Analyse de Programmes politiques de candidats à l’élection présidentielle de 2015-2016
Formation Professionnelle (MENFP)
, « De 1996 à 2014, le nombre d’écoles est passé de 15268
à 17828, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 1.9%. Cet accroissement, il est vrai, est
largement influencé par le secteur privé qui a toujours occupé la plus grande part du parc
scolaire haïtien. Malgré les efforts développés par l’Etat au cours de ces dernières années pour
augmenter le nombre d’institutions scolaires au niveau du secteur public, le secteur privé
domine encore le système avec 85% des écoles. » Or, une grande partie des ménages sont
incapables de payer les frais de scolarité de plus en plus hauts
de leurs enfants par manque de
revenus. Quand ils s’efforcent à le faire, leurs enfants reçoivent une éducation de mauvaise
qualité. Cette situation occasionne un cercle vicieux de la pauvreté intergénérationnelle,
compte tenu du fait que l’éducation est de nos jours le principal moteur de la mobilité sociale
ascendante.
L’insécurité, naturelle et humaine, gagne du terrain d’années en année. En ce qui concerne
la première, il est révélé que « De tous les pays des Caraïbes, Haïti est celui qui subit le plus
grand nombre de catastrophes par kilomètre carré. En 2008, les tempêtes tropicales et les
ouragans ont entraîné dans ce pays des pertes évaluées à 15 % du PIB. Le séisme du 12 janvier
2010 a entraîné la mort de 220 000 personnes, forcé le déplacement de 1,5 million de
personnes, et provoqué des destructions d'une valeur équivalant à 120 % du PIB. Ces
catastrophes ont tendance à toucher en plus grands nombres les populations pauvres et
marginales installées dans les zones inondables et sur la côte, notamment dans le cas des
tempêtes tropicales où presque 50 % des dommages et des pertes dans les secteurs productifs
se sont concentrés dans le secteur de l'agriculture. Les données historiques disponibles
conduisent globalement à conclure que les catastrophes liées aux conditions météorologiques
auraient entraîné des dommages et des pertes annuels estimés à environ 2 % du PIB de 1975 à
2012. » S’agissant de la seconde, il réfère au banditisme, au crime organisé et aux accidents de
la circulation.
Ces données montrant nettement la mauvaise condition de vie de la population haïtienne
doivent interpeller les candidats à tous les postes électifs, notamment celui de Président de la
République. C’est pourquoi nous jugeons nécessaire de synthétiser et d’analyser les
programmes politiques communiqués par des candidats à la présidence sur les ondes de
MENFP/DPCE, Recensement scolaire 2013-2014, Résultats préliminaires, Port-au-Prince, 2015.
Cf. Moisset, J. J. et Mérisier, G. G., Coûts, financement et qualité de l’éducation en Haïti : perspective comparative
école publique, école privée, Port-au-Prince, Juin 2001 ; Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation
Professionnelle (MENFP), La stratégie nationale d’action pour l’éducation pour tous, Port-au-Prince, MENFP, 2007 ;
Groupe de Travail sur l’Éducation et la Formation (GTEF), Pour un pacte national sur l’éducation en Haïti. Rapport
au Président de la République, Port-au-Prince, Aout 2010 ; MENFP, Vers la refondation du système éducatif haïtien.
Plan opérationnel 2010-2015 des recommandations du Groupe de Travail sur l’Education et la Formation, Port-au-
Prince, 2011.