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N° 509 - Mars - Avril 2006
Spécial Hôpital Expo 2006
Organisation médicale
Un médecin coordonnateur, en colla-
boration avec le cadre de santé, veille
à l’adéquation et à la permanence des
prestations, à la transmission du dossier
patient, dans le cadre de la continuité
des soins.
En semaine, le médecin prescripteur
à l’origine de l’hospitalisation à domi-
cile assure le suivi des soins. Le week-
end, le médecin d’astreinte du dépar-
tement assure la réponse aux urgences
et questions des personnels infirmiers
de permanence.
Afin de répondre à la nécessité d’une
hospitalisation complète en urgence, le
département tient à disposition un lit
d’accueil, du vendredi 18 heures au
lundi 9 heures.
Organisation infirmière
En semaine, les hospitalisations à
domicile sont intégrées dans le travail
hebdomadaire des infirmiers de
secteur, qui exercent en binômes dans
la mesure du possible. Le week-end,
une permanence infirmière est assu-
rée au centre médico-psychologique,
en liaison avec le médecin d’astreinte.
L’amplitude horaire d’intervention
s’étend de 8 heures à 18 heures. Afin
d’améliorer les transmissions, l’infirmier
travaille le vendredi précédent et le lundi
suivant sa permanence.
Chaque patient admis en HAD peut
contacter l’infirmier référent, équipé d’un
téléphone portable, tant la semaine que
le week-end et les jours fériés.
Atouts et bénéfices
La pratique de l’hospitalisation à domi-
cile a plusieurs avantages. Elle permet:
•d’écourter ou d’éviter les hospitali-
sations et déscolarisations, favorisant
ainsi le maintien de l’insertion et/ou
l’aide à la réinsertion sociale;
•d’éviter les hospitalisations trau-
matisantes;
•de diminuer l’hospitalisation des
personnes âgées et de préserver leur
autonomie;
•de proposer une alternative en cas
de refus d’hospitalisation à temps
complet et de réduire le nombre des
hospitalisations sous contrainte;
•de diminuer les hospitalisations in
situ, dans un contexte de crise de
disponibilité de lits d’accueil «intra-
muros»;
•de conserver au patient son réseau
relationnel et les soins préalablement
établis;
•de travailler en lien et réseau avec la
famille, le médecin généraliste, les
intervenants sociaux et médico-
sociaux;
•d’établir un lien de proximité renforcé
avec l’équipe soignante et un contrat
thérapeutique plus solide dans ses
fondements;
•d’ouvrir un travail d’accueil en
secteur et d’optimiser les liens avec
les acteurs médicaux et sociaux;
•d’offrir de meilleures conditions
d’observance thérapeutique;
•d’assurer un relais à l’hospitalisation
complète et d’en diminuer les durées.
Par son travail en réseau et la multi-
plicité de ses lieux d’intervention, l’HAD
contribue également à la prévention
primaire et secondaire ; elle aide à
déjouer la «stigmatisation » tradition-
nellement attachée à la maladie
mentale.
Ce mode d’hospitalisation est aussi
une forme de délégation de respon-
sabilité et de gestion de la procédure
de soins mise en œuvre dans le
milieu environnemental du patient.
À ce titre, il est très investi par le
personnel soignant auquel il apporte
une grande richesse d’informations
sur les conditions d’existence du sujet
et les problématiques psycho-
sociales.
L’HAD, comme forme d’immersion «in
situ», permet par ailleurs d’intervenir
de manière non agressive dans les
dysfonctionnements familiaux et inter-
Hospitalisation à domicile
File active - 1er janvier 1998 - 31 décembre 2005
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Année
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1998
|
1999
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2000
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2001
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2002*
|
2004
|
2005
|
|
File active
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38
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24
|
22
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19
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5
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24
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46
|
Source: département 347, centre hospitalier Charles-Perrens
* Le service d’HAD a été interrompu du 20 février 2002 au 1er mars 2004 par défaut de personnel, suite à la mise
en place des 35 heures. L’échantillon est de 178 patients, dont 81 femmes et 97 hommes. L’augmentation de
la file active, significative en 2005, s’explique par le fait que l’HAD a été étendue aux trois secteurs initiaux qui ont
constitué le département 347 du centre hospitalier Charles-Perrens.
Diagnostics
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F06
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F10
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F11
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F13
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F19
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F20
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F21
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F22
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F23
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F25
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F28
|
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1
|
15
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30
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4
|
2
|
31
|
3
|
3
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6
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1
|
1
|
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F30
|
F31
|
F32
|
F33
|
F34
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F41
|
F43
|
F45
|
F48
|
F54
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F68
|
F98
|
|
5
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21
|
9
|
6
|
1
|
2
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1
|
1
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1
|
1
|
1
|
1
|
Source: département 347, centre hospitalier Charles-Perrens
Il s’agit des diagnostics renseignés (à 82,5%) sur le mode de la cotation CIM –10 (classification internationale des
troubles mentaux et des troubles du comportement). Les diagnostics F10 (troubles mentaux et troubles du compor-
tement liés à l’utilisation d’alcool), F11 (troubles mentaux et troubles du comportement liés à l’utilisation d’opia-
cés), F20 (schizophrénie), F31 (troubles affectifs bipolaires) présentent une forte prévalence. Ils constituent 65,9%
de l’échantillon. La proportion relativement élevée de la cotation F11 est liée au fait que l’HAD a été souvent
utilisée pour initier des traitements de substitution aux opiacés.