Les différentes approches en sciences économiques et sociales

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INTRODUCTION
Découvrir les SES
notions
Économie, sociologie, science politique
Sciences sociales Groupe social
savoir-faire
Étudier un phénomène d’un point de vue
économique, sociologique, politique
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Les différentes approches
en sciences économiques et sociales
A
Économie, sociologie, science politique
1
Les faits suivants ont-il une dimension économique, sociologique ou politique ? Cochez la ou les cases appropriées.
Faits
Économie Sociologie Politique
A L’épidémie de grippe A/H1N1
Un français sur deux n’est pas parti en vacances
B
en 2009.
C Le Tour de France
D Paris Plages
E L’état de santé du Président de la République
F L’annonce d’un grand emprunt national
G Les séquestrations de patrons par des salariés
H Le réchauffement climatique
X
I Le transfert de Ronaldo pour 94 millions d’euros
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2 Complétez le document 1 avec les termes suivants :
besoins, la démographie, pouvoir, rares, social.
3 À quel type de science appartiennent ces trois disciplines ? À quel autre type de science les oppose-t-on ?
Elles appartiennent aux sciences sociales.
On les oppose aux sciences expérimentales comme la physique
ou la biologie.
4 Après avoir corrigé vos réponses à la question 1, utilisez
le document 1 pour donner les explications suivantes :
a) Pourquoi la décision de partir ou pas en vacances a-t-elle
une dimension sociale ? Parce que, à même budget, le taux
de départ en vacances variera selon le groupe social d’origine
ou d’appartenance (« contexte social »).
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L’opération estivale « Paris Plages », menée
par la Mairie de Paris, peut-elle intéresser
l’économiste, le sociologue ou le politiste ?
Doc. 1 Quelques définitions
Les sciences économiques et sociales (SES) sont une
discipline scolaire à laquelle correspondent plusieurs
sciences sociales : la science économique, la sociologie,
la démographie , l’histoire économique et sociale,
la science politique…
A. Beitone et al., Enseigner les sciences économiques et sociales,
Armand Colin, 1995.
La science économique étudie la manière dont les
individus, les groupes, les sociétés utilisent des ressources
rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins .
La sociologie, science sociale qui étudie l’action des
individus et des groupes par référence au contexte
social .
J.-Y. Capul, L’économie de A à Z, Hatier, 2004.
La science politique est, au sens le plus large, la science
qui étudie l’organisation d’une société et les conflits de
pouvoirs
qui en résultent.
Hachette Éducation, 2010.
b) En quoi le Tour de France peut-il intéresser l’économiste ?
C’est une activité de production qui a un certain nombre
d) Expliquez comment ces trois sciences vont étudier
différemment les séquestrations de patrons par les salariés.
de retombées économiques en particulier pour les sponsors
L’économie va étudier les explications et les conséquences
et les villes-étapes.
de ces fermetures d’usines. La sociologie va s’intéresser à ces
formes d’action collective, étudier le rôle des syndicats. La
c) Quelle est la dimension politique de « Paris Plages » ou du
grand emprunt national ?
science politique va s’intéresser à la gestion de ces mouvements
par les pouvoirs publics, à leur impact sur l’opinion publique.
Le succès de Paris Plages conforte l’action politique du Maire
de Paris, tandis que celui du grand emprunt conforterait celle
du gouvernement Fillon. Paris Plages est aussi une certaine
e) En quoi le montant du transfert de Ronaldo illustre-t-il la notion
de rareté économique ? Quelle est sa dimension sociologique ?
façon de penser et d’administrer la ville en été : populaire
Ce montant exceptionnel s’explique par la rareté de ses qualités
et écologique (fermeture des voies sur berges).
sportives. L’acceptation de tels revenus donne une indication
de l’état de l’opinion publique à l’égard des inégalités.
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B
INTRODUCTION
Découvrir les SES
Les Velib, un phénomène économique, social et politique
Doc. 2 Pourquoi les Vélib1, fétiches des bobos, sont vandalisés.
L’affiche a été dessinée par Cabu. On la voit partout en ce
moment dans Paris. Un catcheur sur un ring démantibule
un Vélib’, sous l’œil réprobateur du public. Slogan :
« Casser un Vélib’, c’est facile... Il ne peut pas se défendre. »
Pour la Mairie de Paris, qui a lancé cette campagne, la
cote d’alerte est dépassée. Huit mille Vélib’ ont été volés
depuis leur mise en service en juillet 2007 […]. Et 16 000
ont été vandalisés.
Le symbole d’une ville policée, écolo, est devenu une
nouvelle source de délinquance. Le Vélib’ devait civiliser
les déplacements urbains. Il a accru les incivilités.
Personne ne l’avait prévu. Ni la Ville de Paris, qui fait du
Vélib’ un titre de gloire. Ni Jean-Claude Decaux, qui assure
l’exploitation des quelque 20 000 deux-roues en location
circulant dans la capitale, moyennant la concession2 des
panneaux publicitaires. […]
Comme tous les emblèmes de la société de consommation,
le Vélib’ suscite les convoitises. Ce n’est pas un cadre et
deux roues qui sont volés mais une icône urbaine, un
attribut du bourgeois bohème, le « bobo », figure moquée
mais enviée. […] Annick Lepetit (PS), adjointe au maire
de Paris, chargée des transports, refuse de faire de ces vols
un symbole : « Il ne faut pas se focaliser sur le cas des Vélib’,
mais le replacer dans son contexte, la délinquance en général. »
Ainsi les voleurs de Vélib’ seraient des délinquants
ordinaires. Au profil très éloigné de leurs utilisateurs
habituels. Ceux-là sont privilégiés socialement : 69 %
appartiennent à la catégorie CSP+3. Pour les dégradations,
c’est différent. Tout le monde a sa part de responsabilité.
Vélib’ tagués, freeride, sorties
de soirées arrosées, paris
stupides, « anars » antiDecaux… […]
Les vols, les incivilités et les
étourderies ont alourdi la
facture. Dépitée, la société
JCDecaux est avare de détails
sur ce vandalisme, qu’elle
n’avait pas anticipé. Mais
elle a quand même obtenu
de la Mairie de Paris un
avenant4 à l’accord qui les
lie. Au-delà de 4 % de perte
annuelle, la Ville s’engage
à prendre en charge, à hauteur de 400 euros l’unité, le
remplacement des Vélib’ volés ou détruits. Selon Annick
Lepetit, il pourrait en coûter 1,6 million d’euros par an
aux contribuables parisiens.
Le remplacement accéléré du parc fait l’affaire des ouvriers
de l’usine de Toszeg, en Hongrie, au sud-est de Budapest,
où JCDecaux fait fabriquer les Vélib’. Mais leur satisfaction
est relative. Comme l’a rapporté le magazine Challenges,
ces ouvriers sont payés à peine 2 euros de l’heure, soit
352 euros par mois, nettement moins que le salaire
moyen du pays (743 euros). La casse des Vélib’ serait plus
onéreuse encore si ces ouvriers étaient normalement
rémunérés.
Bertrand Le Gendre, Le Monde, 13 juin 2009.
5 La dimension économique des Vélib’
a) Quelle société exploite les Vélib’ parisien ? Comment se
b) En quoi le Vélib’ met-il à jour des conflits entre groupes sociaux ?
rémunère-t-elle ? C’est la société JCDecaux.
Pour des milieux plus jeunes, défavorisés et de fait exclus de la
Elle se rémunère par les recettes de publicité, grâce à la
ville et de sa modernité, il est le symbole de groupes sociaux
concession des panneaux publicitaires que lui a faite la
bien intégrés et aisés.
mairie.
b) Pourquoi la société JCDecaux a-t-elle signé un avenant avec
7 La dimension politique
a) Pourquoi la mairie de Paris a-t-elle mis en place le système des
la mairie ? Parce qu’elle avait sous-estimé le coût du vandalisme.
Vélib’? Pour des raisons pratiques (améliorer la circulation dans
Désormais c’est le contribuable parisien qui en assurera
la capitale) mais aussi pour des raisons idéologiques : instaurer
une partie.
un autre rapport à la ville plus « policé, écolo ».
c) Dans quel pays JCDecaux fait-elle fabriquer ses Vélib’ ? Pour
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quelle raison ? En Hongrie, essentiellement pour des raisons
b) Repérez la composante politique du vandalisme anti-Vélib’.
de coûts de fabrication.
Sensibilité d’extrême gauche (anti-société de consommation),
6 La dimension sociologique
a) D’après le journaliste, quel groupe social est le principal
utilisateur des Vélib’ ? Définissez-le.
Il s’agit des « bobos », contraction de bourgeois-bohème,
fraction de la bourgeoisie caractérisée par son libéralisme
culturel (tolérance, cosmopolitisme, sensibilité écologique),
mais dont le mode de vie se distingue peu de celui de la
bourgeoisie traditionnelle.
mais aussi tendance « anars ».
8 Bilan En vous servant de l’exemple du vélib’, montrez
en quoi la rentrée scolaire à une dimension économique,
sociale et politique.
La rentrée a un coût mais elle relance aussi un certain nombre
de secteurs (édition, fourniture,…). Elle impose son rythme au
reste de la société (on parle de rentrée sociale). Enfin si elle est
« réussie » elle conforte politiquement le gouvernement.
1. Vélib’(contraction de vélo et liberté) est le système de vélos en libre-service de Paris depuis le 15 juillet 2007. 2. Gestion d’un service public par une société privée.
3. Professions libérales, cadres supérieurs, etc. 4. Modifications du contrat initial.
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