EDITO :
La coopération méditerranéenne, un projet géopolitique pour renforcer la sécurité
alimentaire et qui s’inscrit dans un mouvement pour conforter la coopération
alimentaire intergouvernementale
Le CIHEAM, Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes dont la
France est l’un des 13 membres a officiellement lancé en février 2014, l’initiative MED-
AMIN (Mediterranean agricultural market network). Cette initiative vise à favoriser la
coopération et le partage d’expériences entre les systèmes d’information nationaux sur les
marchés agricoles et plus particulièrement céréaliers afin d’assurer la meilleure information
de tous et donc favoriser la sécurité alimentaire des pays méditerranéens.
Cette coopération est coordonnée par le CIHEAM et plus particulièrement par son Institut
Agronomique Méditerranéen de Montpellier (IAMM).
Dans ce cadre, FranceAgriMer a été sollicité par l’IAMM pour accompagner un étudiant
marocain dans la réalisation d’un mémoire diplômant de fin d’études (Mastère 2) dont le
sujet est l’organisation de la chaîne logistique dans la filière des céréales en Tunisie : état des
lieux et perspectives.
Ce projet a retenu l’attention de l’interprofession céréalière via son entité France Export
Céréales et des membres du Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.
Du fait des partenariats économiques historiques et actuels entre la France et la Tunisie,
la filière céréalière française concourt à la sécurité alimentaire de la population
tunisienne.
Avec une exportation vers les pays tiers de 15,3 MT par an, en moyenne sur les cinq
dernières campagnes, dont les deux tiers acheminés en Afrique du Nord, la France conserve
un rôle important dans l’alimentation des populations tunisiennes. La France est actuellement
en volume, le 3
ème
fournisseur de blé tendre de la Tunisie, derrière l’Ukraine et la Roumanie.
Avec une population de 10,8 millions d’habitants, le plus petit pays du Maghreb voit ses
besoins alimentaires croître du fait du régime alimentaire de sa population, basé sur les
céréales. En effet, les tunisiens consomment beaucoup de produits à base de blé qui occupent
une place prépondérante en termes de calories dans la ration alimentaire tunisienne.
Les besoins de céréales pour l’alimentation animale sont également en croissance.
Assurer la sécurité alimentaire constitue, tant pour la Tunisie que pour la France, un enjeu
géopolitique fort. Durablement et assez fortement importatrice, la Tunisie est un des pays les
plus sensibles à un choc de prix sur les céréales.
Sur ce marché très concurrentiel et face aux pays de la Mer noire, de l’Europe du Nord, et aux
Etats-Unis la France s’efforce de conforter ses exportations céréalières.
Des infrastructures et une chaîne logistique à optimiser
Pour assurer l’alimentation régulière et la sécurité alimentaire des populations, le rôle de la
logistique est majeur et repose sur les capacités à développer des infrastructures, portuaires,
routières et ferroviaires adaptées (tirants d’eau, quais, manutention, stockage, plateforme
multimodale). L’objectif est d’organiser une chaîne logistique fluide, massifiée et sécurisée
depuis l’entrée des marchandises importées jusqu’à la consommation quotidienne de la
population en évitant les ruptures, les pertes de marchandises et en préservant les qualités
sanitaires et techniques.