les conditions locales ou l’état psychologique du patient ne s’y prêtent pas. Le
doigtier doit être largement lubrifié. C’est avec l’index qu’il faut pratiquer le
toucher rectal. L’autre main doit exercer une contre-pression sus-pubienne.
Les renseignements obtenus concernent la prostate, sa forme, son
volume, sa consistance, ainsi que l’état du trigone vésical dont on appréciera
le degré de souplesse. Si la morphologie du patient le permet, il est possible de
toucher les régions postéro-latérales du pelvis où cheminent les ailerons
vésico-prostatiques. Chez la femme, si l’exploration des organes génitaux
ainsi que celui de l’urèthre, est au mieux réalisée par le toucher vaginal, c’est
bien par le toucher rectal que sont obtenues les meilleurs informations sur
l’état de la vessie et du pelvis profond.
왎
Aires ganglionnaires
Celles qui intéressent l’urologue se situent dans les régions inguinales pour les
affections infectieuses ou tumorales du pénis et du scrotum, et dans le creux
sus-claviculaire gauche (ganglion de Troisier) pour les cancers du testicule, de
la prostate et de la vessie. Le ganglion sus-claviculaire est en fait le réceptacle
lymphatique de plusieurs types de cancer intra- et rétropéritonéaux.
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Examen des urines et de la miction
L’inspection des urines peut apporter des informations primordiales en
notant, après les avoir recueillies dans un verre, leur degré de limpidité ou de
turbidité, et leur coloration. Mirer les urines était autrefois une science à part
entière, qui a donné lieu à la rédaction de volumineux traités où l’imagination
des auteurs se taillait la part du lion. L’émission d’urine sanglante peut être
recueillie dans trois verres
* contenant le début, le milieu et la fin de miction.
Le classement en hématurie initiale, terminale ou totale a une grande valeur
localisatrice (voir figure 1 p.52).
Si la plainte du patient porte sur un dérèglement de la miction, il
convient de regarder le patient uriner. La force du jet, les efforts d’expulsion,
les gouttes retardataires sont mieux appréciées. De même, en cas de plainte
portant sur des fuites d’urine, il convient de mettre le patient « en situation »
de fuite, et de constater de visu la réalité de la fuite et ses circonstances de sur-
venue.
EXAMEN CLINIQUE D’UN PATIENT
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