres des fractals autoaffines ...................................................... 55 7. - Echelle microscopique et microdiscontinuités................................................................... 58 Conclusion ................................................................................................................................ 58 Chapitre 5. - Rugosité des discontinuités ............................................................................. 60 Introduction .............................................................................................................................. 60 1. - Estimation approximative du JRC (Joint Roughness Coefficient) ..................................... 60 2. - Détermination expérimentale ............................................................................................. 61 Conclusion ................................................................................................................................ 63 Chapitre 6. - Les critères de ruptures .................................................................................. 64 Introduction ............................................................................................................................ 64 1. - Le critère de Mohr-Coulomb ............................................................................................. 69 2. - Le critère de Hoek-Brown ................................................................................................. 71 3. - Le critère de Griffith .......................................................................................................... 72 Conclusion ................................................................................................................................ 76 Chapitre 7. – Modélisation et Ouvrage au rocher ............................................................... 77 Introduction .............................................................................................................................. 77 1. - Modélisation des milieux rocheux ..................................................................................... 77 2 - Les ouvrages au rocher ....................................................................................................... 78 3. - Dimensionnement des ouvrages souterrains ...................................................................... 79 Conclusion ................................................................................................................................ 84 PARTIE II. - Investigations de terrains et données de laboratoires ................................. 85 Chapitre 1. - Investigations Géomécaniques dans le domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako ............................................................................................................... 86 Introduction .............................................................................................................................. 86 1. - Contexte de l’étude ............................................................................................................ 86 2. - Description générale .......................................................................................................... 95 3. - Etude des variables géomécaniques des basaltes du sud de Mako .................................. 107 4. - Etude de lames minces ..................................................................................................... 127 Conclusion .............................................................................................................................. 132 Chapitre 2. - Etude géomécanique dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou ........................................................................................................ 130 Introduction ............................................................................................................................ 130 1. - Contexte général du Bassin de Ségou .............................................................................. 130 2. - Description Pétrographique des Roches du Secteur ........................................................ 138 3. - Etude de la Colline de la frontière Sénégalo-guinéenne .................................................. 140 4. - Paramètres mécaniques .................................................................................................... 144 5. - Stéréographie des discontinuités ...................................................................................... 150 6. - Analyse microscopique des microdiscontinuités ............................................................. 161 Conclusion .............................................................................................................................. 164 Chapitre 3. - Etudes Expérimentales par Chargements sous Sollicitations Uni-Axiale et Paramètres dérivés ............................................................................................................... 164 Introduction ............................................................................................................................ 164 1. - Phase de Confection des Eprouvettes de Roches ............................................................. 164 2. - Dispositif et Procédure Expérimentale ............................................................................ 166 3. - Résultats Expérimentaux des Essais de Compression Uni-Axiale (UCT)....................... 166 4. - Détermination des Paramètres Mécaniques des Massif Rocheux .................................... 177 Conclusion .............................................................................................................................. 196 Chapitre 4. Problématique des ouvrages aux rochers ...................................................... 198 Introduction ............................................................................................................................ 198 1. - Ouvrages de protection des glissements .......................................................................... 198 2. - Dimensionnement d’ouvrages souterrains ....................................................................... 202 Conclusion .............................................................................................................................. 203 Conclusion générale ............................................................................................................. 205 Références bibliographiques Table des matières Liste des figures Liste des tableaux Résumé Ce travail de recherche montre le comportement mécanique des basaltes en pillow du supergroupe de Mako dans la boutonnière de Kédougou-Kéniéba et des grès de Ségou du laboratoire au terrain. Ces basaltes en pillow appartiennent donc au domaine Birrimien volcanique alors que les grès appartiennent au domaine Néoprotérozoique sédiemntaire de Ségou. Dans le domaine de Mako, les espacements faibles montrent que nous avons la formation de blocs de petits tailles. Les JRC inférieurs à 6 montrent que nous sommes en présence de discontinuités lisses caractéristique d’une résistance au cisaillement faible. Des essais de compression uni-axiales sont menés sur cinq spécimens de basaltes à savoir les basaltes sains, les basaltes à fissures non remplies, les basaltes à fissure remplies de chlorite, de calcite et d’épidote, les basaltes à fentes de tension remplies de quartz, et les basaltes à orientations variables. Les modules d’Young et résistances à la compression sont bons pour le basalte sain. Les modules d’Young baissent légèrement pour le basalte à fissure horizontale tandis que la résistance à la compression ne varie que très légèrement. Les basaltes à fractures multiples montrent des résistances à la compression élevées alors que les modules d’Young sont moyennes. La baisse des Rc et E est plus faible poure les basaltes à fissures remplies de chlorite, de calcite, d’épidote que pour les basaltes à fentes de tension remplies de quartz. Les instabilités notés sur les versants de ces collines sont de type dièdre et plan dans le sens de vergence des collines. Ces instabilités sont aussi fonction des paramètres de laboratoire. Les valeurs des paramètres mécanique déterminées au laboratoire sont largement superieures à celle des paramètres de terrain caractéristique de l’effet d’échelle. le temps de tenue des basaltes lors de la mise en place d’ouvrage est de une semaine pour une porté de 5 mètres. Les valeurs des JRC dans les grès montrent de larges gammes de variation entre 0,5 et 16 caractéristique de discontinuités lisses à rugueuses. Quatre types de grès sont échantillonnés dans le domaine situé au nord du bassin de Madina kouta. Ce sont les grès blancs, les grès rouges, les grès violacés et les grès à intercalations pélitiques. Des essais de compression uniaxiales sont appliquées sur ces quatre spécimens. Les modules d’Young et résistance à la compression sont élevés pour les spésimens de grès blancs. Les grès rouges montrent une légère baisse des caractéristiques mécaniques due à une augmentation du pourcentage de pélites dans la roche. La baisse est plus remarquable pour les grès violacés. Les plus faibles modules d’Young et résistance à la compression sont noté pour les grès à intercalation de pélites et montrant des trace d’oxydes. L’analyse de la stabilité montre que cette falaise de grès montre des possibilités de basculements et de glissement en escalier associé plus rarement à des glissements dièdre et plan. Les paramètres mécaniques définis au laboratoire sont largement supérieures à ceux du terrains. Ce phénomène est caractéristique de l’effet. La dimension fractale de ces grès est de 1,828. Le temps de tenue des grès est d’une semaine pour une portée de cinq mètres. Pour les parties où le massif est essentiellement pélitique, le temps de tenue est de 10 heures pour une portée de 2,5 mètres. Mots Clés : Résistance à la compression uniaxiale (Rc, JCS), Module d’Young, Rugosité, Boutonnière de Kédougou-Kéniéba, Linéaments, Discontinuités, Dièdre, Glissements, versants, Colline, Falaise, Mako, Ségou. Abstract This work shows the Kédougou-Kéniéba inlier (eastern Senegal) pillow lavas of Mako and sandstones of Segou behaviors from laboratory and field investigations. Pillow lavas belong to the volcanic domain while sandstones belong to the sedimentary area. The spacing of discontinuities of the Mako’s domain shows low values where the blocs of the hill are small. JRC values, less than 6, define smooth discontinuities. Uniaxial tests are carried on five types of specimens of pillow lavas. These types of specimens are : macroscopicly healthy rock, fractured rock without fillings, fractured rock filled with epidote, chlorite and calcite and rocks with tension cracks filled with quartz. The Young moduli and the uniaxial compressive strength are good for the healthy rock. The Young moduli fall slightly for facies with horizontal cracks while uniaxial compressive strength (Rc) varies slightly. For filled fractured specimens, Rc and Young modulus decrease remarkably. Decreases are most important for cracks filled with epidote, chlorite and calcite than with quartz. That is due to the differences of rigidity between these materials. The examination of slope stability shows possibilities of sliding along a plane or along the line of intersection of two planes. These slidings are done on the sense of the dip of hillsides. The slope stability of hillsides of this Collin depends also on to the characteristics deduced from laboratory studies. The mechanical parameters of the hill are widely greater than the parameters determinated by laboratory tests showing the scale effect. Stand-up time of the basalts is one week for five meters of span. JRC values of sandstones of Madina kouta basin show very large range of value varying between 0,5 to 16 meaning that profiles of discontinuities vary from smooth to rough. Four types of sandstone are collected in the northern part of the Madina Kouta basin (eastern Senegal). These types of specimens are the white sandstones, the red sandstones, the purple sandstones and the sandstones with intercalations of pelites. Uniaxial tests are carried out on these specimens of sandstones. The Young Moduli (E) and the Uniaxial Compression Strengths (Rc) are higher for the white sandstone. Values of the mechanical parameters decrease slightly for red sandstones due to an increase of the amount of pelites in the composition of the rock. Decrease of mechanical parameters is more important for the purple facies due to an important network of fractures. The facies with weaker characteristics corresponds to the sandstones with intercalation of pelites. This is due to the soft nature of the pelites. The slope stability analysis of this rock shows possibility of switching and tipping associate rarely to dihedral and plan sliding. The slope stability of the Cliff sides depends also on to these characteristics. The mechanical parameters of the Cliff are widely greater than the parameters determinate by laboratory tests showing the scale effect. Fractal analysis give a dimension D equal to 1.828. The stand-up time of the sandstone is one week for five meters of span. If the rock is essentielly composed of pelites, the stand-up time is 10 hours for 2.5 meters of span. Keywords: Uniaxial compressive strength (Rc, JCS), Young modulus, Roughness, Kédougou-Kéniéba inlier, lineaments, Discontinuities, dihedral, slope, hillside, Cliff, Cliffsides, Mako, Ségou. INTRODUCTION GENERALE Introduction générale Introduction Générale Le Sénégal oriental est un domaine où les formations géologiques sont essentiellement représentées par les roches du Paléoprotérozoique recouvertes en discordance par des roches du Protérozoïque supérieur et du Paléozoïque. Ces formations rocheuses constituent deux entités bien distinctes représentées par les formations du socle éburnéen et de la couverture sédimentaire du bassin de Ségou-Madina kouta. Ces deux domaines (socle éburnéen et bassin de Ségou Madina kouta) constituent avec la chaine des Mauritanides la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba. Ces formations ont depuis très longtemps fait l’objet de recherches métallifères et minières qui ont abouties aujourd’hui à la découverte d’importants gisements de minerais. Malgré cette importance et la diversité des domaines de recherche, le domaine de la géomécanique reste un domaine non encore entrepris. Ainsi, vu les importances économiques des gisements du domaine de socle et l’éventualité des exploitations minières, il est devenu indispensable de se prononcer sur le comportement mécanique des massifs de roches dans ces environnements géomécaniques types, ainsi que des rôles essentiels que les discontinuités peuvent y jouer, éléments indispensables dans les exploitations minières et le calcul des ouvrages géotechniques. En plus de cela, la couverture sédimentaire constitue au Sénégal orientale de grandes zones escarpées, constituées de grandes falaises qui séparent le Sénégal de la République de Guinée (Conakry). De nombreux problèmes de transport et de trafic restent posés, en vue du contournement de ces obstacles naturels. Le franchissement de ces zones ou la réhabilitation de certains ouvrages routiers nécessitent la réalisation d’Ouvrages de Nouvelle Génération (Galerie à ciel ouvert, soutènements, tunnels, etc.) pour rendre le trafic transfrontalier plus aisé. Dés lors, une bonne connaissance du comportement mécanique de ces zones escarpées (falaises en pentes naturelles, pour la plupart) permettrait d’envisager des voies de contournement pour ce trafic transfrontalier. A cela s’ajoute le fait que ces zones sont des domaines d’altitude avec des massifs qui montrent des fracturations intenses et qui sont des sources d’instabilités structurales et constituent aussi de réels dangers pour la protection civile. Ce mémoire de thèse s’inscrit ainsi dans ce nouvel axe de recherche incluant la recherche des moyens et techniques de protection et de stabilisation des massifs rocheux « en travail » mais aussi d’introduire les bases de la mécanique des roches dans le champ de recherche. Elle tourne autour de deux axes fondamentaux : • D’abord chercher à appliquer les méthodologies d’études existantes en mécanique des roches ou plus généralement en géomécanique, aux massifs rocheux en question dans le cadre de cette recherche et en tirer un bilan. • Faire une corrélation entre les méthodologies existantes d’études en mécanique des roches et une approche basée sur les produits de remplissage des discontinuités. Pour de telles études, il est fondamental d’utiliser d’abord des données de terrains largement dominées par l’analyse des discontinuités allant des fissures aux failles et qui, sur le plan mécanique se regroupe sous l’appellation générale de fractures ; mais aussi l’appréciation des données de laboratoire que sont l’exploitation de lames minces et les essais mécaniques. 2 Introduction générale Le mémoire est articulé en deux parties : 1. Une première partie intitulée Géométrie et mécanique des massifs rocheux. Elle est structurée en sept chapitres. Le 1er Chapitre traite de la géomécanique des massifs rocheux, de la théorie des discontinuités, de leur méthodologie de mesure et de l’acquisition des paramètres mécaniques. Dans le 2ème Chapitre, le mémoire introduit les systèmes de classification (le système RMR (Rock Mass Rating), le Q-System (Tunneling System) et le GSI (Geological Strength Index)). Le 3ème Chapitre récapitule l’ensemble des théories actuelles qui permettent d’identifier les caractéristiques mécaniques des roches. A cet effet, le comportement mécanique de la matrice rocheuse est abordé, ainsi que les discontinuités et l’impact que les paramètres physiques (la pression et la température, par exemple) peuvent avoir sur le comportement géomécanique des roches ainsi que l’effet d’échelle. Le 4ème Chapitre introduit la théorie des fractals, allant des fractals auto-similaires au multifractals en passant par les fractals auto-affines. Ces fractals sont un moyen de détermination de la rugosité des joints, la détermination de l’effet d’échelle, l’organisation et la distribution des discontinuités dans le milieu fracturé et discontinu par exemple. Le 5ème Chapitre traite de la rugosité des joints du point de vue des profils de JRC (Joint Roughness Coefficient). Dans ce chapitre, nous développerons aussi les procédures expérimentales de détermination des JRC employés par certains auteurs (Barton et Choubey, 1977 ; Murata et Saito, 2003 ; Barton et Bandis, 1982). Le 6ème Chapitre définit les critères de ruptures (Mohr-Coulomb, Griffith, Hoek). Dans le 7ème Chapitre, le mémoire aborde une partie des méthodologies théoriques de modélisation des ouvrages au rocher en énonçant l’approche Milieu Continu et l’approche Milieu Discontinu, pour ensuite aborder les ouvrages au rocher, les modes de rupture des massifs et le dimensionnement par la méthode convergence-confinement. 2. La deuxième partie est intitulées investigations de terrains et études expérimentales. Elle est structurée en quatre chapitres. Le travail de recherche que nous avons mené a visé l’étude du comportement de deux types de massifs rocheux dérivé de deux contextes différents • Le domaine des roches endogènes dont nous ferons une large description des faciès rencontrés avant de se caler sur la zone d’étude composé de basaltes en coussin. Ensuite nous déterminerons les différents paramètres mécaniques pour enfin en tirer les implications géomécaniques. Nous étudierons aussi dans ce domaine la stabilité des versants des pentes rocheuses. • Le domaine sédimentaire dans lequel des études comparatives à celles des terrains profondes seront menées. L’intérêt socio-économique de telles études est qu’elles permettent de mieux appréhender une partie du concept « Aménagement et Exploitation du sol et du Sous-sol » (diminuer les risques de glissement dans les zones escarpées, améliorer le trafic régional et international par l’érection d’Ouvrages Souterrains). Ces domaines géologiques sont aussi caractérisés par l’émergence du secteur minier et dans ce cadre, ce mémoire est un premier support à l’étude du comportement géomécanique de la zone. Le 1er Chapitre fait une large description générale du domaine d’étude dans la zone du socle cristallin, la zone de Mako. Cette partie se poursuit avec l’étude géologique (terrain, étude de lames minces, et interprétations), géomécanique, à proprement dite des zones de coulées de basaltes en coussins (Pilows Lavas). Dans ce chapitre, nous définirons les différents 3 Introduction générale paramètres des roches pour en tirer leurs implications physiques et géomécaniques. Il sera aussi examiné dans ce chapitre la stabilité des versants des pentes rocheuses par l’étude des discontinuités majeures observées sur le terrain (failles, diaclases, fentes de tension, fissures de retrait et hydrothermales). Le 2ème Chapitre décrit le domaine Sédimentaire sur le plan macroscopique. Le domaine en question est la zone qui va de Pélél Kindéssa à Tempéré, représentant le complexe communément connu comme un contrefort du Fouta Djalon et représentée par la succession grésopélitique de la Série de Ségou. Cette succession grésopélitique est composée de deux membres dont l’un (Membre A) est composé d’une alternance de bancs de pélites et de bancs centimétriques de grès et l’autre (Membre B) montre des bancs décimétriques à métriques de grès à pélites absentes ou subordonnées. Nous aborderons par la suite l’ensemble des investigations mécaniques sur cette succession grésopélitique. L’ensemble des paramètres mécaniques sont alors examinés et une analyse structurale de la stabilité est effectuée. Le 3ème Chapitre analyse les données expérimentales. Les résultats, qui concernent les paramètres de résistance mécanique des matériaux rocheux, sont interprétés en s’appuyant sur des études pétrographiques et minéralogiques. Le 4ème Chapitre est réservé à l’application aux ouvrages aux rochers. 4 PARTIE I : Géométrie et mécanique des massifs rocheux Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux Chapitre 1. - Le massif rocheux Introduction Les massifs rocheux sont constitués d’un assemblage de blocs rocheux de tailles et de dimensions variables séparés par des surfaces de discontinuités. Ces discontinuités sont du point de vue mécanique composées essentiellement de failles, de diaclases, de fissures et de fentes de tension qu’on regroupe sous la terminologie de fractures, en plus des joints stylolithiques et de stratification. Ce chapitre expose l’ensemble de ces discontinuités après avoir donné une définition succincte du massif rocheux. Ensuite, il s’en suit une revue technique de la méthode de relevé des discontinuités dans les massifs rocheux et de leur représentation. 1. - Définition du massif rocheux Les massifs rocheux sont tout d’abord un assemblage de blocs rocheux de dimensions variables. Ce sont des milieux naturels discontinus compacts, de grandes résistances. Ils sont le plus souvent parcourus par un réseau de fractures (Chalhoub, 2006). Certains massifs ne sont cependant pas fracturés (Fabre et al., 2008). Mais cette exception se limite tout simplement à l’échelle macroscopique car l’observation au microscope montre que la matrice est le plus souvent traversée par des micro-discontinuités qui sont soit liées au processus de formation de la roche soit à leur évolution ultérieure. A l’échelle de l’ingénieur, le massif rocheux est constitué d’une matrice rocheuse et d’un ensemble de discontinuités (Zhao, 2008). En effet, ceci constitue la masse rocheuse. Pour les travaux de Génie Civil, de Génie Géologique et Minier, la connaissance approfondie du massif rocheux, en l’occurrence, l’essentiel de ses propriétés est d’une grande importance. Elle permet de pouvoir prédire son comportement afin d’envisager les ”modes d’attaque” et d’éviter les catastrophes au cours des travaux de construction, de réhabilitation ou de confortement. Leur bonne description permet aussi de pouvoir retracer leur histoire géologique. Dans les massifs, on définit un matériau rocheux sous forme de blocs de roches intactes, de tailles variées traversés par un nombre plus ou moins important de discontinuités. Ces discontinuités sont regroupées en des familles bien distinctes selon leurs orientations. 2. - Les discontinuités dans le massif rocheux Les éléments constituant le globe terrestre sont le siège d’importants mouvements. Ces mouvements génèrent des contraintes qui agissent aussi bien sur l’élément géologique qui leur a donné naissance que sur les éléments environnants. Suite à l’action de ces contraintes extérieures, un massif rocheux subit des déformations. L’aboutissement de ces déformations est la formation de discontinuités dont les types dépendent de divers paramètres, dont essentiellement, la nature de la roche. Ainsi, sur le plan mécanique et structural, différents types de discontinuités peuvent être étudiés à savoir : • • • • Les failles, Les diaclases ; Les joints ; Les fentes de tensions. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 6 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux 2.1. - Les failles Une faille est la fracture d’une roche qui entraîne un déplacement relatif des compartiments le long du plan de faille (figure 1.1.1). Leurs tailles vont de quelques centimètres à des centaines de km. Sur le plan géologique, on distingue les failles normales extensives des failles inverses compressives et des failles cisaillantes (figure 1.1.1.b). Quelque soit le type de faille que nous distinguons, il est caractérisé par des éléments qui définissent sa géométrie (figure 1.1.1.a), à savoir : • • • • • • le rejet, le miroir de faille ; le toit ; le mur ; les lèvres ; les tectoglyphes. Fig.1.1. 1. - Différents types de failles et géométrie des bancs rocheux (a. géométrie d’une faille ; b. Différents types de failles) 2.2. - Les joints Le terme de joint peut avoir deux significations différentes selon le mode d’emploi. En effet, le stratigraphe l’emploie pour désigner une couche de faible épaisseur qui sépare deux couches de natures différentes ou identiques. Dans ce cas, on parlera de joints sédimentaires. Ils se forment suite à une venue de faible quantité de matériaux de natures différentes de ceux qui se sont déposés auparavant. Sur le plan géologique, les joints sont définis comme étant des surfaces de discontinuités issues de la dissolution de minéraux de faible résistance. On parle ainsi de joint stylolithique. Ces joints stylolithiques forment des surfaces accidentées et indentées avec des pics appelés pics stylolithiques. Sur le plan mécanique, le terme « joint » désigne l’ensemble des fissures et fractures du massif rocheux (Chalib et al., 2005 ; Zhao, 2008). Leurs intersections constituent les nœuds des discontinuités. En effet, ces discontinuités sont d’espacement allant de l’ordre du millimètre à quelques centimètres et sont, en général, constantes dans les roches (Zhao, 2008). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 7 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux 2.3. - Les diaclases Les diaclases apparaissent dans des roches soumises à une contrainte soit cisaillante, soit compressive ou extensive (Saitta et al., 2006) et sans déplacement des compartiments. Priest (1993 in Ben Abdelghani, 2005) définit les diaclases comme des fractures (fissures) dans une roche le long de laquelle le déplacement est faible ou absent. Ces diaclases se forment dans tous les matériaux géologiques par thermo-métamorphisme et induisent ainsi une redistribution complexe du champ de contraintes locales dans la masse rocheuse. Dans la matrice rocheuse macroscopiquement non déformée, on rencontre des microstructures qui sont des défauts qui affectent les atomes des minéraux. Pour cette raison, Fabre et al. (2008) considère le massif rocheux comme étant constitué de microdiscontinuités (visible au microscope) dans la matrice rocheuse et les macrostructures sont visibles sur le site. 2.4. - Les fentes de tension Ce sont des structures à épontes jointives (figure 1.1.2) qui apparaissent suite à une contrainte dans un massif rocheux. Cette ouverture montre le plus souvent un remplissage avec des minéraux secondaires en général de nature fibreuse. Leurs épontes indiquent le sens de la contrainte maximale qui est à l’origine de la discontinuité. Ces fentes de tensions peuvent aussi être en échelon dans des plans de fractures conjugués. Fig.1.1. 2. - Schéma explicatif d’une fente de tension 2.5. - La schistosité Les roches métamorphiques sont le résultat de la transformation de roches préexistantes suite à l’action de contraintes (et de pressions). Ces transformations se produisent suite à une compression ou une distension du massif. Cela est à l’origine de structures nommées schistosités. Ces schistosités sont de plusieurs types. Une roche schistosée peut montrer une alternance de lits clairs et de lits sombres conséquence du degré de métamorphisme élevé. Dans une autre mesure, la schistosité peut provenir des phénomènes de fracturation de la roche. Ainsi, nous distinguerons différents types de schistosités. Et, lorsque la schistosité est le résultat d’un micro-plissement, on parlera alors de schistosité de crénulation. Celle-ci peut aussi être due à une forte fracturation de la roche et dans ce cas il s’agit d’une schistosité de fracture (figure 1.1.3). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 8 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux Fig.1.1. 3. - Schistosité de fracture A coté des discontinuités étudiées ci-dessus et qualifiées de cassantes, on note aussi des discontinuités ductiles qui sont surtout représentées par les plis avec leurs différents types suivant la classification appliquée. Ces discontinuités souples sont des déformations de la roche qui ne s’accompagnent pas de fracturation de la masse rocheuse. Les plus communes sont les plis qui sont des ondulations de roches qui ne s’accompagnent pas d’une rupture de la matrice rocheuse (figures 1.1.4 et figure 1.1.5) : Fig.1.1. 4. - Géométrie d’un pli Fig.1.1. 5. - Différents types de plis Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 9 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux 3. - Orientation des discontinuités Pour une meilleure étude des discontinuités, il est utile et commode de pouvoir les orienter. Cette orientation se fait suivant une procédure bien déterminée qui consiste à mesurer le pendage et la direction de la discontinuité. Néanmoins, même si les procédures pour une ligne et pour un plan sont apparemment identiques, les normes à respecter ne sont pas les mêmes. En mécanique des roches, Saitta et al. (2006) affirment que les recommandations de l’AFTES (Association Française de Travaux en Souterrain) et de l’ISRM (International Society for Rock Mechanics) basée sur les coordonnées du vecteur pendage sont les plus adéquats. En effet, ce vecteur pendage est le principal outil de base de la mécanique des ouvrages souterrains. Dans la définition du RMR (Rock Mass Rating), c’est à partir de ce pendage qu’on définit une note de correction pour la roche. Ensuite, celle-ci permettra de déduire le cas d’une position favorable ou non pour l’ouvrage à projeter. L’Azimut est l’angle que fait l’horizontal avec le nord tandis que le Pendage est l’angle que fait l’horizontal avec le plan de faiblesse (figure 1.1.6). L’orientation mutuelle des joints définit la forme des blocs rocheux et contrôle les instabilités des roches (Zhao, 2008 ; Saitta et Martin, 2006). Ainsi, nous remarquons de la sorte, que suivant les discontinuités, le mouvement des blocs ainsi que leur orientation seront différents car ce sont ces différentes orientations qui vont définir les contacts entre les blocs de roches. Pour un plan, la mesure est directe tandis que pour une ligne, il est nécessaire d’abord de définir le plan vertical qui la contient et ce sont les mesures de ce plan qui vont correspondre à celle de la ligne. L’angle de pendage varie de 0° à 90°. Par contre, la direction varie de 0° à 180° dans le cas d’un plan et de 0° à 360° pour une ligne. Fig.1.1. 6. - Schéma explicatif de l’orientation des discontinuités 4. - Représentation stéréographique Sur le terrain, on peut mesurer un certain nombre de déformations. Ces mesures consistent à déterminer leurs pendages et leurs directions. Elles sont orientées suivant un nombre de directions parfois faibles (Saitta et al., 2006 ; Saitta et Martin, 2005). La représentation stéréographique consiste en une caractérisation géométrique des discontinuités. En effet, on projette sur le plan des données spatiales des discontinuités. Son principe est de représenter d’abord par projection sphérique, par translation de l’objet au centre de la sphère, puis par projection sur l’un des hémisphères l’intersection de la sphère et de cet objet (figure 1.1.7). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 10 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux Fig.1.1. 7. - Principe de la projection stéréographique des discontinuités (de 3D à 2D) Deux types de projections peuvent alors être utilisés à savoir celui de Schmidt qui conserve les surfaces et celui de Wulff qui conserve les angles. Ces projections permettent une analyse d’ensemble des discontinuités et des excavations. L’analyse des diagrammes de projection permet de définir les directions et modes de déplacements des blocs formés par les discontinuités et le talus. Pour une telle caractérisation, il est nécessaire de répertorier d’abord les différentes familles de discontinuités et de leur donner leur orientation la plus exacte possible. En effet, dans un massif rocheux, les contraintes sont à directions variables. Chaque champ de contraintes est à l’origine d’un champ de déformations et par conséquent d’une direction de discontinuité. Ainsi, pour des fentes de tension, le champ de contraintes qui leur a donné naissance a une direction parallèle à leur grand axe. Pour des fractures conjuguées, le champ de contraintes à une direction orientée parallèlement à la bissectrice du dièdre entre ces discontinuités. La synthèse des familles de discontinuités et leur représentation constitue un outil très adapté en Géomécanique. En effet, cette projection stéréographique permet de répertorier les différentes directions des discontinuités. Ce paramètre est un outil fondamental pour la détermination des caractéristiques du massif mais aussi pour le dimensionnement des ouvrages. Les massifs rocheux étant des milieux discontinus, le dimensionnement par les méthodes classiques ne convient pas puisqu’il est indispensable de tenir en compte de ces fracturations. 5. - Paramètres physiques des discontinuités Divers paramètres permettent aussi de caractériser les discontinuités. Parmi ceux-ci, on peut citer la fréquence, la distribution des espacements et le seuil de probabilité d’apparition d’une discontinuité, le nombre de discontinuités par unité de surfaces (densité) ainsi que la mesure de la persistance des discontinuités. Selon les objectifs des études, la détermination des uns ou des autres de ces paramètres est importante. Dans ce qui suit, nous exposerons : • la caractérisation des discontinuités considérées individuellement, • les associations de discontinuités. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 11 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux 5.1. - Caractérisation d’une discontinuité En plus de son orientation, une discontinuité est caractérisée par un certain nombre d’éléments (comme sa longueur, son radius, son ouverture, la tortuosité, le remplissage, la rugosité) ainsi que l’imbrication entre les aspérités de leurs épontes. La connaissance de l’ensemble de ces paramètres permet une bonne description et une meilleure étude des discontinuités (Chahloub, 2006 ; Sausse, 1998). 5.1.1. - Extension d’une discontinuité La longueur (L) d’une discontinuité est la mesure de celle-ci suivant sa plus grande distance. Elle va de l’échelle microscopique à plusieurs kilomètres. Sa mesure sur un site d’étude est d’un grand intérêt quant à la détermination des paramètres d’une association de discontinuités. Le radius (l) d’une discontinuité est quant à lui défini comme étant la moitié de la longueur cette discontinuité. Fig.1.1. 8.- Représentation graphique des paramètres de longueur et de d’ouverture des discontinuités Sur le terrain, la détermination de ces deux paramètres est généralement très fastidieuse voir même impossible. L’extension des discontinuités (figure 1.1.8) est très grande tandis que dans les études pour des besoins de l’étude géomécanique des massifs rocheux, les échelles d’études sont réduites. En effet, ces zones d’étude s’étendent sur quelques mètres et atteignent plus rarement quelques kilomètres 5.1.2. - L’Ouverture et le remplissage d’une discontinuité L’ouverture est définie comme étant la distance qui sépare deux épontes d’une même discontinuité. Dans les roches peu poreuses (comme c’est le cas pour les basaltes), elle est un des facteurs principaux de porosité et de perméabilité. Elle est limitée aux relevés suivant le plan moyen des discontinuités à l’affleurement ou encore par l’intermédiaire d’un sondage ou d’un carottage (Chalhoub, 2006). Ces ouvertures peuvent être oui ou non remplies. Ce remplissage se fait soit avec du matériau de même origine que la roche ou provenant des produits d’altération ou d’érosion de la roche, ou avec du matériau d’origine différente et transporté au sein de la fracture. Il est donc la conséquence d’une altération avec ou sans transport et d’une précipitation. Ainsi, selon ce matériau de remplissage, le comportement de l’échantillon sous l’effet d’un chargement ne serait pas le même et par conséquent, ni celui du massif rocheux aussi. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 12 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux 5.1.3. - La rugosité et la tortuosité des surfaces de discontinuité Même si dans la littérature on a tendance à assimiler la rugosité à la tortuosité, on note cependant une nuance entre les deux termes. En effet, la rugosité définit l’aspect de la surface de la discontinuité tandis-que la tortuosité caractérise la courbure de la direction de la discontinuité. Les surfaces des discontinuités peuvent être lisses et dans ce cas les frottements sont faibles à nuls ou rugueuses. Elle est ainsi plus résistante. En effet, la rugosité définit l’adhérence, le glissement voir même la résistance á l’usure et à la corrosion. Elle est donc caractérisée par un caractère onduleux. Il faut aussi signaler que selon certains auteurs cette dimension est corrélable à la dimension fractale. On parle de tortuosité si une discontinuité suit un chemin qui n’est pas droite. Cette tortuosité marque donc les degrés de sinuosité de la discontinuité. 5.1.4. - L’imbrication Une discontinuité sépare deux ou plusieurs blocs. Suivant l’allure de la discontinuité, ces blocs s’interdigitent ou pas. Cette inter-digitation correspond à ce qu’on appelle une imbrication. A l’image de ces blocs, les aspérités présentent aussi la même géométrie à une échelle plus petite. En effet, ces surfaces présentent des aspérités et plus ces aspérités s’interpénètrent, plus la discontinuité résiste au cisaillement. Ainsi, cette imbrication est dépendante de la rugosité de la discontinuité. 5.2. - Paramètres caractérisant une association de discontinuités 5.2.1. - La fréquence des discontinuités La fréquence des joints (ƒ) est définie comme le nombre de joints par mètre linéaire (figure 1.9). Ainsi, elle correspond donc à l’inverse de la distance moyenne entre les fractures. Ainsi, Jaboyedoff (2003) donne une expression de la distance réelle (x) entre deux discontinuités sur la base de celle mesurée le long de la scanline (x0) par l’expression : x = x0 cos θ Eq. 1.1 θ est l’angle entre le plan moyen des discontinuités et la scanline (ligne de mesure). La fréquence (ƒ) est alors définie par la relation ci-après : f = 1 X Eq. 1.2 1 i=n ∑ xi n i=0 Eq. 1.3 avec X = Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 13 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux Fig.1.1. 9. - Schéma interprétative de la détermination de la fréquence 5.2.2. - Distribution des espacements et seuil de probabilité Une famille de discontinuités est constituée par un ensemble de discontinuités parallèles à subparallèles (figure 1.1.10). Plus le nombre de joints est élevé, plus l’espacement est faible et plus la taille des blocs est petite (Zhao, 2008 ; Chalhoub, 2006). Leur distribution dans l’espace est aléatoire. Fig.1.1. 10. - Estimation de l’espacement des fractures Ainsi, à la figure 1.1.10, nous pouvons remarquer que pour la mesure de l’espacement des discontinuités, il est nécessaire de connaître leur extension dans les trois dimensions de l’espace. Si x est l’espacement suivant la direction de X, y l’espacement suivant la direction de Y et z l’espacement suivant la Z ; alors l’espacement réel r sera donné par la somme vectorielle de ces trois variables. Dans ces conditions la distance entre deux discontinuités est supposée comme variant suivant une loi exponentielle négative (Jaboyedoff, 2003) selon la fonction ci-après : g ( x)d ( x) = fe − ( fx) dx Eq. 1.4 dx représente l’intervalle de discontinuité où on note au moins une discontinuité pour une probabilité g(x)dx. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 14 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux Pour une généralisation dans un intervalle d, cette fonction est intégrée et devient dés lors : G (d ) = x=d ∫ fe −( fx ) dx = 1 − e −( fd ) Eq. 1.5 x =0 G(x) (histogramme cumulé) donne la distance d pour laquelle on connaît une probabilité d’occurrence ou seuil d’une discontinuité au moins égale à : d= ln(1 − w) f Eq. 1.6 Suivant la valeur des espacements, on distingue différentes classes de discontinuités (tableau 1.1.1) : • La première classe correspond aux espacements extrêmement étroits. Pour cette classe, les espacements entre discontinuités sont inférieurs à 0,02 mètres. • Pour la deuxième classe où les espacements sont qualifiés de très étroits, la distance moyenne entre les discontinuités varie entre 0,02 et 0,06 mètres. • La troisième classe correspond à des discontinuités dont les espacements sont compris entre 0,06 et 0,2 mètres. Cette classe correspond aux discontinuités étroites. • La quatrième classe correspond à des espacements modérés. Dans ce cas, la distance moyenne entre les discontinuités varie entre 0,2 et 0,6 mètres. • La cinquième classe est celle des espacements larges. Pour cette classe, les distances moyennes entre les discontinuités varient entre 0,6 et 2 mètres. • La sixième classe correspond aux discontinuités pour les quelles les espacements sont larges. Pour ce cas, les espacements sont compris entre 2 et 6 mètres. • Enfin, la septième classe correspond à celle des espacements très larges. La distance moyenne entre les discontinuités est supérieure à 6 mètres. Description Espacement extrêmement étroit Espacement très étroit Espacement étroit Espacement modéré Espacement large Espacement très large Espacement extrêmement large Espacements des joints (m) < 0,02 0,02 – 0,06 0,06 – 0,2 0,2 – 0,6 0,6 – 2 2-6 >6 Tableau 1.1. 1. - Les espacements des Joints(AFTES) 5.2.3. - Le nombre de discontinuités par unité de volume La densité des discontinuités correspond : • Au nombre de discontinuités par unité de volume (si on travaille dans l’espace). Dans ce cas on parle de densité volumique, Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 15 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux • Au nombre de discontinuités par unité de surface dans un plan. Alors, on parle de densité surfacique ; • Ou encore du nombre de discontinuités par unité de longueur et on parle de densité linéique. Celle-ci correspondrait alors à l’inverse de l’espacement. Considérons une surface de travail (figure 1.1.11). Soit une fenêtre dans laquelle n0 est le nombre de discontinuités contenu, n1 le nombre de discontinuités dont une extrémité est visible, on définit la densité surfacique des discontinuités par : n = n0 + n1 2 Eq. 1.7 Fig.1.1. 11. - Fenêtre d’observation et nombre de discontinuité par unité de volume 5.2.4. - Persistance des discontinuités La mesure des discontinuités se fait par observation des longueurs de trace de discontinuités dans l’affleurement (Zhao, 2008). Par la méthode de Pahl, la détermination de la persistance (figure 1.1.12) des discontinuités commence par la définition d’un rectangle d’échantillonnage. Sur cette fenêtre, Jaboyedoff (2003) se basant sur le nombre total de discontinuités (n), le nombre de discontinuités dont les deux extrémités sont visibles à la fenêtre (n0), le nombre de discontinuités qui traversent complètement la fenêtre (n2), la hauteur (h) et la largeur (u) de la fenêtre définit la persistance par l’équation Eq.1.8. Fig.1.1. 12. - Interprétation du calcul de la persistance Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 16 Partie I Chapitre 1 l= Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux h × u ( n + n 2 − n0 ) (h sin ϕ + u cos ϕ )(n − n2 + n0 ) Eq.1.8 n est le nombre total de discontinuités, n0 le nombre de discontinuités dont les deux extrémités sont visibles à la fenêtre ; n2 le nombre de discontinuités qui traversent complètement la fenêtre ; h la hauteur et u la largeur ; l est la persistance. Ces discontinuités constituent les limites entre les blocs. Ce sont les zones très déformables de la masse rocheuse dans laquelle, les blocs d’un massif rocheux donné se déplacent. De plus, leur nombre influe sur la taille des blocs et par conséquent sur leur possibilité de se mouvoir. Description Longueur de la trace Persistance très faible <1 Persistance faible 1-3 Persistance moyenne 3 - 10 Persistance élevée 10 - 20 Persistance très élevée > 20 Tableau 1.1. 2. - Récapitulation de la persistance des discontinuités (in Zhao, 2008) 5.3. - Relation entre paramètres et autres variables Ces paramètres de mesure des discontinuités renferment entre eux des relations ce qui permet de passer de la connaissance de certains pour en déduire d’autres. On note aussi des relations entre ceux-ci et la densité de volume, le volume. 5.3.1. - Persistance et fréquence L’observation d’une fenêtre d’échantillonnage permet de déduire la relation entre la persistance et la fréquence (Jaboyedoff, 2003). La persistance d’une discontinuité est la longueur de la trace de discontinuité sur une fenêtre d’observation considérée. Cependant, dans la plupart des cas, on note dans une fenêtre d’observation un nombre plus ou moins important de discontinuités qui dépend de l’espacement entre ces discontinuités (figure 1.1.13). Alors, on définit une persistance moyenne qui est la somme des persistances des discontinuités rapportée au nombre de discontinuités. Cela fait intervenir l’angle d’observation α entre les pôles d’observation des discontinuités. La fréquence est le nombre de discontinuité par unité de longueur et est donnée par : n f = ∑l i i Eq. 1.9 A × sin α f est la fréquence des discontinuités, li est la persistance d’une discontinuité unitaire ; A est la surface d’observation ; α est l’angle d’observation. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 17 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux Fig.1.1. 13. - Mesure des discontinuités d’une fenêtre d’observation 5.3.2. - Fréquence et volume Dans un massif rocheux, les discontinuités peuvent être considérées comme circulaires (Jaboyedoff, 2003). Ainsi, la persistance moyenne est vérifiée par : l =π × ( D / 2) 2 πD = D 4 Eq. 1.10 Cette persistance (figure 1.1.14) permet alors de déduire la surface moyenne d’une discontinuité. Connaissant la persistance, le diamètre (D) de la discontinuité et la hauteur (L) de la discontinuité, on en déduit une relation entre la persistance d’une discontinuité et son volume moyen par : V = S moy × L = 4 π 2 Eq. 1.11 l L − V est le volume moyen de la discontinuité, Smoy est la surface moyenne de la discontinuité ; L est la hauteur de la discontinuité ; − l est la persistance moyenne des discontinuités, avec : S moy = D × l Eq. 1.12 Fig.1.1. 14. - Interprétation de la relation entre le volume et la fréquence des discontinuités Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 18 Partie I Chapitre 1 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les massifs rocheux 5.3.3. - Relation entre la fréquence et la densité de volume (ρa) La densité de surface par unité de volume correspond au nombre de discontinuités dont les surfaces sont unitaires par rapport à un volume choisi. Dans ces conditions, la fréquence correspond alors à l’inverse de la densité de volume. Conclusion Les discontinuités d’un massif rocheux sont donc caractérisées par un certain nombre de caractéristiques qui définissent l’état du massif. En plus, ces paramètres admettent des relations entre eux. Ces relations entre paramètres expliquent la configuration géométrique du massif. Ce sont ces paramètres qui dans la modélisation et selon les objectifs de l’étude, permettent de définir le comportement mécanique des roches. Ces paramètres constituent tous des moyens d’estimation des discontinuités. Ainsi, selon les moyens d’études et les objectifs, la détermination d’un tel paramètre sera préférée à un autre. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 19 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Chapitre 2. - Les systèmes de classifications des massifs rocheux Introduction Tous comme les géologues, les géomécaniciens disposent d’un certain nombre de classifications qui permettent d’identifier les roches. Ces classifications raisonnent en terme de comportement des matrices et des discontinuités mais aussi en terme de familles de discontinuités. Elles interviennent le plus souvent dans le pré-dimensionnement et dans une moindre mesure dans le dimensionnement des ouvrages au rocher. Dans ces classifications, les paramètres structuraux et géométriques des discontinuités sont quantifiés à l’aide de valeurs chiffrées. Les systèmes de classification tiennent compte alors du degré de fracturation du massif rocheux et de la présence ou non de bancs, du RQD (Rock Quality Designation), du RSR (Rock Structure Rating). Ces deux paramètres, en plus d’être utilisés dans des classifications diverses, constituent aussi des systèmes de classification. Jn, Ja, Jw, SRF sont surtout utilisés pour le Q-system dans l’ensemble des classifications que nous allons exposer. Le Jn quantifie le nombre de familles de discontinuités. Ce paramètre est déterminé en analysant les discontinuités et en y définissant le nombre de familles mais aussi le nombre de joints libres (n’appartenant à aucune des familles définies). Le Ja est un terme qui caractérise l’altération des épontes des discontinuités. Il correspond au Joint Alteration Coefficient ou ”Indice d’Altération des Joints”. Le Jw constitue un coefficient d’évaluation des contraintes hydrauliques. Il est déterminé suite aux venues d’eau lors du creusement d’un ouvrage. Le SRF est le Stress Rating Factor ou ”Facteur de Réduction des Contraintes”. C’est l’ensemble des notes affectées à ces paramètres qui permettent de déduire l’indice de classification de la roche afin d’en déduire sa Classe. Ces paramètres constituent eux-mêmes les éléments de base des classifications géomécaniques. Pour ceux intervenant dans la même classification, les notes affectées permettent de déduire l’indice à affecter à la roche. En effet, ces classifications, dites mécaniques, permettent non seulement d’estimer indirectement les paramètres mécaniques des roches à l’échelle du massif mais aussi de définir le «Stand-up time» qui correspond au temps de tenu d’un massif sans soutènement (Chalhoub, 2006 ; Tahiri, 1992). Ainsi, il est vivement conseillé d’utiliser au moins deux systèmes de classification pour le dimensionnement d’un ouvrage géomécanique. Dans le cadre de ce travail, nous développerons trois des classifications des plus utilisées : • • • Le système Q ou (Tunneling Quality Index) de Barton et al. (1974), Le RMR (Rock Mass Rating) de Béniawski (1989) ; Le GSI (Geological Strenght Index). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2010/2011 20 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Nom de la classification Terzaghi Rock Load Classification (RLC) Lauffer’s Stand up Time classification The New Australian Tunneling Method (NATM) Rock Classification for Rock Mechanical Purpose Unified Classification of Soil and Rock (UCSR) The Rock Quality Designation (RQD) Principe et utilisation Domaine d’application Auteurs Descriptive et Comportementale Conception des soutènements en acier Terzaghi (1946) Utilisation fonctionnelle dans les tunnels Descriptive Paramètres d’entrée dans la conception des Utilization diverse tunnels Descriptive et Comportementale Excavation en terrain dur et avec excès de Rabcewicz, Muller and Concept de tunnel contrainte Pacher (1958-64) Descriptive Paramètres d’entrée en mécanique des Patching and Coates Utilisation diverse roches (1968) Descriptive Bloc et élément des ouvrages de Deer et al. (1969) Usage variable communication Quantitatif Basée sur le RQD Deer et al. (1967) Quantitatif, Basé sur la résistance de la roche et le Franklin (1975) Usage variable diamètre des roches utilisé en génie minier Quantitatif Pour la conception des soutènements dans Utilisation fonctionnelle les excavations souterrains Lauffer (1958) Utilisation variable The Size Strength Classification The Rock Structure Rating classification Wickham et al. (1972) Tableau 1.2. 1 - Tableau récapitulatif de quelques types de classification Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2010/2011 21 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Nom de la classification The Rock Mass Rating classication Principe et utilisation Quantitative Domaine d’application Auteurs Tunnel et voirie de communication Bieniawski (1973) Tunnel et voirie de communication Barton et al. (1974) Utilisation fonctionnelle The Q-System classification Quantitative Utilisation fonctionnelle The Typological classification Quantitative Application variable Matula and Hozler (1978) Utilisation fonctionnelle The Unified Rock Classification System Descriptive Pour la conception des soutènements Utilisation variable The Basic Geotechnical Classification dans les excavations souterraines Descriptive Caractérisation générale et conception Utilisation générale The Geological Strength Index ISRM (1981) des soutènements Quantitative Conception des soutènements en Utilisation fonctionnelle The Rock Mass Index Williamson (1980) Hoek (1994) excavation souterraines Quantitative Caractérisation général, conception des Utilisation fonctionnelle Palmström (1995) soutènements Tableau 1.2.1 (suite). - Tableau récapitulatif de quelques types de classification (Chahloub, 2006) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2010/2011 22 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Le RQD (figure 1.2.1) se définit suite à une campagne de terrain. Lors d’un sondage par forage, la carotte se découpe plus ou moins en des fragments de dimensions variables. Dès lors, le RQD correspond aux sommes de longueurs cumulées des fragments de dimension supérieure à 10 cm sur la longueur totale de la carotte (Deere, 1967). Ce concept est ensuite utilisé par un bon nombre de mécaniciens des roches (Martin, 2007 ; Saitta et Martin, 2006 ; Zhao, 2008). Pour plus de commodité, L’AFTES fixe la longueur totale de la carotte à 1 m. Ainsi, le RQD représente le degré de fracturation de la roche et reflète la qualité du massif rocheux et par conséquent ne donne pas avec précision des informations sur le comportement du massif (Zhao, 2008). n RQD = ∑ (l > 10cm) i Ltotale × 100 Eq. 2.1 Fig.1.2. 1.- Procédure de détermination du RQD Lorsque des forages ne sont pas disponibles et que les discontinuités du massif sont visibles en surface alors le RQD est définit en faisant appel à la densité des joints (Palmström, 1982 in Carrozzo, 2007). Ainsi, le RQD est donné par : RQD = 115 − 3,3 J v Eq. 2.2 Jv est la densité des joints. Suite à une absence de connaissance de certaines informations relatifs aux sondages carottés et à la densité des joints, le RQD est déduit de la fréquence (Zhao, 2008), par : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 23 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux RQD = 100(0,1 f + 1)e 0,1 f Eq. 2.3 f est la fréquence des joints. 1. - Le système Q ou « Tunneling Quality Index » Ce système de classification a été mis sur place par Barton en 1974. Le système ainsi mis au point donne une bonne estimation de la qualité des surfaces de discontinuités. Ainsi, il décrit la surface des discontinuités et affecte des coefficients à leur altération, leur rugosité, ainsi qu’au nombre de famille de discontinuités (Barton et al., 1974 ; Carrozzo et al., 2007 ; Zhao, 2008 ; Chahloub, 2006). Les contraintes dans le massif y sont aussi tenues en considération. L’indice Q de cette classification est donné par la relation ci-dessous : Q= J RQD J r × × w Jn J a SRF Eq. 2.4 Jn est la somme des discontinuités du massif rocheux, Jr définit la rugosité de la roche ; Ja estime le degré d’altération de la roche ; Jw est le facteur de réduction hydraulique ; SRF est le facteur de réduction des contraintes. Il faut néanmoins signaler que les différents auteurs (Carrozzo et al ;, 2007 ; Zhao, 2008) donnent un sens aux rapports qui sont défini dans l’équation précédente (Eq. 2.3.). On note alors que : • RQD • Jr • Jw Jn Ja , définit la taille des grains, , définit le cisaillement entre les grains ; SRF , définit l’état des contraintes. Saitta et Martin (2005, 2006) définissent l’indice Q comme étant le produit de six variables relatifs au Jn, Jr, Ja, Jw, SRF et RQD. En effet, on signale que dans cette classification, les contraintes dans le massif rocheux jouent un rôle incontournable dans la détermination de Q, même si l’effet de l’orientation des joints n’est pas pris en compte. Pour ce système, on définit un paramètre Q’ dérivé de Q. Il correspond à la relation J est égal à l’unité. précédente (Eq. 2.4.) pour laquelle w SRF Vue les difficultés liées à l’acquisition de données relatifs aux contraintes et à la présence d’eau dans le massif des auteurs (Améli, 2008) utilise le Q’. On trace alors les histogrammes comparatives de Q et Q’ qui montrent que ces deux paramètres varient dans le même sens avec des valeurs supérieures ou égales du Q’ sauf dans le cas des roches de qualités extrêmement mauvaises (figure 1.2.2.). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 24 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Fig.1.2. 2. - Courbes comparatives entre Q et Q’ (Ameli, 2008) Hack et Bekendam (1992) donnent une explication qui permet de mieux comprendre les données utilisées dans cette formulation. Selon ces auteurs, [Jn] doit être amené à une valeur la plus faible possible qui permette d’assurer plus de stabilité. Il sera très important de pouvoir se prononcer sur la quantité des discontinuités. Et dans ce cas, il est recommandé de multiplier le [Jn] par 3. Ce chiffre représenterait alors un coefficient de sécurité. [Jr] et [Ja] caractérise la ”capacité de cisaillement” de la discontinuité. Le premier terme relatif à la rugosité des discontinuités s’oppose au mouvement alors que le second définissant l’altération, favorise le mouvement. Si la valeur maximale est considérée pour le [Jr], tel n’est pas le cas pour le [Ja] pour laquelle plus la valeur est élevée plus la roche a un mauvais comportement. 2. - Le Rock Mass Rating (RMR) Cette classification, mise au point par Bieniawski (1973, 1976 et 1989), évalue les différents paramètres dont un cœfficient numérique est associé (Russo, 2007 ; Chalhoub, 2006 ; Golder Associate, 2003 ; Hoek et al., 1995). Elle est basée sur une étude de tunnels creusés dans des terrains sédimentaires. Pour l’utilisation de ce système et l’estimation de la résistance à la compression d’un massif rocheux, la connaissance des paramètres mis sur place pour cette classification est nécessaire. Ces paramètres sont : • • • • • • La résistance à la compression uniaxiale de la roche saine, La valeur du RQD ; L’espacement des discontinuités ; Les conditions hydrauliques ; Les conditions de discontinuité ; L’orientation des discontinuités. En effet, cet indice RMR (tableau 1.2.2. ; tableau 1.2.3 et tableau 1.2.4) est la somme des cinq premiers paramètres caractérisant le massif rocheux et d’une note d’ajustement qui dépend de l’orientation des discontinuités par rapport à l’ouvrage (tableau 1.2.4). Dans cette classification, l’influence jouée par la matrice rocheuse est minime comparée à celle des Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 25 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux discontinuités (Bieniawski, 1976). En effet, selon cet auteur 70 % de la note affectée au massif résulte de l’effet des discontinuités tandis que les 30 % restant sont équitablement partagée entre la matrice rocheuse et les eaux présentes dans le massif (AFTES, 2003). Cette classification présente aussi de sérieuses limites dues au fait qu’elle ne tient en compte ni des contraintes in-situ, ni de la rugosité des surfaces de discontinuité et encore moins de l’angle de frottement du matériau de remplissage. Pour l’application de ce système, la masse rocheuse sera divisée en un nombre fini de parties qui seront classées indépendamment. En effet, ces divisions sont d’autant plus nécessaires que les caractéristiques des discontinuités telles que l’espacement varie d’un domaine à l’autre. C’est donc à cause de ces différentes limites de la classification originale que les modifications ont été apportées et permettent aujourd’hui une meilleure applicabilité. Comme pour le Q-system, on définit pour le RMR une valeur dérivée qui est le RMR’ (Améli, 2008). Pour cette corrélation, les massifs de mauvaises qualités et celles présentent des qualités faibles, alors les deux valeurs se valent et elles évoluent en sens inverses (Figure 1.2.3.). Fig.1.2. 3. - Comparaison entre le RMR et le RMR’ (Ameli, 2008) Une corrélation entre le Q-System et la classification RMR permet de remarquer qu’à chaque classe du système Q correspond une classe de RMR. Cette équivalence permet de dresser le tableau ci-dessous (tableau 1.2.2) : Tunneling Quality Index Q RQD Jr Jw Q= × × Jn Ja SRF Description de la masse rocheuse Rock Mass Rating « RMR » 0,001 - 0,01 0,01 - 0,1 0,1 - 1 1-4 4 - 10 10 - 40 40 - 100 100 - 400 400 - 1000 Exceptionnellement mauvaise Extrêmement mauvaise Très mauvaise Mauvaise Moyenne Bonne Très bonne Extrêmement bonne Exceptionnellement bonne 0-3 3 - 23 23 - 44 44 - 56 56 - 65 65 - 77 77 - 85 85 - 98 98 - 100 Tableau 1.2. 2 - Comparaison entre le Q-system et le RMR-system Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 26 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Classe Excavation I. - Très bon rocher RMR : 81-100 II. Bon rocher RMR : 61-80 Front de taille, 3 m en avant III. - Rocher moyen RMR : 41-60 Pose du soutènement après explosion liquéfiée à 1,5-3 m en avant de la tête de tunnel. Soutènement à 10 m du front de tunnel. Tète de tunnel et base Installation du soutènement à 1-1,5 m en avant de la tête du tunnel Dérivation multiple de 0,5-1,5 m en avant de la voute. Mise en place du soutènement avec l’excavation. Boulonnage après écaillage dès que possible 1-1,5 m en avant du front de taille, soutènement complète à 20 m du front de taille IV. - Mauvais rocher V. Très mauvais rocher Boulonnage (20 mm jointoyer) Béton projeté Joint en acier - - Boulonnage local en couronne de 3 m de long, à une distance de 2,5 mètres du treillis métallique Boulon systématique de 4 m de long distant de 1,5-2 m de la couronne avec des filets. 50 mm de couronne si nécessaire Sans soutènement sauf des cas de boulonnage. Absent Boulon systématique de 4 à 5 m de long, séparé de 1 à 1,5 m de couronne et murs à filets Boulon systématique de 4-5 m de long espacé de 1-1,5 m de la couronne du mur à maillage 100-150 mm de couronne et 30 mm en arrière. Absent 100-150 mm de couronne et 100 mm derrière. 150-200 mm en couronne, 100 mm derrière et 50 mm en face. Cintres légers à moyens espacées de 1,5 m si nécessaire. Cintres moyens à lourd espacé de 0,75 m avec l’acier de traine si nécessaire. Tableau 1.2. 3 - Technique d’excavation et de boulonnage en fonction de la classe de roches Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 27 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux A. Paramètres de classification et notes affectées Intervalles de valeurs Paramètres Résistance de la roche 1 (matrice) Indice Frankles Is Résistance Compression Uniaxiale Notes RQD 2 Notes Espacement des 3 discontinuités Notes Nature des 4 discontinuités Notes 5 Eau Débit sur 10 m de longueur de tunnel σw/σ1 Condition générale Notes >10 MPa 4-10 MPa 2-4 MPa 1-2 MPa Pour les faibles valeurs d’Is, utiliser la résistance la compression uniaxiale >250 MPa 100-250 MPa 50-100 MPa 25-50 MPa 5-25 MPa 1-5 MPa 15 90-100 % 20 12 75-90 % 17 7 50-75 % 13 4 25-50 % 8 2 < 25 % 3 1 > 2000 mm 600-2000 mm 200-600 mm 60-200 mm < 60 mm 20 15 10 8 5 Surface rugueuses, non continue, épontes en contact et non altérées Surface légèrement rugueuse, épaisseur <1 mm, épontes faiblement altérées Surface légèrement rugueuse, épaisseur < 1 mm, épontes fortement altérées Surface lustrée ou remplissage < 5 mm ou épaisseur de 1-5 mm, joint continu Remplissage mou > 5mm ou épaisseur > 5 mm, joint continu 30 25 20 10 0 Aucun < 10 l/min 10 à 25 l/min 25-125 l/min >125 l/min 0 Complètement sec 15 0,1 Humide 10 0,1-0,2 Mouillé 7 0,2-0,5 Suintant 4 >0,5 Débitant 0 < 1 MPa 0 RMR = somme des notes de 1 à 5 Tableau 1.2. 4 - Classification RMR des massifs rocheux (Bieniawski, 1989 in Hoek et al., 1995) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 28 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux B. Ajustement de la valeur du RMR en fonction de l'orientation des discontinuités Direction et Pendage Notation Tunnel Fondation Talus Très Favorable 0 0 0 Valeur du RMR Classes Description 100-81 I Très bon rocher Favorable -2 -2 -5 Moyen -5 -7 - 25 Défavorable - 10 - 15 - 50 Très Défavorable - 12 - 25 - 60 C. Classes de Massifs Rocheux Déterminées par RMR 80-61 II Bon rocher 60-41 III Rocher moyen 40-21 IV Rocher médiocre < 21 V Rocher très médiocre D. Propriétés globales attribués aux massifs rocheux en fonction des classes Classes Temps de tenue sans soutènements Cohésion du massif rocheux (kPa) Angle de frottement du massif rocheux (°) I 20 ans pour une portée de 15 mètres > 400 II 1 an pour une portée de 10 mètres 300-400 III 1 semaine pour une portée de 5 mètres 200-300 IV 10 heures pour une portée de 2,5 mètres 100-200 V 30 minutes pour une portée de 1 mètre < 100 > 45 35-45 25-35 15-25 < 15 Tableau 1.2.4 (suite). - Classification RMR des massifs rocheux (Bieniawski, 1989 in Hoek et al., 1995) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 29 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux E. Indications pour la notation (Nature des discontinuités) Longueur des discontinuités Note ouverture des discontinuités Note Rugosité des épontes des discontinuités Note Altération des épontes Note Matériau de remplissage des discontinuités Note < 1 mètre 6 Aucune 6 Très rugueuses 6 Non altérées 6 Aucun 6 1-3 mètres 3-10 mètres 4 2 < 0,1 mm 0,1-1 mm 5 Rugueuse 5 Légèrement altérées 5 Remplissage dur < 5 mm 4 4 Légèrement rugueuse 3 Moyennement altérée 3 Remplissage dur > 5 mm 2 10-20 mètres 1 1-5 mm 1 Lisse 1 Très altérée 1 Remplissage mou < 5 mm 2 > 20 Mètres 0 > 5 mm 0 Lustrée 0 Décomposé 0 Remplissage mou > 5mm 0 F. Influence de l’orientation et du pendage des discontinuités sur la stabilité des tunnels Horizontale du plan de discontinuité perpendiculaire à l'axe longitudinal du Tunnel (creusement à travers banc) Creusement dans le sens du pendage Pendage de 20° à 45°: Pendage de 45 à 90°: très favorable favorable Creusement contre le sens du pendage Pendage de 20° à 45°: Pendage de 45 à 90°: Moyen défavorable Horizontale du plan de discontinuité parallèle à l'axe longitudinal du tunnel (creusement en direction) pendage de 45 à 90°: très défavorable Pendage 20 à 45°: Moyen Pendage de 0 à 20° et orientation quelconque: Moyen Tableau 1.2.4 (suite). - Classification RMR des massifs rocheux (Bieniawski, 1989 in Hoek et al., 1995) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 30 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux 3. - Le Geological Strength Index (GSI) Le GSI est un nombre sans dimension défini de manière empirique à partir d’observations de terrain des structures du massif rocheux. Il est réparti en 20 (vingt) codes d’évaluation et mis en place par Hoek (1995). Ce paramètre prend des valeurs faibles de 5 pour les matériaux de très mauvaises qualités et va jusqu’à des valeurs de 100 pour les matériaux d’excellentes qualités. Vu les bases de cette classification (essentiellement descriptives), Sommez et Ulusay (1999) la jugent limitée. C’est ainsi qu’ils ont proposé sa révision (tableau 1.2.6) en introduisant des paramètres additionnels. Les paramètres additionnels sont la Surface Condition Rating (SCR) et le Structure Rating (SR) (Russo, 2007). La ”Surface Condition Rating” (SCR) Le SCR est défini comme étant la somme de trois cœfficients Rr, Rw, Rv définissant la rugosité, l’altération et le remplissage dans les massifs rocheux. SCR = Rr + Rw + Rv Eq. 2.5 La ”Structure Rating” (SR) Ce paramètre définit les dimensions des blocs. En effet, ces dimensions pourraient donner une bonne estimation du comportement mécanique des roches. Cela serait vrai dans la mesure où plus les blocs sont grands, moins ils sont susceptibles de se déplacer. Ainsi, pour l’estimation de ces paramètres, on tient compte de la densité des joints (Jv). Cette densité de fracturation des joints revêt, outre un intérêt systématique (le fait qu’elle permette de mieux connaitre l’état structural du massif). Le GSI est un paramètre qui, avec le RMR et Q permet de déterminer la déformabilité ainsi que la résistance mécanique des massifs rocheux. Serafim et Pereira (1983) Fonctions Paramètres Limites Ei et RQD RMR > 60 E m = Ei [0,023RQD − 1,32] RMR RMR > 50 E m = 2 RMR − 100 RMR RMR < 50 E m = 10 [RMR −10 ] / 40 Kulhaway et Goodman (1990) Ei, K0 et S Auteurs Deere et al. (1969) Bieniawski (1978) Ei E m = Ei 1 + S + K 0 E RMR E m = i 0,0028RMR 2 + 0,9 exp 100 22,82 Nicholson et Bieniawski (1990) Ei et RMR Tableau 1.2. 5 . - Relations empiriques pour la détermination du Module Réversible (Simon, 2005) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 31 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Auteurs Mitri et al. (1994) Paramètres Ei et RMR Hoek et Brown (1997) GSI et C0 Barton (2002) Q et C0 Kayabasi et al. (2003) Limites Fonctions E m = Ei [0,5(1 − (cos(π × RMR / 100 )))] C 0 (GSI −10 ) / 40 10 100 E m = 10Q 2 / 3 avec Q = Q * C 0 / 100 C0 < 100 MPa E m = E (1 − 0;01RQD ) E m = 0,001 i WD C0 0 , 0186 RQD −1, 91 E m = E i 10 Ei, C0, RQD et WD [ Zhang et Einstein (2004) Ei, RQD 1, 5528 ] Tableau 1.2.5 (suite) - Relations empiriques pour la détermination du Module Réversible (Simon, 2005) 4. – Estimation du module de rigidité du massif rocheux Se basant sur les systèmes de classification, divers auteurs ont proposé des expressions permettant de calculer le module d’Young (tableau. 1.2.5). Cependant pour la plupart des cas, ces formules modifient la valeur de ce module soit en la surestimant ou en la sous-estimant. Conclusion Les systèmes de classification mécanique des roches sont nombreux et à utilisations plus ou moins adaptées suivant l’objectif de l’étude. Les systèmes que nous avons exposé dans ce mémoire font partie des rares systèmes à pouvoir être utilisé dans des gammes beaucoup plus diverses d’applications. Le système RMR amélioré tient compte de la dureté de la roche, de l’état hydraulique du terrain, du champ de fracturation, de l’altération des joints et, pour une mise en place d’Ouvrages Souterrains. Le système GSI tient compte de la rugosité des joints, de leur altération, de leur remplissage et de leur densité. Le Q-System tient compte de la taille des blocs, des possibilités de cisaillement par rapport au plan de discontinuité et de l’état des contraintes dans le massif. Dans le cadre de ce travail de recherches, nous nous servirons de ces systèmes de classification pour déterminer les paramètres mécaniques des massifs rocheux. Durant les phases préliminaires, ces systèmes donnent une bonne approximation des résistances à la compression et du module de rigidité du massif. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 32 Partie I Chapitre 2 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Systèmes de classification des massifs rocheux Tableau 1.2. 6. - Classification GSI modifiée des massifs rocheux fracturés Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 33 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Chapitre 3. - Le comportement mécanique des roches Introduction Dans les chapitres précédents, nous avions défini la roche comme étant une association de blocs rocheux (difficilement déformables) et de discontinuités. Ces blocs constituent ce que l’on appelle communément la matrice rocheuse. Donc, ce terme est réservé à cette partie de la roche non déformée (ou du moins macroscopiquement non déformée). Cependant, elle présente des microfracturations. Différentes études permettent de caractériser cette matrice rocheuse dans le but de déterminer son comportement. Un bloc rocheux est constitué d’un assemblage de minéraux contigus. Dans ce chapitre, nous examinerons d’abord la continuité de celle-ci, son comportement puis les paramètres physiques susceptibles d’influencer leur comportement. Aussi, la roche n’est pas composée uniquement d’une masse continue et homogène. Cette masse est traversée par des imperfections. De même, l’étude de ces imperfections sera aussi abordée dans ce chapitre. 1. - La matrice rocheuse 1.1. - Indice de continuité rocheuse et vitesse sonique Parmi les essais de laboratoire sur les éprouvettes de roches, on note l’essai sonique qui est basé sur la propagation des ondes. Ces essais ont permis de comprendre la circulation des ondes dans un échantillon de roche, laquelle propagation est d’autant plus facile que le milieu est fracturé. Ce phénomène est à l’origine de la base de l’estimation de la microfissuration (Sahli et al., 2003 ; Frayssiness., 2005). Alors, comme une roche est constituée d’un assemblage de minéraux, chacun d’entre eux est caractérisé par la vitesse de l’onde le parcourant. Pour les roches, les ondes longitudinales sont caractérisées par leurs vitesses soniques VL. Une vitesse d’onde maximale VLm déterminée correspond à la somme des vitesses d’ondes des différents minéraux constitutifs de la roche. L’indice de continuité rocheuse est défini par une relation liant ces deux grandeurs : Ic = VL VLm Eq. 3.1 Cet indice est le plus souvent exprimé en pourcentage et Frayssiness (2005) l’utilise pour prévoir les zones d’éboulement potentielles dans les falaises rocheuses. Une classification mise sur place par l’AFTES (2003) sur la base de cet indice de continuité permet d’obtenir cinq classes : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 34 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Indice de continuité IC1 IC2 IC3 IC4 IC6 Paramètres 100-90 90-75 75-50 50-25 25-0 Limites Très forte Forte Moyenne Faible Très faible Tableau 1.3.1. - Classification des roches suivant l’indice de continuité rocheuse Au cours d’une sollicitation mécanique sous forme de chargement d’éprouvettes de grès, la vitesse sonique augmente pour les premières phases de compaction (Guéguen et Forfin, 2005). Parallèlement, lorsque les fissures commencent à apparaitre, alors la vitesse du son commence à baisser. Le même phénomène est aussi noté dans le cas des granites. En effet, pour le grès l’augmentation de la vitesse sonique pourrait être attribuée á l’effet des pores. L’auteur met alors sur place un ensemble de relations qui permet de déterminer la vitesse d’onde de déformation élastique à partir des tenseurs de déformation et des paramètres élastiques. Ces ondes ont des vitesses qui sont proportionnelles aux coefficients de Lamé (λ et µ) et à la masse volumique (ρ) de la roche. Ainsi, les vitesses des ondes sont données par les relations ci-dessous : (Vp )2 = λ + 3µ ρ Eq. 3.2 µ ρ Eq. 3.3 et (Vs )2 = Vp, vitesse de l’onde P, Vs celle de l’onde S ; µ et λ sont les coefficients de Lamé ; ρ est la masse volumique de la roche. 1.2. - Comportement mécanique de la matrice rocheuse La matrice rocheuse est la partie de la roche continue sans déformation macroscopique. Cependant à des échelles plus réduites cette matrice laisse voir des micro-discontinuités. Ces discontinuités d’échelles microscopiques montrent une large gamme. Au cours d’un chargement quelconque, ces microdiscontinuités ont valeurs d’imperfection et les pores auront d’abord tendance à se refermer avant que ne débute une phase initiative suivie d’une phase de propagation selon des directions préférentielles. Ce début de la microfissuration commande la propagation des discontinuités pour lesquelles, elles ont un impact de taille. Les facteurs mécaniques, thermiques et barométriques sont les paramètres influant le comportement des roches. En effet, l’hypothèse de Griffith selon laquelle une microfissure isolée conduirait à une rupture est soumise à controverse quand à son application pour les roches. Car, pour une roche, on rencontre une multitude d’imperfection liée à leur formation Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 35 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux et à leur évolution. Selon l’état initial de la roche et les variables tenues en compte lors du chargement, il existe plusieurs phases dont six sont bien identifiables avant la rupture de l’éprouvette (figure 1.3.1) (Haied, 1995 ; El Bied, 2000). 1. La première phase est une phase de réorganisation des minéraux de l’échantillon qui conduit à une fermeture des lèvres des microstructures et une augmentation de la rigidité de l’échantillon. Cette phase peut être absente dans certaines conditions c’està-dire lorsque la roche est très peu microfissurée et que les faces sont bien planes. A l’inverse, cette phase devient très marquée. Les conditions de chargement influent aussi sur cette phase. En compression triaxiale avec un faible confinement comme en compression uniaxiale, cette phase est bien représentée. En compression triaxiale avec un fort confinement cette phase peut être absente. Fig.1.3. 1. - Les différentes phases de la déformation d’éprouvettes de roches 2. La deuxième phase est linéaire avec des déformations volumiques contractantes et sans discontinuités mécaniques ou fissuration des grains. Cette phase correspond au domaine de l’élasticité où la contrainte et la déformation évoluent suivant une fonction linéaire dont la pente est le module d’Young (E). Durant cette phase, les ouvertures entre les grains et les pores sont pratiquement absentes dans l’éprouvette (Paterson, 1978). Un glissement entre les grains conduit à des déformations anélastiques d’où un cycle d’hystérésis qui est la conséquence directe des contraintes dissipées (Paterson, 1978 et Goodman, 1975). 3. La troisième phase constitue une phase d’amorçage et de propagation des microfissures en mode stable. Ces microfissures, inclinées de moins de 15° par rapport à la contrainte principale maximale, montrent un caractère aléatoire avec des séquences uniformes parallèles à subparallèles. Cette phase est marquée par une dilatance de la roche qui serait la conséquence de la formation et de l’accroissement stable des microfissures inter et intra-granulaires (Santareli, 1988 ; Zaitsev, 1985). Cependant, selon Cornet (1977), la dilatance serait la conséquence d’un comportement non-linéaire. Lors du chargement d’une éprouvette de roche, on remarque les Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 36 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux phénomènes de dilatance à la surface de celle-ci. Cela avait constitué depuis longtemps une intrigue dans l’ingénierie des roches. Mais en effectuant des essais sur des éprouvettes cylindriques creuses, on remarque que cette dilatance s’observe sur tout le volume rocheux (Cook, 1970). C’est donc un phénomène volumique. Selon Zaitsev (1988) deux facteurs sont à l’origine de la dilatance : • D’abord l’angle de frontière bloquant qui, plus il est vertical, et plus facile est la propagation des microfissurations. • Le rapport de la dureté de la matrice et des grains minéraux influe aussi la dilatance. Plus ce rapport est proche de l’unité, plus facile est la propagation des microfissures. Cependant, si ce rapport tend vers zéro, les fissures sont bloquées au contact des grains et leur propagation n’est possible que lorsqu’elles bifurquent. 4. La quatrième phase est une phase d’intensification où les microstructures se propagent en nombre et en longueur. 5. La cinquième phase est aussi une phase d’intensification des microfissurations dans les régions isolées de l’éprouvette avec quelque fois un endommagement très marqué des grains. 6. La sixième phase marque une propagation instable des microfissures. Les vides, les pores, la taille et l’orientation des grains devient la trajectoire des fissures. Les grains les plus durs sont affectés par la microfissuration. Les microdiscontinuités sont orientées vers les zones de fortes concentrations des contraintes et on note un plus grand nombre de discontinuités inclinées par rapport à la direction principale des contraintes dessinant ainsi l’ébauche du prochain plan de rupture. En effet, ce plan de rupture peut être défini en se basant sur la densité de fracturation des échantillons. Ainsi, trois modes de ruptures existent pour les roches. ce sont : • Le mode 1, à déplacement perpendiculaire à la fissuration, • Le mode 2 à déplacement parallèle au plan de fissures tout en restant perpendiculaire aux bords ; • Le mode 3 à déplacement parallèle au plan de fissure et aux bords. Les différents modèles de ruptures des micro-discontinuités La description des mécanismes physiques de formation des microdiscontinuités élémentaires suivant les trois modèles précédents est importante. Le glissement le long du plan de rupture s’amortit par une fissure parallèle à σ 1 . La présence de fissures au voisinage des pointes de Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 37 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux fissures inclinées influe sur la concentration des contraintes aux épontes de la première (Bombolakis, 1964 ; Paulding, 1965 ; Darcel, 1998 ; Scholz, 1968 ; Amitrano, 1999). Ce sont ces modes de rupture qui sont utilisés pour la détermination des contraintes et les déformations au niveau des bouts de fissures. Effet de discontinuités verticales au voisinage de discontinuités obliques chargées Ces six phases ont été étudiées en prenant en compte le comportement sonique et sous sollicitation mécanique en chargement des roches. Ainsi, en utilisant uniquement l’un ou l’autre des deux méthodes, des phases vont alors manquer ce qui a conduit à quatre phases caractéristiques (Brace et al., 1966 ; Paterson, 1978 ; et Simon, 2002) pour un chargement à l’absence de phénomènes soniques. Au cours de cette opération, ce sont les fissures de plus grande longueur qui se propagent d’abord. Les plus courtes et celles ayant des orientations défavorables prendront le relais et feraient apparaître un cycle d’hystérésis. Le mode de connexion de ces fissures fait encore l’objet d’intenses débats dans la littérature. Si certains auteurs pensent que ces connexions se font grâce à l’apparition de fissures de cisaillement inclinées, d’autres affirment qu’elles s’effectuent par l’association de deux modes qui provoquent la formation de colonnes de matériaux qui gauchissent. Un dernier groupe avance une théorie de déplacement latéral des fissures qui se chevauchent et s’associent en échelons. Le dernier cas est comparable aux phénomènes observés sur le terrain (Ramsay, 1967 ; Ramsay, 1980 ; Pollard, 1982). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 38 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Différents modes de connexions des fissures de roches Au cours de cette phase, une interconnexion des microstructures se produit. Cette interconnexion conduit à la formation de bandes de cisaillement. Suite à cette bande de cisaillement, intervient la rupture. Cette rupture se produit suivant un plan préférentiellement incliné d’un angle de 15 à 45° par rapport à la direction de la contrainte principale. Au cours des essais de cisaillement triaxiaux, ce plan représente aussi la direction de rupture. Lorsque les discontinuités sont sinueuses alors la formation du plan de rupture est retardée. En plus de cela, la formation de plans perpendiculaires à l’axe du plan de rupture retarde la rupture de la roche. La réponse macroscopique résulte de l’endommagement des microstructures et de l’intensification des microfissures. 7. La phase 7 correspond au domaine postérieur au pic (phase post-pic). Cette phase marque l’endommagement progressif de la déformation qui devient localisée. Ce seuil marque une rupture de cisaillement sans ruine de l’échantillon. 1.3. - Impact des paramètres physiques sur la déformation de la roche 1.3.1. - Effet de la pression hydrostatique L’effet de la pression hydrostatique est amplement discuté dans la litérature. Il est étudié grâce à la cellule triaxiale à vitesse de déformation constante (Amitrano, 1999). Diverses contraintes de confinement sont appliquées à des échantillons identiques. Ainsi, une analyse de l’effet du déviateur de contrainte ( σ d = σ 1 − σ 3 ) montre qu’une augmentation des contraintes conduit à une augmentation de la phase plastique des déformations. Dans les conditions expérimentales, la pression hydrostatique est donnée par la relation : 1 3 avec σ2 = σ3 1 3 1 3 σ = (σ 1 + σ 2 + σ 3 ) = (σ 1 + 2σ 2 ) = (σ 1 + 2σ 3 ) Eq. 3.4 σ1, σ2 et σ3 étant les contraintes principales. L’augmentation de la pression hydrostatique est corollaire à celle de la contrainte de confinement σ3. Elle conduit aussi à une suppression de la microfissuration et un maintien de Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 39 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux la ductilité. Donc, elle diminue les possibilités de rupture macroscopique. En bref, la transition ductile-cassant voit son seuil de contrainte augmenter. 1.3.2. – Effet de la température Comme pour l’effet de la pression, celui de la température s’étudie grâce à une cellule triaxiale à laquelle on ajoute un dispositif faisant varier la température. Cette augmentation de la température s’accompagne d’une diminution de la phase élastique et une augmentation du domaine des déformations plastiques. Pour une telle expérimentation, la contrainte de confinement est maintenue constante. En effet, lors de l’augmentation de la température, les grains se ramollissent entrainant ainsi une diminution de la fragilité des grains. En effet, une augmentation de la température conduit à une diminution de la résistance à la rupture de la roche. Cependant, l’influence de la température dépend bien entendu de la nature de la roche. Pour la craie, par exemple, la température n’influe pratiquement pas sur le comportement mécanique (Xie, 2005). 1.3.3. - Effet de la vitesse de déformation Pour étudier l’effet de la vitesse de déformation, on fait recourt à l’essai de compression uniaxiale. On peut ainsi constater cet effet au niveau de la figure ci-dessous (figure 1.3.2). Plus la vitesse augmente plus le domaine de plasticité diminue pour devenir nulle à partir d’une certaine valeur et plus la limite de d’élasticité augmente accompagnée d’une augmentation de la pente de la courbe contrainte-déformation. Bref, une augmentation de la vitesse induit un comportement plus cassant pour la roche. Elle laisse voir une augmentation du module d’Young de la roche mais aussi de la résistance à la compression conformément aux phénomènes observés par Paterson (1978 in Xie, 2005). Fig.1.3. 2. - Impact de la variation de la vitesse sur le comportement mécanique des roches Des essais pour l’étude du fluage peuvent aussi être effectués si la contrainte de confinement est élevée. Cette réponse commence par une déformation non fluente puis intervient le fluage. Des expériences étalées sur une année ont montrée que lorsque la charge est très inférieure à la charge de rupture critique de la vitesse de fluage, alors nous sommes dans le domaine du fluage I. A ce niveau, la vitesse de fluage augmente pour se stabiliser à une valeur limite. Par contre, si la contrainte est très élevée, on démarre par une phase de fluage I, puis un fluage II à vitesse constante et enfin un fluage III à vitesse accélérée. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 40 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Un déchargement effectué au cours du fluage I conduit à une reprise de la forme initiale de l’éprouvette en deux temps (d’abord élastique puis anélastique). Par contre, une décharge à la phase de fluage II conduit à une reprise partielle de la forme de l’échantillon d’abord élastique puis anélastique. Ce deuxième cas montre une persistance de la déformation permanente. 1.3.4. - Effet de l’homogénéité des roches L’hétérogénéité des roches joue un rôle important dans le mode de rupture. Une application de charges sur une roche parallèlement à ses plans de faiblesse facilite la rupture de l’éprouvette. Ainsi, selon l’échelle d’étude, une roche peut apparaître homogène ou hétérogène. Une roche homogène à l’échelle satellitaire peut apparaitre hétérogène à l’échelle de l’affleurement. A l’échelle de la lame mince par contre la presque totalité des roches apparaît hétérogène. Comme nous parlons d’hétérogénéité, le cas des fluides demeure inévitable. En effet, la présence de fluides dans les roches adoucit celle-ci. Alors, son comportement devient plutôt cassant car sa pression va s’opposer à celle lithostatique et entraîner une fracturation plus précoce. 2. - Comportement mécanique des discontinuités Comme défini par le Guide Technique des Ancrages en Massifs Rocheux Fracturés (2004), le terme de discontinuité rocheuse est employé pour désigner toute interruption physique ou mécanique de la continuité rocheuse. En effet, le comportement mécanique d’une roche dépend de l’action combinée de la matrice rocheuse et des discontinuités. Les discontinuités des roches jouent un rôle prépondérant dans le comportement de la masse rocheuse (Chakib et al., 2005). Pour décrire le comportement mécanique des discontinuités, il est nécessaire de procéder à des essais de compression ou de cisaillement au laboratoire ou de procéder à des essais in situ. Donc différents chemins de sollicitations peuvent être utilisés. 2.1. - Chargement normal Dans ce cas, la charge est appliquée perpendiculairement à la discontinuité. Aussi, comme tout matériau sur lequel on applique une contrainte, une déformation εn est notée. Celle-ci se stabilise à une valeur limite εm. Dans ce cas, une revue de la littérature permet d’affirmer que la relation entre contrainte normale et déformation n’est pas linéaire. Ce phénomène entraîne donc un colmatage de la discontinuité et permet de calculer les propriétés élastiques et la résistance du massif rocheux. Trois paramètres interviennent dans une telle application, à savoir εt qui est la déformation totale, εr qui est la déformation de la matrice rocheuse et εj qui est celle des joints présents dans la masse rocheuse. De la sorte, on trace les courbes contraintes normales en fonction de la déformation totale à partir de laquelle on peut définir la raideur normale. La déformation est calculée à partir de la relation : ∆ ε t = ∆ ε r + ∆ε j Eq. 3.5 L’application de cycles chargement-déchargement conduit à un état d’hystérésis (figure 1.3.3). A partir d’une certaine valeur de contrainte normale σn les courbes de chargement et de déchargement se superposent. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 41 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Au début du chargement, le comportement du joint est linéaire avec une raideur normale Kn. Au cours de la fermeture du joint, cette raideur augmente progressivement. La raideur du joint au début du chargement dépend de la fermeture maximale du joint mais aussi de la contrainte initiale dans le massif rocheux. Cette dernière correspond à l’état des contraintes dans le massif avant tout chargement. On peut ainsi remarquer que les déformations évoluent inversement avec la résistance à la compression simple de la roche et que le cycle d’hystérésis permet de définir une déformation permanente résiduelle. Cette déformation résiduelle correspond à la limite de déformation de l’échantillon et est aussi assimilable à celle notée dans le massif rocheux fracturé. Le nombre de cycles avant fermeture de la discontinuité dépend aussi très largement de la nature de la roche (Farouk, 2005). Selon ce dernier, la fermeture résiduelle est maximale dès le premier cycle et le comportement peut être considéré comme élastique même si une déformation résiduelle faible est notée. Cela est aussi une caractéristique fondamentale des diaclases. Fig.1.3. 3. - Essai de chargement de d’un joint rocheux. 2.2. - Cisaillement des discontinuités Cet essai impose un déplacement tangentiel à une vitesse constante suivant un plan prédéfini avec une contrainte normale σn constante. En effet, dans la plupart des cas, la rupture notée au sein des massifs rocheux est la conséquence du cisaillement des joints des roches. Il est donc nécessaire d’étudier le comportement de ces joints lorsqu’ils sont soumis à des chargements. Un tel essai permet de tracer une courbe contrainte tangentielle-déformation (figure 1.3.4). Cette courbe présente trois parties caractéristiques : • Une partie linéaire où on note une proportionnalité entre la contrainte tangentielle τs et la déformation tangentielle ɛs. Ainsi, pour un tel cas, le comportement de la discontinuité est élastique. Cela permet de définir un module tangentiel Ks qui sera dépendant de la contrainte normale appliquée. • Au-delà de la partie linéaire, le taux d’augmentation de la contrainte cisaillante diminue et le pic correspond au cisaillement maximal. Ce phénomène correspond à l’endommagement de plus en plus marqué des aspérités. • La déformation se termine par une phase pour laquelle la contrainte cisaillante diminue en fonction de la déformation cisaillante pour se stabiliser à un palier. Ce palier correspond à la résistance résiduelle de notre échantillon. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 42 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Ainsi, nous pouvons distinguer deux cas : 1. Lorsque la discontinuité est parfaitement lisse (figure 1.3.4), on ne note pas de dilatance alors cela conduit à un déplacement purement tangentiel. En plus de cela, la courbe contrainte déformation laisse voir d’abord une partie linéaire élastique jusqu’à une contrainte tangentielle ultime pour se stabiliser à une valeur limite qui est la valeur de la plasticité. Ce cas est très rare voir même inexistant dans la nature. 2. Par contre, dans le cas le plus courant de discontinuité rugueuse (figure 1.3.5), la rupture des discontinuités est différente de celle observée pour les discontinuités lisses. Ainsi, la discontinuité est soit à aspérités régulières ou irrégulières (figure 1.3.5.a et b). Dans ces deux cas, la nature de la courbe contrainte cisaillante déformation ressemble à celle décrite à la figure 1.3.4.a avec une phase de déformation élastique, un pic de contrainte et une phase de déformations résiduelles. Cependant, le cas de discontinuités régulières diffère de celui de discontinuités irrégulières par l’angle de glissement des aspérités. Pour les discontinuités régulières ( figure 1.3.5.a), ce glissement prend la direction de l’inclinaison des aspérités pour les chargements normaux faibles et est à l’origine de la dilatance. Après rupture des discontinuités, le mouvement se fait suivant le plan moyen de la discontinuité. Fig.1.3. 4. - Chargement d’un échantillon avec discontinuité Dans le cas des discontinuités irrégulières (figure 1.3.5.b), le déplacement s’effectue suivant une inclinaison moyenne qui dépend du niveau des contraintes appliquées. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 43 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Fig.1.3. 5. - Schéma explicatif de discontinuités à aspérités régulières et irrégulières Lorsque la contrainte σn est élevée, la déformation normale n’est plus possible à moins que les aspérités soient rompues. Il faut aussi signaler qu’une augmentation de l’endommagement des aspérités est à l’origine d’une augmentation de l’ouverture. 2.3. - Modèle de déformation des discontinuités : Différents modèles sont établis pour définir le comportement des discontinuités. En effet, ces modèles tiennent compte ou non du remplissage des discontinuités. Ainsi, pour une discontinuité qui est colmatée, des modèles hyperboliques sont mis sur place. Il s’agit entre autres du modèle de Kulhaway, du : • Du modèle de Kulhaway qui lie les contraintes normales aux déformations verticales et fait intervenir la raideur initiale du matériau (Kulhaway, 1975). Ce modèle utilise les déformations maximales, les contraintes normales, le module de compression et la fermeture du joint. Le modèle est traduit par les relations suivantes : ∆ε j = σ nε m K ni ε m + σ n Eq. 3.7 et ε K + K ni K n = K ni m ni ε m K ni 2 Eq. 3.8 ∆εj est la fermeture du joint εm est la déformation maximale, Kni est le module de compression et σn est la contrainte normale. • Pour le modèle de Goodman, la déformation des joints dépend de la déformation maximale du joint ainsi que des contraintes initiale et normale appliquées au joint de roche (Goodman, 1974 et 1976). En effet, l’auteur trace les fonctions pour trois types de matériaux (fracture dans une dolérite, schistosité dans les ardoises et joint de stratification dans des calcaires (Figure 1.3.6)). La version de 1974 de ce modèle est modélisée par la fonction : ∆ε j = ε m − ε mσ i σn Eq. 3.9 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 44 Partie I Chapitre 3 • Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Et celle de 1976 par : ∆ε j σn −σi = C ε − ∆ε σi j m t Eq. 3.10 ∆εj est la fermeture du joint, εm est la déformation maximale ; Kni est le module de compression ; σn est la contrainte normale ; σi est la contrainte initiale. L’interprétation de ces fonctions est représentée sur les figures ci-dessous. Fig.1.3. 6. - Représentation graphique du modèle de Goodman (Goodman, 1974 et 1976) Pour définir ce modèle, Goodman effectua des essais sur trois matériaux différents (joints de stratification dans du calcaire, plans de stratification dans une ardoise et fractures dans une dolérite). Ainsi, on peut remarquer que la contrainte normale conduisant à une déformation ou fermeture du joint diminue en fonction du cycle (Goodman, 1974). Plus le nombre de cycles appliqués est élevé plus la charge necessaire pour fermer le joint diminue (figure 1.3.6.a). Cela pourrait être attribué à l’effet du broyage des grains et donc à l’écrasement progressive des aspérités des discontinuités. Pour ce matériau, Goodman (1976) trace la courbe des variations des contraintes en fonction des déformations relatives. Cette courbe montre que les valeurs obtenues augmentent en fonction du cycle. Lorsque le joint n’est pas colmaté, alors la fermeture du joint ne peut pas être complète. Alors la relation entre la contrainte normale et la fermeture du joint est considérée comme variant selon une fonction semi-logarithmique. Elle est définie par les fonctions suivantes : σn = e ( p + q∆ε j ) Eq. 3.11 et K n = 2,3025qσ n Eq. 3.12 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 45 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux • Le modèle de Patton : C’est l’un des premiers modèles à être mis en place. Il est adapté à la représentation des surfaces de discontinuités. Ainsi, selon ce modèle, il se produit un glissement le long d’une discontinuité que lorsque la propriété suivante est atteinte : τ ≥ σ n tg (ϕ u + i) Eq. 3.13 φu est l’angle de frottement entre les épontes des discontinuités, i est l’angle d’inclinaison des aspérités ; φeff. = (φu +i) est l’angle de frottement effectif de la discontinuité. Le modèle de Patton, bien que ne correspondant pas absolument aux réalités géologiques (trop simpliste), permet d’imiter deux faits que sont : i. ii. La monté et le glissement le long des aspérités. La rupture par cisaillement de roches intactes avec glissement sur les plans cisaillés. Le modèle développé par Simon et qualifié de ”Complete stress-Displacement Stress” est un modèle non linaire (Simon, 1999). Pour cette raison, elle est adaptée à l’étude des structures géologiques. Ce modèle se base sur les paramètres aux pics (σpic et εpic : contraintes et déformations au pic) et ceux résiduels (palier des contraintes, soient σrés. et εrés.). 3. - L’effet d’échelle Le comportement du massif rocheux est influencé par un certain nombre de facteurs parmi lesquels nous avons le volume de matériaux utilisé (figure 1.3.7). L’influence de celui-ci sur le comportement mécanique de la roche est appelée « effet d’échelle ». Pour l’étude de cet effet, des essais doivent être effectués sur des échantillons de tailles différentes (Simon, 2005 ; Chilès, 2004 ; Leal-Gomes, 2003). Ainsi, les auteurs ont remarqués que la résistance de la roche et le module d’Young diminuent avec l’augmentation de la taille de l’éprouvette de la roche jusqu’à un certain volume à partir duquel ils deviennent constants. Ce volume est appelé volume élémentaire représentatif (VER). Cet effet est dû à l’apparition de nouvelles discontinuités en fonction de l’augmentation du volume. Une fois ce VER atteint, tous les défauts auraient été pris en compte ce qui explique la stabilisation des paramètres mécaniques à partir de celui-ci. La diminution de ces paramètres n’est pas linéaire mais commandée par la nature et la forme des défauts. L’effet d’échelle diminue aussi avec la ductilité du matériau étudié. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 46 Partie I Chapitre 3 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Le comportement mécanique des rocheux Fig.1.3. 7. - Effet d’échelle sur le comportement de la masse rocheuse Conclusion Le comportement d’une roche est donc très largement dépendant de la nature de celle-ci mais aussi de la présence ou pas de discontinuités. De plus, les paramètres mécaniques comme la température et la pression jouent aussi un rôle non négligeable dans son comportement. En effet, une augmentation de température ou de la pression ramollie la roche en augmentant sa ductilité. Contrairement à ces deux paramètres, une augmentation de la vitesse de chargement entraine une diminution de la ductilité de la roche et par conséquent augmente la fragilité de la roche. Pour les discontinuités, leur mode de rupture dépend de l’état de leur surface. Plus cette surface est rugueuse, plus la roche résiste au cisaillement et par conséquent moins la roche a tendance à se rompre. La continuité d’une roche dépend de la taille de l’élément à prendre en considération. Plus la taille de l’éprouvette considérée est grande, plus celle-ci est susceptible de renfermer un plus grand nombre de discontinuités et plus ses caractéristiques baissent. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 47 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Chapitre 4. - Théorie des fractals et applications Introduction L’histoire géologique d’un secteur est caractérisée par un ensemble de déformations de la structure de départ de la configuration de la roche. Cette configuration conduit en général à une fissuration de la roche. Cette fissuration est le plus souvent la conséquence d’un processus de fragmentation. Cependant, l’évolution de cette fragmentation conduit à une disposition selon une configuration mathématique nommée fractale. Cela peut être dans certains cas comparable aux milieux poreux naturels (Danquigny, 2003). En effet, l’utilisation de la théorie fractale nécessite que les fissurations étudiées doivent être bornées et divers auteurs ont investigués quant à l’adaptabilité des fissurations à cette théorie (Danquigny, 2003 ; Legrain, 2006 ; Nam Hong Tran, 2004 ; Rafini, 2008 ; Sausse, 1998 ; Amitrano, 1999 ; Darcel, 2002 ; Déligniéres, 2001). Ces différents travaux permettent de repartir les configurations des massifs rocheux entre trois types de fractals définis par les mathématiciens Mandelbrot, Schimuttbul, Lesne, Prococcia, etc. : • les fractals auto-similaires, • les fractals auto-affines et ; • les multifractalités. L’ensemble de ces concepts naguère purement mathématiques, sont devenus d’excellents outils dans la perspective d’une utilisation pratique dans le domaine de la Mécanique des Roches, mais surtout dans ses applications pratiques, en Géomécanique. 1. - Fractals auto-similaires Le terme de fractal a été introduit en 1975 par Mandelbrot pour désigner une géométrie dans laquelle les objets à étudier sont découpés en des fragments de dimensions infinitésimalement petites et récurrentes. Ces fonctions jouent surtout sur la taille des éléments à étudier et leur récurrence suivant l’échelle d’observation. Ainsi, pour le cas de la Côte de Bretagne, plus l’unité de mesure est grande, plus grande est la distance étudiée (Mandelbrot, 1989). Ces fractales sont auto-similaires (c’est-à-dire que les éléments constituant l’objet fractal sont identiques les uns des autres), fragmentées (se présentent en segments) et à constituants identifiables à des échelles variables (de l’échelle satellitaire à celle du microscope (Laurent, 1996 ; Legrain, 2006)). La théorie fractale est un outil important dans la description de la géométrie des fractures (Nam Hong Tran, 2004 ; Déligniéres, 2001). En effet, l’analyse fractale obéit à trois règles (Lesne, 2003) : 1. N ( a ) ≈ a −d f Eq. 4.1 où N est le nombre de portions de l’objet découpé et a la longueur d’une portion. 2. M ( r ) ≈ r df Eq. 4.2 où M(r) est la masse d’une portion et r l’extension linéaire. 3. ρ ( r ) = M (r ) d −d ≈r f 0 d0 r Eq. 4.3 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 48 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Si on intègre l’espace euclidien contenant l’élément fractal avec ρ (r ) densités (volumique avec d = 3, surfacique avec d = 2 et linéique avec d = 1). Les courbes des fonctions ln a → ln N ( a ) , ln r → ln M ( r ) et ln r → ln ρ ( r ) permettent de déduire la dimension fractale df. Cette dimension fractale est égale df dans le cas des fonctions 1. et 2. (Eq. 4.1 et Eq.4.2). Pour le cas de l’équation 3, df = df-d0. (Eq.4.3). En effet, la fracturation des objets fractals est liée à leur densité (Rafini, 2008). Pour les roches, c’est le cas des discontinuités géologiques qui nous intéresse. Cet auteur travaillant dans l’espace, utilise alors le volume de l’objet d’étude pour définir ρ (r ) par la relation : ρ (r ) = M (r ) V (r ) Eq. 4.4 Carton (2003) définit cependant la dimension fractale d’un objet découpé en n portions pour obtenir une surface s fois plus petite par : df = log n log s Eq. 4.5 Donc, la dimension fractale est définie par cette méthode en considérant le nombre d’objets élémentaires. Ainsi, les fractals évoluent en lois puissance et la dimension fractale df constitue l’exposant de cette loi. On parle de fractal que lorsque df est fractionnaire et non caractéristique (Amitrano, 1999 ; Sausse, 1998 ; Darcel, 2002 ; Laurent, 1996 ; Rafini, 2008). Ce caractère fait qu’on l’oppose à la Dimension Euclidienne. En effet, cette dernière est de 1 pour une direction, 2 pour un plan et 3 pour un espace. Par contre, la dimension fractale peut prendre n’importe quelle valeur comprise entre 1 et 3 et différente de 2 (figure 1.4.1). Théoriquement, la dimension fractale est définie par la fonction suivante : df = log N (a) 1 log a Eq. 4.6 Cependant, en pratique cette dimension est presque inaccessible (Amitrano, 1999) du fait de la taille des rugosités mises en jeu. La solution par des méthodes graphiques de la fonction ln N ( a ) → ln a est le plus souvent utilisée. Cette fonction étant linéaire, son coefficient de linéarité constitue également la dimension df. Ces fractals autosimilaires présentent les mêmes caractéristiques statistiques à toutes les échelles. Donc les fluctuations sont semblables à toutes les échelles de temps. En effet, ces fractals autosimilaires ont les propriétés d’une fonction homothétique. Dans un espace, sur tous les axes, on les multiplie par le même coefficient. Ce n’est rien d’autre qu’un système de translation dans un espace. 2. - Fractals auto-affines A coté de ces fractals de Mandelbrot définis par leur autosimilarité, certains auteurs (Schmittbuhl, 1993 in Amitrano, 1999) définissent un profil qui explique l’auto-affinité. Ces ensembles auto-affines sont aussi des composantes des fractals qui sont très utiles pour l’étude des éléments géologiques comme les fractures et les fissures (Amitrano, 1999 ; Darcel, 2002 ; Sausse, 1998). D’une manière générale, les structures auto-similaires constituent un cas particuliers de ces structures. Si les structures auto-similaires sont invariantes par changement Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 49 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications d’échelle dans les trois directions de l’espace, les structures auto-affines elles, même si elles restent invariantes, le coefficient de la transformation n’est pas le même suivant que l’on se trouve sur les axes x et y où sur l’axe z. Suivant x et y, le coefficient de la transformation est de λ tandis que suivant z, ce coefficient est λζ. Ainsi, la transformation auto-affine est traduite par le système ci-dessous : x → λx y → λy , où x, y et z sont les coordonnées des aspérités. z → λζ z λ est le rapport d’auto-affinité et ζ l’exposant d’auto-affinité ou coefficient de Hurst ou coefficient de rugosité. Dans le cas où ζ est égal à 1, alors nous tombons sur une structure fractale auto similaire. Ces fractales constituent un outil de modélisation dont l’étude des caractères se base sur la connaissance des différents paramètres géométriques qui permettent de caractériser les discontinuités (Nam Hong Tran, 2004 ; Sausse, 1998 ; Amitrano, 1999). En effet, ces objets gardent leurs caractères auto-similaires sur une large gamme d’échelle spatiale d’étude pouvant aller de celui de l’échantillon de laboratoire à celui de l’observation satellitaire. Nous pouvons ainsi remarquer que la dimension fractale dépend des contraintes tectoniques, de l’histoire géologique du secteur mais aussi de la lithologie de la masse rocheuse étudiée. Cette dimension fractale est comprise entre la dimension topographique et la dimension euclidienne et obéit aux égalités suivantes : DT = 1.0 < D < 2.0 = DE DT = 2.0 < D < 3.0 = DF pour 2 D pour 3 D Fig.1.4. 1. - Schéma explicatif de l’intervalle de définition de la dimension fractale (Ait Aouit et Ouahabi, 2007) Les profils comparatifs des éléments fractals sur des dimensions différents montrent les différences entre les profils des objets fractals (figure 1.4.1. et figure 1.4.2.). En Profil Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 50 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Euclidien, les contours des objets sont nets et à géométrie marquée par des lignes parfaites. Par contre pour les profils fractals, les objets sont fragmentés avec chaque élément rassemblant à l’ensemble. Cela constitue même une caractéristique de la géométrie fractale dans laquelle les objets ne répondent pas aux critères de la géométrie classique marquée par des figures parfaites. Fig.1.4. 2. - Schéma explicatif du profil de rugosité (a. auto-similaire ; b. autoaffine) Les objets fractals sont caractérisés par leur aspect fragmenté. Ces objets peuvent montrer des évolutions identiques sur les trois dimensions et dans ce cas, il s’agit de fractals autosimilaires (figure 1.4.2.a). Dans d’autres cas, ces objets montrent les mêmes évolutions sur deux des trois axes de l’espace (figure 1.4.2.b). 3. - La Multifractalité La multi-fractalité (Prococcia, 1983 in Amitrano, 1999 ; Mandelbrot, 1989 in Amitrano, 1999 et Feder, 1988 in Darcel, 2002) s’intéresse à la distribution dans l’espace d’un ensemble d’éléments (joints) associés à un support (S) qui les contient. Donc, ces multifractals peuvent être déterminés en utilisant soit les longueurs des discontinuités, leurs espacements, leurs orientations ou tout autre paramètre pouvant définir les caractéristiques des discontinuités. Elle est définie par une dimension de capacité Dc décrite par l’équation : Dc = lim a →0 log N (a) 1 log a Eq. 4.7 Dans cette formule, N(a) est le nombre de boites occupé par un élément de taille a. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 51 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Amitrano (1999) s’intéressant à la dimension d’information pour une boite, emprunte le principe décrit par Shannon (1997) sur la dimension d’information (probabilité) d’une boite par la fonction : N DI = lim a →0 ∑p i log pi 1 Eq. 4.8 log a DI est la dimension d’information, Pi est la probabilité d’occupation de chaque boite ; N est le nombre de boite. Dans l’espace, les éléments admettent des relations. Pour étudier leur relation des auteurs (Legrand et al., 1996 ; Amitrano, 1999 et Darcel, 2002) définissent la dimension de corrélation par : N DG = lim a →0 log(∑ 2 p) i 1 Eq. 4.9 log a En intégrant l’ensemble des informations sur les fractals, on peut décrire une fonction qui traduit la dimension généralisée des fractals : N Dq = 1 lim 1 − q a →0 log(∑ piq 1 Eq. 4.10 log a N ∑p q i est le moment d’ordre q. 1 Suivant les valeurs de q, la dimension fractale généralisée définit l’un où l’autre cas des dimensions multi-fractales avancées. Si, quelque soit l’échelle d’étude utilisée, la dimension fractale est constante, alors nous sommes dans le cas d’un objet multifractal homogène. Par contre, si la dimension fractale varie avec l’échelle d’étude, alors nous sommes dans le cas d’un ensemble multi-fractal hétérogène et la distribution spatiale est ainsi localisée. Les fractals peuvent être regroupé en trois ensembles (Darcel, 2002). Ce sont : • Les fractals déterministes (figure 1.4.3.a) dont la forme est déterminée par un initiateur (état initial) et un générateur (opérateur récurent de découpage). Ces fractals sont réguliers, • Les fractales statistiques homogènes (figure 1.4.3.b) dont le rapport de masse est conservé d’une échelle d’étude à une autre ; • Les fractales statistiques hétérogènes (figure 1.4.3.c) qui voient leurs masses varier lors qu’on passe d’une échelle d’étude à une autre. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 52 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Fig.1.4. 3. - Schéma explicatif des trois formes de fractals ((a) Fractal déterministe, (b) fractal homogène statistique, (c) fractale hétérogène statistique 4. - Génération d’une structure fractale Les fractales telles que décrites par Mandelbrot sont déterministes. Elles sont classiquement caractérisées par un système défini par la « poussière de Cantor » ou encore le « tapis de Sierpinsky ». Ces deux systèmes caractérisent respectivement une structure linéaire et une structure planaire. La structure planaire est facilement ramenée dans l’espace (o, x, y, z). Pour la mise en place du « tapis de Sierpinsky » ou du « tamis de Sierpinsky », on part d’un objet de départ. Cet objet est soumis à un nombre égal à div fractionnement. Si pour chaque division on associe un nombre d de fraction, alors notre objet aura été divisé en divd blocs (Darcel, 2002). Ainsi, selon la figure que l’on veut mettre sur place, on répète l’opération un nombre N fois approprié. Cette opération génère un objet fractal dont la dimension est donnée par : D= log N log(div) Eq. 4.11 div est le nombre de fractionnement, N est le nombre de blocs ; D est la dimension fractale. Pour le Sierpinsky, dont N = 3 et div = 2 alors, D =1,58. Au cours de l’opération de mise en place du Sierpinsky, un bloc sur les quatre est laissé intact. Dans le cas de la fractale statistique, le bloc qui va rester intact est choisi de manière aléatoire. Donc, c’est une fonction simple qui permet de déterminer l’évolution de la quantité de compartiments par intervalle d’itération (Delignière, 2001). En effet, cette structure est idéale et différente de la réalité des objets naturels. Donc, nous voyons par là que le phénomène peut être appliqué dans l’espace ce qui permettra ainsi d’avoir des structures proches de la réalité avec des interconnections et des nœuds (De Dreuzy, 1999). En itérant l’objet de manière plus poussée, notre structure devient de plus en plus compliquée. Nous venons ainsi d’exposer le processus de génération du Sierpinsky et par conséquent, la procédure de détermination des fractals auto-similaires. Le phénomène est cependant applicable aux multifractals par la même procédure. A la différence du Sierpinsky, dans le cas des multifractals, ce sont des poids qui sont attribués à chaque bloc après chaque itération qui constituent les éléments déterminant de l’étude. Ainsi, la probabilité de fractionner un bloc où de le laisser intact n’est plus la caractéristique essentielle pour ce type. L’opération est répétée à plusieurs reprises et à la fin, l’opérateur se trouve dans une situation après chaque itération Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 53 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications telle que le poids d’une case est égal au produit des poids de la case de départ avec celui de la case de même ordre dans l’étape précédent (figure 1.4.4.). Nous voyons nettement par là que pour ces multifractals, c’est la distribution des poids aux différents blocs qui est le facteur déterminant pour leur réalisation. Mukhopaddhyay et Sahimi (2000 in Darcel, 2002) situe les poids entre 1+a et 1-a (avec a < 1). Les poids affectés aux multifractals sont définis par la hauteur des blocs. Dans une moindre mesure, la distribution des poids peut être auto-similaire dans la seule condition que la distribution soit unique. Fig.1.4. 4. - Procédure de mise sur place de multifractals On peut passer d’un Sierpinsky à un réseau de fractures discrètes et cela en positionnant aléatoirement les fractures sur le fractal. Ainsi, la dimension du réseau de fractures va correspondre à celle du Sierpinsky (Bour, 1997 in Darcel, 2002 ; Rafini, 2008). Donc, le Sierpinsky présente un intérêt particulier pour l’étude de la mécanique des fractures. En effet, c’est par cette procédure que l’on parvient à simuler le comportement des fractures dans les massifs de roches. 5. - Modèles corrélés longue portée Ces modèles désignent des transformations « longues portées ». Ils font intervenir les structures fractales. Les IFS (Iterated Function System) constituent un de ces modèles très adaptés à l’étude des fractures car permettant de générer des structures auto-similaires. En effet, ces structures sont générées par une série de transformations affines le plus souvent différentes et qui dépendent de l’objectif à atteindre (Rafini, 2008). Ce sont les données de départ et les fonctions de transformation utilisées qui définiront la géométrie finale de notre objet. Nous pouvons ainsi remarquer l’intérêt que les IFS présentent dans la mesure où ils permettent de définir une large gamme de structures d’étude à partir des mêmes données de départ. En effet, ces IFS conduisent à une forme caractéristique qui, dans ce qui nous intéresse imite les fractures des roches. Dans d’autres cas de corrélations, d’aucuns utilisent une association entre les processus de fragmentation et les IFS. En effet, même si le processus de fragmentation aboutit à une distribution en lois de puissance, cette dernière peut aussi être obtenue en démarrant le modèle par une fragmentation et en faisant en sorte qu’à chaque itération, des blocs restent non fragmentés. Cette technique associée à celle des IFS qui définit la position des fractures conduit à une structure fractale dont la dimension est tirée de la probabilité de fragmenter (Acuna et Yorstos, 1995 in Darcel, 2002). Dans une telle situation, les réseaux de fractures sont stochastiques et non déterministes même si les longueurs et les orientations sont générées par la technique des IFS. De tels réseaux sont aussi discrets. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 54 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Une autre méthode consiste à utiliser le « Vol de Lévy » pour générer les fractures et à imposer une proportionnalité entre les longueurs de deux systèmes de fractures successifs. Dans un tel système, les amas de fractures sont isolés et la dimension fractale peut varier dans d’importantes proportions puisque les lieux des objets finaux ne sont pas prédéfinis sauf pour une structure linéaire pour laquelle, il est pratiquement impossible que le marcheur revienne sur lui-même (Clemo et Smith, 1997). Donc, on peut remarquer que les structurations des discontinuités autosimilaires évoluent suivant une suite géométrique dont la raison est le coefficient de transformation ou rapport d’auto-affinité. Les espacements entre les nœuds des discontinuités sont aussi modélisés grâce à la distribution de Lévy. Dans ce cas de figure, c’est un puits (dont le tracé donne pour les fracture une géométrie à une dimension) qui est effectué. Selon Darcel (2002), ce processus obéit à une loi en puissance. Un processus en cascade générateur d’un champ de contraintes multifractales et où les poids sont tirés dans la distribution de Lévy. L’ouverture joue un rôle non négligeable car associée au champ de contraintes multifractals constitue les antécédents des fractures (Belfield, 1998). 6. - Détermination des paramètres des fractals autoaffines Les phénomènes géologiques tels que les fractures dans les roches sont caractérisés par les deux paramètres définis dans l’équation d’auto-affinité dans la mesure où par hypothèse ces phénomènes sont décrits comme étant auto-affines. Ces paramètres sont le coefficient d’autoaffinité (λ) et l’exposant d’auto-affinité ou exposant de Hurst (ζ). Cette transformation autoaffine décrit le passage d’une échelle d’observation à une autre. 6.1. - Estimation de la dimension fractale La détermination de la dimension fractale est le plus souvent effectuée en s’appuyant sur l’exemple défini par la mesure de la Côte britannique. En effet, la dimension de cette côte varie en fonction de l’unité de mesure utilisé (Mandelbrot, 1975 ; Legrain, 2006). Cette variation est la conséquence de la sensibilité de l’unité de mesure utilisée. Alors, on peut déterminer la relation existant entre la longueur de l’unité de mesure l et de la longueur de la cote L. Cette relation fait intervenir le nombre n fois dont l’unité a été appliquée. La relation est alors : L = n× l Eq. 4.12 Comme la longueur (L) varie avec la longueur de l’unité de mesure (l), on fera intervenir alors l’échelle de mesure. Ainsi, suivant l’échelle de mesure, la relation entre la longueur totale et la longueur de l’unité de mesure est donnée par la fonction ci-après : L = n× l D Eq. 4.13 (D) est la dimension fractale. Cette méthode se base sur les mesures réglées et s’applique surtout aux fractals autosimilaires. Une autre méthode consiste à décompter des boites. Ces boites sont en général des figures carrées, lorsqu’on travaille sur une surface ou des cubes, lorsqu’on travaille en trois dimensions. En effet, c’est une méthode qui est surtout appliquée aux fractals qui sont Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 55 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications autoaffines tandis que leur application aux fractals autosimilaires est très difficile et pratiquement impossible. Le calcul de la dimension fractale à partir de sa définition est très difficile et cela fait que le plus souvent, on fait recours à des méthodes alternatives surtout basées sur le tracé de courbes et des variogrammes. On distingue ainsi l’approche déterministe, l’approche géostatistique et l’approche stochastique qui constituent les principales méthodes de détermination de la dimension fractale. Pour une résolution horizontale inférieure à la longueur critique séparant deux aspérités, l’utilisation de l’approche géostatistique est la plus adaptée (Sausse, 1998 ; Huang et al., 1992 ; Sabbadini, 1994). Pour une telle mesure, l’utilisation d’un variogramme expérimentale est très utile. L’appareil utilisé est un variographe mécanique et les essais sont effectués sur des échantillons cylindriques de roches issus d’un carottage. Ce profil mètre mécanique donne les coordonnées à trois dimensions de chaque pas de points défini dans la surface de résolution. Les échantillons sont caractérisés par les traces elliptiques, en plus il faut aussi vérifier la plage minérale bornant une fracture. L’orientation des génératrices joue aussi un rôle important. Un palpeur mécanique permet de définir les coordonnées x, y ainsi que z des aspérités de la surface des discontinuités. Dans cette étude, le facteur temps joue aussi un rôle important. On définit ainsi la semi-variance de cette série géostatistique par la relation ciaprès : n− h γ ( h) = ∑ (Z i − Z i+h ) 2 i Eq.4.14 2n γ(h) est la semi-variance, n est le nombre de points total de la série ; n-h comparaison entre pairs de points séparées par h ; Zi et Zi+h sont les altitudes respectives des aspérités aux positions Xi et Xi+h avec h appartenant à l’intervalle [i ; n/2]. Ainsi, différentes positions de h permettront de calculer la semi-variance à partir du diagramme γ(h) = f(h) (figure 1.4.5). Et, c’est en moyennant les γi(h) à différentes positions que l’on obtient un point γ(h) pour la courbe. Fig.1.4. 5. - Courbe variance-pas de mesure en vue de détermination des paramètres fractals Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 56 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications 6.2. - Calcul de l’exposant de Hurst L’exposant de Hurst est un paramètre caractéristique des fractals auto-affines qui définit la rugosité des phénomènes étudiés (comme par exemple les discontinuités). L’utilisation de la méthode des bandes variables (figure 1.4.6) permet de définir cet exposant à partir de la détermination de l’écart-type (ω) et de la différence d’amplitude (δ) entre le maximum et le minimum d’épaisseur entre x = 0 et x = h (Sausse, 1998). Pour une telle mesure, la bande de longueur constante est effectuée de sorte que x soit une variable et que h est fixe. La moyenne des valeurs est définie en différentes positions de h permettent de tracer des courbes de ω(h) et δ(h). Fig.1.4. 6. - Technique de détermination de l’exposant de rugosité (Sausse, 1998) En effet, ces paramètres évoluent également en loi puissance avec h et on note : ω ≈ hζ δ ≈ hζ Eq. 4.15 Eq. 4.16 Schmittbuhl et al. (1995b) remarque par ces méthodes de calcul de ω et de δ que ζω est surestimé (pour ζ Є [0,2 ; 0,7]) et minimise la valeur de ζδ (δ Є [0,5 ; 1]). Ainsi, il traduit ces variables sous la forme d’un graphique représentant les erreurs et se propose de les corriger. 6.3. – Dimension fractale et coefficient de rugosité Comme énoncé dans les paragraphes précédents, les objets d’un système donné admettent des relations. Ainsi, on définit une fonction d’auto-corrélation qui tient compte de ces relations (Bouchaud et al., 1990). L’expression de cette fonction est : ρ (l ) = l D −2 Eq. 4.16 l est la distance entre deux points, ρ(l) est fonction d’auto corrélation ; D la dimension fractale. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 57 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications Dans ces conditions, l’exposant de Hurst est déterminé à partir des fonctions ci-après : ζ = D−2 Eq. 4.17 ζ = D−3 Eq. 4.18 ζ est l’exposant de hurst. Ces fonctions permettent donc de déterminer la dimension fractale et l’exposant de Hurst. Si on travaille sur le plan, alors on utilise la fonction de l’équation Eq. 4.17. Par contre si on travaille sur l’espace c’est la fonction de l’équation Eq. 4.18 qui sera utilisée. 7. - Echelle microscopique et microdiscontinuités Au microscope, on reconnaît les microfractures fossiles des microfractures actuelles à coté des plans d’inclusion fluide. Les microfractures actuelles se reconnaissent facilement par leur ouverture et dans une moindre mesure par leur interconnexion. Dans ces microstructures circulent les fluides (en générale l’eau). L’altération et les phénomènes de dissolutionrecristallisation y sont fréquents. En effet, la dissolution d’un minéral peut s’accompagner de sa recristallisation où de la néoformation d’autres minéraux. Cela conduit à une diminution de leur ouverture. Ainsi, plus la microstructure est ancienne et plus son ouverture est petite. Cela fait alors que les microstructures fossiles soient très peu ouvertes et le plus souvent complètement colmatées. Cela est la conséquence du transport des fluides et des phénomènes de dissolution-recristallisation qui se déroulent dans ces microdiscontinuités. Au cours des phénomènes magmatiques et plus particulièrement de cristallisation d’éléments dissous dans le liquide, il arrive que des fluides soient piégés dans des poches et on parle de plans d’inclusions magmatiques. Donc, les plans d’inclusion fluide sont des cavités renfermant des fluides (gaz ou liquides) avec où sans solides empochés dans un minéral pendant sa cristallisation. Tout comme pour la fracturation macroscopique, ces fractures microscopiques sont caractérisées par leur rugosité et leur tortuosité. La caractérisation de la rugosité de ces microdiscontinuités se fait par comparaison de ces épontes avec le profil de Barton. L’utilisation du profil-mètre est impossible puisque les pas de mesure sont largement supérieurs aux rugosités des épontes. Par conséquent, celle-ci sera faite en façonnant des lames minces. L’observation de ces lames permettra de définir deux profils pour une même microdiscontinuité. L’un des profils correspondra à l’éponte supérieure et l’autre à l’éponte inférieure (Sausse, 1998). Conclusion Comme la méthode de Barton, les fractals développés dans ce chapitre, constituent un moyen efficace d’évaluation de la rugosité des discontinuités. Ils sont aussi utilisés pour la modélisation des milieux discontinus en appliquant aux systèmes considérés des fonctions d’itération. Dans de telles conditions, on génère les fractures en imposant des fonctions qui assurent une itération répétitive. En effet, ce principe d’itération à l’infini constitue un des principes fondamentaux de la distribution des fractures dans l’espace. Pour cette distribution, elle peut être considérée comme répondant au principe des fractals auto-similaires. Cependant, pour pouvoir mieux tenir compte de la rugosité des épontes proprement dites, il serait intéressant de pouvoir se prononcer en 3D. Ce dernier cas concerne donc les fractals auto-affines. Cette dimension fractale sera déduite des essais de laboratoire. Une manière plus Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 58 Partie I Chapitre 4 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Théorie des fractals et applications pratique de définir la dimension fractale est l’utilisation de la notion de volume élémentaire, d’effet d’échelle des roches et des essais de laboratoire. Cela permettra une déduction de la dimension fractale à partir de sa formule classique. D’ailleurs, c’est cette approche qui sera utilisé en priorité dans cette thèse. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 59 Partie I Chapitre 5 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Rugosité des discontinuités Chapitre 5. - Rugosité des discontinuités Introduction Les discontinuités étudiées dans les chapitres précédents peuvent aussi être différentiées par l’état de leur surface. En effet, la surface de la discontinuité rocheuse peut être lisse ou rugueuse. Ce chapitre a pour objectif de mettre en évidence les différentes méthodes de détermination empirique mais aussi semi-analytique de la rugosité. Ainsi ce chapitre expose la définition de la rugosité par la Méthode de Barton mais aussi de la détermination de la rugosité à partir de données de terrains et de laboratoire. 1. - Estimation approximative du JRC (Joint Roughness Coefficient) Sur la base de l’aspect des discontinuités sur des éprouvettes de laboratoire, Barton et Choubey ont établi une charte donnant une côte pour estimer la rugosité de cette surface (Barton et Choubey, 1977). En effet, ces valeurs sont établies en se basant sur des échantillons de laboratoire dont la taille est estimée à une longueur entre 5 cm et 10 cm. Ainsi, les valeurs de JRC (figure 1.5.1) attribuées aux différents profils selon la rugosité varient dans l’intervalle [0 ; 2] pour les discontinuités lisses à [18 ; 20] pour les discontinuités rugueuses. Fig.1.5. 1. - Standard du JRC (Joint Roughness Coefficient) de Barton et Choubey (1977) Ainsi, la définition de la valeur du JRC pour une discontinuité donnée pourra être faite en la comparant au profil standard. Dans le cas des échantillons de laboratoire, la surface observée a le même aspect que le profil (figure 1.5.1). Cependant, dans le cas d’observation de terrain allant du mètre à plusieurs dizaines de mètres, les valeurs de JRC doivent être ajustées. Pour ajuster les valeurs de JRC précédemment estimées avec la charte, on utilisera une fonction qui tient compte de la longueur d’observation (Barton et Bandis, 1982). On détermine alors le JRC réel par la fonction ci-dessous : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 60 Partie I Chapitre 5 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Rugosité des discontinuités L JRC n = JRC 0 n L0 −0 , 02 JRC0 Eq. 5.1 JRCn représente le coefficient de rugosité sur le site, Ln est la longueur d’observation de la discontinuité ; JRC0 est le coefficient de rugosité définit à partir de la charte ; L0 est la longueur de référence sur la charte. 2. - Détermination expérimentale Aussi bien la dimension fractale, le coefficient de rugosité et l’exposant de Hurst dont la procédure de détermination a été développée dans le chapitre 4 sont aussi des paramètres caractérisant la rugosité des discontinuités. Ainsi, estimés grâce au variogramme mécanique, ces paramètres permettent aussi de déterminer le JRC (Murata S. et Saito T., 2003). Ce variogramme permet de définir la semi-variance par la fonction : 1 γ ( h) = 2N 2 N ∑ (Z i =1 i − Z i + h ) = Vh 4− 2 D Eq. 5.2 V correspond à l’escarpement (auteurs op.cit.) γ (h) = Vh4−2 D = Vh2 h2−2 D Eq. 5.3 ⇒ γ (h) / h2 = Vh2−2 D Ainsi, une relation est établie entre le JRC et V selon l’équation : JRC = 150,523V 0, 693 Eq. 5.4 γ(h) est la semi-variance, n est le nombre de points total de la série ; V est l’escarpement ; Zi et Zi+h sont les altitudes respectives des aspérités aux positions Xi et Xi+h, h est le pas de mesure ; JRC est le coefficient de rugosité du Joint. Donc, nous pouvons remarquer à partir de ces faits l’influence du comportement fractal. Celui-ci permet de déduire le JRC. Il faut signaler que la notion de diagramme JRC utilise les propriétés auto-similaires des fractales. Ainsi, sur le diagramme de la figure 1.5.2 ci-dessous, on a une représentation de la variance en fonction des pas de mesure (Murata et Saito, 2003). Ainsi, Samuta et Saito (op. cit.) font une analogie dans laquelle le model fractal correspond au modèle JRC et que la représentation bi-logarithmique du variogramme correspond au diagramme JRC. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 61 Partie I Chapitre 5 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Rugosité des discontinuités Fig.1.5. 2. - Corrélation Diagramme JRC - Modèle fractal (Murata et Saito, 2003) Un réseau de fractures emboîté montre une large gamme de résistance au pic du à la variabilité des longueurs d’onde de ses aspérités. Cela fait alors que les auteurs (op.cit.) proposent de définir le JRC lorsque les aspérités sont emboîtées avec des pentes d’autant plus grandes que celles-ci sont marquées à partir de la fonction : JRC = 150,523 × (VL2−2 D ) 0,693 Eq. 5.5 L’influence de l’effet d’échelle est capitale dans la mesure où celle-ci influe sur la valeur du JRC et ceci a été compris par des auteurs comme Barton et dont leur correction a été jugée archaïque par Murata et Saito (2003) qui, à leur tour proposent : L JRC n = JRC 0 × n L0 0 , 693 ( 2 − 2 D ) Eq. 5.7 On rappelle que : V est l’escarpement, L est la longueur d’étude ; Ln est la longueur du profil ; L0 est la longueur de référence sur le profil de Barton ; D est la dimension fractale et JRC est le coefficient de rugosité du Joint. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 62 Partie I Chapitre 5 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Rugosité des discontinuités On peut donc voir que cette correction fait intervenir la dimension fractale D. En effet, le diagramme JRC offre les meilleurs valeurs lors que l’on tient compte des interconnections entre familles de discontinuité et des longueurs d’ondes des aspérités. Conclusion Le JRC (Joint Roughness Coefficient) estime la rugosité des joints. L’estimation de cette rugosité se fait en se basant sur l’état de la surface des discontinuités des roches. La surface de la discontinuité est comparée à la charte de Barton et Choubey et un coefficient est déduit afin de caractériser la discontinuité. Ce JRC peut aussi être déterminé expérimentalement en utilisant des profils mètres. Cette détermination se fait en fixant les pas de mesure à une distance adaptée à la mesure que l’on veut effectuer. Nous pouvons par ce qui précède constater qu’il existe diverses méthodes de détermination du JRC des objets naturels. Certaines sont plus adaptées à l’étude des rugosités des objets naturels comme les surfaces des fractures, d’autres s’appliquent mieux aux phénomènes d’itération des discontinuités. Leurs adaptabilités dépendent aussi des études envisagées. Par exemple, pour des études de rugosités des discontinuités géologiques, l’utilisation du profil de Barton et Choubey est bien adaptée dans la mesure où en plus de permettre la détermination de la rugosité des joints, elle permet aussi de définir leurs dimensions fractales. Tout comme l’utilisation de la charte, le variogramme mécanique est aussi utilisé pour déterminer la rugosité des discontinuités. Les mesures sont alors faites en trois dimensions. Les pas de mesures sont fixés et pour chaque position la cote de l’aspérité est déterminée. Les unes et les autres de ces méthodes peuvent aussi servir à déterminer la dimension fractale de l’objet d’étude et par conséquent à se prononcer sur les possibilités de cisaillement des joints. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 63 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture Chapitre 6. - Les critères de ruptures Introduction Afin de pouvoir au mieux mettre sur place des ouvrages sur des massifs rocheux, il est important de pouvoir se prononcer sur les contraintes que ce dernier est capable de supporter. Les critères de rupture constituent un parmi ces moyens d’estimation de ces contraintes. En effet, ces critères permettent de calculer la contrainte à la rupture de la roche en s’appuyant sur des essais de laboratoire. Dans cette thèse, nous exposerons • Le critère de Mohr-Coulomb, le critère de Hoek-Brown et le critère de Griffith. Dans le domaine de la géologie, le critère de Mohr est applicable aux discontinuités et aux roches tendres. • Le critère de Hoek et Brown est utilisés pour les roches non fracturés. Il est l’un des critères les plus utilisés dans l’étude des roches. • Enfin le critère de Griffith est utilisé pour les roches dures. Ces critères que nous exposerons dans ce qui suit sont des moyens adaptés pour la détermination des paramètres des massifs rocheux. Quelques rappels de mécanique des milieux continus 1. Contraintes principales Le tenseur des contraintes étant symétrique à coefficients réels, il est diagonalisable et ses valeurs propres sont réelles. Il existe donc trois contraintes principales (valeurs propres) associées à trois directions principales (vecteurs propres). Nous avons ainsi des relations du type : ( ) r r r r T M , EI = σEI = σ I EI r r r Dans la base des vecteurs propres E I , E II , E III , la matrice représentant l'état des contraintes est ( ) diagonale : σ I σ = 0 0 0 σ II 0 0 0 σ III Ainsi, dans cette base, les contraintes tangentielles sont nulles. Généralement, on décompose le tenseur des contraintes en une somme d'un tenseur sphérique Le tenseur déviatorique On a les relations : σD σS et d'un tenseur déviatorique σ D . est un tenseur ayant une trace nulle. La décomposition est alors unique. σ =σ S +σ D ( ) tr (σ ) = tr (σ ) tr σ D = 0 S tr σ I 3 σS= La trace du tenseur des contraintes est un invariant. A partir de cette notion, on peut définir la pression hydrostatique : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 64 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture p= − ( ) = − 1 (σ tr σ 3 3 11 + σ 22 + σ 33 ) = − 1 (σ I + σ II + σ III ) 3 Le tenseur déviateur σ D est symétrique et il admet les mêmes directions principales que le tenseur des contraintes. On dit que la pression p représente la partie sphérique du tenseur des contraintes et que le tenseur σD représente la partie "cisaillement". 2. Invariants Comme pour le tenseur des déformations, l'annulation du polynôme caractéristique montre qu'il existe des invariants scalaires. Ceux ci sont définis par : () ( ) ( ( )) ( () I 1 = tr σ = tr σ S 2 2 1 I 2 = tr σ − tr σ 2 I 3 = det σ ) soit sous forme indicielle : I 1 = σ ii = σ I + σ II + σ III I = 1 σ σ −σ σ =σ σ +σ σ +σ σ ij ij I II II III III I 2 2 ii jj I 3 = det σ ij = σ I σ II σ III ( ) ( ) Les invariants du tenseur déviateur sont : 1 J2 = tr σ D 2 ( ) J1 =tr σ D = 0 ( ( )) ( ) 2 2 1 2 2 2 −tr σ D =SI SII +SII SIII +SIII SI = − (σ I − σ II ) + (σ II − σ III ) + (σ III − σ I ) 6 ( ) I 3 = det σ D =SI SII SIII 3. Cercle de Mohr L’état de contrainte est donc représenté par un tenseur. Ainsi que nous l’avons déjà vu il est possible d’obtenir une représentation graphique plane par cercle de Mohr. Dans le plan de cette représentation, on trace le lieu de l’extrémité du vecteur contrainte, en fonction de l’orientation de la normale à la facette choisie au point considéré. Si la normale appartient à un plan principal, ce lieu est l’un des trois cercles de Mohr associés aux plans principaux. Si la normale appartient à deux plans principaux, c’est à dire si la normale est confondue avec une direction, alors le vecteur contrainte est situé sur l’axe de la normale, l’extrémité du vecteur étant alors confondu avec le point commun aux deux cercles de Mohr. Enfin si la normale est quelconque dans l’espace des vecteurs propres, l’extrémité du vecteur contrainte se trouve à l’intérieur du tricercle. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 65 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture L’avantage de cette représentation graphique réside dans la facilité de visualisation des composantes normales et tangentielles d’un vecteur contrainte. On vérifie aisément que la plus grande contrainte principale est en fait la valeur maximale de la contrainte normale en un point alors la valeur minimale est donnée par la plus petite contrainte principale. Pour ce qui est de la contrainte tangentielle, la plus grande valeur est donnée par la demi-différence entre la plus grande contrainte principale et la plus petite contrainte principale. Elle est obtenue pour la direction de la normale qui correspond à la bissectrice du plan principal associé à la contrainte principale maximale et la contrainte principale minimale. Si on se donne la convention d’ordonner les contraintes principales selon une décroissance, on a : σ I ≥ σ II ≥ σ III (σ n )MAX = σ I (σ n )min = σ III (τ n )MAX = σ I − σ III 2 4. Loi de comportement Si le matériau est homogène, isotrope, si la transformation est continue, infinitésimale, monotherme réversible, si le domaine ne subit aucune transformation chimique, ni de changement d’état, si le comportement est linéaire, alors nous avons les relations suivantes : ( () ) σ = σ 0 + 2 µ ε + λ tr ε − β (T −T 0 ) I ε= avec : σ0 : T0 : ( ) ( 1+ ν ν σ − σ 0 + α (T −T 0 ) − tr σ − σ 0 E E ) I tenseur des contraintes dans la configuration initiale température dans la configuration initiale et avec les relations : E =G 2(1+ ν ) νE λ= (1+ν )(1−2ν ) µ (3λ + 2 µ ) E= λ+µ µ= λ 2(λ + µ ) β α= 3λ + 2 µ ν= Premier coefficient de Lamé = Module de Coulomb Deuxième coefficient de Lamé Module d'Young Coefficient de Poisson Coefficient de dilatation thermique linéaire Dans le cas d’une transformation isotherme à partir d’un état initial naturel (sans contraintes initiales), les formules prennent les expressions suivantes : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 66 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture () 1+ ν ν ε= σ − tr (σ ) I E E σ = 2 µ ε + λ tr ε I En notation indicielle, on obtient, dans n’importe quelle base (isotropie du comportement) : σ ij = 2 µ ε ij + λθ δ ij = ε ij = E νE ε ij + ε δ 1+ ν (1+ ν ) (1− 2ν ) kk ij 1+ ν ν 1 λ σ ij − I 1 δ ij = σ ij − σ kk δ ij 2µ E E 2 µ ( 2 µ + 3λ ) On peut facilement constater avec ces relations que les bases principales de l’état de déformation et de l’état de contrainte sont confondues. La loi de comportement n’est caractérisée que par deux grandeurs indépendantes, par exemple les coefficients de Lamé ou le module d’Young et le coefficient de Poisson. Généralement on préfère employer ces deux dernières grandeurs que l’on peut facilement déterminer par un simple essai de traction. 5. Critères de limite élastique Les résultats d’essai La connaissance d’un état limite se détermine par les essais effectués en laboratoire. Il est logique de penser que cet état limite est lié au tenseur des contraintes car c’est l’expression tensorielle qui traduit la répartition des efforts à l’intérieur de la matière. En vertu de l’hypothèse d’isotropie du matériau, il est logique de penser que la limite élastique sera reliée aux valeurs propres de l’état de contrainte, c’est à dire aux contraintes principales. De plus il faut pouvoir tenir compte des différents résultats obtenus lors des essais expérimentaux. Nous pouvons donc envisager la forme générale d’un critère comme étant une relation du type : F (σ I ,σ II , σ III ,c1 ,c2 ,..., cn ) ≤ 0 Dans cette expression, les coefficients ci permettent de prendre en compte les différents résultats expérimentaux. On supposera que les contraintes principales sont ordonnées : σ I ≥ σ II ≥ σ III Tout état de contrainte élastique vérifie l’inégalité, l’égalité étant obtenue en limite d’élasticité. Afin de bien se représenter cette limite élastique, on peut envisager une représentation graphique. Pour cela on peut penser que le plan des cercles de Mohr, plan qui contient toutes les informations sur l’état de contrainte, doit convenir. On va donc commencer par représenter dans ce plan les différents résultats expérimentaux. Compression uniaxiale C’est un essai plus difficile à mettre en œuvre. Pour éviter les phénomènes de bord (frottement entre la pièce et les plateaux de compression) il faut une pièce élancée, mais on risque alors le flambement. En des points au centre de la pièce l’état de contrainte est de la forme : 0 0 0 σ = 0 0 0 0 0 −σ ( r r r Ex , Ey , Ez ) avec σ ≥ 0 , contrainte normale de compression Le tricercle de Mohr prend alors la forme suivante : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 67 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture Les essais montrent que l’on est dans le domaine de comportement élastique tant que l’on vérifie la relation : σ ≤ σ 'e ⇒ σ I ≤ σ 'e On définit ainsi la limite élastique en compression du matériau σ 'e . Cisaillement simple L’état de contrainte est de la forme : 0 0 0 σ = 0 0 τ 0 τ 0 Après calcul des valeurs propres (E ,E ,E ) r r r r θ z (σ I = τ ,σ II = 0,σ III = − τ ) , il est facile de représenter le tricercle de Mohr : L’expérience montre qu’il existe une valeur de contrainte tangentielle à ne pas dépasser si l’on veut rester dans un état élastique : τ ≤τ e Compression isotrope C’est en fait le cas d’un corps auquel on applique une pression uniforme sur sa surface. L’état de contrainte est alors sphérique est on a : σ =− pI L’expérience montre qu’en fait il n’y a pratiquement pas de limite à la valeur de la pression appliquée. Après retour à un état de pression nulle, le corps retrouve intégralement sa forme initiale : il n’y a aucune déformation permanente. Les différents critères La détermination d’un critère est particulièrement délicate. Il n’existe malheureusement pas de critère universel qui intègre tous les résultats expérimentaux. Même si il était possible de déterminer un tel critère, il est à craindre que le coût d’établissement et le coût d’utilisation ne seraient pas admissibles industriellement. En effet la détermination des différentes limites élastiques associées aux différents Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 68 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture essais fait appel à des machines d’essai plus ou moins sophistiquées qui peuvent être onéreuses. Aussi on préfère utiliser des critères qui ne font appel qu’à un ou deux essais et qui sont plus simples à mettre en œuvre. On est alors parfaitement conscient que l’on perd de la précision, mais il faut relativiser cette perte vis à vis des incertitudes de mesures expérimentales des limites élastiques, ou de détermination des grandeurs caractéristiques de la loi de comportement. Le critère de Von Misès Ce critère est basé sur le dernier constat concernant la compression isotrope et sur l’énergie de déformation. Comme il n’y a aucune limite, il faut que ce critère permette de quantifier une énergie de déformation qui ne dépende pas de la compression isotrope. En se basant sur les résultats obtenus par l’expérience, à savoir que l’on modifie le volume sans modifier la forme, on peut montrer que le tenseur des contraintes, comme le tenseur des déformations, est purement sphérique. Les parties déviatoriques sont nulles. L’idée associée au critère de Von Misès est donc de limiter l’énergie de déformation élastique déviatorique, c’est à dire celle obtenue à partir des tenseurs déviateurs. On a vu que l’énergie de déformation avait l’expression infinitésimale suivante : dWdef = ∫ σ ⊗dε dv = ∫ σ ij dε ij dv D D Avec une loi de comportement élastique linéaire on obtient : Wdef = 1 1 σ ij ε ij dv = ∫ σ ⊗ ε dv ∫ 2D 2D Avec la décomposition en partie sphérique et déviatorique, on obtient : ( 1 1 tr (σ S ⊗ ε S ) dv + ∫ tr (σ D ⊗ ε D )dv = Wdef ∫ 2D 2D Wdef = ) + (W ) S def D Pour le critère de Von Misès on a : dWdef 1 1 dv = 2 tr (σ D ⊗ ε D )= 2 tr σ ij D ( ) (ε ) D ij D ≤K En tenant compte des résultats donnés par l’essai de traction et en exprimant l’énergie de déformation déviatorique en fonction de l’état de contrainte, on obtient : ( ) 2 2 tr σ D ≤ σ e2 3 En fonction des contraintes principales on a : (σ I − σ II )2 + (σ II − σ III )2 + (σ III − σ I )2 ≤ 2 σ e2 Ce critère, qui vérifie particulièrement bien le cas de la compression hydrostatique, présente l’inconvénient d’être symétrique en traction et en compression. Il ne permet pas de prendre en compte une différence entre la limite élastique en traction et la limite élastique en compression. Son principal intérêt réside dans sa simplicité d’usage. Le critère de Tresca Ce critère est basé sur une limitation du cisaillement en un point. Il revient en fait à limiter le rayon du plus grand des cercles de Mohr et de ce fait il est particulièrement bien adapté à des sollicitations de cisaillement comme la torsion d’une poutre. Son expression est simplement donnée en contraintes principales ordonnées (σ I ≥ σ II ≥ σ III ) par la formule : σ I − σ III 2 ≤τ e Comme pour le critère de Von Misès, on se trouve devant un critère simple à définir et à mettre en œuvre mais qui ne permet pas de prendre en compte la complexité des différents résultats d’essais. En particulier, comme pour le critère précédent, on constate qu’il n’y a aucune limitation à une sollicitation de traction isotrope, ce qui va à l’encontre des résultats expérimentaux. 1. - Le critère de Mohr-Coulomb Ce critère est de la forme : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 69 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture τ = c + σ n tan ϕ Eq. 6.1 τ est la résistance au cisaillement de la roche, σn est la contrainte normale appliqué à la roche ; φ est l’angle de frottement interne ; c est la cohésion. Sa courbe intrinsèque est une droite qui limite deux domaines. Au-dessus de la courbe (valeurs supérieures à celle de la courbe), nous avons le domaine plastique tandis que pour les valeurs inférieures, on est dans le domaine élastique. Sa formulation mathématique, qui traduit une surface de charge, s’écrit : F(σ ) = (σ 1 − σ 3 ) − (σ 1 + σ 3 ) × sin φ − 2ccosφ ≤ 0 Eq. 6.2 σ − σ 3 σ1 + σ 3 La représentation du potentiel plastique se fait sur le plan des contraintes ( 1 ) ; 2 2 et s’écrit sous la forme : σ1 − σ 3 2 ≤α + σ1 + σ 3 2 × tanψ Eq. 6.3 avec c= α cosψ Eq. 6.4 et ϕ = sin −1 (tanψ ) Eq. 6.5 Lors de la mise sur place des ouvrages sur des massifs, ce critère est aussi utilisé pour le calcul des résistances à la compression et à la traction simples. σc = 2c cos ϕ 1 − sin ϕ Eq. 6.6 σt = 2c cos ϕ 1 + sin ϕ Eq. 6.7 Ce critère est le plus employé en mécanique des sols. Son application aux roches est très limitée. En effet, pour ces dernières, il ne s’applique qu’à celles ayant une faible résistance mécanique et par conséquent à la plupart des roches sédimentaires et aux roches magmatiques altérées ou très discontinues. σ1 est la contrainte principale maximale, σ3 est la contrainte principale minimale ; σc est la résistance à la compression uniaxiale de la roche ; ψ dépend de l’angle de frottement interne ; Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 70 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture α est une constante liée à la cohésion. 2. - Le critère de Hoek-Brown Ce critère a été mis sur place par Hoek et Brown en 1980 et a subi plusieurs retouches pour son adaptation aux différentes classes géomécaniques des roches. C’est un critère qui, tout en restant empirique représente mieux l’état des contraintes planes. Cela amène différents auteurs à l’utiliser pour l’étude des roches (Prévost, 1999 ; Martin, 2007 ; Boulon et Armand, 2001). Sa courbe intrinsèque, à la différence de celle de Mohr-Coulomb, n’est pas une droite mais plutôt une parabole. Son équation est de la forme : σ 1 = σ 3 + ( mσ cσ 3 + σ c2 s ) a Eq. 6.8 σ1 est la contrainte principale maximale, σ3 est la contrainte principale minimale ; σc est la résistance à la compression uniaxiale de la roche ; s est le facteur de fissuration de la roche (s varie entre 1 (roche intact) et 0 (matériaux complètement granulaires et roche fortement fracturée)) ; m définit la cohésion du matériau et est compris entre 0,1 et 5 ; a est fixé à 0,5. Pour l’estimation de la résistance à la traction uni-axiale, c’est plutôt la relation suivante qui est utilisée : σ tm = σ ci 2 [m − b mb2 + 4s ] Eq. 6.9 mb est le paramètre de Hoek et Brown caractéristique de la roche fragmentée, σci est la résistance à la compression de la roche intacte, σtm est la résistance à la traction de la matrice rocheuse. Cette formule tient compte de la fracturation de la roche mais aussi de l’imbrication des blocs constitutifs du massif rocheux. A la dilatance, l’application de ce critère est limitée. En effet, la formule précédente est surtout applicable dans le cas des roches saines et intactes. Lorsque les données sont disponibles, on pourra aussi utiliser les contraintes effectives dans l’utilisation de ce critère. Le critère s’écrira alors sous la forme suivante : σ' σ = σ + σ c mb 3 + s σc ' 1 a ' 3 Eq. 6.10 σ'1 est la contrainte effective maximale, σ’2 est la contrainte effective minimale ; σc est la résistance à la compression de la roche. La détermination des paramètres du critère de Hoek-Brown fait intervenir les systèmes de classification car utilise le GSI et dans une certaine mesure le RMR. En effet, cette détermination se fait à partir de des fonctions suivantes : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 71 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture mb = e [(GSI −100) / 28] mi Eq. 6.11 • Si GSI > 25, c’est-à-dire pour les roches très peu fracturées, s s’exprime par : GSI − 100 s = exp 9 et a = 0,5 Eq. 6.12a Eq. 6.12b • Si GSI < 25, c'est-à-dire pour les roches de mauvaise qualité : s=0 et Eq. 6.13a a = 0,65 − GSI 200 Eq. 6.13b s et a sont des constantes de Hoek caractéristiques de la roches étudié. Equivalence Mohr-Coulomb et Hoek-Brown Le critère de Mohr est adapté aux roches tendres et à celles très discontinues. Pour pouvoir l’appliquer à une plus large gamme de roches, on définit un critère équivalent. Ce critère a une simple formulation faisant intervenir l’angle de frottement de la roche et sa résistance à la compression simple. Il est exprimé par la fonction suivante (Eq. 6.13) : σ 1 = Nϕσ 3 + σ c Nϕ = Eq. 6.13 1 + sin ϕ ϕ π = tan 2 + 1 − sin ϕ 2 4 Eq. 6.14 Cette équation, associée à celle du critère de Hoek et Brown permet de déterminer la valeur de la résistance à la compression uniaxiale σc du massif rocheux dans sa globalité par la relation : σ c = σ 3 (1 − N ϕ ) + (mσ 3σ 0 + sσ 02 )1 / 2 Eq. 6.14 Cela fait alors qu’il est très pratique d’utiliser ce critère quand on veut estimer le comportement d’un massif rocheux. 3. - Le critère de Griffith Ce critère est basé dans le cadre de la Mécanique de la Rupture Fragile. En effet, le maillage des matériaux fragiles est caractérisé par une abondance des microfissures. Ainsi, selon Griffith (1920), l’énergie d’un système solide micofissuré est la somme d’une énergie mécanique et d’une énergie surfacique. Et que la rupture n’est rien d’autre que la croissance de ces microfissures. Cela pourrait aussi être appliqué aux roches dans la mesure où nous savons qu’elles sont constituées d’un assemblage de minéraux contigus, de pores, de plans Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 72 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture d’inclusion fluides et de microfissures au sens propre du terme. Cela est aussi à l’origine du fait que la cohésion intermoléculaire est atteinte bien avant la contrainte normale de rupture. Ce critère se base sur le fait qu’au cours du chargement élastique du matériau, on peut remarquer l’apparition de fissures. Ces fissures seraient la conséquence de microfissurations présentes sur l’échantillon avant chargement. Ainsi, au cours du chargement, la taille des fissures augmente. Cela constitue l’élément fondamental de la mécanique de la rupture. Cependant, l’apparition de ces nouvelles microfissurations est précédée par la fermeture de celles qui existaient naturellement sur l’échantillon à étudier et que cette fermeture correspond à une énergie mécanique positive. Cette énergie mécanique est constituée d’une énergie cinétique et d’une énergie potentielle. Et en plus, l’énergie potentielle est constituée d’une énergie potentielle des forces appliquées et d’une énergie potentielle élastique. La propagation de la fissure nécessite donc une mobilisation d’énergie. Au cours du chargement de l’éprouvette, dans sa phase élastique de déformation, on note une importante accumulation d’énergie. Suite à un déchargement dans cette phase, l’énergie dissipée va conduire à un retour de l’éprouvette à sa position initiale. Par contre, si la contrainte n’est pas annulée alors, à partir d’une certaine valeur de charge on note une propagation des fissures. Dans cette théorie, on considère que le matériau d’étude est composé d’une fissure elliptique. Aussi, la production d’une fissure nécessite un apport d’énergie. On définit ainsi l’énergie élastique de déformation et l’énergie surfacique de création d’une fissure par les relations ci-après : We = πu 2σ 2 Eq. 6.15 E Ws = 2uw Eq. 6.16 We est l’énergie élastique de déformation, Ws est l’énergie surfacique de création de la fissure ; w est l’énergie de surfacique par unité de surface ; u est la moitié de la longueur de la fissure elliptique ; σ est la contrainte de traction appliquée qui va conduire à une fissuration ; E correspond au module d’Young étendu de l’éprouvette solide en contraintes planes. Cette formulation correspond à un état de contraintes planes. Ainsi, selon les avancées de Griffith, l’équilibre des fissures se trouve à un domaine tel que l’énergie élastique de fissuration soit égale à l’énergie surfacique de propagation, soit : We = Ws Eq. 6.19 Ce qui revient à dire que : πu 2σ 2 E = 2uw Eq. 6.18 Cette équation impose donc une contrainte minimale de traction pour laquelle on a apparition d’une fissure. Donc, on pourra parler de rupture que si la contrainte appliquée est supérieure à celle-ci. Cela se traduit par l’inégalité suivante : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 73 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture 2 Ew πu σ> Eq. 6.19 On distingue trois cas de figures suivant la variation du bilan énergétique de l’équation précédente : δ We δ Ws + = 0 , on est en condition d’équilibre limite, δu δu δ We δ Ws + > 0 , c’est la fermeture de la fissure qui est favorable ; δu δu δ We δ Ws + < 0 , dans ce cas c’est plutôt la propagation de la fissure qui est favorable. δu δu - Irwin (1952) introduit le terme de « Strain Energy Release Rate » par l’expression : G= δ We δA Eq. 6.19 G est le facteur de restitution d’énergie, A l’aire occupée par la fissure. Ainsi, il en ressort que l’énergie élastique pour une aire infinitésimalement petite devient GδA et que la rupture intervient lors que le travail atteint la valeur de 2wδA. Il s’en suit alors une nouvelle équation de l’équilibre de la fissuration qui est de la forme : GδA − 2wδA = 0 Eq. 6.20 Gc − 2 w = 0 Eq. 6.21 Gc est le facteur de restitution critique d’énergie. Une meilleure inspection de cette formule montre que la fissuration pour les roches correspond à : G=− δ (We + Wext ) δA Eq. 6.22 Wext correspond au travail des forces extérieures. Cependant dans les conditions statiques, le travail des forces extérieures est nul ce qui a conduit aux conditions initialement posées. Plus haut, nous avons développé les différentes phases de réponse d’une roche soumise à un chargement avec trois modes de rupture (mode I, mode II et le mode III). A chacun de ces modes correspond donc une ténacité notée Kn (avec n = I, II, ou III). Ainsi, les contraintes et déformations pour chaque type sont données par les relations ci-après : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 74 Partie I Chapitre 6 σ ij = ui = Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture Kn . f ij (θ ) Eq. 6.23 Kn r . f i (θ ) 2 E 2π Eq. 6.24 2πr ƒij(θ) et ƒi(θ) sont des fonctions de l’angle de la fissure par rapport au plan qui les contient et : K I = σ yy πc Eq. 6.25 K II = σ xy πc Eq. 6.26 K III = σ zy πc KI est le facteur d’intensité des contraintes en mode I KII est le facteur d’intensité des contraintes en mode II KIII est le facteur d’intensité des contraintes en modes III Eq. 6.26 En plus, il existe une relation entre le facteur d’intensité des contraintes critiques Kc et le taux de restitution d’énergie critique (où énergie critique d’avancement des fissures) dans la formulation de Griffith. Elle est ainsi donnée par la relation : K c2 Gc = E Eq. 6.27 Ce critère est conçu pour les matériaux en traction dont il donne une bonne approximation (Sarr, 2008). Une adaptation de ce critère aux essais de compression sur éprouvettes de roches a été aussi mise sur place par des auteurs tels qu’Ashby et Hallam (1986). Lors de la compression de la roche, il se crée des contraintes internes de traction dans des conditions telles que le facteur d’intensité des contraintes locales en mode I soit supérieur à celui critique. Lorsque la contrainte de compression est suffisamment élevée alors des fissures s’initient en pointe de microdiscontinuités. Cela est une conséquence de glissement en mode II. Fig.1.6. 1. - Initiation et Glissement en mode II des fissures Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 75 Partie I Chapitre 6 Géométrie et mécanique des massifs rocheux Les critères de rupture En effet, une formulation de ce critère en fonction des contraintes principales et de la contrainte tangentielle permet d’écrire que : τ 2 = 4σ t [σ n + σ t ] Eq. 6.28 [σ 1 − σ 3 ]2 − 8σ t [σ 1 + σ 3 ] = 0 Eq. 6.29 C’est aussi un critère dont la courbe intrinsèque est une parabole. σ1 est la contrainte principale maximale, σ3 est la contrainte principale minimale ; σc est la résistance à la compression uniaxiale de la roche ; σt résistance à la traction ; σn contrainte normale ; τ contrainte cisaillante. Pour l’estimation de la résistance à la traction uniaxiale, c’est l’équation 6.29 dans laquelle la contrainte principale minimale σ3 est considérée comme nulle qui sera utilisée. Conclusion Ces critères de rupture sont d’une importance de taille pour toute étude mécanique dans la mesure où, à l’instar des systèmes de classification, ils permettent aussi de définir les paramètres mécaniques des massifs et de pouvoir prédire les risques de ruptures. Suivant le type de massif dont on a affaire, l’adaptabilité du critère diffère. Le critère de Mohr est adapté aux roches tendres et aux discontinuités, le critère de Hoek est quant à lui adapté aux masses rocheuses non discontinues ou à nombre de discontinuité supérieur ou égal à trois ; et le critère de Griffith aux roches dures à comportement cassant. En effet, le critère de Mohr utilise les contraintes principales majeure et mineure. Lorsque le matériau est granulaire et de faible cohésion, ce critère constitue un moyen adapté de définir les paramètres intrinsèques comme l’angle de frottement interne, la cohésion et les résistances à la compression et à la traction. Le critère de Hoek est adapté aux roches non fracturées et à nombre de fractures élevé. La détermination des paramètres de ce critère utilise les indices des systèmes de classifications géomécaniques. Contrairement au précédent, ce critère est très adapté à l’étude des roches car tient compte de leur état de fracturation. Le critère de Griffith est un critère énergétique dont la formulation se base sur l’énergie libérée au cours des phénomènes de ruptures. Il considère le matériau comme comportant au départ une fissure elliptique. C’est cela qui constitue d’ailleurs sa limite puisque les matériaux géologiques sont constitués d’un nombre important d’imperfection. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie Déthié Sarr 2011/2012 76 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher Chapitre 7. – Modélisation et ouvrage au rocher Introduction La modélisation consiste en la représentation en miniature des objets. Ce chapitre se subdivise en deux parties ainsi réparties : 1. La 1ère partie traite de la modélisation des massifs rocheux. la modélisation des massifs rocheux se fait en considérant le milieu comme continu ou comme discontinu. L’approche continue consiste à considérer que le milieu est homogène et que quelque soit la position à laquelle on se trouve le matériau renferme les mêmes composantes. L’approche milieu discontinu considère le milieu comme étant formé d’un ensemble d’éléments dont la configuration ainsi que la morphologie peuvent changer d’un site à un autre. Ainsi, le massif et les discontinuités sont considérés comme deux milieux distincts. Il modélise alors les blocs comme des entités non déformables alors que les discontinuités sont très déformables. 2. La 2ème partie parle des ancrages dans les massifs qu’ils soient actifs ou passifs. 3. La 3ème partie traite du dimensionnement des ouvrages souterrains par la méthode convergence-confinement. 1. - Modélisation des milieux rocheux Pour la simulation des massifs rocheux, deux types de modélisations sont utilisés selon leurs conditions. Il s’agit de : • L’approche milieu continu, • L’approche milieu discontinu. 1.1. - Approche milieu continu Un milieu est dit continu si toute la matière qui la compose est homogène et uniformément distribuée. Au vu de cette définition, son application aux roches est alors très limitée. Ainsi, la notion d’échelle devient fondamentale dans ce concept. La taille du volume considéré dépend de la question posée. Selon cette méthode, les éléments voisins à un instant t demeurent toujours voisins et leur évolution est comparable. Il est donc nécessaire dès lors de connaitre la taille de l’élément élémentaire à partir de laquelle il est possible de considérer le milieu comme continu. Dans un massif rocheux, vu son hétérogénéité, il est très difficile de définir la taille de cet élément élémentaire. Tout de même, il constitue un outil encore utilisé et parfois très adapté si on est en présence d’une roche intacte et tendre, ou encore d’un massif rocheux très fortement fracturé au point d’être comparable à un matériau granulaire. Nous voyons par là que cette méthode est très limitée dans la mesure où les roches sont fondamentalement caractérisées par leurs états fracturés. 1.2. - Approche milieu discontinu Un massif rocheux est le plus souvent traversé par un certain nombre de discontinuités. Ces discontinuités se recoupent sur des points que l’on appelle nœuds et délimitent les blocs. Ces blocs sont d’autant plus petits que les discontinuités sont nombreuses. Lorsque le nombre de discontinuités n’est pas trop fortement élevé pour que la roche soit assimilable à un sol (ce qui est le plus souvent le cas), alors c’est la méthode par éléments distincts qui convient le plus pour la modélisation. L’algorithme des éléments distincts est basé sur un rapport forcedéformation qui spécifie les lois de comportement liant le mouvement à la déformabilité de la Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 77 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher roche. Les discontinuités constituent les éléments sur les quels les blocs de roches peuvent glisser. Donc, ils constituent les frontières entre les blocs rocheux. Alors, on parle de « pont rocheux ». Chaque bloc du système a un certain degré de liberté et peut toucher n’importe quel autre bloc du système. Cela affecte une grande mobilité au système et les déformations des discontinuités sont plus notables. Dans ce système, un nombre important mais limité de discontinuités intervient. Les blocs mis en jeu sont rigides et leurs déformations pratiquement nulles contrairement aux discontinuités où les déformations sont très remarquables. Ces déformations se font par rotation ou par translation des blocs le long des discontinuités. Différents logiciels (codes de calculs) sont utilisés pour une telle modélisation parmi les quels UDEC (Universal Distinct Elément Code). Vu la dualité fonctionnelle de ce code, ils sont alors particulièrement adaptés aux problèmes des pentes rocheuses fracturées. Ainsi, ces codes offrent une bonne modélisation des discontinuités contrôlées par les instabilités rocheuses et permettent une bonne analyse en deux dimensions des translations des blocs le long des discontinuités. Ils permettent aussi de modéliser l’élasticité des discontinuités qui constituent les frontières des discontinuités. Il s’agit donc de phénomènes très complexes pour les pentes des massifs rocheux très fracturés. 2 - Les ouvrages au rocher La mécanique des roches est la discipline de base pour la conception des ouvrages miniers mais aussi de Génie Civil, en ce sens qu'elle permet de prévoir la stabilité des excavations (chambres souterraines, talus de cornière, galerie mais aussi des tunnels de génie civil), compte tenu de la roche et des divers procédés de confortement existants (boulonnage, remblayage). L'analyse du massif rocheux et la caractérisation mécanique des matériaux permettent le raccordement à un modèle type de comportement. Diverses méthodes de calcul fournissent une répartition des contraintes et déformations en tout point de la structure ; la confrontation de ce champ de contraintes à un critère de rupture conduit à un diagnostic de la stabilité de l'édifice envisagé. Cela permet par approximation de donner à l’édifice la forme la plus stable possible (modifications de la forme, ou de la dimension des excavations, modifications du soutènement). Les paramètres mécaniques d’un massif rocheux susceptible de supporter un ouvrage (fondation au rocher, tunnels et caverne) sont déterminés grâce aux systèmes de classifications existants. Ainsi, la masse rocheuse peut subir différentes formes de rupture. Des mesures de déformation du massif rocheux au voisinage des excavations permettent ultérieurement de contrôler la validité des modèles adoptés et au besoin de les affiner. 2.1. - Rupture des massifs lors du creusement d’ouvrage Lors du creusement de tunnel sur une roche fortement altérée les phénomènes de fluages imposent une pose de soutènement aussitôt après l’attaque (rupture plastique). Pour les massifs discontinus et à faible profondeur, il se produit des chutes de blocs par gravité et des glissements. La prévention se fait par une bonne orientation du profil de tunnel. Dans le cas de massifs rocheux non altérés et dont le tunnel est à moyenne profondeur, la stabilité est presque parfaite si la contrainte est inférieure au cinquième de la résistance à la compression simple de la roche intacte. En grande profondeur, règnent des contraintes énormes. Ainsi, un tunnel creusé à ce niveau sera soumis aux phénomènes de rockburst (c’est-à-dire, éclatement de roche). Il faudra alors optimiser la forme du tunnel. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 78 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher Au vu de ces éléments, nous pouvons alors retenir qu’aussi bien la profondeur, la nature de la roche, que l’état des discontinuités, influent sur le comportement du massif lors du creusement de trou dans un massif rocheux. A côté de l’effet d’échelle étudié dans les paragraphes précédents, de l’effet de structure et du chemin des contraintes, le comportement différé du massif lors du creusement est aussi influencé par le temps. En effet, ce creusement se fait à vitesse faible. Cela a pour conséquence la mobilisation d’une résistance du massif inférieure à la résistance du laboratoire. Sous cet effet, le comportement volumique du massif est dilatant sauf pour l’état résiduel qui a un comportement plutôt frottant. 2.2. - Ancrages et facteurs influençant la rupture des massifs renforcés Les ruptures suivies de glissements de terrains sont des phénomènes récurrents dans les massifs rocheux. Ces détachements de blocs peuvent être observés aussi bien au niveau des talus que des tunnels. Le soutènement permet la stabilisation du massif par limitation des déplacements et donc éviter la rupture. Les ancrages constituent un système de stabilisation pratique et sont très utilisés dans l’ingénierie des roches. Ils permettent d’améliorer les caractéristiques des discontinuités en s’opposant au déplacement des compartiments du massif le long de la discontinuité qui les sépare. Ainsi, on distingue les ancrages actifs des ancrages passifs. Pour simuler leur comportement, des essais de laboratoires sont alors effectués. Pour les ancrages actifs, on détermine d’abord la zone où ils doivent être appliqués. En effet, ils doivent être placés en dehors des surfaces potentielles de rupture. La force d’ancrage joue ainsi un double rôle. Par sa composante normale, il s’oppose à l’ouverture de la discontinuité tandis que la composante tangentielle augmentera la résistance au cisaillement de la roche (Asroun et Durville, 2004). Les forces précontraintes de ce type d’ancrage sont considérées comme constantes. Par contre, les ancrages passifs sont scellés sur toute la longueur du massif rocheux et leurs performances sont meilleures que celles des ancrages actifs même si leurs mécanismes d’action sont encore mal connus. Ainsi, pour les roches dont la résistance à la compression simple est supérieure à 100 MPa, ce type d’ancrage n’a presque pas d’effet sur le cisaillement contrairement aux roches tendres où cet ancrage augmente la résistance au cisaillement et facilite les déplacements par traction. L’angle que fait la barre d’ancrage avec le plan de cisaillement joue aussi un rôle important. Ainsi, pour des inclinaisons inférieures à 30º, la résistance au cisaillement augmente avec l’angle. Cette augmentation est d’autant plus remarquable que la roche est résistante. Entre 30 et 45º, l’effet de l’inclinaison est presque nul pour le cisaillement. L’ancrage passif impose alors un jeu en traction. L’application d’un percement (trou) à l’éprouvette avant les essais précédents diminue la cohésion du matériau. Cette diminution de la cohésion est d’autant plus importante que le trou est grand. Ainsi, quel que soit le type d’essai, l’inclinaison de la barre optimise la résistance de la discontinuité en augmentant la résistance au cisaillement et participant à une déformation en traction. 3. - Dimensionnement des ouvrages souterrains Le premier objet du Dimensionnement des Ouvrages Souterrains comme les tunnels consiste à étudier tout d’abord leur mode de stabilité, leur origine et leur impact. En effet, les instabilités susceptibles d’attirer l’attention sont d’origine structurale ou due à un excès de Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 79 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher contraintes. Ce dernier cas est plus rare. Cependant, les instabilités peuvent aussi être dues à l’effet combiné des deux précités. 3.1. - Les instabilités structurales Elles sont dues aux structures géologiques rencontrées dans le massif excavé ou à excaver . Des déplacements sont notés suivant les surfaces de discontinuité. Ainsi, dans ce cas d’instabilité, la roche est soumise à son propre poids ou encore sous l’effet de forces déstabilisatrices comme les pressions de l’eau. Ces types d’instabilité sont surtout notables pour les ouvrages de faible profondeur et à ciel ouvert. Les instabilités structurales sont de nature variable. Elles sont de type dièdre et plan. On peut aussi noter des flambements et des basculements. ”L’instabilité dièdre” est la conséquence de l’intersection entre deux surfaces de discontinuités qui coupent la surface topographique du massif. Une telle instabilité entraîne soit une chute de bloc, soit un glissement sur un plan, soit un glissement sur deux plans (figure 1.7.1) et plus rarement un glissement sur plus de deux plans (Tahiri, 1992). L’équilibre du dièdre est maintenu si le critère de rupture de Mohr n’est pas atteint. En équilibre mécanique, il existe des forces d’action du dièdre et de réaction des plans telles que leurs résultantes soient nulles (∑Fext. = 0). Dans le cas contraire, on ne note pas d’instabilité. Fig.1.7. 1. - Glissement dièdre d’un massif L’instabilité structurale peut aussi se faire par flambement lorsque dans le terrain sédimentaire constituant la roche, les couches sont subverticales. Dans ce cas, les études se feront suivant un plan perpendiculaire à la S0. Ainsi, la colonne de roche d’une épaisseur d’un mètre est examinée dans des conditions telles qu’elle soit soumise à l’action combinée de son propre poids et des frottements latéraux des bancs adjacents. D’autres fractures peuvent aussi entraîner des pertes de rigidité. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 80 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher Fig.1.7. 2.- Instabilité par flambement Le dernier cas de ces instabilités est le basculement (figure 1.7.2.) le plus souvent remarquable dans les corniches. Le basculement de la colonne de roches est la conséquence d’un effort normal et d’un moment fléchissant. Ainsi, la rupture se fera soit en traction du coté du massif ou en compression vers l’extérieur du massif. 3.2. - Les instabilités dues à un excès de contraintes Ces types d’instabilités sont des conséquences du dépassement de la résistance à la compression du massif rocheux. Les structures géologiques (tectoniques) interviennent que très peu ou pas dans l’instabilité et par conséquent ce sont des instabilités caractéristiques des excavations très profondes (cas des mines souterraine ou à ciel ouvert). 3.3. - Dimensionnement par la méthode convergence-confinement Cette méthode de dimensionnement des ouvrages souterrains se base sur les hypothèses selon lesquelles on veuille creuser une galerie circulaire sur une section de terrain plane soumis à des contraintes initiales isotropes et des déformations initialement nulles (Andrea et al., 2007). Ainsi, si γ est le poids volumique des terrains sus-jacents à la galerie et H la hauteur de cette colonne de roche, la contrainte naturelle est donnée par le produit de H et γ. On considère qu’au départ la section à percer est remplie d’un matériau de pression initiale σ0 qui équivaut à celle des terrains au repos en ce point. Ensuite, cet état d’équilibre est perturbé en perçant un trou cylindrique ce qui fait varier la pression initiale de σ0 à σf = 0. Cette variation est la conséquence d’une augmentation de la distance de creusement d du tunnel permettant de déterminer un paramètre appelé « taux de déconfinement, λ (d ) ». Dans cette formulation, les déplacements et contraintes autour du tunnel sont donnés par les résultats de la mécanique des milieux continus. Ainsi, la pression initiale σi est donnée par l’expression suivante : σ i = (1 − λ (d ) ) ∗ σ 0 Eq. 7.1 avec Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 81 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher 2 m0 r λ (d ) = α + (1 − α )(1 − ) m0 r + d Eq. 7.2 α = 0,25 et m0 = 0,75 sont des constantes, r le rayon du tunnel. Pour dimensionner un ouvrage par cette méthode, on tient compte à la fois de la convergence qui est le déplacement des parois du tunnel conséquente au creusement et du confinement dû à l’action du soutènement. Pour ce faire, on trace sur le même graphique les courbes de convergence et de confinement. La courbe convergence est une courbe de variation de la pression fictive σi autour de l’excavation en fonction de la déformation ɛ. Ainsi, sur cette courbe, on distingue deux domaines : • Un domaine à déformation linéaire où la relation contrainte-déformation satisfait à la loi de Hooke. Ce domaine se situe entre les contraintes σ0 et σic correspondant au point limite de la déformation élastique. Les déformations varient de ɛ = 0 à ɛ = ɛic. en première approximation, on définit la valeur du pseudo-déplacement du tunnel par la fonction suivante : 1+ v rσ 0 E εe = Eq. 7.3 Graphiquement, ce pseudo-déplacement correspond à l’intersection entre la courbe de convergence et l’axe des abscisses. • Un domaine de déformation plastique situé entre les contraintes σic et σf (Pression initiale ou pression final) cette phase se situe aussi entre les déformations ul (déformation initiale) et ɛmax (déformation maximal). Cette partie de la courbe plastique est modélisée selon Mohr-Coulomb par la fonction suivante : r 1 + v u=r C + C 1 2 E rp Kp −1 rp + C 3 r β +1 Eq. 7.4 avec C1 = −(1 − 2v)(σ 0 + H ) C2 = 2(σ 0 + H ) (1 − v)(1 − βK p ) − v K p +1 Kp + β C 3 = 2(1 − v ) β= Eq. 7.5 (K p Eq. 7.6 − 1)(σ 0 + H ) Eq. 7.7 Kp + β 1 + sinψ 1 − sinψ Eq. 7.8 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 82 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher π ϕ Kp = tan 2 + 4 2 H= Pl = Eq. 7.9 c tan ϕ Eq. 7.10 2σ 0 − H (K p − 1) Eq. 7.11 Kp + 1 Pour les roches dures et très peu fracturées, le dé-confinement s’achève alors qu’on n’a pas dépassé la phase élastique. Alors, la rupture est tout simplement estimée par un modèle simple qui permet de déterminer le facteur de sécurité pour en déduire la stabilité de l’ouvrage. On a ainsi, 2σ 0 F= Eq. 7.12 Rc Fig.1.7. 3. - Interprétation de la méthode Convergence-Confinement La connaissance des paramètres du soutènement est aussi fondamentale. En effet, ce sont les caractéristiques du soutènement qui permettent de définir la courbe de confinement. Pour ce cas, les pressions de confinement appliquées sur le pourtour extérieur de l’excavation entraînent des déplacements radiaux avec deux phases de déformation comme précédemment : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 83 Partie I Chapitre 7 Géométrie et Mécanique des Massifs Rocheux Modélisation et Ouvrages au Rocher • Une phase de déplacement linéaire dans laquelle ɛs varie entre 0 et ɛs max. • Une phase de déplacement irréversible où on note une rupture du soutènement. Elle se situe au-delà de la déformation maximale radiale. Le point d’équilibre de l’ouvrage dans cette méthode correspond sur la courbe à l’intersection des deux courbes : la courbe de convergence d’une part et la courbe de confinement d’autre part. Ce point caractérise l’équilibre de l’ouvrage à l’infini. La pose du soutènement ne se fait pas de manière hasardeuse mais suit une logique bien définie. En effet, celle-ci n’est ni posé immédiatement sur le front de taille encore moins très loin du front de taille. Il est placé à une distance D de quelques décimètres de ce dernier de sorte que le terrain soit partiellement déconfiné. Le déplacement en paroi de pose de soutènement lié au taux de déconfinement à la pose λD. Conclusion Le modèle doit donc avoir les mêmes caractéristiques que l’objet représenté. Ainsi, pour les milieux rocheux, on note deux types de modélisations : • Soit le massif est homogène et dans ce cas la modélisation par élément fini (approche milieu continu) suffit à le représenter, • ou le massif est hétérogène et traversé par des discontinuités et on utilisera la modélisation par approche discontinu. Cette représentation miniaturée permet de comprendre non seulement le comportement de l’ouvrage mais aussi des ancrages et soutènements susceptibles de retenir le terrain. Pour la mise en place d’un ouvrage sur un rocher, la première étape consiste à savoir la nature du terrain afin d’en déduire les dimensions de l’ouvrage. Pour ce faire, la méthode convergence-confinement est largement utilisée dans le dimensionnement. Cette méthode consiste en la simulation de la déformation des bordures de l’image mais aussi de l’action inverse du soutènement. Le milieu rocheux est traversé par un nombre de discontinuités plus ou moins élevé. Ce sont ces discontinuités qui vont définir le type de modélisation à adopter. Cette configuration est à l’origine des instabilités rencontrées sur les excavations des roches. Ces instabilités sont dues à un excès de contraintes pour les excavations en grandes profondeurs. Les décompressions causées par le creusement seront donc à l’origine de rockburst. Les instabilités structurales sont les plus fréquentes et le type dépendra du mode de connections des discontinuités. Lors de la mise en place d’ouvrages souterrains, il se produit une déformation de la paroi de l’excavation. Une pose de soutènement est donc le plus souvent nécessaire pour maintenir la stabilité de l’ouvrage. Les actions réciproques entre les bordures de l’excavation et le soutènement est à l’origine du dimensionnement par convergence-confinement. L’équilibre de l’ouvrage correspond à l’intersection entre la courbe de convergence et de confinement. Ce point correspond aux paramètres d’équilibre du massif à l’infini. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 84 PARTIE II. - Investigations de terrains et données de laboratoires Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Chapitre 1. - Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Introduction Le Sénégal oriental constitue le seul domaine du Sénégal où affleure le socle birrimien. De plus, on y note aussi les points les plus élevés du pays, en plus d’une diversité des faciès pétrographiques. Dans cette partie de ce travail de recherches, après avoir évoqué le contexte de la zone d’étude, nous allons d’abord faire une description détaillée des différentes roches que nous avons rencontrées sur le terrain. Par la suite, nous définirons les structures tectoniques rencontrées dans le domaine concerné puis nous nous pencherons sur la chaine de collines en « pillow » au sud de Mako-village afin de décrire leurs caractères pétrographiques et géomécaniques. Cette zone a bien été ciblée comme secteur d’étude par la diversité des environnements qu’elle présente, tant dans le domaine géologique qu’environnemental et dans le strict cadre de l’Aménagement et de l’Exploitation du Sol et du Sous-sol. 1. - Contexte de l’étude En Afrique, affleurent des formations d’âges Birrimien à Archéen. Ces formations forment des ensembles appelés cratons (figure 2.1.1.d). On distingue ainsi : • le craton ouest-Africain, • le craton du Sahara ; • le craton du Congo ; • le craton du Kalahari. Ces différents cratons forment des zones stabilisées le plus souvent entourés de zones de rajeunissement accompagnées de pliures, de fractures et failles profondes. En Afrique de l’ouest, le socle précambrien apparaît dans un vaste ensemble qu’on appelle le craton ouest Africain (figure 2.1.1.c). Ce socle est constitué de deux grands ensembles qu’on nomme dorsales et de deux boutonnières. Au nord, se situe la dorsale de Réguibat et au sud celle de Man-Léo. Les deux fenêtres que sont les boutonnières de Kédougou-Kéniéba (figure 2.1.1.e) et celle de Kayes se situent dans la partie centre-ouest des bassins situés entre ces deux dorsales. Ce craton ouest africain a subi plusieurs cycles orogéniques conduisant ainsi à sa configuration actuelle marquée par l’apparition de formations d’âge Archéen (cycle Léonien entre 2,9 et 2,7 Ga et le cycle Libérien entre 2,7 et 2,5 Ga) et d’autres d’âge Birimien (cycle Burkinien entre 2,19 et 2,14 Ga et le cycle Eburnéen entre 2,12 et 2,07 Ga). Les terrains archéens apparaissent dans le domaine du Kanéma-Man et de Réguibat. Ces formations archéennes sont affectées par le cycle Léonien (Vachette et al., 1973 et Beckinsale et al., 1980) ou le cycle Libérien (Barrère, 1967 ; Vachette et al., 1973 et Camil et al., 1984). Les terrains birimiens affleurent dans le domaine Baoulé Mossi, dans la partie Est de la dorsale de Réguibat et au niveau des boutonnières de Kayes et de Kédougou-Kéniéba. Ils sont affectés par le cycle burkinien (Tempier, 1986 et Boher et al., 1992) et le cycle éburnéen (Bassot et Vachette, 1984 ; Feybesse et al., 1989 ; Abouchami et al., 1990 ; Liégeois et al., 1991 ; Boher et al., 1992 Dia et al., 1997 ; Hirdes et al., 1996 ; Gasquet et al., 2003 ; Pawlig et al., 2006 ; Guèye et al., 2007). Les relations géométriques entre les différentes formations birimiennes font l’objet d’un débat non encore tranché. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 86 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 1. - Carte de la boutonnières de Kédougou-Kéniéba dans le contexte de l’Afrique (Bassot, 1966 ; Rocci, 1965 ; Clauer et al., 1982 modifié) (1.a boutonnière de Kédougou-Kéniéba ; 1.b Situation de la boutonnière de Kédougou dans le Sénégal; 1.c Le craton Ouest-africain; 1.d les différents cratons de l’Afrique) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 87 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Différents auteurs ont proposé une subdivision de ce domaine qui a abouti ainsi à des conclusions différentes sur l’ordre de mise en place des roches sédimentaires et des roches magmatiques. Trois cas de figures furent alors discutés dans la litérature. Soit l’ensemble volcanique est déposé sur les métasédiments dans le Birimien de Ghana (Junner, 1940 ; Bates, 1955), dans le sillon de Fétékro et du Yaouré en Cote D’Ivoire (Lemoine et al., 1985 ; Fabre et al., 1989) et dans la boutonnière de Kédougou-Kéniéba (Milési et al., 1989). Soit les métasédiments se déposent sur l’ensemble volcanique qui forme la base du Birimien (Bassot, 1963 ; Tagini, 1971 ; Dia, 1988 ; Bertrand et al., 1989). Soit l’ensemble volcanique et les métasédiments sont considérés comme des équivalents latéraux de faciès (Leube et al., 1990). Les travaux les plus récents, qui se base essentiellement sur les structures tectoniques mais aussi sur la pétrographie et la géochimie isotopique des roches, ont permis la mise en place dans le domaine birrimien de l’Afrique de l’ouest d’une suite lithologique dont la base est occupée par des formations sédimentaires tandis que les parties superficielles sont occupées par de roches magmatiques. Les arguments structuraux et pétrographiques utilisés par divers auteurs dans différents domaines birrimiens de ce craton (Caby et al., 2000 ; Ledru et al., 1991, Delor et al., 1995a, Vidal et al., 1996) et en particulier au Sénégal (Milési et al., 1989) ont montré que les domaines sédimentaires des birrimiens sont affectés par des phases de déformation D1. Cette phase de déformation est tangentielle et serait liée selon certains auteurs à des collisions intracontinentales. Dans les domaines sédimentaires comme les supergroupes de la Dialé-Daléma, cette phase tectonique D1 est reprise par une phase tectonique D2 transcurantes. Cette phase tectonique transcurante constitue des déformations majeures qui sont bien apparentes dans le birrimien magmatique contrairement à la D1. Si d’une localité à une autre, l’interprétation de la disposition de ces deux types de structures a été différemment perçue, leur position reste constante dans les sédiments. Ainsi il apparait clairement un birrimien ainsi découpé : • Un ensemble inférieur sédimentaire • Un ensemble supérieur magmatique Les études du Birrimien par la géochimie isotopique ont également montré des résultats similaires avec une certaine antériorité des formations sédimentaires par rapport aux formations magmatiques (Hirdes et Davis, 2002 ; égal et al., 2002). En effet, ces auteurs ont travaillés dans des domaines différents du craton ouest Africains et ont montré sur la base de datation aux isotopes que les roches sédimentaires du Birrimien sont plus anciennes que les roches magmatiques. 1.1. - Cadre géographique des zones d’études Le Sénégal se situe à l’extrême ouest de l’Afrique. Il est limité au nord par la Mauritanie, au sud par la Guinée Bissau et la République de Guinée, à l’Est par le Mali et à l’ouest par l’océan Atlantique. Le Sénégal Oriental est la zone située au Sud-est du Sénégal et englobe les régions administratives de Tambacounda et de Kédougou. Il est limité au nord par les régions de Matam et Louga, au sud par la République de Guinée, à l’est par le Mali et à l’ouest par la Gambie et les régions de Kolda et de Kafrine. Kédougou est la région située à l’extrême sud-est du Sénégal. Elle est limitée au nord et à l’ouest par la région de Tambacounda, à l’est par le Mali et au sud par la République de Guinée. Sur le plan hydrographique, deux cours d’eau caractérisent la zone : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 88 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako • La Falémé, affluant de la rive gauche du fleuve Sénégal. • La Gambie traverse également ce domaine et ses cours moyens peuvent être retrouvés dans les villages de Mako et de Badjan. Cette localité du Sénégal a la particularité d’abriter des minorités ethniques dont les bassaris et les cognaguis. Sur le plan du relief, on y rencontre les quelques collines du Sénégal sur lesquelles habitent les bassaris, peuple ayant encore conservé sa tradition du fait de leur isolation. Le climat de cette région est de type soudano-sahélien avec une saison sèche allant de Novembre à Juin qui peut être découpée en une saison sèche fraîche allant de Novembre à Mars et une saison sèche type allant de Mars à Juin et enfin, une saison pluvieuse entre Mai et octobre. La moyenne pluviométrique varie entre 600 et 800 mm. L’agriculture et l’orpaillage restent les principales activités de la population. Cependant, l’élevage y est accidentellement pratiqué. 1.2. - Cadre géologique de la boutonnière Comme nous l’avons vu plus haut, en Afrique, affleurent des formations birrimiennes à archéennes. Ces formations forment des ensembles appelés cratons. Parmi ces cratons, figure le craton ouest Africain. Au Sénégal oriental, ces ensembles affleurent et appartiennent à la boutonnière de Kédougou-Kéniéba. Elle couvre une superficie de 15000 km2. Au Sénégal, les formations paléoprotérozoiques affleurent dans la partie sud-orientale où elles appartiennent à un ensemble appelé boutonnière de Kédougou-Kéniéba (figure 2.1.1.b). Cette boutonnière composée de roches d’âge Protérozoïque inférieur à Paléozoïque inférieur est entourée de formations plus récentes. Elle est composée de la chaine des Mauritanides située dans sa partie ouest, du bassin de Madina kouta dans sa partie sud et des Supergroupes de Mako et de la Dialé-Daléma (magmatiques) au centre. Le domaine le plus ancien de la boutonnière (figure 2.1.1.a) est composé de deux supergroupes (Bassot, 1987) : I. Le supergroupe de Mako Cet ensemble correspond à la série de Mako (figure 2.1.2.a). Il occupe le domaine occidental de l’aire magmatique de la boutonnière et est à dominante volcanique. Des modèles lithostratigraphiques diverses sont mis sur place par divers auteurs (Bassot, 1966 ; Mission soviétique, 1973 ; Bassot, 1987 ; Dia, 1988 ; Ngom, 1989 ; Diallo, 1994 ; Dioh, 1995 ; Ngom, 1995) quant à la superposition lithologique des différents faciès pétrographiques de ce supergroupe. Ces modèles renvoient relativement à la même séquence à quelques variables près suivant le secteur étudié. Il est constitué de la base vers le sommet de coulées de basaltes en pillow ou massifs, de péridotites associées à des volcanoclastiques et à des roches sédimentaires. Sur cet ensemble de base repose un volcanisme tufacé. Et, enfin au dessus de la séquence se trouvent des formations flyschoides avec des grauwackes, des argilites, des carbonates. Les dernières composantes de ces supergroupes sont représentées par les granitoïdes syntectoniques (Batholite de Badon-Kakadian), tarditectoniques (granite de Soukouta) et post-tectoniques (Granite de Soukouta). Ce supergroupe montre d’importantes coulées de basaltes. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 89 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 2. - Cartes géologiques de la boutonnière et de ses limites (Bassot, 1966 modifié) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 90 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Ces basaltes sont bien distribués dans le supergroupe et présentent divers faciès (Dia, 1988, Diallo, 1994 ; Ngom, 1995 ; Dioh, 1995, Cissokho, 2010). Ce sont des basaltes en pillow dans les parties centrales et sud, des basaltes massifs dans le domaine précédents, à l’ouest et au nord de Mako, des volcanoclastiques basiques. Ces basaltes présentent une granulométrie variable. II. Le supergroupe de la Dialé-Daléma Il regroupe les anciennes séries de la Dialé et de la Daléma identifiées par Bassot (1963, 1966). Il représente la partie orientale de la boutonnière et est à dominante sédimentaires (figure 2.1.2.a). Ce supergroupe est composé de sédiments détritiques (épais) à intercalation de carbonate à la base associés à des roches magmatiques calcoalcalines et d’un groupe supérieur très épais et où alternent des sédiments détritiques plus fins avec un volcanisme timide. Ces deux groupes sont recoupés par des granitoïdes (Bassot et Caen Vachette, 1984 ; Bassot, 1987 ; Ndiaye, 1994). Cet ensemble a subi un métamorphisme dans le faciès schiste vert et une tectonique ductile à structures isoclinales (Ndiaye, 1989). Ces formations se seraient mises en place dans un bassin intracratonique (Ladru et al., 1991), suivi d’une autre phase de mise en place des granitoïdes tels que le batholite de Saraya à l’ouest, le granite de Gamaye à l’est et entre les deux, la granodiorite de Boboti. Dans cet ensemble, Ndiaye (1994) met en évidence des déformations souples NNE-SSW, pouvant sous l’effet du jeu de failles passer à E-W ou N-S. Les déformations cassantes de ce supergroupe sont NNE-SSW, NNW-SSE, NE-SW, N-S et E-W. Un nouveau découpage de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba a été adopté par les géologues du PASMI (Théveniaut et al, 2010b). Ces géologues subdivisent la boutonnière en différents supergroupes. Ainsi, le domaine birrimien est dénommé supergroupe birrimien. Dans ces travaux, le supergroupe birrimien est daté au Rhyacien (2300 à 1600 Ma). Ce supergroupe est composé de deux groupes : - Le goupe de Mako, inférieur, qui occupe la base du supergroupe. Ce groupe est d’age allant de 2,20 à 2,17 Ma. La base de ce groupe est formée d’un volcanisme bimodal allant des termes ultrabasiques aux termes acides. Le sommet est occupé par des roches volcanosédimentaires et sédimentaires. - Le groupe de Dialé-Daléma occupe les parties supérieures du supergroupe birrimien. Ce groupe montre des âges variant entre 2140 Ma et 2100 Ma. C’est un domaine composé essentiellement de roches sédimentaires et volcano-sédimentaires. A l’exception des carbonates qui occupent les parties basales de ce groupe, les roches sédimentaires rencontrées sont essentiellement détritiques. Le sommet de ce groupe est occupé par des roches volcaniques intermédiaires à acides et des volcano-sédimentaires. A ces deux groupes sont associés trois suites à composantes plutoniques qui viennent recoupées les formations qui leur sont antérieurs : - La suite de Sandikounda-Soukouta, la plus âgée (2170 à 2140 Ma), est composée d’un complexe tonalite-diorite à la base, puis de granite-granodiorite-diorite, des gabbros et microgabbros. Ces ensembles sont surmontés par des massifs circonscrits de granites et granodiorites. - La suite de Saraya datée entre 2100 et 2060 Ma. La base de cette suite est composée de massifs circonscrits de granite à biotite. Ces massifs sont surmontés de diorites, de massifs circonscrits de granites et granodiorites. Le sommet est occupé par des leucogranites et de monzogranites. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 91 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako - La suite de Boboti est d’age allant de 2080 à 2060 Ma. Cette suite est composée essentiellement de roches intermédiaires associées à des roches volcaniques acides. 1.3. - Le supergroupe de Mako (dénommé groupe de Mako dans le PASMI) Le Supergroupe de Mako constitue la partie occidentale de la boutonnière de KédougouKéniéba. Il est limité à l’est par le Supergroupe de la Dialé-Daléma dont il se sépare par une faille dans laquelle circule la rivière de la Dialé. Sa limite ouest est la chaîne des Mauritanides tandisqu’au sud il est limité par le bassin de Ségou-Madina kouta. Le Supergroupe de Mako a fait l’objet d’études antérieures par divers auteurs (Bassot, 1966, 1987 ; Dia, 1988 ; Ngom, 1985, 1989, 1995 et Dioh, 1995). A l’instar du craton ouest africain et de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba, le supergroupe de Mako (récemment nommé groupe de Mako dans les études du PASMI (Thévenaut et al., 2010b) a fait l’objet de plusieurs subdivision dans l’optique de comprendre sa lithologie et sa genèse. Ainsi, en voici quelques unes de ces subdivisions : Bassot (1966 et 1987) reconnait, Un magmatisme basique largement répandu sur la bordure occidentale et qui va des coulées de basaltes aux péridotites. Ce sont des formations présentant une stratification avec des coulées pyroclastiques et des formations sédimentaires, Un volcanisme intermédiaire avec des pyroclastites, des andésites et des rhyolites est caractérisé par une matrice tufacée ; Enfin, des flysch avec des roches sédimentaires détritiques ou encore chimiques. La Mission Sénégalo-Soviétique (1972-1973) se basant sur les travaux de Bassot définit également trois ensembles ; Le groupe d’Ouassa dans lequel on retrouve des coulées et des sills de basaltes à amphiboles, des dykes de gabbros, des diabases et quelques fois des andésites, ensuite des laves acides puis des laves bréchiques et enfin des tufs grossiers et des grès tufacés, Le groupe de Bérola présente des volcaniques à volcano-sédimentaires, des grès et des brèches tufacées, des coulées de sills, de diabases, d’andésites, des gabbros et rarement des roches acides et enfin des roches volcaniques à Sabadola ; Le groupe de Khossanto renferme des séricito-schistes, des coulées de diabases et des conglomérats interstratifiés. Ngom (1985) découpa le super-groupe de Mako en deux grands ensembles dans sa partie centrale Un ensemble inférieur composé de coulées de basaltes en pillow associées à des sills de pyroxènolites, de pyroclastites, des métasédiments, des métagabbros. Il y définit deux faciès à métabasaltes : Les types A, aphyriques, à texture microlitique dendritique riche en minéraux opaques Les types B porphyriques, à texture intersertale et peu vésiculaire. Ces laves sont surmontées de quartzites et de pelites avec des lentilles calcaires de faibles puissances en voie de dolomitisation. Les gabbros sont à massifs concordant avec un litage magmatique et une schistosité N-S et NE. Un ensemble supérieur hétérogène, non déformé constitué de filons d’andésites brunâtres à amphibole millimétriques, de petits massifs discordants de gabbros et des dykes de lamprophyres orienté N20 et des granites de Mamakona associés à des microgranites et des rhyodacites. A Tonkoto, ces laves acides s’associent à des granodiorites. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 92 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Dioh (1986) définit dans la partie nord trois ensembles magmatiques orientés N-S dans le panneau de Konkoto Un ensemble basique étendu dans les basaltes parfois en pillow sans ciment et des volcanosédiments à tendance andésitique peu étendu. Les granites syntectoniques de Kaourou et Laminia recoupent ces formations conduisant à un métamorphisme thermique d’où l’aspect sombre de la roche. Un deuxième ensemble constitué d’épidiorites. Des gabbros formant des dykes subparallèles à la schistosité et en contact franc avec les basaltes sont en intrusion dans cet ensemble. Les ensembles précédents sont recoupés par un ensemble de filons dacitiques. Dia (1988), a mis en évidence dans cette partie une séquence lithologique constitué par : Un volcanisme basique à la base constitué de basaltes massifs et en pillow associé à des pyroclastites recoupés de dykes de microdiorites. Un volcanisme acide à intermédiaire au sommet des andésites et des rhyodacites. Ces ensembles qui reposent sur les complexes amphibolo-gneissiques de Sonfara sont recoupés par le complexe plutonique calcoalcalin de Sandikounda et granodioritique de Laminia-Kaourou. Les complexes amphibolo-gneissiques sont injectés dans des veines d’aplites et de pegmatites riches en quartz et en feldspaths de nature trondhjémitiques. Diallo (1994) travaillant sur les secteurs N, S et NE du super-groupe définit une séquence lithologique avec Un ensemble inférieur constitué de basaltes massifs ou en structure de pillow et de tufs basiques, associés à d’étroites assises volcanodétritiques et sédimentaires et des laves andésitiques et des plutonites basiques et ultrabasiques, Un ensemble moyen montrant une alternance tufopélitique et tufogréiseuse qui est recoupé d’andésites massives, de rhyodacites et de gabbros divers ; Un ensemble inférieur constitué de pélite, de grès, grauwackes, stuffites andésitiques et de rares microconglomérats associés à de rares andésites massives et à des gabbros. Des datations radiométriques effectuées sur le secteur montre que nous avons par ordre d’ancienneté certains granitoïdes et les batholites de Kakadian et Saraya puis les amphibologneiss de Sonfara, ensuite les complexes plutoniques lités de Sandikounda puis les calcaires de Mako et enfin une autre partie du batholite de Saraya et les granites de Boboti et Gamaye. 1.3.1. - Composition lithostructurale du supergroupe de Mako Les études menées dans le secteur ont permis d’affiner la subdivision du supergroupe à l’instar de celle de la boutonnière mais aussi d’établir une lithostratigraphie globale du domaine. L’ensemble de ces auteurs, bien que travaillant sur des secteurs différents du supergroupe se sont mis d’accord sur une lithologie commune avec quelques variables d’un secteur à l’autre. Ngom (1995) décrit dans les parties centrale et méridionale une succession lithologique qu’il définit ainsi : a) De la base vers le sommet, elles présentent de faibles venues de basaltes en spinifex, des coulées de basaltes massifs puis des basaltes en pillows. Le sommet de la séquence est occupé par des brèches sur les quelles reposent des roches sédimentaires siliceuses ou des lentilles de roches carbonatées de faibles extensions. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 93 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako b) Les roches volcaniques basiques ou volcanoclastites basiques sont recoupés par des massifs de gabbros différentiés et des métadolérites mais aussi un magmatisme basique à ultrabasique dont la mise en place tardive montre des relations comagmatiques avec les basaltes. c) Les parties médianes de cette séquence présentent un volcanisme explosif acide à intermédiaire. On y note un volcanisme où les termes sont brèches de coulée ou d’agglomérats volcaniques dont les constituants sont acides. La composante fine de ce volcanisme est interstratifiée avec les métasédiments détritiques composés de grauwackes, de conglomérats et pélites gréseuses. d) La partie supérieure de cet ensemble est composée de sédiments détritiques largement dominés par les schistes pélitiques. Ces dernières sont recoupées par des sills de gabbros peu ou pas déformés. e) Ce complexe volcanosédimentaire présente un métamorphisme dans le faciès schiste vert. La séquence lithostratigraphique de la partie septentrionale du Supergroupe de Mako serait constituée de bas en haut de sédiments indifférenciés, d’un volcanisme basaltique, des sédiments plus ou moins carbonatés, des tufs et laves andésitiques et rhyolitiques, de sédiments, d’un plutonisme ultrabasique et gabbroïque, et enfin de granitoïdes (Diallo, 1994 ; Dioh, 1995). Le magmatisme qui a donné la séquence de Mako est régional (Ngom, 1995) et s’est mis en place dans des failles NNE, E-W et NW. Sur le plan tectonique, le domaine de Mako montre trois directions préférentielles majeures orientées NNW à NW, N-S et NNE à NE. Ces directions correspondent aux limites des affleurements rocheux. Dans la partie sud, ces structures tectoniques correspondent à la shear zone de Bafoundou d’orientation NNW à N-S. cette shear zone est aussi caractérisée par la présence d’une linéation d’étirement. Cette structuration s’accompagne d’une schistosité de la roche qui est orientée N170 - 65W associée à des boudins de calcites cisaillés et à une linéation d’étirement d’orientation N175 - 15S (Diène, 2002). Les volcanoclastiques montrent aussi un aplatissement suivant la schistosité. La stratification des agglomérats associés à cette shear zone est orientée N36 - 43S. On note aussi dans les conglomérats de l’Est, une schistosité N120-30S (Cissokho, 2010) et les faciès pétrographique de ce domaine varient des roches acides aux roches ultrabasiques en passant par les termes intermédiaires et basiques. Les structures correspondant à ces shear zones occupent les bordures des affleurements. En plus de cela, la shear zone est synchrone aux formations volcanoclastiques et postérieurs aux formations basaltiques. 1.3.2. - Les basaltes du supergroupe de Mako Ils constituent les coulées volcaniques du Supergroupe. Pour la plupart des cas, ces basaltes montrent des structures en pillow qui témoignent de leur mise en place sous-aquatique comme l’a constaté Ngom (1995) dans les parties centrale et méridionale du Supergroupe. On rencontre ainsi un faciès de métabasaltes en pillow-lavas, un autre faciès en coulée massive, puis un troisième faciès en spinifex et enfin des faciès divers (Ngom, 1995 ; Dia, 1988 ; Diallo, 1994 ; Dioh, 1995). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 94 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Les métabasaltes en pillows sont rencontrés dans les parties centrale et méridionale du Supergroupe étudiées par Ngom (1995) en l’occurrence dans le secteur de SabodalaKérékounda, Bambarandi-Badian, Ouest Bambarandi et à Kounemba. A Bambarandji, les métabasaltes sont en petits pillows aphyriques et non vésiculés et présentent une surface rugueuse et variolée à l’ouest de Bambarandji. A Badjan, ces métabasaltes se caractérisent par des fentes de tension remplies de quartz et certains présentent même un aspect caverneux avec des cavités remplies de barrettes silicifiées, épidotisées ou férralitisées. Le quartz présente une disposition prismatique accolée aux parois et sous forme de granules pyramidaux au fond des cavités. Les métabasaltes massifs constituent des termes basaltiques sans structures particulières à l’affleurement. Ils sont souvent associés à des termes en pillow avec lesquels ils s’interdigitent. Ils peuvent aussi être porphyriques et piquetés de plagioclases. Ce type de métabasaltes est observé à Lameh et au sud-ouest de Koulountou (Ngom, 1995). Ils constituent aussi la plupart des métabasaltes de la partie occidentale du Supergroupe (Diallo, 1994). Ils montrent alors un grain variable et parfois des caractères qui les rapprochent d’autres roches comme les dolérites, les gabbros et les andésites. Ces métabasaltes sont décrits dans la région de Léoba-Konkotou, de Mako et dans la partie sud du complexe de LéobaYélimalo (Diallo, 1994). Ces basaltes sont aussi rencontrés à l’ouest de Moussala (Dioh, 1995). Les métabasaltes à texture de spinifex encaissent les formations aurifères de Sabodala. Ils peuvent parfois être mylonitisés sous l’action de faille NNE. Sur la périphérie de la roche, on signale des gerbes d’amphiboles dans la roche verte sombre. Et ces gerbes baignent dans une mésostase relativement abondante. Ngom (1995) compare cette structure au « randomly spinifex texture » décrit dans les komatiites du Munro township au Canada. Ce sont des formations qu’on rencontre à Bransan. Cette texture passe vers le centre à une roche avec des amphiboles trapues baignant dans une mésostase peu abondante qui se rapproche d’une texture dite « porphyric spinifex texture ». Cette texture est rencontrée à Sabodala. Les autres métabasaltes du Supergroupe de Mako sont représentés par les volcanoclastiques du nord-est de Kérékounda et les métabasaltes à tendances variées décrits par Diallo (1994) dans le complexe de Léoba et les faciès bréchiques du complexe de Léoba-Kéniékéniébandi (auteur op.cit) ; les métabasaltes vacuolaires de Koba et Siroko ainsi que ceux présents dans les volcanosédiments du lit de Sonon Kolé (Dioh, 1995). Dans le secteur de Mako Est, on a des métabasaltes amygdalaires, rugueux avec des vésicules arrondies le plus souvent. Ces vésicules peuvent aussi être elliptiques en certains endroits. Quelques fois ils présentent de véritables géodes remplis de cristallisation de quartz bipyramidés. L’aspect elliptique des vésicules peut être expliqué par la fluidalité magmatique ou des phénomènes tectoniques. 2. - Description générale 2.1. - Aspects pétrographiques 2.1.1. - Etudes de coupes Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 95 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 3. - Coupe de la colline suivant une direction parallèle à l’axe Badian-Bafoundou Cette coupe montre deux faciès de roches (figure 2.1.3) : • Les basaltes. • Les microgabbros. Le basalte de ce domaine est un basalte en pillow lavas caractérisé par un cortex très déformé. Les pillows sont subarrondis et quelque fois elliptiques avec un grand axe oblique caractérisant une déformation de la roche. Les blocs de la roche sont décimétriques à métriques. Leur coloration est verte sombre et leur surface tapissée quelque fois de points de coloration blanchâtres correspondant à des plagioclases. Ces plagioclases sont englobés dans un fond non cristallin (la mésostase). La roche est également très fortement fracturée avec des discontinuités remplies ou non remplies. Elles sont orientées NE, NW et ont valeur d’une schistosité de fracture. Dans d’autres cas, la roche présente des fentes de tension remplies de cristallisation de quartz. Ces fentes de tension peuvent aussi être très fortement étirées sous l’effet de fortes contraintes tectoniques. On note aussi un intense réseau de diaclases dans la roche dont les comportements seront étudiés plus bas. Les fractures sont remplies par des cristallisations de quartz ou encore par de la calcite et de l’épidote. On note aussi un intense réseau de filonnets d’épidote et de calcite. La roche à l’affleurement se présente aussi en enchainement de butes de même nature pétrographique et séparées par des ravins. Cette disposition est caractéristique d’un jeu de failles. Pour cette colline, les mouvements sont dextres. Le cortex de la roche est aussi fortement microplissé. Ces basaltes sont par endroit traversés par des filons de microgabbros correspondant à des intrusions dans les failles. Ces roches se présentent en grains de petites tailles de nature plagioclases et pyroxènes. Quelques fois ces plagioclases se présentent en baguettes caractéristiques des dolérites. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 96 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 4. - Coupe de Bafoundou La coupe (figure 2.1.4) montre les roches limitrophes ou en enclaves dans les formations basaltiques du sud de Mako. Elles sont représentées par des tufs andésitiques, des quartzites et des gabbros. Les quartzites recoupent les autres formations du domaine. Les tufs andésitiques montrent une coloration rougeâtre. Les éléments de la roche sont de dimensions décroissantes de la base vers le sommet. Les éléments de cette roche sont anguleux englobés dans une matrice plus fine de nature tufacée. Le litage est net et bien identifiable sur la roche. Les plissements de la roche sont bien visibles à l’affleurement. Les éléments de la roche sont étirés suivant une direction oblique caractéristique d’un mouvement de cisaillement associé à un mouvement de compression. Les quartzites sont rubanés et montrent un litage oblique. Ils sont souvent altérés. Ils montrent aussi une fracturation. Les gabbros sont retrouvés vers le village de Bafoundou et sur les parties périphériques de la colline. Ils sont constitués de minéraux de plagioclases et de pyroxènes. Ce sont des minéraux de grandes tailles. La roche présente aussi un litage magmatique dans lequel la taille des grains diminue de la base vers le sommet. Les minéraux de pyroxènes se présentent généralement en gerbes, leurs sections sont altérées en rouge caractéristique de l’oxydation des minéraux riches en fer. 2.1.2. - Etudes de cartes Il s’agit dans ce qui suit de faire une description macroscopique générale des différentes formations rencontrées sur le terrain et à l’affiner sur la colline située à l’interface MakoBadjan-Wassadou-Tomboronkoto. Dans ce domaine, on note la présence de roches ultrabasiques, de granites, de basaltes, de gabbros, d’andésites, de dolérites, et des volcanosédimentaires (figures 2.1.4 et figure 2.1.5). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 97 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Ce domaine montre de vastes coulées de métabasaltes dans le domaine ouest associé à des métagabbros. Les études microscopiques de la composition minéralogique de la colline d’UB de Mako Est montre que cette colline est consttuée de lherzolites dans sa partie basale et de webstérites vers le sommet. Les gabbros (Gb) : Les bordures de ces UB sont occupées par des roches gabbroïques avec des cristaux de plagioclases et de pyroxènes bien visibles et facilement identifiables par leur aspect respectivement blanc laiteux et noir à éclat mat. A Bafoundou, ces gabbros avec la même minéralogie présentent des cristaux de grandes tailles et un litage magmatique. Ils présentent une texture en spinifex bien visible sur la roche. Ce sont donc des structures en gerbe. Les gabbros se rencontrent sur tous les secteurs et peuvent renfermer des structures très différentes. On note aussi dans ce domaine de Mako ouest , au nord de la coline d’ultrabasique des roches filonniennes de natures doléritiques. En effet, cette roche montre des pyroxènes et des plagioclases. Ces plagioclases sont allongés et de taille quelque fois centimétriques et par conséquent, la roche est porphyrique. Ce dyke est orienté N-S. Cette dolérite est porphyrique avec des inclusions de plagioclases. Ces ensembles sont continués vers le nord-ouest par des collines d’andésites à minéraux invisibles à l’œil à l’exception de quelques phénocristaux de plagioclases et de pyroxènes. On note aussi dans cette zone la présence de filon de quartz (F.Qz) d’environ 120 m de grand axe et de 15 mètres de largeur. Celui-ci est orienté N140 et montre relativement la même orientation que le filon retrouvé du coté de Mako-est dans les tufs rhyolitiques (T.Rh). Ces tufs rhyolites sont bien visibles sur la route qui mène de Tambacounda à Kédougou (N7) où ils constituent l’escarpement qui est à l’entrée de Mako. Sa couleur est blanchâtre caracteristique de l’altération kaolinitique de la roche. Ils montrent aussi des plissements et microplissements avec des plis isoclinaux et traversés par des filons de quartz souvent boudinnés. Ils montrent aussi des structures comme les schistosités et les cisaillements. Ainsi, la S0 est N120-50SW tandis que la schistosité est N170-60SW. Ces tufs laissent entrevoir quelques reliques de quartz tandis que les feldspaths et les micas sont transformés en kaolinite ; ce domaine est marqué par un volcanisme pyroclastique. Les volcanoclastiques andésitiques sont rencontrés aussi bien dans le domaine de Mako Est que de Bafoundou. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 98 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 5. - Carte d’affleurement du secteur (Données de terrains, Photoaériennes, photosatélites, Rapport DAT-AID, inédit 1986) : (B. basalte ; Grd. Granodiorite et diorite ; Gr.a. granite alcalin ; Gb. Gabbro, Rhy. Rhyolite ; UB. Roche ultrabasique ; Qzt. Quartzite ; Fl.Q. filon de quartz ; T.and. tufs andésitique ; T.Rh. tufs rhyolitiques ; br. An. Brèche andésitique) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 99 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako A Mako-Est ces volcanoclastites sont représentés par des tufs andésitiques (T.and) dans lesquels on note des fragments de roches de couleur verdâtre et rougeâtre indicant leurs provenances différentes. Ces fragments sont de nature acide à basique et montrent des tailles variables. Ce sont donc des brèches polygèniques dont les éléments sont englobés dans une masse de nature tufacée. Cette roche montre une stratification N135-50SW. Il présente aussi une ségrégation granulaire. Cette ségrégation granulaire se matérialise par une diminution du grain de la base vers le haut. A Bafoundou, les volcanoclastiques andésitiques (figure 2.1.6.a) montrent des colorations rougeâtres avec des termes bréchiques et des termes tufacés dont le passage est caractérisé par la présence d’un pli. Ce pli peut être mis en évidence par l’ondulation que décrivent ces roches. Ces tufs présentent un débit en dalle avec des bancs de pendages variables. Ils se présentent en affleurement allongé dans la direction N-S. Ces tufs andésitiques sont donc affectés par la shear zone N-S à mouvement transpressif caractérisé par des structures linéaires obliques. Cette obliquité de la direction d’étirement des éléments de la roche serait la conséquence d’un déplacement avec deux composantes. La première composante du déplacement est verticale et émane d’une compression. La seconde composante est cisaillante. Un peu plus au sud de ces tufs andésitiques sont présentes des brèches basaltiques dont les éléments sont de nature basiques composés de pillows. Ces brèches continuent vers le Wassadou. Ces brèches sont composées de fragments de pillows reliés par un ciment plus ou moins vitreux. Fig.2.1. 6. - Différents faciès de roches (a. - Tufs andésitiques ; b. - Volcanoclastiques basique) Les granites : On note deux groupes de granites dans ce domaine. Le village de Niéménéké est caractérisé par des granitoides alcalins représentés par la présence de granites et les rhyolites alcalins. Les granites de Niéméniké, de couleur rosâtre, sont de nature alcalin (Gr.a). Ces granites sont traversés par des réseaux de fractures conjuguées. Ces granites montrent des feldspaths quelque fois en inclusions décimétriques. On note aussi la présence d’abondants cristaux d’orthoses. Cette zone montre aussi des rhyolites alcalines (Rhy). Elle présente des phénocristaux de plagioclases englobés dans de la mésostase vitreuse hyaline (figure 2.1.7d). La roche est de couleur leucocrate dans le rose à tendance maron. Entre Soukouta et Niéméniké, on note la présence d’une diorite quartzique (figure 2.1.7.c). Ces diorites se présentent en petits affleurements métriques. Elles montrent de gros cristaux de plagioclases et d’amphiboles. Les minéraux de quartz sont aussi bien visible dans cette diorite. Sur le plan structural, cette diorite montre des fentes de tension non remplies, de Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 100 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako dimension décimétrique. Ces fentes de tension se présentent en échellons caractéristiques d’un couloir de cisaillement. Les épontes des fentes de tension sont bien jointives Fig.2.1. 7. - Différents faciès de roches (c. - Diorite quartzique ; d. - Rhyolite) Les roches ultrabasiques (UB) sont reconnaissables sur le terrain par leur aspect très sombres (figure 2.1.8.e). Elle débite en blocs centimétriques à décimétriques. Elle est composée essentiellement de pyroxènes et d’olivines. La surface d’altération est rougeatres (apparence latéritique ou ferrugineuse) avec d’importantes creuvasses marquant un arrachement des olivines. L’olivine est reconnaissable sur le terrain par son aspect vitreux alors que le pyroxène présente un aspect mat. Ces roches sont constituées en surface d’une altération latéritique conséquente de leur composition riche en fer, suivi d’une zone riche en élements fibreux (la serpentine produit de l’altération des olivines) caracteristiques de l’altération de l’olivine et des pyroxènes. Cette serpentine est associée à des minéraux oxydés à caractères comparables à ceux des minéraux altération de la surface. Ces UB sont aussi rencontrées sur la rive gauche du fleuve gambie dans la continuité de la grande colline de l’Est de Mako. Sur cette rive, elle forment de petits affleurements bordant le fleuve. Ce sont des roches fortement schistosées avec des directions NE à ENE et des directions SE à ESE. Cette schistosité est de type schistosité de fracture. C’est aussi une roche très sombre que l’on peut qualifier de holomélanocrate. A Mako-ouest, on rencontre des collines d’ultrabasiques (UB) sur la rive droite du cours moyen et qui se continuent sur Lenguékhoto par des affleurements de basaltes en pillow traversés quelque fois par des filons de quartz ou de microgabbros épidotisés. orientés N-S. Au sud de Mako, après le fleuve, on note des formations de basaltes en pillows (B) qui se présentent en collines continues présentant entre elles des dépréssions (figure 2.1.8.f). Ces basaltes montrent des colorations vertes avec une structuration magmatique en coussins. Ces pillows sont plus ou moins elliptiques avec un grand axe incliné. Cette inclinaison du grand axe est caractéristique d’une déformation du domaine. A proximité de la route (N7), on note la présence de filonnet de pegmatites qui recoupent les granites intrus dans cette rhyolites. Ces pegmatites présentent des cristaux d’orthose décimétriques. En effet, cette partie montre un caisson fillonien dont le grain passe des pégmatites au centre vers les applites à la périphérie. Les pégmatites montrent un gros grain parfois centimètrique à pluricentimétrique alors que les aplites ont un grain fin millimétrique. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 101 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Le domaine de Mako village est caractérisé dans sa partie Est par la présence de schistes et de gabbros. Ces gabbros bordent aussi la colline de latérite qui continue vers Lameh par des roches basiques et ultrabasiques mais aussi des roches intermédiaires. Fig.2.1. 8. - Différents faciès de roches (e. - Roches ultrabasiques ; f. - Basalte en coussin) Le granite de Soukourta (Grd) montre un aspect complexe. Il débite en boule et on note tout autour des arènes sableuses caractéristiques de leur altération. C’est une granodiorite à biotite et amphibole. Leucocrate, il est affecté par un métamorphisme qui contribue à la formation de gneiss. Ce granite est associé à des basaltes qui est soit en enclave, soit qui recoupe entièrement la granodiorite ou encore qu’il y’a interdigitation entre les deux termes. L’interdigittation de ces deux faciès montre leur évolution contemporaine. En effet, au moment de leurs mises en place les deux magmas dont l’un est acide et l’aute basique, cristallisent simultanément. Au cours de cette cristallisation, les deux laves s’interdigitent. Par moment, des laves basaltiques viennent recouper les roches acides en refoidissement. Les quartzites (Qzt) sont bien représentés à Bafoundou où ils occupent les parties sommitales des tufs. Ces quartzites sont blancs à la périphérie et de couleur noirâtre au centre et au sommet de la formation. Ces quartzites peuvent aussi être en contact avec les volcanoclastiques basiques. Ces volcanoclastiques montrent des pillows avec des fentes remplies de cristallisations de quartz. Cette formation est comparable aux brèches volcaniques des environs de Wassadou dans la continuité de la colline de Badjan. 2.2. - Aspects structuraux Le secteur de Mako est caractérisé par un ensemble de déformations cassantes et ductiles (figure 2.1.9). Ainsi, apparaissent des fracturations associées à des plissements. Les fractures sont représentées par des failles, des diaclases, et des fentes de tension en plus des fissures qui ne peuvent pas apparaitre sous cette échelle. Les failles sont des fracturations des roches accompagnées de déplacements des compartiments de part et d’autre du plan de fracturation. Ces failles peuvent être observées sur les collines. Elles se caractérisent alors par une apparition de l’affleurement sous forme de butes de même nature pétrographique séparée par des zones de dépression pouvant donner lieu à des ravins. Les diaclases sont aussi présentes dans la plupart des faciès pétrographiques. Elles apparaissent sous forme de fracturations sans déplacement de la roche. Les fentes de tension montrent des épontes jointives et leurs aspects dépendent très largement de la roche et de la zone où on les rencontre. Elles peuvent apparaitre isolées ou en échelon. Ainsi, on peut remarquer que le domaine de Mako est à Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 102 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako structures orientées presque dans toutes les directions. Cependant, force est de constater que l’orientation préférentielle est N-S et E-W. Ces fractures sont représentées par des fentes de tension présentes dans les roches dures comme les basaltes où elles montrent des remplissages par des cristaux de quartz mais aussi les diorites. Ces basaltes montrent également un réseau intense de diaclases et de fracturation (figure 2.1.10.c). Elles sont à orientations variables. On note aussi la présence d’une importante quantité de directions de schistosités de fractures. Les quartzites montrent aussi une schistosité de fracture orientée ESE (N100 à N120). Ces structures cassantes sont aussi présentes au niveau des andésites situées au NW de Mako (figure. 2.1.11.d) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 103 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 9. - Carte de linéaments de Mako (Données de terrains, Photoaériennes, photosatélites Rapport DAT-AID, inédit 1986) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 104 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 10. - Caractéristiques structurales des roches (c. fractures dans les basaltes ; d. litage et fractures dans les quartzites) Les failles sont le plus souvent occupées par des roches filoniennes comme les filons de quartz orientés N-S. Ces filons sont présents dans un large domaine de Mako (Mako nordouest, Mako Est et Mako nord-est). Ces intrusions sont fréquentes dans les volcanoclastiques mais peuvent aussi être trouvées dans les autres faciès. Elles représentent aussi les domaines des shear zones à Bafoundou et à Mako. Ces filons peuvent aussi être représentés par des microgabbros. A Niéméniké, les roches magmatiques sont représentées par les granites et les rhyolites. Ces roches sont affectées par une fracturation orientée ENE à E. Les rhyolites montrent des fractures remplies. On y note la présence de granites pegmatitiques. Ces granites pegmatitiques montrent des grains de grandes tailles. Ces pegmatites s’accompagnent de filonnets d’aplites formant ainsi un caisson filonien. Ces pegmatites occupent le centre alors que l’aplite occupe la périphérie. Les tufs rhyolitiques situés à Mako (figure 2.1.11.b) montrent aussi un intense réseau de fracturation essentiellement ENE, N et E. Ces fractures sont quelque fois remplies de quartz. Ils sont aussi traversés par des filons de quartz témoignant des failles à orientation NW. Les gabbros occupant les versants des collines de basaltes et d’UB et pouvant aussi se présenter en affleurement diffus (sud du fleuve, Mako Est). Dans ces gabbros, on note aussi des fracturations NW (N120), NE (N34). Sur la piste de la formation nommée ”formation de la Bananeraie”, les diorites quartziques montrent des fentes de tensions en échelon (figure 2.1.11.a) non remplies. Les granites de Badon montrent aussi des fracturations de directions variables. Fig.2.1. 11. - Caractéristiques structuraux des roches (a. fentes de tension dans une diorite ; b. litage et fracture dans les tufs rhyolitiques) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 105 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako A coté de ces discontinuités fragiles, le domaine montre aussi des discontinuités ductiles marquées par des plissements. Ces plissements sont aussi représentés dans toutes les formations rocheuses du secteur où ils sont identifiés par des critères différents. En effet, dans les basaltes en pillow, les plissements sont très visibles dans le cortex microplissé et quelque fois dans l’espace interpillow étiré et microplissé (figure 2.1.12.a). On note aussi la présence d’un système dôme-bassin caractéristique de plusieurs générations de plissements. En plus de cela, les pillows montrent un changement de position initiale ; ils sont devenus obliques et le pédoncule est bien oblique par rapport à l’horizontale. Au niveau des tufs andésitiques de Bafoundou, en suivant la direction de la stratification, on décrit une surface ondulatoire qui correspondrait à un pli. A Mako ouest, les plissements sont reconnaissables grâce à la direction de la schistosité de fracturation. En effet, dans les volcanosédiments, cette fracturation fait des angles variables mais le plus souvent faibles par rapport à la stratification. Au niveau des tufs rhyolitiques de Mako, les plis et microplis sont très bien visibles. Ces plis sont isoclinaux ou en genou. Fig.2.1. 12. - Déformations ductiles des roches (a. déformation du cortex ; b. plissement du basalte) Fig.2.1. 13. - Déformations ductiles des roches (c. cortex fortement déformé) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 106 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako 3. - Etude des variables géomécaniques des basaltes du sud de Mako Dans le cas des besoins de ce travail de recherches et pour le choix du secteur d’études, nous prenons comme exemple-type la colline située entre Bafoundou, Badian, Wassadou et Tomboronkoto. Cette colline est constituée de basalte en pillow. Elle se présente en association de collines qui sont séparées des ravins (pas directement visible sur le paysage). La roche montre une texture microlitique porphyrique avec des cristaux de plagioclase. Elle est de couleur vert sombre. Le cortex de la roche est microplissé. On note aussi au niveau de la roche un fort réseau de microfracturations remplies par de l’épidote et de la chlorite. Ces filonnets sont de faibles extensions comparées aux autres structures cassantes de la roche. Cette roche constitue l’essentiel des faciès pétrographique que l’on rencontre dans ce secteur. Les pillows montrent un cortex qui est très déformé. Les fentes de tension présentes dans la roche sont caractérisées par un remplissage avec des cristaux de quartz. Dans certains endroits, les fentes de tension sont caverneuses. Elle est aussi atteinte du métamorphisme hydrothermal caractérisé par les filonnets d’épidote et de chlorite qui sont observés dans la roche. Le domaine est aussi caractérisé par des intrusions de microgabbros. Ces intrusions de microgabbros empruntent les fractures et surtout de nature faille. Ces microgabbros présentent une texture microgrenue avec des grains de petites tailles presque invisibles à l’œil. Ils présentent aussi quelque fois des lattes de plagioclase caractéristique des dolérites. Les plagioclases notés dans la roche sont associés à des pyroxènes. Fig.2.1. 14. - Coupe de la colline suivant l’axe Badian-Bafoundou Fig.2.1. 15. - Massif de Basalte en coussin de Badian Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 107 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako La roche se présente à l’affleurement en blocs polygonaux centimétriques à décimétriques. Cette colline montre une structuration magmatique caractérisée par la présence de pillow lavas. Ces pillows sont caractérisés par un cortex qui protège l’élément pillow (figures 2.1.12 et 2.1.15). La roche se présente aussi en un assemblage de blocs subarrondis à elliptiques, superposés formant un ensemble compact. On peut identifier sur cette roche trois zones caractéristiques que sont le corps du pillow, le cortex et le pédoncule. Le corps du pillow est verdâtre traversé par des fentes de tension, le plus souvent remplies de cristallisation de quartz. Il est vert sombre montrant quelque fois des taches blanchâtres de plagioclases et des taches noires sombres de pyroxènes. Cette zone est entourée par un matériel pouvant être assimilé à un ciment qui entoure le corps du pillow. Le cortex est de couleur sombre, plus sombre que la masse du coussin et est épidotisé et chloritisé. Il est composé d’un matériel qui est non cristallin. A la cassure, ce cortex montre une altération rougeâtre. Le pédoncule constitue la zone d’alimentation du pillow au moment de sa mise en place. A l’intersection des différents pillows, on note l’espace interpillow qui montre un remplissage par des cristallisations de quartz. Quelque fois, on note dans cet espace la présence de petits pillows. Cette colline se présente en butes séparées par des ravins qui correspondraient à des failles. L’hypothèse de présence de faille est appuyée par le fait que ces butes sont de même nature pétrographique. Les failles montrent des déplacements dextres. 3.1. - Variables mécaniques du terrain 3.1.1. - Rugosité des discontinuités 3.1.1.1. - Acquisition des données de mesure du Joint Roughness Coefficient Le JRC (Joint Roughness Coefficient) est un indice qui permet de mesurer la rugosité des surfaces des discontinuités. L’acquisition des données du JRC commence sur le terrain et se termine au laboratoire. Sur le terrain, on compare le profil de la discontinuité sur une distance donnée à celui de Barton et Choubey (figure 2.1.16). A partir de cette comparaison on définit une valeur de la distance d’étude. Ensuite, on détermine le JRC0 à l’aide de cette charte. Cette charte de Barton et Choubey montre dix (10) profils types variant par tranche d’amplitude deux (2). Au laboratoire, nous avons confectionné des moules parallélépipédiques à base carré de cinq (5) centimètres de coté et dix (10) centimètres de hauteur. Pour les éprouvettes renfermant des plans de discontinuité, celles-ci sont parallèles à la base du parallélépipède. Ainsi, la distance de référence est prise égale à cinq (5) centimètres. L’état du profil de la surface de discontinuité englobée dans l’éprouvette de roche sera comparé à la charte de JRC (figure 2.1.16). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 108 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 16. - Standard du JRC (Joint Roughness Coefficient) de Barton et Choubey (1977) 3.1.1.2. - Détermination du JRCn Une fois les données de terrain estimé à l’aide de la charte, on passe au laboratoire à la détermination par le calcul des JRCn. Dans la phase précédente, le JRC est défini au laboratoire par comparaison du profil de rugosité de Barton à la rugosité de la discontinuité incluse dans l’éprouvette de roche. Sur le terrain, les longueurs d’étude des discontinuités seront définies de sorte qu’elles caractérisent la discontinuité dans son extension. En effet, la théorie des fractales montre que la géométrie des objets naturels suit une certaine logique. Il existe donc une distance élémentaire à partir de laquelle, la discontinuité de la roche montre la même morphologie (récurrence d’une portion) sur toute sa longueur. Suite à des contraintes liées à l’accessibilité à l’extension de la discontinuité, cette distance élémentaire est utilisée. Dès lors, le JRCn peut être déterminé. Ces JRC correspondent aux valeurs calculées à partir du critère de Barton. Ce critère est de la forme suivante : L JRC n = JRC 0 n L0 −0 , 02 JRC 0 Eq. 2.1 Nous rappelons que : JRCn est la valeur du JRC sur le terrain, JRC0 la valeur de référence du JRC ; Ln est la longueur sur le terrain ; et L0 est la longueur de référence sur la charte. Dans le domaine couvrant les collines de Badian-Bafoundou-Wassadou, les discontinuités sont caractérisées par des JRC faibles dans leur globalité comprise entre 0 et 4. Cependant, ces JRC varient en fonction de la nature de la discontinuité considérée. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 109 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 17. - Profils des fractures des basaltes de Badian (a. - fracture à JRC inférieurs 1 ; b. - fractures à JRC comprise entre 2 et 4) Les valeurs de JRC inférieurs à 1 (figure 2.1.17.a) correspondent à des discontinuités lisses à aspérités absentes ou difficilement discernables. Ce type de discontinuité se caractérise par un ”pouvoir de cisaillement” remarquable. Les blocs séparés, par ces discontinuités, glissent les uns par rapport aux autres lorsque leurs orientations sont favorables au glissement et qu’ils ne subissent pas de forces extérieures susceptibles de s’opposer au mouvement. Cela est surtout caractéristique des fissures, des diaclases et de certaines fractures remplies mais aussi des filonnets (tableau 2.2.1). 5 5 5 5 5 5 L0 10 5 15 12 13 20 Ln 1 0,5 1,5 0,5 0,5 1,5 JRC0 JRCn 0,986 0,5 1,4514 0,496 0,495 1,439 Tableau 2.1. 1. - JRC calculé des fissures et fractures remplies Dans le cas des fractures remplies et des filonnets, les matériaux de remplissage s’opposent à l’instabilité. Ces fractures, comme montré par le microscope, sont remplies le plus souvent par de la calcite associée à la chlorite et à l’épidote. La limite de ce domaine est caractérisée par les fentes de tension à cristallisation de quartz. Les valeurs de JRC comprises 2 et 4 (figure 2.1.17.b) correspondent à des discontinuités lisses tapissées de quelques aspérités millimétriques. Elles ont aussi un pouvoir de cisaillement remarquable lorsqu’elles ne sont pas sinueuses. Par contre, si elles sont sinueuses (figure 2.1.17.b) cette géométrie leur confère une meilleure stabilité du fait des possibilités de blocage des glissements par les ondulations de la ligne de discontinuité. Une discontinuité est sinueuse lorsqu’elle suit une trajectoire qui est ondulée. Cette morphologie diffère de la rugosité même si dans la littérature bon nombre d’auteurs les confondent. La rugosité sousentend que les épontes de la discontinuité sont tapissées d’aspérités. Ainsi, une discontinuité rugueuse peut être ondulée, ou non. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 110 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 18. - Rugosité de discontinuités remplies de Badian (a. - fente de tension à JRC entre 3 et 4 ; b. - fentes de tension étirée) Fig.2.1. 19. - Rugosité de discontinuités remplies de Badian (c. crochon ; d. fente de tension, veinule de calcite, épidote et chlorite) Les fentes de tension montrent des gammes plus homogènes de variation de JRC variant entre 3 et 4 (tableau 2.1.2). 5 5 5 5 5 L0 (cm) 30 27 25 22 30 Ln (cm) 4 3,5 4 4 4,5 JRC0 JRCn 3,465 3,1101 3,516 3,553 3,830 Tableau 2.1. 2. - JRC calculés des fentes de tension Ces fentes sont donc légèrement plus rugueuses que les discontinuités précitées. Cela est une caractéristique des fentes à ouverture bien supérieure ou égale à 4 centimètres et remplies par des cristallisations de quartz (figure 2.1.18.a et 2.1.19.d). Dans certains cas où les fentes de tension sont étirées en forme de crochon les JRC sont faibles et inférieurs à 2. Ces JRC sont alors comparables à ceux des fissures remplies et des filonnets. Pour les fractures dans leur globalité, elles sont caractérisées par des JRC (tableau 2.1.3) plus élevés variant entre 3 et 5,2. Ce sont des discontinuités lisses à très faiblement rugueuses. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 111 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako 5 5 5 5 5 5 L0 (cm) 31 40 75 70 20 30 Ln (cm) 6 6 8 7 6 3 JRC0 JRCn 4,820 4,675 5,1870 4,838 5,080 2,694 Tableau 2.1. 3. - JRC calculés des fentes des fractures non remplies et diaclases Fig.2.1. 20. - Rugosité d’un plan de bloc complètement séparé de son voisin Lors qu’une discontinuité est lisse, cela lui confèrerait un pouvoir de cisaillement remarquable. Donc une faible force tangentielle suffit pour détacher deux éléments de roche séparés par une telle discontinuité. Cependant, pour celles qui sont remplies, les matériaux de remplissage leur confèrent une plus grande cohésion et par conséquent une plus grande capacité à résister au cisaillement. Néanmoins, ce remplissage peut aussi favoriser le déplacement lorsqu’elle est composée de matériaux mous. C’est le cas lorsqu’on a une discontinuité qui est remplie par des minéraux argileux. En effet, les unités situées de part et d’autre de la discontinuité sont soudées en une seule entité. Ces remplissages se font soit par du quartz comme c’est le cas pour les fentes de tension et certaines fractures. Cependant, on note également des filonnets de calcite quelque fois associés à de la chlorite et de l’épidote. Sur le terrain, on note une grande extension de certaines discontinuités. Cette extension s’accompagne d’une sinuosité (figure 2.1.21) des épontes de la discontinuité. Cette sinuosité conduit à une imbrication entre les blocs situés de part et d’autre de la surface de fracture et par conséquent à une plus grande solidarisation entre les blocs. Cette disposition entraine également une augmentation de la stabilité et l’angle de dilatance. Cela sera également à l’origine d’une meilleure résistance au cisaillement de la roche discontinue. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 112 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 21. - Fractures sinueuses avec compartiments imbriqués (a. - stable ; b. - fracture à glissement amorcé et bloqué par la sinuosité) Nature du joint Intervalle de JRC Fente de tension 3-4 Fracture non remplie et diaclase 2 - 5,2 Fracture remplies 1-3 0,5 - 1,5 Fissures Tableau 2.1. 4. - Récapitulatif Intervalle de JRC pour les discontinuités La résistance au cisaillement de la discontinuité d’une roche est aussi définie dans les travaux de Barton et al. par la fonction ci-après : JCS σ n Ainsi, plus la valeur du JRC est élevée, plus grande est la résistance au cisaillement de la discontinuité considérée. Les intervalles de variation de l’ensemble des discontinuités montrent que nous avons des structures lisses à très faiblement rugueuses caractéristiques d’une faible résistance au cisaillement. Ainsi les compartiments séparés par cette discontinuité auront tendance à se déplacement l’un par rapport à l’autre sous un faible chargement. Cependant, les chargements à exercer à appliquer pour produire un cisaillement sont plus faibles pour les discontinuités non remplies, puis pour les discontinuités remplies avec de la chlorite et de l’épidote, et enfin pour les discontinuités remplies de quartz. τ = σntg ϕb + JRCLog 3.1.2. - Espacements et fréquences des discontinuités L’espacement des discontinuités est la distance moyenne entre deux discontinuités. La fréquence correspond à l’inverse de cet espacement. C’est donc le nombre de discontinuités par unité de longueur. Pour la détermination de ces variables, on effectue les mesures suivant une direction appelée scanline ou ligne de mesure. Tout au long de cette scanline, on mesure les distances entre les discontinuités. La ligne de mesure est tracée de sorte qu’elle soit Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 113 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako perpendiculaire à la direction du grand axe des discontinuités. Ainsi, la longueur mesurée correspond à la valeur de la distance recherchée. Dans leur ensemble, les espacements des discontinuités (tableau 2.1.5) des roches de ce domaine varient entre le centimètre et quelques dizaines de centimètres. On peut aussi observer une ségrégation dans la répartition de ces espacements suivant leur nature à quelque exception près. Pour les fissures, peu profondes et d’extension centimétrique à décimétrique, les espacements sont le plus souvent inférieurs au décimètre et sont quelques fois de l’ordre millimétrique. Ainsi, pour ces discontinuités, les espacements varient entre 0,02 mètres et 0,11 mètres. Pour les fentes de tension, ils occupent le plus souvent les parties centrales des pillow-lavas avec des espacements quasi-homogènes entre 9 et 11 centimètres. Les espacements les plus importants sont notés pour les diaclases et autre fractures. En effet, pour ce dernier cas on rencontre des espacements allant du décimètre à plusieurs décimètres. Mais, dans quelques rares cas, on peut rencontrer des fractures dont les espacements sont inférieurs à un décimètre. Nature du joint Espacement (m) Fréquence Fente de tension 0,08 – 0,11 9,1 – 12,5 Fracture non remplie et diaclase 0,11 – 0,30 3,3 – 9,1 0,02 – 0,11 9.1 – 50 Fissures Tableau 2.1. 5. - Variation des espacements et fréquences des discontinuités La mesure de ces espacements constitue un moyen de classification des discontinuités de la roche (tableau 2.1.6). Description Espacements des joints (m) Espacement extrêmement étroit < 0,02 Espacement très étroit 0,02 – 0,06 Espacement étroit 0,06 – 0,2 Espacement modéré 0,2 – 0,6 Espacement large 0,6 – 2 Espacement très large 2–6 Espacement extrêmement large >6 Tableau 2.1. 6. - Classification des discontinuités en fonction de l’espacement Les fissures montrent des espacements variant entre 0,02 et 0,11 mètres. Cette tranche de variation les classe parmi les discontinuités à espacements étroits à très étroit (tableau 2.1.5 et 2.1.5). Les fractures non remplies et les diaclases montrent des espacements variant entre 0,11 et 0,30 mètres. Ce sont ainsi des fractures à espacements étroits. Ce type de fracture correspond à un terrain qui très fracturé. 3.2. - Stéréographie des discontinuités 3.2.1. - Les Etudes de cartes stéréographiques Les discontinuités, surtout cassantes, rencontrées sur le terrain ont été mesurées et plotées par projection stéréographique. Le principe de cette stéréographie est de représenter sur un plan Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 114 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako des données de l’espace. La première étape de cette représentation consiste en une translation de l’objet à représenter jusqu’au centre de la sphère et à faire une projection de l’intersection de la sphère avec l’objet sur l’hémisphère de projection. Ensuite, tous les diagrammes de mêmes natures (diagramme de directions de pendage ou de concentration des pôles) ont été pointés sur la position à laquelle les mesures ont été prises. De cette façon, on met sur place d’une part une carte des densités (figure 2.1.22), des pôles de discontinuités et d’autre part une carte des directions de pendages (figure 2.1.23). Une analyse de la carte des diagrammes de densités montre une concentration des pôles qui peut subir une légère variation tributaire du flanc où sont effectuées les mesures. Les discontinuités montrent ainsi des orientations diverses et de pendages plus ou moins faibles à l’exception de la direction NNW-SSE qui montre de forts plongements. Sur le flanc Wassadou-Badian (Station M1, M2), une analyse de la carte des diagrammes de densité montre un regroupement des pôles des discontinuités dans quatre domaines dominants Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 115 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 22. - Cartes de densité des mésostructures de la colline Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 116 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Investigations Géomécaniques dans le Domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako Fig.2.1. 23. - Carte des directions de pendage Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 117 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako que sont le NE, SE, SW et NW avec une plus forte concentration dans la direction NE-SW ce qui définit une orientation préférentielle dans cette direction avec des pendages variables. Cependant, on peut aussi noter une orientation secondaire dans les directions NNE et ESE. Les pendages faibles sont représentés par une concentration des pôles aux environs du centre du stéréogramme tandis que les pendages forts se matérialisent par des pôles concentrés vers la périphérie du stéréogramme. Pour ces structures cassantes, les pendages sont aussi majoritairement représentés par des sens de versement vers celui du talus rocheux. Fig.2.1. 24. Stéréographie des station M1 et M2 Dans le prolongement de Dalakoy (Station M13 et M14), nous avons deux flancs que sont le flanc court entre Wassadou et Dalakoy et le flanc long dans l’axe du prolongement de Dalakoy. Pour le flanc Wassadou-Dalakoy (Station M14), Le diagramme de densité montre une concentration des pôles plus remarquable au centre des canevas cependant, la concentration de ces pôles laisse voire des orientations préférentielles dans les directions NE, SE mais aussi NNE et ENE avec des pendages préférentiels vers le NW, le SW et le SE. Ce domaine est aussi caractérisé par des pendages faibles à moyens. Ces pendages faibles des discontinuités se matérialisent par une concentration des pôles au centre du stéréogramme. Certaines discontinuités présentent aussi un sens de versement dans celui du talus. Fig.2.1. 25. - Stéréographie de la Station (M14) Le second flanc (Station M13) est quand à lui caractérisé par une concentration des pôles suivant des cercles orientés NNE-SSW et NW-SE. Cette organisation des pôles témoigne de la présence de plis dans cette roche dont les axes sont ESE et SW. Ces concentrations des densités permettent de déduire des directions d’orientations préférentielles NNW-SSE, NESW. Les pendages sont essentiellement orientés NNE et S mais également E, SE et SW. Certaines de ces discontinuités versent également dans le même sens que le talus du massif rocheux. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 118 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Fig.2.1. 26. Stéréographie de la Station M13 Le flanc parallèle à la direction Badian-Bafoundou (Station M3 et M4) est caractérisé par des concentrations des pôles des discontinuités dans les domaines NW, NE, N et plus rarement au S. Leurs positions montrent des pendages faibles à l’exception de la concentration NW qui dans certains cas laissent voire des pendages forts. Ces pendages, forts ou faibles, versent vers le NE, NW, SW et N. les orientations des discontinuités sont donc NE, SE et E-W. A l’exception des joints erratiques dont les pôles sont concentrés au centre du stéréogramme, les pôles des discontinuités se sont concentrés suivant un grand cercle N-S. cela définit un pli cylindrique dont l’axe est orienté vers l’est. Fig.2.1. 27. - Stéréographie des Stations M3 et M4) Le flanc gauche de la grande bute (Station M9 et M10) de cette colline montre des concentrations de densité suivant un grand cercle N-S mais aussi quelques concentrations disperses au SE. Cela définit des discontinuités orientées relativement dans diverses directions avec des directions de pendages à l’instar des orientations dans tous les sens. Ce sont le plus souvent des pendages faibles à l’exception de quelques versements SE. Ce stéréogramme montre aussi des joints erratiques dont les pôles se concentrent au centre du stéréogramme. Les autres discontinuités montrent des pôles qui se répartissent suivant un grand cercle orienté N-S. Ce fait est témoin de la présence d’un pli cylindrique dont le pôle de l’axe se trouve vers l’Est du stéréogramme. Fig.2.1. 28. - Stéréographie des Stations M9 et M10 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 119 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Le flanc sud-ouest de la grande bute (Station M9) montre trois zones principales de concentration des pôles. Ces pôles se concentrent au nord, au sud mais aussi vers l’WNW du stéréogramme. Ces discontinuités sont à pendages forts associés à des pendages faibles vers le Nord et vers l’ESE. La concentration nord par contre, montre des pendages faibles vers le SW. Ces discontinuités montrent aussi des pendages dans le sens du talus de la colline. Cela constitue aussi un facteur facilitant le glissement des blocs rocheux le long des plans de discontinuités vers le sens de versement du talus. Fig.2.1. 29. - Stéréographie de la Station M9 L’ensemble des butes situé entre Bafoundou et Sékoto (Station M5, M6, M7 et M8) montre une intense fracturation dont les pôles sont regroupés autour de petits cercles polaires. Cela témoigne du fait que ce domaine est caractérisé par la présence de plis coniques. Les axes de concentration de ces pôles correspondent à l’axe N-S du stéréogramme. En plus de ces domaines, nous notons aussi une concentration de pôles à l’WSW et à l’ESE. Les directions des pendages sont dominées par la direction SW avec des pendages forts, ensuite vient la direction SE avec des pendages moyens à forts puis la direction ENE avec des pendages moyens. Les autres directions sont aussi représentées avec des pendages faibles. Certaines de ces discontinuités montrent des sens de pendage dans le sens du versant de la colline. Ce fait va ainsi faciliter le glissement le long des discontinuités des blocs suite à des sollicitations. Fig.2.1. 30. - Stéréographie des Station M5 à M8 Pour le versant NE de la grande bute (Station M4 et M5), nous avons une concentration des pôles dans les domaines NW, N, NNE et S. Certains de ces pôles sont à pendages faibles vers le SW, d’autres sont à pendages faibles vers le NE. Les pendages forts sont notés vers le SE, les directions de fracturations sont NE-SW, NW-SE et E-W. Un examen plus profond de ces diagrammes montrent que nous avons une organisation des pôles autour de petits cercles associée à une organisation des pôles autour d’un grands cercles orientée NNE-SSW. Les pôles organisés autour de petits cercles le sont du côté nord du stéréogramme tandis que pour le second cas, le pôle du grand cercle est orienté SE. Ainsi, ce cas montre des plis coniques associés à des plis cylindriques dont l’axe est SE. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 120 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Fig.2.1. 31. - Stéréographie des Stations M4 à M5 Entre Maragoukoto et Bafoundou (Station M5), nous notons trois secteurs de concentration des pôles que sont le domaine ENE, le domaine SE et le domaine SW. L’ensemble des discontinuités analysées sur ce secteur montre des pendages forts vers le NE et vers le SW. Les pendages vers le NW sont moyens. Ces discontinuités sont d’orientation NE-SW et NWSE. Les sens de versement les plus représentés dans ces stéréogrammes correspondent aussi au sens de pendage des versants rocheux. Cela est un élément qui favorise aussi les mouvements au niveau de ce versant rocheux. Fig.2.1. 32. Stéréographie de la Station M5 Dans le prolongement nord de Badian (Station M3), les diagrammes stéréographiques montrent trois domaines de concentration des discontinuités : • Une concentration vers l’ENE avec des pendages forts vers le SW, • Une concentration de pôles au SW montrant des pendages moyens à faibles vers le NE ; • Une concentration à l’ouest avec des pendages moyens à faibles vers l’Est. Les discontinuités de secteur sont orientées NW-SE et N-S. les sens de pendage vont aussi contribuer à favoriser les mouvements des mouvements de blocs rocheux. Fig.2.1. 33. - Stéréographie de la Stations M3 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 121 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako 3.2.2. - Etude de la stabilité du massif par la stéréographie Les différentes fracturations rencontrées sont représentées dans un diagramme équiangulaire afin d’en détecter l’existence de probables possibilités de zones d’instabilités. Pour une telle étude, les informations à prendre en considération sont, en plus des discontinuités répertoriées, l’orientation du talus et celle du socle rocheux. Suivant les dispositions entre les différents plans de discontinuités et les plans de socles rocheux et de talus, on passe d’un mode d’instabilité à un autre. En effet, pour l’analyse de la stabilité des massifs, on tiendra compte de trois hypothèses essentiellement : • L’’intersection entre les deux discontinuités perce ou non le plan de talus. Pour que cette condition se réalise, il faut que la droite d’intersection des discontinuités considérées soit dans le même sens de plongement que le talus rocheux et que sa valeur de pendage soit inférieure à celle de la première. • Cette droite d’intersection doit aussi rencontrer le plan de socle. Pour cette condition, celle-ci doit se situer entre le méridien de représentation stéréographique et le cercle de canevas dans le sens où se situe le pôle du plan de talus. • Enfin, le pôle de pendage de l’une des droites de pendage des plans en comptes soit dégagé. Cet hypothèse suppose que ce pôle soit placé entre le pôle de la droite d’intersection des deux plans de discontinuités et le pôle de la droite d’intersection entre un plan de discontinuité et le plan de socle rocheux. Pour la colline du sud de Mako, le tracé du socle rocheux est à pendage très faible (plateau) sur toutes les pentes (versants de l’affleurement) comparé aux pendages des plans de discontinuités. Ainsi, quelque soit la pente, le pôle de l’intersection des discontinuités rencontre le plan du socle rocheux. Par conséquent le facteur déterminant de la stabilité des blocs sera donc la percé des pôles des tétraèdres aux talus du massifs. Les types d’instabilités pour les massifs rocheux dépendent de la relation entre les discontinuités et les plans du versant rocheux. Ainsi, on distingue quatre modes élémentaires d’instabilité que sont : • Le glissement dièdre (figure 2.1.34) lorsque dans le massif considéré, on note des directions de discontinuités qui s’intersectent. Le bloc de roche formé va alors glisser suivant la ligne d’intersection des deux plans. La droite d’intersection entre les deux plans de discontinuités pend dans le même sens que le talus avec un angle de pendage inférieur à celui du talus. Le glissement du bloc formé par la surface du talus rocheux et des deux plans de discontinuité se fera suivant le plan de l’excavation, Fig.2.1. 34. – Instabilité élémentaire de type « Dièdre » Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 122 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako • Le glissement plan (figure 2.1.35) s’il y’a une discontinuité qui a un pendage dans le même sens que le plan de talus et dont l’angle de pendage est inférieur à celui du talus. Le glissement dans ce cas se fait vers l’extérieur du massif et suivant le plan du talus. Dans ce glissement, on ne tient pas en considération l’état de la surface des discontinuités. On considère que si les discontinuités considérées sont disposées de sorte que les tétraèdres formés soient exposés alors on a une possibilité de glissement. Une surface exposée suppose que l’excavation et la discontinuité rocheuse aient les mêmes orientations. Le bloc de roche ainsi formé pourra donc glisser suivant le sens de versement du talus ; Fig.2.1. 35. - Instabilité élémentaire de type « Plan » • Le basculement (figure 2.1.36) lorsqu’on est en présence de discontinuités qui ont des pendages forts et perpendiculaires à la direction de la stratification. Dans ce cas, les tétraèdres de roches formés apparaissent sous la forme de colonnes rocheuses polygonales plus ou moins parallélépipédiques et qui sont d’autant plus instables que l’élancement de la roche soit grand. Les colonnes de roches formées pourront alors basculer vers le talus ; Fig.2.1. 36. - Instabilité élémentaire de type « Basculement » • Rupture circulaire est notée pour les rochers très fortement fracturés et par conséquent de qualité médiocre (figure 2.1.37). la forte fracturation de la roche montre une roche ne présentant pas de directions préférentielles. Les pôles des surfaces de fracturation sont donc réparties de manière homogène dans le domaine de représentation stéréographique. Ainsi, le comportement de la roche en considération épouse les modes d’instabilité noté au niveau des sols. Cette rupture circulaire du massif se fait également dans le sens de pendage du talus. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 123 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Fig.2.1. 37. - Instabilité élémentaire de type « Circulaire » Dans ces études, les discontinuités rocheuses sont considérées comme traversant tout le domaine considéré et se rencontrent au-delà du plan représentant l’excavation. Ensuite les discontinuités ne montrent pas de cohésion. Cela signifie tout simplement que dans les études menées par analyse stéréographique, on ne tient pas de la rugosité des discontinuités. On considère que la surface de la discontinuité est aussi lisse qu’on puisse envisager un glissement possible sur ce plan sans aucune contrainte. Les blocs de roches qui entrent en jeu dans ces instabilités ne sont soumis qu’à l’action de leur propre poids. Ainsi, on ne tient en compte ni de l’effet des forces extérieures (qu’on considère d’ailleurs comme inexistantes) et encore moins des surpressions dues aux forces hydrauliques. En plus de cela, les instabilités s’opèrent toujours dans le sens de pendage du talus. Ainsi, les figures 2.1.42 (1 à 7) montrent des possibilités de glissements dièdres c'est-à-dire qu’on peut avoir des glissements sur deux plans dont les droites d’intersection des discontinuités analysées deux par deux forment avec le talus qu’elles percent des dièdres. Ici, l’orientation de la droite d’intersection entre les discontinuités analysées deux par deux est la même que celle de l’excavation naturelle de la colline. En plus de cela, la droite d’intersection entre ces deux discontinuités intersectent le talus rocheux sous le plan du socle rocheux. La « percé » de la droite d’intersection des discontinuités analysées deux par deux est aussi vérifiée dans les cas où on note des possibilités de glissements. Cette percé se matérialise sur la représentation cyclographique par une localisation de leurs droites d’intersection entre le plan du talus rocheux et la surface de représentation cyclographique. Pour la figure 2.1.38.a, les glissements se font vers le NNE et NNW de la projection. Cette direction de glissement correspond au sens de pendage des plans de talus de l’excavation. a b Fig.2.1. 38. - Instabilités potentielles des stations M1, M2 (a) et M11, M12 (b) Pour la figure 2.1.38.b, on note une possibilité de glissement dièdre. En plus de ce glissement dièdre noté, on note des possibilités de glissements plans. Cependant, ces glissements plans montrent une légère différence avec ceux représentés en instabilité élémentaire. Dans le cas ici présent, deux discontinuités traversant le massif forment un dièdre. Là la droite d’intersection des deux discontinuités perce le plan du talus et par conséquent se situe entre le méridien du talus et le grand cercle cyclographique. Pour la « rencontrer », le problème ne se Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 124 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako pose pas puisque nous avons un plateau et par conséquent le pendage du socle rocheux est au voisinage de 0 et par conséquent plus faible que les pendages des talus. La ligne de pendage d’une des discontinuités perse le plan du talus. En plus de cela cette ligne de pendage est dégagée puis qu’elle se situe devant le talus pour un observateur qui fait face à ce plan de talus. Tous ces glissements vont s’effectuer vers le NNW du stéréographe. Pour le stéréographe de la figure 2.1.39, ce sont des glissements sur un plan dans la direction NW pour la figure 2.1.39a puisque la droite d’intersection des plans formant le dièdre perce la surface du talus. Ensuite, le pôle de cette droite rencontre le plan du socle rocheux. Enfin la ligne de pendage de l’une des deux plans qui forment le dièdre est dégagé et perce le plan du talus. a b Fig.2.1. 39. - Instabilités potentielles des stations M3 et M4 La figure 2.1.39b montre des possibilités de glissements dièdres sur deux plans. Ces instabilités dièdres se font vers le NW et SW. En effet, cela est montré par le fait que les deux plans ont en commun une droite d’intersection et que cette droite pend dans le même sens que le plan du talus tout en ayant un angle qui lui est inférieur. Ces possibilités de glissement sont associées à des basculements possibles avec des familles de discontinuités qui font des angles fort avec le plan du talus et par conséquent ayant des pôles situés entre ce dernier et le cercle cyclographique dans le sens de son pendage. Les glissements sont aussi de type dièdre pour la figure 2.1.40. Cet affleurement peut aussi montrer des possibilités de glissement plan vers le NW et vers le SE comme représenté pour le talus de la figure 2.1.40b. a b Fig.2.1. 40. - Instabilités potentielles des stations M13 ; M12 Pour le talus 2.1.40a, le glissement dièdre s’effectue vers le NW et WSW tandis que le talus montre des possibilités de glissement dans le sens SE et SSW. Les autres talus (figure 2.1.41.a, figure 2.1.41.b, figure 2.1.41.c et figure 2.1.41.d) sont également caractérisés par des glissements dièdres. Ces glissements dièdres s’opèrent vers l’ENE et ESE associés à des instabilités sur un plan pour des angles dièdres vers le NNE et le NNW pour le talus. Pour le figure 2.1.41b, ce sont des glissements dièdres qui vont se Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 125 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako produire vers le SE mais aussi le SSW. Le talus de la figure 2.1.41.c est caractérisé par des glissements dièdre vers le NE, ESE et le SSW associé à des glissements sur un plan vers SSE. Le talus de a figure 2.1.41.d montre des possibilités de glissement dièdre SSE et SSW. En effet, aussi bien les glissements dièdres que plans montrent que les droite d’intersection « perce » les plans des talus rocheux. Cette « percé » se matérialise par un pendage plus faible pour la droite d’intersection des discontinuités que pour le versant. Vu le socle rocheux, le caractère de « rencontre » est aussi vérifié. En effet, nous avons un plateau rocheux et le pole des droites d’intersection est toujours entre le plan du socle rocheux et son pole. Le critère « dégagé » est aussi vérifié puisque les pôles de pendage de certaines des plans formant des intersections se situent entre les pôles des intersections de ces plans et de celui des socles rocheux. Ainsi, il est donc envisageable des glissements plans et des glissements dièdres suivant le versant de la pente rocheuse. Fig.2.1. 41. - Instabilités potentielles des stations M5, M6, M7, M8 En bref, la colline montre sur tous ses flancs des possibilités de glissement dièdre dominant associés quelque fois à des glissements sur un plan ou plus rarement à des basculements. Ces mouvements s’opèrent dans le sens de pendage de l’excavation. L’ensemble de ces mouvements sont possibles puisque les critères de « Percé », de « Rencontre » et de « dégagé » définis par Denis et al. (2002) sont vérifiés. Ainsi, ce massif de basalte du supergroupe de Mako est très instable. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 126 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Fig.2.1. 42. - Analyse de la stabilité de la colline de Badian par la stéréographie 4. - Etude de lames minces 4.1. - Description des lames minces L’analyse microscopique montre que ces basaltes montrent une texture microlitique (figure 2.1.43. à figure 2.1.47). On note des lattes de plagioclases qui baignent dans une mésostase. La minéralogie montre des plagioclases, des pyroxènes, de la chlorite, de l’épidote et de la calcite. Quelles que fois, les pyroxènes s’intercalent entre les lattes de plagioclases. Les plagioclases : Ils se présentent en lattes subséquents à séquents par leurs bouts et dessinant des structures polygonales identifiables au microscope par leur aspect incolore en lumière naturelle alors qu’en lumière polarisée analysée, on note la double macle (figure 2.1.43.a). Cette double macle est représentée par la macle de Carlsbad identifiable par une extinction d’une portion du minéral par rapport à l’autre et celle polysynthétique où on note une contiguïté de bandes de colorations différentes. Ces plagioclases montrent deux types de microdiscontinuités : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 127 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako • Les microfracturations représentées par des fractures du minéral. Ces microfractures montrent des épontes lisses. Elles traversent le minéral en suivant des directions variables. Elles peuvent être perpendiculaires au grand axe du minéral, inclinées par rapport à cet axe ou encore orientées dans le sens d’allongement du plagioclase. Ce sont des microdiscontinuités lisses présentant des JRC faibles et inférieurs à deux (2) dans l’échelle de Barton et Choubey (tableau 2.1.7). • Les microdiscontinuités liées à la nature et à la formation même du minéral. Ce sont les macles. Ces macles montrent des alternances de bandes de colorations différentes (ce sont les macles polysynthétiques) ou de la juxtaposition de deux bandes de colorations différentes et caractéristiques des macles de Carlsbad. Ce sont des contacts lisses à JRC également faible variant dans l’intervalle [0 ; 2] si on la définit en utilisant la charte de Barton et Choubey (tableau 2.1.7) ainsi que son critère. Fig.2.1. 43. - Identification des minéraux et microfractures (a. Chlorite et Epidote ; b. Plagioclase) Les pyroxènes : Ils occupent le plus souvent l’interface des plagioclases. En lumière naturelle, ils présentent des couleurs verdâtres avec des contours peu nets. Ils sont aussi faiblement pléoichroïques dans le vert. Ils sont quelque fois traversés par les veinules remplies de calcite, de chlorite et d’épidote. Ce minéral montre en lumière polarisée des couleurs vives dans le rose caractéristique de l’épidote et de la chlorite. Ces deux minéraux marquent l’altération métamorphique de cette roche dans le faciès schiste vert. En lumière naturelle leurs aspects épousent ceux du pyroxène. Ces pyroxènes portent des microdiscontinuités de natures fractures. Ces microfractures sont à épontes lisses et peuvent être observées aussi bien sur le pyroxène que sur les produits de son altération que sont la chlorite et l’épidote. La calcite (figure 2.1.44.b) : Elle se présente en lumière naturelle sous un aspect incolore avec un relief faible. En lumière polarisée, on note des teintes vives. Ce minéral occupe le plus souvent les veinules mais est aussi rencontrées dans la matrice de la roche. Elle est aussi bien reconnaissable par son aspect irisé et quelques fois sous forme de cristallisation ombragée. Cette calcite montre des micro-fracturations parallèles à leurs petits axes le plus souvent. Cependant, dans certains cas, ces microfractures sont orientées dans le sens d’allongement du minéral. La chlorite et l’épidote (figure 2.1.44.a) : Ce sont des minéraux à contour peu net tapissant la surface des pyroxènes le plus souvent avec une coloration verdâtre en lumière naturelle, tout comme le pyroxène et montrant des colorations vives en lumière polarisée. La chlorite Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 128 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako montre un aspect feuilleté avec le plus souvent un clivage bien net. L’épidote présente relativement les mêmes caractéristiques avec un aspect en grain. On retrouve également dans ces minéraux des microdiscontinuités de type fractures. Ces micro-fracturations sont bien nettes avec des épontes lisses et par conséquents des JRC faibles et inférieurs à 2 (tableau 2.1.7). Fig.2.1. 44. - Identification des minéraux et microfractures (c. chlorite et plagioclase ; b. calcite et pyroxène) Les fractures : Elles sont bien notables sur les lames minces et montrent le plus souvent des caractères conjugués comme chez les macroscopiques du terrain. Elles se présentent soit en microfractures bien nette et continus ou en veinules discontinues rappelant l’aspect des fentes de tension en échelon. Lorsqu’elles ne sont pas remplies, ces microfracturations sont à JRC faibles (tableau 2.1.7). Par contre, si elles sont remplies, elles montrent des JRC plus élevées. Elles peuvent aussi, à l’instar des microdiscontinuités, présenter des ondulations bien nettes (figure 2.1.44). Fig.2.1. 45. - Morphologie des microdiscontinuités La composition minéralogique montre que nous sommes en présence d’un massif de roche basaltique affecté par un faible degré métamorphique où les pyroxènes sont altérés et transformés quelque fois en chlorite et épidote. Le phénomène d’hydrothermalisme est Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 129 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako caractérisé par les injections de calcite, d’épidote et de quartz. La cristallisation de la calcite par exemple dans les microfissures témoigne d’un hydrothermalisme (figure 2.1.45). En plus de cela, ces pyroxènes ont au départ une composition riche en calcium témoignée par la cristallisation de la calcite. Ces pyroxènes sont donc surtout des diopsides. Les plagioclases présentent dans cette roche sont riches en anorthites. 4.2. - Les microdiscontinuités Elles sont représentées sur ces basaltes par les microfracturations, les plans de clivage et les macles. Les microfracturations : Elles se présentent sous forme de veinules plus ou moins tortueux dont l’aspect rappelle celui du terrain (figure 2.1.46). Elles sont remplies par des cristallisations de calcite montrant des surfaces irisées et pouvant être associées ou non à de la chlorite et de l’épidote (figure 2.1.45 et figure 2.1.44.b). Fig.2.1. 46. - Microfracturation des minéraux (a. Microfractures des plagioclases ; b. Microfractures des pyroxènes et plagioclases) Les macles : Ce sont des associations de minéraux de la même espèce. Les macles (figure 2.1.46) sont bien visibles chez les plagioclases des basaltes en coussin du sud de Mako. En effet, ces derniers montrent un double maclage. En lumières analysée, le minéral montre deux tranches de colorations différentes ce qui correspond à la macle de Carlsbad. L’autre type de macle est la macle polysynthétique qui montre une alternance des bandes de colorations sombre et claire. Chez les calcites, on note aussi des sortes de macle quadrillées. Les clivages : Ce sont des microfractures qui apparaissent chez les minéraux. Ils sont observables en lumière naturelle chez les pyroxènes mais aussi chez la chlorite. En effet, ce minéral (rare sous forme de grains dans la roche à cause de sa texture) montre deux directions de macle faisant un angle droit entre elles. 4.3 - Rugosité des microdiscontinuités L’analyse de ces microdiscontinuités permet de définir la rugosité de ces joints minéralogiques. Pour les contacts entre minéraux, les macles et les plans de clivage, on note des aspects plus ou moins réguliers (figure 2.1.47.b et figure 2.1.48.b) conduisant ainsi à des JRC faibles de l’ordre de 0,5 à 1,5 (tableau 2.1.7). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 130 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako Fig.2.1. 47. - Rugosité des Microdiscontinuités Cependant, pour les microfractures remplies ou non remplies, l’allure est quelque fois caractérisée par une sinuosité de la discontinuité. Cette sinuosité correspond à une trace de la discontinuité qui est ondulée (figure 2.1.48.a). Elle diffère de la rugosité des microdiscontinuités. En effet, si la rugosité est matérialisée par des surfaces de discontinuités tapissées d’aspérités, la sinuosité est tout simplement une apparence ondulée de la discontinuité. Fig.2.1. 48. - Sinuosité des microdiscontinuités Dans certains cas, des phénomènes de bifurcation peuvent être notés. Cela leur confère des JRC plus élevés de l’ordre d’environ 5 (tableau 2.1.8). Les discontinuités remplies peuvent aussi présenter des rugosités bien marquées leur conférant ainsi une plus importante stabilité. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 131 Partie II Chapitre 1 Investigation de terrains et données de laboratoire Investigations géomécaniques dans le domaine du socle, la série birrimienne de Mako 5 5 5 5 5 5 5 L0 0,02 0,105 0,08 0,03 0,03 0,48 0,98 Ln 0,5 1,3 1,2 0,5 0,5 1 1,5 JRC0 JRCn 0,528 1,437 1,325 0,526 0,526 1,048 1,575 Tableau 2.1. 7. - JRC calculés des microdiscontinuités non remplies 5 5 5 5 5 5 5 5 5 L0 1,775 2,3 2,5 0,9 0,03 3 0,4 0,01 2 Ln 4 4 5 4,5 3,3 4,5 4 3,5 4,5 JRC0 JRCn 4,345 4,256 5,359 5,251 4,625 4,712 4,895 5,407 4,887 Tableau.2.1. 1. - JRC calculé des microdiscontinuités remplies Les microdiscontinuités remplies ou non remplies présentent des JRC faibles caractéristiques d’une grande capacité de ces microdiscontinuités à se propager. Cependant, le degré de propagation de ces microdiscontinuités est aussi limité par le remplissage des microdiscontinuités. D’ailleurs, lorsque la microdiscontinuité est remplie de quartz, cela contribuera à la bifurcation des microdiscontinuités néoformées au cours du chargement mais aussi à la bifurcation lors de la propagation de microdiscontinuités préexistantes. Conclusion Ce chapitre montre que le secteur de Mako, essentiellement magmatique, est caractérisé par un réseau dense de structures tectoniques. Ces structures sont soit de natures cassantes ou ductiles. Les structures cassantes montrent des surfaces relativement lisses d’où des JRC faibles. En plus de cela, le faible espacement entre les fractures est à l’origine du fait que les blocs sont de petites tailles. Pour les fractures remplies et les fractures non remplies, les JRC sont faibles. Néanmoins, la fracturation non remplies montre les JRC les plus élevés pouvant aller jusqu’à 5. Parmi ces discontinuités remplies, on note les fentes de tension qui en possède les valeurs de JRC les plus élevées. A côté de ces macrostructures, on note des microstructures représentées par des veinules, les microfractures remplies et non remplies. Les JRC de ces microstructures sont également faibles. La colline est caractérisée par des instabilités complexes complant glissement dièdre et plan, et plus rarement des basculements de blocs rocheux. Ces instabilités s’opèrent dans le sens de pendage du talus. De plus, les faibles valeurs de JRC des discontinuités ont pour conséquences des résistances au cisaillement faibles et par la suite de faibles chargement suffisent à mobiliser les discontinuités le long des quelles peuvent glisser facilement les blocs de roches. Pour les microdiscontinuités leurs propagations et leurs croissances sont facilitées. Cependant, ces actions sont quelques fois amorties par les produits de remplissage surtout s’il s’agit de remplissage avec du quartz. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 132 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Chapitre 2. - Etude géomécanique dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Introduction Le bassin de Ségou-Madina Kouta constitue la couverture sédimentaire qui s’est déposée sur le domaine birrimien du craton ouest Africain et dans la partie Sénégalaise. Au Sénégal, les formations de ce domaine affleurent dans la partie sud-est. Cette couverture est surtout caractérisée sur le plan relief par la grande falaise essentiellement gréseuse qui longe la frontière Sénégalo-guinéenne. Cette partie du mémoire se penchera sur ce domaine pour décrire les formations rencontrées entre Walidiala et Ségou. Ensuite une étude géomécanique poussée sera effectuée sur la succession grésopélitique de la formation de Dindéfello. 1. - Contexte général du bassin de Ségou Le bassin de Ségou-Madina kouta constitue les formations néoprotérozoïques qui reposent sur le socle Birrimien à dominante volcanique (figure 2.2.1). Ces formations constituent une vaste étendue d’environ 30 000 km2 et recouvre une vaste surface de la République de Guinée, une partie du Mali et un segment du Sénégal. En effet, au Sénégal cet ensemble constitue des formations visibles le long de la frontière entre le Sénégal et la Guinée. Ainsi, elles vont de Guémadji à Pélél Kindéssa. Ce bassin constitue ainsi la partie sédimentaire de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba (Bassot, 1966). Il est limité au nord par les supergroupes de Mako et de la Dialé-Daléma, au sud par la dorsale de Léo, à l’ouest par les bassarides et les Rokéllides et à l’Est par le bassin de Taoudéni. Les formations du bassin de Ségou-Madina Kouta sont subdivisées en deux supergroupes à savoir : 1. Le supergroupe I, 2. Le supergroupe II. Le supergroupe I est composé du groupe de Ségou à la base et du groupe de Médina Kouta au sommet tandis que le supergroupe II quand à lui constitue ce qu’on nomme le groupe du Mali. Ces groupes sont subdivisées en un certain nombre de formations qui font l’unanimité de la quasi-totalité des auteurs (Bense, 1964 ; Bassot, 1966 ; Trompette, 1973 ; COGEMA, 1982 ; Culver et Hunt, 1991 ; Deynoux et al., 1993). Le groupe de Ségou est classiquement découpé en formation de Pélél ; formation de Dindéfello. Le groupe de Madina Kouta est subdivisé en formations de Kanta, de Fongolembi et de Dira. En plus de ce découpage type dont les divergences ne reposent que sur les dimensions des formations, le PASMI (Delor et al, 2010) ajoute à la base du groupe de Ségou une nouvelle formation, celle de Kafori. 1.1. - Le supergroupe I C’est le supergroupe qui affleurent au Sénégal oriental, le long de la frontière Sénégaloguinéenne jusqu’au Mali (figure 2.2.2). Les formations de ce supergroupe sont datées du Protérozoique supérieur à l’Eocambrien avec des âges compris entre 1,02 et 0,7 milliards d’années. Elle se subdivise en deux groupes et 5 formations en plus de la formation récente de Kafori. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 130 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 1.1.1. - Le groupe de Ségou Ce groupe comme nous l’avons dit plus haut comprend la formation de Pélél à la base et la formation de Dindéfello au sommet. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 131 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 1. - Carte géologique du bassin de Madina-Kouta (Villeneuve, 1984 modifié) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 132 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 1.1.1.1. - La formation de Pélél Cette formation est constituée des calcaires de Nandoumari et des argilites rouges associées. Elle est surtout visible à la hauteur de Nandoumari. En effet, c’est une formation grésopélitique reposant sur des conglomérats de base qui dans certains endroits peuvent être remplacés par un ensemble calcaro-argileux. La matrice de la roche est calcaro-silteuse. Les grès sont grossiers à microconglomératiques et contiennent des niveaux à stromatolithes. Les éléments du conglomérat sont subarrondis et montrent des caractéristiques qui leur donneraient une origine granitique à pegmatitique du socle magmatique (Bassot, 1966 ; COGEMA, 1982 ; Delor et al, 2010) tandis que la composante vivante est représentée par les stromatolithes des bancs conglomératiques (Bassot, 1966). Elle renferme comme figures sédimentaires des stratifications obliques et croisées, des rides de courant et des fentes de dessication. Ces figures témoignent d’un milieu marin peu profond supratidal à intertidal avec des périodes d’émersion. Le repérage de cette formation est difficile sur le terrain du fait qu’elle est le plus souvent cachée par des éboulis provenant de la formation de Dindéfello. 1.1.1.2. - La formation de Dindéfello Le repérage de cette formation est aisé sur le terrain car elle constitue l’escarpement naturel situé à l’interface entre le Sénégal et la Guinée. C’est donc une formation essentiellement grésopélitique à dominante gréseuse. Cette formation est caractérisée par la présence de grès glauconieux et de lentilles conglomératiques à galets striés. Cette formation est subdivisée en trois membres dénommés de la base vers le sommet DF1, DF2 et DF3. • Le membre DF1 se présente en alternance de grès fins à moyens et de pélites. Dans ce membre prédominent les pélites et quelque fois, on note même des intercalations de grès dans ces pélites. • Le membre DF2 constitue le premier affleurement le long de la frontière Sénégaloguinéenne avec une épaisseur remarquable à Dindifélo où il constitue la cascade d’eau. Son épaisseur se rétrécit vers l’Est où il finit par biseauter sur le horst de Sékoto. Il est constitué de l’alternance de deux termes A et B. Le terme A est caractérisé par une épaisseur centimétrique et montre des intercalations de pélites. Les litages de ces termes sont lenticulaires ou flaser. C’est un ensemble de lits à stratification entrecroisée. Le terme B quant à lui montre des trainées de pélites dans des bancs de grès beaucoup plus épais avoisinant le mètre. Ces deux termes sont en alternance rythmique et quelque fois même cyclique dans ce membre. Cette alternance élémentaire se termine par des rides de courant et des fentes de dessiccation. En remontant la falaise entre Dindéfello et Ségou, on peut remarquer que les termes A deviennent subordonnés aux termes B. Ce domaine est caractérisé par une érosion sous l’action de l’eau qui est plus remarquable sur les termes A que sur les termes B. Les intercalations pélitiques disparaissent en laissant des vides entre des bancs de nature gréseuse. • Le membre DF3 de cette formation est composée de grès ruiniformes. Ces grès montrent des intercalations de pélites. Ils montrent quelques fois une coloration rouge foncée. Cependant, ce sont des grès roses violacés, glauconieux, feldspathiques avec un grain grossier à microconglomératique. Parfois, ils montrent un caractère argileux de coloration rougeâtres et provenant du remaniement des pélites. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 133 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 1.1.2. - Le groupe de Médina kouta Il est composé des formations de Fongolambi, de Kanta et de Dira. Il est transgressif sur le groupe de Ségou (figure 2.2.2). 1.1.2.1. - La formation de Fongolambi D’une épaisseur de l’ordre de 240 m, cette formation est pélitico-silto-gréseux rouge et repose par une discontinuité transgressive calcareuse à niveau de cuivre et manganèse sur le groupe de Ségou (Arnould et al., 1960 ; Bassot, 1966 ; COGEMA, 1982 ; Villeneuve, 1989). Il est composé de trois membres dont un membre inférieur silteux avec quelque fois des bancs de grès, un membre moyen silto-gréseux et un membre supérieur calcaro-silteux à stromatolithes. Ce dernier membre est de couleur jaunâtre. Elle montre des niveaux de calcaires stromatolitiques. Les bancs de grès rouges montrent très souvent des ripples marks tandis que sur les niveaux calcaires verts ou jaunes, on rencontre des stromatolithes. Entre ces deux bancs s’intercalent des argilites rouges à violettes. Cette composante témoigne d’un milieu marin intertidal à supratidal relativement calme avec des émersions fréquentes. 1.1.2.2. - La formation de Kanta Elle est essentiellement de nature quartzitique. Elle représenterait un équivalent du grès de Ségou. En effet, c’est un grès fin à moyen rose, arkosique et où on retrouve les mêmes figures sédimentaires que les grès de Ségou et plus particulièrement de ceux de Dindéfello. 1.1.2.3. - La formation de Dira Egalement formation à argilites et pélites, on la dénomme grès inférieur de Ségou ou grés de Médina kouta. Elle renferme aussi quelques carbonates à oncolites. Elle est surtout représentée en Guinée avec une alternance de schistes argileux, de grès à lits entrecroisés et de la chaux sablonneuse. Elle est composée de trois membres avec comme répartition un membre inférieur composé d’une alternance de pélites violacées et de grès ; un membre moyen essentiellement gréseux composé des bancs décimétriques de grès grossiers jaunes à gris plus ou moins argileux ; un membre supérieur où on note des grès fins lités et argileux alternant avec des pélites violacées. Cette formation est sans stromatolithes et comporte les mêmes figures que la formation de Dindéfello. Le dépôt s’opère dans un milieu marin peu profond (Villeneuve, 1989 ; Deynoux et al., 1992). Ce modèle de découpage a été adopté par les géologues ayant travaillé dans le secteur. Les seules divergences relevées concernent les variations latérales d’épaisseur de couches en général conséquence du relief ou de l’environnement de dépôt. Cependant la base de ce supergroupe a été défini récemment comme la formation de Kafori de nature grésoconglomératique (Delor et al., 2010) 1.2. - Le Supergroupe II Il fut encore nommé groupe du Mali. Il constitue les formations paléozoïques inférieures du bassin sur lequel il repose par la tillite éocambrienne. En effet, la limite entre cette tillite et le groupe de Madina kouta est marquée par une discordance de ravinement. Ce supergroupe est composé de la formation de « Hassanah Diallo » à la base et de la formation de « Nandoumari » au sommet. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 134 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 1.2.1. - La formation de Hassanah Diallo Cette formation constitue la base du groupe de Mali et repose sur la formation de Pélél du groupe de Ségou par une discordance de ravinement. Elle est composée des tillites éocambriennes de base associées à des grès. Cette tillite est un conglomérat polygénique d’origine du socle. Il repose soit sur le supergroupe I ou sur le socle. Cette tillite présente deux faciès dont un fin et l’autre grossier et présente des laminations passagères rappelant un environnement marin peu profond (Bense, 1964 ; Bassot, 1966 ; Trompette, 1973 ; Culver et Hant, 1991). Cet ensemble constitue le membre de Pélél sur lequel repose le membre de Diogoma. Ce dernier repose en concordance sur le membre de Pélél par l’intermédiaire de pélites laminées à inter-bancs de grès et localement des galets isolés. Cet ensemble de 40 à 60 mètres de puissance est surmonté par une puissance de 25 mètres de pélites et grès fins se présentant en bancs centimétriques. Ce sont des grès quartzeux à tendance microconglomératiques. 1.2.2. - La formation de Nandoumari Cette formation repose sur le membre de Diogoma avec le plus souvent une limite inférieure non nette. Elle est composée de trois membres : • Le membre de Tanagué, • Le membre de Bowal ; • Le membre de Fougon. A la base, le membre de Tanagué est une quartzarénite formant une série de falaise autour de la dépression de Walidiala. Ce quartzarénite est un grès grossier sans fossile qui s’est déposé dans des conditions de courant unidirectionnel d’un milieu fluviatile (Culver et Hunt, 1991). Le membre de Bowal est un dépôt de dolomie avec trois faciès. Le premier faciès reposant sur Tanagué est une dolomie laminée avec des mud craks sur lequel repose de la dolosparite à litages entrecroisés et enfin une dolomie sableuse à inter-bancs de pélites. Le dépôt de cette dolomie montre trois environnements différents à savoir un environnement intertidal à supratidal au sommet des quartzarénites, un environnement intertidal à sub-tidal pour les flancs des quartzarénites et un environnement sub-tidal au niveau des rides. Le membre de Fougon est composé d’abord de pélites grisâtres à rouges d’une puissance de 40 à 100 mètres sur lesquelles reposent des cherts diagénétiques (2 à 3 mètres) et enfin des pélites vertes. Cela évoque un dépôt dans un environnement plus profond que le précédent. Ces deux derniers membres renferment des fossiles qui seraient de nature Echinoderme avec un dépôt dans un environnement calme (Bassot, 1966 ; Culver et Hunt, 1991) Aujourd’hui ce supergroupe est à nouveau découpé avec l’apparition du groupe de Walidiala dont la deuxième formation est corrélée au goupe de Soukouta (Delor et al., 2010). Ce dernier, est très mal représenté à l’affleurement et la corrélation est même soumise à controverse. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 135 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 2. - Coupe lithostratigraphique du bassin de Ségou-Médina Kouta (COGEMA, 1982 modifié) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 136 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 1.3. - Le groupe de Walidiala Ce groupe fut considéré dans les travaux antérieurs comme étant la composante basale du goupe de Mali et est subdivisé en trois formations sur la base de la granulométrie des roches qui le composent. La formation de Walidiala 1 montre une composition en pélites associées à des grès fins. La formation de Walidiala 2 montre un grain décroissant de la base vers le sommet. La base est formée de conglomérats polygéniques à composantes hétérométriques. Ce conglomérat est composé d’éléments du socle granitique, schisteuse et chertique. Cet ensemble est suivi de dépôts gréseux à grains fins bien calibrés chloriteux et quartzo-feldspathique (Delor et al., 2010b). Enfin, on note la présence d’une composante silteuse à grains fins avec des intercalations de dropstones. La formation de Walidiala 3 est constituée de grès à tendance conglomératique (Delor et al., 2010 ; Shields et al., 2007). L’environnement de dépôt de ce groupe est fluvioglaciaire à marine de type plateforme et passant à des dépôts fluviatiles du rebond isostatique finiglaciaire. Le groupe de Soukouta constituerait une unité discutable de cet ensemble et dont l’âge radiométrique donné par la dolérite sus-jacente (889 Ma) permet de faire une corrélation avec le groupe de Ségou. Ce groupe se subdivise en trois formation que sont MSK1 microconglomératique ; MSK2 grésosilteux à lentilles conglomératique et MSK3 conglomératiques. 1.4. - Le groupe du Mali Le groupe du mali correspond aux formations qui reposent sur le groupe de Walidiala (Delor et al., 2010). Ce groupe appartenait au Supergroupe II (cité à la section 1.2). Le groupe du Mali est maintenant subdivisé en trois formations MMa1, MMa2 et MMa3. Le MMa3 correspond au groupe de la Falémé et serait composé de pélites fins. La formation du Mali 1 est composée de dolomie microcristalline parfois laminée ou démantelée et qui évoquerait un environnement de dépôt sous tempête. S’ajoute à cela une morphologie en calcarénite à apport détritique proche du continent. La formation du Mali 2 est essentiellement composée de silexites à éléments microcristallins. Ce sont des silexites de type jaspes finement lités, rubanés et quelque fois laminés. Ils présentent un litage oblique. Ce sont des roches à bancs durs de coloration variable jaunâtre, rouge, verte et noire et dont l’épaisseur générale varie entre 10 et 20 cm et pouvant atteindre 30 cm localement. Ce bassin constitue une partie sédimentaire de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba. Les formations sédimentaires de ce bassin sont essentiellement composées de grès. Ces grès sont associés à des pélites. Ces formations sédimentaires sont caractérisées par le fait qu’elles ne sont ni plissées ni métamorphisées. Ce bassin se continue au nord par les formations sédimentaires déformées et métamorphisées des Mauritanides. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 137 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou COGEMA (1979-1982) Série de Walidiala : Tillites Tillites U4? : carbonates Pélites rouges et bancs de grès de Madina kouta U3b U3a U1U2 S3 Ensemble silto argileux et stromatolithes Pélites rouges et stromatolithes Groupe de Madina kouta Discordance Conglomérat de base Substratum birrimien S2d Grès rond S2c Grès ruiniformes (Grès de transition) Grès quartzites en bancs métriques Alternance grèsargiles Pélites à bancs de calcaires disséminés Volcanosédimentaires Grès de base S2b S2a S1 Substratum Groupe de Ségou Calcaires rouge de Nandoumari et Argilites rouges associées Substratum Tillites Formation de Dira (MKIII) Formation de Kanta ou grès de Kanta (MKII) Formation de Fongolambi (MKI) Surface de ravinement Grès inférieurs ou grès de la falaise de Ségou Groupe de Ségou Série de Ségou Quartzites PASMI Formation de Dindéfello (Sll) Formation de Pélél (Sl) Substratum Formation de Dira (SMK-Dr) Formation de Kanta (SMK-Kt) Formation de Fongolambi (SMK-Fg) Membre supérieur Membre inférieur Surface de ravinement Groupe de Ségou Argilites inférieures Grès supérieurs ou grès de Madina kouta Pélites inférieurs U3c Série de Madina kouta Quartzites de Kanta Pélites supérieurs Calcaires mauves de pélél Série de Madina kouta Argilites supérieures Villeneuve (1984, 1989) Deynoux et al., 1993 Tillites Groupe du Mali Bassot (1966) Groupe du Mali Arnould et al. (1959) Groupe de Madina kouta Partie II Chapitre 2 Formation de Dindéfello (SSG-Dd) Membre supérieur Membre inférieur Formation de Pélél (SSG-Pl) Membre supérieur Membre inférieur Formation de Kafori (SSG-Kf) Substratum Tableau 2.2. 1. - Synthèse de quelques schémas lithostratigraphiques du Bassin de SégouMadina kouta (Delor et al. 2010b) 2. - Description pétrographique des roches du secteur Ce domaine est constitué de formations du Néoprotérozoique qui repose sur les formations paléoprotérozoiques du domaine birrimien de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba. En effet, ce sont des formations constituées de conglomérats, de calcarénites, de grès, de pélites en plus des tillites éocambriens. Après la cuvette de Walidiala, nous avons l’affleurement du socle représenté par des granites à tendance granodioritique mais aussi des tillites éocambrien. Ces tillites (figure 2.2.4), de couleur sombre, sont caractérisées par des microplissements laissant ainsi apparaître une schistosité de crénulation. On note aussi la présence de dropstones intercalés dans les tillites. Ces dropstones sont leucocrates et sont de nature acide avec des tendances rappelant les rhyolites et granites calco-alcalins du socle. Vers le sommet de cette tillite, on note la présence d’une dolérite de couleur sombre dans le noir et montrant une orientation générale WNW-ESE. Ces tillites se poursuivent vers le village de Walidiala par des roches granulaires de couleurs blanchâtres à mauves, les calcarénites. Celles-ci montrent des alternances de lits de duretés relatives différentes. Ces carbonates montrent aussi des structures microplissées vers le haut alors qu’à la base, on note une lamination. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 138 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Vers le village de Tanagué, on note la présence de conglomérats à éléments du socle. Ce conglomérat est à texture macrogranulaire avec des constituants de taille variables. Donc, c’est une configuration macrogranulaire hétérogranulaire. Les éléments du conglomérat sont arrondis à subarrondis avec des débris de roches jointives. C’est une structure clast-support à éléments du socle. Ces éléments de socle sont de taille et de nature variable et révèlent une provenance du socle proche (figure 2.2.3.a). Fig.2.2. 3. - Différents types de faciès pétrographiques rencontrés entre Walidiala et Tanagué (a. conglomérats ; b. calcarénite) Fig.2.2. 4. - Différents types de faciès pétrographiques rencontrés entre Walidiala et Tanagué (c. tillites à dropstones ; d. tillite) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 139 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 5. - Différents types de faciès pétrographiques rencontrés entre Walidiala et Tanagué (e. Dolérites) A la frontière Sénégalo-guinéenne, la colline est constituée essentiellement de grès dont la granulométrie varie d’une formation à l’autre et d’un membre à l’autre. Cette granulométrie varie aussi en longeant la falaise ou en l’escaladant. Ces grès sont de couleurs variant entre le rose et le blanc et constituent les roches les plus représentées dans la partie sénégalaise du bassin de Madina kouta. Au voisinage de Tanagué, le grès montre un aspect rougeâtre, sombre et sale (figure 2.2.6a). C’est un grès tendre montrant de faibles espaces entre les bancs centimétriques. Ces espaces proviendraient d’un départ des pélites intercalaires. La granulométrie de ce grès est fine. Ce faciès continue vers l’est avec des termes plus propres (figure 2.2.6.b). Vers l’est, on note une alternance de ce grès avec un grès plus propre, rouge et plus dure. Vers le haut et plus vers l’est, cette alternance laisse peu à peu la place à des grès blancs à beiges ou encore grisâtres dont le grain est plus grand (figure 2.2.7c et d). Ce grès est feldspathique. Au-dessus de cet ensemble on a un grès qui ressemble aux éléments décrits à la base et dont les blocs formés après départ des pélites montrent un aspect chaotique. Ce sont des grès ruiniformes (figure 2.3.8.e). Ils montrent des figures sédimentaires marquées par la présence de figures de courant avec des rides de courants. Ces rides de courants sont soit symétriques avec des flancs à même pendage de part et d’autre du plan axial de la ride. A coté de ces rides symétriques, on note des rides asymétriques marquées par un allongement de l’un des flancs par rapport à l’autre (figure 2.2.7.d). D’autres figures comme les litages en arêtes de poisson et des litages obliques ou arqués sont également observées (figure 2.2.8.f). 3. - Etude de la colline de la frontière Sénégalo-guinéenne Du coté de Tanagué, on note la présence de roches de socle de nature granitique sur lequel repose un conglomérat à éléments subanguleux (figure 2.2.3a). Les grains du conglomérat sont leucocrates et de natures variables. Les fragments de granites et de rhyolites sont bien visibles sur la roche. Les éléments du conglomérat sont de provenance très variée par la nature de ses composantes. Cela montre alors que nous sommes en présence d’un conglomérat polygénique. Sur ce conglomérat repose une alternance grésopélitique rouge. Les grès montrent un grain fin. Cette colline longe la frontière Sénégaloguinénenne. Dans sa grande composition, elle appartient au second membre de la formation de Dindéfello. Elle laisse donc voire l’alternance de grès pélitiques à bancs centimétriques et de grès à bancs décimétriques et se termine par des grès à bancs métriques puis des grès ruiniformes. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 140 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et données de laboratoire Etudes géomécaniques dans le domaine de la couverture sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 6. - Faciès gréseux de Ségou (a. grès de Tanagué ; b. alternance de terme A et B de Dindéfello) Fig.2.2. 7. - Faciès gréseux de Ségou (c. grès blancs violacés ; d. grès feldspathiques) Fig.2.2. 8. - Faciès gréseux de Ségou (e. et f. grès ruiniformes) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 141 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 9. - Affleurement des grès de Ségou entre Dindéfello et Pélél - Vue panoramique* * (Composition photographique) Fig.2.2. 10. - Affleurement des grès de Ségou entre Dindéfello et Ségou - Vue panoramique* * (Composition photographique) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 142 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 11. - Coupe de Tanagué 3.1. - Lithostragraphie de la zone d’étude (Falaise entre Yamoussa et Pélél) Cette zone, contrefort du Fouta Djalon, constitue une succession de roches sédimentaires du Néoprotérozoique. Elle longe la frontière entre le Sénégal et la Guinée et est de nature gréseuse à grésopélitique. Ses grains sont à granulométrie fine à moyenne et laisse apparaitre des figures sédimentaires de nature variable. Elle correspond à la formation de Dindéfello (figure 2.2.13) dans le groupe de Ségou. Sur le plan lithologique, cette formation est constituée de la base vers le sommet de roches essentiellement gréseuses associées quelque fois à des pélites sous forme de traces (subordonnées) pouvant être dans une certaine mesure absentes. On l’appelle ainsi grès de Ségou. Ainsi, cette formation laisse apparaitre trois membres sur la frontière Sénégalo-guinéenne : • Membre 1 : Ce membre montre une alternance de grès et de pélites (figure 2.2.13). Les grès de ce membre montrent des grains fins (figure 2.12) à moyens avec des intercalations de pélites. Ils se présentent en bancs centimétriques à décimétriques. • Membre 2 : Ce membre correspond à la vraie formation de la frontière sénégaloguinéenne. Donc il est connu sous l’appellation de grès de Ségou. Il est très bien affleurant au niveau de la cascade de Dindifélo. Deux termes peuvent être bien identifiés sur le terrain par leurs modelés géomorphologiques et leur composition pétrographique (un terme A et un terme B (figure 2.2.13)) : 1) Le terme A : Ce terme est caractérisé par des bancs de grès centimétriques. Ces bancs montrent des intercalations de pélites qui sur le terrain, sous Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 143 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou l’action des eaux, peuvent être érodés. Ainsi, ce terme est caractérisé alors par des unités gréseuses séparées par des vides. Cela est une caractéristique de l’érosion différentielle au cours de laquelle les bancs de grès plus durs sont laissés sur place alors que les bancs de pélites sont altérés. Si les pélites sont profondes dans la formation alors les bancs gréseux vont tout simplement dégringoler. 2) Le terme B : Ce terme est caractérisé par une abondance des grès qui s’organisent en bancs décimétriques à métriques avec des pélites rares à absentes. Ce membre est très bien visible sur le terrain et est non altéré. Vu l’absence des pélites ou leur présence sous forme de trainée, l’altération est moindre comparée au terme précédent. • Membre 3 : Ce membre montre un aspect particulier. Il se présente un aspect chaotique et est communément appelé grès ruiniformes. Il a une composition similaire au terme A du second membre. Cependant, les pélites sont érodées ne laissant sur place que les barres gréseuses non soudées (figure 2.2.8.e et figure 2.2.13). Sur le plan méso et macrotectonique, ce domaine est surtout caractérisé par une fracturation bien visible sur le terrain. Elles ont le plus souvent valeur de diaclases (figure 2.2.12.a) et de fente. Certains endroits montrent des décalages des couches caractéristiques de la présence de faille (figure 2.2.12.b). Ces structures cassantes montrent des orientations dans les directions NE-SW et ESE-WNW et ENE-WSW (figure 2.2.14, figure 2.2.9 et figure 2.2.10). Ce sont aussi des structures à pendages forts (figure 2.2.9 et figure 2.2.10). Cette zone qui correspond à la couverture sédimentaire appartenant à la boutonnière de Kédougou-Kéniéba est donc très peu à pas déformée. Fig.2.2. 12. - structures cassantes dans les grès (a. diaclase ; b. failles) 4. - Paramètres mécaniques Les paramètres mécaniques ont été relevés sur le terrain et d’autres déterminés au laboratoire. Ainsi, ces variables correspondent à l’ouverture des discontinuités, l’espacement, la fréquence et le JRC (Joint Roughness Coefficient). En plus de cela, on peut aussi noter la taille des flancs pour les rides de courants symétriques ou asymétriques. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 144 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 13. - Coupe lithostratigraphique de formation de Dindéfello Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 145 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 14. - Carte de linéaments du domaine de Ségou Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 146 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 15. - Principe de mesure des espacements (a. espacement de joints verticaux ; b. espacements des bancs et joints horizontaux) Fig.2.2. 16. - Principe de mesure des espacements (c. partie fortement désintégrée) Les espacements (figure 2.2.15.a et figure 2.2.15.b) sur ce terrain sont représentés d’abord par les espacements concernant les surfaces de stratifications et ceux des fractures. Les fractures montrent des espacements variant entre 17 et 21 cm lorsqu’on se trouve sur des bancs plus gréseux. Par contre, pour les bancs enrichis en pélites, la composante argileuse qui est sujette à des phénomènes de retrait voit alors l’espacement diminuer très largement et peut même atteindre des valeurs inférieures au centimètre. Dans de telles situations, l’espacement maximal est de 12 cm. Pour la stratification aussi, l’espacement dépend de la localité où on se trouve. En effet, le premier membre de cette formation est caractérisé par des espacements faibles variant du millimètre à quelques centimètres. Ainsi, l’espacement moyen dans ce membre est de 3 centimètres. Pour le second membre, l’espacement peut atteindre 160 cm avec un espacement moyen de 37 cm. Tout comme les espacements, les fréquences des discontinuités varient également en fonction de la localité où on se trouve. Ainsi, ces fréquences varient entre 4 % et 8 % pour la première entité et de l’ordre de 3% pour les derniers termes. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 147 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou L’ouverture des discontinuités est aussi variable et montre des valeurs comprises entre 0 et 3 cm pour les fracturations avec une moyenne de 0,2 cm. Ces ouvertures correspondent aux discontinuités qui ont des directions sécantes aux directions de la stratification. Par contre pour les discontinuités représentées par les surfaces de stratifications, les ouvertures sont plus remarquables et varient entre 0 et 7 cm avec une moyenne de 4 cm. Les plus faibles ouvertures (inférieur au millimètre) sont présentes à l’interface de bancs gréseux et au niveau des joints de même nature le plus souvent sous forme de rides. Pour les plus grandes ouvertures, on les note au niveau des bancs à intercalations pélitiques où les pélites peuvent disparaitre et quelque fois si le banc n’est pas trop épais, il y a tout simplement sa disparition avec donc une succession entre bancs d’épaisseur plus raisonnable. L0 (longueur sur la charte (cm)) 5 5 5 5 5 5 5 Ln (longueur sur le terrain (cm)) 75 50 45 205 150 100 20 JRC0 (JRC de la charte) 1 1,5 1,5 1,5 1,5 0,8 1 JRCn (JRC calculé) 0,947 1,399 1,404 1,341 1,354 0,762 0,972 Tableau 2.2. 2. - Valeurs du JRC des fractures des grès L0 (longueur sur la charte (cm)) 10 10 10 10 10 10 Ln (longueur sur le terrain (cm)) 100 48 30 37 30 95 JRC0 (JRC de la charte) 10 15 17 15 17 15 JRCn ( 6,309 9,369 11,701 10,130 11,701 7,6341 10 10 16 16 Tableau 2.2. 3. - Valeurs de JRC des surfaces de stratification L0 (cm) 10 10 10 10 10 10 10 Ln (cm) 14 13 17 20 35 120 95 16 17 17 11 16 8 1 JRC0 JRCn 14,366 15,549 14,193 9,444 10,716 5,375 0,956 Tableau 2.2.2 (suite). - Valeurs de JRC des surfaces de stratification (Suite) L0 (cm) Ln (cm) JRC0 JRCn 10 95 1 0,956 10 70 0,5 0,490 10 50 0,2 0,199 10 25 0,2 0,199 Tableau 2.2.2 (suite). - Valeurs de JRC des surfaces de stratification (Suite) Les JRC (joints roughness coefficient) varient aussi très largement en fonction des discontinuités étudiées. Pour les surfaces de fracturation (figure 2.2.17), le JRC varient entre 0,5 et 1,6 (tableau 2.2.1). Cependant, ils peuvent atteindre exceptionnellement des valeurs de 9. Les surfaces de stratification (figure 2.2.18) montrent des JRC avec des tranches de variation bien plus remarquables variant entre 0 et 16 (tableau 2.2.2). Les plus lisses sont notées au niveau des contacts rectilignes des bancs mais aussi au niveau des contacts des joints pélitiques. Sur ces domaines les JRC tendent vers 0. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 148 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Les plus fortes valeurs sont notées au niveau des contacts présentant des rides de courant. En effet, les ondulations de ces rides augmentent très fortement le JRC qui tend vers ses valeurs extrêmes (JRC de 16). Les joints sédimentaires montrent des caractères très rugueux dus non seulement à leur composition riche en silice mais aussi à leurs ondulations très marquées. Les forts intervalles de variation des JRC pour certaines fractures sont essentiellement dus à la variation dans la composition lithologique des roches. En effet, ces grès montrent des proportions relatives variables en pélites et en quartz. Ces proportions variant entre les grès relativement purs aux pélitiques en passant par les intermédiaires. Le grès est d’autant plus dur qu’il est riche en quartz. Ainsi, lorsque la fracture traverse une couche de composition essentiellement siliceuse (quartz) alors la discontinuité est plus sinueuse puisque lors de la rupture, la fracture générée aura tendance à passer par les zones de moindre résistance. Les contacts entre les couches montrent dans l’échelle de Barton et Choubey les mêmes tranches de variation du JRC. Cela est la conséquence du fait que ces surfaces de stratification correspondent elles aussi à des plans de faiblesse. Fig.2.2. 17. - Profils des joints rencontrés sur le terrain (a. et b. diaclase et surface de stratification) Fig.2.2. 18. - Profils des joints rencontrés sur le terrain (c. diaclases ; d. joint gréseux Les rides de courant, en plus du fait qu’ils possèdent des valeurs élevées de JRC, jouent aussi un rôle très important dans la stabilité du massif pour une raison liée à leurs ondulations. En Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 149 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou effet, elles assurent une bonne adhérence des couches ce qui rend très difficile leurs glissements. Ensuite, sur le terrain on note des rides symétriques à coté des rides asymétriques. Cela fait alors qu’elles jouent aussi un double rôle d’aspérités régulières (rides symétriques) et irrégulières (rides asymétriques). Ainsi, les surfaces de fractures de ces grès montrent de faibles valeurs de JRC caractéristiques de discontinuités lisses. De faibles contraintes suffisent à conduire au cisaillement (déplacement relatif des blocs le long de la discontinuité) de la roche le long des plans de discontinuités. Pour les surfaces de stratification, les résistances au cisaillement sont faibles pour certains bancs (le plus souvent pélitiques). Cependant, d’autres bancs surtout gréseux montrent de valeurs de JRC caractéristiques de résistances au cisaillement élevées de la roche. Cela contribue à meilleure stabilité du massif non attaqué. 5. - Stéréographie des discontinuités 5.1. - Cartes stéréographiques Les discontinuités cassantes rencontrées dans ce domaine ont été mesurées et plotées sur des diagrammes stéréographiques. Ensuite, chaque diagramme est placé sur la zone du secteur concerné à l’endroit où les discontinuités ont été mesurées. On définit ainsi une carte de densité (figure 2.2.21) et une carte de direction (figure 2.2.22). Pour les roches de la cuvette de Walidiala (figure 2.2.19), les densités des pôles ne montrent pas de concentration préférentielle bien nette. La concentration des pôles se fait sur toute la surface stéréographique et montre des angles de pendage variant du faible au fort avec des statistiques de pendages forts plus importants vers l’Est, vers L’Ouest et le Sud (figure 2.2.19). Fig.2.2. 19. - Stéréographie de la Station S1 Du coté de Tanagué (figure 2.2.20), à la hauteur du village de Nandoumari, les pôles des fracturations s’organisent suivant un petit cercle, celui du plan équatorial du stéréographe. Ces discontinuités montrent de faibles pendages. Les statistiques montrent que la plupart des discontinuités versent vers le sud du diagramme avec cependant des pendages vers l’Est, l’Ouest, le NNW et le NE. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 150 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 20. - Stéréographie de la Station S2 Sur le flanc situé entre la cascade de Dindéfello et Pélél Kindessa, la carte des densités montre une organisation des pôles suivant essentiellement trois familles que sont : 1. La famille dont les pôles se concentrent dans le domaine NNE-SSW, 2. Une famille dont les pôles se concentrent dans le domaine NE-SW ; 3. Une troisième famille E-W. Elles présentent des pendages forts vers l’ENE préférentiellement mais aussi N et SE. Le flanc situé entre la cascade de Dindéfello et Ségou montre une concentration des pôles au NNE-SSW, NE-SW et E-W définissant ainsi trois familles de discontinuités. Leurs pendages sont également forts et de vergence essentiellement NNW et ENE. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 151 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 21. - Carte de distribution des Densités des Pôles de Discontinuités Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 152 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 22. - Carte de Direction des Pendages Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 153 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Cependant, on note des pendages vers le sud et le SW. Le flanc Afia II-Ségou montre une concentration des pôles de densité dans les domaines NE, SSW et E montrant aussi la présence de trois familles de discontinuités avec des vergences fortes vers le NNW, ENE, le S et le SE. Le flanc faisant face au flanc Afia II-Ségou (figure 2.2.23) montre des discontinuités réparties en trois familles dont les pôles se concentrent dans les domaines NW-SE et NE-SW et des possibilités de joint erratique dont le pôle est sud avec un pendage moyen. Ces structures montrent des pendages forts comme le montre la carte des directions de vergence des discontinuités. Les pendages versent vers le SE, E, S, ENE. Fig.2.2. 23. - Stéréographie des Station S5 S6 et S7 Sur le flanc de la colline gauche qui longe la route Ségou-Guinée (figure 2.2.24), on note une concentration des pôles dans les domaines N-S, NNW, E-W et NNE-SSW. Les pendages sont forts avec un sens de vergence privilégié qui verse vers le SE associé à des pendages plus timides dans les autres directions. Fig.2.2. 24. - Stéréographie des Station S14 et S20 Sur le flanc gauche de cette suite grésopélitique, les pôles des discontinuités montrent également trois familles de discontinuités selon leur concentration. Une première concentration marquant la première famille se localise dans le secteur NNE et continue sur le domaine SSW. Cette famille montre des pendages forts vers le NNE et le SSW. Une autre famille se concentre dans le domaine NW avec des pendages également forts vers le SE. Une dernière famille est localisée dans le domaine W en prolongement sur l’est. Cette famille montre également des pendages forts vers l’Est et vers l’Ouest. La carte de pendage des discontinuités montre pour ce site et selon nos levés, une domination du pendage vers le SE. Ce sens de vergence est donc le plus représenté. Cependant, on note aussi des vergences NNE et SSW. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 154 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 25. - Stéréographie des Station S11, S12 et S14 Le flanc Ségou (figure 2.2.26) montre une concentration des pôles N, S, NNE, SSE, E, W. cela permet de définir trois familles de discontinuités : • Une famille de concentration dont la concentration des pôles est N et continue sur le S. Cette famille montre des pendages forts vers le nord et vers le sud. • La deuxième famille montre des pôles concentrés vers le NNW et continu sur le SSE. Cette famille montre des pendages forts vers le SSE et vers le NNW. • Une troisième famille se concentre à l’Est et montre des prolongements vers l’ouest. Avec des pendages également forts. La carte des pendages montre une direction plus représentative qui est la direction ENE à E associé à des directions N, S, SSW, WNW et WSW. Fig.2.2. 26. - Stéréographie des Station S15et S16 Le flanc Yamoussa montre des concentrations des pôles de discontinuités dans le domaine SSW, SE, NW et NE. Le mode de concentration les répartie en trois familles : • Une première famille représentée par les concentrations SW et qui montrent des pendages moyens à fort vers le NE. • La seconde famille se concentre au NE et montre des pendages moyen à fort vers le SW. • La troisième famille se concentre sur le domaine WNW et continue dans l’aire ESE. Cette famille montre des pendages forts vers l’ESE et l’WSW. Le diagramme montre des directions de pendage dominées par la vergence SSE à SE. On note aussi des vergences dans les sens N à NE mais aussi vers le SE. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 155 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 5.2. - Analyse de la stabilité du massif de grès de Ségou Les relevés structuraux ont été pris sur le domaine allant des roches situées derrière la cuvette de Walidiala, à l’ouest de Pélél, jusqu’à Yamoussa. Au sud de la cuvette de Walidiala, différents faciès ont été rencontrés. Ce sont des tillites, des carbonates et des granites. Les mesures de discontinuité y ont été relevées et ont montré que celles-ci sont à orientations variables sans direction nettement préférentielle. La figure 2.2.27. représente les données stéréographiques des faciès du sud de Pélél. Au sud de la cuvette de Walidiala, différents faciès ont été rencontrés. Ce sont des tillites, des carbonates et des granites. Les mesures des discontinuités ont été relevées et ont montré par le biais de la stéréographie que nous avons une large gamme d’orientation des mésostructures qui s’effectuent dans toutes les directions. Ainsi, par analyse de ce diagramme (figure 2.2.27.1 et figure 2.2.28) nous pouvons remarquer que ce flanc présente des possibilités de glissements dièdres associés à des glissements plans. Les glissements dièdres s’opèrent vers le SE sur tout le secteur allant du sud à l’est mais aussi vers le NNE. Les ruptures planes s’effectuent sur des plans qui versent vers le SE et qui répond aux normes de glissements sur un des deux plans formant un dièdre. Les figures 2.2.27.2, 2.2.27.3 et 2.2.27.4 présentent les mêmes familles de discontinuités avec des sens de versement de leurs talus différents. En effet, ces diagrammes représentent les stéréographes de la zone allant de l’escarpement de Diagoma à Dindéfello. Les discontinuités ainsi que les talus présentent des pendages forts. Pour la figure 2.2.27.2, on note des possibilités de glissements dièdres. Ces glissements s’effectuent vers l’WNW. Ces ruptures dièdres sont associées à des ruptures en escaliers vers le NW puis que nous avons deux familles de discontinuités ayant mêmes orientations et mêmes pendages que le talus. L’ensemble des instabilités remarquées s’opèrent dans le sens de versement des excavations. Fig.2.2. 27. - Diagramme stéréographique de Ségou Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 156 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 28. - Stabilité de la station S1 Fig.2.2. 29. - Stabilité de la station S2 Pour la figure 2.2.27.3, on note trois familles de discontinuités ayant les mêmes orientations et dont l’une a une direction parfaitement confondu avec celui du talus et avec des pendages inférieurs. Cette situation laisse envisager des possibilités de glissements plans. En plus, la configuration des familles laisse également voir des possibilités de basculements. Les glissements plans s’opèrent essentiellement vers le NNW tandis que les basculements s’effectuent vers NW. Fig.2.2. 30. - Stabilité de la station S3 On note la même situation pour la figure 2.2.27.4 (station S4) avec un glissement plan vers l’ENE et des basculements vers l’ENE et le NE. Cela est une conséquence de la formation de dièdres. Ainsi du fait des forts pendages, les glissements dièdres sont moins évidents. Fig.2.2. 31. - Stabilité de la station S4 Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 157 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Les figures 2.2.27.5 et 2.2.27.6 (Station S8, S10) présentent la stéréographie des discontinuités de l’escarpement allant de la cascade de Dindéfello au village de Ségou. Deux orientations de talus peuvent être observées sur cet escarpement. La configuration du premier versant de cet escarpement par rapport aux discontinuités montre que nous avons des possibilités de glissements dièdres vers l’WSW, l’E et le NNW. Les glissements plans quelques difficiles qu’ils soient restent toujours possibles. Le second versant quant à lui montre trois familles de discontinuités orientées respectivement NNW à NW et NE avec un talus NNW. Cette disposition des discontinuités par rapport au talus laisse voir des possibilités de glissement sur un plan. En plus, vu l’orientation de deux familles dans le secteur NW, également domaine d’orientation du talus, alors le massif montre des possibilités de subir des mouvements de basculement et de glissement vers l’ouest. Fig.2.2. 32. - Stabilité des stations S8, S10 La figure 2.2.27.7 (Station S13) représente l’escarpement droit allant du village de Ségou à la cascade de Ségou. Cet escarpement montre trois familles de discontinuités orientées NNW et NE. La direction NE correspond aussi à la direction du talus de la falaise. Ce diagramme montre des possibilités de glissement dièdre vers le SE et l’ENE. Cela s’accompagne aussi de glissements plans vers le SE. Fig.2.2. 33. - Stabilité de la station S13 Les figures 2.2.27.8, 2.2.27.9 et 2.2.27.10 montrent la stéréographie des discontinuités du flanc droit entre Ségou et la cascade de Ségou. La figure 2.2.27.8. (Station S11) montre une orientation des discontinuités dans les directions NE, ENE et SSE. Le talus montre une orientation NE. On note des possibilités de glissement dièdre vers le SE et des glissements plans vers le SSE. Cependant, la rupture stéréographique caractéristique est une rupture en escalier et les basculements. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 158 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 34. - Stabilité de la station S11 Pour la figure 2.2.27.9 (Station S10), on note une orientation des discontinuités vers les directions NNE et NE. Les directions des pendages sont essentiellement WNW, SW. En plus de ces sens de pendage, on note aussi des pendages vers l’ESE et SE. Le talus est orienté NE. Cette configuration permet de déduire des glissements de type dièdre vers le NE. La rupture la plus caractéristique de cette configuration est le basculement des blocs de roches. Fig.2.2. 35. - Stabilité de la station S10 La figure 2.2.27.10 (Station S12) montre des fracturations orientées NNE, ENE et SE. Le talus est orienté NE. Cette configuration laisse voir le glissement sur un plan d’un dièdre vers le NE des basculements et glissements dièdre vers l’WNW. Ce flanc montre donc des glissements dièdres, plans et des basculements. Les discontinuités montrent des angles de pendage forts vers le NE, SE, NNW. Les modes de rupture les plus caractéristiques de ce domaine est une rupture par basculement. Fig.2.2. 36. - Stabilité de la station S12 La figure 2.2.27.11 (Station S14) montre des fracturations orientées NNE, NE, et ESE. Dans la direction ESE, le plan de talus est associé à deux familles ayant les mêmes directions de pendages. Cette figure montre des possibilités de glissement plan. Vu leur configuration, cela donne des possibilités de glissements sur un des deux plans formant un dièdre. Ce glissement s’opère vers le N. Des ruptures en escalier sont également notées sur ce flanc. Il se produit aussi des glissements dièdres vers le WNW et le NNE. Vus les forts pendages des Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 159 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou discontinuités, il est aussi noté des basculements qui constituent les instabilités les plus dominantes. Fig.2.2. 37. - Stabilité de la station S14 La figure 2.2.27.12 (Station S15, S16) montre des fracturations orientées N, NNW, E et WSW. Le talus est de direction E-W. Ainsi, on note des possibilités de glissement dièdre vers l’WSW, le SE. Pour les stéréographes des figure 2.2.27.12 et 2.2.27.13, on note une abondance de directions de la fracturation. La direction du talus pour la figure 2.2.27.12 est NNW alors que pour la figure 2.2.27.13 la direction du talus est NNE. Dans le premier cas, nous avons des glissements dièdres vers l’ouest et vers l’WSW, et des basculements vers l’W. La figure 2.2.27.13 montre également des déplacements dièdres vers l’WSW, et le domaine NW. Fig.2.2. 38. - Stabilité des stations S15 ; S16 Vers Yamoussa (Station S17, S18), on note une intense fracturation avec des discontinuités orientées essentiellement dans les directions NNE, E-W et NW. Les mouvements possibles sont des glissements dièdres vers le NW, des glissements plans et une rupture en escalier vers le N. On note aussi des possibilités d’instabilité en basculement, ces basculements associés aux ruptures en escalier, constituent les instabilités les plus dominantes. Fig.2.2. 39. - Stabilité des stations S17 ; S18 Sur l’ensemble du massif, la stratification montre des pendages faibles. En plus de cela on note aussi de forts JRC sur les couches gréseuses (direction de stratification). Ces deux Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 160 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou éléments associés octroient au massif une certaine stabilité. L’élément qui agit le plus dans ce domaine est l’eau. En effet, cette eau entraine une érosion différentielle entrainant l’altération des pélites et laissant sur place les bancs de grès qui, sous l’effet de leur poids, peuvent dégringoler. 6. - Analyse microscopique des microdiscontinuités 6.1. - Description des lames minces Au microscope, la roche montre une composition en quartz, feldspaths et fragments de roches avec une matrice et un ciment peu abondants. La matrice est également de nature gréseuse tandis que le ciment est enrichi en oxyde de fer. Le quartz : c’est l’élément le plus abondant dans la roche avec deux types d’extinction à savoir une extinction oblique et une extinction ombragée. Ils sont polygonaux avec des surfaces qui sont soit fracturées ou rainurées. Ils sont le plus souvent contigus avec une imbrication bien nette entre les grains voisins (figure 2.2.40.a). Cette inter-digitation rappelle quelles que fois les rides symétriques et asymétriques rencontrés sur le terrain. Certains quartz sont à aspect sinueux dans la roche montrant un caractère tardif de la cristallisation entre les vides laissés par les détritus lors des phénomènes de sédimentation et par conséquent une cristallisation à partir des fluides circulant lors de la diagenèse. Fig.2.2. 40. - Aspects microscopiques des lames minces de grès (b. grès rouges : b. grès blancs) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 161 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Fig.2.2. 41. - Aspects microscopiques des lames minces de grès (c. grès à intercalation pélitique renfermant des oxydes ; d. grès violacé) Les fragments de roche (figure 2.2.40.b) : ils sont peu nombreux et plus ou moins dispersés dans la lame. Ils montrent des éléments de quartz et de feldspaths bien visibles. Ces minéraux sont les constituants fondamentaux des granites. Ainsi, ce grès s’est formé à partir du granite du socle. Ils forment aussi une masse subanguleuse dans la roche. La matrice : elle est peu abondante et est marquée par une cristallisation de quartz. Cette matrice est surtout rencontrée à proximité des concentrations des oxydes associés aux pélites. Le ciment : également peu abondant, il est cependant rencontré dans une bonne partie de la roche à l’interface des grains minéraux (figure 2.2.40). Dans certains endroits ces oxydes forment de fortes concentrations apparaissant sous forme d’enclaves associée à la pélite. Les feldspaths : Ils montrent des caractères incolores en lumière naturelle mais avec des colorations vives en lumière polarisées. Les grains de minéraux (quartz) sont subanguleux à anguleux avec une émoussée supérieure à 3 dans l’échelle de Pettijohn et al. (1973). Cela témoigne d’un transport pas très important. Ajouté à cela, on note la présence de fragments de roches de nature granitique. Nous pouvons alors déduire que ces grès sont issus du socle birrimien de la boutonnière de KédougouKéniéba. Les lames montrent également des grains de quartz à plus de 98 % et des fragments de roches dans des portions inférieures. Comme la roche possède moins de 15 % de matrice, c’est alors un grès. Ces grès qui possèdent plus de 98 % de quartz et moins de 2 % de fragments de roches et d’autres minéraux peuvent donc être classés parmi les arénites quartzeuses. En plus, les fragments de roches observés au microscope sont de nature magmatique ce qui signifie alors que nos arénites sont de types arénites volcaniques. Si nous examinons le pourcentage de la matrice dans notre grès, nous voyons qu’il est inférieur à 5 % et en plus de cela, le rapport entre les éléments résistants et les éléments non résistants est supérieur à 1. Alors, nous sommes en présence d’un grès qui a atteint la maturité du point de vue textural. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 162 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou 6.2. - Quantification de la rugosité des micro-discontinuités Les micro-discontinuités dans les grès sont surtout représentées par les contacts entre les grains qui sont sinueux (figure 2.2.42). Ainsi, on note une forte imbrication entre les grains. Cette imbrication épouse souvent les formes des rides de courant avec des parties où on note une symétrie des flancs et d’autres parties où au niveau des contacts, une asymétrie est notée. En plus de ces micro-discontinuités représentées par les contacts entre les grains, on note aussi une micro-fracturation (figure 2.2.42) des minéraux de la roche. Ces micro-fracturations montrent des ouvertures faibles de l’ordre de 10 µm. Fig.2.2. 42. - Microdiscontinuités dans les grès A l’instar des diaclases obsevées sur la falaise (macroscopique), ces micro-fracturations montrent des contacts plus ou moins lisses et rectilignes. Ces caractères disperses confèrent donc aux micro-discontinuités des JRC très variables avec deux tranches majeures. Les contacts entre les grains sont à JRC faible à très élevés, pouvant atteindre des valeurs de 14 (tableau 2.2.4) tandis que les micro-fracturations montrent des JRC variant entre 0,5 et 0,9 (tableau 2.2.3) et par conséquent inférieurs à 2. Ces valeurs de JRC correspondent à des discontinuités rugueuses pour les contacts entre grains de minéraux et des discontinuités lisses pour les microfracturations. 5 5 5 5 5 5 5 5 5 L0 (Longueur sur la charte (cm)) 0,02 0,3 1 0,01 0,009 0,1 0,07 1,5 0,04 Ln (longueur sur la lame (cm) 0,5 0,6 0,5 0,5 0,7 0,9 0,6 0,8 0,5 JRC0 (JRC sur la charte) 0,528 0,620 0,508 0,532 0,764 0,965 0,631 0,815 0,525 JRCn (JRC calculé) Tableau 2.2. 4. - JRC des microfracturations 5 5 5 5 5 5 5 5 5 L0 (cm) 0,03 0,201 0,015 0,02 0,06 0,105 0,06 0,014 1,05 Ln (cm) 6,7 8 6,5 3 1 0,5 0,5 6,5 10 JRC0 JRCn 13,298 13,378 13,832 4,178 1,092 0,519 0,523 13,956 13,663 Tableau 2.2. 5. - JRC des contacts entre grains Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 163 Partie II Chapitre 2 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Géomécaniques dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou Ainsi par leurs natures lisses, les microfractures soumises à de faibles chargements atteignent très rapidement leurs limites de fissurations et vont se propager. Par contre les contacts entre minéraux, montrent de larges gammes de rugosités qui vont des termes lisses aux termes rugueux. Lorsque ces contacts sont lisses, ils favorisent le cisaillement grain-grain et s’ils sont rugueux, ils constituent des limites à la propagation des microdiscontinuités et facilitent les phénomènes de bifurcation des microdiscontinuités. Conclusion Les résultats obtenus au cours des investigations décrites plus haut démontrent clairement que les domaines étudiés sont traversés par un certain nombre de formations géologiques. La composition pétrographique et les structures sédimentaires des roches constitutives de ces formations dénotent d’un dépôt dans un milieu marin peu profond. Sur le plan mécanique, les espacements des discontinuités sont variables d’un domaine à l’autre et d’un faciès à l’autre. Ils sont à valeur plus élevée pour les couches à grès plus propre que pour les autres couches. Les instabilités sont largement dominées par les basculements même si on note des glissements dièdres et plans mais aussi des ruptures en escalier. La rugosité très marquée sur les surfaces de stratification est, à quelques exceptions près, faibles pour les surfaces de fracturation et le même phénomène est observable en analyse microscopique où le contact entre les discontinuités montre des imbrications contrairement aux micro-fracturations relativement lisses. Cela est à l’origine d’une variation énorme de la valeur des JRC qui est d’abord dépendant de la nature de la roche mais aussi du type de discontinuité (fractures, surface de stratification, contact entre grains). Pour les fracturations macroscopiques, les résistances au cisaillement de la roche sont faibles tandis que les microdiscontinuités sont caractérisées dans certains cas par une facilité de propagation faciles tandis que d’autres comme les surface de contacts peuvent être à l’origine du blocage de la propagation des microdiscontinuités et des phénomènes de bifurcation. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 164 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Chapitre 3. - Etudes expérimentales par chargements sous sollicitations uni-axiale et paramètres dérivés Introduction L’expérimentation constitue un des éléments indispensables dans l’étude du comportement d’un massif rocheux. Ainsi, ce chapitre est consacré à cette partie importante de nos travaux. Nous traitons d’abord la méthodologie de confection des moules, ensuite de la phase d’essai puis l’interprétation des résultats. La confection des moules ou des éprouvettes de roches a pris un temps extrêmement important dans le cadre de ce travail, dû au fait que les matériaux en jeu sont d’une extrême fragilité vis à vis de la coupe, mais dû aussi au fait que les équipements nécessaires pour la confection sont aussi d’une extrême rareté. Enfin, nous utiliserons les résultats de ces essais de laboratoire associés aux données de terrains pour la détermination des paramètres des classifications mécaniques comme le GSI (Geological Strength Index), le RMR (Rock Mass Rating) et le Q-system (Tunneling System). 1. - Phase de confection des éprouvettes de roches Le dispositif de coupe est composé d’une meule, d’un disque diamanté de diamètre 230 mm, d’un disque diamanté de diamètre 115 mm, d’une pipette, d’une équerre et de l’eau, d’un niveau et d’un étau. La meule munie du grand disque diamanté permet d’effectuer les coupes. Tout au cours de cette opération de coupe des échantillons, on arrose le bloc avec la pipette remplie d’eau pour éviter qu’il chauffe et éclate ou à défaut, de perdre ses caractéristiques. L’équerre permet de vérifier la perpendicularité entre les facettes séquentes de l’éprouvette. Le moulage consiste à découper les blocs en moules parallélépipédiques de base carré de cinq centimètres de coté et de hauteur dix centimètres autrement dit des éprouvettes d’élancement égal à deux. Pour ce faire, on taille d’abord le bloc sur un plan jusqu’à ressortir la dimension voulue (figure 2.3.1.a) puis on change de plan (figure 2.3.1.b) en respectant les dimensions et perpendicularités avec les plans antérieurs (figure 2.3.1.b, 2.3.2.c et 2.3.2.d). L’étape la plus délicate de ce travail est la libération de l’éprouvette (figure 2.3.2.d) qui doit se faire avec attention pour éviter de la perdre. Après cette phase de coupe des échantillons, nous passons à leur surfaçage. Cette phase consiste à rendre plane les faces de l’éprouvette. Pour ce faire, on utilise des disques diamantés de diamètres 115 mm. Ces disques à meuler de faibles diamètres, indentés et dont les dents ont des dimensions millimétriques, permettent de rendre lisses les surfaces de l’éprouvette sans l’endommager. Le niveau permet de vérifier à chaque étape l’état de la surface. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 164 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Fig.2.3. 1. - Les différentes stades de la confection des moules Fig.2.3. 2. - Les différentes stades de la confection des moules (suite) Après l’opération de coupe, les faces de notre éprouvette doivent maintenant être rendues lisses et cela grâce au petit disque de coupe (figure 2.2.3). Dans ce cas, l’éprouvette est tenue grâce à l’étau et le disque à dents millimétriques situés sur les bordures est légèrement appliqués contre la face à parfaire. Fig.2.3. 3. - Dispositif pour le lissage des faces de l’éprouvette Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 165 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés 2. - Dispositif et procédure expérimentale Le dispositif expérimental est constitué d’une presse de compression de type « Tinius Olsen », de capacité comprise entre 12 et 600 kN. Pour nos essais, nous avons utilisé le calibre 300 kN. Sous ce calibre, l’anneau de la charge comporte des graduations principales variant de 10 à 10 kN, des graduations secondaires de 0,5 kN et des graduations tertiaires de 0,25 kN. Les forces lues permettent de déterminer les contraintes appliquées aux éprouvettes. Ces contraintes sont calculées à partir de la formule F Eq. 3.2.1 σ = S F est la valeur de la force lue sur l’anneau, S est la section l’éprouvette ; σ est la contrainte appliquée à l’éprouvette. L’aiguille d’un cadence-mètre d’une capacité de 30 millimètres appliquée contre le plateau de la presse permet de mesurer les déplacements de l’éprouvette. Ce cadence-mètre est gradué au centième de millimètre. A partir de la mesure de ces déplacements, on calcule la valeur de la déformation par la fonction suivante : ∆h Eq. 3.2.2 ε= h ∆h est le déplacement lu sur le cadence-mètre, h la hauteur initiale de l’éprouvette ; ε la déformation axiale. La vitesse d’exécution de l’essai est réglée en pourcentage de la charge maximale (calibre utilisé). Ainsi, nous avons fixé notre vitesse de chargement à 5,7 %. Cela permet de pouvoir suivre l’évolution des charges appliquées et des déplacements correspondants. La procédure expérimentale consiste à appliquer progressivement des charges à l’éprouvette parallélépipédique de roche. Celle-ci est placée entre les plateaux supérieur et inférieur de la presse. On veille à ce que la vitesse de chargement soit constante tout au long de l’essai pour toutes les éprouvettes. La lecture est faite toutes les 45 secondes. Pour chaque charge on relève le déplacement correspondant. Cette lecture se fait jusqu’à la rupture de l’éprouvette. On calcule ensuite la contrainte et la déformation pour chaque position et on trace la courbe contrainte-déformation. 3. - Résultats expérimentaux des essais de Compression Uni-Axiale (UCT) Les essais effectués montrent des courbes contrainte-déformation dont l’allure générale est représentée ci-après (figure 2.3.4) : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 166 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Fig.2.3. 4. - les différentes parties des courbes contrainte-déformation Une analyse des différentes courbes expérimentales des roches montre quatre phases de la déformation bien identifiables (figure 2.3.4). • Une phase légèrement courbée vers le haut (Phase 1). • Une phase de déformation linéaire où la courbe forme un segment de droite. C’est dans cette portion de la courbe que nous déterminons le module d’Young (Phase 2). • Une phase caractérisée par une rupture de la linéarité de la courbe contraintedéformation avec une bifurcation de la direction de la courbe (Phase 3). • Une phase de ruine où les contraintes de chargement chutent brusquement (Phase 4). La phase 1 correspond à une réorganisation des constituants de l’éprouvette. Au départ, les grains minéraux constituant la roche ne sont pas strictement soudés. Ils sont contigus tout en laissant entre eux un certain volume de vides. Ainsi, au cours de cette phase ces grains vont se rapprocher davantage et les vides interstitiels diminuent. En plus, lors de l’observation microscopique, nous avons mis en évidence la présence d’imperfections telles que des microfissurations des grains. Au cours de cette phase, ces microfissurations tendent également vers la fermeture. En bref, cette phase correspond à la fermeture des microfissures mais aussi à l’augmentation de la soudure entre les grains. Cette phase est partiellement linéaire puisque l’éprouvette de roche ne retourne que partiellement à sa position de départ. Cette situation est la conséquence d’une destruction partielle des grains minéraux de la roche. La phase 2 correspond à une linéarité entre le niveau de contrainte et le taux de déformation de la roche. Au début de cette phase, la compacité de la roche est maximale, induite par la diminution des vides, des pores et des microfissures lors de la phase précédente. Pendant cette phase, un déchargement de l’éprouvette la ramène à la position de départ. De ce fait, c’est dans cette phase que nous déterminons le module de rigidité du matériau (Module d’Young de la roche, E). Au cours de cette phase, la roche est préservée de toute apparition d’imperfection caractéristique. Les déformations de la roche sont alors réversibles. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 167 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés La phase 3 laisse apparaitre les premières imperfections dues au chargement de la roche. La déformation de la roche perd alors son caractère réversible de la phase précédente. En plus, l’échantillon perd de manière marginale ses caractéristiques fondamentales d’élasticité telle que le module d’Young (E). Cela est la conséquence d’une réinitiation ou la réapparition de nouvelles microfissures. Le comportement de l’éprouvette devient donc non élastique. Il est très difficile de définir de manière exacte le point de départ de cette phase puisqu’au tout début de l’apparition de ces microfissures, il n’y a pas de variation conséquente du module de rigidité. Les microfissures générées dans cette phase sont relativement parallèles au chargement et par conséquent sont en propagation stable. La phase 4 est caractérisée par un net développement de la fissuration. Les paramètres mécaniques de la roche se démarquent des phénomènes réversibles. Les microfissures se connectent petit à petit et leurs épontes glissent. De plus en plus, les micro-discontinuités cessent d’avoir une orientation commune et décrivent alors des bandes qui correspondront plutard au plan de rupture. Cette phase se termine par une ruine de l’éprouvette avec une rupture brusque. Cette rupture s’accompagne d’un éclatement sonore de l’échantillon avec une chute des contraintes dont le déplacement associé dépend très largement de la nature de l’éprouvette. Les roches étudiées (grès et basaltes) sont à comportement fragile avec une très faible déformation plastique avant la rupture. 3.1. - Les roches basaltiques en provenance de Mako Les essais de compression sont effectués sur les basaltes en coussin du SW de Mako, à l’interface Tomboronkoto-Bafoundou-Badjan-Wassadou. Différents spécimens du basalte sont utilisés pour l’expérimentation (figure 2.2.5). Ce sont des basaltes présentant des fentes de tension et des fissurations le plus souvent remplies de cristaux. Les essais mécaniques sont effectués sur : Fig.2.3. 5. - Eprouvettes de basales en coussin • des basaltes sains sans structures visibles à l’œil nu, • des basaltes à fractures non remplies ; • des basaltes avec fentes de tension remplies de cristallisations de quartz ; Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 168 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés • des basaltes à fissures remplies de cristallisations d’épidotes et de calcites. L’ensemble des courbes obtenues sont représentées sur la figure ci-après (figure 2.3.6) : a b c d e Fig.2.3. 6. - Courbes contrainte déformation des différents échantillons de basalte (a. basalte sain ; b. basalte avec fractures non remplies ; c. basalte avec fentes de tension remplies de quartz ; d. basalte avec fractures remplies d’épidote, calcite, chlorite ; e. basalte avec fissures multidirectionnelles) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 169 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Les paramètres mécaniques sont déduits de ces courbes. Ce sont le Module d’Young (E) et la résistance à la compression simple (Rc). Ces paramètres sont résumés dans le tableau cidessous (tableau 2.3.1) : Paramètres E (MPa) Rc (MPa) Basaltes sains 13351 85 Fissures remplies 12566 86,7 non Fentes tensions 10300 75 de Fissure à calcite et épidotes 6647 64,4 Fissures multiples 9833 93,11 Tableau 2.3. 1. Paramètres mécaniques des faciès de basalte étudiés. Le tableau (tableau 2.3.1) ci-dessus montre une large gamme de variation des caractéristiques mécaniques (modules d’Young et résistances à la compression simples) de ces basaltes. En effet, ces paramètres varient entre 13 351 MPa et 6 647 MPa pour le module d’Young ; et entre 86,7 MPa et 64,4 MPa. On obtient ainsi : • Les basaltes sains sans fissurations apparentes dont la résistance à la compression moyenne de ce faciès est de 85 MPa tandis que son module de rigidité est de 13 351 MPa, • Les basaltes à fissures non remplies avec un module d’Young de 12 566 MPa et une résistance à la compression de 86,7 MPa ; • Les basaltes à fentes de tensions remplies de cristallisation de quartz dont le module de rigidité est de 10 300 MPa et la résistance à la compression de 75 MPa ; • Les basaltes à fissures multidirectionnelles avec des termes remplis et non remplis et dont les remplissages sont de natures variables. Pour ces spécimens, le module de rigidité est de 9 833 MPa tandis que la résistance à la compression est de 93,11 MPa. • Et enfin, les basaltes à fissures remplies de calcite et d’épidote. Ces termes ont des modules d’Young 6 647 MPa et des résistances à la compression de 64,4 MPa. Ces résultats corroborent parfaitement la structuration des basaltes. En effet, en observation des lames minces par l’intermédiaire de la microscopie, nous avons vu que ces basaltes sont surtout composés de plagioclases en baguettes associés à quelques pyroxènes. Ces minéraux sont aussi transformés par le métamorphisme dans le faciès schiste vert mais gardent toujours les reliques de leurs structures de départ. De ce fait, ces basaltes montrent de larges gammes de microdiscontinuités qui affectent les paramètres mécaniques. Le module de rigidité élevé du basalte sain s’explique par l’absence de structures susceptibles d’affecter le module d’Young de manière remarquable comparé aux autres faciès. Ainsi, il a été établi que ce sont les micro-discontinuités comme les macles, les microfissures et les veinules (également présents chez les autres faciès) qui constituent les paramètres capables d’affecter le module d’Young. Le second faciès à module élevé est représenté par les basaltes à fissures non remplies. Les éprouvettes de ce faciès sont, du fait de l’ouverture de la discontinuité, formées de deux segments séparés. De là, il s’avère nécessaire de superposer les deux parties par l’intermédiaire du plan de fracturation. L’adhésion des deux parties assurée par la rugosité des joints fait alors que l’élasticité de la roche de départ n’est que très faiblement affecté. Ainsi, les caractéristiques qui interviennent dans les variations des modules sont presque les même que pour l’échantillon précédent. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 170 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés En troisième posture vient le faciès à fentes de tension remplies de cristallisation de quartz. Rappelons que la roche est composée essentiellement de plagioclases, de pyroxènes et de leurs minéraux d’altération. Ainsi, le quartz est un minéral dur, plus dur que les minéraux précités. Lorsqu’on applique à une éprouvette de roche de la composition de ce basalte (contenant du quartz) une charge, cette dernière se répartit dans le volume de la roche. La rupture des minéraux les moins durs sera atteinte et lorsqu’elle s’amorce, la propagation se fait rapidement. En effet, la rigidité différentielle du quartz par rapport aux pyroxènes et aux plagioclases fera que les microfissures qui se propagent auront tendance à dévier de leur trajectoire pour éviter le quartz. De ce fait, elles affectent plus les minéraux les moins durs et surtout ceux contenant des macles (plagioclase et pyroxène) et ceux contenant des clivages (pyroxènes). Le faciès avec des fissures multiples et des remplissages variables montre de faibles modules de rigidité, supérieure seulement au faciès à épidote et à calcite. Cela est la conséquence d’une tendance d’équilibre intermédiaire entre les remplissages à quartz dominant et le remplissage à épidote et calcite dominantes. En effet, les éprouvettes de roches contenant des fractures remplies de quartz présentent une résistance à la compression plus élevée que celles remplies avec de l’épidote et de la calcite. Ainsi, les éprouvettes contenant des fractures remplies par du quartz et d’autres de l’épidote et de la calcite, la valeur intermédiaire des modules de rigidités reste d’un équilibre des composantes de remplissage. Les fortes résistances à la compression notées pour ce faciès sont la conséquence du fait que l’ensemble des fissures noté avant chargement sont à orientation variable. Ainsi, l’éprouvette apparait constituée d’un ensemble de « blocs ». La résistance de cet assemblage au chargement dépend de la disposition de ces différents fragments de roches. Les valeurs élevées de la résistance à la compression de la roche montre un blocage de l’endommagement de la roche. En plus de ce phénomène, la propagation d’une fissure orientée suivant une direction donnée est aussi bloquée par l’apparition de fissures à orientation lui est sécante en son extrémité. Les contraintes à l’origine de la propagation seront déviées. Dans ces éprouvettes, cette situation peut provenir de la coexistence des fissures depuis la roche de départ. Dans ce cas les deux fractures se propagent simultanément et leurs épontes, en se rejoignant bloquent la propagation ou entraine la formation d’une autre fissure qui tend à équilibrer cette situation. Un autre fait est la conséquence du produit de remplissage. Les fissures présentent dans ce type d’éprouvette sont soit remplies ou non. Lorsqu’elles sont remplies, elles le sont avec du quartz mais aussi de la chlorite, de la calcite et de l’épidote. Les fissures se propageant plus ou moins rapidement sont bloquées au contact de fissure remplies avec un produit dur. Dans le cas du quartz, ce minéral étant dur la fissure en propagation bifurque. Cela influe sur le champ des contraintes qui va également subir une modification. Tous ces événements ont tendance à bloquer la propagation des fractures et contribuent ainsi à l’augmentation de la résistance à la compression de la roche. Le faciès avec un remplissage de calcite, de chlorite et d’épidote montre les plus faibles modules de rigidité dus également à la rigidité différentielle entre les matériaux de remplissage et la composition minéralogique de la roche. La roche est un basalte composé de plagioclases et de pyroxènes. La chlorite et l’épidote sont des minéraux feuilletés qui s’apparentent aux argiles. Ainsi, ils sont caractérisés par de faibles duretés. Lors du chargement, ces minéraux auront tendance à se tasser sous une faible sollicitation. Quand la sollicitation augmente, ils se rompent rapidement. Cela est la conséquence du fait que ce matériau de remplissage est mou. A la différence du remplissage avec du quartz, cette fois, le matériau de remplissage est plus mou que les constituants de la roche. Cela facilite la perte de rigidité de l’échantillon mais aussi une baisse de la résistance à la compression. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 171 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés a b Fig.2.3. 7. - Variation des paramètres mécaniques(a. Module d’Young, b. Résistance à la compression) en fonction du faciès (En abscisse : 1. basalte sain ; 2. basalte à fractures non remplies ; 3. basalte à fente de tension ; 4. fracture multiples, 5. fracture remplie de calcite, épidote et chlorite.) Un fait remarquable est que le sens d’évolution des modules de rigidité est différent de celui de la résistance à la compression. Les fortes résistances moyennes sont notées pour le faciès à fissures multidirectionnelles et à remplissage variable. En plus, la figure 2.3.7 montre qu’en plus de cette évolution des paramètres mécaniques (E, Rc), il n’y a pas de corrélation nette en ce qui concerne le sens de l’évolution entre le module d’Young et la résistance à la compression des roches basaltiques étudiées. Fig.2.3. 8. - Evolution des déformation en fonction des faciès (En abscisse : 1. basalte sain ; 2. basalte à fractures non remplies ; 3. basalte à fente de tension ; 4. fracture multiples, 5. fracture remplie de calcite, épidote et chlorite.) Pour les différents specimens de roche étudiés, les taux de déformation sont faibles et n’atteignent pas 1,5% de la longueur initiale de l’éprouvette à l’exception des éprouvettes de roches avec des fractures non remplies pour les quelles on peut avoir une déformation jusqu’à 2,5% de la longueur initiale de l’éprouvette (figure 2.3.8). Les déformations les plus faibles correspondent à celles des specimens de basaltes contenant des fentes de tension remplies par des cristallisations de quartz où on note des taux de l’ordre de 1%. Cela peut être attribué au quartz qui est un minéral dur pratiquement non déformable. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 172 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Les déformations faibles notées pour le basalte sain peuvent être attribuées à sa composition minéralogique qui impose à la roche un comportement cassant. Cependant, les déformations encore plus faibles lors qu’on est en présence de quartz seraient la conséquence du fait que le ce minéral est très fragile et à même tendance à se casser après choc au lieu de subir une déformation continue. Les échantillons avec plusieurs familles de discontinuités subissent à la fois l’action des directions de fracturation mais aussi des nuances entre les différents matériaux de remplissage présents. Pour le cas des remplissages avec de l’épidote et de la chlorite la déformation très marquée par rapport aux autres faciès sont dues aux caractères très déformables de ces minéraux vue les familles cristallines auxquelles elles appartiennent. En effet, la chlorite est un minéral feuilleté qui appartient à la famille des phyllosilicates. Cela lui confère un pouvoir de tassement remarquable augmentant ainsi la déformabilité de l’éprouvette. Les déformations les plus élevées sont enregistrées pour les fractures non remplies. Cela serait une conséquence d’une certaine ouverture si minime soit elle de la discontinuité et du caractère très déformable des joints. 3.2. - Les grès du Protérozoïque supérieur de la série de Ségou Les essais de compression sont réalisés sur quatre faciès de grès (figure 2.3.9) de l’escarpement grésopélitique qui longe la frontière entre le Sénégal et la Guinée. Ces grès appartiennent à la formation de Dindéfello et sont identifiables par leurs colorations. On note ainsi des grès rouges, blancs à violacés et grisâtres en plus du faciès à intercalations pélitiques. Fig.2.3. 9. Eprouvettes de Grès de Ségou En plus, ces grès étudiés constituent un échantillonnage représentatif de l’ensemble des grès du bassin de Ségou-Madina kouta. En effet, les grès de ce bassin, quelque soit leur localisation ont cette caractéristique de renfermer une certaine quantité de pélites. Dans certaines conditions, les pélites du grès sont très bien représentées avec des proportions relativement importantes. Dans d’autre cas, ces grès sont très peu représentés et se présentent en faibles proportions dans la roche. Quelques fois même ces pélites sont retrouvées sous forme de trace dans la roche ou même sont absentes. Ainsi, les grès de couleur blanchâtre à beige sont relativement pauvres en pélites avec des taux négligeables. Les grès rouges présentent aussi de faibles proportions de pélites mais supérieures aux quantités présentes dans les grès blancs à beiges. Les grès violacés sont aussi pauvres en pélites avec un important réseau de fracturation. Les grès à intercalations pélitiques montrent de fortes teneurs en pélites. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 173 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés a b c d Fig.2.3. 10. - Courbes contrainte-déformation des grès de Ségou (a. grès rouge ; b. grès blancs ; c. grès violacés ; d. grès à intercalations pélitiques) Les paramètres mécaniques sont déduits de ces courbes (E et Rc). Les valeurs obtenues sont alors résumées dans le tableau ci-dessous (tableau 2.3.2) : Paramètres Grès rouges Grès blancs Grès violacés Grès à pélites intercalaires E (MPa) 7 999,1 10 540 7 500 2 897 Rc (MPa) 62,87 73,31 50,25 39,83 Tableau 2.3. 2. - Evolution des paramètres mécaniques en fonction des faciès Même si les courbes Contrainte-déformation montrent relativement le même comportement, leurs valeurs de module de rigidité et de résistance à la compression diffèrent (figure 2.3.10 et tableau 2.3.2). Ainsi, les meilleures caractéristiques sont notées pour les grès blancs plus purs que les autres faciès puis que renfermant de faibles quantités de pélites et essentiellement composés que de grains de quartz. On y retrouve aussi des fragments de roches de composition acides. Du fait que le quartz est caractérisé par sa forte résistance, une roche essentiellement constituée de ce minéral montre une forte résistance mais aussi une forte rigidité. Ce faciès montre une très forte imbrication des grains. En plus de cela, ces grains sont faiblement atteints par la fracturation. Cela leur confère donc de bonnes caractéristiques mécaniques (Résistance à la Compression de 73,31 MPa et Module d’Young de 10 540 MPa) à l’instar du minéral quartz, principal constituant de la roche. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 174 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Le faciès de grès rouges également propre mais avec une plus grande abondance de fraction de sable fin. La minéralogie est essentiellement constituée de quartz mais aussi avec quelques trainés de pélites et d’oxydes et une présence de fragments de roches. Ce faciès est aussi comme le précédent caractérisé par une bonne imbrication des grains mais son niveau de microfracturations est plus élevé comparé au précédent. Cela lui confère de bonnes caractéristiques mécaniques (Rc de 62,87 MPa et E de 7 999,1 MPa) En troisième position vient le faciès de grès violacés. Ce faciès est enrichi en argiles. En plus de cela, on note une très intense fracturation des minéraux (figure 2.3.11). Cela témoigne aussi de son remaniement. Cet enrichissement en argile et l’intensité de la microfissuration serait donc à l’origine de la diminution de la résistance et la rigidité de la roche. L’ouverture des microfissures faible à nulle dans les faciès précédents est bien marquée dans ce faciès et contribue aussi à la diminution des caractéristiques mécaniques (Rc de 50,25 MPa et E de 7500 MPa). Fig.2.3. 11. - Faciès de grès violacé Enfin, le faciès présentant les plus mauvaises caractéristiques est le faciès de grès à intercalations pélitiques. Ce faciès est tout d’abord caractérisé par ses fortes teneurs en fines (pélites). Ces pélites sont sous forme de joints intercalés dans les parties gréseuses. Cela conduit à une diminution des caractéristiques mécaniques de la roche (Rc de 39,83 MPa et E de 2897 MPa). a b Fig.2.3. 12. - Evolution des paramètres mécaniques en foction des faciès (a. Module d’YoungFaciès ; b. Résistance à la ccompression-Faciès). En abscisse, (1) est le grès blanc, (2) est le grès rouge, (3) est le grès violacé et (4) ets le grès à intercalation pélitique. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 175 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Les faciès étudiés diffèrent les uns des autres en fonction de leur teneur en pélites, de leur microfracturation ou de la taille des grains. Ainsi, la figure 2.3.12 montre que le module d’Young d’une valeur de 10 540 MPa pour le grès blanc diminue de manière très remarquable pour atteindre des valeurs 4 fois plus petites pour les grès à intercalation de pélites (2 897 MPa) en passant par des valeurs intermédiaires pour les grès rouges (7 999,1 MPa) et les grès violacés (7 500 MPa). Pour les résistances à la compression, les meilleures valeurs sont aussi enregistrées pour les grès blancs (73,31 MPa) suivis des grès rouges (62,87 MPa) puis des grès violacés (50,25 MPa) et enfin des grès à intercalations pélitiques (39,83 MPa). Fig.2.3. 13. - Variation de la déformation en fonction du faciès (1. grès rouge ; 2. grès blanc ; 3. grès violacé ; 4. grès à intercalation de pélites) Pour tous les faciès de grès étudiés, les déformations sont toujours faibles et varient entre 1,6% et 2,2% (figure 2.3.13). Les déformations les plus élevées sont enregistrées pour le faciès de grès avec intercalations de joints pélitiques où elles sont de 2,2 %. Ces fortes déformations peuvent être attribuées à leur composition riche en pélites. Ces pélites sont composées d’une importante part de minéraux argileux. Cette richesse en matériaux argileux lui confère alors un important pouvoir de déformation. Le faciès de grès violacé montre des déformations des déformations de l’ordre de 1,74%. Il constitue donc le second faciès apte à se déformer après les grès à intercalations pélitiques. Cela est la conséquence de la présence des pélites mais surtout du dense réseau de microfracturations rencontré dans ce faciès. En effet, lors du chargement, la fermeture de ces microfracturations contribue à augmenter le taux de déformation de la roche. Le taux de déformation des grès blancs est de 1,71%. Ils constituent également un faciès déformable après les grès à intercalation pélitiques et les grès violacés. Ce faciès comme souligné au paragraphe précédent est propre. Il est composé essentiellement de quartz. Sa déformabilité provient donc du réarrangement de ces grains. Cela rend plus franc les contacts entre les grains de quartz. Enfin, le faciès le moins déformable est le faciès de grès rouges. Ces grès renferment une importante teneur en minéraux de quartz cimentés par des pélites. Cette composition confère aux composantes de la roche une bonne adhésion. Cette adhésion entraine donc de faibles possibilités de déformation de la roche. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 176 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés 4. - Détermination des paramètres mécaniques des massifs rocheux 4.1. - Utilisation directe des systèmes de classification L’utilisation des systèmes de classification permet de définir les caractéristiques des massifs rocheux. L’étude de ces caractéristiques se basent surtout sur la configuration géométrique des massifs rocheux. Cela se fait surtout par des méthodes empiriques basées sur l’observation du massif. Ainsi, les paramètres de fracturation, de débit d’eau, d’altération, de rugosité, d’ouverture des discontinuités et des roches sont estimés. Ces paramètres mesurés ou estimés sur le terrain sont associés à des données de laboratoire pour l’attribution de valeurs de l’indice. 4.1.1. - Cas des basaltes Les résultats obtenus sur le terrain permettent de classer le massif de basalte de Mako en calculant les indices géomécaniques essentiels. Cependant, du fait de l’absence de carottes, le RQD est déterminé par la méthode de Palmström (1982). Cette méthode se base sur la densité de fracturation des massifs rocheux. Pour l’application de cette méthode, les discontinuités (fractures) doivent être visibles en surface. Connaissant les espacements des fractures de la roche, on en déduit la densité de fracturation des joints. Le RQD est alors calculé à partir de l’équation Eq. 2.2. Il est donc pour cette roche de 76,72%. a. Détermination du RMR (Rock Mass Rating) Pour la détermination de l’indice RMR, il est necessaire de connaitre la résistance à la compression, le RQD de la roche, l’espacement des discontinuités, l’état de la surface des épontes des discontinuités et l’état hydrique du massif. le premier terme utilisé évalue la dureté (Résistance) de la roche. Suivant la sécurité avec laquelle on veut travailler, on pourra utiliser soit la résistance définie à partir de l’éprouvette de laboratoire ou celle du massif rocheux qui est fonction des paramètres de laboratoire et des critères de ruptures. Les notes attribuées à la roche varient entre 15 et 0 suivant cette valeur. La valeur de 0 est rarement atteinte puisqu’elle est caractéristique des sols et non des roches. Cependant sa présence dans la classification est d’une importance puisque les ouvrages peuvent aussi être creuser dans des terrains meubles assimibles ou même correspondant à des sols. Le second paramètre estime la fracturation de la roche et est définie à partir du RQD. Ce RQD est déterminer à partir des campagnes de sondage durant lesquelles les carottes (traversant les discontinuités) sont récupérés. Les campagnes de terrain n’étant pas effectués au cours de ce travail, le RQD est déduit par la méthodes de Palmström. Cette méthode se base sur la densité de fracturation de la roche. Cette densité de fracturation dépend très largement de l’histoire géologique du domaine étudié. Les notes attribuées à ce paramètres varient entre 20 et 3. La valeur du RQD peut varier très largement pour le même domaine du massif puisque dépendant très largement de la direction du forage. Le troisième paramètre pris en considération est l’espacement des discontinuités. La note affectée est d’autant plus élevée que l’espacement des discontinuités est grande. Cette note varie entre 20 et 5. Cet espacement dépend non seulement de la nature de la roche mais également de son évolution. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 177 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Le quatrième paramètre est relatif à la nature des discontinuités. Dans ce cas, il est donc indispensable de bien analyser la discontinuité. Il prend en compte la rugosité des joints, la continuité des épontes de discontinuité, l’altération des épontes, le remplissage et le produit de remplissage mais aussi l’épaisserur du joint. Les notes affectées à ce paramètre varient entre 30 et 0. Cet espacement est déterminé sur le terrain suite à une mesure de distance entre les discontinuités. Le dernier paramètre à prendre en compte est l’état hydraulique du massif. Ce facteur est une des conditions influant de manière extrême le comportement du massif. Le débit de l’eau dans le massif varie entre 0 et des valeurs élevées pouvant être supérieure 125 litres par minute. Les pressions dues à l’eau sont très élevées et sont à l’origine d’une pertubation du massif. la note affectée au massif varie ainsi entre 15 et 0. elle est d’autant plus grande que le débit est faible. Pour chacun de ces paramètres, une note est affectée. La sommation de ces différentes notes octroie au massif une note globale à partir de laquelle sera déduit l’indice RMR. La résistance à la compression uni-axiale du basalte en coussin sain est comprise entre 50 et 100 MPa. Ainsi, la note de ce basalte pour cette variable est de 7. Le RQD de la roche est de 76,72 % d’où une note de 17. Les espacements des discontinuités sont faibles avec un espacement moyen inférieur à 60 mm ce qui lui confère une note de 5. Les discontinuités sont à surface lustrée avec un remplissage le plus souvent inférieur à 5 mm et des épaisseurs entre 1 et 5 mm ce qui lui confère une note de 10. Concernant la condition hydraulique, il n’était pas possible de la vérifier dans la mesure où l’essentiel du travail d’investigation consiste en des levées géologiques et des observations directes in situ. De la sorte, nous allons arbitrairement considérer les deux cas extrêmes c’est-à-dire le cas où nous nous trouvons en face d’un massif sans venues d’eau, complètement sec (Massif 1) et le cas où nous sommes en face d’un massif avec de fortes venues d’eau, débitant (Massif 2). Les notes affectées à ces deux massifs pour les conditions hydrauliques sont respectivement 15 et 0. Ces deux hypothèses extrêmes sont convenables dans le cas d’un travail d’investigation direct sur les massifs en vu du calcul d’un quelconque ouvrage géotechnique. L’ensemble de ces paramètres permettent d’affecter au massif un indice RMR de : 1. 54 pour le massif sec (RMR = 54) 2. 39 pour le massif débitant (RMR = 39) Massifs complètement sec Paramètres Rc RQD Espacements Remplissage eau 7 17 5 10 15 Notes 54 RMR III Classe Tableau 2.3. 3- Classe du massif du Basalte lorsque le domaine est sec Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 178 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Massifs complètement débitant Paramètres Rc RQD Espacements Remplissage eau 7 17 5 10 0 Notes 39 RMR IV Classe Tableau 2.3. 4. - Classe du massif du Basalte lorsque le domaine est suintant Si nous sommes dans le cas d’un massif complètement sec (tableau 2.3.3) alors l’indice RMR de 54 (classe des rochers de qualité moyenne, Classe III). Par contre, dans le cas où le massif est débitant (tableau 2.3.4), l’indice RMR est de 39 et la roche est classée parmi les rochers médiocres (Classe IV). Ainsi, les classes précédemment définies montrent que selon les considérations, le massif est de classe III ou de classe IV. Par ailleurs, dans le cas de la classe III, le temps de tenue de l’ouvrage est d’une semaine pour une portée de 5 mètres. La cohésion du massif varie entre 200 et 300 kPa et son angle de frottement interne varie entre 25 et 30°. Lorsque le massif est de classe IV, le temps de tenue du rocher est de 10 heures pour une portée de 2,5 mètres. La cohésion de la roche varie entre 100 et 200 kPa et l’angle de frottement du massif varie entre 15 et 25°. b. Détermination du GSI (Geological Strength Index) L’indice GSI est déterminé en se basant sur des observations de terrain. On affecte ainsi des notes à partir de l’état des discontinuités dans le massif rocheux. Les paramètres à prendre en considération sont la rugosité des joints, leur altération et le remplissage. Pour la variable de rugosité, la qualification de la discontinuité varie entre les termes « très rugueux » et les termes « contours lisses ». Cinq classes sont considérées (cf chapitre 2 de la Partie I). Pour l’altération de la roche, son évolution varie également entre la discontinuité non altérée à celle qui est complètement décomposée. Entre ces deux termes, on note à des degrés décroissants les termes légèrement altérés, moyennement altérés et fortement altérés. Le remplissage est aussi considéré et on considère trois types. Soit la discontinuité est non remplie, soit elle est à remplissage dur ou à remplissage tendre. Pour les discontinuités à remplissage, il est pris en considération l’ouverture de la discontinuité. Ainsi, pour chaque cas, on différencie les discontinuités à ouvertures inférieures à 5 mm (plus grande valeur) de celles ayant des ouvertures inférieures à 5 mm. Une note est affectée pour chaque cas et la somme de ces trois notes correspond à la valeur de la Surface Condition Rating (SCR). L’autre paramètre de cette classification est la Structure Rating (SR). Ce dernier estime la dimension des blocs et est définit à partir de la densité de fracturation de la roche ou de l’observation des blocs de roches sur le terrain. La connaissance du degré de fracturation de la roche permet donc de déduire le SR de la roche. On distinguera alors quatre domaines. Le premier domaine correspond aux roches fracturées et la densité de la fracturation varie entre 0,1 et 3. Le second domaine correspond à des massifs très fracturés et la densité des joints varie entre 3 et 10. Le troisième groupe est le domaine des roches fracturées et désintégrées. Ce domaine regroupe les massifs dont la densité de fracturation est comprise entre 10 et 12. Le dernier domaine correspond aux massifs désintégrés. Pour ce groupe, la densité de fracturation de la roche est supérieure à 12. La valeur de la densité de Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 179 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés fracturation de la roche correspond à une valeur de Structure Rating dans la classification GSI. Suivant la valeur du SCR, on définit cinq classes de roche : Une classe de très bonne qualité où les surfaces de discontinuité sont fraiches, non altérées et très rugueuses, Une classe où les roches sont de bonne qualité. Pour cette classe, les surfaces des discontinuités ont une couleur de fer et sont rugueuses et légèrement altérées ; Une classe où les roches sont de qualité moyenne. Les surfaces sont lisses, altérées ou moyennement altérées ; Une classe de mauvaise qualité où les contours des discontinuités sont lisses, fortement altérés. Ces discontinuités montrent des remplissages compacts de fragments anguleux ; La dernière classe est de qualité mauvaise. Pour cette classe, les discontinuités sont lisses et fortement altérées. Elles présentent des enduits avec un remplissage par des argiles plastiques. Suivant la valeur du SR, cette classification présente quatre domaines : Une première classe où la roche est fracturée. La masse rocheuse n’est pas perturbée. Les blocs rocheux sont cubiques, très bien assemblés. Le nombre de discontinuité est inférieur ou égal à 3. Une deuxième classe est très fracturée. La nasse rocheuse est partiellement perturbée. Ces roches montrent des blocs anguleux à plusieurs facettes avec au moins quatre familles de discontinuités plus ou moins perpendiculaires. Une troisième classe est caractérisée par une masse rocheuse fracturée et désintégrée. Les blocs de la matrice rocheuses sont anguleux formés de plusieurs familles de discontinuités sécantes entre elles avec la présence de plis et/ou de failles. La quatrième classe est composée de roches complètement désintégrée. Le massif rocheux est broyé. Les blocs sont mal assemblés et on note un mélange de blocs anguleux et arrondis. Ces classifications sont basées d’une part sur le SCR et d’autre part sur le SR. La définition du GSI se fait par association de paramètres élémentaires caractérisant d’une part le SCR et d’autre part le SR. Les axes de cette classification sont représentés en abscisse par le SCR et en ordonnées par le SR. Ainsi, l’aire de classification se subdivise en 20 codes dont chaqu’un est caractérisé par des associations entre Structure Rating et Surface Condition Rating. Les joints rencontrés dans ce massif de basalte (Sud de Mako) sont légèrement rugueux. Cela leur confère une note de rugosité Rr de 3. La surface de leurs épontes est légèrement altérée. Cette faible altération des épontes leur offre un indice d’altération Rw de 5. Le remplissage de la discontinuité de la roche est complexe (certains joints sont remplis de quartz, d’autres de calcite, d’épidote et de chlorite). Le quartz est un minéral dur (sur l’échelle de Mohs) alors que la chlorite et l’épidote sont tendres et mous puisqu’appartenant respectivement aux familles des phyllosilicates (qui se présentent en feuillets empilés composés de la polymérisation du tétraèdre (SiO4)4-) et des sorosilicates (qui sont à tétraèdres (SiO4)4associés par pairs). Le plus souvent, ce remplissage s’opère aussi par une association de calcite, d’épidote et de chlorite. Dans ce cas, la roche a un remplissage tendre et la dimension de leur ouverture est inférieure à 5 mm. Dans d’autre cas, comme les fentes de tension, le remplissage se fait avec du quartz (dur) et sa dimension est supérieure à 5 mm. Que ce soit pour l’un ou l’autre de ces deux cas, le coefficient Rf affecté pour le remplissage est de 2. Donc, l’indice SCR de notre basalte est de 10. Pour la condition de la fracturation, nous avons une masse rocheuse qui est très fracturée, partiellement perturbée et bien assemblée. La perturbation de ce massif peut être attribuée aux phénomènes tectoniques qui se sont produits et ont donné la shear zone de Bafoundou. Les blocs sont anguleux, polygonaux avec plus de quatre familles de discontinuités. La fréquence moyenne des discontinuités est de 9. Ces deux variables donnent une valeur de SR de 55. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 180 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Les valeurs 10 pour le SCR et 55 pour le SR confèrent à la roche une note de GSI de 47. Selon cette classification, notre massif est de qualité moyenne (Tableau 2.3.5). Ainsi en se basant sur cette classification, la mise en place d’un ouvrage souterrain dans ce basalte nécessite un soutènement avant la fin de la première semaine de creusement puisque le temps de tenue de ce massif est d’une semaine. La cohésion du massif est comprise entre 200 et 300 kPa et l’angle de frottement interne du massif varie entre 25 et 35°. Le pendage des discontinuités pour un creusement d’un ouvrage souterrain ou la mise en place d’une fondation est moyen à défavorable. Cela est une conséquence de l’orientation des discontinuités dans les diverses directions même si certaines sont plus caractéristiques que d’autres. Ainsi, pour certaines discontinuités on a un creusement à travers bancs (stratifications) pour d’autres on note un creusement en direction. Ces faits sont valables quelque soit la direction de creusement considérée. Paramètres Rr 3 Notes SCR SR GSI Classe Rw Rf 5 2 10 55 47 III Tableau 2.3. 5. - Classe du massif de Basalte par la méthode du GSI 4.1.2. - Cas des grès a. Détermination de l’indice RMR des grès Le grès rouge (tableau 2.3.6) a une résistance à la compression simple de 62,87 MPa. Cette valeur comprise entre 50 et 100 MPa donne à ce faciès une note de 7. Le RQD de la roche est de 88,8% ce qui lui offre une note de 17. L’espacement des discontinuités confère à la roche une note de 8. Les joints sont à surface lustrée et d’épaisseur inférieure à 5 mm. Alors, la note pour ce caractère est de 10. Nous considérerons ce massif comme débitant en raison des cascades localisées du coté de Dindéfello et à la hauteur d’Afia. Et puisque le massif est débitant la note affectée pour la condition hydraulique est de 0. L’indice RMR du massif est donc de 42. Massif de grès rouge Paramètres Rc RQD Espacements Remplissage eau 7 17 8 10 0 Notes 42 RMR III Classe Tableau 2.3. 6. - Classe du Massif de grès rouge par la méthode RMR Ces roches peuvent être considérées comme appartenant à un massif de qualité moyenne (classe III). Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions sont NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 181 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SENW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. Ainsi, en se basant sur cette classification, la mise en place d’un ouvrage souterrain dans ce grès nécessite un soutènement avant la fin de la première semaine de creusement puisque le temps de tenue de ce massif est d’une semaine. La cohésion du massif est comprise entre 200 et 300 kPa. L’angle de frottement interne du massif varie entre 25 et 35°. Pour le grès blanc (tableau 2.3.7), la résistance à la compression est de 73,31 MPa. Ainsi, la cote de ce caractère pour cette roche est de 7 puis que la résistance à la compression de la roche est comprise entre 50 et 100 MPa. Le RQD de ce faciès est de 88 compris entre 75 et 90 % et par conséquent la note est de 17. L’espacement moyen des discontinuités leur confère une note de 8. La condition liée à la condition des discontinuités donne une note de 10. Selon la condition hydraulique, la note affectée est 0 puis que nous sommes en présence d’un massif débitant. Ce massif est également considéré comme débitant en raison des chutes d’eau de Dindéfello et d’Afia. L’indice RMR de ce massif propre est de 42. Donc un massif constitué de ce faciès est de qualité moyenne. Paramètres Rc 7 Notes RMR Classe Massif de grès blancs RQD Espacements Remplissage eau 17 8 10 0 42 III Tableau 2.3. 7. - Classe d’un massif de grès blanc par la méthode RMR Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. Ainsi, en se basant sur cette classification, la mise en place d’un ouvrage souterrain dans ce grès nécessite un soutènement avant la fin de la première semaine de creusement puisque le temps de tenue de ce massif est d’une semaine. La cohésion du massif est comprise entre 200 et 300 kPa. L’angle de frottement interne du massif varie entre 25 et 35°. Le grès violacé (tableau 2.3.8) a une résistance à la compression de 50,25 MPa. Cette valeur de résistance à la compression est comprise entre 50 et 100 MPa. Cela lui confère dans le tableau RMR une note de 7. Le RQD de la roche est de 88%. Ce RQD est donc compris entre 75% et 100%. Cela octroie pour le RQD une note de 17 à ce massif. Selon l’espacement des discontinuités, la note est de 8 puisqu’ils sont compris entre 60 et 200 mm. Selon la nature des discontinuités, la note de la roche est de 0. Ensuite la condition liée à la présence d’eau note le massif à 0. L’indice RMR est donc de 32. Ce massif est donc de qualité médiocre (Classe IV). Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 182 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Massif de grès violacé Paramètres Rc RQD Espacements Remplissage eau 7 17 8 0 0 Notes 32 RMR IV Classe Tableau 2.3. 8. - Classe d’un massif de grès violacé par la méthode RMR Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. Pour une falaise de ce faciès, le soutènement doit s’effectuer avant les la fin des 10 heures qui suivent un creusement sur une portée de 2,5 mètres. L’angle de frottement interne de ce massif varie entre 15 et 25° tandis que la cohésion du massif varie entre 100 et 200kPa. Pour le grès pélitique (tableau 2.3.9), la résistance à la compression est de 39,83 MPa, ce qui permet de lui attribuer une note de 4 pour ce caractère. Le RQD étant de cette roche est de 88,8 %, la note de la roche pour ce caractère est de 17. L’espacement des discontinuités est inférieur à 60 mm ce qui octroie à ce massif une note de 0. La condition liée à la nature des discontinuités offre une note de 0. Le massifs est aussi débitant avec une note de 0 pour la condition hydraulique. Ainsi, l’indice RMR du massif est de 21. Massif de grès à intercalation pélitique Paramètres Rc RQD Espacements Remplissage eau 4 17 0 0 0 Notes 21 RMR IV Classe Tableau 2.3. 9. - Classe d’un massif de grès pélitique par la méthode RMR Le massif est de qualité mauvaise (Classe IV). Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. Pour une falaise de ce faciès, le soutènement doit s’effectuer avant la fin des 10 heures qui suivent un creusement sur une portée de 2,5 mètres. L’angle de frottement interne de ce massif varie entre 15 et 25° tandis que la cohésion du massif varie entre 100 et 200kPa. b. Détermination de l’indice GSI (tableau 2.3.10) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 183 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Le grès rouge montre des discontinuités à épontes lisses. Cela octroie à la roche un indice de rugosité Rr de 0. Les joints rencontrés dans ce grès sont légèrement altérés. Cela leur donne une note pour le taux d’altération Rw de 5. Le remplissage des joints est nul et par conséquent la note du taux de remplissage Rf est de 6. Donc l’indice SCR (Surface Condition Rating) de ce faciès est 11. Là, nous avons un massif partiellement perturbé constitué de quatre familles de discontinuités. La densité de fracturation de ce massif (Jv) est de 9 d’où un SR (Structure Rating) de 46. Cela attribue à la roche un GSI de 45. Donc le massif est de qualité moyenne. Paramètres Rr 0 Notes SCR SR GSI Classe Rw Rf 5 6 11 46 45 III Tableau 2.3. 10. - Classification du grès rouge par le système GSI Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. La mise en place d’un ouvrage souterrain dans ce grès nécessite un soutènement avant la fin de la première semaine de creusement puisque le temps de tenue de ce massif est d’une semaine. La cohésion du massif est comprise entre 200 et 300 kPa. L’angle de frottement interne du massif varie entre 25 et 35°. Le grès blanc montre des discontinuités lisses. Cela leur confère une note de rugosité Rr de 1. Les épontes des discontinuités sont saines et non altérées. Ce caractère sain des épontes affecte à la roche une note du taux d’altération Rw de 6. Les discontinuités ne présentent également pas de remplissage. Cela leur confère une note de taux de remplissage Rf de 6. Ainsi, la somme des trois valeurs permet de donner à ce grès un SCR (Surface Condition Rating) de 13. La densité de fracturation des joints est de 7 et par conséquent une valeur de SR (Surface Rating) de 56. Donc l’indice GSI de ce massif est de 51. Cela correspond à un massif très fracturé avec une masse rocheuse partiellement désintégrée, bien assemblée et constituée de blocs anguleux avec un minimum de quatre familles de discontinuités. Cela correspond à un massif de qualité moyenne (tableau 2.3.11) (Classe III) Paramètres Rr 1 Notes SCR SR GSI Classe Rw Rf 6 6 13 56 51 III Tableau 2.3. 11. - Classification du grès blanc par le système GSI Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 184 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. La mise en place d’un ouvrage souterrain dans ce grès nécessite un soutènement avant la fin de la première semaine de creusement puisque le temps de tenue de ce massif est d’une semaine. La cohésion du massif est comprise entre 200 et 300 kPa. L’angle de frottement interne du massif varie entre 25 et 35°. Le grès violacé montre des discontinuités également lisses. Pour ce caractère, il est affecté d’une note de 1 pour le Sr. Pour cette roche, les joints sont moyennement altérés. Cette altération moyenne confère à la roche une côte de taux d’altération Rw de 3. Du fait que les discontinuités ne présentent aucun remplissage, alors la côte liée à ce paramètre Rf est de 6. Ainsi, l’indice SCR de ce faciès est de 10. Concernant toujours ce faciès, l’indice la densité des joints est de 10, soit une côte du SR de 47. Ainsi, l’indice GSI de ce massif est de 42. Ainsi, cette tranche correspond à un massif rocheux fracturé et déstructuré avec des blocs anguleux. Ce massif présente plusieurs familles de discontinuités associées à des failles. La surface du joint est lisse, altérée ou moyennement altérée. Ce massif est donc de Qualité moyenne (tableau 2.3.12). Paramètres Rr 1 Notes SCR SR GSI Classe Rw Rf 3 6 10 47 42 III Tableau 2.3. 12. - Classification du grès violacé par le système GSI Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. La mise en place d’un ouvrage souterrain dans ce grès nécessite un soutènement avant la fin de la première semaine de creusement puisque le temps de tenue de ce massif est d’une semaine. La cohésion du massif est comprise entre 200 et 300 kPa. L’angle de frottement interne du massif varie entre 25 et 35°. Les grès à intercalation pélitique montrent des discontinuités à contours parfaitement lisses. Cela octroie à ce massif une note de Rr de 0. C’est aussi une roche à surface très fortement altérée et qui tend vers la décomposition. On attribue alors une note de taux d’altération Rw de 0. Le remplissage pour ces surfaces de discontinuité est absent et par conséquent une note de 6 est attribuée taux de remplissage Rf. L’indice SCR de ce massif est donc de 6. La roche Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 185 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés présente un vaste réseau de discontinuités à nombre très élevé donnant ainsi des SR de l’ordre de 18. Ainsi, l’indice GSI de la roche est de 20. Ce faciès constitue une masse rocheuse fortement broyé et mal assemblée. Les surfaces délimitées par des plans de discontinuités sont à contours lisses et altérées avec des particules de remplissage argileuses. Ce massif est donc de qualité très mauvaise (tableau 2.3.13). Paramètres Rr 0 Notes SCR SR GSI Classe Rw Rf 0 6 6 18 20 V Tableau 2.3. 13. - Classification du grès à intercalation de pélites par le système GSI Les sens de pendage sont essentiellement NE, NW, SE et plus rarement SW (joints le plus souvent erratiques) tandis que les directions NE, ESE et ENE (figure. 2.2.9 et figure. 2.2.10). Un creusement suivant le grand axe de la falaise (du NE au SW) s’effectue aussi suivant un sens de pendage avec un creusement à travers bancs mais aussi en direction. Les angles de pendage sont forts et supérieurs à 45°. Dans de telles conditions, la direction du creusement est donc très défavorable. Il en est de même pour un creusement NW-SE et SE-NW. Par contre un creusement suivant la direction SW-NE sera moyen. Un massif de ce grès doit être soutenu dans les 30 minutes qui suivent son creusement d’un mètre puisque ce délai correspond au temps de tenue du massif. Ainsi, la cohésion du massif est faible et inférieure à 100 kPa et son angle de frottement interne inférieur à 15°. 4.2. - Classification et détermination de paramètres mécaniques complémentaires Au laboratoire, les essais mécaniques ont permis de déterminer les paramètres élastiques de la roche saine ou fracturée. Cependant, en dépit de l’effet d’échelle c'est-à-dire, la différence de taille et d’échelle entre le massif de roche et l’éprouvette du laboratoire, les caractéristiques mécaniques (Module d’Young et Résistance la compression) du massif et de la roche de laboratoire peuvent être extrêmement différents. Ainsi, les caractéristiques de l’éprouvette de laboratoire peuvent être très grandes par rapport à celles du massif roches. Ceci est une conséquence de l’anisotropie de la roche. La quantité des discontinuités de la roche augmente du laboratoire au terrain. En effet, le RQD de la roche est déterminé à partir de la relation proposée par Palmström (Palmström, 1982) en l’absence de données obtenues par carottage mécanique (sondage). Dans cette démarche, le RQD est donnés par fonction ci-après : RQD = 115 − 3,3 J v Eq. 3.2.3 Les paramètres intervenant dans le critère de Hoek et Brown peuvent dés lors être déterminés autrement, par exemple, à l’aide de tables. Cela, permet alors de déterminer le module de rigidité du massif rocheux Em. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 186 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Fig.2.3. 14. - Définition des paramètres du massif en fonction du GSI (Hoek et Marinos, 2000) Fig.2.3. 15. - Détermination des indices Q et RMR en fonction du module de rigidité du massif rocheux (Barton, 2002; Hoek et al., 2000) 4.2.1. - Cas des basaltes en coussin de Mako a. Détermination du GSI et des variables de Hoek Pour le massif de basaltes en coussin, nous avons un RQD moyen de 76,72 % mais pouvant évoluer à la baisse jusqu’à 42 % dans les domaines où une intense fracturation a été relevée. Cette valeur moyenne du RQD permet de déterminer le module de rigidité du massif rocheux Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 187 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés en utilisant la corrélation établie entre le module d’Young du massif et le RQD (Zhang et Einstein, 2004), soit : Em = Ei × (10 0, 0186 RQD −1,91 ) Eq. 3.2.4 Em est le module d’Young du massif Ei est le module d’Young de l’éprouvette de laboratoire On obtient ainsi un module de rigidité du massif rocheux de 4 390 MPa. Connaissant le module de rigidité du massif rocheux et la résistance à la compression de la roche saine, nous pouvons déduire le Géological Strength Index (GSI) (Marinos et Hoek, 2000). On parvient alors à déterminer un GSI de 42. Cette valeur du GSI classe le massif rocheux parmi les roches de qualité moyenne. Donc d’après le Critère de Hoek, on a alors a = 0,5 et s = 0,002. Ainsi, la résistance à la compression uni-axiale du massif de basalte en pillow de Mako est de 4 MPa. En utilisant ainsi la table de Hoek et Marinos (2000) on obtient alors un mi (variable caractéristique de la cohésion de la masse rocheuse dans le critère de Hoek) de 5. Ainsi, par la même méthode, on obtient un angle de frottement interne du massif rocheux qui est de 23°. La cohésion de la roche intacte est de 2,72 MPa. b. Détermination du RMR Le module de rigidité est déduit du RQD comme pour le cas avec le GSI. Ainsi, la valeur du module d’Young du massif rocheux est égal à 4390 MPa alors on en déduit le coefficient RMR qui est de 51. Donc dans cette classification notre massif est de qualité mauvaise. c. Détermination de l’indice Q En utilisant le modèle de Hoek et Marinos (2000) et la table correspondant, on obtient l’indice Q du basalte est de 1,2 ce qui la classe parmi les roches de mauvaises qualités selon le Qsystem. Pour ces basaltes, seule le GSI montre que nous avons un massif de qualité moyenne. Le RMR et le Q classe ce massif parmi les roches de mauvaise qualité. 4.2.2. - Cas des grès Par la même méthode que pour les basaltes, on obtient un RQD de 88,6 % pour les grès. Cela classe ce massif dans le groupe des rochers de bonne qualité. Mais dans ce cas, nous faisons face à un problème multiple par le fait qu’il y a quatre faciès gréseux dont les variables de laboratoire (module d’Young et résistance à la compression) sont différents. Le RQD est défini également par la méthode de Palmström (1982). Cela permet d’obtenir des RQD de 88,6 %. En effet, ce RQD est relativement constant et est déterminé horizontalement. Ainsi, comme pour les grès, on pourra calculer les caractéristiques du massif. a. Détermination du GSI et des variables de Hoek L’ensemble des paramètres obtenus pour les différents faciès de grès sont ainsi résumés dans le tableau ci-dessous (tableau 2.3.14) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 188 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Paramètres Em (MPa) GSI s a σcm (MPa) mi φ (°) c Grès rouges 4375,2 44 % 0,002 0,5 5,62 5 24 2,01 Grès blancs 5765 53 % 0,005 0,5 10,36 6 27 3,08 Grès violacé 4102 49 % 0,003 0,5 5,5 3 22 1,76 Grès pélitiques 2079 40 % 0,001 0,5 2,52 4 22 1,15 Tableau 2.3. 14. Paramètres mécaniques des massifs de grès D’après cette classification, les différents faciès des grès de Ségou appartiennent à la classe des roches de qualité moyenne à l’exception du grès à intercalation de pélites qui est dans la classe des roches de mauvaise qualité. Ainsi, d’une manière globale, ce massif peut être qualifié de qualité moyenne. Cependant, au cours de la réalisation d’ouvrages souterrains (comme des tunnels, des galeries et tranchées), une attention toute particulière doit être accordée aux bancs pélitiques et aux bancs à intercalation de pélites. Ces roches montrent les plus mauvaises caractéristiques mécaniques. Ces mauvaises caractéristiques font que la roche, sous faible sollicitation peut rompre. En plus de cela, l’ensemble des systèmes de classification que nous avons utilisés les classe dans les roches de qualité moyenne à médiocre. La classe des grès à intercalation pélitique est à chaque fois la pire pour chaque cas dans le traitement du problème multiple. Il y a aussi le problème lié à la géologie. Cette roche est très riche en argile. Du fait de leur caractéristique géotechnique gonflant, de faibles venues d’eau suffisent pour les perturber. La conséquence globale de cette perturbation pourrait affecter les couches gréseuses qui peuvent finir par dégringoler. Cela serait la conséquence de l’alternance entre les grès et les pélites. Ces pélites se présentant en bancs ou en joints. En plus de cela, les modules d’Young et les résistances à la compression du massif sont faibles comparés à ceux des échantillons intacts de laboratoire. Cela est la conséquence de la présence d’imperfection plus intense dans le massif que dans l’éprouvette de laboratoire. b. Détermination du RMR Pour cette classification, les variables sont définies en utilisant les modèles de Hoek. Les résultats des études sont résumés dans le tableau ci-après (tableau 2.3.15) Paramètres Grès rouges Grès blancs Grès violacé Grès pélitiques 4375,2 5765 4102 2079 Em (MPa) 46 44 38 29 RMR III III IV IV Classe Tableau 2.3. 15. - Classe RMR des grès déduit des abaques Selon l’indice RMR, les grès blancs et les grès rouges sont de qualité moyenne alors que les grès violacés et ceux à intercalations pélitiques sont de mauvaise qualité. En effet, ces caractéristiques octroient aussi au massif naturel une certaine stabilité. A l’exception de la zone de Pélél où dominent les pélites et les grès pélitiques, et du domaine de la cascade, où l’alternance de grès centimétrique et de pélites est bien affleurant à la base, pour le reste de la falaise (de Dindéfello à Yamoussa en passant par Ségou) affleurent des grès grossier rouges feldspathique à blanc. Ainsi, du coté de Pélél, des travaux sur cette suite grésopélitique Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 189 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés doivent être faits avec des précautions relativement plus strictes que pour le domaine de la cascade et de Ségou. Bien que l’analyse stéréographique ait montrée une certaine stabilité du massif, une altération différentielle sous l’effet de l’eau peut être à l’origine d’une instabilité dont l’action est encore pire que les glissements non seulement par la rapidité des évènements mais aussi par le volume de matériaux mis en jeu. c. Détermination de l’indice Q Paramètres Grès rouges Grès blancs Grès violacé Grès pélitiques 4375,2 5765 4102 2079 Em (MPa) 3 4 0,25 0,09 Q IV IV V V Classe Tableau 2.3. 16. - Classe Q de grès déduit des abaques D’après cette classification, les grès blancs et rouges sont de mauvaise qualité alors que les grès violacés et les grès pélitiques sont de très mauvaises qualités (tableau 2.3.16). Ainsi, nous pouvons remarquer que d’une classification à l’autre, les caractéristiques octroyées à un massif de roche change de manière drastique. C’est là tout l’intérêt d’utiliser un nombre de classification élevée. Cependant, de toutes celles qu’on a utilisées aucune d’entre elles ne montre un massif de bonne qualité. Donc notre massif dans sa globalité est de qualité moyenne à mauvaise. En plus de cela, le massif subi l’impact de chute des cascades qui se situent à Dindéfello et Afia. Ainsi, sur le plan mécanique, un traitement de ce massif est nécessaire lorsqu’on envisage des ouvrages. En effet, ces grès montrent des caractéristiques très différentes ce qui rendrait plus complexe d’éventuelles exploitations de ce massif. En plus de cela, les pélites et les grès pélitiques peuvent être à l’origine d’une grave perturbation du massif. Il sera aussi nécessaire pour chaque étape du creusement, de définir le type de faciès rencontré pour déterminer le mode de soutènement du massif. 4.2.3. - Etudes comparatives des paramètres de classification déterminés directement à partir des données de terrain et de celles définis à partir du modèle de Hoek et Marinos (2000) Paramètres Terrains Corrélations 54 51 Rock Mass Rating (RMR) 47 42 Geological Strength Index (GSI) Tableau 2.3. 17. - Comparaison pour le basalte sain Ainsi, pour le basalte, on remarque que la valeur trouvée en utilisant les données directes du terrain et les valeurs déduites des figures de corrélation (tableau 2.3.17) sont presque identiques. Il est clair alors que pour nos pays, où la raréfaction des méthodes expérimentales est un fait, l’utilisation des techniques par les abaques de corrélations s’avère possible et adéquate. En effet, cela constitue un moyen de contournement de certaines études extrêmement chères. Cependant, elles ne se substituent pas totalement aux études de terrains. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 190 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Grès rouge Grès blanc Grès violacé Grès pélitique Investigations de Terrains 42 32 21 RMR 42 45 51 42 20 GSI Données de Corrélation (Hoek et al, 2000) 44 38 29 RMR 46 44 53 49 40 GSI Tableau 2.3. 18. - Comparaison pour les grès Pareillement qu’aux basaltes de la série de Mako, les grès de la série de Ségou montrent aussi un léger décalage entre les valeurs mesurées sur le terrain et les valeurs obtenues à partir des figures 2.3.13 et 2.3.14. Les meilleurs indices de classification sont obtenus avec les tables. Cependant, quel qu’en soit le cas, on observe les mêmes tendances à savoir que les valeurs expérimentales, de terrains sont très proches de corrélations obtenues ; Et qu’en plus les classes d’appartenance ne changent point. La seule différence majeure est enregistrée pour le grès à intercalation pélitique. Pour ce cas, les décalages entre les valeurs donnent pour le même faciès et pour le même système des classes différentes. 4.2.4. - L’effet d’échelle b a Fig.2.3. 16. - Evolution des paramètres Mécaniques du laboratoire au terrain (a. Module d’Young ; b. Résistance à la compression) Une analyse comparée des paramètres de laboratoire et de ceux du massif montrent une nette différence en faveur de l’éprouvette de laboratoire (figure 2.3.16). Ce phénomène est lié à la complexité du comportement mécanique de la roche. Cette complexité est liée à celle de la roche elle-même. Une roche est composée d’un assemblage de minéraux contigus traversés par des fractures et des microfractures. Dès lors, le comportement de la roche va dépendre du volume mise en jeu. En effet, ce volume est d’une importance puis que commande dans une certaine mesure le nombre d’imperfections mise en jeu lors de la caractérisation du massif. Les éprouvettes d’étude faisant des dimensions de 5 cm (base carrée) pour une hauteur de 10 cm, sont très petites par rapport à celles du massif rocheux. Ces dimensions d’éprouvette sont d’ailleurs inférieures à celles des espacements des discontinuités caractéristiques du massif. Par conséquent, si une éprouvette renferme une discontinuité c’est parce que celle-ci a été Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 191 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés bien ciblée. Ainsi, on note une diminution des caractéristiques mécaniques (Module d’Young et résistance à la compression simple) de l’éprouvette de laboratoire au massif rocheux. Cette diminution des paramètres mécanique de la roche est la conséquence du nombre d’imperfections qui entre en jeu. En effet, l’échantillon de laboratoire est très petit comparé à la taille du massif et par conséquent elle est moins affectée par les discontinuités. En plus de cela, on voit qu’en passant de l’éprouvette de laboratoire à l’échelle massif, les résistance à la compression et modules d’Young baissent très fortement et tendent à se stabiliser autour d’une valeur. Cela est une conséquence du fait qu’à l’échelle du massif, on aura atteint le VER (Volume Elémentaire Représentatif) pour le quelle les différentes familles de discontinuités et de faciès seraient représentées. Le massif devient ainsi relativement homogène en composition. Cet aspect est plus remarquable pour la résistance à la compression que pour le module d’Young. Basalte sain E1 (MPa) 13 351 E2 (MPa) 4390 Rc1 (MPa) 85 Rc2 (MPa) 4 Grès rouge 7 999,1 4 375,2 62,37 5,62 Grès blanc 10 540 5 765 73,31 10,36 Grès violacé 7 500 4 102 50,25 5,5 Grès pélitique 2 897 2 079 39,83 2,52 Tableau 2.3. 19. - Tableau récapitulatif des variables mécanique des massifs et de la roche intacte Pour le basalte sain, le module d’Young passe de 13 351 MPa pour l’échelle de laboratoire à 4 390 MPa pour le massif rocheux. Parallèlement, sa résistance à la compression passe de 85 MPa à 4 MPa pour le massif. Pour les grès rouges, le module d’Young de 7 999 MPa pour l’échantillon intact passe à 4 375,2 MPa pour le massif rocheux. La résistance à la compression passe d’une valeur de 62,37 à une valeur de 5,62 MPa pour le massif. Les grès blancs montrent des modules d’Young qui varie de 10 540 MPa pour l’échantillon de laboratoire à 5 765 MPa pour le massif rocheux. La résistance à la compression pour ce faciès varie de 73,31 MPa pour l’éprouvette de laboratoire à 10,36 MPa pour le massif rocheux. Pour les grès violacés, le module d’Young de l’échantillon de laboratoire est de 7 500 MPa alors que celui du massif correspondant est de 4 102 MPa. La résistance à la compression de ce faciès varie entre 50,25 MPa pour l’échantillon de roche intacte alors que celui du massif est de 5,5 MPa. Les grès à intercalations pélitiques montre des modules d’Young de 2 897 MPa pour l’échantillon de roche intacte de laboratoire qui diminuent pour atteindre une valeur de 2 079 MPa. La résistance à la compression de la roche varie d’une valeur de 39,83 MPa pour l’échantillon de roche intacte à une valeur de 2,52 MPa pour le massif rocheux. L’ensemble de ces remarques (en l’occurrence, la baisse systématiques des paramètres mécaniques) observés sur les différents faciès de roches témoigne de l’effet d’échelle. En effet, plus le volume de la roche observé augmente plus petit est la valeur des paramètres mécaniques de la roche (Rc et E). Cela est dû au fait que plus la taille de l’élément de masse à étudier est grande, plus elle renferme d’imperfection et moins elle est rigide et résistante. Ceci constitue un caractère de l’effet d’échelle. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 192 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés Relation entre paramètres de laboratoire et du massif S1 = Rc1 / Rc2 S 2 = E1 / E 2 Basalte sain Grès rouge Grès blanc Grès violacé Grès pélitique 21,250 11,098 7,076 9,136 15,805 3,041 1,828 1,828 1,828 1,393 Tableau 2.3. 20. - Rapport entre paramètres mécaniques des différentes roches (S1 Ratio des résistances à la compression ; S2 Ratio des modules d’Young) Sous l’effet d’échelle, les paramètres mécaniques de la roche diminuent de la dimension de l’éprouvette de laboratoire à celui du massif de roche. Ainsi, pour l’extrapolation des résultats obtenus au laboratoire pour les travaux de terrain, on doit tenir compte de cet effet. Aussi bien pour les basaltes de Mako que pour les grès de Ségou, le coefficient multiplicateur entre les données de laboratoire et du massif diffèrent pour le module d’Young et la résistance à la compression. Ce ratio est largement supérieur pour la résistance à la compression que pour le module d’Young (tableau 2.3.19). Pour les grès, ce coefficient multiplicateur varie entre 16 et 7 pour la résistance à la compression simple et 1,3 et 1,9 pour le module de rigidité. Pour le basalte, le coefficient de proportionnalité est de 21,25 pour la résistance à la compression et de 3,041 pour le module de rigidité. 4.2.5. - Analyse fractale 4.2.5.1. - La géométrie fractale des roches Aussi bien pour les basaltes que pour les grès, des études de laboratoire ont été effectuées pour compléter les études menées sur le terrain. Ainsi, les études menées sur le terrain ont permis de mettre en évidence une certaine configuration du système géologique du domaine. Cette configuration observée sur le terrain apparait également bien visible à l’échelle du laboratoire. Cette morphologie est aussi bien visible en domaine endogène de Mako qu’au domaine sédimentaire de Ségou. Pour la roche basaltique, les fractures observées montrent une morphologie variable. Elles peuvent être ondulées ou non, ou même discontinues. Prenons l’image de la figure ci-dessous (figure 2.3.17.). Cette figure montre en (figure 2.3.17.b) une image d’une discontinuité observée sur le terrain et en (figure 2.3.17.c) une discontinuité observée au laboratoire avec le microscopique. Cependant, ces deux images montrent exactement la même morphologie. Elles se caractérisent par un tracé bien ondulé. Ce qui diffère sur ces images ce sont donc les tailles réelles des discontinuités. Ce phénomène explique très bien la géométrie fractale des discontinuités dans le basalte. Nous pouvons ainsi aisément remarquer le caractère auto-similaire de la géométrie de ces discontinuités. Ce caractère auto-similaire se matérialise par les ressemblances des profils des discontinuités. L’aspect fragmentaire est aussi très bien identifiable. Il est mis en évidence sur ces images d’abord par leurs extensions différentes mais aussi par le fait que leur géométrie est caractérisée par des ondulations pouvant être vues comme des aspérités à des échelles différentes. Sur la même image (figure 2.3.17.a, b ou c), nous avons des profils de discontinuité bien identifiés par leur ondulation. Ces ondulations sont donc notées et se caractérisent par une alternance sur le profil de la discontinuité de domaine concave et de Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 193 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés domaine convexe. Sur le même niveau d’observation deux ondulations successives montrent les mêmes dimensions. En plus de cela, l’observation des diagrammes stéréographiques polaires montre une apparition d’ondulations caractéristiques de plis. Ces plis sont représentés par une concentration des pôles autour de petits cercles et autour de grands cercles. La concentration autour de petits cercles est témoin de plis coniques tandis qu’une concentration autour de grands cercles caractérise des plis cylindriques. Leur extension très grande, caractérise une ondulation à l’échelle du massif. La dimension de la demi-longueur d’onde pour les ondulations observées sur l’affleurement est de 438 mm. La dimension de la demi-longueur d’onde de la microdiscontinuité est de au centième près de 1,06 mm. Le rapport de ces deux termes est de 413,21. La longueur pour la grande ondulation est donc 413 fois plus grande que la longueur de l’ondulation microscopique. Pour l’ondulation, concernant l’échelle de la colline, par manque d’appareil adéquat pour une mesure précise, la dimension de l’ondulation ne peut être déterminée. La conséquence de cette limite est donc une difficulté dans le calcul de la dimension fractale de ces ondulations. Si nous nous basons sur le modèle type du Sierpinsky selon lequel à chaque itération nous obtenons quatre produits, on peut alors déterminer la dimension fractale. On obtient ainsi par cette méthode une dimension fractale D = 1,295. Fig.2.3. 17. - Géométrie fractale dans les basaltes Cet aspect fractal est aussi observable pour les grès de Ségou. Prenons l’exemple des rides de courant. Ces rides sont caractéristiques des surfaces de bancs gréseux. Le premier niveau d’observation concerne la falaise gréseuse dans sa globalité (figure 2.3.18.a). Cette falaise montre des ondulations de grande taille. Ces types d’ondulations sont aussi observables à un niveau inférieur caractéristique des bancs gréseux (figure 2.3.18.b). Ces grès sont aussi caractérisés par la présence de joint de stratification qui, comme les bancs gréseux, se Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 194 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés présentent aussi en rides de courant de dimension encore plus petite. Le même phénomène apparait lorsque la roche est observée au microscope (figure 2.3.18.d). Ces ondulations au niveau microscopique sont observées au niveau des contacts entre grains de la roche. Ces observations montrent le caractère « constituant identifiable à toutes les échelles » des fractals. Pour chaque niveau d’observation, l’ondulation est aussi composée d’une suite de d’éléments concaves ou convexes qui sont de même configuration et caractéristique d’un état fragmenté. Que ce soit l’ondulation observée au niveau de la falaise (figure 2.3.18.a), des bancs gréseux (b), des joints de stratification (figure 2.3.18.c) ou des contacts entre minéraux (figure 2.3.18.d), la morphologie des éléments étudiés ne change pas. Ce fait est donc une caractéristique d’autosimilarité. Cet aspect caractérise les ondulations des bancs de grès qui, sous l’action des courants, laissent voir des structures ondulées caractéristiques de rides de grandes dimensions ou de rides de plus petites dimensions. Fig.2.3. 18. - Géométrie fractale dans les grès 4.2.5.2. - Dimension fractale et module de rigidité Grès rouge E1 (MPa) 7999,1 E2 (MPa) 4375,2 1,828 E1/E2 Grès blanc 10540 5765 1,828 Grès violacé 7500 4102 1,828 Grès pélitique 2897 2079 1,393 Tableau 2.3. 21. Dimensions fractales des faciès gréseux. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 195 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés L’effet d’échelle mis en exergue dans le paragraphe précédent montre une diminution du module d’Young avec l’augmentation de la taille de la masse à étudier. Par définition, les fractals caractérisent la géométrie d’objets fragmentés, auto-similaires et à constituants identifiables à toutes les échelles. Pour les grès que nous venons d’exposer, ils constituent des matériaux homogènes pouvant être considérer comme appartenant à trois massif différents. Trois échelles d’études sont alors considérées dans ce travail. La première est celle de la lame mince. Pour ce cas, la roche est analysée au microscope. Cette analyse microscopique montre les mêmes aspects que l’analyse mésoscopique dans laquelle on considère l’éprouvette de laboratoire, les blocs de roches ou une portion de la colline. En effet, aussi bien la composition de la roches que les discontinuités apparaissent sur les deux échelles. La dernière échelle est celle du massif rocheux. La roche apparait également composée des mêmes éléments que les deux échelles précédentes (échelle microscopique et mésoscopique). Cependant il est à noté que même si la géométrie apparait globalement sous le même aspect, le nombre d’éléments mis en jeu différent d’une échelle à une autre. C’est cette caractéristique qui va permettre de définir la dimension fractale. Par définition, les objets fractals sont définit comme étant des objets fragmentés, identiques et à constituants identifiables sur toutes les échelles. Cette fragmentation est une des caractéristiques fondamentales des objets géologiques tels que les fractures. Pour la détermination de la dimension fractale, nous allons utiliser les modules d’Young des différents faciès de grès. Les faciès type de grès sont représentés par les grès rouges, les grès blancs et les grès violacés. Le grès à intercalations pélitiques peut être considéré comme une association de deux matériaux de natures différentes. Ainsi, en faisant le rapport du module d’Young de l’échantillon de laboratoire sur le module d’Young du massif rocheux correspondant, les rapports pour ces trois matériaux se valent au millième près. Ainsi, la dimension fractal pour nos échantillons est D = 1,828. Cette dimension fractale est relativement constante pour l’ensemble des grès de Ségou à l’exception des grès à intercalation pélitiques pour les quels la valeur de ce coefficient est légèrement plus faible. Conclusion A partir de ce chapitre, nous pouvons déduire que les paramètres expérimentaux d’une roche sont influencés par un certain nombre de caractéristiques : • La composition pétrographique de la roche comme c’est le cas ici où les paramètres expérimentaux sont meilleurs pour le basalte que pour le grès. C’est le cas aussi pour les différents faciès de grès allant des grès blancs au grès à intercalations pélitiques en passant par les grès rouges et les grès violacés. • La présence d’anisotropie (microscopique ou macroscopique) influe aussi très fortement sur le module d’Young et la résistance à la compression. Ainsi ces paramètres sont meilleurs pour un basalte sain que pour un basalte fracturé. • La présence de joint de stratification diminue aussi très fortement les paramètres élastiques des roches. En effet, ces paramètres sont meilleurs pour n’importe quel faciès gréseux de notre domaine que pour un grès à intercalations pélitiques. • Les méthodes indirectes de classification peuvent être à l’origine d’un défaut d’estimation de la qualité d’une roche. Toute fois, le décalage entre les valeurs trouvées est faible et ne change pas la classe du massif. Ces méthodes constituent donc Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 196 Partie II Chapitre 3 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Etudes Expérimentales par Chargements sous sollicitations Uni-Axiales et Paramètres dérivés des moyens de contourner certaines études géomécaniques dont les coûts peuvent être quelque fois insupportables pour nos pays. • La qualification d’une roche varie d’un système de classification à un autre. Sur la base de ces classifications, le temps de tenue de ces massifs sont d’une semaine. Pour les grès, cette qualité peut être largement perturbée par la présence de pélites, le temps de tenue du massif peut alors baisser jusqu’à 30 minutes avec une portée de 1 mètre. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 197 Partie II Chapitre 4 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Problématique des Ouvrages aux rochers Chapitre 4. Problématique des ouvrages aux rochers Introduction L’objectif visé lors de la détermination des paramètres mécaniques d’une roche est le dimensionnement. Ces ouvrages peuvent être des ouvrages souterrains ou encore de stabilisation des talus. Ce dimensionnement conduit à limiter les chutes de blocs pour les zones d’altitude ou à diminuer leur impact au contact du sol. Pour les zones dans lesquelles sont effectués des creusements, ce dimensionnement doit permettre de creuser dans les moindres difficultés. Ainsi, ce chapitre traitera de la démarche de ces dimensionnements en s’appuyant sur les données précédemment obtenues et en utilisant les systèmes de classification. 1. - Ouvrages de protection des glissements Dans les chapitres précédents, nous avons mis en évidence par les méthodes stéréographiques des possibilités d’instabilités des escarpements rocheux des basaltes en pillows de Mako et des grès de Ségou. En fait, pour chaque cas, nous avons vu que les instabilités se faisaient par association de différents modes élémentaires. Ainsi, si la colline de du sud de Mako (colline située à l’interface Badian-Bafoundou-Tomboronkoto-Wassadou) est à instabilité largement dominées par les glissements dièdres accompagnés de glissement plans, la falaise de Ségou (falaise longeant la frontière entre le Sénégal et la République de Guinée (Conakry)) quant à elle est caractérisée par des basculements associés à des ruptures en escalier et des ruptures dièdres. Ces deux massifs étant des rochers durs avec des blocs de dimension dépendant de l’état de la fracturation, les ouvrages de protection contre les chutes de blocs pourraient être utilisés. Pour ces protections contre le détachement de blocs de roches, des ouvrages de confortements de types actifs ou de types passifs. Comme protections passifs, les écrans de filets ou des filets pendus seraient adaptés. Comme ouvrages actifs on pourrait utiliser les filets plaqués ou les clouages au rocher. 1.1. - Les ouvrages passifs L’utilisation des écrans de filets comme moyens de limitation des mouvements de blocs sur ces escarpements serait adaptée. Ces écrans permettront de limiter les mouvements des blocs en dissipant leur énergie. En effet, le maillage de ce type d’ouvrage ainsi que sa rigidité dépendent de la taille des blocs libérés par le massif. Pour les massifs du Sénégal oriental, les espacements sont faibles ce qui libère des blocs de petites tailles. Cela fait que les filets doivent être à maillage serré. Ce filet est aussi associé à un support pour le maintient des portions de filets mobilisées et/ou la transmission. Enfin des haubans et des cables (système de fusibles) qui assure la dissipation des forces lorsqu’elles dépassent la résistance du filet. Les filets pendus peuvent aussi être utilisés. Ce sont des nappes de grillages ancrées en tète de talus ou pendues sur des poteaux. Cela permet à ce que les mouvements des blocs soient de faibles amplitudes. En plus de cela, on canalise également les déplacements de ces blocs jusqu’à la base où ils seront stockés. Des confortements par ancrage au rocher sont utilisés pour le soutènement de ces d’ouvrages. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 198 Partie II Chapitre 4 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Problématique des Ouvrages aux rochers 1.2. - Les ouvrages actifs Les escarpements étudiés dans le cadre de ce travail montrent de faibles espacements et par conséquent les volumes de roches libérés n’atteignent pas en général des dizaines de mètres cubes, encore moins des centaines. L’utilisation des filets plaqués pourrait donc être envisagée. Pour ce type d’ouvrages, le filet est plaqué contre les parois de l’escarpement afin d’éviter les mouvements des blocs. Ainsi, les blocs instables du massif rocheux sont alors stabilisés. 1.3. - Dimensionnements des ouvrages de protection Le principal élément de stabilisation de ces ouvrages sont les ancrages sur rocher. Pour ce faire, on tient compte des frottements latéraux correspondant à des sollicitations tangentielles qui mobilisent un déplacement de l’ordre du millimètre, et à la butée, normale, dont les déplacements sont de l’ordre de plusieurs millimètres à plusieurs centimètres. Pour tenir compte de ces différentes variables, les paramètres obtenus au laboratoire et sur le terrain seront utilisés. Ce sont des paramètres liés : • A l’état naturel de la roche : Nous avons travaillé sur deux massifs de roches différents. a. Un massif en zone de socle qui est de nature basaltique. Ce basalte est traversé par un ensemble de discontinuités pouvant être regroupées en six familles. En effet c’est un massif qui est très fortement fracturé même si les discontinuités de plus grandes envergures forment essentiellement quatre familles N-S, E-W, NE et NW. Certaines de ces discontinuités ne sont pas remplies et d’autres présentent des remplissages (avec du quartz, de la calcite, de l’épidote et de la chlorite). b. Pour le cas du massif sédimentaire, la roche est de nature gréseuse. Les discontinuités s’organisent en trois familles majeures associées à des joints erratiques. • La géométrie des blocs : Cet aspect rend compte de la dimension des blocs, de leur plan de glissement et de l’orientation des blocs. a. Pour le massif basaltique, la dimension des blocs est décimétrique (les valeurs exactes varient entre 1,62.10-3 m3 et 0,96 m3). Dans quelques cas exceptionnels, on rencontre des blocs de taille pouvant atteindre plusieurs mètres cubes. Les plans et les sens de glissement des discontinuités ont été définis plus haut. Ces plans diffèrent d’un versant à l’autre et verse le plus souvent dans le sens de pendage du talus. L’orientation des discontinuités a été relevée sur le terrain. a. Pour le massif de grès de Ségou, les blocs sont le plus souvent parallélépipédiques de dimensions inférieures au mètre (blocs de dimension variant entre 9,6.10-4 m3 et 0,264 m3). Leurs plans d’instabilité sont déterminés par la stéréographie et leurs directions des fracturations ont été mesurées sur le terrain. • Les densités apparentes des roches ont été déterminées au laboratoire. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 199 Partie II Chapitre 4 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Problématique des Ouvrages aux rochers • • Les conditions hydrauliques : ces paramètres n’ont pas été défini sur le terrain par faute de moins d’accéder à ces informations. Néanmoins, nous considéreront deux cas à savoir celui où le terrain est considéré comme étant complètement sec et celui où le terrain est complètement humide. Ces deux cas constituent les extrêmes d’humidité de la roche. Ces deux cas constituent des hypothèses de travail raisonnables dans le cas du Calcul de tels Ouvrages. Les paramètres mécaniques : Leur détermination s’est faite en deux étapes. Une étape d’essais de laboratoire permet de déterminer la Résistance à la Compression de la roche (UCT) mais aussi son module de rigidité (E). Par la suite, l’emploi des systèmes de classification géomécaniques et d’autre part des techniques de corrélation permet de déduire la cohésion (c), l’angle de frottement interne (φ). La rugosité a été déterminée sur le terrain en utilisant le profil de rugosité de Barton et Choubey (1977). Rappels sur le calcul d’un ouvrage (Stabilité d’une pente rocheuse) S= La seconde étape du Calcul des Ouvrages, consiste alors à passer au Dimensionnement bien dit, suite à l’acquisition des paramètres physiques et mécaniques. Le Dimensionnement va conduire à ce que les ancrages contribuent à augmenter suffisamment la résistance au cisaillement des discontinuités. Pour ce faire, on considérera que la contribution à la résistance au cisaillement de l’ancrage est une force parallèle au plan de discontinuité et de sens opposé au vecteur mouvement. En effet, ce vecteur contribue très largement à renforcer la discontinuité et à lui éviter le mouvement. Sa contribution à la sécurisation de la discontinuité est de 66 % si l’angle entre l’inclinaison de l’ancrage et la normale à la discontinuité soit inférieur à 10° ou dans le cas contraire, la contribution est prise égale à la moitié de la limite d’élasticité de la barre (CEBTP, 2004). Le coefficient de sécurité étant connu égal au rapport entre les forces résistantes et les forces motrices, la contribution de l’ancrage augmente l’adhésion de la roche et conduit à l’augmentation de cette variable qui devient : Fr + nQa Fm Fig.2.4. 1.- Calcul du Coefficient de Sécurité d’une discontinuité ancrée S est le coefficient de sécurité, Fr est l’ensemble des forces résistantes ; n est le nombre d’ancrage ; Qa, la résistance additionnelle d’un ancrage ; Fm l’ensemble des forces motrices. En effet, classiquement le coefficient de sécurité le long d’une discontinuité de longueur L d’un bloc de poids W, dont la cohésion sur le plan de discontinuité est c, αsl est la pente de glissement, Pw est la pression de l’eau sur le parement inférieur du bloc, Pwl est la pression d’eau sur le parement de la discontinuité, αsli. Le coefficient de sécurité de la roche en condition naturelle est donné par la fonction suivante : Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 200 Partie II Chapitre 4 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Problématique des Ouvrages aux rochers Sn = C × L(W . cos α sl − Pw − Pwl cos(α sl i − α s l ) ) tan Φ sl ) W sin α sl + Pwl sin(α sl − α ) Fig.2.4. 2. - Calcul du Coefficient de Sécurité d’une discontinuité non ancré Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 201 Partie II Chapitre 4 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Problématique des Ouvrages aux rochers 2. - Dimensionnement d’ouvrages souterrains Pour ce cas, les paramètres à prendre en considération sont ceux de la section (2.4.1). En effet, cette section, dont les paramètres utilisés sont fortement diminués par l’utilisation des critères de rupture ce qui permet de sécuriser davantage le talus comparé quelques fois à ceux utilisant directement les paramètres mécaniques déterminés directement à partir d’essais de laboratoire. Que ce soit pour la colline du sud de Mako ou la falaise de Ségou (qui longe la frontière entre le Sénégal et la Guinée) nous sommes en présence de rochers durs. Ce sont respectivement un affleurement de basalte en coussin et un affleurement de grès. Dans la section précédente (section op.cit.), nous avons évoqué une application au prédimensionnement où nous avons déterminé les différents paramètres susceptibles d’entrer en compte dans le dimensionnement. Ainsi, pour s’assurer une future stabilité du massif, il est necessaire de dimensionner la structure mais aussi son soutènement. L’application de la méthode convergence-confinement est bien adaptée. Lors des essais de laboratoire, nous avons remarqué que la rupture de la roche aussi bien pour le basalte que pour le grès était de type fragile avec peu ou pas de déplacement plastique. Ainsi, les massifs en question, se déforment essentiellement dans le domaine élastique. Comme nous l’avons vu dans la première partie, pour le basalte, nous considérerons la roche comme étant relativement homogène c’est-à-dire constituée sur toute son étendue des mêmes éléments. En effet, la roche est un basalte en pillow diaclasé, fissuré, fracturé et faillé. Certaines des fractures renferment des cristallisations d’épidote, de calcite et de quartz. Pour le domaine de Ségou, la roche est plus hétérogène avec quatre faciès identifiés. Cependant, elle peut aussi être considéré comme homogène puisque c’est un grès constitué d’une alternance de bancs pélitiques et de bancs gréseux. Au cours d’un creusement de galeries souterraines, le projecteur risquerait alors de perturber l’équilibre initial géostatique du massif. En effet, les contraintes dans le massif auront tendance à s’organiser autour de la cavité. Cela conduit à un phénomène de convergence du massif autour de la galerie ouverte. Ce phénomène de convergence correspond au déplacement enregistré sur la paroi du trou circulaire de part et d’autre d’un diamètre. Cependant le soutènement va contribuer à s’opposer à l’action de la convergence. En plus de cela, les classes d’appartenance du massif rocheux ont été déterminées. Pour le RMR, ces classes sont définies à partir des données de base de la classification de Bieniawski. Pour une utilisation en travaux souterrains et/ou fondation sur rocher, il est donc indispensable de corriger ces valeurs. Pour ce faire, nous allons considérer les grandes familles de discontinuités définit dans les domaines d’études. Pour le domaine de Ségou, les discontinuités sont représentées par les diaclases en plus des surfaces de stratification de la roche. Ainsi, trois familles de discontinuités sont bien définies dans ce massif gréseux. Une première famille de discontinuité est orientée NE-SW, une seconde famille ESE-WNW et une dernière famille ENE-WSW. Ces familles majeures montrent des pendages vers le SE, l’ESE et le NNW. Considérons un creusement de la falaise suivant son grand axe. Ce creusement aura lieu donc dans la direction NE-SW. Cette direction est légèrement inclinée par rapport à la direction d’un pendage. Elle correspond donc à une orientation défavorable par rapport à l’axe du tunnel pour la portion de la falaise entre Dindéfelo et Pélél et moyennement favorable entre Dindéfelo et Yamoussa. Ces données diminuent donc la valeur du RMR. Dans le premier cas, les valeurs nouvelles du RMR sont récapitulées dans le tableau ci-après (tableau 2.4. 1) Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 202 Partie II Chapitre 4 Investigation de terrains et Données de Laboratoire Problématique des Ouvrages aux rochers Paramètres Grès rouges Grès blancs Grès violacé Grès pélitiques 4375,2 5765 4102 2079 Em (MPa) 28 34 36 19 RMR IV III III IV Classe Tableau 2.4. 1. - Evolution de la classe des massifs après orientation de l’excavation Le creusement dans une telle direction fait alors que le rocher soit médiocre pour les grès rouges, les grès blancs et les grès violacés. Par contre, pour les grès pélitiques, les roches est très médiocre. Suivant le flanc entre Pélél et Dindifélo, les rochers montrent une légère augmentation de la valeur du RMR mais reste toujours dans les mêmes classes géomécanique. Conclusion Pour les roches, on note deux types d’ouvrages de protection à savoir les ouvrages actifs qui agissent sur le rocher en s’opposant au mouvement des blocs et les ouvrages passifs qui ne font que limiter les mouvements des blocs. La mise en place de ces structures nécessite donc une bonne connaissance de l’état naturelle de la roche, de ses caractéristiques physiques et de la taille des blocs. En effet, c’est la taille de ces blocs qui définira les dimensions des filets à utiliser. Pour le dimensionnement de tels ouvrages, la connaissance de la roche de départ est un préalable car permet de connaitre les mouvements convergents du massif mais aussi de modéliser les actions réciproques des soutènements. La mise en place de ces ouvrages pour les massifs du Sénégal oriental serait un avantage pour la population locale en termes de sécurité et de facilitation du transport. Thèse de Doctorat Unique de l’UCAD ED-PCSTUI/Pétrologie-Métallogénie Déthié Sarr 2011/2012 203 CONCLUSIONS GENERALES Conclusion générale Conclusion générale Pour l’étude du comportement géomécanique des massifs rocheux, la reconnaissance géologique est une étape incontournable. Les investigations géologiques de terrains aussi bien dans le domaine Birrimien du socle à Mako et aussi de la couverture sédimentaire dans le secteur de Ségou, constituent les étapes préliminaires dans le cadre de ce travail de recherches. Dans le domaine de Mako, une étude plus pointue a été effectuée sur la colline située sud de Mako et constituée pour l’essentiel de basaltes en ”Pillow”, tandis que pour la région de Ségou, la falaise grésopélitique aux confins de la frontière sénégalo-guinéenne a été notre secteur d’études. Le domaine de Mako est caractérisé par des coulées de laves basaltiques qui s’accompagnent d’intrusions plutoniques. Ces coulées de basaltes s’associent à des injections granitiques et des intrusions hypo-volcaniques. En plus de ces faciès purement magmatiques, nous notons aussi la présence de roches volcano-sédimentaires marquées par les tufs rhyolitiques de Mako altérées et kaolinitisées, les tufs andésitiques de Mako et de Bafoundou caractérisés par des stratifications et un granoclassement tel que les grains grossiers occupent la base et les fins, le sommet. Ces volcano-sédimentaires présentent donc une stratification bien nette. Les roches ultrabasiques sont retrouvées dans le domaine de Mako sous forme de collines d’altitudes modérées et orientées dans la direction NNE. Le domaine de Mako montre aussi un important réseau de fracturations marqué par la présence de failles orientées N-S et E-W. Ces failles sont le plus souvent occupées par des intrusions de dolérites et des filons de quartz. Elles occupent aussi les limites des affleurements. La mise en place de ces failles s’accompagne d’une activité magmatique reconnue. En plus de ces failles, on remarque bien la présence de denses réseaux de diaclases qui ont la valeur de schistosité de fractures. Cette schistosité de fracture se présente en un réseau de fractures locales qui dépendent de la nature de la roche. On observe aussi des plissements dans les roches dont certains sont bien visibles tandis que d’autres ne sont repérés qu’à partir d’indicateurs. Ces plis sont retrouvés dans les roches volcanoclastiques comme les tufs rhyolitiques et les tufs andésitiques. La colline du sud de Mako est composée essentiellement de basaltes, qui se présentent en pillows, composée d’un ensemble de butes traversées par des ravins. Nous notons aussi la présence d’un réseau des failles orientées N-S, NW-SE et NE-SW. Ces basaltes en pillow peuvent être parfois traversés par des filons de microgabbros et de dolérites. Ce domaine est traversé par la shear zone de Bafoundou à mouvement transpressif. L’analyse stéréographique montre un comportement complexe du massif rocheux. Ainsi, on y remarque des glissements dièdres associés à des glissements plans. Le sens des mouvements dépend du versant sur lequel on se trouve. La minéralogie de la roche montre une texture microlitique porphyrique avec des plagioclases qui se présentent en cristaux allongés et des pyroxènes en gerbes. La roche montre aussi un intense réseau de microfracturation. Ces microfracturations peuvent être non remplies ou remplies de cristallisation de calcite, d’épidotes ou de chlorites. Elles peuvent se présenter en veinule dont la morphologie épouse celle des fentes de tension ou se présenter en microfractures continues. La fracturation est caractérisée par une faible rugosité. L’analyse de la rugosité par la méthode de Barton et Choubey (1977) montre des JRC inférieures 6. Pour les fentes de tension, les 205 Conclusion générale JRC varient entre 3 et 4. Pour les diaclases et fractures non remplies, ces JRC varient entre 2 et 5,2. Pour les fractures non remplies, les JRC varient entre 1 et 3. Les fissures peu profondes montrent les gammes de JRC les plus faibles variant entre 0,5 et 1,5. Ainsi, quelqu’en soit le cas, les JRC des discontinuités sont faibles et correspondent à des discontinuités lisses. Ces discontinuités montrent aussi des espacements faibles. Les espacements des fentes de tension varient entre 0,08 et 0,11 mètres. Ceux des fractures non remplies et des diaclases varient entre 0,11 et 0,30 mètres. Enfin, les fissures montrent des espacements entre 0,02 et 0,11 mètres. Cela est à l’origine de blocs de roches de dimension centimétriques à décimétriques. Les microdiscontinuités, les macles et les plans de clivage montrent des JRC variant entre 0,5 et 1,5. Les microfracturations non remplies montrent des JRC variant entre 0,5 et 1,6 alors que pour les microfractures remplies, les JRC varient entre 4 et 6. Le domaine de Ségou est composé pour l’essentiel de roches sédimentaires, même si on y rencontre quelques intrusions plutoniques et aussi, un affleurement du socle Birrimien dans le secteur de Pélél Kindéssa. Ce domaine sédimentaire est largement dominé par la présence de grès qui constituent l’escarpement de la falaise qui longe la frontière entre le Sénégal et la république de Guinée. Dans ce domaine, on y rencontre des tillites, des carbonates de couleur blanchâtre, des tillites conglomératiques caractéristiques du passage entre le Protérozoïque et le Cambrien. Les grès alternent quelques fois avec des pélites. Ces pélites peuvent aussi se présenter en intercalation dans les grès. La tectonique du domaine est caractérisée par la présence de faille et de diaclases. Ces structures s’organisent essentiellement en trois familles caractéristiques orientées NNW-SSE, NE-SW et ENE-WSW. L’escarpement de la frontière entre le Sénégal et la Guinée est représenté par des grès dont la granulométrie et la composition minéralogique sont relativement homogènes. Ces formations gréseuses de Ségou sont caractérisées par quatre faciès en fonction de la coloration de la roche et de la taille du grain. Ce sont les grès rouges, les grès blanchâtres, les grès violacés et les grès à intercalations pélitiques. La stéréographie effectuée sur le massif rocheux, en globalité, montre essentiellement des ruptures de type « basculement ». Ces basculements s’associent à des ”glissements en escaliers”. On note dans de rares cas, des glissements plans et dièdres. L’analyse microscopique effectuée montre essentiellement une composition en quartz, des fragments de roches, et quelques feldspaths. Le réseau de fracturation de la roche dépend de la nature des roches en question. Ainsi, les grès violacés montrent le réseau de fracturation le plus intense. Le type de contact entre les grains constituant la roche est variable. Les minéraux peuvent avoir un contact qui est soit rectiligne ou sinueux avec imbrication entre les grains. Les JRC des fractures varient entre 0,5 et 1,5, caractéristiques de leurs natures lisses. Par contre, pour les surfaces de stratification, l’analyse des JRC montre des gammes encore plus large de valeurs de variation, soit entre 0,5 pour les surfaces des pélites et pour quelques rares grès pélitiques et, soit de 14 pour les surfaces montrant des rides de courant. Pour les microdiscontinuités, les JRC présentent de faibles valeurs pour les fractures et quelques contacts entre minéraux. Cependant, le contact entre minéraux est marqué par une imbrication entre les grains faisant ainsi évoluer le JRC jusque vers 14. 206 Conclusion générale L’espacement des discontinuités dans les grès est variable. Pour les fracturations, les espacements varient entre 17 et 21 centimètres. Pour les bancs, les espacements sont inférieurs à 12 centimètres pour les termes enrichis en argile et peuvent atteindre plus d’un mètre dans certains bancs gréseux. Les essais de laboratoire montrent pour les basaltes des paramètres mécaniques (Résistance à la compression (Rc en UCT) et Module de Rigidité (E)) influencés par la présence de discontinuités. Le Module d’Young est élevé pour le basalte sain et atteint les plus faibles valeurs dans le cas des basaltes contenant des fissures remplies par des cristallisations d’épidote et de quartz. Pour les Résistances à la compression, les basaltes avec plusieurs directions de fracturation donnent les meilleures valeurs. Les basaltes sains et les basaltes avec des fractures non remplies présentent des caractéristiques similaires. Les plus faibles valeurs de résistance à la compression sont notées pour les basaltes renfermant des fentes de tension remplies de cristallisation de quartz puis ceux comportant des fractures avec un remplissage de calcites et d’épidotes. Pour ces basaltes, les déformations enregistrées décroissent successivement des basaltes à fractures remplies de cristallisation de calcite, d’épidote, de chlorite aux basaltes sains. Les termes intermédiaires sont représentés par les basaltes avec plusieurs directions de fractures, les basaltes à fentes de tension remplies par des cristallisations de quartz et les basaltes à fractures non remplies. Pour les grès, les meilleurs paramètres mécaniques sont enregistrés pour le grès blanchâtre présentant peu d’imperfections. Les pires caractéristiques sont notées pour les grès renfermant des intercalations pélitiques. Les valeurs intermédiaires sont représentées par les grès rouges et les grès violacés. Pour ces grès, les Modules d’Young et les Résistances à la Compression évoluent dans le même sens. Les grès montrent des déformations qui augmentent des grès rouges au grès à intercalation pélitiques en passant par les grès blancs et les grès violacés. Le comportement mécanique des roches est fortement influencé par la composition pétrographique de la roche, l’anisotropie de la roche, la présence de joint de stratification. L’utilisation des systèmes de classifications géomécaniques montre qu’aussi bien les grès que les basaltes appartiennent à la classe des roches de qualité moyenne sauf pour les grès à intercalations pélitiques qui sont de qualité médiocre. Sous l’angle de l’effet d’échelle, aussi bien pour les basaltes que pour les grès, les paramètres mécaniques déterminés pour les échantillons de laboratoires diminuent très fortement que pour les massifs rocheux. Ce travail de recherche, entièrement mené au Sénégal, tant du point de vue investigations de terrain que du point de vue acquisition des données (de terrain et de laboratoire) a permis d’obtenir des résultats significatifs et relatifs au comportement des massifs rocheux de basaltes et de grès du Sénégal Oriental. Il constitue une toute première contribution à l’étude des massifs rocheux du Sénégal. Nous sommes donc conscients du travail qui reste à faire dans l’avenir. Ce travail doit tout d’abord être étendu sur tous les faciès pétrographiques présents dans les domaines précités afin d’en déduire une cartographie géomécanique la plus complète possible. L’utilisation de méthode d’auscultation directe et indirecte (carottages, géophysique, etc.) devrait permettre de donner plus de précisions en profondeur et permettrait une détermination directe de certains paramètres. Il en est de même de l’utilisation des tranchées minières pour la prévention des risques du secteur et enfin l’emploi de codes de calculs pour aborder l’aspect modélisation des milieux fracturés. 207 Références bibliographiques Références bibliographiques Abouchami, W., Boher M., Michard, A., Albarède, F. N. T. (1990) : A major 2.1 Ga old event of mafic magmatism in West Africa: an early stage of crustal accretion. Geophys. Res. Lett. 95, p. 17605 – 17629. AFTES (Association Française des Travaux en Souterrain) (2003) : Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocheux utiles à l’étude et à la réalisation des ouvrages souterrains. Tunnel et Ouvrages Souterrains, revue bimestrielle N°177 Mai/Juin 2003. Pages 120-186. Ait Aout D. et Ouahabi A. : Analyse fractale et multifractale en fractographie. Université François Rabelais (France) ; Ecole Supérieure Polytechnique de tours ; Laboratoire de Mécanique et Rhéologie. (16 pages). 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XI Table des matières Table des matières Avant propos Liste des Symboles Sommaire Résumé Introduction Générale.............................................................................................................. 2 Partie I. - Géométrie et mécanique des massifs rocheux Chapitre 1. - Le Massif Rocheux............................................................................................. 6 Introduction ................................................................................................................................ 6 1. – Définition du Massif Rocheux ............................................................................................ 6 2. - Les discontinuités dans le massif rocheux ........................................................................... 6 2.1. - Les failles ...................................................................................................................... 7 2.2. - Les joints ....................................................................................................................... 7 2.3. - Les diaclases .................................................................................................................. 8 2.4. - Les fentes de tension ..................................................................................................... 8 2.5. - La schistosité ................................................................................................................. 8 3. - Orientation des discontinuités ............................................................................................ 10 4. - Représentation stéréographique ......................................................................................... 10 5. - Paramètres physiques des discontinuités ........................................................................... 11 5.1. - Caractérisation d’une discontinuité ............................................................................. 12 5.1.1. - Extension d’une discontinuité .............................................................................. 12 5.1.2. - L’Ouverture et le Remplissage d’une discontinuité ............................................. 12 5.1.3. - La Rugosité et la Tortuosité des surfaces de discontinuité ................................... 13 5.1.4. - L’imbrication ........................................................................................................ 13 5.2. - Paramètres caractérisant une association de discontinuités ........................................ 13 5.2.1. - La Fréquence des discontinuités ........................................................................... 13 5.2.2. - Distribution des espacements et seuil de probabilité ............................................ 14 5.2.3. - Le nombre de discontinuités par unité de volume ................................................ 15 5.2.4. - Persistance des discontinuités ............................................................................... 16 5.3. - Relation entre paramètres et autres variables .............................................................. 17 5.3.1. - Persistance et Fréquence ....................................................................................... 17 5.3.2. - Fréquence et volume ............................................................................................. 18 5.3.3. - Relation entre la fréquence et la densité de volume (ρa) ...................................... 19 Conclusion ................................................................................................................................ 19 Chapitre 2. - Les systèmes de classifications des massifs rocheux ..................................... 20 Introduction .............................................................................................................................. 20 1. - Le système Q ou « Tunneling Quality Index » .................................................................. 24 2. - Le Rock Mass Rating (RMR) ............................................................................................ 25 3. - Le Geological Strength Index (GSI) .................................................................................. 31 4. – Estimation du module de rigidité du massif rocheux ........................................................ 32 Conclusion ................................................................................................................................ 32 Chapitre 3. - Le comportement mécanique des roches ....................................................... 34 Introduction .............................................................................................................................. 34 1. - La matrice rocheuse ........................................................................................................... 34 A Table des matières 1.1. - Indice de continuité rocheuse et vitesse sonique ......................................................... 34 1.2. - Comportement mécanique de la matrice rocheuse ...................................................... 35 1.3. - Impact des paramètres physiques sur la déformation de la roche ............................... 39 1.3.1. - Effet de la pression hydrostatique......................................................................... 39 1.3.2. – Effet de la température ......................................................................................... 40 1.3.3. - Effet de la vitesse de déformation ........................................................................ 40 1.3.4. - Effet de l’homogénéité des roches ........................................................................ 41 2. - Comportement mécanique des discontinuités .................................................................... 41 2.1. - Chargement normal ..................................................................................................... 41 2.2. - Cisaillement des discontinuités ................................................................................... 42 2.3. - Modèle de déformation des discontinuités : ................................................................ 44 3. - L’effet d’échelle ................................................................................................................. 46 Conclusion ................................................................................................................................ 47 Chapitre 4. - Théorie des fractals et applications ................................................................ 48 Introduction .............................................................................................................................. 48 1. - Fractals auto-similaires ...................................................................................................... 48 2. - Fractals auto-affines ........................................................................................................... 49 3. - La Multifractalité ............................................................................................................... 51 4. - Génération d’une structure fractale .................................................................................... 53 5. - Modèles corrélés longue portée ......................................................................................... 54 6. - Détermination des paramètres des fractals autoaffines ...................................................... 55 6.1. - Estimation de la dimension fractale ............................................................................ 55 6.2. - Calcul de l’exposant de Hurst ..................................................................................... 57 6.3. – Dimension fractale et Coefficient de Rugosité ........................................................... 57 7. - Echelle microscopique et microdiscontinuités................................................................... 58 Conclusion ................................................................................................................................ 58 Chapitre 5. - Rugosité des discontinuités ............................................................................. 60 Introduction .............................................................................................................................. 60 1. - Estimation approximative du JRC (Joint Roughness Coefficient) ..................................... 60 2. - Détermination expérimentale ............................................................................................. 61 Conclusion ................................................................................................................................ 63 Chapitre 6. - Les critères de ruptures .................................................................................. 64 Introduction .............................................................................................................................. 64 1. - Le critère de Mohr-Coulomb ............................................................................................. 69 2. - Le critère de Hoek-Brown ................................................................................................. 71 3. - Le critère de Griffith .......................................................................................................... 72 Conclusion ................................................................................................................................ 76 Chapitre 7. – Modélisation et Ouvrage au rocher ............................................................... 77 Introduction .............................................................................................................................. 77 1. - Modélisation des milieux rocheux ..................................................................................... 77 1.1. - Approche Milieu Continu............................................................................................ 77 1.2. - Approche Milieu Discontinu ....................................................................................... 77 2 - Les ouvrages au rocher ....................................................................................................... 78 2.1. - Rupture des massifs lors du creusement d’ouvrage .................................................... 78 2.2. - Ancrages et facteurs influençant la rupture des massifs renforcés .............................. 79 3. - Dimensionnement des ouvrages souterrains ...................................................................... 79 B Table des matières 3.1. - Les instabilités structurales ......................................................................................... 80 3.2. - Les instabilités dues à un excès de contraintes............................................................ 81 3.3. - Dimensionnement par la Méthode Convergence - Confinement ................................ 81 Conclusion ................................................................................................................................ 84 Partie II. - Investigations de terrains et Données de laboratoire Chapitre 1. - Investigations Géomécaniques dans le domaine du Socle, la Série Birimienne de Mako ............................................................................................................... 86 Introduction .............................................................................................................................. 86 1. - Contexte de l’étude ............................................................................................................ 86 1.1. - Cadre géographique des Zones d’Etudes .................................................................... 88 1.2. - Cadre géologique de la boutonnière ............................................................................ 89 1.3. - Le Supergroupe de Mako ............................................................................................ 92 1.3.1. - Composition lithologique du Supergroupe de Mako ............................................ 93 1.3.2. - Les basaltes du Supergroupe de Mako ................................................................. 94 2. - Description générale .......................................................................................................... 95 2.1. - Aspects pétrographiques ............................................................................................. 95 2.1.1. - Etudes de Coupes.................................................................................................. 95 2.1.2. - Etudes de cartes .................................................................................................... 97 2.2. - Aspects structuraux ................................................................................................... 102 3. - Etude des variables géomécaniques des basaltes du sud de Mako .................................. 107 3.1. - Variables mécaniques du terrain ............................................................................... 108 3.1.1. - Rugosité des discontinuités................................................................................. 108 3.1.1.1. - Acquisition des données de mesure du Joint Roughness Coefficient .......... 108 3.1.1.2. - Détermination du JRCn ................................................................................ 109 3.1.2. - Espacements et Fréquences des discontinuités ................................................... 113 3.2. - Stéréographie des discontinuités ............................................................................... 114 3.2.1. - Les Etudes de cartes stéréographique ................................................................. 114 3.2.2. - Etude de la stabilité du massif par la stéréographie............................................ 122 4. - Etude de lames minces ..................................................................................................... 127 4.1. - Description des lames minces ................................................................................... 127 4.2. - Les microdiscontinuités............................................................................................. 130 4.3 - Rugosité des microdiscontinuités ............................................................................... 130 Conclusion .............................................................................................................................. 132 Chapitre 2. - Etude géomécanique dans le domaine de la Couverture Sédimentaire entre Pélél Kindéssa et Ségou ........................................................................................................ 130 Introduction ............................................................................................................................ 130 1. - Contexte général du Bassin de Ségou .............................................................................. 130 1.1. - Le supergroupe I........................................................................................................ 130 1.1.1. - Le groupe de Ségou ............................................................................................ 131 1.1.1.1. - La formation de Pélél ................................................................................... 133 1.1.1.2. - La formation de Dindéfello .......................................................................... 133 1.1.2.- Le groupe de Médina kouta ................................................................................. 134 1.1.2.1. - La formation de Fongolembi ....................................................................... 134 1.1.2.2. - La formation de Kanta ................................................................................. 134 1.1.2.3. - La formation de Dira .................................................................................... 134 1.2. - Le Supergroupe II...................................................................................................... 134 1.2.1. - La formation de Hassanah Diallo ....................................................................... 135 C Table des matières 1.2.2. - La formation de Nandoumari ............................................................................. 135 1.3. - Le groupe de Walidiala ............................................................................................. 137 1.4. - Le groupe du Mali ..................................................................................................... 137 2. - Description Pétrographique des Roches du Secteur ........................................................ 138 3. - Etude de la Colline de la frontière Sénégalo-guinéenne .................................................. 140 3.1. - Lithostragraphie de la zone d’étude (Falaise entre Yamoussa et Pélél) ................... 143 4. - Paramètres mécaniques .................................................................................................... 144 5. - Stéréographie des discontinuités ...................................................................................... 150 5.1. - Cartes Stéréographiques ............................................................................................ 150 5.2. - Analyse de la stabilité du massif de grès de Ségou ................................................... 156 6. - Analyse microscopique des microdiscontinuités ............................................................. 161 6.1. - Description des lames minces ................................................................................... 161 6.2. - Quantification de la rugosité des micro-discontinuités ............................................. 163 Conclusion .............................................................................................................................. 164 Chapitre 3. - Etudes Expérimentales par Chargements sous Sollicitations Uni-Axiale et Paramètres dérivés ............................................................................................................... 164 Introduction ............................................................................................................................ 164 1. - Phase de Confection des Eprouvettes de Roches ............................................................. 164 2. - Dispositif et Procédure Expérimentale ............................................................................ 166 3. - Résultats Expérimentaux des Essais de Compression Uni-Axiale (UCT)....................... 166 3.1. - Les Roches basaltiques en Provenance de Mako ...................................................... 168 3.2. - Les grès du Protérozoïque inférieur de la Série de Ségou......................................... 173 4. - Détermination des Paramètres Mécaniques des Massif Rocheux .................................... 177 4.1. - Utilisation directe des Systèmes de Classification .................................................... 177 4.1.1. - Cas des basaltes .................................................................................................. 177 4.1.2. - Cas des grès ........................................................................................................ 181 4.2. - Classification et Détermination de Paramètres mécaniques Complémentaires ........ 186 4.2.1. - Cas des Basaltes en coussin de Mako ................................................................. 187 4.2.2. - Cas des Grès ....................................................................................................... 188 4.2.3. - Etudes Comparatives des Paramètres de Classification déterminé directement à partir des Données de Terrain et de celles définis à partir du Modèle de Hoek et Marinos (2000) .............................................................................................................................. 190 4.2.4. - L’effet d’échelle.................................................................................................. 191 4.2.5. - Analyse fractale .................................................................................................. 193 4.2.5.1. - La géométrie fractale des roches .................................................................. 193 4.2.5.2. - Dimension fractale et Module de rigidité .................................................... 195 Conclusion .............................................................................................................................. 196 Chapitre 4. Problématique des ouvrages aux rochers ...................................................... 198 Introduction ............................................................................................................................ 198 1. - Ouvrages de protection des glissements .......................................................................... 198 1.1. - Les ouvrages passifs .................................................................................................. 198 1.2. - Les ouvrages actifs .................................................................................................... 199 1.3. - Dimensionnements des ouvrages de protection ........................................................ 199 2. - Dimensionnement d’ouvrages souterrains ....................................................................... 202 Conclusion .............................................................................................................................. 203 Conclusion générale ............................................................................................................. 205 D Table des matières Références bibliographiques .......................................................................................................I Table des matières ..................................................................................................................... A Liste des figures .................................................................................................................... - 1 Liste des tableaux ........................................................................................................................ i E Liste des figures Liste des figures Fig.1.1. 1. - Différents types de failles et géométrie des bancs rocheux (a. géométrie d’une faille ; b. Différents types de failles) .......................................................................................... 7 Fig.1.1. 2. - Schéma explicatif d’une fente de tension ............................................................... 8 Fig.1.1. 3. - Schistosité de fracture ............................................................................................. 9 Fig.1.1. 4. - Géométrie d’un pli .................................................................................................. 9 Fig.1.1. 5. - Différents types de plis ........................................................................................... 9 Fig.1.1. 6. - Schéma explicatif de l’orientation des discontinuités .......................................... 10 Fig.1.1. 7. - Principe de la projection stéréographique des discontinuités (de 3D à 2D) ......... 11 Fig.1.1. 8.- Représentation graphique des paramètres de longueur et de d’ouverture des discontinuités ............................................................................................................................ 12 Fig.1.1. 9. - Schéma interprétative de la détermination de la fréquence .................................. 14 Fig.1.1. 10. - Estimation de l’espacement des fractures ........................................................... 14 Fig.1.1. 11. - Fenêtre d’observation et nombre de discontinuité par unité de volume ............. 16 Fig.1.1. 12. - Interprétation du calcul de la persistance............................................................ 16 Fig.1.1. 13. - Mesure des discontinuités d’une fenêtre d’observation ..................................... 18 Fig.1.1. 14. - Interprétation de la relation entre le volume et la fréquence des discontinuités. 18 Fig.1.2. 1.- Procédure de détermination du RQD..................................................................... 23 Fig.1.2. 2. - Courbes comparatives entre Q et Q’ (Ameli, 2008) ............................................. 25 Fig.1.2. 3. - Comparaison entre le RMR et le RMR’ (Ameli, 2008) ....................................... 26 Fig.1.3. 1. - Les différentes phases de la déformation d’éprouvettes de roches....................... 36 Fig.1.3. 2. - Impact de la variation de la vitesse sur le comportement mécanique des roches . 40 Fig.1.3. 3. - Essai de chargement de d’un joint rocheux. ......................................................... 42 Fig.1.3. 4. - Chargement d’un échantillon avec discontinuité.................................................. 43 Fig.1.3. 5. - Schéma explicatif de discontinuités à aspérités régulières et irrégulières ............ 44 Fig.1.3. 6. - Représentation graphique du modèle de Goodman (Goodman, 1974 et 1976).... 45 Fig.1.3. 7. - Effet d’échelle sur le comportement de la masse rocheuse .................................. 47 Fig.1.4. 1. - Schéma explicatif de l’intervalle de définition de la dimension fractale.............. 50 Fig.1.4. 2. - Schéma explicatif du profil de rugosité (a. auto-similaire ; b. autoaffine) ........... 51 Fig.1.4. 3. - Schéma explicatif des trois formes de fractals ((a) Fractal déterministe, ............. 53 Fig.1.4. 4. - Procédure de mise sur place de multifractals ....................................................... 54 Fig.1.4. 5. - Courbe variance-pas de mesure en vue de détermination des paramètres fractals56 Fig.1.4. 6. - Technique de détermination de l’exposant de rugosité (Sausse, 1998) ................ 57 Fig.1.5. 1. - Standard du JRC (Joint Roughness Coefficient) de Barton et Choubey (1977) .. 60 Fig.1.5. 2. - Corrélation Diagramme JRC - Modèle fractal (Murata et Saito, 2003) ............... 62 Fig.1.6. 1. - Initiation et Glissement en mode II des fissures ................................................... 75 Fig.1.7. 1. - Glissement dièdre d’un massif ............................................................................. 80 -1- Liste des figures Fig.1.7. 2.- Instabilité par flambement ..................................................................................... 81 Fig.1.7. 3. - Interprétation de la méthode Convergence-Confinement ..................................... 83 Fig.2.1. 1. - Carte de la boutonnières de Kédougou-Kéniéba dans le contexte de l’Afrique (Bassot, 1966 ; Rocci, 1965 ; Clauer et al., 1982 modifié) (1.a boutonnière de KédougouKéniéba ; 1.b Situation de la boutonnière de Kédougou dans le Sénégal; 1.c Le craton Ouestafricain; 1.d les différents cratons de l’Afrique) ...................................................................... 87 Fig.2.1. 2. - Cartes géologiques de la boutonnière et de ses limites (Bassot, 1966 modifié) ... 90 Fig.2.1. 3. - Coupe de la colline suivant une direction parallèle à l’axe Badian-Bafoundou ... 96 Fig.2.1. 4. - Coupe de Bafoundou ............................................................................................ 97 Fig.2.1. 5. - Carte d’affleurement du secteur (Données de terrains, Photoaériennes, photosatélites, Rapport DAT-AID, inédit 1986) : (B. basalte ; Grd. Granodiorite et diorite ; Gr.a. granite alcalin ; Gb. Gabbro, Rhy. Rhyolite ; UB. Roche ultrabasique ; Qzt. Quartzite ; Fl.Q. filon de quartz ; T.and. tufs andésitique ; T.Rh. tufs rhyolitiques ; br. An. Brèche andésitique) .............................................................................................................................. 99 Fig.2.1. 6. - Différents faciès de roches (a. - Tufs andésitiques ; b. - Volcanoclastiques basique) .................................................................................................................................. 100 Fig.2.1. 7. - Différents faciès de roches (c. - Diorite quartzique ; d. - Rhyolite) ................... 101 Fig.2.1. 8. - Différents faciès de roches (e. - Roches ultrabasiques ; f. - Basalte en coussin) 102 Fig.2.1. 9. - Carte de linéaments de Mako (Données de terrains, Photoaériennes, photosatélites Rapport DAT-AID, inédit 1986) ............................................................................................ 104 Fig.2.1. 10. - Caractéristiques structurales des roches (c. fractures dans les basaltes ; d. litage et fractures dans les quartzites) .............................................................................................. 105 Fig.2.1. 11. - Caractéristiques structuraux des roches (a. fentes de tension dans une diorite ; b. litage et fracture dans les tufs rhyolitiques) ........................................................................... 105 Fig.2.1. 12. - Déformations ductiles des roches (a. déformation du cortex ; b. plissement du basalte) ................................................................................................................................... 106 Fig.2.1. 13. - Déformations ductiles des roches (c. cortex fortement déformé) ..................... 106 Fig.2.1. 14. - Coupe de la colline suivant l’axe Badian-Bafoundou ...................................... 107 Fig.2.1. 15. - Massif de Basalte en coussin de Badian ........................................................... 107 Fig.2.1. 16. - Standard du JRC (Joint Roughness Coefficient) de Barton et Choubey (1977) ................................................................................................................................................ 109 Fig.2.1. 17. - Profils des fractures des basaltes de Badian (a. - fracture à JRC inférieurs 1 ; b. fractures à JRC comprise entre 2 et 4) ................................................................................... 110 Fig.2.1. 18. - Rugosité de discontinuités remplies de Badian (a. - fente de tension à JRC entre 3 et 4 ; b. - fentes de tension étirée) ....................................................................................... 111 Fig.2.1. 19. - Rugosité de discontinuités remplies de Badian (c. crochon ; d. fente de tension, veinule de calcite, épidote et chlorite) .................................................................................... 111 Fig.2.1. 20. - Rugosité d’un plan de bloc complètement séparé de son voisin ...................... 112 Fig.2.1. 21. - Fractures sinueuses avec compartiments imbriqués (a. - stable ; b. - fracture à glissement amorcé et bloqué par la sinuosité) ........................................................................ 113 Fig.2.1. 22. - Cartes de densité des mésostructures de la colline ........................................... 116 Fig.2.1. 23. - Carte des directions de pendage ....................................................................... 117 Fig.2.1. 24. Stéréographie des station M1 et M2 ..................................................................... 118 -2- Liste des figures Fig.2.1. 25. - Stéréographie de la Station (M14) ..................................................................... 118 Fig.2.1. 26. Stéréographie de la Station M13 .......................................................................... 119 Fig.2.1. 27. - Stéréographie des Stations M3 et M4) ............................................................... 119 Fig.2.1. 28. - Stéréographie des Stations M9 et M10 ............................................................... 119 Fig.2.1. 29. - Stéréographie de la Station M9 ......................................................................... 120 Fig.2.1. 30. - Stéréographie des Station M5 à M8 ................................................................... 120 Fig.2.1. 31. - Stéréographie des Stations M4 à M5 ................................................................. 121 Fig.2.1. 32. Stéréographie de la Station M5 ........................................................................... 121 Fig.2.1. 33. - Stéréographie de la Stations M3........................................................................ 121 Fig.2.1. 34. – Instabilité élémentaire de type « Dièdre » ....................................................... 122 Fig.2.1. 35. - Instabilité élémentaire de type « Plan » ............................................................ 123 Fig.2.1. 36. - Instabilité élémentaire de type « Basculement » .............................................. 123 Fig.2.1. 37. - Instabilité élémentaire de type « Circulaire » ................................................... 124 Fig.2.1. 38. - Instabilités potentielles des stations M1, M2 (a) et M11, M12 (b) ...................... 124 Fig.2.1. 39. - Instabilités potentielles des stations M3 et M4 .................................................. 125 Fig.2.1. 40. - Instabilités potentielles des stations M13 ; M12 ................................................. 125 Fig.2.1. 41. - Instabilités potentielles des stations M5, M6, M7, M8 ....................................... 126 Fig.2.1. 42. - Analyse de la stabilité de la colline de Badian par la stéréographie................ 127 Fig.2.1. 43. - Identification des minéraux et microfractures (a. Chlorite et Epidote ; b. Plagioclase) ............................................................................................................................ 128 Fig.2.1. 44. - Identification des minéraux et microfractures (c. chlorite et plagioclase ; b. calcite et pyroxène) ................................................................................................................ 129 Fig.2.1. 45. - Morphologie des microdiscontinuités .............................................................. 129 Fig.2.1. 46. - Microfracturation des minéraux (a. Microfractures des plagioclases ; b. Microfractures des pyroxènes et plagioclases)....................................................................... 130 Fig.2.1. 47. - Rugosité des Microdiscontinuités ..................................................................... 131 Fig.2.1. 48. - Sinuosité des microdiscontinuités .................................................................... 131 Fig.2.2. 1. - Carte géologique du bassin de Madina-Kouta (Villeneuve, 1984 modifié) ....... 132 Fig.2.2. 2. - Coupe lithostratigraphique du bassin de Ségou-Médina Kouta (COGEMA, 1982 modifié) .................................................................................................................................. 136 Fig.2.2. 3. - Différents types de faciès pétrographiques rencontrés entre Walidiala et Tanagué (a. conglomérats ; b. calcarénite)............................................................................................ 139 Fig.2.2. 4. - Différents types de faciès pétrographiques rencontrés entre Walidiala et Tanagué (c. tillites à dropstones ; d. tillite) ........................................................................................... 139 Fig.2.2. 5. - Différents types de faciès pétrographiques rencontrés entre Walidiala et Tanagué (e. Dolérites) ........................................................................................................................... 140 Fig.2.2. 6. - Faciès gréseux de Ségou (a. grès de Tanagué ; b. alternance de terme A et B de Dindéfello) ............................................................................................................................. 141 Fig.2.2. 7. - Faciès gréseux de Ségou (c. grès blancs violacés ; d. grès feldspathiques) ....... 141 Fig.2.2. 8. - Faciès gréseux de Ségou (e. et f. grès ruiniformes) ............................................ 141 Fig.2.2. 9. - Affleurement des grès de Ségou entre Dindéfello et Pélél - Vue panoramique* 142 Fig.2.2. 10. - Affleurement des grès de Ségou entre Dindéfello et Ségou - Vue panoramique* ................................................................................................................................................ 142 -3- Liste des figures Fig.2.2. 11. - Coupe de Tanagué ............................................................................................ 143 Fig.2.2. 12. - structures cassantes dans les grès (a. diaclase ; b. failles) ................................ 144 Fig.2.2. 13. - Coupe lithostratigraphique de formation de Dindéfello ................................... 145 Fig.2.2. 14. - Carte de linéaments du domaine de Ségou ....................................................... 146 Fig.2.2. 15. - Principe de mesure des espacements (a. espacement de joints verticaux ; b. espacements des bancs et joints horizontaux) ........................................................................ 147 Fig.2.2. 16. - Principe de mesure des espacements (c. partie fortement désintégrée) ............ 147 Fig.2.2. 17. - Profils des joints rencontrés sur le terrain (a. et b. diaclase et surface de stratification) .......................................................................................................................... 149 Fig.2.2. 18. - Profils des joints rencontrés sur le terrain (c. diaclases ; d. joint gréseux ........ 149 Fig.2.2. 19. - Stéréographie de la Station S1 .......................................................................... 150 Fig.2.2. 20. - Stéréographie de la Station S2 .......................................................................... 151 Fig.2.2. 21. - Carte de distribution des Densités des Pôles de Discontinuités ....................... 152 Fig.2.2. 22. - Carte de Direction des Pendages ...................................................................... 153 Fig.2.2. 23. - Stéréographie des Station S5 S6 et S7 ................................................................ 154 Fig.2.2. 24. - Stéréographie des Station S14 et S20 .................................................................. 154 Fig.2.2. 25. - Stéréographie des Station S11, S12 et S14 ............................................................ 155 Fig.2.2. 26. - Stéréographie des Station S15et S16 ................................................................... 155 Fig.2.2. 27. - Diagramme stéréographique de Ségou ............................................................. 156 Fig.2.2. 28. - Stabilité de la station S1 .................................................................................... 157 Fig.2.2. 29. - Stabilité de la station S2 .................................................................................... 157 Fig.2.2. 30. - Stabilité de la station S3 .................................................................................... 157 Fig.2.2. 31. - Stabilité de la station S4 .................................................................................... 157 Fig.2.2. 32. - Stabilité des stations S8, S10 .............................................................................. 158 Fig.2.2. 33. - Stabilité de la station S13 ................................................................................... 158 Fig.2.2. 34. - Stabilité de la station S11 ................................................................................... 159 Fig.2.2. 35. - Stabilité de la station S10 ................................................................................... 159 Fig.2.2. 36. - Stabilité de la station S12 ................................................................................... 159 Fig.2.2. 37. - Stabilité de la station S14 ................................................................................... 160 Fig.2.2. 38. - Stabilité des stations S15 ; S16............................................................................. 160 Fig.2.2. 39. - Stabilité des stations S17 ; S18 ........................................................................... 160 Fig.2.2. 40. - Aspects microscopiques des lames minces de grès (b. grès rouges : b. grès blancs) .................................................................................................................................... 161 Fig.2.2. 41. - Aspects microscopiques des lames minces de grès (c. grès à intercalation pélitique renfermant des oxydes ; d. grès violacé) ................................................................. 162 Fig.2.2. 42. - Microdiscontinuités dans les grès ..................................................................... 163 Fig.2.3. 1. - Les différentes stades de la confection des moules ............................................ 165 Fig.2.3. 2. - Les différentes stades de la confection des moules (suite) ................................. 165 Fig.2.3. 3. - Dispositif pour le lissage des faces de l’éprouvette ............................................ 165 Fig.2.3. 4. - les différentes parties des courbes contrainte-déformation ................................ 167 Fig.2.3. 5. - Eprouvettes de basales en coussin ...................................................................... 168 Fig.2.3. 6. - Courbes contrainte déformation des différents échantillons de basalte (a. basalte sain ; b. basalte avec fractures non remplies ; c. basalte avec fentes de tension remplies de -4- Liste des figures quartz ; d. basalte avec fractures remplies d’épidote, calcite, chlorite ; e. basalte avec fissures multidirectionnelles)............................................................................................................... 169 Fig.2.3. 7. - Variation des paramètres mécaniques(a. Module d’Young, b. Résistance à la compression) en fonction du faciès (En abscisse : 1. basalte sain ; 2. basalte à fractures non remplies ; 3. basalte à fente de tension ; 4. fracture multiples, 5. fracture remplie de calcite, épidote et chlorite.) ................................................................................................................. 172 Fig.2.3. 8. - Evolution des déformation en fonction des faciès (En abscisse : 1. basalte sain ; 2. basalte à fractures non remplies ; 3. basalte à fente de tension ; 4. fracture multiples, 5. fracture remplie de calcite, épidote et chlorite.) ..................................................................... 172 Fig.2.3. 9. Eprouvettes de Grès de Ségou .............................................................................. 173 Fig.2.3. 10. - Courbes contrainte-déformation des grès de Ségou (a. grès rouge ; b. grès blancs ; c. grès violacés ; d. grès à intercalations pélitiques) ................................................. 174 Fig.2.3. 11. - Faciès de grès violacé ....................................................................................... 175 Fig.2.3. 12. - Evolution des paramètres mécaniques en foction des faciès (a. Module d’YoungFaciès ; b. Résistance à la ccompression-Faciès). En abscisse, (1) est le grès blanc, (2) est le grès rouge, (3) est le grès violacé et (4) ets le grès à intercalation pélitique. ......................... 175 Fig.2.3. 13. - Variation de la déformation en fonction du faciès (1. grès rouge ; 2. grès blanc ; 3. grès violacé ; 4. grès à intercalation de pélites).................................................................. 176 Fig.2.3. 14. - Définition des paramètres du massif en fonction du GSI (Hoek et Marinos, 2000)....................................................................................................................................... 187 Fig.2.3. 15. - Détermination des indices Q et RMR en fonction du module de rigidité du massif rocheux (Barton, 2002; Hoek et al., 2000) ................................................................. 187 Fig.2.3. 16. - Evolution des paramètres Mécaniques du laboratoire au terrain (a. Module d’Young ; b. Résistance à la compression) ............................................................................ 191 Fig.2.3. 17. - Géométrie fractale dans les basaltes ................................................................. 194 Fig.2.3. 18. - Géométrie fractale dans les grès ....................................................................... 195 Fig.2.4. 1.- Calcul du Coefficient de Sécurité d’une discontinuité ancrée ............................. 200 Fig.2.4. 2. - Calcul du Coefficient de Sécurité d’une discontinuité non ancré ...................... 201 -5- Liste des tableaux Liste des tableaux Tableau 1.1. 1. - Les espacements des Joints(AFTES) ............................................................ 15 Tableau 1.1. 2. - Récapitulation de la persistance des discontinuités (in Zhao, 2008) ............ 17 Tableau 1.2. 1 - Tableau récapitulatif de quelques types de classification .............................. 21 Tableau 1.2. 2 - Comparaison entre le Q-system et le RMR-system ....................................... 26 Tableau 1.2. 3 - Technique d’excavation et de boulonnage en fonction de la classe de roches .................................................................................................................................................. 27 Tableau 1.2. 4 - Classification RMR des massifs rocheux (Bieniawski, 1989 in Hoek et al., 1995)......................................................................................................................................... 28 Tableau 1.2. 5 . - Relations empiriques pour la détermination du Module Réversible (Simon, 2005)......................................................................................................................................... 31 Tableau 1.2. 6. - Classification GSI modifiée des massifs rocheux fracturés .......................... 33 Tableau 1.3.1. - Classification des roches suivant l’indice de continuité rocheuse ................. 35 Tableau 2.1. 1. - JRC calculé des fissures et fractures remplies ............................................ 110 Tableau 2.1. 2. - JRC calculés des fentes de tension .............................................................. 111 Tableau 2.1. 3. - JRC calculés des fentes des fractures non remplies et diaclases ................. 112 Tableau 2.1. 4. - Récapitulatif Intervalle de JRC pour les discontinuités .............................. 113 Tableau 2.1. 5. - Variation des espacements et fréquences des discontinuités ...................... 114 Tableau 2.1. 6. - Classification des discontinuités en fonction de l’espacement ................... 114 Tableau 2.1. 7. - JRC calculés des microdiscontinuités non remplies ................................... 132 Tableau 2.2. 1. - Synthèse de quelques schémas lithostratigraphiques du Bassin de SégouMadina kouta (Delor et al. 2010b) ......................................................................................... 138 Tableau 2.2. 2. - Valeurs du JRC des fractures des grès ........................................................ 148 Tableau 2.2. 3. - Valeurs de JRC des surfaces de stratification ............................................. 148 Tableau 2.2. 4. - JRC des microfracturations ......................................................................... 163 Tableau 2.2. 5. - JRC des contacts entre grains ...................................................................... 163 Tableau 2.3. 1. Paramètres mécaniques des faciès de basalte étudiés.................................... 170 Tableau 2.3. 2. - Evolution des paramètres mécaniques en fonction des faciès .................... 174 Tableau 2.3. 3- Classe du massif du Basalte lorsque le domaine est sec ............................... 178 Tableau 2.3. 4. - Classe du massif du Basalte lorsque le domaine est suintant...................... 179 Tableau 2.3. 5. - Classe du massif de Basalte par la méthode du GSI ................................... 181 Tableau 2.3. 6. - Classe du Massif de grès rouge par la méthode RMR ................................ 181 Tableau 2.3. 7. - Classe d’un massif de grès blanc par la méthode RMR .............................. 182 Tableau 2.3. 8. - Classe d’un massif de grès violacé par la méthode RMR ........................... 183 Tableau 2.3. 9. - Classe d’un massif de grès pélitique par la méthode RMR ........................ 183 Tableau 2.3. 10. - Classification du grès rouge par le système GSI....................................... 184 Tableau 2.3. 11. - Classification du grès blanc par le système GSI ....................................... 184 Tableau 2.3. 12. - Classification du grès violacé par le système GSI .................................... 185 i Liste des tableaux Tableau 2.3. 13. - Classification du grès à intercalation de pélites par le système GSI ......... 186 Tableau 2.3. 14. Paramètres mécaniques des massifs de grès ................................................ 189 Tableau 2.3. 15. - Classe RMR des grès déduit des abaques ................................................. 189 Tableau 2.3. 16. - Classe Q de grès déduit des abaques ......................................................... 190 Tableau 2.3. 17. - Comparaison pour le basalte sain.............................................................. 190 Tableau 2.3. 18. - Comparaison pour les grès ........................................................................ 191 Tableau 2.3. 19. - Tableau récapitulatif des variables mécanique des massifs et de la roche intacte ..................................................................................................................................... 192 Tableau 2.3. 20. - Rapport entre paramètres mécaniques des différentes roches (S1 Ratio des résistances à la compression ; S2 Ratio des modules d’Young) ............................................. 193 Tableau 2.3. 21. Dimensions fractales des faciès gréseux. .................................................... 195 Tableau 2.4. 1. - Evolution de la classe des massifs après orientation de l’excavation ......... 203 ii Prénoms et Nom: Déthié SARR Titre de la thèse : Propriétés géomécaniques des basaltes en pillow du supergroupe de Mako et des roches grésopélitiques de Ségou (boutonnière de Kédougou-Kéniéba) au Sénégal. Résumé Les basaltes en coussin de Mako ainsi que les grès de Ségou montrent une évolution des paramètres mécaniques en fonction des spécimens. Les modules d’Young (E) et la Résistance à la compression (Rc) de ces matériaux décroissent avec la présence de discontinuité et/ou de matériaux tendre dans la roche. Cependant, la présence d’un réseau de discontinuité d’orientation variable contribue à augmenter la Rc des basaltes. Les Joint Roughness Coefficient (JRC) sont faibles au niveau des fractures des roches. Pour les grès, les JRC les plus élevés sont notés au niveau des surfaces de stratification et de quelques rares fractures. Les basaltes de Mako sont surtout caractérisés par des glissements alors que les grès de Ségou montrent essentiellement des basculements. L’utilisation des systèmes de classification place ces roches parmi celles de qualités mauvaises. Il est également à noter que les structures observées à l’échelle des collines sont aussi présentes à l’échelle du bloc et de la lame mince ce qui définit la géométrie fractale dans ces basaltes et grès. Mots clés : Résistance à la compression uniaxiale (Rc, JCS), Module d’Young, Rugosité, Boutonnière de Kédougou-Kéniéba, Linéaments, Discontinuités, Dièdre, Glissements, versants, Colline, Falaise, Mako, Ségou. First name and Name: Déthié SARR Thesis title: Mechanical properties of pillow lavas of Mako supergroup and Segou sandstones (Kédougou-Kéniéba Inlier) in Senegal. Summary Variations of mechanical parameter of pillow lavas of Mako and sandstones of Segou-Madina kouta depend on the specimens. Young moduli and the uni-axial compression stress of these materials decrease with the anisotropy of the rock and filled discontinuities with smooth materials. A large network of discontinuities contributes to increase the uniaxial compression test of the basalts. Values of Joint Roughness Coefficient (JRC) are fair for the rock fractures. For sandstones, high values of JRC correspond of the bedrocks and rarely of the fractures. The hillsides of pillow lavas show possibility of dihedral and plane sliding while sandstones show possibility of switching essentially. The classification systems put these rocks in the groups of poor to fair rocks. Structures present in macroscopic scales are also remarks on bloc scale and microscopic scale. These characteristics define the fractal geometry in basalts and sandstones. Keywords: Uniaxial compressive strength (Rc, JCS), Young modulus, Roughness, Kédougou-Kéniéba inlier, lineaments, Discontinuities, dihedral, slope, hillside, Cliff, Cliffsides, Mako, Segou.