L`économie canadienne est en récession technique… … mais l

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Pas de récession pour le marché immobilier résidentiel
L’économie canadienne est en récession technique…
Les données publiées par Statistique Canada ce mois-ci ont confirmé ce que divers indicateurs
précurseurs avaient laissé entrevoir : le produit intérieur brut (PIB) canadien a reculé au deuxième
trimestre de 2015 (-0,1 %), soit une deuxième baisse trimestrielle de l’activité économique au Canada
(le PIB avait diminué de -0,2 % au premier trimestre de 2015). Cette situation correspond à la définition
technique d’une récession.
La diminution de 55 % du prix du pétrole enregistrée de juin 2014 à janvier 20151 a frappé fortement
l’économie canadienne, notamment celle des provinces productrices de pétrole. Au cours des six
derniers mois, le prix du baril s’est stabilisé autour de 50 $, soit la moitié du prix moyen observé
entre 2011 et la mi-2014. De plus, la faiblesse de la croissance économique mondiale a entraîné une
diminution du prix des autres produits de base, ce qui a également eu un impact négatif sur le secteur
canadien des ressources naturelles.
Malgré les données
décevantes du côté du PIB
canadien, le marché du
travail et la confiance des
consommateurs ne semblent
pas particulièrement affectés
jusqu’ici.
… mais l’emploi et la confiance des consommateurs ne signalent pas
une récession
Malgré les données décevantes du côté du PIB canadien, le marché du travail et la confiance des
consommateurs ne semblent pas particulièrement affectés jusqu’ici. Ainsi, depuis le début de 2015,
près de 80 000 emplois ont été créés au Canada et le taux de chômage est demeuré autour de 6,8 %.
À titre d’exemple, l’économie canadienne avait perdu plus de 400 000 emplois et le taux de chômage
avait atteint 8,7 % au cours de la dernière récession2. Par ailleurs, l’indice global de confiance des
consommateurs au Canada a diminué depuis le début de 2015, mais demeure bien au-dessus du
creux atteint lors de la dernière récession. De plus, la proportion des Canadiens qui considèrent que le
moment est propice pour un achat important, telle une propriété, est demeurée autour de 30 % depuis
le début de 2015, comparativement au creux de 15 % enregistré en octobre 2008 lors de la dernière
récession3.
Le marché immobilier résidentiel s’en sort plutôt bien
Le marché immobilier résidentiel a, quant à lui, affiché de bons résultats jusqu’ici en 2015. Pour
l’ensemble du Canada, les ventes résidentielles ont augmenté de 6 % et le prix moyen résidentiel a
progressé de 9 % au cours des huit premier mois de 2015 par rapport aux huit premiers mois de 20144 .
1 Le prix moyen d’un baril de pétrole brut (WTI) est passé de 105,79 $ US en juin 2014 à 47,22 $ US en janvier 2015. Source : U.S.
Energy Information Administration.
2 Source des données sur l’emploi et le PIB au Canada : Statistique Canada.
3 Source des données sur la confiance des consommateurs : Conference Board du Canada.
4 Source : ACI.
Pour l’ensemble du Canada,
les ventes résidentielles
ont augmenté de 6 % et
le prix moyen résidentiel a
progressé de 9 % au cours
des huit premier mois de
2015 par rapport aux huit
premiers mois de 2014.
La dévaluation du dollar
canadien qui a accompagné
la baisse du prix du pétrole
est normalement un
facteur très favorable aux
exportations internationales,
mais l’impact tarde à se faire
sentir pour les entreprises
exportatrices québécoises.
Pas de récession au Québec, mais l’économie manque de vigueur
Du côté du marché de la revente, le dynamisme est au rendez-vous
Les consommateurs
québécois sont plus confiants
qu’ils ne l’étaient au début
de l’année : 38 % d’entre eux
considéraient que le moment
était propice pour faire un
achat important, telle une
propriété, en août 2015,
comparativement à 27 % au
mois de janvier.
De janvier à août 2015, le
nombre de transactions
résidentielles a augmenté de
5 % au Québec par rapport
aux huit premiers mois de
2014 et nous prévoyons que
ce rythme se maintiendra
jusqu’à la fin de l’année.
Tableau
QUELQUES STATISTIQUES SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER QUÉBÉCOIS DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE
Ventes résidentielles
Janvier-août
2015
Province de Québec
Janvier-août
2014
Prix moyen pondéré résidentiel
Variation
(en %)
Janvier-août
2015
Janvier-août
2014
Variation
(en %)
53 112
50 451
5%
273 654 $
269 629 $
1%
Région métropolitaine de Gatineau
2 531
2 395
6%
244 503 $
241 692 $
1%
Région métropolitaine de Montréal
27 259
25 809
6%
335 061 $
327 679 $
2%
Région métropolitaine de Québec
4 779
4 599
4%
266 557 $
264 974 $
1%
Région métropolitaine de Sherbrooke
1 206
1 165
4%
230 482 $
223 553 $
3%
Région métropolitaine de Saguenay
840
841
0%
182 479 $
191 535 $
-5 %
Région métropolitaine de Trois-Rivières
804
821
-2 %
159 955 $
166 305 $
-4 %
Source : FCIQ par le système Centris®
Toutefois, étant donné que l’inventaire de propriétés à vendre demeure élevé dans la plupart des
marchés de la province, les hausses des prix étaient beaucoup plus modérées que celles enregistrées
dans la GRV et la GRT. Ainsi, de janvier à août 2015, le prix moyen pondéré des propriétés résidentielles
a augmenté de 1 % pour l’ensemble de la province par rapport à la même période en 2014. Seules les
RMR de Sherbrooke (+3 %) et de Montréal (+2 %) ont connu des hausses de prix plus fortes que la
moyenne provinciale, alors que le prix moyen pondéré a augmenté de 1 % dans les RMR de Québec et
de Gatineau. Saguenay et Trois-Rivières ont, quant à elles, enregistré des baisses de prix de 5 % et de
4 % respectivement depuis le début de l’année.
De janvier à août 2015,
le prix moyen pondéré des
propriétés résidentielles a
augmenté de 1 %
pour l’ensemble de la
province par rapport à la
même période en 2014.
Conclusion
Malgré un contexte économique difficile, le marché de l’emploi au Canada demeure résilient et les
ménages semblent confiants quant à leur avenir financier et professionnel. Au Québec, même si
l’économie n’est pas en récession, l’activité économique y manque actuellement de vigueur. La
diminution du prix du pétrole demeure un choc positif pour l’économie québécoise parce qu’elle peut
entraîner une diminution de certains coûts pour les industries et les ménages. En contrepartie, la
dévaluation du dollar canadien ne s’est pas encore traduite par une hausse importante des exportations
internationales du Québec, de sorte que la croissance économique de la province a été jusqu’ici un peu
décevante. Cependant, le marché de la revente de la province, tout comme celui du Canada, profite
d’un marché de l’emploi relativement solide, des taux d’intérêt historiquement bas et d’une confiance
accrue des ménages envers l’économie.
Finalement, on anticipe que les entreprises exportatrices québécoises devraient commencer à profiter
de la faiblesse du dollar canadien au cours des prochains trimestres, ce qui devrait se traduire par une
accélération de la croissance économique québécoise.
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Cette publication est produite par le service Analyse du marché de la FCIQ
Paul Cardinal
Camille Laberge
Paola Rodriguez
Maïka Carrier Roy
Directeur
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