La maladie a été reproduite en accouplant des individus apparentés atteints avec des individus sains ou en
accouplant des chats malades entre eux.
Il a été prouvé que la maladie se développait plus rapidement chez les chats issus de l'accouplement de deux
parents malades (symptômes dès l'âge de 6 mois et augmentation du nombre de mort-nés dans la portée
(33%). Ces données étaient fortement en faveur d'une transmission génétique de la cardiomyopathie
hypertrophique dans cette famille de Maine Coon. L'étude du pedigree a ensuite montré qu'il s'agissait,
comme chez l'homme, d'une affection à déterminisme génétique autosomique dominant.
Selon les auteurs, la maladie est à dominance complète ou incomplète chez le chat. Pour Kittleson, la
pénétrance est de 100 % et les morts nés seraient les homozygotes qui ne seraient pas viables. Mais pour
d'autres, il existerait des chats asymptomatiques qui possèderaient la mutation et un ou plusieurs gènes
facilitateur serait mis en jeu pour que le phénotype soit exprimé.
Quoiqu'il en soit, Kittleson affirme que dans la famille de Maine Coon qu'il a étudié, tous les chats porteurs
d'une mutation sont atteints de cardiomyopathie hypertrophique. Des études sont en cours aux Etats-Unis
pour déterminer si une mutation spécifique dans un gène codant pour une protéine du sarcomère est présente
dans cette famille de Maine Coon.
Cependant, la composante génétique de la CMH féline ne suffit pas à expliquer d'autres modifications
structurelles rencontrées dans le phénotype des animaux malades, comme des anomalies des vaisseaux
coronaires intramuraux ou un mauvais arrangement des matrices de collagène. Ceci laisse à penser que
l'expression phénotype de la mutation est également dépendante de facteurs liés à l'environnement.
L'influence de l'hormone de croissance est une autre piste étudiée actuellement. En effet, Kittleson a
remarqué que 60 % des chats atteints de cardiomyopathie hypertrophique ont une concentration d'hormone
de croissance élevée dans le sang. Or, l'hormone de croissance est connue pour induire des hypertrophies du
myocarde.
Par exemple, les chats atteints d'acromégalie peuvent développer une hypertrophie importante du myocarde
du ventricule gauche. Mais on ne sait pas encore si l'augmentation de la concentration en hormone de
croissance est la cause, la conséquence ou est indépendante de la cardiomyopathie hypertrophique.
Mécanismes physiopathologiques :
Hypertrophie du ventricule gauche :
Le cœur est soumis à une activité périodique. On désigne sous le terme de "révolution cardiaque" l'ensemble
des phénomènes se produisant pour une période.
Le remplissage des ventricules s'effectue pendant la diastole ventriculaire. Ce remplissage est d'abord passif
du fait du retour vaineux, puis le systole auriculaire complète le remplissage. L'hypertrophie concentrique du
ventricule gauche empêche donc le ventricule gauche de se remplir correctement : d'abord en raison de la
perte de souplesse des parois pendant la diastole ventriculaire. Et cela, même si ce manque de souplesse est
dans un premier temps compensé par une hypertrophie réactive de l'atrium gauche. Puis comme le ventricule
gauche se remplit mal, le débit cardiaque diminue, ce qui stimule le système sympathique d'où une
augmentation de la fréquence cardiaque. Malheureusement, lorsque la fréquence cardiaque augmente, les
diverses phases de la révolution cardiaque sont modifiées. La diastole est la phase du cycle cardiaque la plus
affectée. De ce fait, le remplissage passif des ventricules diminue : un cercle vicieux démarre.
Le ventricule n'étant pas remplit correctement, le volume d'éjection systolique est faible. Et ce volume est
encore plus faible lorsqu'un fonctionnement anormal de la valve mitral créé un obstacle à l'éjection du sang
dans la circulation générale ou permet un reflux de sang dans l'atrium gauche pendant la systole ventriculaire
Ce manque de sang dans la circulation générale entraîne une hypoperfusion du rein. Et la baisse de pression
de perfusion dans les artérioles rénales stimule le système rénine-angiotensine.